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Déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf: contribution à  une anthropologie du développement

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par Gilbert Aboushow NZIE
Université de Yaoundé I - Master recherche anthropologie 2015
  

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XXI. II-6-1-3. Enchevêtrement des logiques sociales

L'un des intérêts de l'anthropologie est son approche à la fois holiste (transversale) et individualiste (en profondeur). Le chercheur en anthropologie doit se situer entre ces deux modèles types. La posture individualiste permet de ne pas sombrer dans le culturalisme. L'anthropologie appliquée du développement. Selon M. CERNEA (1986),depuis les années 1970, face au constat d'échec des programmes de développement, les institutions internationales intègrent de plus en plus de sociologue et les anthropologues avec une volonté de repenser les politiques publiques contre les approches classiques du développement dites trop technicistes et économistes. Son approche est un plaidoyer en faveur de l'intégration du savoir des sciences sociales dans les projets de développement. Il prône plutôt les raisons de l'importance des sciences sociales dans le monde du développement et la façon dont elles peuvent contribuer à améliorer les pratiques développementalistes.

Pour cet auteur, il ne s'agit pas d'élaborer de grandes théories en anthropologie du développement mais plutôt d'appliquer les multiples connaissances accumulées par les sciences sociales fondamentales dans les projets et les politiques publiques de développement. Pour M.CERNEA, l'anthropologie peut et doit se tourner vers l'action. D'une part, l'anthropologue doit s'impliquer dans les interventions de développement. D'autre part, il doit sortir du cadre étroit de sa discipline pour introduire ses travaux dans le processus même de l'élaboration des politiques publiques. L'anthropologue doit apporter une contribution plus large au phénomène de développement pour cela il doit identifier les multiples interventions des sciences sociales dans un projet de développement.

XXII. II-6-2. Quelques dimensions du développement

Si le concept de développement revêt un sens spécifique à travers les différentes définitions qui lui sont consacrées, il paraît impossible de définir une frontière sémantique étanche entre lui et les autres notions dont la diachronie de la pensée économique nous révèle qu'il procède. C'est un cas archétypal de système sémantique qui combine, entre autres, des concepts tels que: «croissance économique», «satisfaction des besoins fondamentaux» et «gouvernance» se rapportant chacun à une variante dimensionnelle que la notion de développement a progressivement intégrée au cours de son évolution.

XXIII. II-6-2-1. Dimension politique

Partant de l'idée que le développement implique une politique systématique et cohérente de l'État dans le but de promouvoir le progrès économique et social d'un peuple, il devient clair que le contenu du concept ne saurait, en aucun cas, se dissocier des impacts produits par l'intervention des pouvoirs publics dans le processus de développement. L'histoire contemporaine témoigne de l'importance du rôle joué par l'État dans les processus économiques. Déjà, durant la décennie des années 50, le débat sur le développement se centra autour de problèmes dont la dimension politique était déterminante : dégradation des termes de l'échange extérieurs, inadéquation du système des prix dans l'orientation des investissements, etc., mais ce complexe thématique fut quasiment toujours abordé à partir de cadres conceptuels totalement insuffisants. Avec l'analyse macro-économique de J.M. KEYNES qui restitua au politique sa primauté sur l'économique, la valorisation des centres de décisions nationaux conduisit à mettre l'accent sur la dimension politique de ce qui se présentait initialement comme problèmes strictement économiques et à imaginer du même coup le dépassement du sous-développement dans le cadre d'un projet politique. Ainsi prend forme la dimension politique du concept de développement cristallisé dans le rôle crucial que l'État est appelé à jouer dans le processus de croissance économique ainsi que dans les transformations sociales et infrastructurelles qui lui sont liées.

Les luttes pour l'indépendance, et dans certains cas des processus révolutionnaires, ont souvent donné à l'État un rôle décisif pour promouvoir le développement économique et créer des conditions structurelles pour opérer les transformations sociales indispensables y afférentes. Qui plus est, l'affirmation de l'indépendance nationale et de lasouveraineté des choix de développement vers lesquelles s'orientèrent les formations périphériques, et surtout l'émergence de l'idée d'intérêtnationalont généré dans la conception du développement la prise en compte de l'approche globalisante des processus économiques qui correspond à la prééminence de l'État comme agent propulseur et orienteur des activités économiques et arbitre des conflits de classe.

Même quand la plupart des projets, des politiques et programmes de développement communs à des ensembles mondiaux sont définis ou mis en oeuvre dans des cadres internationaux, force est de reconnaître que dans tous les cas, le cadre d'application des politiques de développement reste pour l'essentiel, national ou régional. Cependant, il s'avère impératif de souligner que ces politiques et programmes de développement, même conçus en dehors des espaces nationaux dans lesquels ils sont destinés à être appliqués, sont aussi porteurs de projets politiques spécifiques qui s'inscrivent pour la plupart dans la mouvance d'un paradigme idéologique dominant. Ils véhiculent, le plus souvent de façon implicite, soit une réduction, soit un renforcement des interventions de l'État dans le processus de développement.

A titre d'exemple, les décennies des années soixante et soixante-dix, ont été, dans la mouvance du paradigme de la modernisation, dominées par un économisme interventionniste où les institutions et les décisions politiques étaient présentées comme de simples instruments des stratégies de développement. A l'inverse, les années quatre-vingt furent celles des programmes d'ajustement structurelles véhiculant le respect de l'autonomie de l'économie par rapport aux décisions politiques à travers une séparation de l'État et du marché. BOUTAUD et DEBLOCK (1986),nous rappellent que l'application des politiques de développement dépend de la stabilité politique et sociale d'un Etat.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote