L'objectif de cette étude est de décrire la
perception de l'insertion de l'informatique au sein des établissements
par les enseignants. Ce qui nous a amené à examiner
respectivement les compétences technologiques des enseignants, les
facteurs dissuadant l'intégration pédagogique des TIC par ces
enseignants, les perceptions et les utilisations spécifiques des TIC
à travers quelques modèles d'enseignement. Ces derniers indiquent
notamment l'attitude comportementale envers les TIC. L'utilisation de
l'internet et multimédias favorisent les usages des TIC en
éducation. Tandis que les conditions en matière d'infrastructure
technologique, l'inexistence ou l'insuffisance de formation aux usages des TIC,
et l'inexistence d'une politique d'intégration des TIC en
éducation affectent les usages.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
I PARTIE THEORIQUE
2
Chapitre I.1 Les TICE et l'enseignement secondaire :
2
I.1.1 La maitrise de l'outil informatique :
3
I.1.2 Les logiciels à la familiarisation de
l'ordinateur :
5
I.1.3 L'usage des TICE dans l'enseignement :
6
I.1.4 Apprendre à enseigner et à intégrer
les TICE :
7
I.1.5 Obstacles à l'intégration des TICE dans
l'enseignement :
8
I.1.5.1 Relatifs à l'infrastructure :
8
I.1.5.2 Relatifs au développement professionnel des
enseignants :
9
I.1.5.3 Relatifs à la politique
d'intégration :
10
I.1.5.4 Relatifs au système éducatif :
11
I.1.5.5 Le comportement et les aptitudes des
élèves :
12
I.1.6 La médiatisation des cours :
13
I.1.7 La motivation et les attitudes des apprenants :
16
I.1.7.1 Méthodes pédagogiques
socioconstructivistes :
16
I.1.7.2 Amélioration organisationnelle :
18
Chapitre I.2 Les modèles TPACK (connaissance techno
pédagogique du contenu) et SAMR
(Substitution-Augmentation-Modification-Redéfinition) :
18
I.2.1 Les connaissances pédagogiques (Pedagogical
knowlegde : PK) et contenus disciplinaires :
22
I.2.2 Les connaissances pédagogiques et connaissances
technologiques :
23
I.2.3 Le savoir techno pédagogique disciplinaire des
enseignants (SDP) :
25
I.2.4 La compétence techno pédagogique des
enseignants :
29
I.2.4.1 Les degrés d'implémentation des TICE par
les enseignants selon le modèle SAMR :
31
I.2.5 Les relations entre les dimensions de
compétences :
32
I.2.5.1 Analyse de validité :
34
I.2.5.2 Analyse de cohérence :
35
I.2.5.3 Analyse de corrélations :
36
Chapitre I.3 L'intégration des dispositifs Hybrides
38
I.3.1 Les configurations de dispositif hybride :
39I.3.1.1 La scène (type 1) :
40
I.3.1.2 L'écran (type 2) :
40
I.3.1.3 Le gîte (type 3) :
41
I.3.1.4 L'équipage (type 4) :
41
I.3.1.5 Le métro (type 5) :
41
I.3.1.6 L'écosystème (type 6) :
41
I.3.2 Les impacts du dispositif hybride :
41
I.3.2.1 Sur l'apprentissage :
41
I.3.2.2 Sur le développement professionnel :
43
I.3.2.3 Sur les institutions :
45
II PARTIE EMPIRIQUE
45
Chapitre II.1 HYPOTHESES
45
II.1.1 Les avantages :
46
II.1.1.1 Enseignements individualisés :
46
II.1.1.2 Choix de la bonne information et sa
qualité :
47
II.1.1.3 Plus d'autonomie :
47
II.1.2 Les inconvénients :
48
II.1.2.1 Modification des pratiques pédagogiques :
48
II.1.2.2 Remplaçant de l'enseignement traditionnel :
48
II.1.2.3 Perte de monopole du transfert de savoir :
48
Chapitre II.2 METHODES
48
II.2.1 Formation des formateurs et enseignants :
48
II.2.2 Intégration de l'outil informatique dès la
petite école :
49
II.2.3 Apprentissage de l'utilisation de l'internet à bon
escient :
49
II.2.4 Améliorer la méthode traditionnelle :
50
II.2.5 Plus de supports :
51
II.2.6 Disponibilité des enseignants :
51
Chapitre II.3 DISCUSSIONS
52
II.3.1 La machine ne remplace pas le papier :
52
II.3.2 L'informatique sert de support à l'enseignement
traditionnel :
52
II.3.3 Le lien avec l'élève facilite le transfert
du savoir :
53
II.3.4 Budget limité du ministère de
l'éducation :
54
CONCLUSION
55
INTRODUCTION
Dans cette étude, nous nous intéressons à
l'intégration des TIC dans l'enseignement secondaire, pour sa
spécificité et pour sa potentielle dans l'utilisation des TIC en
fonction de la discipline d'enseignement. Nous confirmons en particulier que
les TIC transforment les orientations professionnelles des enseignants du
secondaire. Parmi ces nombreux changements, Karsenti,
Larose et Savoie-Zajc (2001) dans leur étude sur la problématique
relative aux tendances, enjeux et défis liés à
l'intégration des TIC dans la formation des enseignants et dans la
pratique enseignante précisent que les TIC ont pris « une
place prédominante ». Ils ont constaté que
« les nouvelles générations contrairement aux
anciennes, ont des attentes et des besoins spécifiques qui paraissent
particulièrement présents dans les milieux d'enseignement1(*) »
Ainsi, l'utilisation de l'ordinateur apporte des mutations
conséquentes dans notre société. Effectivement, tout
change autour de nous : les contextes économiques et politiques, les
paramètres de l'éducation et de la recherche, les
paramètres écologiques, les valeurs sociales et culturelles et
les attitudes individuelles. Les technologies de l'information et de la
communication (TIC) avec la révolution numérique qu'elles
apportent nous impliquent dans une nouvelle ère dont la
caractéristique principale est le transport instantané de
données immatérielles et la prolifération des liaisons
grâce aux réseaux électroniques. Internet constitue donc le
coeur, le carrefour et la synthèse de la grande mutation en cours.
La littérature sur l'intégration des TIC en
éducation souligne souvent les attitudes des enseignants envers les TIC,
en analysant leurs attitudes par rapport à leurs propres
compétences avec les TIC, et leurs croyances relatives à l'impact
des TIC. Selon Barton et Haydn (2006), « la confiance ressentie
concernant les TIC diminue lorsque l'on interroge les enseignants 2(*)». Cependant, bon nombre de
recherches valident qu'il est indispensable d'utiliser les TIC comme outil pour
enseigner. D'après l'étude de Reynolds et al, plus de
75% des enseignants interrogés affirment que les TIC peuvent
améliorer la qualité de l'enseignement s'ils sont correctement
utilisés, particulièrement pour améliorer la motivation et
les résultats des élèves en difficulté.
Concernant les attitudes des enseignants, plusieurs études
montrent que « le manque de confiance ou encore les
compétences technologiques générales ne constituent pas
vraiment un problème pour les enseignants, mais par contre, la
nécessité d'avoir des compétences pédagogiques
spécifiques intégrant les TIC restera toujours
d'actualité, ce qui induit le besoin d'une formation ciblée et
pratique2 ». Quant aux croyances relatives à
l'efficacité des TIC pour les apprentissages, Karsenti et al.
(2001) nous démontre qu' « il est important d'avoir des
attentes positives à leur sujet ce qui peut se faire ou se
développer à partir de la présentation d'exemples
réussis et positifs lors de la formation1»
Nous allons donc étudier dans cet ouvrage comment est
perçue l'insertion de l'informatique au sein des établissements
scolaires par les enseignants ? Nous développons d'abord les TICE,
et les différentes modèles pour une meilleure intégration
des TIC dans l'enseignement pour ressortir clairement trois aspects cruciaux
pouvant aider à l'efficacité de l'intégration : il s'agit
de la formation des enseignants, des perceptions des enseignants et,
finalement, des conditions d'intégration proprement dite des TIC.
Dès lors, il sera possible d'envisager une évolution dans les
attitudes et les pratiques du corps enseignant.
PARTIE THEORIQUE
Chapitre I.1 Les TICE et l'enseignement secondaire :
Il s'agit de garantir aux élèves une maîtrise
raisonnée de l'outil informatique, en intégrant les Technologies
de l'Information et de la Communication (TIC) au service de l'ensemble des
activités des élèves et des enseignants. Fitzallen (2004)
rappelle que « l'enseignement est une profession qui nécessite
de hautes qualifications professionnelles auxquelles il faut ajouter deux
composantes TIC : savoir utiliser la technologie et savoir l'intégrer
dans son enseignement tout en ayant des connaissances à jour dans un
secteur qui évolue très vite3(*) ».
Ces technologies offrent un outil de partage des
compétences (échanges de pratiques, confrontations
d'expériences, construction collective de séquences de cours ou
d'exercices) aux enseignants. L'internet devient un moyen efficace de diffusion
de l'information et de communication au sein de la communauté
éducative. L'enseignant doit pouvoir accéder aux services qui lui
sont destinés (ex : services d'information, d'animation, de suivi
pédagogique, de formation, ...).
C'est également un moyen d'acquérir de nouvelles
compétences de travail en commun et de collaboration à distance
pour l'élève, nécessaires aujourd'hui dans une
société en réseau, de développer son sens critique
face au flux d'information pour en faire un citoyen à la fois vigilant
et adapté au monde qui l'entoure, d'utiliser divers logiciels et
produits multimédia pour améliorer ses compétences
scolaires et ses savoir faire.
En effet, les Tice ouvrent des possibilités très
riches en matière de travail sur les textes, sur les sons, sur les
images et sur leurs combinaisons. Elles encouragent la créativité
et favorisent l'expression des élèves. Les possibilités de
recherche documentaire connaissent une large extension. Chaque
élève doit être à même d'en tirer partie tout
en exerçant son sens critique. Ces possibilités peuvent
également contribuer à une différenciation des
apprentissages à l'intérieur de la classe. L'intégration
des TICE permettent donc de communiquer, échanger, coopérer,
s'exercer, et s'entraîner.
Selon l'UNESCO4(*), la première approche sera le point de
départ (une école qui débute dans l'aventure des TIC) et
la dernière approche intégrera les TIC dans la réflexion
sur les finalités de l'éducation :
· Emergence : l'école vient d'acheter (recevoir) de
la technologie et commence à en explorer les possibilités.
L'enseignement reste centré sur l'enseignant.
· Application : l'école commence à avoir une
compréhension nouvelle des TIC. Les TIC sont de plus en plus
utilisées (mais toujours comme un supplément). Les TIC sont
enseignés comme un sujet distinct.
· Pénétration : l'école devient
beaucoup plus flexible et les comportements des sujets se modifient.
L'enseignement utilise une grande variété de ressources et est
surtout centré sur l'élève (ses besoins, son style
d'apprentissage...)
· Transformation : les TIC sont entièrement
intégrées dans les classes mais de manière
quasi-invisible. Elles deviennent une réalité quotidienne de
l'école.
I.1.1 La maitrise de l'outil informatique :
La maîtrise des premières bases de la technologie
informatique est indispensable pour l'élève et l'enseignant doit
être capable de l'y aider afin qu'il adopte une attitude citoyenne face
aux informations véhiculées par les outils informatiques. Pour la
réussite de l'intégration des TICE dans l'enseignement,
l'élève doit savoir utiliser quelques fonctions de base d'un
ordinateur, comprendre que l'ordinateur n'exécute que les consignes qui
lui ont été données.
Les activités de production consistent en la
réalisation de travaux à l'aide d'un traitement de texte ou d'un
tableur. Elles impliquent également les habiletés de base
touchant la navigation sur le Web et l'utilisation du courrier
électronique.
Pour cela, il doit maitriser les principales fonctions d'un
ordinateur et désigner les principaux éléments
informatiques. Savoir chercher, se documenter à l'aide d'un produit
multimédia (CD Rom, DVD Rom, base de données), se servir des
catalogues (papiers ou informatiques), de la BCD pour trouver un livre, trouver
sur la toile des informations simples (historiques, géographiques,
scientifiques, artistiques et culturelles, les activités sportives,
...), pouvoir argumenter à partir de ces informations.... Il doit
également pouvoir produire, créer, modifier et exploiter un
document à l'aide d'un logiciel de traitement de texte. Et de
communiquer au moyen d'une messagerie électronique.
De même pour l'enseignant qui utilise le TIC à des
fins de production et de gestion pédagogique. Ce type d'activité
concerne la partie du travail qui se déroule en dehors des heures de
cours: la préparation des cours, l'échange d'e-mails avec les
collègues, la consultation de sources documentaires et la gestion de
classe (présences, résultats scolaires, etc.).
La réalisation de ce type d'activité implique la maîtrise
d'habiletés technologiques de base (utilisation de l'ordinateur et
gestion des fichiers informatiques, utilisation du traitement de texte et du
chiffrier électronique, rudiments techniques du courrier
électronique et de la navigation sur le Web pour la recherche
documentaire).
Le tableau 1 présente le contexte d'utilisation,
l'équipement et le soutien requis à leur réalisation,
ainsi que leur impact sur l'enseignant (habiletés requises,
enseignement, tâche) et sur l'élève (apprentissage).
Tableau 1 Présentation du
contexte d'utilisation, l'équipement, le soutien requis à leur
réalisation, et leur impact sur l'enseignant et sur
l'élève 5(*):
|
CHEZ L'ENSEIGNANT
|
CHEZ L'ELEVE
|
CONTEXTE D'UTILISATION
|
· Recherche documentaire sur le web
· Production de matériel didactique
· Communication avec des collègues
· Gestion pédagogique informatisée :
contrôle des présences, suivi des résultats,...
|
· Etude de divers documents accessibles sur soutien
informatique
· Production de travaux avec traitement de texte et
chiffrier électronique
|
EQUIPEMENTS, SOUTIEN PEDAGOGIQUE, ET TECHNIQUE REQUIS
|
· Ordinateur branché à internet, comportant la
suite office et un logiciel de navigation
· Imprimante
· Module de gestion de classe de type Omnivox
· Soutien pédagogique dans
l'identification et la
réalisation des activités de
perfectionnement
· Soutien technique dans les
deux heures suivant la
demande
|
· Ordinateur branché à Internet, comportant la
suite Office et un logiciel de navigation
· Imprimante
· Soutien technique
accessible
|
IMPACT
|
Favorise la maîtrise d'habiletés
technologiques; diminue le temps consacré à la
gestion des résultats des élèves; encourage
l'échange d'information entre collègues et la consultation de
portails virtuels offrant de multiples ressources
pédagogiques.
Requiert l'apprentissage des habiletés
suivantes:
· utilisation d'un ordinateur:
périphériques, gestion des fichiers,
dépôt de fichiers sur un serveur, etc.
· production de documents (notes de cours, transparents)
à l'aide d'un traitement de texte suivi des résultats des
élèves à l'aide du chiffrier électronique ou d'un
module externe tel Omnivox
· navigation sur le Web
· utilisation du courrier électronique
|
· Maîtrise d'habiletés de base liées
à l'utilisation d'un ordinateur et des ressources technologiques qui
seront
utiles dans les sphères professionnelles et personnelles
de l'élève
· Maîtrise d'habiletés de base
pour la recherche documentaire sur le Web
|
I.1.2 Les logiciels à la familiarisation de
l'ordinateur :
L'enseignant, en tant que facilitateur, développe des
stratégies d'évaluation et de suivi des travaux afin de faciliter
la construction de nouvelles connaissances et d'aider les élèves
en difficulté. Il amène les élèves à mieux
s'organiser et à mieux structurer leurs connaissances en s'appuyant sur
les potentialités des TIC. À côté des modèles
faisant appel à de multitudes de ressources dont les TIC, il existe des
modèles reposant exclusivement sur l'exploitation des contenus de sites
prédéfinis ou consistant à rechercher des informations
à partir d'une série de requêtes.
Cependant, un ordinateur a besoin de logiciel pour fonctionner.
