B- L'explicitation du mandat de
certification par l'ONUCI
Toujours dans le cadre des entretiens, la
délégation a pu rencontrer Madame Henriette Houndekandji, chef
de la cellule de certification de l'ONUCI qui a exposé l'origine du
mandat de certification : une formule adoptée après les accords
de Pretoria de 2005. Selon la définition donnée par la
résolution 1765 du Conseil de Sécurité des Nations Unies
du 16 juillet 2007, ce mandat est dévolu au Représentant
Spécial du Secrétaire général des Nations Unies
(RSSG) qui doit « certifier que tous les stades du processus
électoral fourniront toutes les garanties nécessaires pour la
tenue d'élections présidentielle et législatives ouvertes,
libres, justes et transparentes, conformément aux normes internationales
». La démarche de certification adoptée par le RSSG
vise le respect de cinq critères cadres, acceptés par les acteurs
politiques ivoiriens et la communauté internationale :
· La paix (le processus doit se dérouler dans
un climat apaisé).
· L'inclusion (le processus électoral doit
inclure tous les citoyens qui remplissent les conditions pour être
électeurs, et pour la candidature, toute personne éligible).
· Les médias d'Etat (problématiques
d'accès et d'impartialité).
· La liste électorale.
· Les résultats.
L'équipe d'experts dirigée par Mme Houndekandji
assiste le RSSG dans sa mission de
certification, en partenariat avec toutes les directions de
l'ONUCI et les acteurs ivoiriens et internationaux impliqués dans le
processus électoral. Sa méthode de travail repose sur un
monitoring de tous les éléments concourant à l'observation
de ces cinq critères et du respect des procédures. Le RSSG est
copié des procès verbaux de dépouillement et
requêtes devant le Conseil Constitutionnel. Le rôle de la
certification a été interpellé après le premier
tour à propos des réclamations formulées par les partis de
deux candidats au scrutin, le PDCI et l'UPDCI. Ces deux partis demandaient un
recomptage des voix, arguant d'écarts entre que le
nombre de votants et de bureaux de vote annoncés et
effectifs. La cellule de certification a analysé les explications
fournies par la CEI à ces écarts, les jugeant plausibles : dans
le cas de l'écart du nombre de votants, la CEI a rajouté à
la listeaux décomptes finaux de participation, le nombre de votants
dotés d'un ordre de mission en omettant de les retrancher du nombre
initial (double comptage d'électeurs mais non de voix - certains
électeurs, comme les militaires ou les agents des bureaux
électoraux, avaient la possibilité de voter sur leur lieu
d'affectation et non sur leur lieu d'inscription). Dans le cas des
écarts dans le nombre de bureaux de vote prévus et effectifs,
certains n'ont pu fonctionner normalement ou être ouverts, comme à
Paris ou en Chine. On le voit, la délégation conduite par
Gérard Latortue a pu être édifiée sur le travail de
fond que mène l'ONUCI et son représentant en Côte d'Ivoire.
C'est un travail qui se fait en parfaite inclusion de tous les partenaires
internationaux, mais aussi avec tous les acteurs du processus à
l'intérieur du pays. Le fait pour les membres de l'ONUCI de
dévoiler leur stratégie et méthode de travail à la
délégation est un signe de confiance indéniable quant
à la capacité de la Francophonie d'oeuvrer au bon
déroulement du processus électoral. D'ailleurs, lors des
entretiens avec le Représentant spécial du Secrétaire
Général, Youg Jin Choi, il a été plusieurs fois
rappelé le rôle éminent que pouvait et devait jouer la
Francophonie, notamment en ce qui concerne l'acceptation des résultats
définitifs par l'ensemble des acteurs. Celui ci a précisé
que la Francophonie devait, dans le souci de donner plus de poids,
participer à la médiation internationale qui devra être
faite à l'issue de la proclamation des résultats. Dans son
rapport, la Mission d'information et de contacts précise
que « le RSSG a également insisté sur la
médiation que la communauté internationale pourrait avoir
à mener auprès des candidats déçus. Cette
médiation aura plus de poids et d'efficacité dit-il, si la
Francophonie y est associée ».La Francophonie, forte de
la confiance à elle faite et exprimée par les
représentants de l'ONUCI, a accompagné les actions de celle-ci
dans le but de rendre le processus électoral plus efficace et contribuer
par ricochet à la manifestation de la sincérité des votes
qui sortiront et qui seront proclamés. La preuve a d'ailleurs
été donnée par la Francophonie en ce qui concerne cet
accompagnement par la reconnaissance des résultats proclamés par
la CEI et certifiés par le Représentant Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies, Young Jin Choi. Il
n'y a qu'à voir la déclaration qui a été faite par
le Secrétaire Général de la Francophonie, le
Président Abdou Diouf, qui, dans une formule claire, a, dans un
communiqué du 5 décembre 2010 « appelé
toutes les parties à reconnaître les résultats
proclamés par la CEI et certifiés par l'ONUCI ».La
Francophonie a donc joué ce rôle d'accompagnement des actions de
l'ONUCI. Mais on ne saurait limiter cet accompagnement de la Francophonie
à cette seule Organisation, puisqu`elle l'a fait aussi à
d'autres.
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