Vulnérabilité des populations au plaudisme: cas des quartiers ngoa-ekéllé et nsimeyon (yaoundé)( Télécharger le fichier original )par Juscar NDJOUNGUEP Université de Douala - Master II 2012 |
Source : Adapté par l'auteur. X. CADRE THEORIQUENotre travail repose sur deux théories, il s'agit d'une part de la théorie centre périphérie de Reynaud A et d'autre part de la théorie des lieux centraux selon Walter Christaller et L?sch.X.1. La théorie centre -périphérie de FriedmanCette théorie de Friedman a été reprise par Reynauld A. (1981) dans son ouvrage intitulé :Société Espace et Justice. Selon cet auteur, tout territoire à n'importe quel degré de l'échelle spatiale (ville, région, nation) se subdivise en sous-ensembles entre lesquels existent habituellement des inégalités de développement et d'environnement. Si un sous-ensemble territorial n'entretient pas de relations avec l'extérieur et vit pratiquement de ses seules ressources, il constitue un isolat. Le plus souvent, les flux entre deux sous-ensembles sontinégaux en quantité et en qualité. De cette dissymétrie fréquente naît une différenciation de l'espace, résumée par l'opposition centre-périphérie. Cette théorie nous permet de comprendre dans notre zone d'étude, pourquoi les bas-fonds sont marginalisés. Ces bas-fonds constituent par rapport aux zones planifiées un espace négligeable pour les pouvoir publics, ce qui justifie parfois la non assistance aux populations de ces milieux. X.1. La théorie du développement économique de Walt Whitman Rostow WALT WHITMAN ROSTOW(1963) affirme que : « A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes sociétés qu'elles passent par l'une des cinq (5) phases suivantes : la société traditionnelle, lesconditions préalables au décollage, le décollage, la marche vers la maturité, la consommation de masse ». On doit à W.W. Rostow une vision extrêmement linéaire et discutée du développementen cinq grandes étapes des sociétés industrielles. Comme l'illustre le graphique ci-dessus, de nombreux obstacles au développement se renforcent les uns les autres. Les faibles revenus engendrent une insuffisance de l'épargne ; celle-ci retarde la croissance du capital ; le capital inadéquat ne permet pas d'introduire des machines et de bénéficier d'une croissance économique rapide ; la faible productivité engendre des revenus faibles. Élargissant le modèle au-dehors des cadres historiques, on peut dire que les populations les moins les plus vulnérables sont celles qui ont un faible revenu. Celles ayant un revenu moyen sont moins vulnérables. X.3. La théorie des inégalités de Gunnar Myrdal 1898-1987 L'auteur a démontré que les inégalités sociales ont des causes multiples «L'Equilibre monétaire» (1931), Myrdal pose la distinction entre les anticipations (par exemple l'effet attendu d'une hausse de l'épargne sur l'investissement) et les réalisations, qui en diffèrent presque toujours. Ce décalage l'amène à explorer le concept de «causalité cumulative». Dans la pensée économique classique, en effet, une modification de la variable A provoque celle de B, et le système atteint un nouveau point d'équilibre. Myrdal affirme que la modification de B affecte en retour A, ce qui influe de nouveau sur B, etc. Si A et B augmentent, le feed-back positif se nourrit de lui-même (cercle vertueux) Si au contraire A et B diminuent, un cercle vicieux s'installe. Dans les deux cas, le point d'équilibre de la théorie classique disparaît. L'originalité de Myrdal consiste à faire fonctionner cette «causalité cumulative» (ou «circulaire») en utilisant des variables économiques, mais aussi sociologiques. Ainsi, dans le cercle vicieux de la pauvreté, le taux de délinquance et les lacunes de l'éducation influencent le niveau des salaires et celui du chômage. D'après Myrdal, il existe une relation entre la vulnérabilité des populations et leurs conditions socio-économiques et environnementales. Ces conditions influencent leur exposition aux maladies. L'importance de cette théorie pour la présente recherche est indéniable dans la mesure où les zones marginales urbaines jouent un rôle indéniable sur le taux de vulnérabilité des citadins au paludisme. Les agents vecteurs du paludisme se développent dans les milieux délaissés par les pouvoir publics où règne un environnement de promiscuité, de précarité et d'insalubrité. XI. CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET REVUE DE LA LITTERATUREXI.1. Contexte scientifique Les géographes ont longtemps étudié les risques en se focalisant sur les aléas, sur les phénomènes potentiellement destructeur, sur les processus en jeu et leurs manifestations physiques. Au sein des géographes, les approches sur la vulnérabilité varient suivant la composante considérée (physique, économique, sociale...). R. D'Ercole (1996) a initié une approche sociale de la vulnérabilité, approche qui prend en compte différents facteurs de vulnérabilité, et parmi ceux-ci les représentations cognitives des risques. Dans ses analyses, il pose l'hypothèse qu'un individu conscient des risques auxquels il est exposé, possédant une bonne information sur ces risques et sur la conduite à tenir en cas de catastrophe est moins vulnérable car susceptible de mieux réagir si un événement se produit. XI.1.2. La recrudescence du paludisme par rapport au comportement de la populationPour Trape J. et Rogier (1996) cité par Gantcho S. E. (2004), la recrudescence du paludisme est liée aux comportements adoptés par la population pour la prévention et le traitement de la maladie. C'est l'utilisation anarchique des médicaments anti-palustres qui serait à l'origine de l'émergence de certaines formes de résistances aux antipaludique et due à la persistance de l'endémie. Ils pensent aussi que le recourt tardif des malades au dispensaire ou à l'hôpital, la primauté qu'ils accordent à l'automédication et parfois à la tradithérapie, la non survie du traitement et les changements d'itinéraires thérapeutique à contre temps qui sont à l'origine de l'émergence du paludisme. Par rapport à notre sujet, cette approche peut nous permettre d'identifier dans notre zone d'étude les secteurs dans lesquels les risques de contamination sont importants. XI.1.3.La recrudescence du paludisme liée à la situation géographique du milieu Trape J. F. (1986) pense que de paludisme en milieu urbain appartient aux fronts d'urbanisation et quartiers d'urbanisation récente à haute densité de population, zones directement riveraines des espaces à vocation maraîchère préservée, zones industrielles et leur périphérie immédiate. Dans une étude sur l'exploitation des bas-fonds et la transmission du paludisme en milieu urbain réalisée par Adja A. M. et al (2008), à Abidjan, les résultats ont montré que les populations vivant à la périphérie sont trois fois plus exposées au paludisme que celle vivant au centre de la ville. Ils pensent par ailleurs que cette forme de propagation est due en partie par l'exploitation des bas-fonds qui offrent facilement des gîtes favorables au développement des agents vecteurs du paludisme D'après le site http/paludisme.htm (20 janvier 2011), le paludisme résiste aujourd'hui plus dans les pays tropicaux et subtropicaux, notamment en Afrique subsaharienne, Asie du Sud-est. De même, la construction des systèmes d'irrigation et ses réservoirs dans certaines pentes du monde peuvent avoir un grave impact sur la distribution du paludisme et sur l'intensité de sa transmission. Ainsi, l'OMS estime que la principale charge de morbidité due au paludisme (90%) est située en Afrique subsaharienne avec un nombre estimé de décès dépassant un million par an. Dans la même lancée, le Réseau Sida Afrique (2007) dans une étude menée sur la cartographie de la lutte contre le paludisme au Cameroun, nous montre la liste des ONG/associations de coordination ainsi que leur répartition sur le territoire nationale pour une meilleure mise en oeuvre du PNLP. XI.1.4.La cartographie des zones à risques Afin de mieux cerner le paludisme et ses variations, certains auteurs ont opté pour une approche visant à cartographier les zones à risques de paludisme. Ainsi, la carte d'endémicité du paludisme a été réalisée dans les années 1950 dans un certain nombre de pays tels que le Kenya et la Tanzanie grâce à des données épidémiologiques et environnementales (Anon, 1956et 1959). Certains auteurs ont conçu des cartes plus détaillées de l'intensité de la transmission du paludisme en Afrique (Snow et al, 1996; Thomson et al, 1997) en se servant des systèmes d'information géographique (SIG) et la répartition des données numériques selon les sites du taux des paludéens dans un milieu donné; d'où l'initiative du Programme ARMA/MARA (Atlas du risque de la malaria en Afrique/Mapping malaria risk in Africa) qui a pour objectif principal d'établir une base de données à l'échelle continentale sur la distribution du risque du paludisme. Ainsi, l'intensité de sa vulnérabilité a pu être modélisée à diverses échelles géographiques. Ceci a permis de se faire une idée de l'épidémiologie du paludisme à l'échelle nationale et même continentale. La même approche a été utilisée par une équipe de chercheurs de l'Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) basée à Yaoundé et dirigée par le docteur G. Soula. Elle a effectué une cartographie de deux zones à risques à Yaoundé. Il s'agit des quartiers Nlongkak et Nkol-Ndongo en avril 2000 (bulletin OCEAC, 2000). L'approche privilégiant la cartographie des zones à risques est importante dans la mesure où l'on peut l'utiliser pour cartographier les zones vulnérables au paludisme afin de mieux orienter l'installation des populations dans un milieu. Par rapport à notre sujet, cette approche peut nous servir à identifier dans nos zones d'étude les sites vulnérables au paludisme et ou les risques de contamination sont importants. XI.1.5.L'observation des zones à risquesEn 1980, il a été proposé un système de prévision des épidémies de paludisme en deux étapes qui repose sur l'observation des variables météorologiques et des modifications du taux d'inoculation entomologique (Onori, Grab, 1980).Il ressort de la lecture d'Onori et Grab que leur système permet de prévoir le retour de flambées lorsque des systèmes d'observation intégrés sont déjà mis en place bien à l'avance et que les services de lutte antipaludique y ont régulièrement intégré. XI.1.6. L'approche anthropo-environnementaleSelon l'approche anthropo-environnementale, les programmes de pulvérisation et d'utilisation du matériel traité connaissent souvent des échecs. Ceci est à l'origine de la recrudescence du paludisme. Comme exemple, nous pouvons citer les cas de Madagascar (Lepers et al, 1990)et de Sao Tome (Baptista, 1996).Les mouvements de populations non immunes vers les zones d'endémies sont un autre facteur de développement du paludisme. (Kloos, 1990). En outre, la médiocrité des services de santé, la pharmaco-résistance et les modifications de l'environnement constituent des facteurs importants qui expliquent la recrudescence du paludisme dans certaines régions (Mouchet, 1998). XI .1.7. L'approche orographiqueUne base de données riche sur le paludisme dans les zones montagneuses du Cameroun, du Kenya, de l'Ouganda, de l'Ethiopie, de la Tanzanie, du Burundi, du Zimbabwe et de Madagascar en vue d'un suivi a été mise en place dans le cadre du projet HIMAL (Highland Malaria Projet) (Cox. 1999).L'analyse des taux de prévalence1(*) du paludisme selon l'altitude montre que si dans certaines zones ces facteurs sont fortement corrélés, tel n'est pas le cas ailleurs. Par conséquent, l'information sur la seule altitude ne peut servir de guide fiable pour l'évaluation de l'endémicité. Dans le but de capitaliser les résultats de toutes ces études sur l'initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1998), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'UNICEF et la Banque Mondiale (BM), il a été institué en 1998 un partenariat mondial de lutte contre le paludisme dénommé «Faire Reculer le Paludisme, Réseau d'Appui Technique à la lutte contre les Epidémies de Paludisme » encore appelé Roll Back Malaria (RBM) dont les actions visent quatre domaines prioritaires :l'accès rapide aux soins, la distribution des moustiquaires imprégnées, la prévention et le contrôle du paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les actions urgentes à mener en cas d'épidémie. De ce fait, en avril 2000, les chefs d'Etats d'Afrique se sont retrouvés à Abuja (Nigeria) pour traduire dans les faits les objectifs du Roll Back Malaria (RBM) et mettre au point la stratégie d'atténuation du paludisme à l'horizon 2010. XI.1.8L'analyse des relations entre le milieu de vie et la qualité de la santé Abric J.C. (2001), dans `'Pratiques sociales et représentations'', présente les techniques utilisées couramment pour identifier les représentations sociales. L'auteur établit une relation étroite entre les représentations sociales et les pratiques sociales. Par conséquent, la connaissance du contenu des représentations sociales et de leur organisation repose obligatoirement sur la prise en compte des pratiques sociales. Same Ekobo A. et al (2005) ont publié l'ouvrage intitulé `'Grands travaux et maladies à vecteurs au Cameroun : Impact des aménagements urbains et ruraux sur le paludisme etautres maladies à vecteurs''. L'ouvrage passe ainsi en revue les grands travaux dedéveloppement au Cameroun ces dernières décennies (Complexes agro-alimentaires,barrages hydro-électriques, etc.) et, note qu'ils entraînent de grands bouleversements dansl'environnement et des risques sanitaires du fait des variations subséquentes dans la faunedes vecteurs de maladies. S'agissant du paludisme et d'autres pathologies à transmissionvectorielle, Il fait mention des activités d'IEC à mener pour la protection de la santé despopulations. Il est indispensable de promouvoir la santé en milieu urbain. L'O.M.S à propos, propose des mesures pour pallier aux problèmes de santé. A cet effet, il propose qu'une lutte efficace contre les maladies reste sur « le relèvement des conditions économiques et sociales». Pour Wyss (2008), la santé est un enjeu urbain majeur dont l'état de la santé ne doit être remédié qu'avec la réduction de la pauvreté. Pour lui, il s'agirait de « promouvoir la santé des pauvres par l'amélioration des environnements, de leurs cadres de vie et par un système permettant de rapprocher les professionnels de la santé auprès des malades, des services de santé dans leur environnement humain, social, culturel et économique ». Yonkeu (2003) pense à cet effet que les risques de maladies peuvent être réduits par une prise en compte de tous les acteurs de l'environnement. Il s'agit des autorités administratives, des responsables des communautés locales, aux institutions d'intervention publique et privée et la population concernée. Pour compléter, Marie-Evel (2006) parle de la participation croisée des acteurs qui peuvent contribuer à l'identification des nouveaux risques sanitaires. XI.1.9.L'adoption des stratégies de lutte contre le paludisme en milieu urbain En 1996, grâce à un financement de l'UNICEF2(*) , l'IRESCO3(*) et autres. Il a été produit un document sur «Connaissances, Aptitudes et Pratiques des populations du Cameroun en matière de prévention et de traitement du paludisme dans les régions du Centre, du Sud et de l'Est ». Il porte sur une étude menée dans le but d'analyser préalablement la situation pour le lancement d'un programme de distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticides dans les villes de grande endémicité du paludisme au Cameroun. Les résultats de l'enquête ont montré que la presque totalité des enquêtés en zone urbaine (98%) et en zone rurale (94%) ont déjà entendu parler du paludisme, mais seuls 13% en zone urbaine et 7% en zone rurale déclarent utiliser une moustiquaire. L'accès à ce dispositif de lutte contre les piqûres des moustiques serait, selon l'enquête, plus facile en zone urbaine qu'en zone rurale, compte tenu de l'éloignement du centre d'acquisition du dispositif et des contraintes financières. T. Awono Avouzoua (2002) analyse la stratégie de communication pour la mise en oeuvre de l'initiative Faire Reculer le paludismepar le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP)pendant la période 2001-2006 dans un mémoire de fin d'étude, réalisé pour l'obtention du diplôme supérieur de journaliste spécialisé en Santé et environnement de la division III de l'ESSTIC, Université de Yaoundé II. Notre présente recherche complètera cette recherche en analysant le rôle del'occupation des bas-fondspar les populations dans le taux de vulnérabilité au paludisme. XI.1.10La compréhension des facteurs à risques liés au paludismeEn 2005, Fondjo E. et Okalla A. R. produisent le rapport intitulé « Collecte des données sur le paludisme au Cameroun ». Il s'agit des résultats d'une enquête transversale réalisée en décembre 2004, financé par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme dans 166 districts de santé du pays pour apprécier l'atteinte des objectifs régionaux de lutte contre le paludisme au Cameroun. Ce rapport présente des résultats préoccupants sur la prévention du paludisme dans le pays : en effet, moins d'une personne sur 5 (18%) dort sous une moustiquaire et 7 personnes sur 100 en moyenne utilisent une moustiquaire imprégnée d'insecticides pour éviter de contracter la maladie du fait des piqûres des moustiques. Pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les taux moyens d'utilisation de ce dispositif de lutte sont de 14,04% pour les premières et 7,5% pour les seconds. La chimio-prophylaxie est, par contre, mieux observée chez la femme enceinte10 (42,20%). L'enquête a aussi débouché sur le constat de l'existence d'un écart significatif entre la disponibilité de la moustiquaire et l'utilisation de la moustiquaire imprégnée. Elle recommande, pour combler les écarts observés, l'utilisation d'une part par les ONG pour sensibiliser les communautés sur l'importance de cette barrière contre les piqûres de moustiques et d'autre part, l'accroissement de l'offre de service des moustiquaires imprégnées à travers la formation des personnes en service dans les centres d'imprégnation La vulnérabilité est une notion qui se trouve au coeur des relations ville-environnement. Au départ, la ville était un lieu d'échange, un point de rencontre entre les hommes. Elle est devenue par la suite un lieu ou un centre de concentration des activités de toute sorte. Offrant de multiples possibilités de satisfaction des besoins à la population et de nombreux emplois, elle est devenue un milieu attractif. C'est ainsi que la ville sort de son site et influence l'espace environnant. Cette concentration de population et les activités créent des problèmes qui contribuent à la détérioration de la santé. C'est pour expliquer ce phénomène que Collins (1995) pense que la ville entraîne depuis toujours, un cortège de vulnérabilité liés à la difficulté de trouver une organisation cohérente entre les besoins qu'éprouvent les hommes de se rassembler et les risques constitués par l'entassement des populations dans les conditions impropres. Mais les villes des pays en développement qui connaissent une expansion urbaine exponentielle se caractérisant par un transfert de la pauvreté combinée à l'incapacité de contrôler la dynamique urbaine posent une énorme difficulté de satisfaction de à la demande sociale massive (Wyss K. et al, 2008). Tel est le cas de la ville de Yaoundé qui connaît un accroissement naturel accéléré et surtout dans les zones éloignées des centres urbains. La ville de Yaoundé offre de nombreuses possibilités d'épanouissement économique à la population. Mais, la qualité des sites pour l'exercice d'une activité dans certains quartiers dits marginalisés, la difficulté d'intégration de la population dans le circuit du développement des activités formelle, le poids de la fiscalité dans les grands marchés, l'augmentation du pouvoir d'achat et le faible revenu des ménages expliquent l'accroissement des activités économiques (élevage, agriculture urbaine, petits commerces...) et le regroupement des populations pauvres aux abords et dans les bas-fonds marécageux de la ville (Ngouyamsa V., 2006). Ces activités économiques et les constructions anarchiques constituent pour la plus part des activités de dégradation de l'environnement urbain. Le dynamisme de la population est aussi à l'origine des marchés spontanés dans certains quartiers pauvres de la ville de Yaoundé. Ces activités sont une expression de la pauvreté qui est non seulement un facteur aggravant dans la propagation du paludisme, avec l'installation des populations dans les bas-fonds où les conditions de survies sont précaires. Ces zones secaractérisent par l'entassement de la population, la promiscuité, les scènes de vie en milieu urbain (Tadonki G., 1999). L'entassement de population provoque la mutation des microclimats. Cette hyperdensité ajoutée à une mauvaise canalisation des déchets qui sillonnent les abords des habitations sont responsables des formations des ilots de chaleurs et des nids de larves favorables au développement des germes du paludisme. De même, les impacts que génèrent les variables telles que : les besoins de logement, d'accès à l'eau potable, d'assainissement, d'accès au soin de la santé et de collecte des déchets affectent également la santé des populations et mènent une augmentation du risque et de la vulnérabilité (Obrist et al, 2006 cité par Wyss). Et il ajoute par la suite qu' « au fur et à mesure que la ville s'urbanise et que de espaces se développent de manière incontrôlée et anarchique, les conditions de vie se détériorent avec l'hygiène défectueuse, les risques sanitaires s'amplifient et les problèmes de santé publique se posent avec une acuité de plus en plus grande». XI.2 Revue de la littératureXII.2.1. L'analyse des risques liés à la vulnérabilitéLe discours sur le paludisme au Cameroun a fait et continue de faire l'objet d'une curiosité scientifique surtout dans le domaine des sciences pures. Toutefois, Cette épidémie tropicale intéresse aussi de plus en plus les chercheurs des sciences sociales et humaines ces dernières années. Cet engouement vis à vis des maladies tropicales est à l'origine d'une littérature abondante et variée. En effet, l'analyse des relations entre la vulnérabilité, l'occupation des bas-fonds et le paludisme en milieu urbain nous contraint à nous pencher d'abord sur les liens qui existent entre le milieu de vie de l'homme et la qualité de sa santé, ensuite aux facteurs à risques liés au paludisme et enfin aux différentes stratégies exogènes et endogènes de lutte contre le paludisme.Certaines recherches récentes mettent un accent sur les facteurs qui concourent à la propagation de la maladie. XII.2.2. Quelques études sur la vulnérabilité des populations au paludisme dans la ville de YaoundéD'une manière générale, l'urbanisation dans la ville de Yaoundé a fait l'objet de plusieurs études. Nzale J. C. (2010) montre que les indicateurs qui renforcent la vulnérabilité des populations sont la précarité de l'habitat, la pauvreté, la faiblesse du niveau d'instruction et l'absence ou l'éloignement des formations sanitaires. Kengne S. (2008) montre à partir des données climatiques et cliniques quele climat est favorable au développement du paludisme. Le comportement de la population assure le développement de cette maladie dans cette localité. Le nombre de paludéen ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre et d'une saison à l'autre, les enfants de 0 à 5 ans sont les plus vulnérables. Yakana B. Y. (2008), dans « vulnérabilité aux risques sanitaires en milieu urbain » montre queles contraintes de l'urbanisation et de l'environnement physique et socio économique augmentent la vulnérabilité au paludisme. Onyaga M. (2008), dans une étude sur « environnement et santé en milieu urbain au Cameroun » montre que les facteurs de la vulnérabilité au paludisme sont à chercher sur les plans physiques, humains et socio spatiales. Ngono M. C (2006), pense que la connaissance des variations climatiques devrait permettre de mieux combattre le paludisme dans la ville de Mbalmayo. Bopda. A (2003) dans « Yaoundé et le défi de l'intégration a quoi sert une capitale d'Afrique tropicale ? » remarquait que l'urbanisation de la ville avait commencé par les crêtes de collines pour gagner peu à peu les flancs et finalement les bas fonds. Ils soulignaient aussi le débordement de la ville au delà du cadre du département du Mfoundi, phagocytant ainsi les villages environnants. Tout ceci dicté par la détermination des « yaoundéens » de s'offrir un cadre de vie et matérialisé par l'occupation effective des espaces aux conditions hostiles. A. Riffet (2002), dans sa thèse sur « Le paludisme au Cameroun : Revue bibliographique de 1959 à 2001», fait un inventaire des travaux de recherche clinique et des enquêtes épidémiologiques sur la maladie pendant cette période. Il note une insuffisance de la lutte anti vectorielle, principalement au niveau familial et la faiblesse de l'immunité chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, groupes les plus exposés au paludisme. Les travaux d'A. Riffet (1995) ne font pas mention de recherche sur les échanges discursifs dans le cadre de cette lutte au Cameroun. Les problèmes d'aménagement et d'occupation du sol à l'échelle de Yaoundé ont été examinés par Tchotsoua. M (1992).dans « Erosion accélérée et contraintes à l'aménagement du site de Yaoundé; une contribution à la gestion de l'environnement urbain en milieu tropical humide». Cet auteur souligne que certains quartiers de Yaoundé connaissent un sous équipement criard en matière de desserte et d'infrastructures sociales et sanitaires. Ela. J M (1983), dans «La ville d'Afrique noire»arelevé, les villes d'Afrique noire dont Yaoundé et Douala connaissent une morbidité croissante et inégalement répartie. Cette morbidité étant plus élevée dans les quartiers à habitats spontanés. L'apport de la géographie en matière de risques est non négligeable. Cette discipline s'est toujours attachée à l'étude des facteurs qui déterminent la vulnérabilité des populations concernées à toutes les échelles. Même lorsqu'il s'agit de l'extension et de la densification des zones urbanisées et des erreurs commises lors des pratiques d'aménagement du territoire. La perception du risque et sa représentation diffèrent des milieux socioculturels. Dauphine. A (1995), dans «risques et catastrophes»pense que le risque est donc une construction sociale. Il ajoute que les représentations du risque par les sociétés évoluent en fonction des rapports qu'elles entretiennent avec leur environnement. Ce qui est certain c'est que l'arrondissement de Yaoundé IV, espace dans lequel s'intègre notre zone de recherche, n'est pas à l'abri des risques sanitaires. De nos jours, les problèmes sanitaires que connaissent les yaoundéens sont incalculables. En fait, les espaces les plus exposés aux risques sont justement des sites où les populations n'ont pas la juste mesure des risques qu'elles encourent. La vulnérabilité a été développée à l'origine par le milieu de l'ingénierie alors que l'on s'est intéressé au degré de résistance des bâtiments et des infrastructures aux forces physiques exercées par le vent, l'eau et les mouvements du sol. Dans le domaine de la santé, le concept s'est étendu au cours des années 1980 et 1990, aux considérations socio-économiques. L'OCDE, (1997) pense que « la vulnérabilité est un indicateur de mesure de l'impact potentiel d'une catastrophe... sur un groupe, une construction, une activité, un service ou une aire géographique en tenant compte de sa nature ou de sa localisation ». De tout ceci, il s'agit pour nous de déterminer ce qui a été déjà fait sur notre sujet par d'autres chercheurs dans la ville de Yaoundé et ailleurs, ce qui permettra d'évaluer les facteurs différents qui déterminent la vulnérabilité des populations au paludisme à une échelle locale. Il ressort donc que les travaux précédents autour du paludisme qui traite des facteurs favorisants la recrudescence du paludisme et les méthodes de luttes adoptés. Certains ont tentés de délimité les zones vulnérables mais ne se sont pas intéressé sur une catégorie de populations vivants dans un milieu précis. Ce travail nous permet de contribuer à la recherche des facteurs de vulnérable des populations au paludisme en prenant le cas des bas-fonds d'un secteur urbains où