Le premier de ces logiciels est le système d'exploitation qui coordonne
l'ensemble de travail effectué par les différentes composantes de
l'ordinateur. Ensuite viennent les autres logiciels destinés à
l'enseignement. Là encore, c'est à l'enseignant de faire le choix
des logiciels adaptés selon le programme scolaire et en fonction de la
matière à enseigner.
Quelques exemples de ces logiciels :
Pour le Français : le logiciel LECTRA permet de faire
des exercices de lecture, en proposant des images séquentielles,
association d'un mot et de son illustration, segmentation d'une phrase en mots,
reconstitution d'une phrase de l'album (étiquettes), batteries
d'exercices à partir des textes de la classe. Il permet également
de faire la littérature, en proposant des questionnaires sur l'auteur,
recherche Internet sur le milieu géographique, texte puzzle à
remettre en ordre.
Pour les Mathématiques : il existe un logiciel ou une
activité en ligne en géométrie avec instrumenpoche ou
mathenpoche qui permet de s'exercer.
Pour l'Histoire : il est possible de se documenter pour
découvrir une période et recueillir des
informations Séance de recherches: type rallye web
qui permet de faire des recherches documentaires à partir d'une
problématique.
I.1.3 L'usage des TICE dans l'enseignement :
Le domaine de l'enseignement n'échappe pas à
l'ère numérique et nombreux sont les gouvernements qui
investissent dans ce secteur en espérant plus d'efficience et
d'efficacité de leurs systèmes éducatifs. Si les
premières expériences de l'informatique scolaire visaient avant
tout à rendre l'apprenant plus actif et plus autonome, d'autres effets
des TIC sont actuellement débattus. En particulier, le fait que
l'utilisation des TIC dans l'enseignement affecte les métiers
d'élève et d'enseignant en transformant leurs rapports respectifs
au savoir. Il suffit de constater l'importance que prend l'Internet dans la
réalisation des travaux scolaires par les élèves et dans
la préparation des séquences d'enseignement pour se convaincre de
l'influence croissante des TIC. D'ailleurs, la littérature scientifique
sur l'intégration des TIC dans l'enseignement est vaste.
En plus de donner accès à une quantité
impressionnante d'information, d'images, de simulations, etc., les TIC
favorisent l'adoption d'une approche pédagogique qui place
l'élève au centre du processus d'apprentissage. En effet, les TIC
fournissent des moyens novateurs, non seulement pour la diffusion des
connaissances mais aussi pour l'exploration de stratégies
d'apprentissage qui favorisent la construction des compétences:
accès à l'information, à la communication et à
l'échange en temps voulu avec des groupes d'intérêt
virtuels ou des communautés d'apprentissage, interactivité,
multimédia. Toutes ces nouvelles avenues ouvrent la voie à des
activités pédagogiques novatrices allant de l'illustration de
concepts par l'image 3D à des activités plus complexes de
collaboration et de construction des connaissances, lesquelles étaient
jusque-là irréalisables en raison des contraintes de temps et
d'espace.
Cependant, l'enseignant doit assurer une formation au
TIC afin de favoriser la maîtrise des usages, préparer
à la vie sociale et professionnelle, et enfin consolider la culture
numérique acquise à l'extérieur de l'établissement.
Quelques propositions pouvant contribuer à l'efficacité de
l'usage des TIC :
· accompagner les élèves dans l'utilisation
des connaissances et informations puisées sur l'Internet
· donner des repères dans les modes d'utilisation des
documents numériques (rôle principal des professeurs de
documentation dans l'initiation, puis en qualité de relais des
enseignants et formateurs)
· installer des ateliers mixtes apprenants-enseignants et
des dispositifs de tutorat numérique entre apprenants : la mixité
est une nécessité pour réduire la fracture
générationnelle, numérique et culturelle entre adolescents
et adultes de la communauté-établissement
· oser s'éduquer ou se perfectionner ensemble aux TIC
et accepter l'apport des adolescents
· développer les TIC dans les établissements
en fixant des règles et des normes, éditer des chartes
d'utilisation.
· initier les élèves à une
réflexion éthique sur l'usage des TIC.
I.1.4 Apprendre à enseigner et à intégrer
les TICE6(*) :
Il devient indispensable pour les enseignants d'acquérir
les connaissances nécessaires à l'utilisation efficace des TICE
dans leur enseignement. Comme il est aussi important pour les différents
établissements chargés de la formation d'enseignants de garantir
les compétences de ces derniers dans ce domaine. L'apprenant se
doit de participer activement dans son environnement d'apprentissage car il
construit ses connaissances en interaction avec les autres membres de son
environnement (enseignants, collègues, élèves) ainsi que
les outils utilisés lors de son apprentissage 7(*)(Van Lier L. 1999). Dans le cadre
de la formation d'enseignants, différentes variables entrent en jeu dans
l'intégration des TICE comme l'institution, les enseignants, les
apprenants, les logiciels disponibles et le dispositif spatial humain.
« En
effet, l'institution inclura le programme de
formation et les écoles et lycées où les enseignants
stagiaires seront placés. Les enseignants incluront les
professeurs d'universités et les éducateurs avec lesquels les
enseignants stagiaires vont collaborer. Les apprenants incluront les
enseignants stagiaires et leurs élèves, et finalement,
l'accessibilité aux logiciels adaptés selon le
programme de formation et ceux disponibles dans les
écoles et les lycées où les enseignants stagiaires seront
placés. Chacune de ces variables a des caractéristiques qui vont
intervenir dans l'intégration des TICE et dans les changements
pédagogiques qui en
découleront »6.
Par exemple, une des caractéristiques de l'institution est
qu'elle entraîne certaines contraintes spatio-temporelles telles que la
distribution des salles et des horaires. Ces contraintes joueront un rôle
dans l'intégration des TICE et entraîneront des changements
pédagogiques spécifiques. Dans le cadre de la formation
d'enseignants, l'intégration des TICE se fera en même temps que
l'apprentissage de l'enseignement. De ce fait, l'analyse des interrelations
qu'entretient l'intégration des TICE avec les changements
pédagogiques devra aussi prendre en compte le processus d'apprentissage
de l'enseignement.
Les enseignants stagiaires ont une grande difficulté
à concilier l'apprentissage de l'enseignement avec l'intégration
des TICE. Leur apprentissage consiste en grande partie à lier deux
domaines qui, pour beaucoup, ne sont pas forcément compatibles. Les
changements pédagogiques dus à l'intégration des TICE
consistent en grande partie à un changement dans la façon de
conceptualiser l'enseignement de la matière qu'ils veulent enseigner et
le rôle que jouent les TIC dans cet enseignement. De plus, chaque
institution a une politique différente concernant l'intégration
des TICE. Et les règles d'accès à l'ordinateur, la
qualité et la quantité de TIC disponibles varient en fonction des
écoles et lycées où ils se trouvent.
I.1.5 Obstacles à l'intégration des TICE dans
l'enseignement :
I.1.5.1 Relatifs
à l'infrastructure :
Les principaux obstacles aux pratiques éducatives,
relatifs à l'infrastructure des TIC, sont liés à l'absence
d'ordinateurs intégrés en salle de classe, au nombre insuffisant
d'ordinateurs opérationnels dans l'établissement, au nombre
insuffisant d'ordinateurs connectés à Internet, au nombre
insuffisant de périphériques, à l'absence de logiciels
éducatifs, de contenus éducatifs adaptés aux programmes
scolaires, à l'absence de stratégie pour l'entretien et le
renouvellement du matériel, à la mauvaise gestion des ressources
TIC existantes et à l'absence ou l'insuffisance de logiciels
généraux.
En mettant en rapport les facteurs liés à
l'infrastructure des TIC et l'usage de ces technologies en salle de classe, les
enseignants non usagers des TIC dans leurs pratiques d'enseignement jugent un
peu plus significativement que ces facteurs dissuadent de faire usage des TIC,
par rapport aux usagers de ces technologies8(*) (Karsenti, 2009). Les facteurs liés à
l'infrastructure des TIC influent significativement sur l'adoption de l'usage
des TIC dans les pratiques professionnelles des enseignants. De nombreuses
recherches scientifiques antérieures9(*) précisent que le manque ou l'insuffisance de
l'infrastructure technologique figurent en tête des obstacles
rencontrés au niveau de l'usage des TIC en éducation.
Selon l'AWT, lors d'une enquête, l'inventaire des
ordinateurs opérationnels et destinés aux usages
pédagogiques dans les établissements scolaires du fondamental et
du secondaire en Wallonie montre que 68.357 ordinateurs de tous types (fixes,
portables ou tablettes) étaient utilisables en Wallonie en mars
2013. Ce nombre est plus élevé que les 53.400
ordinateurs dénombrés lors de l'enquête de décembre
2009 et traduit une progression de 28% en un peu plus de 3 ans, soit une
évolution annuelle de 9% environ.
Les taux d'ordinateurs pour 100 élèves dans les
écoles wallonnes varient assez peu selon la région comme
l'indique le tableau suivant :
Tableau 2 Taux d'ordinateurs pour
100 élèves selon les provinces et communautés10(*)
Taux
|
Fondamental
|
Secondaire
|
Spécialisé
|
Promotion
|
Globalement
|
d'ordinateurs
|
ordinaire
|
ordinaire
|
(fondamental et
|
sociale
|
|
pour 100 élèves
|
|
|
ordinaire)
|
|
|
Brabant Wallon
|
4,2
|
9,7
|
16,6
|
5,2
|
6,8
|
Hainaut
|
4,1
|
14,6
|
8,5
|
7,1
|
8,3
|
Liège (Fr)
|
5,4
|
14,2
|
13,9
|
6
|
8,7
|
Communauté germanophone
|
8,7
|
19,5
|
32,2
|
|
13,5
|
|
Luxembourg
|
7,4
|
14,9
|
14,9
|
5,2
|
9,6
|
Namur
|
5,4
|
13,3
|
14,4
|
4,4
|
8,2
|
I.1.5.2 Relatifs au
développement professionnel des enseignants :
L'insuffisance de formation entrave le développement
professionnel des enseignants. Seule une faible proportion d'enseignants estime
maitriser suffisamment le TIC, alors que le manque de compétences
techniques des enseignants et l'insuffisance, en quantité et en
qualité, de l'offre de la formation continue en matière d'usages
de ces technologies dans l'enseignement constituent de vrais obstacles à
l'utilisation de ces technologies dans l'enseignement. De même, l'absence
de personnes chargées du soutien technique au niveau de chaque
établissement, est un obstacle majeur entravant l'intégration des
TIC en éducation et fait partie des facteurs qui limitent l'utilisation
des TIC par les enseignants dans leur pratique d'enseignement.
« Le manque de compétences en TIC chez les
enseignants peut provoquer des attitudes négatives chez eux, comme le
manque de confiance en soi, la peur de l'échec devant les
élèves et le sentiment d'anxiété devant
l'utilisation de l'ordinateur en classe et par suite le non recours à
ces technologies dans les pratiques enseignantes » 11(*)
En Wallonie, tous les enseignants disposent pratiquement d'un
équipement informatique au domicile. Toutefois, moins d'une
moitié d'entre eux a bénéficié d'une formation aux
TICE au cours de sa carrière et un cinquième n'a même
jamais eu aucune formation aux TICE. Il est évident qu'un
équipement ou une application n'est d'aucune valeur pour une personne
qui ne maitrise pas sa manipulation. Dans le cadre de l'éducation,
il convient non seulement d'être capable d'utiliser ces outils, mais en
plus de les mettre en oeuvre à bon escient dans le déroulement
des leçons et d'en faire une plus-value qui facilite réellement
les apprentissages des élèves, en augmentant la motivation, en
améliorant la compréhension, en maximisant la
mémorisation, etc.
Ainsi, l'Agence Wallonne de Télécommunication
(AWT) a mené une enquête10 auprès des
enseignants de Wallonie dans le but d'évaluer leurs compétences
en matière de TIC. Aussi, dans le questionnaire, il a seulement
été demandé si, oui ou non, l'enseignant interrogé
a suivi une formation de minimum une journée complète ou deux
demi-journées, tant aux TIC qu'aux TICE.
Tableau 3 Proportions d'enseignants
ayant suivi des formations TIC ou TICE selon l'âge 10:
Formation TIC OU TICE
|
Au cours des études
|
Pendant la carrière
|
Aucune formation
|
suivies selon l'âge
|
TIC
|
TICE
|
TIC
|
TICE
|
|
Moins de 30 ans
|
81%
|
66%
|
36%
|
29%
|
8%
|
30 à 39 ans
|
53%
|
39%
|
44%
|
38%
|
20%
|
40 à 49 ans
|
23%
|
16%
|
59%
|
45%
|
25%
|
50 à 59 ans
|
10%
|
8%
|
73%
|
55%
|
20%
|
60 ans et plus
|
4%
|
4%
|
70%
|
56%
|
29%
|
Globalement
|
35%
|
26%
|
56%
|
44%
|
20%
|
L'AWT note avec intérêt que plus d'un tiers des plus
jeunes, âgés de moins de 30 ans, signalent avoir suivi, en cours
de carrière, des formations aux TIC (36%) et aux TICE
(29%). Toutefois, ces formations sont le plus souvent suivies par des
professeurs déjà sensibilisés au cours de leurs
études car, en combinant les deux, on obtient un taux de 84%
d'enseignants de moins de 30 ans formés aux TIC et de 75% formés
aux TICE. Pire, 8% des enseignants de cette classe d'âge revendiquent le
fait de n'avoir reçu aucune formation de ce type, ni au cours de leurs
études, ni pendant les quelques années de leur jeune vie
professionnelle. Ces chiffres sont sensiblement les mêmes pour les
enseignants avec moins de 10 années d'expérience:
· 22% n'ont jamais suivi de formation TIC
· 29% n'ont reçu aucune formation TICE
· 13% n'ont reçu ni l'une, ni l'autre.
Sur l'ensemble du corps professoral, c'est un cinquième
des enseignants qui n'a jamais suivi aucune formation sur les technologies
numériques ou leurs exploitations pédagogiques.
Tableau 4 Proportions d'enseignants
des différents niveaux ayant suivi des formations TIC ou
TICE10 :
Formation TIC et TICE
|
Au cours des études
|
Pendant la carrière
|
Aucune formation
|
suivies selon le niveau
|
TIC
|
TICE
|
TIC
|
TICE
|
|
Maternel ordinaire
|
35%
|
29%
|
44%
|
25%
|
31%
|
Primaire ordinaire
|
39%
|
30%
|
45%
|
31%
|
25%
|
Secondaire inférieur
|
38%
|
32%
|
66%
|
51%
|
16%
|
Secondaire supérieur
|
26%
|
13%
|
67%
|
61%
|
16%
|
Enseignement spécialisé
|
43%
|
34%
|
51%
|
39%
|
16%
|
Promotion sociale
|
24%
|
29%
|
62%
|
49%
|
23%
|
Les taux de professeurs ayant suivi des formations aux TIC et
TICE sont assez semblables, à l'exception des enseignants du secondaire
supérieur, qui sont nettement en dessous du niveau moyen. Cette
situation s'explique partiellement, pour le volet TICE, par la formation
d'Agrégation de l'Enseignement Secondaire Supérieur (AESS) qui
s'est longtemps limitée à doter les détenteurs de titres
universitaires d'un minimum de formation pour les préparer à
l'enseignement. La réforme de Bologne a sensiblement augmenté le
volume de la formation pédagogique des AESS après 2001.Cependant,
ces mêmes professeurs du secondaire supérieur ont pu
bénéficier de formations au cours de leur carrière plus
que d'autres, tant pour les TIC que pour les TICE. Ils sont
immédiatement suivis par les enseignants du secondaire
inférieur.
