Chapitre 2 ABSTRACT
The ritual Sambaani, within the community
baatonu, requires in the interaction of the social involved groups and the
permanent uses or periodicals. Even logics underlying this ritual and its form
concern arbitrary social sometimes, it does not remain less true about it than
it fills of the specific functions.
It is thus with the determination of the functions and of the
manifestation of ritual in the community baatonu, that this work was harnessed.
It had as objective to present the developments of the ritual Sambaani in
N'Dali through its genesis, its worship ritual and cultural its muss of
joining, her actor and its finality, to identify the modification occurred in
the ritual because the other religion, on the spot that take up the Sambaani in
the life religiousfor the community of N'Dali. The control of work, carried
out from the functionalist point of view, took into account four group-targets
divided into eight (08) social categories. On the whole 65 people approximate
and were surveyed with the tools specific to the qualitative nature of the
study. The data collected were analyzed progressively and the results which
they made it possible to succeed are the following ones.
The ritual Sambaani, commonly indicated
«bun» by the communitybaatonu, is an
attribute of the woman. The persistence of its practice primarily holds with
the various sociocultural functions that ritual ensures. Thus, social
differentiation or the distinction, the protection constitutes moments of the
communication between the practicing and its medium. Better still; the practice
of Sambaani ritual constitutes an important factor of integration and social
cohesion by the bonds which it causes between the various members of the
company. The internal cohesion of each social category and their conflict
relations with the others can thus be apprehended by the analysis of the
Sambaani practice as of the speeches which are associated for them.
Key words:Sambaani ritual, culture, ceremony,
social cohesion
Introduction
L'être suprême est la figure la plus importante de
toute une série d'êtres spirituels qui agissent en tant que
médiateurs entre lui et les humains. Dans les religions
traditionnelles, l'homme se tourne vers les esprits sans oublier l'existence de
l'être suprême. Et c'est vers ces esprits que le peuple baatonu se
tourne pour formuler ses demandes. Le but de l'homme est de vivre et d'en
trouver les moyens. Chacun fait l'expérience du mal : c'est tout ce
qui entrave le désir de vivre en plénitude. Il faut donc
conjurer, réduire le mal, acquérir une force pour obtenir le
salut, qui n'est autre chose que la vie même, et ceci à l'aide de
conceptions et d'actions religieuses. Les croyances traditionnelles
s'articulent autour du culte rendu à des divinités ou esprits
incarnant des forces supranaturelles. Ceux-ci président aux
destinées des hommes et servent d'intermédiaires entre le dieu
suprême et l'humanité. Pouvant parfois être des
ancêtres ayant accédé au rang de divinité, ils sont
désignés sous le terme de Sambaani.
Depuis toujours, les religions traditionnelles jouent un
rôle capital dans le développement de tous les pays et au sein des
Africains en particulier. Ainsi, chaque groupe socio -culturel possède
un corpus de représentations collectives, de mythes et des rites. C'est
pourquoi le phénomène religieux se lit à travers les
comportements, les façons de faire et d'agir de chaque groupe
socio-culturel. Tout ceci constitue la sève qui, en la nourrissant,
permet à la religion de se perpétuer. C'est dire donc que la
religion, étant le ciment social, permet de définir
l'identité de chaque société. A travers la
perpétuation des rites religieux, on développe chez chaque membre
la foi qui elle aussi, se reconnaît par ses actes. Mais, il peut arriver
que, pour diverses raisons, il y ait rupture entre les actes religieux et la
conviction personnelle. Malgré ces cas isolés, les pays africains
continuent de promouvoir leurs cultures à travers différentes
manifestations rituelles et cérémonies. C'est dire que toute vie
en société obéit à des comportements
ritualisés pour l'institutionnalisation de certaines moeurs et
normes.Les Baatombu, donnant l'exemple d'une
société dominée par l'animisme, sont
présentés comme des peuples très religieux mais aussi
attachés à leur tradition. De ce fait, ils ont toujours
manifesté un vif intérêt et une ardente défense de
leur rituel qu'est le Sambaani. Mais de nos jours,
Sambaani, rituel de base des
Baatombu, cohabite avec d'autres religions
révélées telles que l'Islam et le Christianisme. Mais
cette cohabitation a été favorable parce que les
Baatombu ont certainement en eux quelque chose qui
s'y présente et est probablement absent chez les autres. Cette chose,
c'est leur rite de base ; le Sambaani. En parlant des pratiques
religieuses en Afrique, on voit une mosaïque de faits religieux. C'est
pourquoi on parle « d'une pluralité des religions
traditionnelles en Afrique » (MBITI, John, 1972).