la forte demande en logements urbains à permis une forte occupation de l'espace. XIII. METHODOLOGIELa méthodologie suivie dans le cadre de la présente étude comprend un certain nombre de phases décrites succinctement dans les paragraphes qui suivent. Nous avons combiné dans l'ensemble de notre étude l'approche hypothético-déductive à la MARP4(*). Il convient de noter ici que la MARP est divisée en quatre types selon les besoins et la finalité de l'analyse en perspective. Dans notre étude, il sera utilisé seulement la MARP exploratoire qui permet d'identifier les principaux problèmes d'une zone donnée, de formuler des hypothèses d'actions préliminaires possibles et la MARP de planification participative qui sert dans la planification d'une action de manière conjointe avec les bénéficiaires5(*).XIII.1. Recherche documentaireCette phase a consisté à élaborer un canevas de lecture, l'opération ayant pour objectif principal de nous informé sur les travaux déjà effectués concernant notre axe de recherche. La recherche documentaire a commencé en Août 2010. Elle nous a permis de nous rapprocheravec les informations écrites en rapport avec notre sujet de recherche et connaitre ainsi les différents points de vue des auteurs qui se sont toujours intéressés à cette thématique scientifique. Les documents exploités ont été trouvés dans les bibliothèques (de l'Université de Yaoundé I, du PNLP, de la commune de Yaoundé III...), quelques centres de documentation des villes de Douala et de Yaoundé et les sites internet (google, google scolar). XIII.1.1Les opérations de lecture Nos recherches débutent à priori dans les centres documentaires de l'Université de Yaoundé I, et de l'Université de Douala où nous nous sommes rendus dans la bibliothèque de l'Ecole Normale, puis la bibliothèque centrale, à l'OCEAC, au PNLP, au CUSS et au département de géographie de l'Université de Douala et de Yaoundé I. L'objectif recherché était d'avoir accès aux mémoires et thèses, articles, journaux, revues, ayant abordé plus ou moins notre sujet, mais aussi pour éviter de nous appesantir sur un travail déjà fait. XIII.1.2La recherche sur internet Pour combler nos manquements, le recours à internet s'est avéré nécessaire voire obligatoire. Dans ce cadre, le moteur de recherche Google et l'encyclopédie «Wikipedia » nous ont servi de guide. Cette opération a permis de parcourir certains documents spécifiques et de nombreux articles dont la plupart sont inscrits dans notre bibliographie. XIII.1.2.Les documents cartographiques Pour une meilleure illustration de notre zone d'étude, nous avons utilisé à la fois, la carte administrative du Cameroun et les cartes topographiques de l'arrondissement de Yaoundé III. C'est à partir de ces cartes que nous avons pu réaliser la carte de localisation de la zone d'étude. Le type de recherche Dans le cadre de ce travail, le type de recherche est exploratoire car, il met en relation plusieurs variables. En fait, ce type de recherche concerne la réalité des faits sur une forme vérifiable par des observations ou des enquêtes sur le terrain. Les données dans ce type de recherche sont quantifiables de même, les variables peuvent être corrélées les unes aux autres. L'affectation des modalités à ces dernières est rendue possible grâce à la sélection de la population d'étude. La population cible, accessible et échantillon - La population cible C'est la population de référence à laquelle est destinée l'étude. Il s'agit de l'ensemble des ménages autour du lac d'Obili, et au long de la rivière qui en découle pour le quartier Ngoa-Ekéllé et le long de la rivière et la zone marécageuse allant du carrefour Olympique jusqu'à la limite avec le quartier Damas pour Nsimeyong (le tout dans l'arrondissement de Yaoundé III. C'est à partir de ces sites que nous désignerons la population accessible. - La population accessible Elle représente une partie de la population cible. Elle est facilement repérable. S'agissant de notre travail, ce type de population concerne les (malades du paludisme) enfants de moins de 5ans, les femmes enceintes et les adultes) enregistrés dans les cliniques environnentes et les hôpitaux de district de Yaoundé III vivant dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Il concerne aussi les ménages qui sont en majorité les étudiantsdans le quartier Ngoal-Ekéllé et moins estudiantine à Nsymeyong. C'est à partir de cette population que l'essentiel de l'enquête sera menée par le biais des questionnaires ou des interviews. Il est donc, pour des raisons de commodité, indiqué de définir l'échantillon sur lequel l'enquête va porter et, surtout de connaître la technique d'échantillonnage à utiliser L'échantillon et technique d'échantillonnage L'échantillon est une partie de la population accessible. Notre échantillon d'étude est donc constitué des populations habitants de part et d'autres des bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, auxquelles on peut associer les autorités administratives et traditionnelles. Pour ce qui est de notre étude, nous optons pour la technique d'échantillonnage non probabiliste. L'équation suivante nous a permettra d'avoir le nombre de questionnaires à dispenser par quartier. Détermination de la taille de l'échantillonLe choix de notre échantillon a été guidé par le souci d'intégrer les individus effectivement affectés par le paludisme. Ainsi, en utilisant la formule adoptée par Mbanga (2002) nous sommes partis de l'effectif des populations de chaque quartier(Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong). Sur la base de ces données et des informations sur les effectifs obtenus sur leterrain, nous avons retenu 120 individus comme la constante pour les deux quartiers. Il fautmentionner que compte tenu des absences de certains enquêtés et des questionnaires que nous n'avons pas pu récupérer, nous nous sommes fixés une marge d'erreur de 10% sur l'échantillon retenu. Pour déterminer la taille de l'échantillon, nous avons procédé par trois étapes : Etape 1 : Détermination de la constante. Soient C, la constante ; E, la taille de l'échantillon retenu pour l'étude et P, l'effectif de la population considérée. La constante est déterminée par l'expression suivante : C= Ex100/ P Etape 2 : Détermination de la taille de l'échantillon par site d'enquête (elle s'effectue à partir d'une règle de trois). Soient EV, la taille de l'échantillon retenu pour un site donné et PV, l'effectif de la population du quartier. La taille de l'échantillon retenu pour ce site est déterminée par l'expression suivante : EV =Cx PV /100
Etape 3 : Elle consiste à appliquer la formule obtenue à l'étape 2. Pour effectuer notre travail de recherche, nous avons fait recours à une double approche, à savoir la démarche hypothético-déductive et l'approche participative. En effet, la première se base sur l'observation et l'analyse de certains faits et la deuxième nous aura permis de répertorier tour à tour les différentes stratégies déployées par les habitants du site en fonction de leur appartenance tribale, leur niveau socio-économique ainsi que leur niveau intellectuel. De même que la typologie des acteurs qui interviennent ici dans le but de reculer efficacement le taux d'infection dans la zone. XIII.1. La collecte des données Cette phase représente une étape très importante pour la suite de notre travail. Elle est constituée de la collecte des données primaires et secondaires ainsi que les difficultés rencontrées sur le terrain. Les données primaires II s'agit des données recueillies pendant les descentes sur le terrain avec les instruments d'observation comme le questionnaire et le guide d'entretien. Pour ce qui est de cette phase, nous avons fait recours à l'observation directe, et indirecte en procédant au recueil des informations. L'observation directe Cette opération technique nous a permis de mieux appréhender le sujet d'étude. Il s'agit ici d'obtenir certaines informations lors des descentes sur le terrain, c'est ainsi que nous avons relevé les différentes méthodes et moyens déployés par les populations de notre zone d'étude pour barrer la voie au paludisme. Les observations indirectes Cette phase a nécessité deux instruments d'observation : les entretiens exploratoires et le questionnaire. Les entretiens avec les personnalités ressources Le choix de nos interlocuteurs ne s'est pas fait au hasard. C'est ainsi que la rencontre avec les responsables des organismes PNLP, des centres de Santé et chefs de quartiers nous a permis de mieux cerner l'importance voire l'enjeu des stratégies et moyens de lutte contre le paludisme. La population cible Ce sont les habitants des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de l'arrondissement de Yaoundé III. Les entretiens avec eux, nous ont permis de récolter les donnéesleur origine, leurs moyens et méthodes. Ces entretiens peu coûteux mais assez pénibles car la quasi-totalité des habitants de notre site d'étude quittent leurs maisons dès le levé du soleil pour ne revenir que tard dans la soirée. L'enquête par questionnaire Celle-ci s'est effectuée d'une part auprès des cliniques (12) des quartiers Ngoa-Ekélléet Nsimeyong et d'autres parts dans les ménages que nous avons parcourus. Cela s'est fait pendant plusieurs jours soit très tôt le matin avant que ceux-ci n'aillent vaquer à leurs occupations respectives ou tard dans l'après- midi au retour de leurs services respectifs. La population de Ngoa-Ekéllé est aujourd'hui estimée à 27714habitants et celle de Nsimeyong à 62279habitants (RGPH, 2005). Nous avons distribué 120 questionnaires aux populations habitants les bas-fonds dans les quartiers Nsimeyong et Ngoa Ekéllé avec lesquelles nous nous sommes entretenues. A la fin de ces entretiens nous avons récupéré 110 questionnaires avec respectivement 5 guides d'entretien et 11 questionnaires adressés aux cliniques et chez le personnel médical (tableau 3). Tableau 2: Répartition des questionnaires par quartier
Tableau 3 : Liste des cliniques enquêtées
Distribution du questionnaire et des guides d'entretienLes questions formulées sont centrées autour des points essentiels tels que l'identité du répondant, les facteurs de la recrudescence du paludisme, la corrélation entre le milieu naturel et la vulnérabilité, les stratégies adoptées par les divers acteurs impliqués dans la réduction du taux de vulnérabilité au paludisme. Ces rubriques ont été élaborées en relation avec les hypothèses spécifiques. Nous distribuions nos questionnaires entre 16 heures et 18 heures chaque jour pendant deux semaines. Les journées de vendredi et dimanche étaient particulièrement celles de repos des producteurs mais également des jours où nous avons pu rencontrer la majorité de nos enquêtés dans leur domicile afin de recueillir leurs avis. L'administration des questionnaires s'est passé par l'explication de la structure et du contenu de la fiche d'enquêtes d'une part et du remplissage individuel des fiches d'enquêtes ou avec l'aide de l'enquêteur d'autre part. XIII.6. Dépouillement, analyse et traitement des donnéesDépouillement des fiches d'enquêtesLe dépouillement des données a été fait à la fois manuellement et à l'aide des logiciels informatiques (Microsoft Excel 2007 et SPSS18.0). Le dépouillement manuel a consisté d'abord au dénombrement des questionnaires suivi de leur codification et de leur classement. Pendant nos recherches nous avons à chaque lecture élaborée une fiche de lecture. C'est à travers ces fiches que nous avons pu faire la synthèse des informations recueillies selon chaque enquêté. Par la suite, nous sommes passés à la phase de confrontation des données issues des lectures et des entretiens. Cette confrontation a permis de compléter les zones d'ombre laissées par les lectures ou les entretiens. L'analyse des données Elle a porté aussi bien sur les données primaires que secondaires L'analyse des données primaires L'analyse des données a été faite à partir des tableaux croisés et des tableaux de fréquence qui ont permis de générer des résultats élaborés facilement et interprétables. L'analyse a été faite de façon descriptive et systémique. L'analyse des données primaires a été possible grâce au programme statistique SPSS 18.0. · Méthode descriptive La méthode descriptive a été jugée importante pour l'analyse des tableaux de fréquence et de leurs diagrammes ; le but étant de relever les stratégies des populations des quartiers Ngoa-Ekellé et Nsimeyong dans la dynamique pour barrer la voie au paludisme. · Méthode systémique : Test statistique La méthode systémique, nous a permis d'établir les liens pouvant exister entre nos variables. SPSS et a permis de dresser des tableaux croisés qui présentent de manière lisible les relations existant entre les variables. L'analyse des données secondaires Les sources écrites, les archives, les sources orales nous ont permis de constituer un recueil d'informations allant dans le sens de nos objectifs ; ici nous avons analysé les lectures portant sur le paludisme en rapport avec la variabilité climatique ainsi que les stratégies d'adaptation des populations face à la vulnérabilité au paludisme dans leur milieu. Traitement des données La conception du masque de saisie. Dès notre retour de terrain, nous avons entamé la conception de notre masque de saisie à base du logiciel SPSS. Cette tâche comprend deux étapes fondamentales : Le traitement des données d'enquête a été réalisé à l'aide du programme statistique SPSS 18.0. , Excel 2010, et les données cartographiques par les logiciels MapInfo 9.5, Adobe Illustrator 11.0 et ArGIS Destop10.0. - Le logiciel SPSS18 nous a permis après dépouillement d'analyser les données socioéconomiques collectées sur le terrain à l'aide du questionnaire d'enquête. - Le logiciel Microsoft Excel 2007 nous a permis, après analyse des données avec SPSS, de mieux faire des graphiques pour une finesse des illustrations. - Le logiciel ArGis Destop 10.0 nous permettra de réaliser le modèle numérique de terrain de notre zone d'étude et de spatialiserles zones vulnérables par une cartographie de la vulnérabilité afin que de mieux observer la répartition spatiale des bas-fonds. - Le logiciel Map Info 9.5 nous permettra de réaliser les cartes planes de notre zone d'étude. Mais, pour plus d'esthétique et finesse, ces cartes seront enfin exporter vers Adobe Illustrator 11.0. XIV. DIFFICULTES RENCONTREESNotre travail de recherche a rencontré de nombreuses difficultés qui ne nous ont point rendues la tâche facile. - La réticence et le refus de certains de nos interlocuteurs à répondre à nos questions. Cette réticence était liée au fait qu'ils nous prenaient soit pour des agents de la communauté urbaine de Yaoundé, soit pour les agents de la Mairie en conflit permanent avec eux pour les nombreux déguerpissements qui ont cours dans certains quartiers de la ville de Yaoundé. - L'insuffisance des moyens financiers, Il fallu tout le temps se déplacer pour aller chercher les informations. Par moment il a fallumonnayer l'acquisition des informations. - Nous avons également rencontré des difficultés à entrer en possession des informations contenues dans les registres de la main courante des centres de santé. Malgré toutes ces difficultés, nous sommes parvenus au terme de notre travail. Nous espérons simplement être à la hauteur des exigences et surtout des attentes académiques et scientifiques formulées par nos enseignants lors des enseignements. XV. PLAN DU MEMOIREEn dehors de l'introduction générale et de la conclusion générale, notre mémoire comprend deux parties subdivisées en deux chapitres chacune : La première partieconcerne l'étude du milieu physique, humain et les facteurs de vulnérabilité au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Nsimeyong et Ngo-ékéllé. Cette partie comprend deux chapitres : Chapitre 1 :Milieu physique et socio-économique des quartiers Nsimeyong et Ngo-ékéllé de l'arrondissement de Yaoundé III. Chapitre 2 :Le paludisme à Yaoundé III: facteurs de vulnérabilité et répartition dans les quartiers Nsimeyong et Ngo-Ekellé Deuxième partie :Zone marginale et paludisme : évolution du taux et stratégies de lutte face au développement du paludisme. Elle est constituée de deux chapitres : Chapitre 3 : Evolution de la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekellé et Nsimeyong Chapitre 4 : Analyse et évaluation de la vulnérabilité des populations au paludisme, et stratégies de réduction du taux de prévalence du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekellé et Nsimeyong PREMIERE PARTIE : MILIEU PHYSIQUE, HUMAIN ET FACTEURS DE VULNERABILITE AU PALUDISME A YAOUNDE III Dans cette partie, il s'agira pour nous de décrire d'une part le milieu physique et socio-économique des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de l'arrondissement de Yaoundé III et leur rapport avec la vulnérabilité des populations au paludisme. D'autre part, il s'agira d'analyser les différents facteurs contribuant à la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. CHAPITRE I: CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES QUARTIERS NSIMEYONG ET NGO-EKELLE DE L'ARRONDISSEMENT DE YAOUNDE IIIIntroductionDans ce chapitre, l'objectif est de montrer que les facteurs physiques et socio-économiques actuels et l'urbanisation de la ville de Yaoundé influent sur la vulnérabilité des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong au paludisme. Pour cela, nous sommes posés la question de savoir quels sont les facteurs qui contribuent à la vulnérabilité des populations au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et nous sommes arrivés à dire que les facteurs physiques, sociaux et économiques contribuent à renforcer la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Il s'agira pour nous d'analyser les caractéristiques physiques et socio-économiques des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong tout en montrant en quoi est-ce qu'ils favorisentla vulnérabilité des populations au paludisme. I. 1.MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DES BAS-FONDS DES QUARTIERS DE YAOUNDE IIIL'arrondissement de Yaoundé III, est un vaste territoire de 67 km2 qui a été morcelé par le décret n° 92/187 du 1er Septembre 1992. Cette unité administrative est limitée au Nord par l'arrondissement de Yaoundé VI, au Sud par l'arrondissement de Mbankomo, à l'Est par l'arrondissement de Yaoundé IV et à l'Ouest par les arrondissements de Yaoundé I et II. Sur le plan politique, c'est une commune qui abrite d'importantes infrastructures administratives. Ce territoire présente aujourd'hui un relief varié et une communauté humaine cosmopolite. Les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong sont situés au centre de cet arrondissement. I.1.1. Milieu physique des bas-fonds de Yaoundé III, facteurs de la vulnérabilité des populations au paludismeLes bas-fonds des quartiers de Yaoundé III sont sur un relief de plateaux, de vallées et de nombreux cours d'eau. Ces éléments du relief confèrent à la ville de Yaoundé un paysage physique très varié. Une variété de plateaux domine le territoire de la commune de Yaoundé III. Ces plateaux sont entourés dans leurs versants par de petits cours d'eau non moins importants dans l'appréciation de l'hydrographie de la ville de Yaoundé.Chacun d'eux présente les caractéristiques qui permettent de le différencier des autres (figure 4). Figure 4 : Milieu physique de l'arrondissement de Yaoundé IIILe plateau de Nsimeyong IIest situé sur la rive du gauchedu Mfoundi, le plus grand cours d'eau du département. Ce plateau occupe globalement l'ouest de la ville de Yaoundé. Il est desservit par les eaux de ruissellement qui le drainent. Ce plateau est très étendu, son altitude moyenne est de 755 mètres. Le plateau de Mvolyé Consideré comme 6èmeplateau le plus important du Mfoundi,il est limité à l'Est par le fleuve Mfoundi, au Nord par l'OIezoa et à l'Ouest par le Tsomo. Son altitude n'est pas uniforme sur le plan spatial. Elle avoisine 780 mètres aux environs du petit Séminaire de Mvolyé, tandis qu'elle est estimée à 740 mètres à l'Ouest de l'hôpital d'Efoulan. Ce plateau présente de vastes affleurements rocheux à son sommet. Il s'ouvre en un large et profond fossé entre le Collège Vogt et le petit Séminaire de Mvolyé, puis descend assez brutalement vers le fond dans sa partie Nord vers les ruisseaux (l'olézoa). Au Sud, il est drainé par un ruisselet Essominloung, le plateau de Mvolyé se termine à l'Est par une étroite plaine le long du Mfoundi utilisée par la route et la voie ferrée. Au Nord-Ouest, il entre en communication avec le plateau de Biyem-Assi. Le plateau administratif Il s'allonge du Sud-Est au Nord-Est. Ce plateau situé au centre de la ville comporte deux parties élevées, l'une au Sud, l'autre au Nord, séparées par une région centrale plus basse et plus étroite. Son altitude est de 745 m au palais de justice et de 761 mètres à Ia mission catholique de Mokolo. Le plateau est en général peu accidenté mais sa descente vers la Mingoa ou vers l'Abiergue est impressionnante à maints endroits, notamment à l'hôpital central. Le plateau Atemengue Situé au Nord de celui de Mvolyé, il est limité au Sud par l'Olézoa qui le lie avec les étangs d'Obili. Au Nord-Est, il est limite par la Mingoa issu du lac central et au Sud-Est par le Mfoundi. Le plateau Atemengue, le plus vaste de Yaoundé, culmine à 793,8 mètres. Elle est entourée de nombreux lac tel le lac universitaire au lieu-dit Bonamoussadi à Ngoa-Ekéllé. Il débouchesur de véritables précipices, principalement celui de la vallée de la mort, celui de l'usine des eaux et celui du lac municipal. Le plateau présente partout, sauf au Sud-Ouest des fronts d'accès difficile. Des vallons hardis le pénètrent profondément et ces vallons aux versants très raides donnent au plateau une topographie accidentée. I.1.2.Le réseau hydrographique fortement anthropisé et favorable à la vulnérabilité des populations au paludismeL'élévation du site de Yaoundé est à l'origine d'un nombre considérable des cours d'eau qui sont pour la plupart des ruisseaux. Pour le cas de Yaoundé III, il abrite le principal cours d'eau de la ville, c'est-à-dire le Mfoundi qui coule Nord - Sud. Affluent de la Mefou, cette dernière se jette dans le Nyong. Le Mfoundi encaisse aussi les eaux de ses nombreux affluents comme le Tsomo à Nsimeyong, et l'Olézoa qui inonde particulièrement ses abords pendant lasaison des pluies qui va de Mars à Juin. La petite saison sèche s'étend de Juillet à Août, la grande saison des pluies va de Septembre à Novembre. I.1.3. Un climat favorable au développement des agents vecteurs du paludismeLes précipitations annuelles minimales enregistrées sont de 1142,1 mm obtenues en 2011 (Station météorologique Yaoundé ville) et les précipitations annuelles maximales sont de 2142,1 mm enregistrées en 2011. La précipitation moyenne annuelle quant à elle est de 1642,1 mm. L'on note une alternance des périodes sèches et humides. L'alternance de périodes excédentaires et déficitaires a un impact sur la réserve de la nappe phréatique. Ici les années de lacunes n'ont pas été prises en compte. La valeur moyenne annuelle des précipitations enregistrées à Yaoundé pour une période beaucoup plus récente (1999-2011) est de 1495 mm. On note ainsi une baisse de la pluviométrie au fil des ans. Les relevés pluviométriques mensuels de la région de Yaoundé permettent d'observer un minimum de précipitations en janvier et un maximum en octobre. Les températures de la ville de Yaoundé étant constantes, la moyenne oscille autour de 23,5° C et l'amplitude thermique annuelle très faible est de 2,4° C. En effet, les différentes moyennes pluviométriques cachent un milieu très fluctuant: la fluctuation des hauteurs de pluies montre une importante variation d'année en année (figure 5) et les précipitations sont en général des averses localisées. D'une manière générale, le climat de Yaoundé dans lequel se situent plusieurs bassins versantsest un climat équatorial de type guinéen à quatre saisons bien marquées. Les quatre saisons peuvent être reparties ainsi qu'il suit : · une grande saison pluvieuse de mi-août à mi-novembre ; · une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars ; · une petite saison pluvieuse de mi-mars à mi-juin ; · une petite saison sèche de mi-juin à mi-août Ces différentes saisons influencent aussi le nombre de cas de paludisme dans cette ville. Puisque chaque saison à sa spécificité. Les données climatiques (température et précipitation moyenne) fournies par la station météorologique de Yaoundé-ville en 2011, nous a permis de réaliser le diagramme ombrothermique suivants (figure 5): Précipitation Température Source : Station météorologique de Yaoundé, 2011. Figure 5: Diagramme ombrothermique mensuel de Yaoundé (1999-2010)I.1.4. Sols et végétation des quartiers de l'arrondissement de Yaoundé IIILe sol de Yaoundé III en particulier celui des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est défini comme étant un sol rouge vif latéritique (Bachelier, 1969). La déforestation du site a entraîné la mise à nu du sol et le lessivage des horizons superficiels si bien que l'horizon qui apparaît est l'horizon argilo sableux rouge vif. Il existe de nombreuses cuirasses. Cependant, on note quelques particularités. Sur les plateaux on observe une combinaison des sols latéritiques et sablonneux.Les marécages et les bas-fonds présentent un type de sols différent et le niveau de la nappe phréatique y est très proche. On observe sous un horizon de terre foncée épais de 10 à 40 cm, un horizon gris clair qui le recouvre directement. Une coupe de ces sols se présente de la manière suivante : Ø 0 - 20 cm : horizon brun noir riche en matières organiques ; Ø 20 - 40 cm : horizon sableux à sablo-limoneux blanc ; Ø 40 - 42 cm ; très mince horizon sablo-limoneux à argileux. La végétation est à l'image du climat. Yaoundé en général est situé dans la zone de transition entre la forêt et la savane. Avant l'implantation de la ville, la végétation prédominante était constituée d'Aracées, de Marantacées, de graminées, de cypéracées et de fougères (Laburthe, 1970). Le développement de la ville a entraîné une élimination systématique de la forêt. Les marécages n'ont eu leur salut qu'à leur insalubrité. On note cependant la présence de nombreux îlots de verdure, qui disparaissent au fil du temps par l'installationdes populations à la quête d'un logement. Les abords des marécages étant des zones où le foncier est peu coûteux. I.1.5.Morphologie généraleL'arrondissement de Yaoundé III en général, est située en grande partie dans le bassin du Mfoundi, qui se présente sous la forme d'une cuvette ovale, légèrement inclinée vers le sud et dominée à l'ouest par une chaîne montagneuse culminant à 1200 m. Le cours d'eau Mfoundi draine cette ville. Cette cuvette est constituée de plateaux allongés drainés par un réseau dense de vallées et disposés en éventails à partir de deux points de convergence : le centre ville situé au centre de cette cuvette, et le confluent du Mfoundi et de la Mefou au sud de la cuvette. L'analyse des plans topographiques, couplée à la connaissance du terrain permet de distinguer deux grandes zones à Yaoundé : - Les zones non constructibles (bas-fonds) couvrant les secteurs de faibles pentes (fonds de vallées généralement inondables) de pente inférieure ou égal à 10% et les zones de fortes pentes (pente supérieure à 20%) constituant le siège permanent d'érosion et d'éboulement. - Les zones constructibles (urbanisables), de pente comprise entre 5 et 15%. Le relief de la ville de Yaoundé n'offre que 70% de sa superficie à l'urbanisation. Le tableau suivant présente la typologie du relief et les différents quartiers de la zone d'étude (tableau 3). Tableau 3 : Typologie du relief des différents quartiers de la zone d'étude