I.1.5.3 Relatifs
à la politique d'intégration :
La troisième catégorie d'obstacles concerne ceux
relatifs à la politique et à la stratégie de mise en
oeuvre des TIC à l'école qui est généralement peu
claire et mal traduite sur le terrain éducatif. En fait, l'absence de
clarté et le manque de cohérence de cette politique d'une part,
et sa mauvaise traduction sur le terrain scolaire d'autre part, constituent des
obstacles considérables à l'usage des TIC. Une telle conclusion
est également validée par plusieurs auteurs tels que Cynthia
Guttman12(*) (2003),
Gudmund Hernes13(*)
(2002), Josianne Basque14(*) (1996) etc..., qui précisent que
« l'intégration de ces technologies dans le système
éducatif devra être fondée sur des politiques et
orientations claires, précises et selon un processus soigneusement
planifié, mis en oeuvre et évalué ».
Plus particulièrement, le croisement de la variable
liée à la politique de généralisation des TIC dans
l'enseignement et celle relative à l'usage de ces technologies en salle
de classe montre que les enseignants non usagers des TIC en salle de classe
jugent plus significativement l'absence de clarté et de cohérence
d'une telle politique en tant qu'obstacle à l'intégration de ces
technologies en éducation.
I.1.5.4 Relatifs au
système éducatif :
Les problèmes structurels dont souffre le système
éducatif tels que les problèmes relatifs aux conditions de
travail des enseignants, estimées défavorables, constituent de
vrais obstacles devant la réussite de l'intégration des TIC en
éducation. L'effectif des élèves par classe, d'une part et
le nombre d'heure de travail de l'enseignant d'autre part, sont des facteurs
dissuadant et enfin, l'absence ou l'insuffisance de motivations et/ou
d'encouragements pour utiliser les TIC dans les pratiques d'enseignement est un
autre obstacle limitant l'usage des TIC comme outils d'apprentissage pour un
peu plus de quatre enseignants sur cinq. En fait, la réussite de tout
projet d'intégration des TIC dans l'enseignement nécessite des
conditions préalablement adaptées à la politique
éducative adoptée.
D'une part, les TIC doivent être incorporés aux
plans d'ensemble de la nation, qui doivent affirmer clairement leur place
à l'intérieur de la stratégie éducative du
pays15(*). Par ailleurs,
considérer les projets d'intégration des TIC dans les
systèmes éducatifs comme étant des projets technologiques
semble être une erreur car il nous semble qu'ils devraient davantage
s'inscrire dans une vision globale de restructuration éducative qui
s'appuierait notamment sur l'utilisation de la technologie16(*).
I.1.5.5 Le
comportement et les aptitudes des élèves :
Selon une étude rétrospective de 40 ans17(*), analysant les données
concernant 60 000 élèves et étudiants, du primaire au
supérieur, l'utilisation des ordinateurs change positivement l'attitude
des élèves et l'ambiance de la classe. Les chercheurs de
l'Université Concordia, ont comparé la réussite des
élèves dans les cours faisant appel à l'informatique et
dans ceux n'y ayant pas recours.
Lorsque les outils permettent aux élèves de
développer leur jugement critique et leurs aptitudes à
communiquer, ils améliorent la confiance, la participation, les
compétences personnelles et sociales de l'enfant.
Pour être motivé et avoir envie de progresser, les
élèves ont besoin de réussir dans au moins un domaine.
Différencier sa pédagogie, c'est répondre à la
diversité des élèves. Or la diversité de supports
et d'activités d'apprentissage rendue possible par les TIC,
répond à cela. Elles facilitent l'apprentissage
des élèves handicapés18(*), offrent la possibilité, à chacun,
« de vivre des réussites dans des activités variées.
Elles développent la motivation et l'envie
d'apprendre »19(*)
La possibilité de répétition donne à
chacun l'opportunité d'avancer à son rythme, sans être
jugé, sans fatigue de l'enseignant. « Par
leur potentialité à diversifier les pratiques, les TIC peuvent
ainsi introduire une réelle efficacité notamment auprès de
publics en difficulté»20(*). Les TICE « modernisent » ces pratiques,
les facilitent, introduisent de la flexibilité, tant dans l'organisation
de l'espace que dans celle du travail en groupe. L'élève peut
travailler seul. Il reçoit les informations et les feed-back du logiciel
lui permettant d'avancer, sans la présence obligatoire de l'enseignant.
Ce dernier peut donc se concentrer sur chaque élève au moment
où il en a besoin.
Dans les plupart des cas, les documents que les
élèves déposent, sont sujets à des
« copier-coller ». Ce qui évidemment est proscrit
par les enseignants. Mais la gestion du phénomène est au cas par
cas. Si c'est un « copier-coller » et qu'ils sont capables
de le reprendre et de l'expliquer ensuite, cela veut dire qu'il y a eu un
travail de recherche. Et que l'intégration du TICE est
réussie.
En revanche, si c'est un « copier-coller » et
ils sont absolument incapables de l'expliquer, d'abord à l'écrit
ensuite interrogés à l'oral, c'est là que l'enseignant se
rend compte qu'il y a effectivement un problème. Cette
problématique laisse penser que « l'utilisation excessive des
ordinateurs pourrait avoir un impact négatif sur les performances
scolaires21(*) ». Ce qui est aussi appuyé
par Prensky22(*) suite
aux paroles d'élèves : « Nous avons
grandi avec des ordinateurs. C'est comme ça qu'on apprend »
et « Si je perds mon portable, je perds la moitié de mon
cerveau ! ». Il explique que les technologies sont indissociables
à la fois de la personne et de ses actes. Il convient d'en tenir compte
dans les apprentissages qui disqualifient les cours magistraux souvent
synonymes d'ennui pour ces natives numériques. Apparaissent donc deux
univers divergents, celui de la jeunesse et celui de l'école.
I.1.6 La médiatisation des
cours :
« Il ne s'agit pas d'introduire à tout prix les
outils numériques à l'école, ni d'adapter l'école
à des technologies inappropriées, sous prétexte d'innover.
Le compromis réside dans la recherche d'une médiatisation
permettant de valoriser l'utilité des technologies numériques
pour les rendre efficaces. Exploiter les qualités des technologies
numériques nécessite de faire oeuvre de connaissance sur les
potentiels des TICE, de réflexion pour théoriser une pratique
éducative et une forte volonté politique pour les
généraliser »21.
Selon Jean-Michel Fourgous « intégrer le
numérique à l'école est indispensable pour faire
acquérir aux jeunes les compétences fondamentales, pour
s'insérer et comprendre la société du 21e siècle
».
Figure 1 Les bénéfices
que le numérique apporte à l'enseignement et à
l'école23(*) :
L'objectif de la médiatisation est d'offrir aux
enseignants un environnement dynamique de digitalisation de supports de cours
et de favoriser une interaction pédagogique entre l'étudiant et
le contenu. Elle permet aux enseignants de développer leurs pratiques
pédagogiques en utilisant les technologies basées sur l'Internet
et le multimédia tout en exerçant leur responsabilité
pédagogique dans toutes les phases du processus de création d'un
enseignement en ligne : scénarisation, médiatisation et mise en
oeuvre. Et pourrait s'acquérir en développant un ensemble de
« compétences techniques (procédurales),
compétences cognitives (acquisition des connaissances) et
compétences sociales (citoyenneté, respect)24(*) ». Il
formule, dans ce but, des principes méthodologiques permettant de
conjuguer efficacement pédagogie et technologie.
Le développement de contenus pour l'enseignement
à distance dépend de la réflexion pédagogique
visant l'adéquation entre les compétences à
développer et les activités pédagogiques prévues.
Toutefois, les contenus à produire pour la distance sont
différents des cours traditionnels par : leur nature, leur
variété, leur structure (l'organisation des contenus n'est plus
linéaire ou chronologique. Ceux-ci sont généralement
regroupés en unités plus brèves), leur style (chacun des
médias choisis impose un style que les concepteurs doivent maitriser).
Il est plus important de les varier, les simplifier pour comprendre et
suffisamment flexible pour motiver l'élève, afin de lui permettre
d'apprendre ou d'améliorer ses connaissances. La mise en forme des
contenus exige des règles d'organisation, de lisibilité,
d'ergonomie, de navigabilité, ... Un cours est un ensemble de fichiers
compatibles avec un navigateur Web (Internet Explorer par exemple) qui peut
être sous forme :
§ Un support de cours (plusieurs formats possibles :
html, Acrobat ou bureautique)
§ Des tests interactifs (QCM, exercices, etc.)
§ Des animations et simulations plus ou moins
interactives (vidéo, audio, Flash)
Les TIC, en tant que média de communication et source
d'informations, occupent une place principale dans l'enseignement. Comme le
montre le schéma suivant, l'éducation aux médias et
à la gestion de l'information nécessite des phases
pédagogiques dynamiques. Elle a pour vocation une éducation
porteuse de connaissances, mais surtout de changements d'état d'esprit.
Elle met en avant des démarches de sensibilisation, d'initiation, de
décodage et de maîtrise que l'on retrouve dans le schéma
Education, Média, Information ci-dessous proposé par l'Unesco.
Figure 2 Les compétences
développées grâce aux TICE et à l'Education aux
Médias et à l'Information d'après Unesco25(*) :
I.1.7 La motivation et les attitudes des
apprenants :
La connaissance n'est pas une sorte de « photo » de la
réalité mais une « reconstruction » de cette
réalité, toute personnelle. Ensuite se place le milieu social qui
est l'un des facteurs qui influencent fortement la qualité des
apprentissages. On parle alors de « socioconstructivisme ». L'enfant
apprend en construisant lui-même ses connaissances, en manipulant, en
faisant des hypothèses, mais aussi en se trouvant confronté
à d'autres, qui n'ont pas forcément la même vision des
choses que lui-même. Il apprend ainsi en profondeur, il acquiert des
connaissances qu'il pourra transférer à de nouvelles situations,
et par exemple à des situations professionnelles.
Le fait de construire une connaissance en interaction avec les
autres permet à l'apprenant de faciliter sa réflexion sur son
propre fonctionnement intellectuel. Nous savons que l'on apprend mieux dans un
climat qui soutient la motivation interne autodéterminée
(j'apprends parce que j'y vois mon intérêt personnel et non parce
que j'y suis forcé). Ce climat propice à l'apprentissage est
mieux soutenu par les tâches authentiques, fortement
conceptualisées, dont l'élève comprend tout le sens et
l'intérêt.
Ainsi l'élève consciencieux se questionne sur sa
propre qualité en tant qu'apprenant. Il pratique la «
métacognition », c'est-à-dire qu'il se pose des questions
sur ce qu'il fait bien et moins bien, ce qu'il devrait revoir, ce qu'il
préfère et l'attitude qu'il devrait adopter pour
s'améliorer. Il s'auto-évalue constamment et prend conscience de
son fonctionnement pour mieux gérer son apprentissage, ajuster ses
actions et les planifier. L'élève se rend compte par exemple
qu'il apprend mieux quand il fait une récapitulation, qu'il a encore du
mal à appliquer les règles d'accord du participe passé. Ce
sont des connaissances métacognitives, qui l'aident à aller de
l'avant. Puisque ce processus de métacognition facilite l'apprentissage
des élèves, il revient à l'enseignant de l'organiser en
classe pour tous ses élèves.
I.1.7.1 Méthodes pédagogiques
socioconstructivistes :
Contrairement à la méthode transmissive, encore
important dans les grands groupes, la méthode socioconstructiviste est
centré sur « l'apprenant », c'est-à-dire sur la
personne qui apprend. Il tient compte des connaissances préalables de
chaque enfant et confie à l'enseignant le rôle d'un guide au
service de l'apprentissage de ses élèves. Dans ce modèle,
les situations de classe doivent être organisées de façon
à ce qu'elles génèrent des conflits sociocognitifs
porteurs d'apprentissage. Confronté aux points de vue divergents de ses
pairs, l'élève prend conscience de l'existence de plusieurs
conceptions de la réalité, ce qui provoque chez lui un
déséquilibre qui sert de base à la construction d'un
nouveau savoir, profondément ancré dans la réalité.
L'élève se souvient de la situation qu'il a vécue, de son
opinion, de celles des autres, et modifie ses conceptions initiales grâce
à sa prise de conscience de l'intérêt des raisonnements de
ses pairs et de son enseignant.
Cette méthode insiste sur la nécessité de
placer l'élève dans des situations qui lui permettent de
construire sa connaissance plutôt que de le placer en
situation de simple récepteur de la connaissance des autres. Pour ce
faire, il est nécessaire de privilégier les implantations
d'équipements qui servent la pédagogie choisie et non l'inverse :
si l'on souhaite aider les élèves à construire leur propre
connaissance, mieux vaut installer quatre ordinateurs dans quatre classes que
d'équiper une salle informatique de 16 ordinateurs qui inciteront
l'enseignant à organiser une activité transmissive identique pour
tous les élèves (au même moment, sur toutes les machines).
Si, par contre, les ordinateurs sont partagés dans les classes,
l'enseignant trouvera le bon moment pour y envoyer les enfants en fonction de
leurs besoins ce qui servira une pédagogie plus individualisée,
centrée sur les difficultés de chacun et plus efficace si l'on
vise la réussite de tous.
Dans le même ordre d'idée, placer un tableau blanc
interactif dans une classe peut inciter l'enseignant à donner plus
d'explications qu'il ne le doit, plutôt qu'à laisser les
élèves découvrir des réponses par eux-mêmes,
surtout si l'installation n'associe pas tableau blanc et ordinateurs pour les
élèves. En cela, répartir quelques ordinateurs dans chaque
classe sert mieux les méthodes socioconstructivistes que d'installer un
tableau blanc « interactif » (souvent pour l'enseignant) par classe
en laissant les élèves sans ordinateur.
Tableau 5 Tableau de
synthèse26(*) de la
méthode socioconstructiviste :
DEFINITION
|
CE QUE FAIT L'ELEVE
|
ROLE DU PROFESSEUR
|
CONFLIT COGNITIF:
|
|
|
-Il y a conflit, déséquilibre,
|
|
|
face à de l'inconnu.
|
|
|
-Il y a un problème avec mes
|
|
Crée une situation complexe
|
cadres de pensée, mes
|
|
adaptée aux possibilités des
|
représentations qui m'amènent
|
Fait des essais pour résoudre
|
élèves.
|
à décider:
|
le problème.
|
Fait émerger les représentations
|
"je dois faire quelques choses"
|
Recherche des réponses à la
|
Complexifie les situations
|
"il y a des choses à apprendre"
|
situation.
|
successives.
|
Il y a tension à ce que je perçois
|
|
|
et ce que je suis-entre là où
|
|
|
je suis et ce je veux faire.
|
|
|
CONFLIT SOCIOCOGNITIF:
|
|
Organise le groupe.
|
Dans une situation d'interaction
|
Echange, confronte, compare
|
Veille au respect des contraintes
|
il y a confrontation des représen
|
avec d'autres.
|
Reformule les consignes.
|
-tations qui provoque leur
|
Réalise, avec des pairs, une
|
N'apporte pas d'information.
|
modification et améliore la
|
tâche commune, pour
|
Met à disposition des
|
compétence de chacun.
|
prendre conscience qu'il y a
|
ressources.
|
Il y tension entre des repré-
|
des alternatives.
|
Choisit le mode de confronta-
|
sentations, des équilibres
|
|
tion le plus efficace.
|
provisoires
|
|
|
METACOGNITION:
|
|
|
Prendre conscience des
|
Verbalise la méthode de
|
Aider à formuler.
|
méthodes pensées.
|
pensée qu'il vient d'appliquer
|
Stimule, encourage, accepte
|
Réguler ses propres processus
|
En prend conscience et peut
|
toutes les propositions.
|
de pensée.
|
agir dessus.
|
Multiplie les prises de parole.
|
|
|
|
|
|
|
I.1.7.2 Amélioration organisationnelle :
L'utilisation des TICE permet aux élèves,
enseignants, et parents d'accéder à des services en lien avec des
activités d'éducation et d'accompagnement des
élèves par le biais de l'ENT qui répond à de
nombreuses problématiques des TICE. En effet, il permet de :
· moderniser l'État en permettant à chaque
agent de mieux piloter son système d'information (pour manager,
gérer, enseigner, etc.).
· moderniser le service public en offrant à tous les
usagers et à leurs familles des services numériques pour
apprendre ou accompagner la scolarité de leurs enfants.
