L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud( Télécharger le fichier original )par Niclette BAKAMPA TSHIABA Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014 |
III.4.2 : Promouvoir l'intérêt communCe qui pourrait ralentir le retour du conflit armé demeure justement l'intérêt commun par rapport à une activité pétrolière rémunératrice. Une guerre du pétrole serait absolument dramatique pour les deux Etats, dont les revenus dépendent à 98% pour le Soudan du Sud et à 60% pour le Soudan, de l'or noir. Bloquer cette activité équivaudrait pour eux à se tirer une balle dans le pied. L'économie du Soudan du Sud est naissante et fragile après 20 années de conflit. La partition a fait diminuer de 25% sa production de pétrole car Khartoum a rappelé tous ses ouvriers et sous-traitants spécialisés. Quant au Soudan, depuis qu'il a perdu 36% de ses revenus avec la sécession, il a dû demander à la Banque Centrale Arabe près de 4 milliards de dollars d'aide pour donner un peu d'air à son économie. Aucun des deux pays n'a vraiment les moyens de se payer une guerre. Ils continuent néanmoins à mener des combats par milices dans les zones frontalières. Les attaques dans les zones pétrolifères coûtent cher au secteur qui tourne au ralenti. Selon le Soudan du Sud, après le retrait des 1.300 ouvriers soudanais, seuls 300 travailleurs expatriés restent sur les sites. Ceux-ci pourraient tôt au tard se lasser du conflit et de l'insécurité. Les deux frères ennemis n'ont d'autre choix que de rester liés. Et la pression internationale se fait de plus en plus forte. III.4.3 : Les intérêts des pays étrangersTous les pays intéressés par le pétrole souhaiteraient que le pétrole coule. La Chine, la Malaisie, l'Inde qui sont les principaux acheteurs de pétrole soudanais doivent être un petit peu embarrassés. Ils ont tout intérêt à ce que le Nord et le Sud calment le jeu et travaillent ensemble. Cette vue accrédite davantage l'hypothèse de la banalisation du Conflit au Sud Soudan. III.4.4 : Les divergences à aplanirLe partage de la frontière n'est important que dans ce que représente la frontière. Elle marque des limites aux passages du bétail, aux champs de pétrole. Il y a des territoires contestés comme le district d'Abyei mais tout ça est sur la table, « connu et doit être discuté ». Il y a aussi la monnaie. Les sudistes ont leur propre monnaie, ils ont fait la Livre du sud. Les gens du Nord étaient furieux car il se disait que l'argent gagné par le Sud sera mis dans la même Banque Centrale. Il y a aussi des contentieux sur le partage des royalties du pétrole. Ces deux pays voisins doivent se rendre compte à l'évidence que le destin les condamnent à vivre côte à côte, d'où ils doivent s'efforcer d'aplanir les divergences afin d'offrir à leurs populations les chances d'un avenir heureux, car ils ne se battront certes pas à toujours. Les gens qui dirigent le pays du Nord
méprisent de manière générale les sudistes.
Ils les considèrent comme des Africains qui méritent peu de
considération. Encore récemment, Omar El-Bachir a dit qu'ils
devaient être complètement saouls quand ils ont
décidé d'arrêter de faire couler le pétrole. Cela
montre bien l'état d'esprit des gens du Nord. Là, il y a donc
une atteinte à leur dignité, à leur
supériorité, du fait que c'est le Sud qui a envahi le
Nord. |
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