Source : Adapté de Bemmo N. et al, 1998. I.2. CARACTERISTIQUES SOCIOCULTURELLES ET ECONOMIQUES DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGI.2.1. Caractéristiques démographiques de la population enquêtéeLa population enquêtée est caractérisée par son genre, son niveau socio-économique et sa perception de l'environnement de vie. I.2.1.1. Répartition de la population enquêtée pas sexeDans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, les populations enquêtées sont de sexe masculin et féminin. Ce sont dans les plupart pour le cas de Ngoa-Ekélle les populations estudiantines qui y trouvent un prix de logement abordable dû au faible coût du foncier. D'après nos enquêtes sur le terrain, 65,2% des enquêtés de Ngoa-Ekéllé sont de sexe masculin tandis que 34,8% sont de sexe féminin. Par ailleurs, 72,2% des enquêtés du quartier Nsimeyong sont de sexe masculin tandis que 27,8% sont de sexe féminin, (figure 6) Source : Enquête de terrain 2011. Figure 6 : Genre des enquêtésI.2.1.2. Origine géographique des enquêtésPar ailleurs, les populations des quartiers Ngo-ékéllé et Nsimeyong viennent des régions diverses du Cameroun. A Nsimeyong, près 34,8% viennent du Centre, 30,4% de l'Ouest, 26,1% du Grand nord, 4,3% de l'Est, et 4,3% du Sud. Au quartier Ngoa-Ekéllé, 77,8% sont de la région du centre, 30,4% de l'Ouest, 11,1% de l'Ouest, 5,6% du grand nord, 2,0% du Sud et o% de Cette diversité ethnique peut avoir un impact sur l'environnement social et sanitaire dans ces quartiers, ainsi que sur le mode de gestion de l'environnement par les populations, car ces dernières ont des cultures différentes. I.2.1.4. Taille du ménage enquêté dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongDans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, la taille du ménage est variable. En général, quelque soit le quartier considéré, 41% des ménages sont représentés par une personne, 33% des ménages sont composés de 2 à 3 personnes, 13% comptent 3 à 5 personnes et 13% ont plus de 5 personnes (Figure 9). Source :Enquête de terrain 2011. Figure 7 : Evaluation du nombre d'habitants par ménageOn note que 41%de la population de notre zone d'étude ont un habitant par ménage pendant que 33% ont 2 à 3 habitants, 13% ont 3-5 habitants et 13% ont plus de 5 habitants par ménage. Les ménages à un habitant sont plus concentrés dans les bas-fonds du quartier Ngoa-Ekéllé qui sont peuplésdans la plupart des étudiants et quelques autochtones. I.2.2. Caractéristiques économiques des ménages habitant les bas-fonds de Nsimeyong et Ngoa-EkélléDans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong,40% de la population à un niveau de revenu faible. Le taux de chômage y est élevé (60%) et le secteur informel reste le champ de prédilection des chefs de ménage (40%). Sur l'ensemble des chefs de ménages enquêtés dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekélé et Nsimeyong, 63% sont en activité. Le statut de leur emploi se caractérise par deux classes : les salariés du secteur public et privé structuré (46%) et les indépendants (54%) du secteur privé informel (artisans, petits commerçants à la sauvette, mécaniciens, etc...). On relève en outre que l'occupation dans leur emploi est principalement du statut permanent 79%, contre 12% d'occasionnel et 8% de temporaires (enquête de terrain 2011). Ils exercent leurs activités en journée continue comme le stipule la législation du code du travail actuellement en vigueur au Cameroun. Le revenu moyen mensuel par ménage est d'environ 30 000 Fcfa pour un ménage de près de 6 personnes dans les bas-fonds Nsimeyong. Ce montant est élevé par rapport à celui obtenu dans les bas-fonds du quartier Ngoa-Ekéllé (20 000F Fcfa ménage). Ceci s'expliquerait par le fait que dans les bas-fonds de Ngoa-Ekéllé, on note que plusieurs chefs de ménage sont des étudiants sans activité qui trouvent ici uncoût de loyer abordable. Le revenu moyen de ces derniers varie cependant entre 10 000 FCFA (62% des ménages) et 20 000 FCFA pour (26% des ménages). Les dépenses mensuelles par ménage sont disproportionnées par rapport à leurs revenus respectifs. On relève en effet que : 31% des ménages ayant un revenu total de moins de 10.000 FCFA dépensent plus de cette somme par mois; le même constat est fait dans la tranche de revenus de plus de 30.000 FCFA (8% des ménages) qui a une faible proportion des ménages. Ceci expliquerait le fait que la plupart de ces chefs de ménages ont des activités secondaires informelles. I.2.3. Infrastructures et EquipementsLes zones de bas-fonds des quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé sont caractérisés par l'insuffisance, voire l'absence de routes de desserte et des équipements de première nécessité tels que les écoles, les dispensaires, etc. Le taux de desserte de la parcelle est faible et ne dépasse pas les 30%. Les routes existantes sont en très mauvais état, impraticables en saison de pluie et poussiéreuses en saison sèche. Seuls les chemins piétonniers parfois très accidentés et sinueux, constituent le moyen de desserte. I.2.4.Occupation du solLe plus souvent, les bas-fonds sont soit marécageux inondables, soit des zones de fortes pentes non constructibles (avec des pentes dépassant parfois les 20%) et sujettes aux éboulements. Les espaces sont anarchiquement occupés, sans lotissement préalable, et sans autorisation de bâtir. La promiscuité est importante et les sites sont en général dépourvus de titres fonciers, c'est le cas de Ngoa-Ekéllé et de Nsimeyong dans l'arrondissement de Yaoundé III. I.2.5.Habitat et LogementL'habitat est du type précaire. Les enquêtes - ménages qui ont été menées dans ces quartiers révèlent que les matériaux provisoires ou de récupération y sont couramment utilisés pour la construction des logements. Divers matériaux prédominants sont employés ; on constate que : 10% des maisons ont des murs sont construits en "terre battu"; 30% des murs sont en parpaings de ciment, 5% en bois, 48% en briques de terre. Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, 48% du bâti est en brique de terre, 30% dur, 15% moderne, 10% en terre battue, 5% en bois et 2% en tôlesusées (figure 10). Source : Enquête de terrain 2011. Figure 8 : Matériaux de construction utilisés dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong.La dominance du bâti en brique de terre est due au coût du matériau élevé sur le marché. On constate ici que les maisons en terre battue et en tôle sont la propriété des autochtones tandis les maisons modernes et en dur sont la propriété des étrangers et montre ainsi les différences de catégorie sociale. D'une manière générale, les maisons des quartiers des zones de bas-fonds sont mal construites du fait de la non qualification de la main d'oeuvre, des plans de mise en oeuvre des matériaux, du choix des matériaux précaires, et surtout des niveaux de revenus des ménages très faibles. Les enquêtes-ménages que nous avons faites dans les quartiers des sites de bas-fond n'ont mis en évidence que le système d'assainissement des eaux usées de ces quartiers souffre d'un certain nombre de problèmes dont les plus importants sont les suivants : § 93% de ces ouvrages souffrent du manque d'entretien et de maintenance. § 84.3% des ouvrages de canalisation existante dégagent des odeurs nauséabondes. § 64.3% souffrent du problème d'accès, qui est selon les ménages enquêtés, sale, accidenté et non aménagé. § 54% des ouvrages d'assainissement sont envahis par les rats, les cafards et autres insectes vecteurs de maladies diverses, surtout les moustiques, agents vecteurs du paludisme; § 42% des latrines et WC "modernes" sont proches des puits, des points d'eau, des dépôts sauvages d'ordures ménagères en putréfaction et des eaux usées stagnantes. Ainsi, d'autres enquêtes nous montrentle mode d'approvisionnent en eau dans les deux quartiers Le mode de consommation de l'eau par les populations des bas fonds est divers, par ailleurs, 64% se contentent de la consommation des eaux de puits et des bornes fontaines tandis que 11% consomme seulement les eaux des bornes fontaines payantes, 10% des eaux de la CDE, 8% seulement des eaux des puits et parmi tous ceux-ci, 7% seulement sont branché au réseau de la CDE (figure 11). Source : Adapté du PNLP, 2011Figure 9 : La gestion de l'eau dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong.Ceci peut être due au fait que qu'une grande majorité des populations de ces lieux ont un revenu bas, les branchements au réseau CDE ne sont pas accessibles à tous. Pour ce fait, certains particuliers y ont par endroit des points d'eau payant où s'approvisionne plus de 60% de la population. L'insalubrité accrue par endroit marquée par l'exposition des latrines proches de l'habitat et le long des rivières d'une part la stagnation des eaux noires et d'autres part la pollution des eaux de larivière qui lors des inondations laisse trainer les mares d'eau proche des habitations. Ces mares d'eau constituent des gîtes potentielles pour le développement des moustiques. Ceci peut été visible sur la planche 1. Planche 1: Proximité des latrines et eaux usées au lieux d'habitation et vulnérabilité des populations au paludisme auxquartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongCliché : Ndjounguep, 2011 Photo A : Latrines débouchant dans la rigole Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo B: Latrine entourée de mares d'eau à quelques mètres d'une maison d'habitation B A Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo C: Canalisation des latrines le long du cours d'eau C Dans les bas-fonds du quartier Ngoa-Ekéllé, la plupart des WC ont des tuyaux qui orientent directement des excrétas à l'extérieur et les eaux des ménages(A) le long de la rivière qui sert ici de mode d'évacuation (C). Certains WC en bordure des maisons laissent coulés des eaux noires (B) car leurs profondeurs sont faibles et une fois en fonctionnement ils sont remplis à travers les inondations. Le caractère du sol qui est hydromorphe participe aussi à ces modes d'évacuation des excrétas. Cette forme d'obstruction des voies de circulation des eaux dans les quartiers favorisent la multiplication des mares d'eaux où se développent les gîtes lavaires. Les eaux usées et les eaux de pluies ne sont pas drainées car il n'y existe aucun système d'évacuation approprié. Lorsque des drains existent (les drains primaires et naturels surtout), ils sont soit littéralement bouchés par les ordures ménagères. Les ménages sont obligés de déverserles eaux usées dans les caniveaux et dans les multiples décharges sauvages suite à l'absence de systèmes de ramassage par les services compétents de la Mairie. I.3. LE MILIEU HUMAIN DESQUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG.La situation géographique de la commune de Yaoundé III a été stratégique dans l'implantation des grandes institutions administratives et académiques. A cet effet, si l'on considère que le lieu de travail a une très grande influence sur le lieu de résidence des individus, il apparaît que les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de Yaoundé III abritent une population cosmopolite. Ceci est due à la présence des grandes écoles, la proximité au centre ville ainsi que l'influence du milieu urbain. L'implantation de l'Université de Yaoundé I et le centre administratif dans cette unité territoriale lui permet de présenter un paysage humain particulier. Malgré cette réalité, les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyongde Yaoundé III abritent une population en majorité jeune. I.3.1. Un environnement humain contrastéLes quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong dans l'arrondissement de Yaoundé III compte plusieurs blocs (Ngoa-Ekéllé I, II et Ngoa-Ekéllé III et Nsimeyong I, Nsimeyong II et Nsimeyong III. Cette entité géographique présente une ségrégation sur le type d'habitat des populations. On note ainsi une opposition entre leszonesinsalubres et les zones salubres. Cette opposition conditionne le mode de vie des populations de ces quartiersainsi que leur degré de vulnérabilité au paludisme.A ce sujet, Beaujeu Garnier (1981) disait en décrivant les types d'habitat des pays du tiers-monde que la concentration urbaine constitue pour la santé des citadins, la pire des choses parce qu'elle apporte la promiscuité, l'entassement, les contacts inhabituels ; elle amplifie la vulnérabilité aux épidémies, et partant augmente les zones à risque dans ces quartiers cosmopolites. I.3.2. Une population caractérisée par son hétérogénéitéI.3.2.1. Une population cosmopolite, source d'une mauvaise gestion de l'environnementL'arrondissement de Yaoundé III comprend une population à la fois allogène et autochtone. Les autochtones majoritaires dans l'arrondissement et propriétaires terriens sont des Ewondo et les Bétis. Cette population autochtone occupe pour la plupart tout le sud de l'arrondissement (zone rurale) et une partie du centre de l'arrondissement, le reste étant dominé par la population allogènequi quant à eux sont constitués des nationaux et des étrangers. Les étrangers sont composés d'européens et des ressortissants des pays voisins. Pour les premiers, beaucoup sont là pour des raisons diplomatiques ou religieuses. Ils sont concentrés au centre administratif, quartier général et le quartier Mvolyé. Pour les seconds, leur présence se traduit par une activité commerciale ou domestique qu'ils exercent. Ils sont constitués essentiellement des Sénégalais, des Centrafricains et des Maliens. Grâce aux liens linguistiques, à la religion musulmane, ils forment avec les Camerounais de la partie septentrionale du pays un groupe assez homogène. Les nationaux quant à eux viennent de toutes les contrées du triangle national. Composés de plusieurs ethnies telles que les Eton, les Bassa, les Haoussa, les Bamiléké, les Bulu, les Douala, les anglophones, etc. Ils occupent majoritairement le Nord de l'arrondissement et quelques aires du centre en raison du rapprochement de leur lieu d'étude, d'activités ou de services. Ces différents groupes ethniquesont un impact sur la gestion de l'environnement à travers leur perception. I.3.2.2. Evolution de la population, cause de la promiscuitéL'arrondissement de Yaoundé III comptait en 2002 une population estimée à environ 249301 habitants6(*) , répartie sur 67 Km2, soit une densité de 3721 habitants au Km2. Dans l'ensemble de l'arrondissement, on compte 51,38 % d'hommes et 48,61 % de femmes. La structure par groupe d'âge de la population de cet arrondissement montre que celle-ci est relativement jeune. En 2010 elle est de 2525017(*) habitants, soit 51,8% d'homme et 48,2% de femme. 89,2 % des habitants ont moins de 40 ans, la moyenne d'âge de cette population est de 22,2 ans, soit 22,1 ans chez les femmes et 22,3 chez les hommes. I.3.2.3 Analyse de l'incidence spatiale du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongLe paludisme affecte quotidiennement les populations dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Une enquête réalisée auprès des structures de santé de l'arrondissement (Onyaga M. (2008), révèle que cette maladie vient en première position des cas régulièrement diagnostiqués. Dans cette optique, le nombre de cas diagnostiqués ou soignés dépend de la taille de la structure sanitaire. Il peut aussi varier selon la nature des habitations et des structures hospitalières. Comprendre la répartition spatiale du paludisme en fonction de ces aspects consiste à se pencher sur les structures sanitaires, les modes de transmission et la manifestation de la maladie. Cette compréhension privilégie aussi un essai d'analyse spatiale s'appuyant sur les représentations statistiques des cas dans l'arrondissement. Une structure sanitaire désigne toute formation sanitaire et tout service de santé impliqués dans la dispensation des soins. Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, on distingue les structures sanitaires publiques et privées. Les premières sont celles qui possèdent le matériel nécessaire pour le suivi et le traitement de malades tandis dans les secondes, la plupart ne possède pas les moyens nécessaires. I.4. LES STRUCTURES SANITAIRES DANS LA ZONE URBAINE DE YAOUNDE IIII.4.1. Les petitesstructures sanitairesElles concernent les centres de santé intégrés, les dispensaires, les cabinets de soins aussi bien publics, confessionnels que laïcs qui sont des formations sanitaire de 6è catégorie. Elles sont disséminées dans tout l'arrondissement, ceci à cause de la libéralisation du secteur de la santé par l'Etat dans le but de rapprocher les soins des populations. Les services rendus par cette catégorie de formation sanitaire se limitent à leurs simples qualifications: petite médecine, planning familial, visites prénatales, accouchement, etc. Ces formations sanitaires disposent d'une capacité d'au plus 10 lits et d'un infirmier diplôme qui assure le service. Parmi ceux des quartiers de l'arrondissement de Yaoundé III, on peut citer le dispensaire d'EfouIan et le centre mental Benoît Merini d'Efoulan (tableau4). I.4.2. Les formations sanitaires moyennesCelles-ci sont des formations sanitaires de 5è catégorie et concernent les centres médico-sociaux, les centres médicaux d'arrondissement et quelques cliniques et polycliniques, telles se démarquent des formations sanitaires à petite propension par la qualité des soins, la prise en charge des malades et la capacité d'accueil des patients. Les différents services offerts aux malades sont : les soins d'urgence, les consultations générales, le laboratoire, le petite chirurgie, la maternité, la pharmacie et l'hospitalisation (environ 20 lits). Elles assurent aussi une permanence de jour comme de nuit. Ici, l'on a la présence d'au moins deux médecins. Dans les quartiers de l'arrondissement de Yaoundé III, il s'agit par exemple du centre médico-social de l'Université de Yaoundé I, du centre neurologique et médical d'Efoulan. I.4.3. Lesformations sanitaires de référenceElles sont supérieures aux deux premières et représentent les hautes formations sanitaires de l'arrondissement. Considérées comme des formations sanitaires de 4è catégorie ou hôpitaux de première référence, elles assurent une majorité de services aux malades : consultations générales, médecine générale, pédiatrie, maternité, urgences, chirurgie, gynécologie, laboratoire, pharmacie et l'hospitalisation avec un moins une capacité de 70 lits. Parmi ces formations sanitaires, on peut citer l'hôpital de district d'Efoulan, l'hôpital militaire de Yaoundé et l'hôpital Ad Lucem d'Obobogo. Ces hôpitaux disposent d'au moins six médecins au service des patients et fonctionnent 24 heures/24. A côté de ces hôpitaux, nous avons également une autre structure sanitaire dotée de la personnalité juridique, jouissant de l'autonomie financière et régie par des textes particuliers. Il s'agit particulièrement du CHU, crée en 1978 avec une capacité d'hospitalisation de 170 lits. Cet hôpital se distingue des autres par son confort, ses appareils performants, les laboratoires d'analyses médicales, le service de restauration et surtout les grands spécialistes de la médecine. Il faut noter que cet hôpital abrite en son sein la faculté de médecine et des sciences biomédicales de l'Université de Yaoundé I. Ainsi, dans les quartiers de Yaoundé III, on dénombre les structures sanitaires publiques et privée (tableau 4). Tableau4: Récapitulatif des structures sanitairesdans les quartiers de Yaoundé III
Source : Monographie CUY III, 2007 La répartition spatiale des structures sanitaires et pharmacies dans l'arrondissement de Yaoundé III est discontinue. On observe une carence des structures sanitaires publique et des pharmacies. Seul les structures sanitaires privées représentent une proportion significative, or malheureusement, ces derniers ne disposent pas de matériel et personnel adéquat pour pouvoir satisfaire les malades.L'analyse des facteurs de vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé montre que les facteurs propices sont la forte croissance de l'habitat, la promiscuité, l'occupation anarchique de l'espace autour des cours d'eaux et la mauvaise gestion de l'environnement. Tous ces facteurs concourent à la multiplication des mares d'eau qui sont les habitats naturels des gites larvaires. Aussi les zones les plus favorables restent celles qui sont plus proche du cours d'eau et celles se situant où il existe une forte densité de l'habitat. Car ces facteurs augmentent l'étendue des gîtes de moustiques, agents vecteur du paludisme. I.5. LE PALUDISME : CARACTERISTIQUES ET MODES DE TRANSMISSIONI.5.1. CaractéristiquesLe paludisme existerait depuis la nuit des temps. C'est une maladie infectieuse due à des protozoaires parasites du genre plasmodium inocules à l'homme par la piqûre de moustiques tropicaux, les anophèles femelles. Aujourd'hui, le paludisme est la maladie parasitaire la plus répandue dans le monde. Il est responsable chaque année de plus de 300 millions de cas de maladie aiguë et d'au moins un million de décès. Le paludisme est une priorité de l'Organisation Mondiale de la Santé. Certains laboratoires s'engagent dans la lutte contre le paludisme au travers de partenariats. C'est notamment le cas de l'OMS qui a conclu en 2001 un accord pour l'utilisation en zone endémique d'un niveau de traitement anti paludique. Le paludisme est endémique ou sporadique et sévit dans la plupart des pays tropicaux ou subtropicaux. Selon les régions du monde, les formes de la maladie peuvent varier. Elles dépendent de l'espèce du plasmodium infestant. Cette maladie s'attaque à toute personne en zone paludogène: les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées. Comment se transmet celte maladie ? Quelles sont ses manifestations ? I.5.1.1.Les bas fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, des sites favorable au développement des moustiques agents vecteurs du paludismeNous avons mené notre recherche à Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, qui sont des quartiers dynamiques en croissance rapide caractérisée par une grande hétérogénéité. Zones à 80% estudiantine, sont situées d'une part en contre bas de la colline de Ngoa-Ekéllé et d'autres part en contre bas de la colline de Mvolyé. Le nombre d'habitants de ces quartiers augmentede plus en plus. Les efforts pour accompagner ce processus d'urbanisation non contrôlerdes infrastructures urbaines ne sont pas atteints (Obrist et coll., 2006). Aujourd'hui l'apparence de ces quartiers est de plus en plus marquée par un grand nombre d'habitats précaires ou bidonvilles, une infrastructure sanitaire insuffisante, un système routier surchargé et une grande pauvreté. Par conséquent, les risques environnementaux comme des dépôts sauvages de déchets, l'absence ou la rareté d'ouvrages d'évacuation des eaux usées et des conditions hygiéniques déplorables sont omniprésents. Pour notre étude, nous avons choisi deux sites au centre-ouest et au centre-Est de l'arrondissement de Yaoundé III. D'un côté, nous avons travaillé au lieu-dit Bonamoussadi à Ngoa-Ekéllé et de l'autre côté carrefours olympic et Shell Nsimeyong à Nsimeyong. Cette approche nous permet de travailler de manière comparative sur deux sites qui diffèrent fortement. Dans ces zones non lotisl'implantation de l'habitat n'a pas suivi une planification. Les loyers abordables des quartiers précaires conviennent donc à un grand nombre de personnes de toute origine, religion et formation, qui ont un niveau socioéconomique bas. I.5.1.2. Mode transmission du paludismeLa figure 12 nous montre le circuit de transmission du paludisme qui part dumoustique à l'homme. La transmission d'homme à homme n'est pas possible. Figure 12: mode de transmission du paludismeL'homme et le moustique apparaissent ainsi comme des agents qui hébergent le plasmodium. Il est inoculé à l'homme sain par un moustique qui l'a préalablement prélevé du sang d'un homme infecté. Le plasmodium se développe dans le corps du moustique sans incidence sur l'hôte, cependant qu'il provoque la fièvre et des frissons chez l'homme infecté. Il y a des signes annonciateurs de la contamination ou symptômes qui montrent que l'individu infecté par le parasite développe la maladie. Pour ce qui est de la transmission de la maladie, le plasmodium est inoculé à l'homme au cours de la piqûre et du repas sanguin des femelles de moustiques infestées qui appartiennent à diverses variétés d'anophèles. L'anophèle femelle pique généralement du coucher au lever du soleil et sa piqûre est particulièrement indolore, à la différence de celles de certains moustiques8(*). Cet insecte affectionne le sang humain. Il en a besoin pour la maturation de ses oeufs qu'il pond dans des eaux claires, dormantes, en milieu ensoleillé et sans végétation. Les vieilles boîtes de conserves, les vieux pneumatiques et autres objets usagers contenus dans les détritus ménagers offrent d'excellentes opportunités de collecte de telles eaux. Bien souvent, de petites quantités d'eau, aux aisselles des plantes, suffisent pour cette ponte. Il s'y développe des larves qui formeront d'autres moustiques. Aussi les broussailles et autres champs aux abords des habitations favorisent-ils la prolifération des moustiques et par conséquent entretiennent l'endémie palustre. I.5.1.3. Manifestations du paludismeLe paludisme se manifeste après une brève période d'incubation de 7 à 10 jours suivant la piqûre infectante. (L'accès débute très brutalement par des frissons qui durent une demi-heure, suivi d'une élévation de température qui varie de 39 à 41° C. Bien plus, le malade ne ressent des courbatures accompagnées de céphalées frontales qui sont fréquentes. I.5.2. Signes cliniques du paludismeI.5.2.1. Paludisme non compliquéLes premiers signes cliniques apparaissent après une période d'incubation habituelle de 10 à 20 j après la piqûre infectante. Ce délai est, dans la très grande majorité des cas, inférieur à 2 mois pour P. falciparum ; il peut être de plusieurs mois voire plusieurs années pour P. vivax, P. ovale et P. malariae. Les signes cliniques initiaux sont ceux d'une fièvre continue, associée à des céphalées et des arthromyalgies et correspond au paludisme de primo invasion (La revue du praticien, 2002). En pratique, les accès ne se produisent pas toujours de façon aussi stéréotypée. Les patients atteints de paludisme se présentent souvent avec des signes non spécifiques, en particulier une fièvre irrégulière ou un état subfébrile avec malaise et asthénie. Des vomissements et de la diarrhée sont retrouvés chez environ 20 % des patients. Au cours de l'évolution, une splénomégalie et une anémie peuvent apparaître. Tout patient ayant séjourné en zone d'endémie palustre et se présentant avec de la fièvre doit systématiquement faire suspecter un paludisme. I.5.2.2. Paludisme graveL'OMS a proposé des critères permettant de définir pour P. falciparum le paludisme grave ou compliqué, qui peut apparaître d'emblée ou résulter de l'évolution d'un paludisme de primo-invasion. Ces critères de gravité ont été élaborés en zones d'endémie chez des populations locales. Dans le paludisme d'importation à P. falciparum, les signes de gravité ayant une valeur pronostique péjorative sont le coma, l'état de choc, l'acidose et l'oedème pulmonaire. Tout signe de gravité, en particulier chez un patient ne possédant aucun degré d'immunité préalable, doit faire débuter le traitement antipaludique en urgence et conduire au transfert en secteur de réanimation. ConclusionEn somme, il s'agissait pour nous d'analyser le lien entre le milieu physique et socio-économique des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et la vulnérabilité des populations au paludisme. Pour cela, nous avons pu à partir de l'observation du milieu physique et socio-économique des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, l'évaluation des structures sanitaires dans l'arrondissement de Yaoundé III et les caractéristiques et modes de transmission du paludismeconclure que les facteurs socio-économiques des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong ainsi que leur position marginale, présentent des caractéristiques favorables au risque de paludisme dans le milieu. Les revenus des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong ainsi que leur forme d'occupation du sol et les matériaux utilisés pour la construction lesprédispose à la vulnérabilité au paludisme car c'est dans ces milieux que l'on retrouve d'après les enquêtes la plupart des populations pauvres, ce qui a aussi un impact sur l'occupation du sol car la pauvreté et le non contrôle de la mise en place des logements dans ces milieu engendre une anarchie sur l'occupation de l'espace. La mauvaise gestion de l'environnement par les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est caractérisée par l'existence des eaux de usées ménages et des WC et les marres d'eau à proximité des habitations. Ce qui multiplie les gîtes de reproduction des larves des moustiques agents vecteurs du paludisme. Tout ceci est accentué par la forte densité de la population et de l'habitat qui obstru parfois l'écoulement des eaux. Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong les structures sanitaires sont insuffisantes pour une bonne prise en charge des malades. Celles existantes ne sont que de 3ème ordre et ne sont pas dotés de matériels et personnels suffisant pour répondre aux problèmes des malades. Leurs capacités d'accueil sont par ailleurs faible et les structures sanitaires classiques sont éloignées et très saturées. Ce qui permet de dire que la vulnérabilité à ce point est liée à l'inaccessibilité aux structures sanitaires de qualité. D'après le mode de transmission du paludisme le milieu, à travers ses caractéristiques est propice. Nous allons dans le prochain chapitre présenté les facteurs de la vulnérabilité et leur répartition dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. CHAPITRE II :FACTEURS DE VULNERABILITE ET REPARTITION DANS LES QUARTIERS NSIMEYONG ET NGO-EKELLEIntroductionL'objectif dans ce chapitre est dedresser le profil démographique et social des principaux groupes vulnérables des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Pour cela, nous sommes posés la question de savoir quelles sont les principales couches vulnérables au paludisme dans les zones marginales des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et nous nous sommes dit que La vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong affectent une certaine catégorie de la population. Ce sont en général les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les adultes. Pour dégager le profil des groupes vulnérables, nous allons analyser les différents facteurs qui participent à la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong tout en montrant un lieu entre eux. II.1. LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGEn matière de risques, qu'ils soient sanitaires ou autres, il y a lieu de comprendre que la vulnérabilité compose le risque. Elle en constitue d'ailleurs le second volet après la notion d'aléa. Une large compréhension du risque sanitaire exige que l'on s'attarde sur ces deux concepts clés.II.1.1. L'aléa : premier volet du risqueDans son sens restreint, l'aléa renvoie à la probabilité d'occurrence d'un phénomène. (A.Dauphiné 1998). L'aléa est fonction de l'intensité d'un phénomène, de son occurrence, de sa durée et de l'espace pris en compte. Par exemple, pour des inondations pouvant causer des contaminations parallèles, il est nécessaire de prendre en compte la hauteur d'eau tombée et le comportement en matière d'hygiène des populations dans l'espace concerné. Le terme aléa est donc défini par une probabilité qui prend en compte deux caractéristiques, l'occurrence et l'intensité du phénomène considéré. Par ailleurs il est important de noter ici que, entre la manifestation d'un risque et le stade de la vulnérabilité, il existe une phase intermédiaire qui est « l'aléa anthropisé » c'est-à-dire un phénomène dont l'évolution est liée à l'action humaine. C'est précisément ici, comme nous le verrons, le cas de l'aléa lié à la manière dont les bas-fonds sont occupés dans les Quartiers Ngoa-Ekelé et Nsimeyong. L'aléa anthropisé renvoie à la fragilisation de l'environnement par l'homme. II.1.2. La vulnérabilité, un concept plus large lié au risqueContrairement à l'aléa qui est assez restreint, le concept de vulnérabilité quant à lui est large. Elle renvoie au fait d'être sensible aux blessures, aux attaques, ou d'éprouver des difficultés pour recouvrer une santé mise en péril. Ceci implique donc la prise en compte de deux effets de la vulnérabilité : les dommages potentiels ou la capacité d'endommager d'un phénomène menaçant et les difficultés qu'une population mal préparée rencontre pour faire face à un risque et pour restaurer l'équilibre en cas d'une perturbation directe ou indirecte, immédiate ou durable. Ces deux effets de la vulnérabilité renvoient à deux approches du système de la vulnérabilité : l'approche classique qui consiste à mesurer l'endommagement potentiel des éléments exposés et la nouvelle approche, intégrée et qui peut être complémentaire à la première, qui vise à cerner les conditions ou les facteurs aux dommages influents sur la capacité de réponse des populations concernées. C'est pour cette deuxième approche que nous avons optédans le but d'aboutir à des résultats qui soient prêts à être utiles dans des opérations sur le développement de la planification préventive des risques sanitaires dans les quartiers de Yaoundé III. Dans la logique de cette approche, nous allons commencer par analyser un phénomène soutenu par l'urbanisation de Yaoundé et qui à notre sens est un facteur indirect de la vulnérabilité, la ségrégation spatiale. II.1.3. Inégalités sociales et vulnérabilité des populations des bas-fonds au paludismeII.1.3.1. L'inégalité sociale, un phénomène visible dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongUne observation minutieuse de la typologie des espaces urbains, des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong montre un aspect différencié. Des zones avec les hauts standingssur le sommet et les bâtis en matériau provisoire dans les bas-fonds. Dans les zones de bas-fonds,la densité est élevée et dépasse les 160hbts/km. L'obsolescence du bâti y est partout favorable au déguerpissement. Ils présentent les plus fortes concentrations des logements sous-équipés. (Bopda A., 1995). L'assainissement et l'évacuation des eaux usées y posent de nombreux problèmes. II.1.3.2. L'urbanisation anarchique: facteur de promiscuité et propagation du germe du paludisme face à la détérioration de l'environnement sanitaireLa description qui vient d'être faite sur l'aspect différencié des zones dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de Yaoundé III nous permet d'appréhender dans cette ségrégation spatiale, des rapports d'exclusion et de domination existant entre les groupes de populations vivant dans chaque type de quartier. Les populations qui s'investissent sur les espaces sous-équipés semblent ne pas avoir de choix que de se contenter de ce que les autres laissent en termes d'espace à occuper. Les implications socio urbaines sont évidentes. Tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir un terrain à bâtir dans les zones propres à la construction. Le fait est que les espaces occupés sont un obstacle à l'amélioration de ces secteurs de la ville. Ils concentrent des populations pauvres, sans grande capacité d'investissement, et qui vivent dans un état de sous-équipement sanitaire croissant. L'urbanisation apporte des changements dans la façon dont les gens vivent, dans le nombre de personnes qu'ils voient, dans les lieux où ils travaillent, et souvent dans la qualité de l'eau qu'ils boivent, de l'air qu'ils respirent et du logement qu'ils occupent. Ces changements ont de profondes répercussions bonnes ou mauvaises sur la santé des citadins. D'une part, l'urbanisation et le développement économique ont suscité une certaine amélioration en matière de santé. D'autre part, cette même urbanisation peut aussi avoir de nombreuses influences négatives sur la santé. L'accroissement de la population dans ces conditions est synonyme de l'aggravation de la pauvreté urbaine. Tout ceci engendre une mauvaise santé due à des déficiences de l'environnement physique, difficulté d'écoulement des eaux usées, mauvaise occupation de l'espace et la carence des infrastructures sanitaires, des ordures ménagères qui ne sont pas toujours évacuées. Ce sont les groupes les plus démunis qui sont le plus confrontés aux pires menaces à leur intégrité physique et biologique et qui ont le moins accès aux services de protection. II.2. LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIODEMOGRAPHIQUES DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGDans la logique de la nouvelle approche sur l'étude de la vulnérabilité, un accent est mis sur les facteurs qui prédisposent les populations à contracter une ou plusieurs maladies. Contrairement à l'approche classique qui s'attarde sur les dommages causés par les maladies sur les populations. Cette partie s'atèle à examiner les deux premiers type de facteurs qui contribuent à rendre les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong vulnérables sur le plan sanitaire en général et au paludisme en particulier. II.2.1. Les facteurs environnementauxCe type de facteur est lié au milieu naturel et surtout aux mutations environnementales c'est-à-dire qu'ils sont assimilés à l'hydrographie, au type de sols, à la végétation et au relief. Il s'agit ici de montrer leurs apports dans la vulnérabilité sanitaire. L'analyse de l'environnement sanitaire dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong commence par l'identification des paramètres de mesure et d'appréciation de la qualité du cadre de vie des populations de ces sites. Pour ce faire, cinq variables essentielles ont été sélectionnées et concernent : (i) le niveau de drainage des eaux ; (ii) le mode d'évacuation des eaux usées domestiques, (iii) le mode d'évacuation des ordures ménagères ; (iv) l'accès à des infrastructures sanitaires de base. Le tableau 5 présente les différentes catégories, les facteurs qui impactent l'environnement sanitaire et les variables concernées. Tableau 5: Catégories et variables de l'environnement sanitaire
EU= eaux usées, OM= ordures ménagères Source : Adapté de Kouassi Dongo,(2007). II.2.2. La position géographique des bas-fonds et ses conséquences sur les populationsElle renvoie en réalité aux facteurs géographiques. Ils prennent en compte les pentes et la morphologie des vallées qui canalisent les écoulements en les accentuant ou en réduisant la vitesse d'écoulement. Nous l'avons déjà dit, le relief des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est relativement ondulé. Les pentes sont faibles (3-5%) à certains endroits et peu fortes à d'autres. Les vallées sont peu profondes ce qui permet l'installation des populations sur ces pentes et sur le lit majeur des vallées inondables. Dans un contexte de climat équatorial où les pluies sont généralement torrentielles, il arrive très souvent que les eaux des rivières débordent pendant les averses. En l'absence d'un système d'évacuation des eaux usées, elles stagnent pendant des jours et tardent à se retirer. Disons en conséquence que l'incidence des facteurs environnementaux sur la vulnérabilité sanitaire relève de ce qu'on appelle en géographie des risques, l'effet domino. Les facteurs géographiques sont en fait des éléments déclencheurs d'un processus qui vient accroître la vulnérabilité sanitaire des populations. Dans la mesure où les fortes averses par exemple engendrent des inondations des lits majeurs des fleuves occupés par des habitations. La figure 11nous montre la répartition des bas-fonds dans l'arrondissement de Yaoundé 3. Source : Adapté du SDAU de Yaoundé, 2008. Figure 11: Localisation des Bas-fonds dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongLes quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong sont en majorité constitué des bas-fonds et occupé par les habitations et les cultures. Ce sont des zones où l'insalubrité accrue expose chaque jour les populations aux piqures des moustiques, agents vecteurs du paludisme. Les figures 12 et 13nous montrenten général l'occupation humaine de l'espace du quartier Ngoa-Ekélléet du quartier Nsimeyong. Source : Adapté de l'image Quick bird de Yaoundé, 2010 Figure 12 : Carte d'occupation de l'espace au quartier Ngoa-EkélléLe quartier Ngoa-Ekéllé est occupé à près de 50% par les grandes écoles et université, les autres zones d'habitations sont localisées dans les bas-fonds où ont trouve les cités des étudiants et quelques familles. Source : Adapté de l'image Quick bird de Yaoundé, 2010 Figure 13 : Occupation de l'espace au quartier NsimeyongLe quartier Nsimeyong contrairement au quartier Ngoa-Ekéllé est un quartier résidentiel. Ici, vivent de nombreuses familles ayant des catégories sociale diverses. Les plus démunies occupent les bas-fonds pour la construction des habitats. Néanmoins, c'est un quartier assez structuré. II.2.3. Les espaces à risquesMême s'ils concernent surtout les bas-fonds marécageux insalubres et probables foyers de développement des moustiques des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, ces espaces constituent des zones à risques sanitaires parce qu'ils sont des espaces d'accumulation des déchets de toute sorte. Ils sont des réceptacles de toutes les eaux de ruissellement venant des versants qui les surplombent. Non seulement les eaux de ruissellement, les eaux des pluies s'y déversent, mais aussi les eaux usées non traitées des habitations environnantes s'y déversent également. Ces bas-fonds, constituant déjà en eux-mêmes des espaces à risques sont pris d'assaut par les populations à des fins multiples (dépôts d'ordures, constructions et élevage. Planche2. Planche 2 : Espaces à risque au sud-est du quartier Ngoa-EkéléA B Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo 2: Rivière et végétation autour des habitations Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo 1: Tas d'ordures au tour des habitations Cliché Ndjounguep Photo 3: Lac près de la zone Universitaire C La planche 3 ci-dessus nous montre les zones à risques paléogènes au Sud-Est de Ngoa-Ekéllé. Les photos qui constituent cette planche présentent en A des tonnes d'ordures au près des habitations, en B une rivière alimentée par les eaux du Lac d'Obili qui circule entre les habitations et une végétation tout autour. En C, nous avons le Lac d'Obili qui alimente le bas fond du Sud-Est de Ngoa-Ekélé, ce lac collectes les eaux usées de part et d'autre du CHU, de l'Université de Yaoundé I et des habitations Nord-ouest d'Obili pour s'alimenter. Ce dernier situé au milieu des habitations constitue un milieu favorable à la multiplication des gîtes de moustiques avec ses eaux noires. II.3. LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA PROLIFERATION DU PALUDISMEII.3.1.1. Prolifération des déversoirs d'eaux usées dans les rues des quartiers Ngoa Ekéllé et NsimeyongLe déficit d'assainissement dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, amène les ménages à déverser leurs eaux usées dans les rues et ruelles. Des espaces aménagés ou non, appelés déversoirs d'eaux usées sont alors choisis dans les rues par les populations pour servir des lieux d'évacuation quotidienne des eaux usées domestiques. Dans ces quartiers, aucun système d'évacuation des eaux usées n'est construit ; le système d'égouttage étant très onéreux pour les populations qui y vivent. Dans ces conditions deux possibilités s'offrent aux populations riveraines : l'évacuation des eaux dans les rues, et l'utilisation des fosses. La promiscuité des habitations constitue un frein à un système d'assainissement adéquat. Tout cela conduit les ménages à choisir la première option, c'est-à-dire à recourir aux rues et terrains vagues comme mode d'évacuation des eaux usées. La prolifération des déversoirs d'eaux usées constitue de graves menaces pour la santé des populations. Ces déversoirs sont favorables à la prolifération de vecteurs de la maladie. (figure 14). Source : Enquête de terrain décembre 2011.Figure 14: Lieu déversement des eaux usées par les ménagesD'après nos enquêtes, les populations habitant les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong déversent les eaux usées près de la maison (22%), dans les fosses sceptiques (10%), dans la cour (18%), sur des parcelles abandonnées ou non bâtis (15%) ou dans les rivières (35%). En effet, si les populations déversent plus les eaux usées dans la rivière, cela est du à leur proximité à cette dernière, celles qui déversent près de la maison sont ceux habitant les zones à habitats denses tandis que ceux déversant dans la cours sont ceux habitants les zones de densité faible. Le déversement des eaux usées dans la cour ou à proximité de la maison développe de nombreux gîtes de moustiques, agents vecteurs du paludisme. II.3.1.2. Stagnation des eaux usées à proximité des habitationsL'insuffisance du réseau de drainage engendre la stagnation des eaux sales dans les quartiers. Ces eaux se concentrent dans des dépressions des rues, contrairement aux déversoirs d'eaux usées qui sont des canaux aménagés ou non. Parfois, les déversoirs d'eaux usées communiquent avec les eaux stagnantes. L'occupation des rues par des eaux stagnantes varie d'un quartier à un autre. Le quartier Ngoa-Ekéllé pris isolement est vulnérable en matière de nuisances causées par la présence d'eaux stagnantes. Il est important de souligner, qu'il s'agit d'un drainage naturel lié à la déclivité motrice des sites, puisque aucun quartier ne dispose de système de drainage moderne adéquat. L'enquête visant la mise en évidence des eaux stagnantes dans les rues des quartiers, est associée à la recherche des parasites notamment des larves de moustiques dans ces eaux. L'analyse de la présence de ces parasites révèle que la plupart des eaux stagnantes proche des maisons dans les bas-fonds de ces quartiers sont de véritables gîtes de larves de moustiques (Anophèle, Culex, Aèdes). II.3.1.3. Dépôts sauvages d'ordures ménagères dans les quartiersL'environnement des bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong se caractérise également par des dépôts sauvages dans les rues et terrains vagues des quartiers. Cette situation est le signe d'une gestion insuffisante des ordures. La décomposition des ordures ménagères non collectées est nuisible à la santé. En effet, les enquêtes de terrain nous permettent de relever que les ménages situés à proximité des rivières perçoivent cette rivière comme une décharge d'ordures. Par conséquent, les déchets sont parfois déversés dans ces rivières pour évacuation, dans les rigoles et dans les zones non bâties environnantes. Plusieurs raisons expliquent cette situation insalubre, notamment le manque de sensibilisation au problème d'hygiène. II.3.2. Le niveau social des populations, source de vulnérabilité des populations au paludismeDe tous les facteurs, les facteurs socio-économiques sont la toile de fond constituée par le processus d'urbanisation, surtout dans un contexte de crise ou de fluctuation économique. Ces facteurs relèvent des inégalités sociales et sont visibles à travers le statut matrimonial, les matériaux utilisé pour la construction de l'habitat (figure 15) et la catégorie sociale (figure 16) Source : Enquête de terrain, 2011Figure 15: Matériaux utilisé pour la construction dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongAu quartiers Ngoa-Ekéllé, 47,8% contre 11,1% de la population enquêtée habitent les maisons en carabottes, 26,1% contre 11,1% en brique de terre, 8,7% contre 38,9% des maisons semi dur, 13% contre 38,9% des maisons en dur et 4,3% contre 0% les autres types d maison (terre battue...). Tout ceci dépend aussi des catégories sociales (figure 16). Source : Enquête de terrain, 2011Figure 16: Catégories sociales des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongDans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong on distingue plusieurs catégories sociales. Ce sont entre autre les fonctionnaires (60,9% à Ngoa-Ekéllécontre 11,1% à Nsimeyong), les retraités (30,4 à Ngoa-Ekéllé% contre 27,8% à Nsimeyong), les sans emploi (4,3% à Ngoa-Ekéllécontre 11,1% à Nsimeyong) et les commerçant (4,3% à Ngoa-Ekéllécontre 50% à Nsimeyong). L'exode rural, la spéculation foncière, les pratiques clientélistes, la recherche de la proximité des centres actifs de la ville, constituent les paramètres à prendre en compte dans ce type de facteur laquelle ségrégation spatiale induit un effet domino sur la ségrégation sociale et donc les inégalités socio urbaines. Les inégalités d'accès au sol sont la preuve des inégalités dans les revenus. Cela crée une inégalité dans la capacité à se maintenir dans les lieux qui ont été acquis. A l'inégalité d'accès et de maintien s'ajoute l'inégalité dans la capacité à valoriser le sol auquel on a pu accéder et sur lequel on a pu se maintenir. L'observation montre que les capacités foncières des groupes sociaux sont les résultats des rapports sociaux construits stratégiquement et gérés tactiquement. La morphologie du quartier induit les effets de la vulnérabilité. Les habitations les plus précaires sont celles établies sur des sites impropres à l'habitation. Preuve indiscutable d'une différence de revenus qui existe au sein des habitants d'un même quartier. Cette segmentation accentuée de la société des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, est le reflet d'un mal développement soutendu par des conflits socio-économiques dans des espaces qui sont limités et convoités. La maîtrise foncière est absente, les intérêts financiers rentrent en ligne de compte. Nous pouvons au final dire que, l'ensemble de tous les facteurs évoqués pour expliquer la vulnérabilité des populations au paludisme et aux risques sanitaires forment un système, celui de la vulnérabilité. On ne peut prendre en compte les uns et ignorer les autres. II.3.3.Le rythme d'occupation du sol dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongL'examen des facteurs démographiques vise à montrer le rôle des densités et de la contiguïté ainsi que la définition des populations les plus vulnérables. Il s'agit en outre du rythme et du mode d'occupation du sol qui accroît l'exposition aux risques sanitaires. (Figure 17)
Sources : Archives communauté urbaine de Yaoundé, 2000. Figure17 : Rythme d'occupation du sol dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongL'occupation de l'espace à Nsimeyong durant ces trois dernières décennies, a étéaccélérée mais avec la forte spéculationfoncière qui marque cette période. Elle s'est ralentieavec le développement des espaces commerciaux et des autres types d'immobiliers communautaires. Le mode d'occupation du sol est anarchique. Ce qui fait que le Ministère de l'environnement et de la protection de la nature classe les zones de bas-fonds dans la catégorie des zones vertes ou interdites d'habitation. Cette occupation laquelle se fait en marge du cadre legal en conformité avec l'application du PDU. Tout ceci accroît indubitablement la vulnérabilité sanitaire de manière directe ou indirecte. II.3.4.Une forte densité de l'habitat concentré dans les bas-fondsII est vrai que les conséquences des facteurs démographiques sur la fréquence et l'ampleur des maladies au sein des populations citadins n'aient pas toujours fait l'unanimité. La concentration des hommes est considérée comme une première source d'augmentation de la vulnérabilité. Les espaces urbains où les densités sont les plus élevées sont donc ainsi les plus menacés. La densité moyenne de la population des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est de 80-115hts/km2 (T.Assongmo, 2002). Elle est plus concentrée dans les bas-fonds où les fortes densités humaines augmentent les risques de la diffusion spatiale du paludisme. Les maladies à contagion indirecte demandent la présence d'au moins un hôte vecteur. C'est ainsi que des petits gîtes larvaires se développent dans cet environnement à cause de la promiscuité et de la forte densité des populations (Dauphiné, 1998). La contiguïté contribue elle aussi à fragiliser la santé des habitants des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Cette contiguïté des personnes et des habitations accélère la diffusion des risques comme ceux de multiplication des moustiques et des gîtes larvaires. C'est le cas lorsqu'il s'agit des maladies telles que le paludisme et bien d'autres. (Figure18) Source : adapté de l'image google earth et enquête de terrain 2011. Figure18 : Densité de l'habitat dans les bas-fonds du quartier Ngoa-EkélléSur la figure21, on constate que le quartier Ngoa-Ekélé est comprend en trois catégories de l'habitat. La zone de forte densité est en majorité située dans les bas-fonds, aux abords des lacs, lagunes et rivières. Ce sont des zones de résidence des étudiants, où le coût du foncier et du loyer est abordable. La zone de résidence moyenne est celle qui se situe à la marge des zones de densité forte ou élevée et la zone de densité faible. Elle est situé sur le plateau, où le foncier et le coût du loyer n'est pas accessible à tous. La zone de densité faible qui occupe presque la moitié de la surface des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est constitué à plus de 10% des espaces abritant des structures publiques, des camps, de l'Université de Yaoundé I et des grandes écoles. II.4.FACTEURS INSTITUTIONNELS PARTICIPANT A LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISMEII est important de rappeler que la vulnérabilité doit avant tout être vue comme un système articulé autour des variables qui changent dans le temps et dans l'espace. Les facteurs de la vulnérabilité qui viennent d'être évoqués ne peuvent être pris à part pour expliquer à eux seuls la vulnérabilité des populations des quartiers Nsimeyong et Ngoa-ékellé en matière de risques de paludisme. Ainsi, aux facteurs liés aux mutations environnementales et aux éléments démographiques, viennent s'ajouter les facteurs dits techniques, politico administratifs et socio-économiques. II.4.1. La mauvaise planification de l'occupation de l'espaceDe notre constat, il ressort de nos recherches que ce type de facteur est non seulement méconnu des populations concernées, mais aussi il est difficile à appréhender. Ils concernent les pouvoirs publics, et les textes qui réglementent la gestion des risques en milieu urbain. La mesure adoptée par la communauté urbaine depuis ces dernières années est le déguerpissement des populations établies sur les espaces dits à risques tels que les zones marécageuses (bas-fonds) insalubres et les zones à fortes pentes. Par ailleurs ces facteurs politico administratifs englobent les choix politiques de planification urbaine. De tout ceci, il ressort l'absence d'un programme de prévention, de préparation ou de réflexion sur les risques dans le cadre de la planification urbaine. Dans toutes les villes, la terre disparaît sous les constructions, les aménagements. En ville, la question de la terre est éclipsée par celle du logement et son cortège de problèmes. La terre est donc la matière première de l'urbanisation, élément premier à partir duquel la ville est fabriquée. Le foncier se cache donc sous l'immobilier. Cette remarque nous amène à évoquer un autre volet du rôle des pouvoirs publics dans la vulnérabilité des populations des quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé. La dynamique de la formation du tissus urbain se densifie comme d'ailleurs dans la plupart des quartiers de la ville. Cette densification se fait dans l'anarchie semble avoir échappé aux pouvoirs publics. Ceux-ci semblent ne plus avoir ni les moyens, ni la volonté d'intervenir. L'Etat est le plus grand propriétaire foncier en zone urbaine au Cameroun. Mais il ne réussit pas à résoudre les problèmes fonciers. La plupart des terrains sont acquis par des pratiques populaires et seuls quelques ménages, qu'on peut qualifier de privilégiés ont accès aux titres fonciers. Selon nos enquêtes, 36% des ménages sont propriétaires terriens avec leurs titres fonciers. Le reste se réparti entre des propriétaires fonciers sans titres fonciers (15%) et les locataires (49%). II.4.2. Infrastructure et niveau d'équipement sanitaireCeux-ci concernent la qualité du bâti (matériaux et techniques de construction), les formations et équipements sanitaires. Dans le cas d'espèce, nous nous attarderons surtout sur les équipements et formations sanitaires. Ces derniers sont représentés par : des GIC de santé, des centres de santé et des cliniques. Lors des enquêtes sur le terrain, nous avons constaté que les formations sanitaires sont insuffisantes et offrent aux populations des services importants et variés tels que : les consultations, l'accouchement, les médicaments, l'analyse médicale, petite chirurgie. Les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong sont sous équipés en formations sanitaires au regard de la densité de la population. Il faut également noter que celles existantes sont insuffisantes dans l'apport des soins de qualité aux populations concernées. C'est pourquoi pour avoir dessoins de qualité, les habitants sont obligés de se rendre dans des formations sanitairesau-delà de leur lieu de résidence. Ces formations sanitaires sont plus importantes en terme de qualité et de coût pour la plupart (Hôpital central, CHU, Hôpital gynéco obstétrique) et où il faut débourser des sommes d'argent pas toujours accessibles à tous. Le niveau d'équipements sanitaires est un facteur essentiel