· familiariser les élèves avec des usages des
technologies qui non seulement leur permettent de mieux apprendre mais encore
de mieux comprendre la société de la connaissance dans laquelle
ils auront à prendre place.
· rendre possible par tous et pour tous le recours à
des formes d'enseignement et d'apprentissage alternatives.
Cette possibilité d'améliorer l'organisation du
travail en permettant de faciliter l'accès à l'information, est
l'un des facteurs qui motivent les enseignants et apprenants à
intégrer la TICE dans l'enseignement.
Chapitre I.2 Les
modèles TPACK (connaissance techno pédagogique du contenu) et
SAMR (Substitution-Augmentation-Modification-Redéfinition) :
Le modèle TPACK27(*) :
Nous proposons dans ce chapitre un modèle théorique
intégrateur servant à comprendre les différentes
influences qui déterminent les pratiques pédagogiques des
enseignants. Outre les modèles pédagogiques existants, un outil
supplémentaire permettant de dresser des profils d'enseignants en ce qui
concerne l'influence de leur culture disciplinaire, de leur
épistémologie personnelle, de leurs connaissances
pédagogiques et de leurs connaissances technologiques, a
été étudié afin de mieux comprendre l'utilisation
de certaines tâches plutôt que d'autres par un enseignant.
Pour ce faire, la question suivante doit se poser :
« pourquoi (sous quelles influences) l'enseignant fait-il tel ou tel
choix dans ses pratiques pédagogiques ? » Ainsi, le
conseiller ou le formateur peut davantage cibler ses actions en fonction des
références ou des représentations que les enseignants ont
sur leurs pratiques pédagogiques. C'est la raison pour laquelle il nous
semble important d'aborder deux modèles conceptuels. Le premier
modèle Pedagogical Content Knowledge (PCK) de Shulman28(*) (1986) impliquant l'impact des
disciplines (dimension disciplinaire : D) et des connaissances
pédagogiques (dimension pédagogique : P) sur les pratiques
d'enseignement. Et le deuxième, le savoir pédagogique
disciplinaire (SDP) de Berthiaume29(*) (2007) impliquant la dimension de
l'épistémologie personnelle (E) aux deux premières
dimensions présentes dans le modèle de Shulman.
Ainsi, le modèle Technological and Pedagogical Content
Knowledge30(*)
(Mishra & Koehler, 2006) compile les dimensions disciplinaires,
pédagogiques et technologiques (P) sans tenir compte des croyances des
enseignants par rapport à l'apprentissage ou à la construction
des savoirs. Ce modèle est combiné par un modèle
intégrateur : le savoir techno-pédagogique disciplinaire
(STDP) de Bachy qui permet de comprendre les relations que font les enseignants
entre ces dimensions (T, P, E et D) pour enseigner un contenu issu de leur
domaine disciplinaire.
Figure 3 Modèle TPACK
adapté de Mishra et Koehler (2006) :
Le modèle SAMR31(*) :
Le modèle SAMR représente l'intégration des
TIC dans l'éducation en quatre étapes qui sont la Substitution,
l'Augmentation, la Modification et la Redéfinition (d'où
l'acronyme SAMR). Il a été conçu et
développé entre les années 80 et 90 dans le but
d'identifier de manière pertinente les niveaux d'interaction entre la
technologie et l'enseignement afin de pouvoir rendre plus efficace
l'utilisation de la technologie dans ce domaine. Il se décompose en deux
grandes phases qui sont l'amélioration et la transformation.
La substitution : la technologie est utilisée pour
effectuer les mêmes fonctionnalités qu'avant mais sous un autre
aspect. Par exemple le remplacement d'une machine à écrire (sans
écran) par un outil de traitement de texte simple (avec écran).
On constate aucun changement fonctionnel en utilisant l'outil de traitement de
texte (pas de copier-coller, pas de correction automatique, etc.) par contre,
il permet d'effectuer des corrections avant de lancer l'impression. Une
fonctionnalité que la machine à écrire ne possède
pas.
L'augmentation : la technologie permet une
amélioration fonctionnelle en proposant un outil plus efficace pour
effectuer des tâches courantes. En nous référant
à l'exemple précédent, à la place d'un simple outil
de traitement de texte, on peut avoir accès à un outil plus
évolué qui s'intègre dans les ordinateurs récents
comme des logiciels de traitement de texte (Ex : Microsoft Word)
permettant de faire des copier ou couper-coller, de recourir à des
corrections automatiques, etc. Ces améliorations fonctionnelles
favorisent la productivité des élèves. Ce niveau
d'intégration entraîne un certain déplacement de
l'enseignant vers l'élève. L'impact de la rétroaction
immédiate est que les élèves peuvent commencer à
s'engager davantage dans leur apprentissage.
La modification : la technologie permet d'effectuer une
modification en profondeur de la tâche à effectuer sans la couper
de son sens. Par exemple, insérer des graphiques, de vidéos ou de
sons dans un document ou utiliser des diapositives animées pour
transmettre ou présenter une information. Une augmentation de la
productivité substantielle est alors constatée. Il s'agit
de la première étape qui mène vers une transformation de
la salle de classe. Les tâches scolaires ordinaires sont
réalisées grâce à la technologie.
La redéfinition : la technologie facilite la
création de certaines tâches irréalisables sans le
progrès de la technologie. L'exemple le plus marquant de ces
évolutions dans l'éducation est le fait qu'ils permettent aux
élèves d'effectuer des travaux ou de s'exprimer de manière
collaborative et en temps réel à travers les wikis, les mondes
virtuels, des forums, etc. Ici, les possibilités de communication et de
productivité sont mises en avant, l'apprentissage devient collaboratif
et s'allie à une participation active des apprenants. Les tâches
scolaires communes et la technologie n'existent pas comme une finalité,
mais comme un soutien pour centrer l'élève vers son
apprentissage. Les élèves apprennent le contenu et les
compétences à l'appui des concepts importants, car ils
poursuivent le défi de créer une vidéo de qualité
professionnelle par exemple. La collaboration devient nécessaire et
la technologie permet que ces communications se produisent. Les questions et
les discussions sont de plus en plus gérées par les
élèves.
Figure 4 Le modèle SAMR de
Ruben Puentedura :
I.2.1 Les connaissances
pédagogiques (Pedagogical knowlegde : PK) et contenus
disciplinaires :
L'enseignement dépend de l'organisation de systèmes
des connaissances : celles qui touchent à l'apprentissage et à
l'enseignement et celles qui touchent au contenu. La connaissance
pédagogique inclut la connaissance des modèles,
stratégies, techniques et méthodes d'enseignements : les
apprentissages permettant d'atteindre un but éducatif en instance. Elle
est liée aux différentes perspectives de l'apprentissage des
élèves, au management de la classe, à la mise en oeuvre et
la dispense des leçons ainsi qu'aux techniques d'évaluation.
Cette connaissance inclut également la maîtrise des
différentes théories de l'apprentissage et des
procédés de psychopédagogie en vue d'une mise en pratique
en situation réelle d'enseignement.
Tandis que les connaissances du contenu incluent les
connaissances qui portent sur la matière qui doit être apprise ou
enseignée. Les enseignants doivent avoir la connaissance des sujets
qu'ils enseignent incluant les faits majeurs, les concepts, les théories
et les procédures dans leur champ disciplinaire. Nous disposons
déjà de nombreuses manières pour représenter la
connaissance du contenu ; par exemple, la taxonomie de Gagné32(*) (1985) propose de structurer
les différents contenus à enseigner en faits, concepts,
procédures et stratégies.
Selon Shulman, il existe une intersection entre le contenu et le
pédagogique. Avoir la connaissance du sujet traité et des
stratégies pédagogiques générales n'est pas
suffisant pour qualifier de bons enseignants. Les connaissances
pédagogiques du contenu (PCK) rendent mieux compte de la manière
dont certains contenus devraient être enseignés. « La
connaissance pédagogique du contenu inclut aussi une
compréhension de ce qui rend facile ou difficile l'apprentissage de
sujets spécifiques : les conceptions ou préconceptions que les
élèves d'âges divers et de différentes cultures
portent avec eux dans l'apprentissage des domaines et leçons les plus
fréquemment enseignés33(*) ». Selon Mishra et Koehler, le coeur du PCK
est la manière de transformer l'objet pour l'enseigner.
Figure 5 Les connaissances
pédagogiques du contenu (PCK) adapté de
Shulman 33:
I.2.2 Les connaissances
pédagogiques et connaissances technologiques :
Nous avons déjà expliqué plus haut la
première intersection qui concerne les connaissances pédagogiques
du contenu. Abordons maintenant les connaissances technologiques qui concernent
la relation entre les technologies et un contenu. Selon Mirsha et Koelher, il
s'agit de connaitre les influences des technologies sur l'objet à
enseigner.
Ils prennent l'exemple de l'enseignement de la
géométrie. L'utilisation d'un carnet de croquis virtuels facilite
le test de plusieurs combinaisons sans que les apprenants construisent chaque
élément pour pouvoir vérifier les proportions. De ce fait,
cela change la nature de l'apprentissage en lui-même (Niess, 2005)
34(*). Les connaissances
techno-pédagogiques concernent toutes les connaissances des
différentes technologies pour enseigner et apprendre. Il s'agit des
capacités à pouvoir associer certains outils pour des
tâches pédagogiques spécifiques. Et l'intersection de ces
trois dimensions forme le TPACK. (Voir figure 3)
Pour Mishra et Koehler (2006), les connaissances
techno-pédagogiques du contenu qui est une nouvelle forme de
connaissances avec :
· La base d'un bon enseignement avec les technologies et qui
nécessite une compréhension de la représentation des
concepts en utilisant les technologies.
· L'utilisation de techniques pédagogiques qui
utilisent les technologies de manière constructive pour enseigner un
contenu.
· La connaissance de ce qui rend des concepts difficiles ou
simples à apprendre et comment les technologies peuvent aider à
résoudre une partie du problème que l'apprenant rencontre.
· La connaissance sur la manière dont les
technologies peuvent être utilisées pour construire un savoir sur
des bases existantes et en développer de nouvelles ou modifier les
anciennes.
Il s'agit donc de constater la manière dont la
connaissance de la technologie (ST) et la connaissance du contenu disciplinaire
(CK) sont réciproquement liées l'une à l'autre.
L'enseignant intéressé par cette connaissance doit non seulement
maîtriser le contenu disciplinaire de la matière qu'il enseigne,
mais doit aussi avoir connaissance des nouvelles technologies et savoir comment
les applications liées à ces dernières peuvent modifier ou
améliorer certaines notions du contenu disciplinaire et inversement,
comment le contenu disciplinaire en question peut participer à
l'amélioration de la technologie. La connaissance technologique permet
d'établir l'impact que la technologie a sur la pédagogie et
vice-versa. Elle est la connaissance de l'existence des différentes
technologies et de leurs aptitudes à améliorer une situation
d'enseignement et l'apprentissage. L'enseignant maitrisant cette connaissance
peut utiliser les nouvelles technologies pour améliorer ses pratiques
pédagogiques.
Le modèle SAMR utilisent la technologie pour centrer
l'enseignement sur l'élève, son objectif principal est d'engager
l'élève dans son apprentissage afin qu'il soit signifiant. La
figure suivante dont l'anneau externe reprend le modèle SAMR
présente l'approximation nécessaire à cette tentative.
Figure 6 La taxonomie de
Bloom35(*):
I.2.3 Le savoir techno
pédagogique disciplinaire des enseignants (SDP) :
Selon Berthiaume (2007), les connaissances pédagogiques et
celles liées à la spécificité disciplinaire ne
suffisent pas à cerner le concept du savoir techno pédagogique
dans toute sa complexité. En effet, « les recherches portant
sur la base de connaissances pédagogiques ne se prêtent pas
facilement à un examen des facteurs qui seraient externes à la
base de connaissances de l'enseignant, telles que les normes, règles ou
pratiques requis à une discipline36(*) ». Parallèlement, les recherches
portant sur la spécificité disciplinaire37(*) ne permettent pas facilement
d'expliquer des facteurs internes tels que les relations pouvant exister entre
les divers types de connaissances ou les intentions de l'enseignant.
Berthiaume a alors conclut que les recherches antérieures
de conceptualiser le SPD, prises individuellement, limitaient les
possibilités de comprendre le phénomène en question.
Dès lors, à l'instar de Shulman (1986) et de Lenze (1995), il a
réuni ces deux branches de recherches, parce que « la jonction de
concepts provenant des recherches sur la base de connaissances
pédagogiques et de recherches sur la spécificité
disciplinaire fournit une façon de considérer
simultanément les facteurs internes et externes
contribuant à la formation de SPD »38(*) . Or, il va encore plus loin
en incluant des concepts provenant d'une troisième branche de
recherches, soit celle portant sur les épistémologies
personnelles, c'est-à-dire les croyances entretenues à
l'égard du savoir (Hofer & Pintrich, 1997, 2002) :
« Cette dimension est essentielle à
l'articulation du lien entre la base de connaissances pédagogiques et la
spécificité disciplinaire puisque les croyances qui sont
présentes dans la base de connaissances pédagogiques
interagissent avec les savoirs propres à la discipline du professeur.
Les épistémologies personnelles servent donc des fonctions de
médiation entre les normes sociales d'une discipline et les pratiques
pédagogiques d'un professeur enseignant cette
discipline » (Berthiaume, 2007).
Il a donc intégré un outil complexe combinant trois
dimensions: la base de connaissance pédagogique, la
spécificité disciplinaire et l'épistémologie
personnelle. Ces trois dimensions sont composées de plusieurs
composantes. La base de connaissances pédagogiques comprend les
composantes : les objectifs en lien avec l'enseignement, les connaissances
relatives à l'enseignement et les croyances qu'entraîne
l'enseignement. La dimension spécificité disciplinaire est
composée de la structure épistémologique et des
caractéristiques socioculturelles. Enfin, la dimension
épistémologie personnelle possède les composantes :
croyances au sujet du savoir et de l'acte de savoir, croyances au sujet de la
construction du savoir et croyances au sujet de l'évaluation du savoir.
Les relations entre les composantes permettent de comprendre et
de décrire les façons dont un enseignant parvient à relier
ses connaissances pédagogiques génériques (son savoir pour
enseigner) aux caractéristiques spécifiques de sa discipline (son
savoir à enseigner) en tenant compte de son épistémologie
personnelle (ses croyances).
Figure 7 Le savoir pédagogique
disciplinaire selon Berthiaume39(*):
Nous pouvons donc affirmer que le projet de recherche de
Berthiaume (2006) a produit un modèle plus pertinent qui présente
le phénomène du savoir pédagogique disciplinaire (SPD) des
enseignants. Le SPD de Berthiaume (2006, 2007) n'intègre pas la
dimension technologique qui nous intéresse mais il se complète
par l'apport de la dimension technologique étudiée dans le
modèle de Shulman qu'est le TPACK.
Le modèle SAMR reprend cette dimension dans l'étape
de la redéfinition qui met le savoir pédagogique disciplinaire de
l'enseignant au centre de ce dispositif. Ses connaissances pédagogiques
liées aux spécificités disciplinaires et son
épistémologie personnelle contribuent à la réussite
ou à l'échec du transfert de savoir. Le TIC sert seulement de
relayeur d'information en la mettant en valeur. Elles n'inventent pas de
nouvelles pédagogies, mais intègrent les pédagogies
dominantes sur les évolutions même de leurs développements
en imposant des choix pédagogiques selon les choix des technologies
utilisées. Les connaissances technologiques permettent donc d'envisager
des évolutions pédagogiques en améliorant les pratiques
pédagogiques.
Tandis que Bachy a créée le modèle STPD en
combinant les connaissances technologiques (T), les connaissances
pédagogiques (P), l'épistémologie personnelle (E), et le
discipline (D) des enseignants pour comprendre leurs manières
d'enseigner des contenus en fonction de leur domaine disciplinaire.
