II.1.3.
Inégalités sociales et vulnérabilité des
populations des bas-fonds au paludisme
II.1.3.1. L'inégalité sociale, un
phénomène visible dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et
Nsimeyong
Une observation minutieuse de la typologie des espaces
urbains, des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong montre un aspect
différencié. Des zones avec les hauts standingssur le sommet et
les bâtis en matériau provisoire dans les bas-fonds.
Dans les zones de bas-fonds,la densité est
élevée et dépasse les 160hbts/km. L'obsolescence du
bâti y est partout favorable au déguerpissement. Ils
présentent les plus fortes concentrations des logements
sous-équipés. (Bopda A., 1995). L'assainissement et
l'évacuation des eaux usées y posent de nombreux
problèmes.
II.1.3.2. L'urbanisation anarchique: facteur de
promiscuité et propagation du germe du paludisme face à la
détérioration de l'environnement sanitaire
La description qui vient d'être faite sur l'aspect
différencié des zones dans les quartiers
Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de Yaoundé III nous permet
d'appréhender dans cette ségrégation spatiale, des
rapports d'exclusion et de domination existant entre les groupes de populations
vivant dans chaque type de quartier. Les populations qui s'investissent sur les
espaces sous-équipés semblent ne pas avoir de choix que de se
contenter de ce que les autres laissent en termes d'espace à occuper.
Les implications socio urbaines sont évidentes. Tout le monde n'a pas
les moyens de s'offrir un terrain à bâtir dans les zones propres
à la construction. Le fait est que les espaces occupés sont un
obstacle à l'amélioration de ces secteurs de la ville. Ils
concentrent des populations pauvres, sans grande capacité
d'investissement, et qui vivent dans un état de sous-équipement
sanitaire croissant.
L'urbanisation apporte des changements dans la façon
dont les gens vivent, dans le nombre de personnes qu'ils voient, dans les lieux
où ils travaillent, et souvent dans la qualité de l'eau qu'ils
boivent, de l'air qu'ils respirent et du logement qu'ils occupent. Ces
changements ont de profondes répercussions bonnes ou mauvaises sur la
santé des citadins. D'une part, l'urbanisation et le
développement économique ont suscité une certaine
amélioration en matière de santé. D'autre part, cette
même urbanisation peut aussi avoir de nombreuses influences
négatives sur la santé. L'accroissement de la population dans ces
conditions est synonyme de l'aggravation de la pauvreté urbaine. Tout
ceci engendre une mauvaise santé due à des déficiences de
l'environnement physique, difficulté d'écoulement des eaux
usées, mauvaise occupation de l'espace et la carence des infrastructures
sanitaires, des ordures ménagères qui ne sont pas toujours
évacuées. Ce sont les groupes les plus démunis qui sont le
plus confrontés aux pires menaces à leur intégrité
physique et biologique et qui ont le moins accès aux services de
protection.
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