dans la vulnérabilité sanitaire des populations. Deux catégories d'équipements ont un effet important. L'état des eaux usées dans les quartiers Nsimeyong et Ngoa-ékellé est plus qu'inquiétante. On ne rencontre nulle part un système d'égouts rattaché aux stations d'épuration comme c'est le cas dans certains quartiers à habitat planifié de la ville. Ce qui est plus courant, ce sont des ouvrages individuels faits de fosses septiques et de latrines pour la matière fécale et parfois les eaux usées. Dans d'autres cas, les eaux usées sont déversées dans des terrains vagues ou dans les cours d'eau (planche 3). Planche 3: Prolifération des ordures ménagères et des eaux usées dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongCliché : Ndjounguep, 2011 Photo A: Point d'eau autour d'une maison Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo B: Bacs à ordures près d'une maison A B Cliché : Ndjounguep Photo C: Mode d'évacuation des eaux usées D C Cliché : Ndjounguep Photo D: écoulement des eaux usées lors de la vidange manuelle d'un WC La promiscuité amène les habitants des quartiers Ngoa-Ekélléet Nsimeyong à déverser les ordures et eaux usées dans les rigoles. Dans ces quartiers certaines maisons sont plus proches des points d'eau de source (Photo A et C). La promiscuité amène souvent les eaux salles qui manques de voies de circulations aménagées à circulerdans les rues et les alentour des habitations (Photo B). Quelques fois, les populations vidangent à ciel ouvert leurs latrines, laissant ainsi trainer les eaux le long des rues et des habitations (Photo D).Toutes ces situations sont favorables à la vulnérabilité des populations des dits quartiers au paludisme car, c'est à partir de ces eaux stagnantes que les agents vecteurs du paludisme se développent. Notre enquête nous a révélé que la plupart des ménages déversentleurs eaux usées à côté des habitations soit 30%, 14% dans les fosses septiques et 56% dans les cours d'eau (planche3). Ainsi, dans des espaces non indiqués pour le déversement de ces eaux, on constate des problèmes de santé dus au non traitement des eaux usées et à leur stagnation dans les terrains vagues. Nous basant sur des études antérieures, nous pouvons affirmer que l'impact des eaux usées et des déchets solides domestiques est visible sur la qualité des eaux des cours d'eau. Par ailleurs, comme nous l'avons déjà mentionné dans le chapitre précédent, les activités agricoles viennent amplifier la situation avec l'usage des engrais et des pesticides chimiques dans les fonds marécageux. Ce sous équipement en infrastructures de traitement des eaux usées entraîne la prolifération des gîtes des vecteurs de maladies (moustiques, mouches, cafards, rongeurs) et des odeurs nauséabondes. II.5.HABITAT,MILIEU DE VIE ET VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES BAS-FONDSLa qualité de l'habitat dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-ékélé et Nsimeyong fait penser aux nombreuses difficultés liées à la pauvreté auxquelles sont confrontées les populations. Les enquêtes nous révèlent que les adultes ont une importance épidémiologique car ils sont un réservoir de parasites permettant la pérennité de la transmission. Mais quel est le lien entre ce qu'on observe d'un paysage de bas-fonds urbain construit et la transmission du paludisme ? Il y a bienune temporalité précise et un espace précis de la transmission. La transmission est en effet liée au territoire, à la manière d'habiter et bien sûr aussi aux pratiques des populations sur ce territoire. Tous ces facteurs étant en outre dépendants des conditions socio-économiques des foyers, qui influent sur la santé des populations, et qui sont liées à des activités particulières. La variabilité de la transmission s'articule autour de deux types de facteurs : ceux qui expliquent la présence des vecteurs, et ceux qui expliquent la vulnérabilité des individus à la transmission du parasite par la piqûre. (Planche4) Planche4 : Qualité de l'habitat dans les bas-fonds du quartier Ngoa-EkélléCliché : Ndjounguep, 2011 Photo A: Habitat en Planche ou Carabote près d'un dépôt d'ordure Cliché : Ndjounguep, 2011 Photo B: Habitat fait en déchet de tôle bac dans le marécage B A Cliché : Ndjounguep, juin 2011. Photo C: Habitat fait en matériau locaux avec une fondation en dur C Les photos de cette planche nous montrent la qualité de l'habitat dans les bas-fonds du quartier Ngoa-Ekéllé. Ici, on a les habitats en matériaux provisoires faite en planche (Photo A) en déchets de tôles (Photo B) et en matériau locaux semi-dur (Photo C). Il faut noter que ces habitats sont dans la plupart bâtis sur le lit du cours d'eau (l'Olézoa). Ils sont toujours entourés des mares d'eau qui sont favorables à la multiplication des moustiques. Ceci montre la relation et le poids que peuvent avoir la qualité de l'habitat sur la vulnérabilité des populations au paludisme. Ces différentes photos, prises lors de notre descente sur le terrain en 2011, sont destinées à étudier le poids des facteurs environnementaux dans la vulnérabilité des populations au paludisme, elles montrent un ensemble d'habitats urbains dans les bas-fonds des quartiersNgoa-Ekéllé et Nsimeyong. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la variabilité de la transmission dans ces milieux: ce qui montre la présence de vecteurs à proximité des habitations. La spécificité d'Anophèles Gambiae, principal vecteur du paludisme, est de pouvoir se reproduire dans des micro-gîtes. Des ustensiles creux abandonnés même de petite taille (un bol, une assiette creuse, etc.) vont recevoir de l'eau lors d'une pluie, et si l'eau y reste quelques jours, les larves vont pouvoir s'y développer. Pour mieux évaluer le risque, il est serait important de bien distinguer les ustensiles qui servent à transporter ou recueillir l'eau, mais qui sont utilisés fréquemment, de ceux qui sont réellement laissés dans un coin et ne vont pas pouvoir être renversés (et donc dans lesquels ne pourront pas se former des gîtes). De l'autre côté, ces sites de bas-fonds créent des conditions particulièrement favorables aux développement des anophèles. Parmi les autres facteurs pouvant influencer la présence de vecteurs, il y a la présence de la végétation. Leur rôle dans la transmission est complexe et pas encore complètement compris. Quant à la végétation proche des habitations, elle est aussi dépendante en partie des activités des foyers. L'Anopheles Gambiae aimant les mares d'eau ensoleillées, peu de gîtes se forment dans les zones de végétation dense. Ce n'est à priori ici pas un facteur pouvant créer une forte densité d'anophèles. (Planche5) Planche5 : Végétation et propagation des moustiquesCliché : Ndjounguep, 2010 Photo A: maisons d'habitation entourée de la végétation à Nsimeyong Cliché : Ndjounguep, 2010 Photo 2: Végétation et eaux de ruissellement entre les habitations à Ngoa-Ekéllé A B Au quartier Nsimeyong on observe des habitats entourés de la végétation (A) et au quartier Ngoa-Ekéllé, la végétation est associée aux eaux de ruissellement. Ces facteurs contribuent à accentuer le taux vulnérabilité des populations au paludisme dans ces milieux. Plusieurs caractéristiques de l'habitat peuvent moduler l'exposition des individus de foyers différents aux piqûres. Il y a deux grands types d'habitats dans ces quartiers : des maisons en briques ou en terre battue, avec un toit en tôle ou bien en paille. Les deux types se côtoient dans les même zones, c'est-à-dire un même groupe de maisons formant une aire bâtie qui peut être distante d'une autre agglomération de plusieurs centaines de mètres. Au sein d'une zone, en revanche, les maisons sont en général très proches les unes des autres, comme c'est le cas sur la planche 5. La nature du toit et des murs joue sur l'attraction de l'anophèle vecteur (Anopheles Gambiae dans quartiers). En effet, le paludisme se transmet lors de la piqûre qui a principalement lieu la nuit, à l'intérieur des maisons. Après leur repas de sang, les anophèles femelles digèrent en se reposant sur les parois intérieures de la maison. Les entomologistes ont longtemps cru que les toits en paille étaient préférés par les anophèles car ils sont plus exposés et permettraient ainsi aux vecteurs d'entrer plus facilement dans les maisons. Mais nous avons noté lors de notre enquête que ce sont davantage les maisons avec un toit en tôle qui présentent le plus de cas de paludisme chez les nouveau-nés qui y habitent. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les maisons avec toit en tôle sont moins aérées et plus chaudes, or, il est connu que c'est le dégagement du CO2 qui attire les anophèles. Le rôle de la chaleur a quant à lui également son importance. Il existe des croyances populaires qui affirment que c'est la chaleur ou un « coup de chaud » qui peut provoquer l'apparition du paludisme (figure 19). Source : Adapté du PNLP, 2011Figure 19: Causes de la propagation des moustiques, agent vecteur du paludismePour les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé, 65,2% contre 88,9% de Nsimeyong pensent que c'est une forte température qui multiplie la présence des agents vecteurs dans les habitations. Dans le même ordre, 17,4% contre 11,1% pensent que c'est une faible température, 8,7% contre 0% pensent que c'est une faible humidité et 8,7% contre 0% autres mobiles. La présence des vecteurs à l'intérieur d'une habitation, est aussi due aux pratiques domestiques et en particulier les lieux d'élaboration de la cuisine, certains foyers font en effet le feu pour la cuisson des aliments à l'extérieur de la maison, mais sans posséder d'abri spécifique. Ces caractéristiques et pratiques domestiques créent une exposition particulière aux vecteurs et modulent ainsi la vulnérabilité des différents foyers au paludisme. II.6. AUTRES FACTEURS RENFORÇANT LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES BAS-FONDS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG AU PALUDISMEII.6.1. La résistance des vecteurs aux insecticidesL'usage de divers produits par les populations contre les moustiques dans leur environnementest presque vain. Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, la dégradation de l'environnement est poussée, avec la promiscuité et l'insalubrité qui y règnent. L'installation continue des populations dans les bas-fonds de ces quartiers obstrue les voies d'évacuation des eaux usées. Tout ceci contribue à faciliter la propagation des moustiques aux abords des habitats, ce qui rend les efforts des populations vains face à l'utilisation des insecticides et des moustiquaires comme moyen de prévention. Les insecticides généralement utilisés par les populations sont composés à base des pythrinoides qui n'ont pas d'effet durable sur les moustiques mais, permet au moins d'anéantir une bonne quantité. (Figure20). Source : Enquête de terrain 2011 Figure 20: Résistance des vecteurs du paludisme aux efforts des populations à Ngoa ékéllé et à NsimeyongUne enquête fait dans le bas-fond de notre zone d'étude montreque 33,%à Ngoa ékéllé contre 40,% à Nsimeyong pensent que les insecticides et des moustiquaires non imprégnées. Ceci peut être due au fait que les moustiques continuent des résistances face à un certains nombre de produits chimiques qui ne sont plus efficaces. II.6.2. Le recours de la quasi-totalité de la population à l'automédicationL'automédication est aussi un élément qui renforce la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Elle est l'une des causes essentielles des échecs thérapeutiques en raison des doses curatives et de la qualité des médicaments non métrisés (Yakana, 2001). Au Cameroun, le niveau socio-économique des populations ne leur permet pas d'acheter les médicaments dans les pharmacies qui sont au dessus de leurs moyens. Les couches défavorables font généralement recours aux vendeurs ambulants ou les vendeurs sur trottoirs des médicaments. Ces derniers n'ayant fait aucune formation ni en pharmacie, ni en médecine. Même si les prix sont accessibles au près de ces vendeurs véreux, les malades qui suivent d'habitude le traitement chez ces derniers ne sont pas toujours satisfaits. Ils souffrent après automédication de complications diverse allant des intoxications par des effets secondaires pouvant parfois conduire à la mort. La planche 6 nous montre quelques antipaludiques homologués par l'OMS. Planche 6 : Quelques antipaludiques.La planche6 ci-dessous nous présente quelques antipaludiques usuels : le fansidar, la flavoquine, l'arsumax et le camoquin. Cependant, il faut noter que ces antipaludiques évoluent avec le temps. Car au fur et à mesure que le temps passe, le paludisme développement des résistances faces à certains produits. Ceci explique pourquoi l'échec parfois des analyses thérapeutiques. ConclusionEn somme, il s'agissait dans ce chapitre d'analyser les facteurs de vulnérabilité et leur répartition dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Pour cela, à travers l'analyse de l'aléa, nous avons compris que la vulnérabilité ici est liée à l'installation des populations dans les zones à risques où résident une catégorie sociale fragile et victime de la mauvaise gestion de leur environnement et de leur milieu de vie. Les facteurs de la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong sont ceux qui participent à la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme. DEUXIEME PARTIE :ZONE MARGINALE ET PALUDISME : EVOLUTION DU TAUX ET STRATEGIES DE LUTTE FACE AU DEVELOPPEMENT DU PALUDISMEDans cette partie, nous allons d'une part établir une corrélation entre l'occupation des bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong.et la vulnérabilité des populations au paludisme. Ceci se passera par l'analyse des données sur le nombre de malade dans les structures sanitaires publiques et privées de notre zone d'étude associé aux conditions socio-environnementaux. D'autre part, nous allons analyser et évaluer la vulnérabilité à travers les outils comme la cartographie de la vulnérabilité, la grille de la vulnérabilité et l'évaluation des couches vulnérables. Et présenter les stratégies endogènes et exogènes mises en place tant par les populations et les pouvoirs publics pour réduire la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. A la fin de cette section, nous avons émis des recommandations et des suggestions dans le but de réduire le degré de vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. CHAPITRE III: EVOLUTION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA EKELLE ET NSIMEYONGIntroductionLa vulnérabilité des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong au paludisme est de plus en plus influencée par les facteurs de la vulnérabilité. Ces facteurs participent de près ou de loin à l'évolution du taux de paludéens dans notre zone d'étude. Pour cela, Manfo Contsi S. (2003) montre à travers les variations pluviométriques et l'évolution des cas de paludisme montre que ces facteurs accroissent le taux de vulnérabilité des populations au paludisme. Notre objectif dans ce chapitre est d'établir la corrélation entre l'occupation des bas-fonds par les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong.et leur vulnérabilité au paludisme. Pour cela, nous nous somme posé la question de savoir s'il existe une corrélation entre l'occupation des bas-fonds par les populations et l'évolution de leur vulnérabilité au paludisme et nous sommes dit qu'il existerait une corrélation entre l'occupation des bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong par populations et leur vulnérabilité au paludisme. Dans ce chapitre, nous allons analyser l'évolution des cas de malade de paludisme dans les structures sanitaires publiques et privées des quartiers Ngoa-Ekéllé ainsi que d'autres facteurs comme la perception du risque par les populations, l'état de l'environnement afin de déterminer ou non s'il existe une relation entre l'occupation des bas-fonds par les populations et leur vulnérabilité au paludisme. III.1. EVOLUTION DU NOMBRE DE MALADE SELON L'AGE DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGIII.1.1. Evolution des cas de paludisme dans les différentes formations sanitaires privéesD'après les enquêtes sur le terrain, les structures sanitaires privées ont confirmé avoir reçu les cas de paludisme. Ce qui montre que la maladie n'est pas inconnue dans ces centres de santé. Aussi, dans ces structures sanitaires le coût du traitement du paludisme est variable. Par ailleurs depuis le circulaire n° D36-65-LC/Minsanté//PNLP/SP du 17 Janvier 2011(voir annexe) le traitement du paludisme est gratuit pour les malades de moins de 5ans d'âge dans les structures sanitaires publiques. La figure 21 nous montre la variation des coûts de traitement du paludisme dans les centres de santé de notre zone d'étude.
Source : Adapté du PNLP, 2011Figure 21 : Coûts du traitement du paludisme dans les centres de santé privées des quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongDans les centres de santé de notre zone d'étude, les coûts de traitement du paludisme sont variable (70,82%). Ils peuvent être entre 1500-5000 Fcfa (19,09%) voir même plus (9,09%). Ce qui signifie ici que les centres de santé (cliniques) ne sont pas sérieux face au traitement qu'ils administrent aux malades et par conséquent, accentue le niveau de vulnérabilité des populations. Le coût officiel quant à lui varie entre 140 Fcfa et 1000Fcfa, ceci en fonction du type de paludisme contracté par le malade (tableau 6). Mais son s'application dans les hôpitaux publiques reste critiquable. Tableau 6: Coûts officiels du traitement du paludisme au Cameroun depuis 2007
Source : PNLP, 2007 D'après le tableau 5, le coût de traitement du paludisme est supposé être connu de tous pourtant, il n'est pas pratiqué sur le terrain. Ceci peut être du à la non contrôle de l'application de ce derniers par les pouvoirs publics, l'absence de dialogue entre les structures sanitaires publiques et celles privées. Néanmoins, les enquêtes dans les structures sanitaires privées nous ont permis d'observer que plus de 40% des malades guérissent contre 60% qui ne trouvent pas une guérison totale. Si seulement 40% des malades de ces établissements sanitaires guérissent, cela peut être dû à l'étroitesse de la plupart ainsi qu'à leur faible outillage en matière de traitement des malades. C'est l'exemple de la propreté (9,09%), l'utilisation des moustiquaires imprégnés (72,73%), les séances d'informations et d'éducation des populations (9,09%) et l'évacuation des eaux stagnantes et les eaux usées. Source : Adapté du PNLP, 2011Figures 22: Mesures d'atténuation utilisées par les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongL'option prioritaire qui est l'utilisation des MILDA par les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong se justifie par son efficacité et la subvention ou la gratuité de sonacquisition. L'utilisation de la moustiquaire imprégnée est élevée parce que les populations pensent qu'elle reste la meilleure solution pour réduire la vulnérabilité des populations au paludisme. III.1.2. Evolution du nombre de maladesde paludisme dans les cliniques de Ngoa-EkelléIII.1.2.1. Cas de l'infirmerie de la gendarmerie nationaleIII.1.2.1.1. Cas des maladesde moins 5 de ansUne enquête sur le terrain nous a permis d'observer une baisse du taux des enfants paludéens. Cette baisse serait probablement le résultat de la sensibilisation, la baisse du prix des moustiquaires imprégnées de même que la substitution des moustiquaires imprégnées (MI) par les MILDA. Egalement la prise de conscience par les populations de l'ampleur de cette épidémie. L'évolution mensuelle des paludéens au centre de santé de la Gendarmerie Mobile entre 2010 et 2011 révèle un comportement différent. Pour les mois de Février, Mai et Décembre, on a enregistré une forte augmentation des paludéens pour le cas des malades de moins de 5ans. Aussi, les mois de février, mai, juillet et décembre sont des mois de hausse du nombre de malade au centre de soins Eugène Jeamot(figure23). Source : enquête de terrain 2011 Figure 23 : Evolution mensuelle du nombre de malade de moins de 5ans au centre de santé de la gendarmerie mobile et au centre de soins Eugene Jamot (2010-2011).En effet, le nombre de malade de moins de 5ans à l'infirmerie de la gendarmerie mobile est nettement inférieur à celui du centre de soins Eugene Jamot. Néanmoins, l'évolution du nombre de malade dans les deux structures sanitaires est constante toute l'année. III.1.2.1.2. Cas des malades adultesLe nombre des malades adultes qui est inférieure au nombre de malade de moins de 5ans évolue de la même façon le long de l'année que le nombre de malade des enfants de moins de 5ans. Nous observons que les mois de février, avril et octobre sont les mois de hausse pour les deux centres de santé. Néanmoins, les mois de septembre et d'octobre connaissent respectivementune hausse et une baisse significative à l'infirmerie de la gendarmerie mobile tandis que le centre de sois Eugene Jamot connait une baisse significative en Août (figure24). Source : enquête de terrain 2011 Figure24 : Evolution mensuelle du nombre des maladesadultes au centre de santé de la gendarmerie nationaleet au centre de soins Eugene Jamot (2010-2011)On observe que la proportion des malades adultes est plus élevée au centre de soins Eugene Jamot qu'à la gendarmerie mobile. Néanmoins, le mois d'août connait une hausse à l'infirmerie de la gendarmerie nationale et une baisse au centre Eugene Jamot.III.1.3.Evolution mensuelle du nombre de malade dans les cliniques de NsimeyongIII.1.3.1. Cas des malades de moins de 5ansDans les centres de santé de Nsimeyong où nous avons pu obtenir les données sur les malades, l'évolution des cas de paludisme est différente selon le centre. Au Cabinet de soins de Nsimeyong, on observe une baisse en Avril, juin et août. Par ailleurs, cette évolution reste constante à la fondation Marie Wys et au New Life (figure 25). Source : enquête de terrain 2011 Figure25 : Evolution mensuelle du nombre de maladesdans les cliniques de NsimeyongLes cas de paludismeobservés dans les cliniques de Nsimeyong connaissent une augmentation pendant la grande saison sèche (Décembre à février et une baisse pendant la petite saison des pluies (de juin à Août) par contre elle est constante pendant la grande saison de pluie (Septembre à novembre). III.1.3.2.. Cas des malades adultesDans les centres de santé étudiés du quartier Nsimeyong, l'évolution du nombre de malades adulte est différente. Elle connait une hausse au mois de Janvier, mars, mai, juillet et septembre, et une baisse en avril, juin et août.L'évolution est constante de septembre à décembre (figure 26). Le cabinet de soins de Nsimeyong enregistre plus de malade que la fondation Marie-Wyss et New life. Source : Adapté du PNLP, 2011Figure 26 : Evolution mensuelle du nombre de cas de malade dans les cliniques NsimeyongNous constatons ainsi qu'il y a une fluctuation du nombre de malade pendant la grande saison pluvieuse (avril à août), une évolution constante des malades en petite saison pluvieuse (octobre à décembre) et une évolution régressive pendant la saison sèche (janvier à avril). Les résultats des enquêtes sur le terrain nous ont permis de montrer l'évolution du nombre de malades dans les cliniques des quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé. Ce pendant, sur 12 cliniques enquêtées, seulement 5 détiennent des données sur les cas de paludisme, les7 autres reçoivent les malades, mais n'ont pas les informations détailléessur les malades et ne constituent donc pas une source de données fiables. Ceci peut être dû à une mauvaise organisation du personnel et du système de gestion. De part les données sur les structures sanitaires privées, nous avons aussi analysé les données sur l'évolution des malades dans les structures sanitaires publiques. III.2. EVOLUTION DU NOMBRE DE MALADES DANS LES DIFFERENTES FORMATIONS SANITAIRES PUBLIQUES DE YAOUNDE IIIIII.2.1. Cas des malades de paludisme de moins de 5ansLe nombre de malades de moins de 5 ans connait (figure 30) Source : PLNLP, Yaoundé, 2012. Figure 27: Evolution moyenne mensuelledes malades de paludisme de 2007 à 2011Les malades de moins de 5 ans présentent une évolution en dent de scie. A partir du linéaire sur la figure, on observe que les plus forts taux des maldes sont enregistrés de mai à septembre tandis que les moyens sont observés au mois de mars et d'octobre. Les plus petit quant à eux sont observés de novembre à janvier. Pour cela, on peut conclure que les cas de malades sont plus obsérvés en saison pluvieuse tandis que la saison sèche est considérée comme une période de baisse, ce qui montre que la saisaon des pluies joues un grand role sur la vulnérabilité des enfants de moins de 5ans au paludisme. III.2.2. Cas des adultes maladesDans notre zone d'étude, on observe que les adultes sont moins vulnérables au paludisme par rapport aux enfants de moins de 5ans. (Figure31) car le nombre des malades observé chez les adultes est strictement inférieur à celui des enfants de moins de 5ans.
Source : PNLP, Yaoundé, 2012. Figure 28: Evolution moyenne mensuelle du nombre de malade adulte de 2007 à 2011Si le nombre des malades adultes sont en régression par rapport au nombre de malade des moins de 5ans, l'on constate ici que leur évolution est semblable à celle des enfants de moins de 5ans, car la saison pluvieuse est la période où on observe plus des cas alors que le niveau baisse en saison sèche. III.2.3. Cas des femmes enceintesL'évolution du nombre de malade chez les femmes enceintes est différente de celle des enfants de moins de 5ans et des adultes (figure 29).
Source : PNLP, Yaoundé, 2012. Figure 29: Evolution moyenne mensuelle du nombre des femmes enceintes maladesde 2007 à 2011Nous observons que les plus fortes proportions des malades se situent entre mai et septembre, la moyenne entre février et avril et la faible entre novembre et janvier. La variation du nombre de malade suit celle des saisons. Elle est forte en grande saison de pluie, moyenne en petite saison de pluie et faible en saison sèche. L'observation de l'évolution mensuelle du nombre de cas malade chez les enfants montre ceux-ci varient entre 139 et 600 avec un maximum de 553 en juillet. Chez les adultes, le nombre de malade varie entre 102 et 850 avec un maximum de 850 en juillet. Chez les femmes enceintes, le nombre de malade varie entre 100 et 1500 avec un maximum de 1479 en septembre. De par ces observations, l'on peut conclure le niveau de vulnérabilité avec le tableau suivant : Tableau 7 : Evaluation du niveau de vulnérabilité par couches sociales
Source : Adapté du PNLP, 2011L'analyse des données sur le nombre de malade dans notre zone d'étude montre que la couche la plus vulnérable reste les femmes enceintes. La figure 30 nous montre le récapitulatif de ces observations. Source : PNLP, Yaoundé, 2012. Figure 30: Evolution annuelle du nombre de malade toute catégories de 2007 à 2011Dans notre zone d'étude, les enfants de moins de 5ans sont classés parmi la couche de faible vulnérabilité à cause du fait que cette catégorie n'est pas très représentative ce sont des quartiers en majorité estudiantines. Les adultes constituent plus de 60% de la population totale.III.2.4. Cas des enfants de moins de 5ans et les adultes hospitalisés hors mis les femmes enceintesLe nombre de malade de moins de 5ans hospitalisé de 2007 à 2012 est en dessous de ceux des femmes enceintes hospitalisés (figure 30). Figure 30: Evolution anuelle des enfants de moins de 5 ans et des femmes enseintes hospitalisés en 2007 à 2011.Le nombre de cas desfemmes enceintes hospitalisésa connu une baisse entre 2009 et 2010 mais a connu une croissance exponentielle en 2011. Par conséquent, le nombre de maladesde moins de 5ans hospitalisés est resté constant. Ceci nous permet de montrer que les mesures d'urgences doivent être prises afin de réduire considérablement le nombre de cas de paludisme dans nos hôpitaux. III.2.5. Cas du CHU de YaoundéLe CHU de Yaoundé parmi les plus grand centre de santé de Yaoundé est situé à proximité du quartier Ngoa-Ekéllé. C'est probablement ici que la plupart des populations vont pour les soins, même celles de Nsimeyong. L'enquête sur le terrain nous a permis d'obtenir le nombre de cas de malade de paludisme au CHU en 2011. Cet hôpital étant un hôpital de référence, la plupart de malades y vont pour se soigner (tableau 8). Tableau 8: Cas de paludisme observés au CHU de Yaoundé, 2011.