Bien que s'appuyant sur la croyance originale
en l'existence d'un dieu suprême et de nombreux esprits, le Sambaani a
subi de nombreuses mutations. Les esprits notamment, que l'on nomme
bûn (fétiche), ont acquis de
nouvelles caractéristiques. Se comptant par milliers, ils se distinguent
par leurs attributions différentes, mais également par leur
caractère bienveillant ou maléfique. Parmi la multitude d'esprits
vénérés dans le Sambaani figurent notamment les
wérékunu.
La présente étude permet de mieux comprendre le
contenu du rituel Sambaani dans son
déroulement, son évolution, ses fonctions et les acteurs qu'il
met en scène.
1- Problématique
1-1- Problème
L'homme a sa vision du monde dans laquelle s'inscrivent aussi
bien ses problèmes qu'en résolution. La vie apparait parfois
mystérieuse et il faut chercher le sens de chaque
évènement. De la réflexion sur le mystère de la
vie, de la mort et de la nécessité de survivre et de rechercher
le bonheur naît l'idée des rites. Ainsi, la société
dans laquelle l'individu se trouve, est soumise à des lois ou
règles. Et cela fait appel à des institutions comme la
religion ; régies par des normes qui créent et
entretiennent l'harmonie et la cohésion entre les membres de la
société (DURKHEIM, 1912). La religion est importante dans la
culture noire ; c'est pourquoi le sacré n'est pas tout, il peut
être tout. A ce sujet, la civilisation est la conscience que prend de son
identité commune un ensemble de peuples. C'est la force de par leur
volonté d'appréhender l'univers à travers la même
grille intellectuelle et morale. C'est la religion qui est la base de la
civilisation africaine, qui la fortifie, qui l'anime. Là où il y
a un Africain, il y a une pratique religieuse. Il l'amène partout
où il s'y rend. Elle est à ses côtés lorsqu'il
assiste à une fête ou qu'il participe à une
cérémonie funèbre. Les pratiques religieuses sont une
affirmation de la vie et font une faible part à l'ascétisme.
Elles possèdent des valeurs essentielles comme l'harmonie et l'union au
sein de la famille et de la société mais aussi avec les
morts-vivants et les esprits. Ces pratiques sont collectives avant d'être
individuelles et les Africains qui se convertissent au christianisme ou
à l'islam reportent ces valeurs dans leur nouvelle foi.
Parfois, certaines croyances d'un groupe influencent celles
de l'autre mais ne les modifient pas. Puisque les hommes ne sont pas capables
de se donner à eux-mêmes le salut qu'ils désirent, ils
admettent qu'une force supérieure (surnaturelle) pourrait
maîtriser le mal et établie l'ordre du monde. C'est à
travers les manifestations que les hommes trouvent ce salut.