Figure 8 Savoir
techno-pédagogique disciplinaire - STPD de Bachy40(*) (2013) :
Les six relations38 entre les quatre
dimensions sont les suivantes :
· PE : la relation entre les connaissances
pédagogiques et l'épistémologie personnelle
· PD : la relation entre les connaissances
pédagogiques et la discipline (ce qui correspond au PCK de Shulman ou
DPK de Lenze)
· TP : la relation entre les connaissances
pédagogiques et les connaissances technologiques
· TE : la relation entre les connaissances
technologiques et l'épistémologie personnelle
· TD : la relation entre les connaissances
technologiques et la discipline
· DE : la relation entre la discipline et
l'épistémologie personnelle
Figure 9 Relations entre les
dimensions du STPD de Bachy :
I.2.4 La compétence techno
pédagogique des enseignants :
Mishra et Koehler (2006) ont évalué leur
modèle TPACK pour pouvoir évaluer l'effet des formations en TICE
sur les pratiques des enseignants. Ils sont convaincus que l'apprentissage se
fait par l'action, et qu'il s'acquiert par la théorie et la pratique.
Les enseignants sont faces à des situations où ils sont
contraints d'adopter des choix stratégiques comme en situation
réelle. Les auteurs ont ainsi souligné que la théorie du
TPACK permet non seulement de comprendre l'importance d'enseigner avec les
technologies, mais aussi de voir plus loin et d'agir en fonction de la
situation qui se présente tout en ayant la volonté de donner un
enseignement de qualité. « Le TPACK est alors une
méthode organisationnelle efficace pour définir ce que doivent
savoir les enseignants en ce qui concerne l'intégration des technologies
dans leur enseignement » (Archambault & Crippen, 2009)41(*).
Plusieurs recherches sont ainsi effectuées afin de
connaitre les applications utilisables dans les formations des enseignants.
Niess (2005) a développé un protocole de formation
techno-pédagogique pour des enseignants en sciences et
mathématiques. L'auteur a ainsi pu s'apercevoir du changement de la
compétence des enseignants au niveau du TPACK. Hofer et Harris
(2010)42(*) trouvent les
démarches de Niess trop généraliste. Ils ont ainsi conclut
que la majorité des applications définies sur la structure du
TPACK est centrée principalement sur les outils et les ressources
technologiques. De ce fait, ils évoquent que la formation
proposée par Niess ne peut pas déterminer
l'hétérogénéité des profils des enseignants.
Ils ont alors proposé des activités types d'apprentissage
(Learning Activity Type) pour aider les enseignants à combiner
leurs objectifs d'enseignement portés sur le curriculum, les
activités pédagogiques et les outils technologiques. Ainsi, ils
reprennent les études de Shulman (1986) et Mishra et Koehler (2006) qui
considèrent que les pratiques d'enseignement (le choix des outils
technologiques compris) varient selon les contenus d'enseignement.
Cette étude reprend également les études de
Milken (1999) et de Puentedura (2006) qui avaient analysé les
utilisations des technologies par rapport aux domaines précités.
Hofer et Harris (2010) ont créé une scénarisation
adaptée aux objectifs pédagogiques, aux pratiques d'apprentissage
(principe de variation des activités proposées), aux
cohérences dans les séquences d'apprentissage, à
l'évaluation formative et à la sélection de ressources et
d'outils qui peuvent aider les apprenants. Selon eux, cette approche conduit
à la décentralisation du contenu à enseigner (tendance
classique chez les enseignants débutants) afin de se centrer plus sur
l'apprentissage des étudiants.
Schmidt et al.43(*) (2009) ont ainsi élaboré un outil
d'auto-positionnement, qui permet de valider les changements dans les pratiques
d'enseignement, avec de nombreux items liés aux différentes
dimensions du TPACK : technologique (T), pédagogique
(P), contenu(C), connaissances pédagogiques (TP),
connaissances technologiques de contenu (TC), connaissances
pédagogique de contenu (PC) et connaissances
techno-pédagogiques de contenu (TPACK). Schmidt et al.
(2009) ont étudié la manière dont les futurs
enseignants mettent en relations ces sept dimensions pendant la période
de leur formation. De leur coté, Archambault et Crippen (2009) ont
également développé un test du même type mais
destiné aux enseignants déjà en fonction. Harris,
Grandgenett et Hofer44(*)
(2010) constatent que ces deux tests apportent une aide considérable
pour évaluer le profil TPACK des enseignants qui s'auto-positionnent sur
la base d'une échelle de compétence à cinq niveaux.
Cependant, ces informations nécessitent un recoupement
avec des évaluations externes de leur enseignement. Ils proposent de ce
fait une grille d'observation avec des critères qui diffèrent peu
aux échelles de Milken (1999). Harris, Grandgenett et Stigler (2010) ont
alors jugé nécessaire d'y impliquer un critère de
cohérence entre les objectifs poursuivis (en fonction du curriculum),
les stratégies pédagogiques et les choix technologiques. Pour
chacun des critères, des indicateurs qui permettent de constater un
niveau débutant (par exemple, les objectifs pédagogiques et les
choix technologiques ne sont pas alignés) ou à l'inverse un
niveau avancé (les choix technologiques sont alignés avec les
objectifs pédagogiques) sont mis en place.
En ce qui concerne les enseignants de Wallonie, d'après
une enquête45(*)
menée par l'AWT pour l'évaluation des indicateurs de la formation
TICE, ils estiment que cette compétence est :
- Tout à fait suffisante (16%)
- Suffisante (47%)
- Insuffisante (30%)
- Très insuffisante (6%)
Nous pouvons alors constaté que la majorité des
enseignants interrogés pensent que leurs compétences TICE sont
suffisantes pour enseigner. Cependant, il est aussi constaté que plus
l'enseignant ait de l'expérience, plus sa compétence en TICE
diminue.
Notons que ces chiffres sont obtenus lors d'une enquête et
que ces enseignants n'étaient pas soumis à l'outil
d'auto-positionnement de TPACK.
I.2.4.1 Les degrés d'implémentation des TICE
par les enseignants selon le modèle SAMR :
Nous savons que le modèle SAMR est plus centré sur
l'apprentissage des élèves. De ce fait, les enseignants qui
choisissent d'adopter ce modèle doivent avoir les capacités
requises liées aux quatre étapes du SAMR pour le rendre efficace.
Ce modèle représentant l'intégration des TICE dans
l'éducation, les enseignants doivent donc avoir un certain niveau de
compétence techno-pédagogique :
· Par la substitution, les enseignants doivent fournir les
outils TIC permettant à leurs élèves de maitriser les
outils couramment utilisés qui ont les mêmes
fonctionnalités mais se manipulent sous un autre aspect. Pour la
réussite de l'apprentissage, les enseignants doivent d'abord maitriser
l'outil pour pouvoir transmettre leur savoir à leurs
élèves.
· Par l'augmentation, les enseignants doivent fournir les
outils TIC qui proposent une amélioration fonctionnelle favorisant la
productivité de leurs élèves, des logiciels de traitement
de texte par exemple. Là encore, il leur est nécessaire d'avoir
les connaissances de ces outils pour pouvoir l'enseigner.
· Par la modification, les enseignants doivent être
capables d'enseigner à leurs élèves de faire la
modification d'une tâche tout en gardant son sens. Faire une insertion de
graphique pour une meilleure représentation d'une information par
exemple. Les connaissances des outils sont toujours nécessaires pour
pouvoir guider les élèves.
· Par la redéfinition, les enseignants doivent savoir
faire participer leurs élèves en leur permettant de
réaliser des travaux ou s'exprimer à travers les forums ou mondes
virtuels par exemple. Ce qui est une tâche impossible à
réaliser il y a quelques années faute de moyen technologique.
Nous présentons ci-dessous le tableau des degrés
d'implémentations des TICE par les enseignants adaptés de
Puentedura selon le modèle SAMR46(*) [notre traduction].
Tableau 6 L'intégration des
TICE par les enseignants avec le modèle SAMR45:
Durée d'
|
Principales tendances de
|
Développement important
|
Défis majeurs entravant l'
|
adoption
|
conduite et intégration de
|
de la technologie
|
intégration de la technologie
|
|
la technologie
|
|
et adoption d'une solution
|
|
Repenser les rôles des
|
BYOD
|
Comprendre et savoir
|
1 à 2 ans
|
enseignants:
|
|
comment résoudre
|
|
Passer à des méthodes d'
|
Le cloud computing
|
Occasions d'apprentissage
|
|
apprentissage profondes
|
|
authentique
|
|
|
|
Intégration d'apprentissage
|
|
|
|
individuel
|
|
Mis au point croissant sur
|
Jeux et gamification
|
Compréhension difficile mais
|
|
l'open content
|
Apprentissage analytique
|
apport de solutions possibles
|
3 à 5 ans
|
Utilisation accrue des
|
|
Communication et pensée
|
|
dessins et modèles d'
|
|
complexe
|
|
apprentissage hybrides
|
|
Préoccupations croissantes
|
|
|
|
de confidentialité
|
|
Accélération de la techno
|
Recherche sur Internet
|
Confiance en soi à définir
|
|
-logie intuitive
|
|
Concurrence des nouveaux
|
5 ans et +
|
Repenser le fonctionne
|
Cyberspace
|
modèles éducatifs
|
|
ment de l'école
|
|
Garder l'éducation formelle
|
|
|
|
pertinente
|
I.2.5 Les relations entre les dimensions
de compétences47(*) (Bachy
2014) :
Rappelons que les quatre dimensions du savoir
techno-pédagogique disciplinaire (STPD) sont :
- Les connaissances pédagogiques du contenu (PCK).
- Les connaissances technologiques (ST).
- La culture disciplinaire (SD).
- L'épistémologie personnelle (PE).
Dans cette étude, nous allons reprendre les
procédures de Bachy qui comprennent deux étapes en ce qui
concerne la validation du questionnaire. A savoir, l'analyse de validité
avec un groupe pilote dont elle connait les profils technologiques et
pédagogiques et l'analyse de cohérence des items par dimension.
Et à la fin, pour évaluer les relations entre les dimensions,
nous allons procéder à une analyse des coefficients de
corrélation linéaire de Bravais-Pearson.
La sélection de ce groupe pilote a été
menée afin de vérifier si la construction des items sont clairs
et également de constater l'étendue des variations de profils
observables avec une construction de radars. Ce groupe comprend :
· Le professeur A : enseignant en langues germaniques pour
les ingénieurs de gestion depuis 15 ans. Il n'utilise les technologies
que pour les supports de cours. Il ne donne pas de cours en ligne. Il n'a pas
suivi de formations TICE mais seulement des formations pédagogiques.
· Le professeur B : enseignant à l'école des
ingénieurs depuis 12 ans. Il ne donne pas non plus de cours en ligne et
n'a jamais suivi de formations liées aux technologies. Mais donne des
formations pédagogiques. Pour ses cours, il utilise des diaporamas, de
nombreuses illustrations et il enregistre des podcasts de son cours dans leur
intégralité (sans montage)
· Le professeur C : enseignant en sciences politiques depuis
7 ans. Il a un an d'expérience dans l'enseignement en ligne. Il a suivi
une formation en e-learning. Il a appris à scénariser ses cours
(voir à ce propos la méthode proposée dans l'article
Collès et Bachy 2011)
· L'assistant D : enseignant en statistiques depuis 8
ans. Il donne plusieurs cours en ligne. Il a suivi des formations
pédagogiques et technologiques. Il a un master en pédagogie
universitaire. Il dispose d'interfaces informatiques spécifiques pour
ses cours et est conscient des obstacles épistémologiques dans
l'apprentissage.
Tableau 7 Les items du STPD
adaptés de Bachy où elle a supprimé les items 4 et 11 pour
adapter l'analyse de cohérence :
I.2.5.1 Analyse de validité :
Les quatre enseignants ont pu répondre à presque
tous les items malgré une hésitation pour les items (16, 18, 24
et 28) mais n'a pas eu de conséquence sur les réponses. Le
professeur B parvient mal à comprendre l'utilité de la «
technologie » dans les items. Ce qui est d'ailleurs perçu sous un
autre sens chez les ingénieurs. L'analyse en rang 1 (figure 10) permet
de constater la dimension technologique dans le profil des enseignants par
rapport aux autres dimensions. A et D présentent deux profils assez
semblables. Ils se considèrent avoir les compétences
disciplinaires, pédagogiques et épistémologiques
suffisantes, sauf que A ne maitrise pas les technologies comme D qui en a un
excellent niveau.
Le rang 2 permet de constater que l'enseignant B maitrise les
composantes disciplinaires et a une perception de la construction du savoir
(DE) grâce à sa connaissance des contenus qui se voit par ses
actions pédagogiques (PE). Son épistémologie personnelle
(les croyances sur les savoirs et les manières de les apprendre) domine
dans son profil. On constate que les technologies qu'il utilise ne lui sont pas
indispensables pour ses choix pédagogiques.
Figure 10 Analyse de validité
du groupe pilote (Bachy 2014):
Tandis que C, qui possède la même compétence
technologique que B, montre un autre fonctionnement. Il est plus porté
entre la dimension technologique et la pédagogie (TP). Parmi les quatre
enseignants interrogés, c'est le seul à avoir suivi une
démarche de scénarisation et une formation e-learning. Par ces 28
items, nous avons pu constater que les profils STPD étudiés
correspondent aux connaissances technologiques des enseignants et justifient
leurs activités pédagogiques.
I.2.5.2 Analyse de cohérence :
Le questionnaire a été mis sur LimeSurvey selon les
recommandations48(*) de
Czaja et Blair (2005) avant de le soumettre à 150 enseignants de
l'enseignement supérieur universitaire et non universitaire pour un
autre projet de recherche antérieur. Le calcul d'un alpha de Cronbach a
été effectué pour chaque dimension pour garantir la
cohérence du regroupement des items par rapport aux dimensions. Pour ce
faire, nous avons pris la base N = 55 en retirant deux items (Item 4 : Ma
capacité à créer des outils qui répondent aux
spécificités et normes dans ma discipline et Item 11 : Ma
capacité à élaborer de nouveaux savoirs) pour que le
résultat de la dimension se rapproche du limite de fiabilité qui
est de 0,71 selon l'indice de Cronbach. L'indice de la relation DE est
inférieure par rapport à la limite (alpha = 0,639) mais nous
allons le présenter avec sa valeur de fiabilité la plus
élevée.
Tableau 8 Alpha de Cronbach
adapté de Bachy :
Domaine
|
Nombre d'items par
|
Nombre de réponses
|
Alpha de Cronbach
|
|
dimension
|
valides (N=55)
|
|
Technologie(T)
|
3
|
52
|
0,923
|
Discipline(D)
|
2
|
35
|
0,76
|
Pédagogie(P)
|
3
|
51
|
0,799
|
Epistémologie
|
2
|
33
|
0,737
|
PD
|
3
|
25
|
0,703
|
TD
|
3
|
38
|
0,878
|
TP
|
3
|
42
|
0,872
|
PE
|
3
|
41
|
0,745
|
DE
|
3
|
27
|
0,639
|
TE
|
3
|
40
|
0,891
|
Les trois items des autres dimensions indiquent qu'il y a
cohérence interne compte tenu d'un alpha proche ou supérieur
à 0,71.
I.2.5.3 Analyse de corrélations :
Afin de valider le système et les liens entre les quatre
dimensions de notre modèle, nous allons procéder à
l'analyse des coefficients de corrélation linéaire de
Bravais-Pearson qui indique quelques corrélations positives et leurs
significations.
Tableau 9 Corrélations entre
les dimensions (Bachy 2014) :
D'après le nombre de nos répondants (N = 55) nous
pouvons affirmer que la discipline est corrélée de façon
positive avec la pédagogie (r = 0,489**) et
l'épistémologie (r =
0,533**). En d'autres termes, si nous nous référons
à notre test, les choix disciplinaires que l'enseignant fait a un lien
avec ses croyances sur la construction du savoir et sur sa pratique
pédagogique. Ces trois dimensions : P-D-E sont souvent liées de
manière significative. Les travaux d'Archambault et Crippen (2009)
montraient également de fortes corrélations positives entre
contenu (Content) et pédagogie (r = 0,690**). La dimension
épistémologique reprise dans les travaux de Berthiaume (2007)
confirme les corrélations positives et significatives entre la
discipline et la pédagogie.