Source : Adapté du PNLP, 2011Dans cet hôpital, le nombre des cas de paludisme évolue selon l'âge ; 81,78% sont compris entre 16 et 25ans, 6,84%, 26 à 35ans, 6,08% , 36 à 45ans, 4,16% et 1,14% sont des personnes comprises entre 56ans et plus. Le nombre de cas est aussi déterminé selon les saisons. En petite saison sèche, on dénombre 873 cas (14,02%), 1834 en petite saisons des pluies (29,44%), 1331 cas en grande saison sèche (21,37%) et 2191 cas en grande saison des pluies (35,17%). (figure 31) Source : Adapté du PNLP, 2011Figure31 : Occurrence des paludéens selon la saison au CHU de Yaoundé, 2011Le nombre de cas de paludisme évolue selon les saisons. Il est plus élévé en grande saisons des pluies (35,17%) puis en petite saisons des pluies (29,44%). La grande et la petite saison sèche par ailleurs comptent peu de cas. On voit donc que les populations sont plus vulnérables au paludisme pendant la saison des pluies que pendant la saison sèche. III.3. AUTRES FACTEURS DE VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGSi les facteurs comme la négligence, l'ignorance des modes de prévention, l'automédication, le milieu physique, les frais de prise en charge du paludisme permettent de déterminer le degré de vulnérabilité des populations au paludisme, on peut aussi déterminer cela par les effets de la variabilité climatique et l'accroissement de la population (figure 32). Négligence et ignorance des modes de prévention Développement du paludisme Automédication Formation des gîtes larvaires (moustiques) Frais de prise en charge élevé Variabilité climatique Resistance des parasites aux antipaludiques Développement de la végétation Dépôt des ordures dans les eaux stagnantes Insalubrité Source : Adapté par l'auteur Figure32: Facteurs de vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongD'après la figure 32, l'ignorance des modes de transmissions, l'automédication est pratiquée par les populations, les frais de prise en charge élevé du paludisme, la résistance des parasites aux antipaludiques tous associés à l'insalubrité participent au développement des gîtes larvaires qui produisent de plus en plus les agents vecteurs du paludisme. Le climat et l'accroissement du nombre de maladesIl devient de plus en plus évident que les changements et le réchauffement climatiques ont de graves conséquences sur la santé humaine à travers le monde. Depuis les contraintes liées à la chaleur jusqu'à l'insécurité alimentaire résultant de la sécheresse, en passant par le paludisme et l'instruction des enfants, l'éventail des problèmes sanitaires potentiels relevant aux changements climatiques s'avère considérable. La température, l'humidité et les précipitations sont les trois principaux facteurs qui influent sur la transmission du paludisme. Le projet Atlas du risque de la malaria en Afrique (ARMA) a démontré que le paludisme est sensible à la température. Les parasites responsables du paludisme cessent de se développer dans le moustique vecteur lorsque la température descend au-dessous de 16°C et les conditions optimales sont réunies quand la température moyenne se situe entre 20°C et 30°C, avec une humidité relative d'au moins 60%. Source : Adapté du PNLP et Données climatique station météorologique de Yaoundé-ville Figure 33 : Climat et évolution mensuelle du nombre de paludéensNous constatons que l'accroissement ou la réduction du nombre de malades du paludisme ne suit pas celui de la pluviométrie. Ce qui justifie le fait que la vulnérabilité des populations au paludisme n'est pas directement liée à la l'intensité des pluies. Evaluation des niveaux de vulnérabilité suivant les saisons Source : Enquête de terrain, 2011. Figure 33 : Evaluations des niveaux de vulnérabilité des populations au paludisme liée aux saisonsIII.4. LA PERCEPTION DES RISQUES SANITAIRESIII.4.1.La responsabilité des populationsPlus de 56,5% des ménages enquêtés ont admis qu'il est possible d'attraper une maladie dans un environnement pas toujours bien entretenu comme c'est le cas en ce qui concerne leur quartier (figure 34). Cela signifie que les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong ont dépassé le stade de la prise de conscience du risque. Elles sont bien conscientes de courir des risques. Ainsi, dans l'ensemble, les risques sanitaires sont perçus et font partie de leur quotidien. Source : enquête de terrain décembre 2011 Figure 34: Causes de la multiplication des agents vecteurs du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongDans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, les populations perçoivent les facteurs comme la présence des mares d'eau (10%), l'environnement insalubre (25% les herbes autour de l'habitat, 15% d'insalubrité dans les ménages, la promiscuité des ménages et des cités estudiantines, 10%, les boites de conserves et eaux souillées (50%) comme ceux qui augmentent la production des moustiques, agent vecteur du paludisme (Figure.24).Ainsi dans l'ensemble, nous pouvons dire que la prédominance desfacteurs environnementaux, et socioéconomiques est les facteurs amplificateurs du paludisme. Respectivement 81% et 94,4% des populations de Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong sont unanimes sur la présence du paludisme dans leur cadre de vie même si 19% de la population de Ngoa-Ekéllé déclarent ne pas connaitre de cas de paludisme (figure 35) Source : Enquête de terrain, 2011Figure 35 :Connaissance du paludisme parles populations de Ngoa Ekéllé et NsimeyongDans les quartiers Ngoa Ekéllé et Nsimeyong, les populations n'ignorent pas le paludisme. A Ngoa ékéllé, 81% des habitants sont unanimes sur la récurrence du paludisme dans les ménages contre seulement 19% qui avouent ne pas connaitre l'existence du paludisme dans leur milieu. A Nsimeyong, le niveau semble plus élevé qu'à Ngoa ékéllé. Ici, la quasi-totalité (94,4%) des habitants à un moment de l'année a connu des problèmes liés au paludisme. Les paramètres explicatifs de cette situation sont entre autres, la taille du ménage et la forte présence des tranches d'âge les plus vulnérables(0-20 ans). Ainsi le regroupement familial est plus accentué dans le quartier Nsimeyong qu'à Ngoa Ekéllé qui est beaucoup plus réservé aux étudiants. Les autres facteurs d'aggravation du risque liés au paludisme sont : le niveau de précarité de la population, le niveau de la nappe phréatique, les conditions d'hygiène et la salubrité. III.4.2. Le non respect des conditions sanitaires, la proximité du niveau de la nappe phréatique et la précarité des populationsIl ressort de nos enquêtes sur le terrain que 40% des cas de paludisme sont dus aux non respect des conditions d'hygiène, 27% seraient le résultat du niveau superficiel de la nappe phréatique et 21% sont relatif au niveau de revenu très faible chez les populations. Les autres facteurs sont de 12% et incluent la négligence des patients et l'éloignement des structures sanitaires et la faiblesse des stratégies d'information et de la faiblesse des stratégies d'information et de la sensibilisation communautaire (figure 36) Source : Enquête de terrain, 2011. Figure 36 : Facteurs d'aggravation des risques liés au paludismeDans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, les conditions d'hygiènes et de salubrité constituent un problème majeur pour la multiplication des germes du paludisme, le niveau de la nappe phréatique quant à lui participe à un niveau peu élevé. Ces deux facteurs cheminent ensemble car la proximité de la nappe phréatique qui permet un écoulement des eaux toute l'année dans les bas-fonds (Bonamoussadi et Carrefour Olympic) développe les marres d'eau de part et d'autre pendant qu'à certains endroit les populations profitent pour faire de ces zones un dépotoir d'ordures ménagères. III.4.2.1. Période d'action du moustique agents vecteurs du paludismeD'après les enquêtes sur le terrain, la période d'action des moustiques chez les habitants des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong dépend de la période de la journée (figure 37). Ainsi, 10% disent que la période des piqures de moustiques se passent les matins, pendant que 18% pensent que ça se passe le à midi et 72% pensent que c'est la nuit. Source : Enquête de terrain, 2011Figure 38: Période d'action des moustiques dans les quartiers (Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong)En effet, les piqures de moustiques sont plus fréquentes les nuits pendant qu'en journée et les matins, les piqures sont faibles. Ce qui permet de dire que la nuit la nuit est une période à laquelle les populations sont vulnérable aux piqures des moustiques. Néanmoins, tout dépend de l'environnement de chaque individu car, dans les zones où les mares d'eaux et les russeaux entourent les maisons, les moustiques restent actifs tant en journée que dans la nuit. III.4.2.2. Insuffisance des structures sanitaires dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongLes enquêtes au près des ménages des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong montrent qu'il y a une carence de structure sanitaire. Par ailleurs, celles existantes sont limités et font généralement que les premiers soins qui permettent seulement d'atténuer la maladie et non de la traiter soigneusement. Ainsi les réponses des populations nous montrent une nette insuffisance des structures sanitaires (figure 39), ce qui renforce de plus en plus la vulnérabilité des populations au paludisme. Source : Enquête de terrain, 2011Figure39 : Avis des populations sur la disponibilité d'un centre de santéDe cette figure, certains citent comme facteurs qui renforcent la vulnérabilité au paludisme dans leurs quartiers l'insuffisante et l'obsolescence des structures sanitaires (13% à Ngoa-Ekéllé contre 77,8% à Nsimeyong) et son insuffisance (78,25 à Ngoa-Ekéllé % contre 22,2% à Nsimeyong). La figure 43 explique le dégrée de vulnérabilité des populations des quartiers étudiés au paludisme. On constate que les populations du quartier Nsimeyong sont plus vulnérables que celles du quartier Ngoa-Ekéllé. Sur la question d'identification des responsabilités, 60% des ménages ont rejeté la faute aux pouvoirs publics (mairie) ou sur leurs voisins immédiats. Ils sont en réalité 20% qui ont admis avoir une part de responsabilité dans la dégradation de leur cadre de vie, produit des différents risques qui pèsent sur leur santé. La prise de conscience des risques ne s'accompagne pas toujours de la reconnaissance d'une part de responsabilité des concernés. Malgré ce seuil de prise de responsabilité sur « l'autre », il n'en demeure pas moins que les risques en question sont acceptés. III.5. RELATION ENVIRONNEMENT- PALUDISMEDe nombreuses études environnementales et médicales montrent qu'il existe une corrélation directe entre le paludisme et l'environnement. Dans la commune de Yaoundé III, cette corrélation est perceptible à travers le milieu physique et humain. Ces deux milieux sont en relation d'une manière permanente. L'homme peut dégrader, détériorer ou modifier le paysage physique de la ville. Ces changements peuvent être liés à la culture, aux conditions économiques ou à la volonté politique. Nous allons analyser ici le rôle des facteurs environnementaux sur l'incidence du paludisme, définir le rôle joué par les acteurs socio-urbains pour réduire et combattre l'incidence du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. III.5.1. Environnement urbain des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et relation avec le paludismeL'interaction entre de nombreux acteurs dans le paysage urbain des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong est à l'origine d'une multitude de relations entre l'environnement et l'évolution du paludisme. Ces relations sont perceptibles non seulement à travers la présence des cours d'eau, l'insalubrité ambiante, la présence et la nature de la végétation mais surtout à une forte occupation des bas-fonds. Dans la mise en évidence de ces relations, nous allons nous appuyer ici sur une analyse exploratoire issue des données et des informations collectées sur le terrain. III.5.2. Insuffisance des outils d'assainissement mise en place pour améliorer la qualité l'environnementL'étude associative paludisme/insalubrité nous permet de voir si le facteur hygiène participe positivement à entretenir un terrain favorable au développement du paludisme. Pour cela, nous allons vérifier s'il existe une corrélation entre paludisme et insalubrité. Soit le tableau 9 associant les populations, les cas de paludisme annuel ainsi que le nombre de bacs à ordure de ces quartiers. Tableau 9 : Relation population/paludisme/bacs à ordure
Source : enquête de terrain On constate que le nombre de bacs à ordure (28) est très faible par rapport aux populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Toutefois, les bacs à ordures ne sont pas proche des habitations à cause parfois des accès difficiles dans certains quartiers où il n'existe que les pistes et dont le passage des véhicules de ramassage est parfois impossible. Ce qui amène les populations à côtoyer les ordures qu'elles déversent la plupart temps dans les rivières, bouchant ainsi les voies de circulation de l'eau, formant ainsi des Gîtes de moustiques. ConclusionParmi les facteurs analysés susceptibles d'influer sur les problèmes de santé ressentis et l'ampleur de la prévalence du paludisme, les variables environnementales semblent prédominer largement sur les autres déterminants. Dès lors, les problèmes liés à des conditions d'habitat hygiéniques, à l'accès à l'eau potable, à l'évacuation des eaux usées et à la collecte des ordures ménagères expliquent en grande partie les risques sanitaires inégalement encourus par les populations des quartiers étudiés. Dès lors, les conditions sanitaires des habitants se dégradent dans ces milieux constamment soumis à la pollution environnementale. Les problèmes de santé découlant de la difficulté de maîtrise des facteurs environnementaux signifient que les habitants des quartiers étudiés vivent dans des conditions d'hygiène précaires. Ainsi, la pollution de l'environnement dans ces espaces urbains n'offre donc pas de conditions de vie saines et décentes propices au bien-être et à la santé de ces habitants. Toutefois, dans le contexte de dégradation environnementale, il faut souligner que la pauvreté a concouru à l'exacerbation de la crise sanitaire dans ces quartiers. Aussi, le complexe habitat-environnement-conditions de vie (précarité, promiscuité, pollution, revenus bas, alimentation insuffisante, accès aux soins défectueux, etc.) montre à travers les conditions sociales vécues par les ménages que la pauvreté exerce une influence non négligeables sur le taux de prévalence du paludisme. Une telle influence demeure même perceptible à travers le fait que les ménages pauvres habitant les bas-fonds sont plus exposés aux risques de paludisme à cause de la proximité des rivières où se développent les agents vecteurs du paludisme. CHAPITRE IV : ANALYSE ET EVALUATION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME, ET STRATEGIES DE REDUCTION DU TAUX DE PREVALENCE DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG INTRODUCTIONIntroductionLes travaux ayant été fait sur le paludisme accordent la primauté à l'aléa, ce qui semble aujourd'hui montrer ses limites. L'objectif dans ce chapitre est d'analyser et d'évaluer le niveau de vulnérabilité des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong afin de présenter les stratégies endogènes et exogènes susceptibles de réduire la vulnérabilité des populations au paludisme. Nous nous sommes posé la question de savoir comment peut-on analyser et évaluer la vulnérabilité dans notre zone d'étude afin de développer et proposer les stratégies endogènes et exogènes mises en place pour réduire la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et nous avons trouvé mieux que la vulnérabilité doit être analysée et évaluée et des stratégies endogènes et exogènes sont mises en place pour la vulnérabilité. Un travail d'analyse de la vulnérabilité des populations au paludisme est donc nécessaire dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, Ce qui permettra de répondre aux objectifs scientifiques et opérationnels. Le présent chapitre a pour principal objectif d'analyser et évaluer la vulnérabilité au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong tout en montrant les stratégies mise en place pour palier à cette pandémie. Des recommandations et suggestions seront aussi fait à qui de droit afin qu'une solution adéquate soit prise en compte pour palier à la vulnérabilité des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong au paludisme. IV.1. ANALYSE DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME SELON L'AGE ET LES CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUESL'évaluation du niveau de vulnérabilité des populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong au paludisme répond à une préoccupation de la communauté internationale et nationale de quantifier les impacts des facteurs de vulnérabilité chez les populations. Ceci dans le but d'avoir une vue plus objective des conditions de vie et de l'environnement de vie de ces derniers, mais aussi et surtout de pouvoir appliquer des politiques de lutte qui soient efficaces et efficientes. IV.1.1. Analyse la vulnérabilité des populations au paludisme selon le nombre de maladesIV.1.1.1.Les indicateurs de mesure de la vulnérabilitéSuite à l'existence d'une situation de vulnérabilité des populations dans une région donnée, il est nécessaire d'évaluer leur degré de vulnérabilité. Il convient de rappeler que la vulnérabilité est aussi multidimensionnelle, et qu'en plus des dimensions relatives à la santé, l'éducation et l'environnement, on tient aussi compte de la dimension psychologique qui est indispensable à la compréhension de la vulnérabilité des populations. IV.1.1.2. Indicateurs de mesure du groupeIl s'agit d'indicateurs permettant d'appréhender la vulnérabilité d'un groupe de population. Dans le cadre du programme d'appui de la Banque Mondiale à la lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne, les indicateurs suivants ont été proposés par tranche d'âge et par sexe (tableau 10). Tableau 10: Indicateurs de vulnérabilité par groupe d'âge et par sexe
Source : Banque Mondiale, 2004 De cette approche, il ressort que les populations ayant une forte vulnérabilité au paludisme sont les femmes enceintes, celles ayant une vulnérabilité moyenne sont les enfants de moins de 5ans et celles ayant une faible vulnérabilité sont les adultes. (Figure 40 et 41) Source : PNLP, 2011. Figure 40: Evolution mensuelle du nombre de maladesdans les structures sanitaires privées selon les catégoriesSource : PNLP, 2011. Figure 41 : Proportion annuelle du nombre de cas de paludisme selon les catégoriesD'après nos enquêtes sur le terrain, on constate que les couches les plus vulnérables sont celles ayant des revenus bas, vivant dans les familles comptant entre 3 et 6 personnes et donc les habitations sont dans un environnement insalubre lié à la proximité des marécages ou des eaux de ruissellement des ménages L'utilisation de cette approche permet d'avoir une vue 1lus précise de la vulnérabilité individuelle. De part cette approche, nous avons pu établir d'après les enquêtes les groupes vulnérable dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong (tableau 10). Tableau 11: Répartition des populations par niveau de vulnérabilité
Source : Enquête de terrain, 2011. IV.1.2. Analyse de la vulnérabilité des populations au paludisme liée aux conditions socio-économiquesLes méthodes de mesure de la vulnérabilité des populations au paludisme varient d'un pays à un autre. Pour certains, la vulnérabilité des populations au paludisme est tout simplement liée aux difficultés financières que connaissent certains ménages du fait de la pauvreté. Ils s'appuient sur le fait que le paludisme est principalement localisé en zone tropicale. Ces régions sont considérées par la Banque Mondiale comme étant les plus touchées du monde. Il apparaît clairement que la pauvreté et la vulnérabilité sont deux concepts étroitement liés. IV.2. EVALUATION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISMEL'analyse et l'évaluation de la vulnérabilité des populations au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong se fondent sur deux approches : une approche basée sur la cartographie de la vulnérabilité et une approche basée sur un outil opérationnel nommé « grille de la vulnérabilité ». IV.2.1. Cartographie de la vulnérabilitéCette approche tire ses fondements de la méthode de la vulnérabilité territoriale développée par R. D'Ercole et P. Metzger. Elle s'appuie sur la notion d' « enjeu majeur » compris ici comme un élément clé qui participe au fonctionnement, au développement et à la gestion d'un territoire. La méthode se fonde sur deux grandes étapes : l'identification des enjeux majeurs, l'analyse de la vulnérabilité et l'analyse de l'exposition au risque de paludisme. L'accent porté sur les enjeux majeurs ne signifie pas pour autant le développement d'un nouveau cadre théorique. Tout au contraire l'approche s'appuie fondamentalement sur le paradigme fondateur des risques tel que précisé par des auteurs (R. D'Ercole, 2009) : l'exposition d'un espace à un ou plusieurs aléas. Les enjeux retenus sont explicité dans le tableau suivant : Tableau 12: Catégories, enjeux et variables retenus pour l'analyse de la vulnérabilité
L'analyse de la vulnérabilité est une opération délicate. Elle renvoie à « l'ensemble des faiblesses ou défaillances susceptibles de dégrader ou d'interrompre son fonctionnement, voire de le détruire... » (R. D'Ercole et al, 2009). Chaque facteur, du fait de sa singularité, doit donc faire l'objet d'une analyse spécifique. Une carte de la vulnérabilité spatiale du risque de paludisme a été produite sur la base de cette analyse. Cette carte ressort la répartition spatiale des zones à risque de paludisme dans les bas-fonds et se fonde sur le principe selon lequel les espaces vulnérables au paludisme correspondent aux espaces où prédominent les facteurs accroissant la multiplication des vecteurs du paludisme. La cartographie de la vulnérabilitéLes deux facteurs prédominants: l'habitat et l'environnement, sont répartis dans les bas-fonds de façon discontinue. En ce qui concerne l'habitat, il est très dense dans les bas-fonds de Ngoa-Ekéllé. Ce qui traduit une très forte concentration de la population. Les zones vulnérables ici sont constituées des zones à habitats proches de la zone marécageuse et les zones ayant une très forte densité de la population et les zones périphériques au bas-fond (figures 42). Source : Adapté de l'image Quick bird de Yaoundé, 2011 Figure 42: Localisation des principales zones de vulnérabilité des populations au paludisme dans les bas-fonds du quartier Ngoa-EkélléLa représentation cartographique des principales zones de vulnérabilité au paludisme permet de distinguer globalement selon l'approche classificatoire, trois grandes zones de vulnérabilité des populations : les zones de vulnérabilité forte liée à la proximité des habitats aux zones marécageuses et les zones de vulnérabilité moyenne liées à la forte densité de l'habitat et celles faibles situées à la périphérique de la zone d'étude. Cet exemple a été suivi au quartier Nsimeyong. (figure43) Source : Adapté de l'image Quick bird de Yaoundé, 2011 Figure 43: Localisation des principales zones de vulnérabilité des populations au paludisme dans les bas-fonds du quartier NsimeyongPar ailleurs, au quartier Nsimeyong la densité de l'habitat ne constitue pas un enjeu majeur de la vulnérabilité. Par contre elle est plus liée ici à la proximité des habitations aux zones marécageuses A l'échelle des quartiers étudiés, les zones de forte vulnérabilité des populations au paludisme apparaissent plus importantes et concernent environ 70% des bas-fonds. Les zones de vulnérabilité moyenne se localisent principalement dans les zones à habitats denses. Dans la dimension longitudinale, les zones de forte vulnérabilité se concentrent dans les bas-fonds proches des rivières et des zones inondables. Ce sont en majorité le cas de Bonamoussadi pour Ngoa-Ekéllé et le lieudit Shell Nsimeyong et Carrefour Olympic (pont Efoulan) pour le quartier Nsimeyong. Les niveaux de vulnérabilité des deux quartiers ont été regroupés sur la figure 46. Pour le quartier Ngoa-Ekéllé, la zone étudiée concerne la zone de Baonamoussadi au Sud-ouest de Ngoa-Ekéllé et au quartier Nsimeyong c'est la zone ducarrefour olympic (Efoulan lac) et celle en contre bas de la shell Nsimeyong. Source : Adapté de l'image Quick bird de Yaoundé, 2011 Figure 44: Zones vulnérables dans les bas-fonds des quartiersNgoa-Ekéllé et NsimeyongAinsi, nous avons la repartitions des zones vulnérable des quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé. Sur la figure48 nous observons que les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé sont plus exposées au paludisme que les populations des quartiers Nsimeyong de part l'organisation spatiale de l'habitat dans les deux quartiers et occupation des bas-fonds. IV.2.2. La grille de la vulnérabilitéDans le cadre du PNEC, une recherche transdisciplinaire, associant géographes, économistes et sociologues a permis la mise au point d'un outil finalisé, « La grille de vulnérabilité (PNEC) » qui a pour but de contribuer à répondre à la demande sociale en matière de gestion des risques. Cet outil a fait l'objet des travaux de quelques auteurs (Bruno Barroca et al, 2004). Notre travail s'inspire de ces travaux et se propose de tester cet outil sur bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. La « grille de vulnérabilité » se présente sous la forme de 5 grilles d'évaluation qui traitent de la vulnérabilité dans cinq dimensions (voir tableau 13) : il s'agit de la vulnérabilité liée à l'aléa (grille 1), la vulnérabilité de la population (2), la vulnérabilité du bâti (3), la vulnérabilité liée à l'environnement (4) et la vulnérabilité liée à l'environnement socio-économique (5). En se basant sur ces grilles d'évaluation, il est question de créer des indices de vulnérabilité à partir de différents descripteurs. Il est convenu de créer plusieurs grilles selon les thèmes retenus mais toutes obéissent à une architecture et à une logique commune. Cette architecture commune permet de comparer les indices synthétiques de chaque grille et ainsi de déceler les vulnérabilités les plus importantes sur une zone homogène et sur lesquelles il convient d'agir de façon prioritaire. Les grilles d'évaluation se présentent sous la forme de quatre niveaux d'analyse à renseigner en plusieurs étapes: les critères de vulnérabilités, les sources, l'évaluation et les indices. Tableau 13: Grille d'évaluation des vulnérabilités (d'après LEFORT E., 2004, modifié)
