2. La construction de
l'intégration régionale
Dans le cadre des enjeux de la coopération
transfrontalière, la démarcation du champ d'exercice de la
compétence territoriale et de la souveraineté politique des Etats
est le moyen sûr de garantir la paix et la stabilité au niveau des
zones frontalières. L'entreprise de démarcation répond
ainsi à un quadruple avantage à savoir :
· La sécurisation des populations en vue de leur
permettre de s'occuper de leurs préoccupations quotidiennes ;
· La fin des nombreuses contestations territoriales et la
prévention d'éventuels conflits ;
· L'existence d'une véritable politique de paix et
de coexistence pacifique dans la perspective d'intégration sous
régionale ;
· La sauvegarde de l'intégrité
territoriale et la souveraineté du pays.
Seule une politique systématique de démarcation
consensuelle peut nous permettre d'attendre ces objectifs pour le bien
être des populations frontalières. Toutefois, il impose de donner
au terme de démarcation sa connotation politique réelle. Ainsi,
la ligne frontalière définie par la politique de frontière
au Cameroun est une ligne de paix et de rencontre. Elle ne doit pas constituer
une barrière entre nos Etats, et encore moins entre nos populations.
Elle doit être plutôt un facteur de rapprochement des peuples et
des Etats. La coopération transfrontalière constitue alors un
véritable laboratoire de la construction sous-régionale. Les
territoires frontaliers sont en effet des précurseurs en matière
d'intégration économique, sociale et culturelle. Mais c'est aussi
sur ces territoires, à la charnière de réalités
nationales différentes, que se mesure la capacité de la
construction communautaire à gommer les effets frontières. C'est
au travers de la réalité quotidienne que l'adhésion des
citoyens au projet d'intégration sous régionale et
régionale s'approfondit.
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