La dimension des connaissances technologiques est liée
à la dimension pédagogique (r = 0,274*). Par contre, elle se
détache de la discipline (r = 0,028) alors que les travaux d'Archambault
et Crippen (2009) montre que sa relation avec l'épistémologie
personnelle n'affecte pas la pratique pédagogique. Toutefois, les
connaissances pédagogiques sont corrélées de
manière significative avec toutes les dimensions. Ce qui nous
amène à penser que les connaissances technologies ne valent pas
grand-chose sans les connaissances pédagogiques. Il est donc
évident que toutes les relations avec la dimension technologique : TE,
TD et TP ne sont jamais corrélées de manière significative
avec la discipline.
Ainsi, quand un enseignant estime avoir la compétence
technologique dans sa discipline (dimension TD), cela a un influence sur ses
choix pédagogiques (r = 0,359**) et la corrélation avec ses choix
épistémologiques (r = 0,315*) est faible mais significative.
Alors que si l'enseignant se considère compétent en technologie
selon ses croyances épistémologiques (TE), il y a alors un lien
avec la dimension pédagogique (r = 0,483**) mais également avec
d'autres combinaisons comme TD (r = 0,694**) ou TP (r = 0,773**). La
présence de la corrélation positive et significative entre PE et
TD (soit les quatre dimensions) nous indique que les dimensions sont en
relation les unes par rapport aux autres, mais que la dimension T est
liée à une autre dimension. Les corrélations pourraient
s'expliquer par le fait que nous avions trouvé des liens entre la
dimension pédagogique et les autres dimensions.
Dans les travaux d'Archambault et Crippen (2009), il semble avoir
une forte corrélation (0,658**) entre les technologies-discipline (TD)
et les technologies-pédagogie (TP). Selon eux, les liaisons entre ces
dimensions existent (discipline et technologie).
Figure 11Corrélations entre
les quatre dimensions et les relations entre ces dimensions (Bachy
2014) :
Chapitre I.3
L'intégration des dispositifs Hybrides49(*) :
Les dispositifs Hybrides proposent une typologie qui permet de
réutiliser la formation dans l'enseignement supérieur pour
consolider les décisions prises en fournissant une démarche qui
permet de les créer, les intégrer, les analyser, les
évaluer et les améliorer. Les impacts de l'utilisation de ces
types de dispositifs sur l'apprentissage des étudiants peuvent
être constatés, surtout l'acquisition des compétences par
l'apprentissage, l'accessibilité et la flexibilité des
formations, le développement professionnel des enseignants, et les
transformations apportées dans les établissements.
L'objectif de l'intégration de Hy-sup étant de
viser l'efficacité des usages des différents types de
dispositifs, notamment le développement de compétences relatives
à l'apprentissage, l'accès aux formations, et la collaboration
entre institution. Elle vise également la diffusion des rapports de
recherche, des pratiques utiles, et des stratégies à adopter afin
de faciliter l'acquisition de ces pratiques. Ce qui permet d'évaluer le
projet et valoriser les résultats, tout en partageant les pratiques
évaluatives élaborées par chaque université afin
d'apporter une amélioration à leur enseignement.
Ce projet doit aboutir à
l' « amélioration de la qualité de l'enseignement
supérieur par l'identification, l'analyse et le partage de pratiques
innovantes liées aux dispositifs hybrides »48
I.3.1 Les configurations de dispositif
hybride50(*) :
Lors d'une étude menée en Belgique, France,
Luxembourg, Suisse et Québec, au cours de laquelle 174 enseignants de 22
établissements d'enseignement supérieur ont répondu
à un questionnaire en ligne composé de 200 questions
fermées qui permettent de définir un de leurs cours hybrides,
l'existence de 14 composantes principales avec l'apparition des 6
configurations des dispositifs hybrides a été constatée
après analyse en clusters effectuée aux données.
Dès lors, il est possible d'évaluer un dispositif hybride
à partir de 14 questions fermées au lieu des 200 questions
initiales.
Voici les 14 questions fermées qui ont permis de
décrire un dispositif hybride :
1. A quelle fréquence les étudiants sont-ils
rendus actifs, durant les activités en face à face (en salle
de cours) par des activités de groupe (débats, jeux de
rôles...) ou individuelles (exposés, démonstrations...)
?
2. A quelle fréquence l'enseignant organise-t-il
l'activité des étudiants durant les périodes où ils
ne sont pas en salle de cours (à
distance) ?
3. L'enseignant met-il à disposition des outils
d'aide à l'apprentissage dans l'environnement
numérique utilisé pour le cours ? Il s'agit par exemple de
tutorat, d'espaces et/ou moyens de travail (éditeur de textes, de
graphismes, des gestionnaires de projet, etc.), d'espaces et/ou des moyens pour
réfléchir sur leur manière d'apprendre (blog, journal de
bord...) etc.
4. L'enseignant met-il à disposition des outils de
gestion, de communication et d'interaction dans la
plateforme utilisée pour le cours (calendrier, rappel des prochaines
activités et échéances, notes de travaux...) ?
5. L'enseignant met-il à disposition des ressources
d'apprentissage sous forme multimédias (photos, schémas,
sons, vidéos, animations...) ?
6. Les étudiants rendent-ils des travaux sous forme
multimédias ?
7. Le cours exploite-t-il des outils de communication
synchrone - en temps réel (chat,
webconférence, voIP...) ?
8. Les étudiants ont-ils la possibilité
de commenter et d'annoter directement en ligne les
ressources mises à leur disposition ?
9. Le cours vise-t-il à développer la
réflexion sur soi et sur son
apprentissage (réflexivité) et des
compétences relationnelles ?
10. L'enseignant organise-t-il l'accompagnement
des étudiants en ce qui concerne la méthodologie du
travail (par ex. aider les groupes d'étudiants
pour s'organiser, se répartir les tâches, prendre des
décisions, résoudre des conflits, favoriser les
échanges...) ?
11. L'enseignant organise-t-il l'accompagnement des
étudiants en ce qui concerne la réflexion sur ses apprentissages
(réflexivité, métacognition) ?
12. L'enseignant organise-t-il l'entraide et le soutien des
étudiants entre eux ?
13. Le cours propose-t-il des libertés de
choix dans l'environnement d'apprentissage (choix des
méthodes d'apprentissage, de parcours, des types de supports...) ?
14. Le cours fait-il appel à des ressources ou
à des acteurs externes au monde académique (milieux
professionnel, citoyen, culturel...) ?
Figure 12 Les 14 composantes
constitutives d'un dispositif hybride48 :
Nous allons maintenant définir les 6 configurations des
dispositifs hybrides :
I.3.1.1 La scène (type 1) :
C'est un dispositif centré sur l'enseignement pendant
lequel l'enseignant met en valeur les activités en salle en mettant
à disposition des étudiants les ressources pédagogiques
qu'ils peuvent télécharger. L'enseignement se fait par la
médiatisation de ressources textuelles.
I.3.1.2 L'écran (type 2) :
C'est aussi un dispositif centré sur l'enseignement, mais
orienté vers les contenus, pendant lequel l'enseignant met les
ressources pédagogiques multimédias à disposition des
étudiants qui choisissent selon leurs modalités d'apprentissage.
Ce type de dispositif nécessite la compétence
techno-pédagogique de l'enseignant. L'enseignement se fait par la
médiatisation des ressources multimédias.
I.3.1.3 Le gîte (type 3) :
C'est un dispositif centré sur l'enseignement qui
intègre les ressources et les intervenants extérieurs du milieu
académique. L'enseignement est basé sur la transmission de
contenus.
I.3.1.4 L'équipage (type 4) :
C'est un dispositif centré sur l'apprentissage pendant
lequel l'enseignant fournit différents outils pour l'apprentissage et
permet l'utilisation d'outils de communication qui suscitent la participation
de ses élèves en y intégrant des ressources sous forme
multimédias. L'apprentissage vise la construction des connaissances sur
les interactions interpersonnelles.
I.3.1.5 Le métro (type 5) :
C'est un dispositif centré sur l'apprentissage au cours
duquel l'enseignant met en valeur la participation des élèves
tant en salle de cours qu'à distance en leur laissant la liberté
de choisir les ressources et les accompagner par la suite. L'apprentissage est
basé sur l'ouverture externe.
I.3.1.6 L'écosystème (type 6) :
C'est un dispositif centré sur l'apprentissage au cours
duquel l'enseignant exploite les dimensions qui caractérisent les
dispositifs hybrides tout en accompagnant les étudiants afin
d'améliorer leur apprentissage. A savoir :
- La participation active des étudiants en salle et hors
salle.
- L'utilisation des outils technologiques
- La mise à disposition et l'incitation à la
production de documents multimédias.
- L'interaction
- L`ouverture aux ressources extérieurs.
I.3.2 Les impacts du dispositif
hybride50 :
I.3.2.1 Sur l'apprentissage :
Les effets du dispositif hybride sur l'apprentissage ont
été analysés à partir de plusieurs variables en
sondant 179 enseignants et 456 de leurs étudiants sur leurs perceptions
du dispositif.
Les figures ci-dessous montrent la comparaison des perceptions
entre enseignants et étudiants. L'axe horizontal indique les six types
du dispositif et l'axe vertical le pourcentage moyen d'accord aux items
constitutifs du facteur. Les items du facteur information sont divisés
en deux dimensions, la nature des ressources d'apprentissage et les
compétences informationnelles développées.
Pour l'ensemble des facteurs, on constate une évolution
des pourcentages d'accord des enseignants (ligne bleu continue) en ce qui
concerne les effets des dispositifs sur l'apprentissage allant du type 1 avec
les plus bas pourcentages d'accord, aux types 2, 3 et 5 pour aboutir aux scores
plus élevés des types 4 et 6. En ce qui concerne les perceptions
des étudiants (ligne discontinue rouge), on constate une
évolution plus régulière allant du type 1 avec les plus
bas pourcentages d'accord, aux scores élevés du type 6. Des
différences considérables ont été constatées
sur les facteurs motivations, interactions et informations.
Pour le sentiment d'efficacité personnelle, ce sont les
étudiants impliqués dans des dispositifs considérés
comme des types 5 et 6 qui estiment avoir la capacité nécessaire
dans ce type de dispositif et estiment pouvoir se confronter aux
événements inattendus, aux problèmes et aux
difficultés d'apprentissage. Cela pourrait se comprendre par la
complexité des dispositifs de type 5 et 6 qui provoque la charge et le
stress chez certains étudiants pour leur implication. En fournissant
beaucoup d'effort, ils se sentent capable d'affronter de nouveaux dispositifs
de ce type.
Figure 13 Comparaison des perceptions
présentées par les enseignants et perçues par les
étudiants 51(*):
I.3.2.2 Sur le développement professionnel :
Nous restons toujours avec les mêmes enseignants (N=179),
mais cette fois ils sont interrogés sur les effets qu'ils
perçoivent sur leur profession depuis le temps qu'ils adoptent les
dispositifs hybrides. La majorité de ces enseignants estiment
s'améliorer dans leur profession depuis la mise en pratique des
dispositifs. Cette perception change en fonction de types de dispositifs. Les
dispositifs centrés sur l'enseignement et sur la transmission de
contenu, à savoir les types 1 à 3 paraissent avoir moins d'effets
que les types 4 à 6, les dispositifs centrés sur la construction
de l'apprentissage transféré aux étudiants.
Figure 14 Comparaison de la
perception des effets selon les types de dispositif51(*) :
Ils étaient invités à se positionner en
répondant par « oui », « plutôt
oui », « non » et « plutôt
non » pour chacun des thèmes suivants :
- Leurs pratiques : sur les activités
d'apprentissage, les contenus des cours, les outils et ressources, les
responsabilités confiées aux étudiants, les
méthodes d'évaluation ont-ils changé ?
- Leur réflexivité : sur l'efficacité
de leurs enseignements sont-elles révisées ?
- La réalisation de leurs intentions : est-elle
satisfaisante ? Ont-ils l'intention de poursuivre ce type
d'enseignement ? Ont-ils envisagé d'adopter de nouvelles
méthodes d'enseignement ?
- Leur engagement dans la pédagogie comme discipline
scientifique : suivent-ils l'évolution des technologies ?
Ont-ils informé leurs collègues de leurs pratiques
innovantes ? Font-ils parties des réseaux
interuniversitaires ?
- La collaboration avec des collègues : ont-ils eu
l'occasion d'apporter leur aide à leurs collègues ? En
collaborant ?
- Leur propre formation : ont-ils suivi des formations en
technologies éducatives et/ou pédagogie ? Ont-ils
déjà demandé à des tierces personnes de
l'aide ?
- Leur sentiment d'efficacité personnelle :
estiment-ils que l'implication dans des dispositifs hybrides favorise leur
confiance en soi dans différentes situations ?
I.3.2.3 Sur les institutions 49:
Le projet Hy-Sup vise la commodité de l'enseignement
supérieur aux attentes de la société du
21ème siècle et celles des étudiants. La
question qui se pose est : les établissements sont-ils prêts
à se transformer pour faciliter l'accès à un enseignement
supérieur plus ouvert, flexible, adapté à la formation
tout au long de la vie, mobile et accessible à tous ?
L'interrogation de 60 enseignants et 20 responsables
institutionnels issus de 6 institutions a permis de répondre à
cette question (voir rapport final :
rapport_final_hysup_12.pdf).
Les entretiens y sont rapportés intégralement et analysés
en fonction de la méthodologie d'analyse de contenu par
catégories.
Les recherches montrent que les transformations observées
sont principalement individuelles et non au niveau des établissements.
En voulant essayer de nouvelles pratiques afin d'offrir une meilleure
qualité d'enseignement qui répondent aux besoins de leurs
étudiants, les enseignants décident de construire un dispositif
hybride. Il est évident que les institutions fournissent des ressources
matérielles et humaines et sont conscientes que les dispositifs hybrides
présentent des perspectives pour la pédagogie. Toutefois, il
n'existe pas de politique claire et ciblée à cet effet.
Par ailleurs, le système pédagogique des
établissements ne favorise pas ce type de dispositif pédagogique,
non seulement dans les évaluations de l'enseignement mais aussi dans la
gestion de la qualité de ce dernier dans l'établissement. Pareils
pour les efforts fournis en temps, en énergie et en
créativité des enseignants afin de donner un enseignement
adapté aux besoins des étudiants, mais qui ne sont pas
valorisés dans leur carrière.
PARTIE EMPIRIQUE
Chapitre I.1
HYPOTHESES
L'intégration des TIC dans l'enseignement nécessite
une révision des méthodes traditionnelles qui sont
focalisées sur l'enseignement et sont dépendantes de la
transmission de connaissances de l'enseignant. Cette intégration qui
vise l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de
l'apprentissage implique «une utilisation habituelle et
régulière des TIC en classe par les élèves et les
enseignants, dans un contexte d'apprentissage actif, réel et
significatif 52(*)»
(Raby, 2005). Par ce changement des pratiques pédagogiques, qui provoque
l'implication de l'apprenant, l'usage des TIC dans l'enseignement influence les
rôles d'étudiant et d'enseignant en modifiant leurs rapports au
savoir.
L'intégration des TIC en éducation présente
donc des avantages et des inconvénients que nous allons
développer dans cette étude.
I.1.1 Les avantages :
I.1.1.1 Enseignements individualisés :
Les enseignants et les parents ont souvent tendance à dire
que les TIC ont un effet positif sur l'apprentissage des élèves,
que ceux qui utilisent plus les TIC ont un bon niveau scolaire, de ce fait, les
élèves en difficultés ont aussi besoin d'utiliser les TIC
pour progresser. Certes, les TIC provoquent une différentiation,
notamment à l'école primaire. Ce qui amène les enseignants
à cibler un travail en rapport avec leurs méthodes
d'apprentissage qui répondent aux besoins des élèves ayant
un bon niveau et ceux en difficulté. Car les TIC proposent plusieurs
solutions qui peuvent être apportées en fonction des
difficultés spécifiques des élèves.
