SECTION 2 :
L'accompagnement des actions d'autres acteurs par la
Francophonie
Le scrutin présidentiel des 31octobre et du 28
novembre2010 a marqué un tournant dans la vie politique ivoirienne. Il
devait permettre au pays de sortir enfin d'une décennie de crise. C'est
ce qui explique le fait que bon nombre d'observateurs avaient focalisé
leur attention sur cette consultation électorale. Les principaux
acteurs politiques ivoiriens semblaient avoir entendu raison quant à la
nécessité de s'affronter politiquement à travers les
élections plutôt que militairement ou par la terreur. Etant
entendu qu'ils ne se font pas mutuellement confiance quant à leur
capacité à assurer eux même le processus électoral,
ils vont faire appel aux étrangers par le truchement des Organisations
internationales et organes d'observation pour, non seulement observer le
processus, mais aussi le crédibiliser. Parmi ces Organisations, figure
la Francophonie qui travaille en étroite collaboration avec les autres
acteurs. Il sera alors question d'établir comment l'OIF accompagne les
autres acteurs dans cette mission commune. Pour ce faire, il sera question de
traiter de l'accompagnement des actions des Nations Unies (paragraphe1) d'une
part, et de l'accompagnement des actions des autres acteurs d'autre part
(paragraphe2).
Paragraphe 1 :
L'accompagnement des actions de l'ONU par la Francophonie
Tout d'abord, il faut dire que l'Opération des Nations
Unies en Côte d'Ivoire(ONUCI) a travaillé de concert avec toutes
les organisations et observateurs présents sur le terrain .C'est dans ce
cadre que la mission d'information et de contacts de la Francophonie a
bénéficié de l'appui logistique de l'Opération des
Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).Mais l'accompagnement de ces
actions peut se vérifier à travers les rencontres avec les
responsables de l'ONUCI(A) et l'explicitation du mandat de
certification(B).
A- Les rencontres avec les
responsables de l'ONUCI
L'ONUCI a mis en place une plate-forme de partenariat avec les
observateurs Internationaux, facilitant à la fois les aspects
logistiques et sécuritaires et les échanges entre les
délégations. Son travail a assurément
bénéficié à la mission de la Francophonie. La
mission s'est également entretenue à différentes reprises
avec le Représentant Spécial du Secrétaire
général des Nations Unies(RSSG), M. Young Jin Choi, et certains
de ses collaborateurs. M. Choi a exposé l'appui logistique que l'ONUCI a
apporté aux autorités ivoiriennes, et particulièrement
à la Commission électorale indépendante, tout au long du
processus électoral. Déjà intense pour le premier tour,
cette assistance, notamment axée sur le transport du matériel
électoral et des procès-verbaux de dépouillement, a
été encore renforcée pour le second tour. Le RSSG a par
ailleurs insisté sur les impératifs de transparence des
opérations électorales, qui sont, pour lui, des garanties de leur
crédibilité - un impératif d'autant plus important pour M.
Choi qu'il est détenteur d'un mandat de certification du processus
électoral. Lors des entretiens, celui-ci a explicité son mandat
de certification du processus électoral ainsi que la méthode
utilisée pour y arriver. Il a explicité sa méthode de
certification, fondée pour cette étape des résultats, sur
trois éléments : l'utilisation de 700 bureaux témoins pour
les observations de tendance ; l'analyse des résultats de la CEI par
région ; l'analyse de tous les procès-verbaux de
dépouillement reçus par l'ONUCI. L'acceptation des
résultats est, pour M. Choi, un élément clé du
processus électoral.
Avant le premier tour, les participants avaient noté
que les confusions planant sur les modalités de décompte des voix
ainsi que les délais de publication des résultats pouvaient nuire
à la transparence du processus électoral. A cet égard,
Choi Young a indiqué que la transparence pouvait être
confortée par un affichage des PV dans les bureaux de vote. Le RSSG a
également insisté sur la médiation que la
communauté internationale pourrait avoir à mener auprès
des candidats déçus. Cette médiation aura plus de poids et
d'efficacité, dit-il, si la Francophonie y est associée.
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