1.2.2 La procédure d'édition
Vu le nombre de manuscrits chez les éditeurs et le
nombre de publication dans un temps donné, il faut être
doté de certaines stratégies pour être édité.
Alain Berthelot estime qu'il faut « soigner » la quatrième de
couverture et mettre l'accent sur l'essentiel du livre, se renseigner sur sa
personnalité, donner les raisons qui ont précédé
l'écriture. Si possible toucher ce qui fascine l'éditeur, sa
ligne éditoriale, pour être sélectionné. Il faut un
résumé fascinant qui incite à découvrir le livre.
Il s'agit là d'accrocher le lecteur, en premier lieu l'éditeur.
Une fois le manuscrit chez l'éditeur, il passe par des étapes
avant de tomber dans la corbeille des retours ou dans celle baptisée
« contacter l'auteur ». Berthelot atteste que :
Dans la plupart des maisons d'édition, un ou
plusieurs permanentes (...) réceptionnent les manuscrits, se chargent de
faire un premier tri. Les textes représentant des défauts
évidents sont systématiquement écartés, mis sur des
étagères où ils attendront quelques semaines voire
quelques mois avant d'être retournés à leurs auteurs.
(Berthelot, 1992 :115)
Plus de la moitié des manuscrits ne franchissent pas
cette barrière à cause de la précipitation et le manque
d'informations des auteurs. Après ce premier tri, les rescapés de
la corbeille des retours sont envoyés chez les lecteurs de la maison
d'édition : professeurs de français, des journalistes, des
bibliothécaires. Bref, « des gens qui possèdent
une certaine culture et qui sont capables de déceler des qualités
ou des défauts dans un manuscrit.» (Berthelot, 1992:115). Si
le lecteur trouve le texte attrayant, il le recommande à
l'éditeur qui le donne à son comité de lecture. Ce dernier
siège, juge le texte et la majorité l'emporte s'il faut le
refuser ou le publier. Tout cela se passe au service littéraire. Dans ce
cas, l'auteur doit connaître le nom ou l'adresse du directeur ou du chef
du service pour des informations ou des compléments. Au cas où il
est un bon manuscrit, les services technique et commercial engagent leur
responsabilité pour l'édition, la publication et la diffusion du
produit final : le livre. Cette démarche peut être
écourtée ou rendue plus complexe dans la mesure où il y a
plusieurs types de maisons d'édition. En plus de la
spécialisation de l'éditeur, il faut reconnaître qu'il y a
la grande, la moyenne et la petite édition qui ne donnent jamais la
même prestation. La durée, la qualité et le prix du produit
final en dépendent.
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La grande édition est la plus connue et la plus
ancienne. Elle donne ses livres dans les prestigieuses librairies et
bibliothèques et en fait la publicité. Ainsi, elle reçoit
le plus grand nombre des manuscrits possibles. Mais, il faut reconnaître
qu'elle publie rarement les auteurs inconnus et étrangers. Si elle prend
le risque de le faire, il faut que vous ayez une critique favorable suivie
d'une petite vente pour espérer être accepté au
deuxième livre.
La moyenne édition, sans être trop grande ni trop
ancienne, a quelques années d'expérience. Elle a les mêmes
critères de sélection que la grande et la lenteur dans le
traitement des manuscrits est son propre. Elle publie moins de livres mais
soutient mieux les auteurs que la grande édition. Elle peut, comme la
grande édition vous refuser la publication du deuxième livre, si
le premier est moins consommé.
La petite édition est autrement appelée
l'édition artisanale, marginale ou parallèle. Pour le jeune
auteur, il est aisé de choisir une pareille maison. Joseph Maria Mondelo
assure que: « Les petits éditeurs sont avant tout animés
par leur passion de la création écrite et de sa diffusion, leur
production, même si faible en quantité est très souvent de
grande qualité. En fait de littérature, c'est souvent chez eux
que ça se passe.» (Mondelo, 1989 : 56)
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