L'intégration des TIC à l'école permet donc de minimiser
les différences sociales en réduisant la fracture
numérique. Selon l'ICT Impact report53(*), « 86% des enseignants en Europe
expriment que les élèves sont plus attentifs et motivés
quand les ordinateurs et Internet sont utilisés en classe. Les TIC
présentent un effet positif sur les comportements, la motivation, la
communication et la construction des habiletés cognitives »,
(ICT, 2006).
D'après Jean Chouinard (CEMIS), « les TIC
favorisent un enseignement individualisé et adapté aux besoins et
au rythme de chacun des élèves ; elles sont un excellent outil
d'évaluation des acquis des élèves et un moyen qui permet
d'actualiser leur potentiel d'apprentissage et de création ; elles
sont particulièrement appropriées pour l'utilisation de
stratégies d'enseignement orientées vers la gestion mentale ou
l'actualisation du potentiel intellectuel ou encore vers l'enseignement
stratégique. L'enseignant devient un observateur, il agit comme un guide
pédagogique et comme médiateur ; elles constituent, pour les
élèves handicapés, un moyen essentiel à leurs
besoins de communication et/ou d'apprentissage ; la personne handicapée
n'est plus seulement handicapée, elle est un internaute, un
correspondant ; elles stimulent la motivation des élèves en
difficultés et elles présentent un impact sur celle de
l'enseignant ; elles sont, pour les élèves de l'adaptation
scolaire, un médium de valorisation sociale à leurs propres yeux
et aux yeux de leurs parents54(*) »
De ce fait, les TIC sont efficaces aussi bien au niveau de la
motivation et de la revalorisation, qu'au niveau de la cognition en
développant des habiletés mentales (Chouinard et al,
1998). Elles favorisent également la différentiation des
structures : « les TIC permettent aux élèves de
vivre des réussites dans des activités variées et de
différencier les structures de travail dans la classe en offrant de
nouvelles situations d'apprentissage; elles procurent également à
la classe un environnement stimulant qui évolue rapidement 55(*)» (Tremblay et Torris,
2004).
I.1.1.2 Choix de la bonne information et sa
qualité :
Comme les usages des TIC évoluent selon ses
fonctionnalités, Robert Bideau considère
que : «les ressources numériques pour
l'éducation correspondent à l'ensemble des services en ligne, des
logiciels de gestion, d'édition et de communication (portails,
logiciels, outils, plates-formes de formation, moteurs de recherche,
applications éducatives, portfolios) ainsi qu'aux données
(statistiques, géographiques, sociologiques, démographiques,
etc.), aux informations (articles de journaux, émissions de
télévision, séquences audio, etc.) utiles à
l'enseignant ou à l'apprenant dans le cadre d'une activité
d'enseignement ou d'apprentissage utilisant les TIC, activité ou projet
pouvant être présenté dans le cadre d'un scénario
pédagogique56(*)
». Ces ressources peuvent être utilisées dans
divers projets pédagogiques en fonction des objectifs définis par
les enseignants et permettent d'accéder à des informations et des
données spécifiques.
Les enseignants peuvent ensuite choisir l'information à
traiter selon sa qualité en exploitant ces ressources dans des travaux
comme : la télé-correspondance, l'édition, la
publication, la recherche et gestion documentaire, la collecte et partage
d'informations, la résolution de problème, l'apprentissage et
formation à distance, ....
I.1.1.3 Plus d'autonomie :
En utilisant les TIC, « les élèves
peuvent être considérés comme acteurs de leur
apprentissage. Ce qui est un réel bouleversement sur le plan
pédagogique » qui transforme le positionnement de l'enseignant
en permettant aux élèves de construire leur savoir par de
nouveaux processus. « Ils peuvent désormais s'exprimer plus
pour l'interactivité en cours, apprendre à son rythme selon leurs
besoins même en dehors de la classe, bénéficier d'un
apprentissage individualisé, et s'auto-évaluer. De leur
côté, les enseignants peuvent évaluer autrement, favoriser
la continuité pédagogique tant en classe qu'en dehors de la
classe, faciliter les échanges entre enseignants et
élèves »57(*)
I.1.2 Les
inconvénients :
I.1.2.1 Modification des pratiques
pédagogiques :
Les TICE amènent à reconsidérer les outils
théoriques, les méthodes d'analyse et les pratiques
pédagogiques. Elles modifient donc les modes d'enseignements et
d'apprentissage avec les nouvelles représentations qu'elles
amènent à construire par les manières de présenter
et de traiter les contenus, avec les supports textuels, les images et le son.
Ce qui oblige les enseignants à appliquer de nouvelles stratégies
cognitives d'apprentissage et de développer constamment de nouvelles
compétences. En effet, R. Magli et Y. Winkin considèrent
l'utilisation de l'ordinateur en éducation comme « un
catalyseur de changement dans la mesure où il conduit à aborder
différemment le temps, l'espace, et le pouvoir ».
I.1.2.2 Remplaçant de l'enseignement
traditionnel :
L'enseignement traditionnel se distingue par le dynamisme de
transmission-réception. D'où l'enseignant transfert le savoir
pendant les cours magistral en donnant des exercices et des leçons
à apprendre que l'élève doit développer et
appliquer. Tandis qu'avec l'intégration des TICE, l'enseignant joue le
rôle de facilitateur en proposant des contenus qui nécessitent la
participation active de l'élève en faisant les recherches
lui-même (sur internet) qui sont facilitées par
l'interactivité qui crée la motivation de l'élève.
Les TICE transforment donc le rapport au savoir et au pouvoir, et
également les modes d'enseignement et d'apprentissage.
I.1.2.3 Perte de monopole du transfert de savoir :
Malgré la perception de la valeur ajoutée des TICE,
bon nombres d'enseignants pensent qu'Internet est un concurrent. Le
fonctionnement de la pédagogie traditionnelle incite à affirmer
que l'école est l'unique dépositaire de la connaissance. Mais
l'intégration des TICE dans l'enseignement provoque la transformation du
rôle traditionnel de l'enseignant. Selon l'UNESCO, «
l'enseignant sera de plus en plus appelé à établir une
relation nouvelle avec l'apprenant, passer du rôle de soliste à
celui d'accompagnateur, devenant désormais non plus tant celui qui
dispense les connaissances que celui qui aide ses élèves à
trouver, à organiser et à gérer le savoir, en guidant les
esprits plutôt qu'en les modelant24... » Les
activités d'apprentissage individualisées doivent alors prendre
le dessus en adoptant une méthode pédagogique qui consiste
à former l'élève pour apprendre, et non seulement
enseigner.
Chapitre I.2
METHODES
I.2.1 Formation des formateurs et
enseignants :
« La majorité des enseignants qui n'ont pas
bénéficié de formation en TICE souhaiterait suivre des
formations à la manipulation d'outils multimédias, au
perfectionnement à l'utilisation d'internet, et des formations
pédagogiques liées aux modalités d'intégration des
TIC dans l'apprentissage. La demande de formation en perfectionnement est
toutefois plus nombreuse que la demande d'initiation58(*) ». Ainsi, la
construction des apprentissages des enseignants aux nouvelles technologies
implique un investissement personnel assez important de leur part. La formation
professionnelle aux TIC exige un soutien personnalisé dans un parcours
exigeant qui doit être révisée en fonction des changements
des interactions selon l'expérience vécue au quotidien. Enseigner
pour faire accéder aux savoirs, savoir-faire et savoir-être selon
les rythmes et capacités des élèves prendrait tout son
sens, contrairement au cours magistral inadapté au contexte
numérique. (Cf. littérature sur apprendre à enseigner et
à intégrer les TICE)
Pour ce faire, les conseillers pédagogiques devraient
associer concepts pédagogiques, besoins disciplinaires, et
également adapter les conceptions des enseignants aux pratiques
d'enseignement. Ce qui implique l'importance de développer
« les stratégies pédagogiques et les théories de
l'apprentissage » qui valoriseraient leur connaissance de la
matière enseignée et de la culture de chaque discipline. En
effet, selon Kanuka, « l'expertise en techno-pédagogie ne doit
pas être appliquée de la même manière dans toutes les
disciplines ». Afin de gérer cette complexité, il nous
semble approprié de s'appuyer sur le modèle Pedagogical Content
Knowledge (PCK) de Shulman pour la formation et mieux accompagner les
enseignants. Rappelons que ce modèle implique l'impact des disciplines
et des connaissances pédagogiques sur les pratiques d'enseignement qui
doit être combiné avec le savoir techno-pédagogique
disciplinaire (STDP) de Bachy qui permettrait aux conseillers
pédagogiques de comprendre les relations que font les enseignants entre
ces dimensions afin de permettre à ces derniers d'améliorer leur
enseignement dans leur domaine disciplinaire. (cf. littérature sur le
modèle TPACK)
I.2.2 Intégration de l'outil
informatique dès la petite école :
A l'ère numérique, il est indispensable de
déjà familiariser les élèves aux TIC dès la
petite école. Faire en sorte qu'ils connaissent l'outil qu'ils utilisent
et en quoi son utilisation leur est nécessaire. Il est évident
qu'un enfant à la maternelle ne connaisse pas l'avantage qu'il pourrait
tirer quant à l'utilisation des TIC, mais c'est à l'enseignant de
trouver le moyen de lui apprendre que ces outils permettent de produire et
créer des textes, des sons, des images qui encouragent sa
créativité et favorisent son expression. De même pour la
communication, l'échange, la coopération entre les classes, et
les recherches d'information en apportant son sens critique. L'enseignant peut
par exemple intégrer les TICE en adoptant le modèle SAMR tout en
suivant la taxonomie de Bloom qui intervient pour cet effet. (Cf.
littérature sur le modèle SAMR et figure taxonomie de Bloom)
Il convient donc d'adopter l'approche recommandé par
l'UNESCO : « Emergence - Application - Pénétration
- Transformation 2», pour une meilleure intégration
des TIC. Car par l'émergence, l'élève commence à
explorer les possibilités offertes par la technologie ; par
l'application, l'élève commence à comprendre le
fonctionnement des TIC ; par la pénétration, le comportement
de l'élève change en accédant à des ressources
variées et plus centrées sur ses besoins ; par la
transformation, les TIC deviennent une réalité quotidienne de
l'élève en intégrant dans les classes.
I.2.3 Apprentissage de l'utilisation de
l'internet à bon escient :
L'internet est utilisé pour les devoirs et les
exposés de l'école, accéder rapidement à des
informations et se cultiver avec les sites éducatifs : ces
fonctionnalités incitent les élèves à apprendre par
eux-mêmes. Il y est également possible de communiquer en envoyant
des messages par exemple, de faire des achats sans se déplacer, ....
Mais pour une meilleure utilisation de l'internet, l'enseignant ainsi que le
premier responsable de l'établissement doivent veiller à ce que
les élèves l'utilisent seulement dans le cadre scolaire, en
mettant en place des dispositifs de sécurité pour leur
éviter de se confronter à des sites inappropriés.
Nous savons déjà que l'internet est un moyen
d'acquérir de nouvelles compétences de travail en commun et de
collaboration à distance pour l'élève. Ce qui est
aujourd'hui nécessaire dans une société en réseau
pour développer son sens critique face aux nombreuses informations pour
qu'il devienne un citoyen à la fois vigilant et adapté au monde
qui l'entoure afin qu'il puisse améliorer ses compétences
scolaires et ses savoirs faire. (Cf. littérature sur les TICE et
l'enseignement secondaire)
Par ailleurs, l'enseignant doit assurer une formation dans ce
domaine pour améliorer la maîtrise des usages,
préparer à la vie sociale et professionnelle, et enfin consolider
la culture numérique acquise à l'extérieur de
l'établissement. Pour y parvenir, l'enseignant doit accompagner les
élèves dans l'utilisation des connaissances et informations
puisées sur l'Internet ; donner des repères dans les modes
d'utilisation des documents numériques ; initier les
élèves à une réflexion éthique sur l'usage
des TIC. (Cf. littérature sur l'usage des TICE dans l'enseignement)
I.2.4 Améliorer la méthode
traditionnelle :
Si la méthode traditionnelle vise la transmission de
savoir par les contenus proposés par l'enseignant, son
amélioration par l'intégration d'un autre modèle à
l'ère numérique serait bénéfique non seulement pour
l'apprenant mais aussi pour l'enseignant. Nous voulons dire par
intégration d'un autre modèle, l'intégration du
modèle Hy-Sup qui par ces types de dispositifs, l'apprentissage des
étudiants peuvent être constatés, notamment l'acquisition
des compétences par l'apprentissage, l'accessibilité et la
flexibilité des formations, le développement professionnel des
enseignants, et les transformations apportées dans les
établissements. (Cf. littérature sur intégration des
dispositifs hybrides)
Rappelons que le type 1 à 3 du dispositif est
centré sur l'enseignement pendant lequel l'enseignant se focalise sur
les activités en salle, en proposant des contenus des ressources
pédagogiques et/ou multimédias ou des ressources
extérieurs du milieu académique. L'enseignement se fait alors par
la médiatisation des ressources textuelles, multimédias et est
basé sur la transmission de contenus. Tandis que le type 4 à 6 du
dispositif est centré sur l'apprentissage au cours duquel l'enseignant
fournit des outils (TIC) pour l'apprentissage impliquant la participation des
élèves, l'interaction, l'ouverture à des ressources
extérieures, la production de documents multimédias par
l'utilisation des outils technologiques tout en accompagnant les
étudiants. L'apprentissage est alors basé sur l'interaction
interpersonnelle et sur l'ouverture externe. (Cf. littérature sur les 6
configurations des dispositifs hybrides)
Nous avons pu constater qu'à part la possibilité de
créer, intégrer, analyser, évaluer et améliorer les
TICE, le modèle Hy-Sup diffère peu du modèle
traditionnel, mais son impact est plus que conséquent sur l'enseignement
et l'apprentissage en intégrant les TICE.
I.2.5 Plus de supports :
Nous savons que : « Le manque de
compétences en TIC chez les enseignants peut provoquer des attitudes
négatives chez eux, comme le manque de confiance en soi, la peur de
l'échec devant les élèves et le sentiment
d'anxiété devant l'utilisation de l'ordinateur en classe et par
suite le non recours à ces technologies dans les pratiques
enseignantes9 » (Becta, 2009). Alors que pour
une meilleure intégration des TICE qui vise la bonne qualité de
l'enseignement, l'enseignant doit être à même d'utiliser ces
outils et les mettre en oeuvre à bon escient dans le déroulement
des leçons et d'en faire une plus-value qui facilite réellement
les apprentissages des élèves, en augmentant la motivation, en
améliorant la compréhension, tout en maximisant la
mémorisation. Ce qui nous ramène à l'utilité de la
formation en TICE pour les enseignants. (Cf. littérature sur relatifs au
développement professionnel des enseignants).
L'enseignant doit donc connaitre les influences des technologies
sur l'objet à enseigner en ayant une bonne base d'un enseignement avec
les technologies avec l'utilisation de techniques pédagogiques qui
utilisent les technologies pour enseigner un contenu. Avoir la connaissance de
ce qui rend des concepts difficiles ou simples à apprendre et comment
les technologies peuvent aider à résoudre une partie du
problème que l'apprenant rencontre. Ainsi que la connaissance sur la
manière dont les technologies peuvent être utilisées pour
construire un savoir sur des bases existantes et en développer de
nouvelles ou modifier les anciennes. En ayant la compétence
techno-pédagogique, l'enseignant est prêt à utiliser les
nouvelles technologies pour améliorer ses pratiques pédagogiques.
(Cf. littérature sur les connaissances pédagogiques et
connaissances technologiques)
Quelques exemples supports offerts aux enseignants lors de leur
formation59(*) :
· la programmation de logiciel,
· la création de supports avec Power Point, de
documents interactifs en PDF, mise à niveau pour l'utilisation de
Word.
· la création et présentation de chaque
exercice.
Elles se font généralement sur des Tutoriels
en ligne, exercices en ligne en apportant un corpus d'exercices ou de supports
que les enseignants souhaitent programmer.