Les manifestations de Sambaani passent nécessairement
par les rites relevant parfois des interdits ou des tabous des dieux et des
esprits. Toute religion suppose donc un minimum d'organisation et de
hiérarchie. Le rite est un langage efficace en ce sens qu'il agit sur la
réalité sociale. L'homme doit s'appuyer sur des symboles reconnus
par la collectivité pour faire le rite. C'est dire que
l'efficacité du Sambaani dépend de la validité globale du
cérémonial ; c'est-à-dire pour qu'il ait rituel de
Sambaani, il faut qu'il y ait un certain nombre d'opérations, de gestes,
de mots et d'objets convenus, qu'il y ait croyance à une de
transcendance (ISAMBERT, 1982 :109). La fonction du rite est donc de
rattacher le présent au passé, de l'individu à la
communauté. Le rite joue également la fonction
d'intégration ; ce qui pousse LABURTHE-TOLRA et WARNIER (1993)
à écrire que « ce qui fait la force du rite, ce n'est
sans doute son effet ni son sens intrinsèque, ni son efficacité
pratique, ni la sécurité subjective qu'il procure, mais le fait
qu'il transforme la situation en renforçant la solidarité du
groupe qui l'exécute ». La vie religieuse et la vie profane ne
peuvent coexister dans les mêmes unités de temps. Il est donc
nécessaire d'assigner à la vie religieuse des jours ou des
périodes déterminées ; ce qui permet la
célébration des réjouissances et le rituel Sambaani
s'inscrit dans cette perspective.
Au nombre des constats que tout observateur de la
réalité sociale et religieuse fait au Bénin, figure en
bonne place la coexistence plus ou moins pacifique entre différentes
pratiques religieuses. Cependant cette coexistence pacifique pourrait cacher un
conflit sur le monopole de la "vérité divine". C'est le cas
à Savalou en 1973 entre célestes et vodunon ; entre adeptes
de Zangbéto et fidèles musulmans à Porto-Novo en 1973. Ce
conflit ne s'observe pas tellement à N'Dali. Parfois les musulmans
lancent des propos comme "le Sambaani est une oeuvre diabolique et que celui
qui le pratique n'ira pas au paradis ". Ces propos peuvent parfois
entrainer des tensions ; mais ce qui n'est pas le cas à N' Dali. La
communauté de N'Dali arrive toujours à trouver un terrain
d'entente.Cette tension demeure perceptible lorsqu'il s'agit des
communautés religieuses de types traditionnels. Face aux religions
traditionnelles, l'attitude et le discours sont plutôt au rejet.
Malgré cette situation le Sambaani continue d'exister et ses
fidèles pratiquent leurs rituels. Il y a donc un premier écart
qui interpelle le questionnement du sociologue à savoir pourquoi une
institution, qui subit autant de rejet, se maintient.
Les religions étrangères donnent aux hommes
une connaissance qui ne répond pas aux exigences socio-culturelles de
leur environnement. Il faut donc rechercher comment les adeptes de Sambaani
vivent-ils leur foi et quelle est leur participation au processus de
développement local. Le baatonu semble assimiler tout ce qui vient
d'ailleurs. Ce comportement peut parfois plonger la commune de N'Dali dans les
mutations socio-culturelles de notre temps. Certaines normes et valeurs sont
délaissées au profit des religions importées telles que
l'islam et le christianisme. Les faits religieux, le mariage traditionnel, le
baptême coutumier, les sacrifices, les hommages rendus aux
ancêtres, les initiations et d'autres pratiques culturelles sont
négligés. Il n'existe plus à proprement parler d'Afrique
traditionnelle, tant il est vrai que les valeurs islamiques ou
chrétiennes et les idées-forces de la civilisation occidentale
ont apporté de perturbations profondes dans les lieux les plus
reculés, affectant plus ou moins selon les comportements, les
mentalités. (THOMAS et LUNEAU, 1975 :266).
Ainsi, quelles sont les modifications que le rituel Sambaani
a subie dans son déroulement, dans sa fonction suite à
l'avènement des religions étrangères dans la commune de
N'Dali ? Voilà l'interrogation qui fonde la présente
étude dont les hypothèses sont énoncées ci
après.
1-2- Hypothèses
1- Le rituel Sambaaniassure la communication avec les dieux et
l'intégration sociale de ses fidèles.
2- La présence des religions étrangères
influence le rituel Sambaani à N'Dali.
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