I.2.6 Disponibilité des
enseignants :
Les conditions de travail des enseignants
considérées comme défavorables à leur
épanouissement professionnel et personnel doivent être
améliorées. Car le système éducatif souffre de
problèmes structurels constituant des obstacles pour la réussite
de l'intégration des TIC en éducation. En effet, l'effectif des
élèves par classe rallonge le nombre d'heure de travail des
enseignants et l'alourdissent en même temps. Ce qui entraîne
l'absence ou l'insuffisance de motivations pour l'usage des TIC dans les
pratiques d'enseignement. Rappelons qu'un enseignant doit, à part sa
présence en cours, préparer ses cours (recherches de documents,
élaboration de questionnaires adaptés au niveau de la classe...),
faire une évaluation de ses classes, corriger les copies...Sans parler
des affectations fréquentes sur quelques établissements qui sont
souvent aussi distant les uns des autres. Ce qui provoque des problèmes
de transports et d'intégration dans l'établissement. Et nous
savons également que par rapport aux conditions de travail des
enseignants, les rémunérations ne sont ni motivantes, ni
encourageantes.
Alors que nous savons que la réussite de tout projet
d'intégration des TIC dans l'enseignement nécessite des
conditions préalablement adaptées à la politique
éducative adoptée. Il y a alors une nécessité
urgente à résoudre les problèmes structurels pour une
meilleure qualité de l'enseignement. (Cf. littérature sur
relatifs au système éducatif)
Chapitre I.3
DISCUSSIONS
I.3.1 La machine ne remplace pas le
papier :
Selon Puentedura, plusieurs recherches ont montré que
«prendre des notes contribue plus à l'apprentissage... ».
Cela peut se faire par des appareils numériques (exemple : laptop)
ou sur papier. L'étudiant se souvient plus de ce qu'il a écrit
que ce qu'il a lu et entendu. De plus, la lecture sur écran ne
remplacera pas la lecture sur papier parce qu'elle n'est pas de même
nature. Car selon Frédérique Kaplan, «La lecture est une
expérience intime et solitaire. Mais les livres se souviennent et, dans
certains cas, ils témoignent et offrent en différé des
moments de partage. La trajectoire des livres fait leur valeur. [...] »
.
Pendant les cours, les enseignants transmettent leur savoir en
expliquant les leçons (il y a en qui donne des astuces) et les bons
élèves ne peuvent pas s'empêcher de prendre des notes dans
leur cahier ou bloc note pour mieux mémoriser. Cela ne veut pas dire
qu'ils n'ont pas besoin d'utiliser les TIC pour apprendre, seulement dans
certains cas, le parc informatique de l'établissement ne serait pas en
mesure de supporter certains exerciseurs utiles à certains cours. Et
dans d'autres cas, les élèves reçoivent mieux
l'explication de l'enseignant que celle qu'ils lisent sur internet. Mais nous
reconnaissons que certaines situations mises en place dans un ordinateur ne
pourraient pas se faire sur papier.
De même pour les livres imprimés, certains
écrits gagnent à rester sur le papier, d'autres voient leur
intérêt multiplié par leur passage sur support
numérique. Avec les livres, les élèves peuvent
accéder aux informations utiles à leur apprentissage seulement en
le feuilletant, tandis que sur internet, ils doivent en plus de
mémoriser le passage, doivent mémoriser ou noter l'adresse du
site qui le contient. Là encore, nous n'écartons pas le fait que
sur internet, il y a possibilité d'accéder à beaucoup plus
d'informations que dans un livre imprimé. Seulement, dans un livre, les
écrits restent, tandis que sur internet, ils peuvent disparaître
avec le site.
I.3.2 L'informatique sert de support
à l'enseignement traditionnel :
Rappelons que par l'enseignement traditionnel, l'apprentissage se
fait uniquement par la transmission du savoir de l'enseignant. Et le TIC, par
son intégration ne remplace pas l'enseignant, car la machine n'est qu'un
outil qu'il se sert pour améliorer les apprentissages scolaires, et qui
nécessite son habilité pour sa mise en oeuvre. La machine n'est
donc qu'un moyen au service de son action : elle relie la connaissance de
l'enseignant et l'élève. L'enseignant, fort de son
expérience, est irremplaçable et seul à même
d'organiser efficacement les apprentissages de chaque élève en
étant le seul capable d'intégrer et d'utiliser au mieux le
potentiel des outils informatiques pour des finalités
pédagogiques.
Nous savons qu'internet permet d'accéder à
plusieurs informations. Mais là encore, seule l'organisation mise en
place par l'enseignant, du point de vue de l'intention à la recherche et
à l'exploitation des réponses permettra une réelle
construction des connaissances et compétences visées par les
programmes de l'école. Pour ce faire, il apprend à
l'élève de juger la pertinence et la fiabilité des
données recueillis en l'apprenant à trier, organiser,
hiérarchiser et utiliser les informations à bon escient afin
d'obtenir le résultat attendu.
Selon Cathy N. Davidson, « nous ne sommes pas
responsables en tant qu'éducateurs si nous ne faisons qu'enseigner avec
la technologie, car il faut également enseigner à travers elle,
sur elle et à cause d'elle. Nous devons faire comprendre aux enfants sa
puissance, son potentiel, ses dangers, ses usages. Ce n'est pas seulement un
investissement qui en vaut la peine, mais c'est un investissement qu'il serait
irresponsable d'éviter60(*)»
Le but de l'intégration des TIC étant
d'améliorer la qualité d'enseignement, ils servent donc de
support à l'enseignement existant : la méthode
traditionnelle, car l'enseignant est irremplaçable. De ce fait, il doit
avoir les compétences techno-pédagogiques nécessaires pour
y parvenir. Il doit repenser ses rôles, passer à des
méthodes d'apprentissages profondes, faire des mis au point croissant
des contenus à enseigner, utiliser les modèles d'apprentissage
hybrides, accélérer la technologie intuitive, et réviser
le fonctionnement de l'école. (Cf. littérature sur les
degrés d'implémentation des TICE par les enseignants selon le
modèle SAMR)
I.3.3 Le lien avec l'élève
facilite le transfert du savoir :
Selon Jack Lang : «L'enjeu n'est pas,
lorsqu'on réfléchit à la place de l'informatique à
l'école, d'apprendre le fonctionnement des machines. Aujourd'hui comme
hier, la véritable question est celle des usages de l'informatique mise
au service d'autres activités.
Jamais l'ordinateur ne saura expliquer. Il peut
évaluer automatiquement des connaissances, analyser des erreurs, livrer
un contenu, mettre en relation mais certainement ne pas expliquer.
L'enseignement reste un acte trop complexe pour pouvoir se faire
automatiquement et sans relation humaine. Le savoir, à la
différence de l'information, exige l'effort patient de
l'apprentissage... L'un des défis de l'informatique pour l'enseignement
est de savoir s'installer dans le temps long de la compréhension du
savoir.
En revanche, il est clair que l'ordinateur peut faire
beaucoup pour le développement d'une pédagogie
différenciée, soucieuse du parcours et des itinéraires de
chaque élève. La maturité à laquelle nous devons
prétendre, c'est la maîtrise des contenus et des services offerts
par l'informatique à l'enseignement.... »
Il ne suffit pas de familiariser l'élève à
l'outil, ni de lui apprendre son fonctionnement. Le plus important est de lui
apprendre les usages de cet outil au service de ce à quoi il est
destiné : pour les TICE, c'est l'éducation. Ainsi, on peut
constater qu'un élève en difficulté s'implique facilement
dès qu'il y a utilisation de l'outil et que la relation entre
élève, enseignant et tâche à accomplir voit une
amélioration croissante par la nouveauté de la pratique de
l'apprentissage qui permet une plus grande ouverture. En fait, le
déplacement de l'enseignant vers l'élève pour une
explication, ou un accompagnement pour la tâche à accomplir
aboutit à cette amélioration relationnelle et scolaire, qui non
seulement motive l'enseignant par le progrès que l'élève a
fait, mais aussi l'élève à s'impliquer davantage par
l'attention que l'enseignant lui porte.
I.3.4 Budget limité du
ministère de l'éducation :
Nous savons que le gouvernement wallon vient d'approuver un
programme d'investissement de 77 millions d'euros pour le parc informatique des
établissements scolaire, un budget qui s'étalerait de 2014
à 2022. Certes, ce budget peut aider à combler certaines salles
des établissements qui ont des nombres insuffisants en outils
informatiques. La question qui se pose est : compte tenu des nombres
d'établissements, élèves, et enseignants en Wallonie, ce
budget est-il suffisant ? Alors que l'on prône la
nécessité d'intégrer efficacement les TICE..., si l'on y
inclut l'entretien, et les coûts de formation des enseignants? De plus,
nous savons que les TIC ne cessent d'évoluer et que de ce fait, pour une
meilleure qualité d'enseignement avec les TIC, utiliser des
matériels à jour est nécessaire.
Nous savons également que les facteurs liés
à l'infrastructure des TIC peuvent influencer l'adoption de l'usage des
TIC dans les pratiques professionnelles des enseignants. Et que de nombreuses
recherches scientifiques antérieures7 précisent que le
manque ou l'insuffisance de l'infrastructure technologique est le premier
obstacle rencontré au niveau de l'usage des TIC en éducation.
D'après l'enquête de l'AWT en mars 2013, le nombre d'ordinateur
utilisé pour 100 élèves en secondaire est de 9,7 à
19,5 selon la région (voir tableau 2). Ce budget à utiliser sur 8
ans est-il suffisant pour arriver à un ordinateur fonctionnel et qui
intègre les logiciels adaptés à l'enseignement et
l'apprentissage pour 4 élèves ?
En effet, même si les enseignants fournissent les efforts
nécessaires en acquisition des compétences
techno-pédagogiques, et les connaissances pédagogiques et
contenus disciplinaires, il nous semble que l'intégration efficace des
TICE pour une meilleure qualité d'enseignement n'est pas
réalisable sans la disponibilité de l'infrastructure des TIC
suffisants et adaptés aux programmes scolaires. (Cf. littérature
sur relatifs à l'infrastructure des TICE)
CONCLUSION
Nous avons étudié dans ce mémoire trois
différentes modèles d'enseignements pour une intégration
efficace des TICE. A travers le modèle TPACK élaboré par
Mirsha et Koehler, repris par Bachy en y intégrant le modèle du
savoir techno-pédagogique disciplinaire (STPD), nous avons
constaté l'existence d'une compétence techno-pédagogique.
Même si l'analyse de corrélation n'a pas été faite
sur les enseignants de la Wallonie, les résultats des enquêtes de
l'AWT permettent de voir qu'il y a un lien entre les connaissances
pédagogiques et les connaissances technologiques des enseignants. A
travers le modèle SAMR élaboré par Ruben Puentedura,
grâce à leur compétence techno-pédagogique, les
enseignants saisissent mieux la technologie en apportant des effets
conséquents sur l'enseignement et l'apprentissage : la technologie
est donc devenue un outil pour impliquer l'élève dans son
apprentissage afin d'avoir une bonne qualité d'enseignement. Et enfin,
à travers le modèle Hy-Sup élaboré par des
enseignants de six universités européens, et qui vise
l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur
par l'identification, l'analyse et le partage de pratiques innovantes
liées aux dispositifs hybrides qui avec l'usage des TIC, permet à
tout public l'accès à l'université.
D'après BECTA : « Le manque de
compétences en TIC chez les enseignants peut provoquer des attitudes
négatives chez eux, comme le manque de confiance en soi, la peur de
l'échec devant les élèves et le sentiment
d'anxiété devant l'utilisation de l'ordinateur en classe et par
suite le non recours à ces technologies dans les pratiques
enseignantes » . Leur perception concernant
l'intégration des TIC au sein des établissements scolaires varie
donc en fonction de leur compétence en TIC qui dépend de la
formation qu'ils ont suivi. Les enseignants qui n'ont pas
bénéficié de formation en TICE ne sont pas favorables
à son intégration, car ils estiment avoir la maitrise des
composantes disciplinaires et ont une perception de la construction du savoir
avec leur connaissance des contenus qu'ils pratiquent dans leurs actions
pédagogiques. De ce fait, les technologies ne leur sont pas
indispensables pour leurs choix pédagogiques. Tandis qu'avec les
enseignants qui ont suivi des formations en TICE, ils estiment
s'améliorer dans leur métier depuis l'intégration des TIC
dans l'enseignement. Cependant, la majorité des enseignants qui n'ont
pas eu de formation souhaitent en bénéficier, notamment au niveau
du perfectionnement à l'utilisation des TIC. Ce qui veut dire que la
volonté d'intégrer les TIC dans l'enseignement existe.
Outre l'insuffisance de la formation des enseignants en TICE
limitant leur développement professionnel, ils sont confrontés
à de nombreux obstacles relatifs à l'infrastructure, au
système éducatif même, et à la politique
d'intégration des TICE. Le nombre insuffisant des TIC en classe, ou leur
vieillesse limite leur utilisation. Car même si les enseignants ont la
volonté de donner une bonne qualité d'enseignement avec les TICE,
ils sont obligés d'adapter leurs pratiques pédagogiques avec les
matériels disponibles dans l'établissement. De même pour
les problèmes structurels au sein même du système
éducatif. Les conditions de travail des enseignants sont des facteurs
dissuadant l'intégration des TICE et qui nécessitent une
amélioration selon la politique éducative adoptée. Pour
conclure, nous validons les propos de plusieurs auteurs qui précisent
que : « l'intégration de ces technologies dans le
système éducatif devra être fondée sur des
politiques et orientations claires, précises et selon un processus
soigneusement planifié, mis en oeuvre et
évalué »
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LISTE DES TABLEAUX :
Tableau 1 Présentation du contexte d'utilisation,
l'équipement, le soutien requis à leur réalisation, et
leur impact sur l'enseignant et sur l'élève5 :
4
Tableau 2 Taux d'ordinateurs pour 100 élèves selon
les provinces et communautés10
8
Tableau 3 Proportions d'enseignants ayant suivi des formations
TIC ou TICE selon l'âge 10:
9
Tableau 4 Proportions d'enseignants des différents niveaux
ayant suivi des formations TIC ou TICE10 :
10
Tableau 5 Tableau de synthèse de la méthode
socioconstructiviste :
17
Tableau 6 L'intégration des TICE par les enseignants avec
le modèle SAMR45:
32
Tableau 7 Les items du STPD adaptés de Bachy où
elle a supprimé les items 4 et 11 pour adapter l'analyse de
cohérence :
33
Tableau 8 Alpha de Cronbach adapté de Bachy :
36
Tableau 9 Corrélations entre les dimensions (Bachy
2014) :
37
LISTE DES FIGURES :
Figure 1 Les bénéfices que le numérique
apporte à l'enseignement et à l'école :
13
Figure 2 Les compétences développées
grâce aux TICE et à l'Education aux Médias et à
l'Information d'après l'Unesco :
15
Figure 3 Modèle TPACK adapté de Mishra et Koehler
(2006) :
19
Figure 4 Le modèle SAMR de Ruben Puentedura :
21
Figure 5 Les connaissances pédagogiques du contenu (PCK)
adapté de Shulman 32:
23
Figure 6 La taxonomie de Bloom:
24
Figure 7 Le savoir pédagogique disciplinaire selon
Berthiaume:
26
Figure 8 Savoir techno-pédagogique disciplinaire - STPD de
Bachy (2013) :
28
Figure 9 Relations entre les dimensions du STPD de Bachy :
28
Figure 10 Analyse de validité du groupe pilote (Bachy
2014):
35
Figure 11Corrélations entre les quatre dimensions et les
relations entre ces dimensions (Bachy 2014) :
38
Figure 12 Les 14 composantes constitutives d'un dispositif
hybride48 :
40
Figure 13 Comparaison des perceptions présentées
par les enseignants et perçues par les étudiants :
42
Figure 14 Comparaison de la perception des effets selon les types
de dispositif :
44
* 1 Karsenti, T., Savoie-Zajc,
Larose, F. (2001), les futurs enseignants confrontés aux TIC :
changement dans l'attitude, la motivation et les pratiques pédagogiques.
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