La construction de l'outil (grilles d'évaluation, indices, seuils, notices) a été effectuée ici mais surtout adaptée aux réalités des sites d'études, des objectifs et des possibilités logistiques de la présente recherche. Son exploitation a été réalisée directement par des acteurs locaux (populations riveraines, responsables associatifs et acteurs municipaux) qui ont fourni les informations utiles au remplissage des grilles d'évaluation. Dans une première phase, il est nécessaire de réaliser une sorte d'évaluation territoriale du risque (Barroca B. et al, 2004). Cette étape doit conduire à une connaissance fine du territoire étudié, de ses enjeux, de son contexte géo-historique, de ses spécificités sociales, culturelles et politiques, etc. L'objectif étant de s'imprégner du territoire cible et d'y ébaucher « une première liste de facteurs de vulnérabilités spécifiques au territoire ». Cette liste doit nécessairement être complétée, approfondie et épurée par la suite : c'est l'objet de la seconde phase. L'évaluation des critères de vulnérabilités se fait dans la colonne Evaluation de vulnérabilité. En fonction de la situation locale, à chaque critère « fils » doit être attribué une note de 0 à 3 : 0 = pas vulnérable = résistant 1 = faiblement vulnérable 2 = moyennement vulnérable 3 = fortement vulnérable L'application de la grille dans la zone bas-fond de Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong permet d'obtenir les résultats suivants : la vulnérabilité des populations au paludisme s'avère respectivement plus importante pour les actions humaines, l'environnement et l'aléa. La vulnérabilité des populations liées au type du bâti enregistrent des valeurs de vulnérabilité faible. Les approches utilisées dans le présent travail permettent d'avoir une vision à la fois globale et spécifique de la nature de la vulnérabilité des populations au paludisme dans les deux quartiers. Les résultats obtenus pour chaque approche permettent de dire qu'il existe un lien fort existant entre les actions humaines, l'environnement et la vulnérabilité des populations et le paludisme. Ils révèlent également que la vulnérabilité est liée aux éléments physiques et sociaux spécifiquement urbains d'où la singularité même du « risque urbain ». Ces approches s'inscrivent dans une logique complémentaire. La première, la cartographie de la vulnérabilité des enjeux majeurs, permet une visualisation aisée et une détermination rapide des zones les plus sensibles. La seconde, la grille de vulnérabilité, se positionne plus explicitement dans le champ du décideur en proposant des orientations pour les choix relatifs aux actions à mener sur des axes prioritaires. En outre, la confrontation des points de vue d'acteurs majeurs du territoire « à risque », à travers la construction de l'outil, s'avère enrichissant. Du point de vue méthodologique, ces méthodes gagneraient à être perfectionnées. La cartographie de la vulnérabilité des enjeux devrait être améliorée en y introduisant une meilleure analyse de la vulnérabilité des enjeux majeurs allant au delà de leur seule exposition à l'aléa. L'utilisation de la grille pour sa part, devrait faire l'objet d'une meilleure analyse des critères de vulnérabilités qui reposerait sur un recensement plus exhaustif de ceux-ci. Elle devrait être également orientée vers d'autres acteurs stratégiques notamment les techniciens, les acteurs municipaux, les élus locaux ou territoriaux. IV.3. STRATEGIE DE REDUCTION DU TAUX DE PREVALENCE DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGLes chercheurs en sciences sociales s'attachent à répondre à une question cruciale dans la lutte contre le paludisme : comment améliorer l'accès aux traitements et l'acceptation des mesures de prévention ? Pour cela, ils étudient les facteurs économiques, sociaux et culturels qui accentuent la vulnérabilité des populations à la maladie, comme par exemple les difficultés d'accès aux systèmes de soins, les pratiques thérapeutiques dans un contexte de pauvreté ou encore les représentations de la maladie. La prise en compte de ces différents facteurs dans l'élaboration des politiques sanitaires est un gage de leur efficacité. IV.3.1. La réduction conjointe de l'aléa de la vulnérabilitéLe risque étant une combinaison d'aléa et de vulnérabilité, les politiques de réduction du risque peuvent être axées sur ces deux volets. En réalité, pour réduire l'aléa et la vulnérabilité des populations au paludisme, il faut améliorer l'ensemble de la société par des pratiques de progrès et d'équité. Réduire l'aléa revient à s'attaquer à des cibles précises, alors que réduire la vulnérabilité concerne un large éventail de cible et aborde plusieurs domaines. L'approche utilisée ici pour évaluer la vulnérabilité est une approche qualitative qui prend en compte les facteurs de la vulnérabilité d'une population. Ces facteurs nous l'avons dit, induisant les types de réponses sociales face aux risques subis ou avenir. Toute politique de planification urbaine devrait donc impliquer une réduction de la vulnérabilité par une stratégie d'atténuation des risques et d'amélioration des réponses individuelles et collectives. Cette logique implique ainsi la mise en oeuvre d'une réduction de la vulnérabilité et l'aléa à la fois prévisionnelle et opérationnelle (Thouret et D'Ercole, 1996) IV.3.2. La maîtrise des indicateurs de pré alerte pour une meilleure planification des méthodes de lutte contre le paludismeFigure 45 : Indicateurs de pré-alerte dans le cycle de planification de la lutte antipaludiqueIV.3.2 La réduction prévisionnelleNous avons déjà évalué les éléments exposés et les facteurs qui rentrent en ligne de compte. Car c'est par ces deux volets que commence la réduction prévisionnelle. Il s'agit de préparer les populations aux actions préventives et surtout conduire des campagnes de sensibilisation et d'éducation portant sur les méthodes de prévention des risques d'origine sanitaire. Ces actions préventives menées doivent concerner les domaines de l'information et de la formation. La réduction prévisionnelle de la vulnérabilité requiert un plan de gestion intégrale qui va coordonner les actions des associations exerçant dans l'espace. Ce plan de gestion doit coordonner en outre les actions des acteurs (MINV1LLE, CUY, CUAY et populations locales). 11 s'agit en réalité de: - Organiser la réduction de cette vulnérabilité par des adaptations techniques ou organisationnelles. Ici, les habitants sont concernés, les opérateurs de réseaux (route, électricité, eau, assainissement). - Empêcher par des mesures dissuasives les populations de s'installer dans les bas-fonds marécageux où les conditions d'accueil sont défavorables (sol hydromorphes, la présence des moustiques, débordement des eaux du lit majeur, encombrement des lits des ruisseaux par les ordures, souillures des eaux par les déchets liquides. - Assurer le ramassage régulier des déchets ménagers ; IV.4. PRISE EN CHARGE DES MALADES DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGIV. 4.1. Prévention et prise en charge du paludisme- Le traitement préventif : des études récentes en République Unie de Tanzanie ont démontré que le traitement systémique des nourrissons par le Sulphadoxine-pyriméthamine (SP) aux âges de 2, 3 et 9 mois, lors de la vaccination, réduisait de 60% les épisodes de paludisme clinique et de 50% les épisodes d'anémie pernicieuse (Schellenber. G.D et al, 2001). - Le traitement à base de médicaments antipaludiques combinés : Les essais de terrain menés dans plusieurs pays africains ont montré que l'administration combinée de médicaments comme la SP, auxquels le parasite devient de plus en plus résistant, avec l'artésunate, un dérivé de la plante chinoise Artésimia annuaaméliorait sensiblement les taux de réussite du traitement antipaludique. Malgré les efforts de l'OMS dans les négociations avec les grands laboratoires pharmaceutiques, une des grandes difficultés des pays africains consistera à trouver les ressources suffisantes pour financer les traitements combinés dont les coûts sont beaucoup plus élevés. IV. 4.1.1. L'utilisation des moustiquaires imprégnéesAu Cameroun, les Moustiquaires imprégnées d'insecticides sont entrées dans les habitudes familiales depuis la fin des années 1990. Grâce aux différentes subventions octroyées par le gouvernement et les bailleurs de fonds, les prix sont passés de 7000 fcfa la pièce à 3500 FCFA sur tout le territoire national avec un coût de 500 FCFA pour les ré imprégnations. Avec la campagne de lutte contre le paludisme de 2011, la distribution a été gratuite sur toute l'étendue du territoire national. Car les autorités avaient trouvé nécessaire que l'utilisation de cette dernière pourrait contribuer à réduire considérablement le nombre de piqure des moustiques, ce qui réduirait le nombre de malade. Ainsi, comme le montre la figure suivante, (figure46) la majorité de la population de Ngoa-Ekéllé (91,3%) a bénéficié d'une MILDA pris gratuits contre seulement 77,8% pour le quartier Nsimeyong. Source : Enquête de terrain, 2011Figure 46: Taux d'adoption de la MILDA dans les quartiers témoinsLa figure 50 nous présente le taux de possession de la MILDA dans les quartiers étudiés comme l'un des moyens pour faire face à recrudescence de la maladie. Le fort taux d'adoption ou de possession du MILDA dans notre zone d'étude est le résultat probable de la gratuité de ce dernier dans le cadre du programme KOPALU initié par le gouvernement camerounais en 2011 sur l'ensemble du territoire national. Planche 8 : Utilisation de la moustiquaire imprégnéeLes moustiquaires imprégnées sont efficaces si elles sont placées correctement comme sur les photos ci-contre Source : Adapté du PNLP, 2010. IV. 4.1.2. La mise à la disposition des médicaments antipaludiquesLa chloroquine et la quinine furent les médicaments utilisés dans la lutte contre le paludisme au Cameroun. Du fait de la résistance observée dans plusieurs régions du pays, il a été conseillé l'utilisation de L'Artemisimin - Base combinaison Thérapy (ACT). En 2004, l'Etat camerounais adopte le traitement par l'amodiaquine puis par la combinaison artésunate amodiaquine. C'est en mai 2006 qu'il ajoute le traitement par l'artémétherluméfantine et instruit le retrait des monothérapies sur le marché camerounais. Les deux combinaisons recommandées sont donc : l'artesunate - amodiaquine (AS.AQ) et l'artéméther- luméfantine (AL). Pour le traitement, l'aspirine et le paracétamol ont été depuis fort longtemps recommandé pour baisser la fièvre.Ils étaient subventionnés à hauteur de 50% par l'Etat camerounais de telle sorte qu'avec la somme de 600 FCFA, le paludisme se soignait efficacement au niveau des populations, mais aujourd'hui, elle est interdite. Les moyens de prévention pour le cas des femmes enceintes consistaient à recommander à ces dernières la SP (sulfadoxine- pyriméthane). Elle permet à ces femmes de se protéger ainsi que leur bébé : c'est le TPI (traitement préventif intermittent). Au Cameroun, il est conseillé par le personnel de santé dès le quatrième mois de la grossesse ou dès les premiers mouvements de l'enfant dans le ventre de sa mère. Au niveau de la recherche, des efforts restent à faire et la piste de la médecine traditionnelle est envisageable dans le sens de la modernisation. La société civile n'est pas impliquée directement au niveau des médicaments antipaludéens à partir du moment où l'Etat reste le seul à homologuer et à encadrer les médicaments essentiels et les autres. Ainsi, de nos jours de nombreux médicaments antipaludiques sont révolus, plus le temps évolue, plus les moustiques développent des résistances majeures. C'est pour cela que la quinine et le paracétamol sont retirés du marché de nos jours. IV. 4.1.3. L'automédicationLe recours à l'automédication en tant que premier soin est très courant dès l'apparition des premiers signes et symptômes de la maladie. Dans certains cas, cette pratique est destinée à soulager le malade avant la quête de soins plus appropriés ; dans d'autres, elle est indiquée contre les affections passagères. L'automédication est définit comme étant l'«utilisation et l'administration des médicaments modernes et/ou traditionnels sans prescription par un thérapeute » (Akoto, 2002.). Les raisons qui justifient le recours à ce système sont diverses. On citera entre autres, la nature et le degré de gravité de la maladie, l'inaccessibilité géographique et/ou financière des autres systèmes de santé. De la même manière, Bicham (1985, cité par Fournier et Haddad, 1995) parle de médecine personnelle « domestique » pour montrer la pluralité des comportements d'auto traitement à base de produits traditionnesl ou moderne. Cependant, ce type de traitement présente des risques dans la mesure où plusieurs malades l'achètent auprès de marchands qui ne respectent pas toujours les conditions d'entretien de ce produit. De plus, plusieurs produits contrefaits et même ceux qui ne sont plus homologués sont vendus aux populations et les posologies requises ne sont pas respectées. Ainsi, dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, l'automédication est le résultat des différences sociales qui existe entre les populations, car, ici, on dénombre quatre pharmacies donc deux par quartier, ce qui est très insuffisant pour leur ravitaillement. Le problème reste l'accès dans les hôpitaux de référence, c'est pour cela que les populations pour ne pas s'acquitter des frais de consultations décident de faire de leur mieux pour palier à leur état. IV.5. REPONSES SOCIALES ET MODES DE COMPORTEMENT FACE AUX RISQUES DE PALUDISMENous avons mentionné plus haut que les réponses sociales et les modes de comportement renvoient ici aux différentes actions entreprises par les populations en vue de réduire les risques présents dans leur environnement. Ces réponses reflètent le rôle des facteurs et de la perception évoquée ci-dessus. Elles sont individuelles et collectives, elles sont contrastées et varient dans le temps et dans l'espace. IV.5.1. Des réponses individuelles parfois contrastéesDans des zones où les pentes sont accentuées, les ménages envisagent plusieurs stratégies de lutte antiérosive pour préserver leur cadre de vie. C'est le cas de l'empilement de vieux pneus le long des talus à protéger. C'est de cette façon que la terre emportée habituellement par les eaux qui ruissellent est piégée. C'est en outre l'utilisation des plantes comme le manguier, la citronnelle, ou encore le gazon pour limiter l'arrachement des pans de terres autour des habitations. Par ailleurs, certains habitants construisent des ouvrages de stabilisations bétonnées (mur de soutènement). Toutes ces solutions individuelles contrastent parfois entre elles. Les solutions érosives sur les versants contribuent à l'augmentation et à la violence de la quantité d'eau qui est reçue par les bas-fonds. La conséquence est que les occupants des bas-fonds sont indisposés par les eaux canalisées par les occupants des versants. Nous avons été témoins de certains cas où, l'occupant du bas-fond creuse le flanc de la colline pour remblayer et élever le niveau du sol marécageux. Ignorant qu'il est ainsi entrain de déstabiliser le sol au niveau du flanc de colline, et qu'il augmente sans le savoir, la quantité de débris qui à la prochaine pluie arrivera dans le bas-fond. Plus il y a des débris, plus le lit du cours d'eau est encombré et plus les débordements sont spectaculaires. Ces débordements des eaux contribuent à l'immersion des cultures et du délabrement des habitations. Sans compter que leur stagnation constitue des gîtes pour le développement des moustiques, agents vecteurs de maladies. IV.5.2. Des réponses collectives relativement durablesLes solutions collectives concernent surtout les nettoyages des rigoles, leur stabilisation par rapport à l'érosion. Elles concernent aussi la création des rigoles à certains endroits pour favoriser la canalisation des eaux de ruissellement. En outre, ces solutions collectives se résument par le défrichage de certains secteurs pour permettre l'aération du quartier. Des remblais existent aussi, ceci pour empêcher la stagnation des eaux à des endroits où les pentes sont presque nulles et où il existe des nids de poules sur les routes secondaires et les différentes ruelles qui desservent l'intérieur du quartier. Bien plus, il est même aussi arrivé que ces solutions concernent l'utilisation des insecticides (oro, spirales anti moustique,...). Pour cela, les populations de Ngoa ékélé et de Nsimeyong se sont regroupées en deux grandes associations, avec des antennes dans chaque Bloc. Avec les moyens qu'elles possèdent, elles poursuivent les objectifs fixés lors de leurs créations à savoir, assainir le cadre de vie des habitants. C'est le cas de l'Association des Solidaires de Bonamoussadi dans les bas-fonds du Sud-Est de Ngoa-Ekéllé. (Planche 4) Planche 4 : Population et amélioration de leur milieu de vieA B Cliché : Ndjounguep, 2010. Photo 1 et 2 : Assainissement de l'environnement par l'association des Solidaires du bloc sud-est du Sud-est de Ngoa-Ekelle par l'association Groupe Solidaire de BonamoussadiA =des volontaires se regroupent chaque semaine pour déboucher les canaux et curer afin de réduire les gites de moustiques B = les étudiantes sont des acteurs importants dans la lutte contre le paludisme dans le quartier Ngoa Ekelle. Il faut cependant dire que leurs efforts sont souvent limités par certains facteurs tels que : la faible participation des habitants, les moyens matériels dont disposent les associations qui sont rudimentaires comparés parfois aux tâches à réaliser, la mauvaise fois des habitants eux-mêmes qui sont les premiers à déposer les ordures ménagères dans des endroits interdits, ou à déverser leurs eaux usées sur des terrains vagues ou en pleine rues. A ces facteurs limitant les actions collectives, viennent s'ajouter les périodes de latence dans les activités de ces associations. Des ménages interrogés ont estimé que les actions de ces associations n'étaient pas permanentes, qu'ils arrivent des périodes où ces associations n'entreprennent aucune action pendant plus de huit mois. Ce qui vient parfois les sortir de leur dormance c'est un dépôt d'ordures qui ne cesse de grandir et obstruer finalement la voie en indisposant les habitants par des odeurs nauséabondes, ou une rigole qui encombré par des déchets qui amène l'eau à passer sur la voie publique. Le constat fait après nos enquêtes montre que ces solutions sont relativement fiables et durables. Il faut à chaque fois revenir à la charge et reinitier les techniques mises en place par les dites associations. Voilà pourquoi une action permanente serait encore plus efficace et pérenne d'après les avis recueillis auprès des membres de ces associations, le matériel utilisé dans les travaux collectifs reste rudimentaire (pelles, houes, machettes, brouettes...) Ils ont donc besoin et nous sommes de cet avis, d'un appui des pouvoirs publics (CUY, CUAY III). IV.6-LES POPULATIONS ET LA PARTICIPATION A L'AMENAGEMENT DE LEUR CADRE DE VIELa problématique de l'aménagement des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong se pose avec acuité et nécessite que les populations participent à toute initiative d'aménagement. Parmi les ménages enquêtes, 67% se sont prononcés en faveur d'une initiative combinée (pouvoirs publics et habitants du quartier). Ceci montre que non seulement les populations reconnaissent leurs limites dans l'aménagement de leur cadre de vie, mais aussi n'attendent pas que tout leur soit apporté, contrairement à l'idée toujours reçue selon laquelle la population croit que l'aménagement est de la seule responsabilité des pouvoirs publics, les populations enquêtées dans lesdits quartiers participent à l'aménagement de celui-ci. Nous savons maintenant que l'Etat seul ne peut assurer un meilleur cadre de vie à chaque citoyen et les statistiques montrent que les populations des quartiers Yaoundé III l'ont compris d'où leur participation à l'aménagement de leur quartier. Ceci est de loin le moyen le plus efficace. Il y'a donc lieu d'informer les populations sur toute action susceptible d'améliorer leur cadre de vie à travers : La population en tant que premier maillon de la santé met un accent particulier sur l'hygiène ou l'ensemble de règles et de pratiques relatives à la conservation de la santé, à la propreté, Pour la gestion de cette maladie, l'accent est mis sur la création des associations de développement dans les quartiers qui concentrent ses activités aussi sur l'assainissement de leur milieu de vie à travers des journées de propreté, le « coup de coeur » pour résoudre certains problèmes tels que la pré collecte des ordures ménagères dans les quartiers où le désherbage des endroits sensibles aux moustiques, la régularisation de l'écoulement des eaux, etc. Egalement, les populations peuvent s'organiser pour créer des GIC santé et à partir de ceux-ci obtenir gratuitement des subventions de l'Etat, des médicaments anti paludiques, des moustiquaires imprégnées, le matériel de santé et d'assainissement. Les populations doivent être réceptives et sensibles aux conseils du ministère de la santé, des ONG sur la prévention du paludisme et des autres structures de l'Etat sur l'occupation des bas-fonds marécageux et les abords des cours d'eau qui constituent en majorité les sites de vie de l'anophèle vecteur du paludisme. V.6.1. Assainissement de l'environnementL'assainissement de l'environnement par les populations passe par la prise de conscience de l'impact de la salubrité dans la lutte contre le paludisme. Les programmes de drainage et d'élimination des eaux stagnantes et la destruction des gîtes larvaires entrent dans cette optique. Au niveau des populations, les associations des quartiers s'attèlent à nettoyer périodiquement les caniveaux et drainé les eaux usées. La société civile à un rôle de sensibilisation et d'adoption de comportements sains au niveau des populations chez qui on recommande des règles de prévention passant par l'assainissement de leur milieu de vie. La sensibilisation Dans la lutte contre le paludisme, le gouvernement a décider en 2011 de distribuer les moustiquaires imprégnées (MILDA) à tous les camerounais. Mais pour que celles-ci soient connues et mieux utilisées par les populations, il fallait passer par la sensibilisation de la population sur le bienfait du MILDA. Pour cela la distribution des moustiquaires s'est effectuée sous le prisme de la campagne « KO Palu ». Les promoteurs de la campagne s'étaient accompagnés d'une grande campagne de sensibilisation des populations, grâce au programme Nightwatch. Le Programme Nightwatch de la Campagne « KO Palu » est une vaste opération médiatique, avec des supports de communication tels que la chanson de l'hymne « KO Palu », l'envoi de courts messages tous les soirs à 21 heures aux abonnés du réseau MTN Cameroon, la diffusion de messages radio avec la voix d'artistes locaux et internationaux. La diffusion de ces messages qui se passent aussi dans les chaines de télévision en anglais et en français. Il est à relever, que l'hymne « KO Palu » a été enregistrée avec la participation d'artistes camerounais tels que Petit Pays, Richard Bona, Lady Ponce, le basketteur de la NBA Luc Mbah a Mouthe, Ottou Marcellin, Frédérique Ottou et Sidney dans le but de mieux faire comrendre aux populations les bienfaits de l'utilisation de la Moustiquaire imprégnée à longue durée d'action et son adoption par toute la population (photo 1). Photo 1 : Artistes ayant participé à l'hymne contre le paludisme Source : IRESCO, 2011 V.6.2. Mesures alternatives d'éradication du paludismeDans les deux quartiers, nous avons identifié quatre stratégies visant à réduire le taux de vulnérabilité au paludisme. Il s'agit de la valorisation des déchets (recyclages des décharges), la construction des fosses sceptiques, le déguerpissement des populations dans les zones à risque, l'approvisionnement des quartiers en eau potable (Figure 47). Source : enquête de terrain 2011 Figure 47: Mesures d'éradication du paludisme au niveau localDans la lutte contre le paludisme, les populations des dits quartiers participent à la de lutte contre le paludisme dans leur milieu. Ce sont la valorisation des déchets (47,8% contre 33,3%) la construction des fosses sceptiques (17,4% contre 33,3%), le délogement des populations dans les bas-fonds (26,1% contre 22,2%) et la construction des points d'eau potable dans les quartiers (8,7% contre 5,6%) (Figure 48) De par ces observations, nous avons retenue comme mesures pour atténuer le taux de paludisme l'élaborationd'un programme d'assainissement par les populations riveraines, la construction des canaux pour le ruissèlement des eaux usées, la sensibilisation des populations à l'utilisation de la MILDA, et l'accroissement du taux d'approvisionnement en eau dans les quartiers (Figure 48). Source : Adapté du PNLP, 2010. Figure 48: Méthodes d'éradication du paludisme envisagéesDans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, certaines mesures ont été mises au point pour éradiquer le paludisme, mesures initiées lors des causeries éducatives sur le sujet. Ce sont l'élaboration d'un programme d'assainissement (43,5% à Ngoa-Ekéllécontre 44,4 % à Nsimeyong), la canalisation des eaux de pluies (21,7% à Ngoa-Ekéllécontre 11,1% à Nsimeyong) l'utilisation des moustiquaires imprégnées (30,4% à Ngoa-Ekéllécontre 38,9% à Nsimeyong) et la consommation d'eaux potable (4,3% à Ngoa-Ekéllécontre 5,6 % à Nsimeyong). Par ailleurs la gestion de l'incidence de la vulnérabilité des populations au paludisme passe par l'amélioration des infrastructures de santé (73,9% à Ngoa-Ekéllécontre 55,6% à Nsimeyong), la sensibilisation des populations (21,7% à Ngoa-Ekéllécontre 22,2% à Nsimeyong), la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées (4,3% à Ngoa-Ekéllécontre 22,2% à Nsimeyong et l'amélioration des conditions économiques des populations (0% à Ngoa-Ekéllécontre 11,1% à Nsimeyong) (Figure 49). Source : enquête de terrain 2011 Figure 49: Gestion de l'incidence de la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et NsimeyongLe paludisme constitue l'un des problèmes les plus préoccupants que vivent les populations des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong9(*). C'est un problème d'ampleur local qui pèse sur la santé et le potentiel économique des communautés dudit arrondissement10(*). Face à cette situation aggravante, il faut prendre le mal par la racine, c'est-à-dire à travers une meilleure gestion de l'incidence du paludisme. Cette gestion doit interpeller tous les acteurs de la pyramide sanitaire préoccupés par cette endémie. Chacun à son niveau doit agir en fonction des mesures appropriées. Il s'agit alors des pouvoirs publics, de la société civile et surtout les populations elles-mêmes. Ces mesures visent non seulement à atténuer cette maladie chez les populations, mais aussi à préparer une meilleure politique pour la prise de décisions. IV. 7. LUTTE ANTIPALUDIQUE DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONGIV. 7.1 La médecine traditionnelle et la lutte contre le paludismeLes pratiques ancestrales de lutte contre le paludisme n'ont pas toujours été convenablement documentées en raison de la culture dominante de l'oralité. Il n'est par conséquent pas aisé de dire, de manière précise et exhaustive, quelles sont les pratiques traditionnelles en matière de prévention et de guérison du paludisme11(*). Pour l'essentiel, traditionnellement il est fait usage de décoctions d'herbes12(*) et d'écorces d'arbres pour lutter contre les moustiques et le paludisme. Le quinquéliba, connu sous le nom scientifique de Combretum micranthum, a été introduit au Cameroun, comme dans certains autres pays africains, pendant l'époque coloniale. Les feuilles et les graines de cette plante ont été utilisées sous forme d'infusions pour lutter contre les fièvres. De même, la citronnelle, une plante communément connue sous le nom local emprunté à l'Anglais de « Fever-grass » est consommée sous forme de tisane chaude dans presque toutes les régions du Cameroun en cas d'accès fébriles. Il n'est, au demeurant, pas prouvé que cette médication artisanale soigne efficacement le paludisme. IV. 7.2.La médecine moderne et la lutte contre le paludismeMédecine curative et individuelleCette médecine était faite dans les formations sanitaires et consistaient à rechercher les symptômes de la maladie pendant la consultation et à administrer un traitement aux malades souffrant de paludisme. Les traitements étaient faits, au cas par cas, pour tous les malades se présentant dans la formation sanitaire (dispensaire ou hôpital). En général, les malades fiévreux recevaient systématiquement de la quinine puis, plus tard.Les médicaments recommandés et utilisés pour soigner les accès palustres étaient la quinacrine, la nivaquine et la chloroquine. A côté de ces traitements curatifs dans les formations sanitaires, de vastes campagnes de traitement prophylactiques du paludisme auprès des populations ont été organisées pendant de longues années. La résistance des germe de la maladie le traitement antipaludique et la vaccination contre le paludismeA partir de 1985, le phénomène de chloroquinorésistance déjà d'actualité dans les pays de l'Afrique de l'Ouest atteint le Cameroun. Des évaluations de chimiosensibilité du plasmodium falciparun à la chloroquine et à l'amodiaquine revèlent les taux significatifs de résistance de ce parasite aux médicaments antipaludiques. Des études ont toutefois recommandé de continuer à utiliser ces produits comme des médicaments de première intention pour traiter les accès palustres simples (P. Gazin et al, 1990). Au demeurant, le phénomène de résistance à la chloroquine et à d'autres médicaments ira grandissant, obligeant les individus à recourir à de nouveaux médicaments pour soigner leurs accès palustres. Les conséquences de cette nouvelle donne dans le traitement contre le paludisme sont indiquées dans la déclaration d'Amsterdam en ces termes :« La complication de la pharmaco résistance complique le traitement dupaludisme et impose souvent le recours à de nouveaux médicaments qui risquentd'être plus coûteux ou plus toxiques que la chloroquine » (OMS, 1992). IV. 7.3Les déterminants de la prise en charge médicale du paludisme à Ngoa-Ekéllé et NsimeyongLes approches explicatives ou les théories sur la prise en charge thérapeutique des enfants, aussi bien au niveau du ménage qu'au niveau des formations sanitaires, sont nombreuses et diverses. Elles évoquent la problématique de l'offre et de la demande de service de santé. En d'autres termes, selon Akoto (2002) ces dimensions (offre et demande) expriment les facteurs explicatifs du recours thérapeutique. Il s'agit en gros de facteurs de prédispositionqui sont d'ordre individuel ou socio culturel qui poussent les individus ou les membres du ménage à recourir à un traitement ; les facteurs facilitateurs (enabling factors) qui peuvent inciter ou promouvoir l'utilisation des institutions sanitaires ; les facteurs de renforcementagissent sur les individus, pour maintenir leurs attitudes favorables vis-à-vis de tel ou tel recours thérapeutique. IV.7.4.Stratégies de lutte contre le paludismeIV.7.4.1. Les pouvoirs publics.La manière dont le tissu urbain évolue et se densifie dans l'anarchie semble avoir échappé à l'Etat. On a l'impression que celui-ci n'a ni les moyens financiers nécessaires pour pouvoir intervenir, ni même la seule volonté d'intervenir. L'Etat qui est le plus grand propriétaire foncier en zone urbaine ne réussit pas à trouver des solutions aux problèmes fonciers (Pettang, 1999). Nous l'avons vu, la plupart des terrains sont acquis de façon anarchique et seuls quelques privilégiés ont accès à de véritables titres fonciers. Il y'a lieu de constater ici que les comportements bureaucratiques et arbitraires sont en partie à l'origine de cet état de chose. L'analyse, de la situation actuelle desdits quartiers révèle un état de crise de l'urbanisme et souligne par là même l'urgence qu'il y'a à formuler de nouvelles réflexions et propositions sur les risques sanitaires. La réhabilitation ou restructuration foncière qui relève exclusivement de l'Etat a pour but d'améliorer le niveau d'équipement de tous ces secteurs sous intégrés. Cette option d'aménagement appliquée à Dakar et à Abidjan avec quelques succès est très appréciée par les bailleurs de fonds comme la banque mondiale (Assongmo 2002). A Yaoundé, aucun quartier n'a fait l'objet de restructuration malgré les différents déguerpissements de ces dernières années entrepris par la CUY. IV.7.4.2. La société Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM)Née dans la deuxième décennie de l'indépendance, suite à une grande quantité d'ordures produite dans les villes de Douala et Yaoundé, HYSACAM signa un contrat avec ces deux villes en 1969. Le contrat reprit dans les années 2004 ont fait de cette structure le partenaire de la Communauté Urbaine de Yaoundé. Cette société est chargée d'assurer l'hygiène et la salubrité dans ces villes par le ramassage et le traitement des ordures ménagères, le nettoyage des grandes artères et des principales rues des quartiers urbaines. Equipée d'un matériel adéquat et d'un personnel relativement bien formé, cette société essaye de faire face à ses obligations contractuelles quotidiennes. Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong les équipes spéciales de HYSACAM passent chaque jour et même dans les artères des quartiers pour la collecte des ordures. Ceci a permis de réduire considérablement les inondations qui étaient fréquents à Bonamoussadi, Efoulan lac et en contre bas de la shell Nsimeyong car les populations avant l'arrivée des équipes d'HYSACAM déversaient leurs déchets dans les rivières. Dans cette optique, nous allons présenter ici la répartition spatiale des points de collecte d'ordures ménagères par HYSACAM (figure 50). Source : Enquête de terrain, 2012. Figure 50: Les points de collecte des ordures ménagères dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong par HYSACAMIV.8. SUGGESTIONSAprès différentes analyses de l'incidence du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsiméyong, nos ou suggestions vont à l'attention de toute la pyramide sanitaire. Il s'agit de consentir de plus en plus ses efforts pour la lutte contre la réduction du risque de piqûres de moustique. Celle-ci passe par la maîtrise des tranches horaires à risque de piqûre des moustiques qui sont entre le coucher et le lever du soleil. Pour cela, la première ligne de défense de la prévention passe par - Le port des vêtements longs le soir, dormir dans des pièces dont les ouvertures sont équipées d'un grillage, dormir sous une moustiquaire, utiliser la climatisation (pour ceux ayant les moyens). - L'utilisation des insecticides par diffuseur électrique avec tablettes, flacons de liquide, bombe insecticides ou tortillon fumigène (raclette anti-moustique). - Dormir sous une moustiquaire imprégnée de pyréthrinoïdes tout en sachant qu'il faudra la ré-imprignée après chaque 6 mois. - Utiliser les répulsifs sur les parties découvertes du corps avec application dès le coucher du soleil et une protection variant de 2 à 5 heures pour des personnes habitants les zones à risque. - Continuer la recherche des financements pour mettre les moustiquaires imprégnées d'insecticide à la disposition de toutes les populations. - Améliorer la prise en charge du paludisme au niveau des communautés et des formations sanitaires, - Renforcer le système de suivi et d'évaluation du programme de lutte contre le paludisme à tous les niveaux, - Renforcer la communication pour le changement des comportements en faveur de la lutte contre le paludisme, - Améliorer l'utilisation du TPI par les femmes enceintes, - Améliorer la prise en charge du paludisme au niveau des communautés et des formations sanitaires, - Renforcer le système de suivi et d'évaluation du programme à tous les niveaux, - Evaluer les activités de lutte contre le paludisme menées jusque là par le PNLP. - Améliorer l'utilisation des services fournis dans le cadre de la lutte contre le paludisme (TPI, utilisation des moustiquaires imprégnées, etc...) Maintenir de l'accessibilité de la population générale aux ACT subventionnées, - Intensifié l'organisation des séminaires de formation et d'information fin d'aider les populations à ne plus s'installer dans les zones à risque. IV.9. RECOMMANDATIONSL'être humain a besoin de vivre dans un environnement favorable à un développement sain de l'individu sur le plan physique, mental et social. Ainsi, pour que les populations s'épanouissent pleinement, il faudrait que leur cadre de vie soit amélioré. Ainsi, notre étude se veut être une contribution à l'amélioration des politiques de lutte contre le paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. De ce fait, l'État Camerounais, en tant que garant de l'offre des services sanitaires, doit par le biais du Ministère de la santé : - Impliquer les communautés à la prise de décision et à la mise en oeuvre des activités ; - Sensibiliser les populations habitants les bas-fonds sur l'importance du moustiquaire dans la lutte contre le paludisme ; - Multiplier la formation des personnels de santé car le manque des personnels de santé constitue une contrainte majeure qui entrave la pérennisation des acquis de la lutte contre le paludisme ; - Multiplier les infrastructures sanitaires dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong ; - Mettre en réseau tous les partenaires pour mieux coordonner les activités, partager les expériences et diffuser les meilleures stratégies ; De tout ceci, l'Etat Camerounais doit reprendre le programme d'assainissement de l'environnement par l'utilisation des insecticides aux abords et à l'intérieur des domiciles qui autrefois était le moyens le plus utilisé pour la lutte contre le paludisme. Car l'utilisation des moustiquaires reste insuffisante, son utilisation n'étant que la nuit, l'homme ne passe que près de 8 heures/24 de temps dans les moustiquaires. Il faut préciser qu'il serait plus judicieux que les différentes actions sus-citées s'orientent prioritairement dans les localités de bas-fonds habités des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong car c'est dans ces localités que les moustiques sévissent le plus. Conclusion Dans ce chapitre, il était question d'analyser et évaluer la vulnérabilité, présenter les stratégies endogènes et exogènes mises en place pour réduire la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Pour cela, nous nous sommes posés la question de savoircomment peut-on analyser et évaluer la vulnérabilité ? Quelles sont les stratégies endogènes et exogènes mises en place pour réduire la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Et nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la vulnérabilité peut être analysée et évaluer afin de trouver les stratégies endogènes et exogènes qui sont mises en place pour réduire la vulnérabilité au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Les résultats obtenus nous ont permis de comprendre,d'après le fait que la vulnérabilité des populations au paludisme dans notre zone d'étude est liée aux conditions de vie des populations, à la qualité de l'environnement et les conditions socio-économiques, les solutions peuvent être trouvées par l'assainissement de l'environnement et l'amélioration des conditions de vie des populations,... L'évaluation de la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong a été effectuée à travers la cartographie de la vulnérabilité qui permettait de déterminer les zones de vulnérabilité forte, moyenne et faible, par les conditions socio-économiques des populations où nous avons déterminé que ces dernières jouent un rôle majeur sur vulnérabilité des populations au paludisme. Aussi, nous avons déterminés les niveaux de vulnérabilité selon les couches vulnérables à la fin de laquelle nous élaborée une grille de vulnérabilité. Les suggestions et les recommandations ont été émises à l'endroit des populations locales et aux pouvoirs publics dans le but de trouver une solution à la réduction voir l'éradication des germes du paludisme dans ces milieux. CONCLUSION GENERALELe présent travail sur la vulnérabilité des populations au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong avait pourobjectif de parvenir, à travers le cas des bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, à une caractérisation des facteurs amplificateurs du paludisme et à une analyse de la vulnérabilité des populations aux risques associés en milieu urbain. Ce travail s'est fondé sur quatre hypothèses spécifiques. L'idée fondamentale étant de parvenir à une meilleure compréhension de la dynamique de ces phénomènes et surtout de proposer une autre approche pour aborder les risques de paludisme en ouvrant la réflexion sur la notion de vulnérabilité très souvent délaissée au profit des travaux sur l'aléa. Les deux quartiers étudiés se particularisent par la forte densité des habitations proche des zones à risque et par habitat. La mise en parallèle des résultats obtenus pour chacun de ces espaces nous a permis de souligner les spécificités de chacun ainsi que des éléments de convergence. Au terme de cette réflexion, des résultats utiles à la vérification des hypothèses ont été mis en évidence. La vulnérabilité des populations au paludisme, en milieu urbain, est due à plusieurs facteurs. Lesquels facteurs participent de près ou de loin à la propagation des moustiques (anophèles femelles), agents vecteurs du paludisme. Pour mieux appréhender notre étude, les hypothèses retenues nous ont permis dedéterminer un certain nombre de faits. La vulnérabilité et la recrudescence du paludisme sont liées à la topographie, l'insuffisance des structures sanitaires, le niveau social, le niveau de la nappe phréatique, l'insalubrité et les habitudes des populations des quartiersNgoa-Ekéllé et Nsimeyong. Et au terme de notre travail, nous pouvons dire qu'elle a été vérifiée. En effet, à travers les résultats recueillis auprès des centres de santé privée, des ménages et les entretient, on constate que le paludisme sévit ici de façon endémique. Les différents facteurs de recrudescence sont presque omniprésents durant toute l'année. Toutefois la recrudescence du paludisme est plus aggravée ici par les habitudes des habitants qui sont : l'insalubrité, la prépondérance des ouvertures qui laissent entrer les moustiques à l'intérieur des maisons, la présence des champs de case à côté des habitations et l'absence d'un système de drainage, la forte densité de l'habitat. Il s'avère qu'en dehors des paramètres climatiques, ces derniers éléments expliquent la prépondérance du paludisme dans les notre zone d'étude. Les résultats de l'enquête révèlent qu'il y'a également la qualité de l'habitat et la position de la maison (dans le marécage) qui influencent la vulnérabilité des populations au paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong. Les paramètres climatiques ont une influence sur la vulnérabilité au paludisme et les rythmes d'occurrence sont appréciés à partir des données obtenues auprès des centres de centé public et privée de la zone d'étude.Cette hypothèse a été en partie vérifiée. En effet, d'après les résultats recueillis sur le terrain, nous avons vu que les paramètres climatiques ont certainement une influence notoire sur la recrudescence palustre. Mais la deuxième partie de cette hypothèse à savoir les rythmes d'occurrence sont appréciés à partir des centres de santé desdits quartiers ne nous a guère donné des résultats escomptés. En effet, certains centres de santé présentent des résultats qui ne sont pas en logique d'évolution avec les rythmes climatiques. Car nous savons après les résultats de l'enquête que, le nombre de paludéens évolue contradictoirement avec l'abondance des pluies. Or nous nous sommes retrouvés parfois dans certains centres de santé où les saisons des pluies enregistrent parfois plus de paludéens que les saisons sèches. Ensuite l'analyse et l'évaluation de la vulnérabilité dans les deux quartiers reposent sur les niveaux d'exposition des populations aux effets environnementaux et socio-économique.Surla base des indications fournies par des acteurs locaux sur les vulnérabilités des populations au paludisme nous avons déterminé un certain nombre de variables (aléa, bâti, population, milieu de vie). Deux approches ont ainsi été mises en oeuvre : la cartographie de la vulnérabilité des enjeux majeurs du territoire et la grille de vulnérabilité. Il en ressort que la présence d'un nombre significatif d'enjeux dans la multiplication des vecteurs du paludisme constituait le fondement de leur vulnérabilité. Cette situation pouvant mettre à mal le fonctionnement du territoire, l'évaluation de la vulnérabilité a permis de souligner l'intérêt d'agir sur des facteurs tels que le bâti (type de matériaux, ancienneté), les populations (niveau socio-économique), la gestion du risque (prévention et gestion de l'urgence) et l'aléa (réduction de la fréquence...). Les résultats obtenus permettent de valider la troisième hypothèse selon laquelle la vulnérabilité des populations au paludisme dans les deux quartiers est liée à la présence d'enjeux majeurs sur les habitats proches des marécages et rivières ainsi que de la forte densité de l'habitat. Aussi nous avons analysé la vulnérabilité selon l'occurrence du nombre de cas de paludisme dans notre zone d'étude ainsi que selon le niveau socio-économique. D'autre part, l'examen de la vulnérabilité conduit à la nécessité de repenser les approches d'analyse et de gestion des risques en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Il s'agit d'accorder une plus grande attention à la notion de vulnérabilité qui s'est avérée à l'occasion de cette étude tout autant importante que celle de l'aléa dans la compréhension globale du risque. Il s'agit en fait de rééquilibrer le paradigme d'analyse des risques qui est somme toute basé sur la conjonction de l'aléa et de la vulnérabilité. Cette attention accordée à la vulnérabilité devra reposer sur des grilles d'analyse innovantes en adéquation avec les enjeux spécifiques des quartiers ciblés. Pour faire face au paludisme, les populations développent des stratégies d'adaptation en fonction de leur niveau de la connaissance de la maladie à côté de ceux de l'Etat et les partenaires sociaux, cette hypothèse a été vérifiée. En effet notre objectif était de montrer qu'il existe une pléthore de stratégies adoptées par les populations de Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong en fonction de leur niveau intellectuel, de leur niveau socioéconomique, et de leur appartenance tribale. Nous avons vu que les populations les plus démunies ne fréquentent pas les hôpitaux à cause de leur revenu bas. A cet effet, elles préfèrent soit l'automédication, soit la médecine traditionnelle. L'analyse de la vulnérabilité pour sa part s'est limitée à l'exposition des enjeux majeurs (population et milieu de vie) au paludisme et sur l'évaluation locale de la vulnérabilité de certaines variables (bâti, population, environnement physique et aléa) via les acteurs locaux (populations riveraines, acteurs associatifs et municipaux). La prise en compte de deux enjeux dans la cartographie de la vulnérabilité des populations au paludisme, ne permet pas d'avoir une vision suffisamment complète des facteurs de vulnérabilité. Les facteurs de vulnérabilité peuvent s'avérer plus nombreux dans un système urbain complexe comme Yaoundé. De nombreux enjeux liés à son développement, à son fonctionnement et aux aspects de gestions des crises liées aux risques cohabitent et nécessitent une plus grande attention du fait de leur déclinaison en de nombreuses variables. Le statut de cette ville, pris dans un cadre d'analyse globale, peut induire d'autres enjeux associés à sa capitalité entendue comme les enjeux lui permettant d'assumer son statut de capitale. Plus que jamais, l'analyse de la vulnérabilité repose sur des analyses approfondies qui devront être aussi fonction des objectifs en matière de recherche et de décision sur la gestion des risques de paludisme. En outre, la prise en compte des indicateurs de la vulnérabilité comme l'exposition des enjeux à l'aléa environnemental et socio-économique peut s'avérer très limitative. La vulnérabilité inclut des paramètres tels que la fragilité intrinsèque des enjeux, l'interdépendance de ces derniers ou encore la capacité de gestion en cas de crise. La vulnérabilité s'articule autour d'un grand nombre de variables humaines et naturelles. Comprise comme système, elle se compose d'éléments et de facteurs de vulnérabilité. L'évaluation de la vulnérabilité sur les deux quartiers étudiés devrait, pour plus de fiabilité, être élargie à une plus grande diversité d'acteurs parmi lesquels les responsables des actions d'aménagement et de gestion des risques associés à la santé. La prise en compte des facteurs ou éléments de vulnérabilité, critères globaux, peut conduire selon les cas, à une analyse partielle de la vulnérabilité. Il est donc nécessaire de les décomposer en critères pères permettant d'appréhender de façon plus fiable la vulnérabilité. En outre, dans une ville comme Yaoundé, la prise en compte des capacités en termes de prévention et de gestion des situations d'urgence, s'avère cruciale pour ce type d'étude.Ainsi, on peut dire que la vulnérabilité des populations au paludisme dans notre zone d'étude est une évidence. L'alerte étant déclenchée, les mesures efficaces doivent être prises d'urgence afin de sauver de nombreuses vies. Néanmoins, les études plus efficaces comme l'utilisation des outils de la télédétection pour exterminer dans l'ensemble de la ville les zones vulnérables, par la mise en évidence des indices d'humidité et de la végétation, doivent être menées afin que des intervenions planifiées soit effectuer. BIBLIOGRAPHIEI- OUVRAGES GENERAUX 1. Abah, M. (1973), Le site de Yaoundé : étude de géographie physique, 121p. 2. Adja A. M et al (2008), Exploitation des bas-fonds et transmission du paludisme en milieu urbain, Adzobé, Cote d'ivoire, revue de d'épidémiologie et de santé publique, p.2-5. 3. Anonyme (2001), Plan National stratégique 2001-2005 «Faire reculer le paludisme ». PNLP de Côte d'Ivoire, 53 p. 4. 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Plan d'action du programme de pays entre le gouvernement du Cameroun et l'UNICEF, 2008-2012. 81. « Tout savoir sur le paludisme », PNLP, The Global Fund, OMS, UNICEF, Japon 2006. 82. Rapport d'activités 2005 du PNLP Avril 2006. 83. Rapport d'activités 2006, PNLP et The Global Fund, DRAFT 1 avril 2007 V- WEBOGRAPHIE 71. El Messaoudi (2010) : « l'O.M.S lance une campagne sur la santé urbaine » n°2 pp 319-336 www.who.int/world.health day/en/index.html 72. Malaria LifeCycle (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Malaria_LifeCycle(French_version).GIF) - les revues GRANDIR, Initiative Développement et Sidaction, France. 73. D'Ercole R. et Metzger P., (2009), La vulnérabilité territoriale : une nouvelle approche des risques en milieu urbain, Cybergeo : Européan Journal of Geography, Vulnérabilités urbaines au sud, article 447, mis en ligne le 31 mars 2009, modifié le 14 mai 2009. URL : http://cybergeo.revues.org/22022. Consulté le 26 avril 2011 74. 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I- Identification de l'enquêté 1- Dans quel quartier êtes-vous ? ............................................... 2- Sexe : Féminin Masculin 3- Quelle est votre région d'origine ? Grand Nord Centre Est Ouest Sud Nord-ouest Sud-ouest 4- Quelle est votre religion ? Chrétienne Musulmane Animiste 5- Quelle est votre tranche d'âge ? Moins de 10 ans 10 - 20 ans 20 - 50 50 ans et plus 6- Situation matrimoniale : Divorcé Marié Veuf Célibataire 7- Nombre de personnes à charge : 1 à 3 4 à 6 6 à 8 plus de 8 8- Avez-vous des enfants de moins de 5 ans ? oui non 9- Niveau d'instruction : Primaire Secondaire Supérieur II- Les facteurs favorables à l'expansion du paludisme dans les quartiers de l'arrondissement de Yaoundé 3 10- Êtes-vous propriétaire ou locataire ? 11- Avez-vous déjà entendu parler de paludisme ? Oui non 12- Si non, êtes-vous propriétaire ? Oui non 13- Si oui quelles sont les causes du paludisme dans votre quartier ? ........................................................................................................... 14- Quel est le site d'implantation de votre maison ? Bas-fonds pente non aménagé pente aménagé 15- Quel est le nombre de pièce de votre maison ? 1-2 pièces 3-4 pièces plus de 4 pièces 16- Avec quel type de matériau votre maison est elle construite? carabottes planches briques de terre Semi-dur dur 17- Où déversez-vous les eaux usées? Dans les cours d'eau Dans la cour Dans la rigole Dans les fosses sceptiques 18- Où déposez-vous vos ordures ménagères ? Dans la rue dans un terrain au jardin de la case dans le cours d'eau dans une poubelle du quartier HYSACAM 19- Y a-t-il les eaux stagnantes autour de votre maison ? Oui non 20- Si oui comment se présente-elle ? .............................................................. 21- Quel est votre situation professionnelle ? Fonctionnaire retraité sans emploi commerçant autre (préciser) ............................................ 22- Quel est votre revenu mensuel ? Moins de15000 FCFA 15000-30000 FCFA 30000-50000 FCFA 50000-75000 FCFA 75000-100000 FCFA 100000-200000 FCFA plus de 20000 FCFA 23- Votre revenu vous permet-t-il de résoudre aussi votre problème de santé? Oui non III- La position marginale des quartiers et l'évolution de leur vulnérabilité au paludisme 24- Etes-vous nouveau dans le quartier ? oui non 25- Si oui de quel quartier venez-vous ? ....................................... 26- Année d'installation dans le quartier....................................... 27- Avez-vous déjà été victime du paludisme ? oui non 28- L'accès dans les services sanitaire est-il facile dans votre quartier ? Oui Non Si non, pourquoi ?.................................................................................................. 29- Pensez vous que votre environnement de vie peut avoir un lien avec l'existence du paludisme dans votre milieu ? Oui non 30- Si oui comment ? 1) manque d'espace à coucher 2) habitats à proximité des rivières 3) utilisation des eaux souillées 4) utilisation des latrines communes 5) existence des mares d'eau 6) l'insalubrité IV- Analyse des écarts de vulnérabilité au paludisme à Yaoundé 3 31- Avez-vous déjà souffert du paludisme ? oui non 32- A quelle période de l'année sévie gravement la maladie ? En grande saison sèche grande saison de pluies petite saison sèche petite saison de pluies 33- A quel moment de la journée les moustiques abondent-ils ? Tôt le matin avant midi après midi à midi en soirée la nuit 34- Qu'est ce qui explique la périodicité de cette maladie ? Une forte température une faible température une humidité importante une faible humidité 35- Quelle est d'après vous la catégorie de personne la plus touchée Les bébés les enfants les adultes les vieillards les femmes enceintes autres (préciser) ........................................................... 36- Y a-t-il un centre de santé public près de chez vous ? Oui non 37- Si non où achetez vous vos médicaments ? En pharmacie au coin de la rue -si non, où allez-vous ? Chez le tradi-praticien vous préparez les plantes traditionnelles autres (préciser)............................ 38- Pourquoi n'allez-vous pas dans les structures formelles ? 1) manque de moyens financiers 2) la médecine traditionnelle n'altère pas l'organisme 3) guérison rapide V- Les politiques des acteurs impliqués dans la lutte contre la recrudescence du paludisme dans la ville de Yaoundé 39- Avez-vous déjà entendu parler de moustiquaire imprégnée ? Oui Non 40- Si oui l'utilisez-vous ? Oui Non 41- Si non comment luttez-vous contre les moustiques ? ........................................................................................................................................................................................................................ 42- D'après vous quelles sont les causes du paludisme ? ....................................................................................................................................................................................................... 43- Peut-on traiter un malade du paludisme ? Oui Non 44- Vous arrive t-il de prendre un traitement lorsque vous avez le paludisme ? Oui Non 45- Existe-t-il des journées d'assainissement dans votre quartier ? Oui Non 46- Recevez-vous souvent les agents du service d'hygiène et de santé dans votre quartier ? Oui non 47- Si oui organisent-ils souvent des campagnes : De vaccination De distribution des moustiquaires imprégnées 48- Proposez des mesures pour réduire les maladies dans votre quartier ? ..................................................................................................... 49- Disposez-vous d'une moustiquaire ? Oui Non 50- Si non pourquoi ? Elle coute cher vous ne savez pas comment vous la procurer vous n'aimez pas vous coucher sous la moustiquaire elle provoque des irritations autre (préciser) .................................................................................... 51- Par la population : élaborer un programme d'assainissement canalisé les eaux de pluies et eaux usées dormir sous les moustiquaires consommation des eaux potables 52- Par la communauté locale : valoriser les déchets domestiques construction des fosses déloger les populations dans les zones très sensibles améliorer la voirie urbaine dans le quartier installer les points d'eau potable dans les quartiers 53- Par les services gouvernementaux : Améliorer les infrastructures de santé publique sensibiliser la population sur les méthodes hygiéniques distribuer les moustiquaires mettre sur pied sur des mesures d'eau de javel proposer des techniques de filtration d'eau améliorer les conditions économiques de la population. 54- Selon vous est-il possible de réduire la vulnérabilité au paludisme ? Comment par exemple............................................................................................................................................................................................................... Merci ANNEXE II QUESTIONNAIRE DESTINE AU FORMATIONS SANITAIRES Ce questionnaire portant sur la la « vulnérabilité des populations au paludisme dans les zones marginales des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, arrondissement de Yaoundé III » est réalisé en vue de l'obtention des informations pour un mémoire de Master II. Nous vous promettons que les informations seront utilisées uniquement à des fins académiques. Et nous vous remercions pour votre contribution 1- Non de la formation sanitaire : ....................................................................... 2- Quartier : ........................................................ 3- Recevez-vous souvent les cas de paludisme ? Oui non 4- Coût du traitement du paludisme : ............................................ 5- Tous vos malades guérissent-ils ? oui non 6- Si non, pourquoi ? ...................................................................................... 7- Que faites-vous pour sensibiliser les populations dans la lutte contre le paludisme ? ............................................................................................................. 8- D'après vous, qu'est ce qui est à l'origine dans votre entourage ? ............................................................................................................ 9- Variation mensuelle du nombre de malade du paludisme dans votre formation sanitaire Tableau : Nombre de cas de malade de paludisme Enfants
Adulte
Merci ANNEXEIII · Poltrons et preux!· ' Des containers d'armes ont traversé le Septentrion Cameroun. · SIDA: un vaccin pour les femmes! · Recrutement de 25 000 jeunes: le Grand-Nord exige 30% des places · Les rideaux sont tombés sur le festival Mofturde à Ngaoundéré.· ' Armée: Paul Biya redistribue les cartes et le Grand Nord s'en tire bien. · CRTV Extrême-Nord: de nouveaux responsables en poste · CAMAIR-CO: Les clients du Grand-nord en grand nombre. · Des lycéens contraints à marcher pour Biya· ' L'eau coûte la vie. Adamaoua Afrique agriculture art et culture Cameroun choléra coton sport de Garoua culture droits de l'homme développement ELECAM emploi environnement extreme-nord football Garoua incendie insécurité journaliste listes électorales maroua mayo danay médias Ngaoundéré Nord nord Cameroun paludisme Paul Biya politique présidentielles RDPC religion rentrée scolaire santé santé cameroun santé publique septentrion société sport économie éducation élections élections octobre 2011 cameroun élections présidentielles épidémie
ANNEXES IV Source : PNLP, 2007 ANNEXES V SCORES DE VULNERABILITE Tableau 9 : Scores de vulnérabilité attribués aux familles
Source : Adapté banque Mondiale, 2004 ANNEXE VI Tableau : Evolution mensuelle du nombre de malade à l'hôpital de district d'Efoulan de 2007 à 2011
TABLE DES MATIERES LISTE DES ACRONYMES, SIGLES, ABREVIATIONS v SOMMAIRE vi I. CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE 2 II. DELIMITATION THEMATIQUE, SPATIALE ET TEMPORELLE 2 III. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ET DU SITE DE L'ETUDE 4 VII. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 8 VIII. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 9 IX. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 9 XII. REVUE DE LA LITTERATURE 25 XIV. DIFFICULTES RENCONTREES 34 PREMIERE PARTIE : MILIEU PHYSIQUE, HUMAIN ET FACTEURS DE VULNERABILITE AU PALUDISME A YAOUNDE III 35 CHAPITRE I: CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES QUARTIERS NSIMEYONG ET NGO-EKELLE DE L'ARRONDISSEMENT DE YAOUNDE III 36 I. 1.MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DES BAS-FONDS DES QUARTIERS DE YAOUNDE III 36 I.1.1. Milieu physique des bas-fonds de Yaoundé III, facteurs de la vulnérabilité des populations au paludisme 36 I.1.2. Le réseau hydrographique fortement anthropisé et favorable à la vulnérabilité des populations au paludisme 38 I.1.3. Un climat favorable au développement des agents vecteurs du paludisme 39 I.1.4. Sols et végétation des quartiers de l'arrondissement de Yaoundé III 40 I.1.5. Morphologie générale 41 I.2. CARACTERISTIQUES SOCIOCULTURELLES ET ECONOMIQUES DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 41 I.2.1. Caractéristiques démographiques de la population enquêtée 41 I.2.1.1. Répartition de la population enquêtée pas sexe 41 I.2.1.2. Origine géographique des enquêtés 42 I.2.1.3. Statut matrimoniale des enquêtés 42 I.2.1.4. Taille du ménage enquêté dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 2 I.2.2. Caractéristiques économiques des ménages habitant les bas-fonds de Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé 43 I.2.3. Infrastructures et Equipements 43 I.3. LE MILIEU HUMAIN DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG. 47 I.3.1. Un environnement humain contrasté 47 I.3.2. Une population caractérisée par son hétérogénéité 47 I.3.2.1. Une population cosmopolite, source d'une mauvaise gestion de l'environnement 47 I.3.2.2. Evolution de la population, cause de la promiscuité 48 I.3.2.3 Analyse de l'incidence spatiale du paludisme dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 48 I.4. LES STRUCTURES SANITAIRES DANS LA ZONE URBAINE DE YAOUNDE III 49 I.4.1. Les petites structures sanitaires 49 I.4.2. Les formations sanitaires moyennes 49 I.4.3. Les formations sanitaires de référence 49 I.5. LE PALUDISME : CARACTERISTIQUES ET MODES DE TRANSMISSION 51 I.5.1.1. Les bas fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, des sites favorable au développement des moustiques agents vecteurs du paludisme 51 I.5.1.2. Mode transmission du paludisme 52 I.5.1.3. Manifestations du paludisme 52 I.5.2. Signes cliniques du paludisme 53 I.5.2.1. Paludisme non compliqué 53 CHAPITRE II : LE PALUDISME A YAOUNDE III: FACTEURS DE VULNERABILITE ET REPARTITION DANS LES QUARTIERS NSIMEYONG ET NGO-EKELLE 2 II.1. LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 55 II.1.1. L'aléa : premier volet du risque 55 II.1.2. La vulnérabilité, un concept plus large lié au risque 56 II.1.3. Inégalités sociales et vulnérabilité des populations des bas-fonds au paludisme 56 II.1.3.1. L'inégalité sociale, un phénomène visible dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 56 II.1.3.2. L'urbanisation anarchique: facteur de promiscuité et propagation du germe du paludisme face à la détérioration de l'environnement sanitaire 56 II.2. LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIODEMOGRAPHIQUES DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 57 II.2.1. Les facteurs environnementaux 57 II.2.2. La position géographique des bas-fonds et ses conséquences sur les populations 58 II.2.3. Les espaces à risques 61 II.4. LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA PROLIFERATION DU PALUDISME 63 II.4.1.1. Prolifération des déversoirs d'eaux usées dans les rues des quartiers Ngoa Ekéllé et Nsimeyong 63 II.4.1.2. Stagnation des eaux usées à proximité des habitations 64 II.4.1.3. Dépôts sauvages d'ordures ménagères dans les quartiers 64 II.4.2. Le niveau social des populations, source de vulnérabilité des populations au paludisme 64 II.4.3. Le rythme d'occupation du sol dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 66 II.4.4. Une forte densité de l'habitat concentré dans les bas-fonds 67 II.5. FACTEURS INSTITUTIONNELS PARTICIPANT A LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME 69 II.5.1. La mauvaise planification de l'occupation de l'espace 69 II.5.2. Infrastructure et niveau d'équipement sanitaire 69 II.6. HABITAT, MILIEU DE VIE ET VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES BAS-FONDS 72 II.7. AUTRES FACTEURS RENFORÇANT LA VULNERABILITE DES POPULATIONS DES BAS-FONDS DES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG AU PALUDISME 76 II.7.1. La résistance des vecteurs aux insecticides 76 II.7.2. Le recours de la quasi-totalité de la population à l'automédication 76 DEUXIEME PARTIE : ZONE MARGINALE ET PALUDISME : EVOLUTION DU TAUX ET STRATEGIES DE LUTTE FACE AU DEVELOPPEMENT DU PALUDISME 2 CHAPITRE III: EVOLUTION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA EKELLE ET NSIMEYONG 80 III.1. EVOLUTION DU NOMBRE DE MALADE SELON L'AGE DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 80 III.1.1. Evolution des cas de paludisme dans les différentes formations sanitaires privées 80 III.1.2. Evolution du nombre de malades de paludisme dans les cliniques de Ngoa-Ekellé 82 III.1.2.1. Cas de l'infirmerie de la gendarmerie nationale 82 III.1.2.1.1. Cas des malades de moins 5 de ans 82 III.1.3.Evolution mensuelle du nombre de malade dans les cliniques de Nsimeyong 84 III.1.3.1. Cas des malades de moins de 5ans 84 III.1.3.2.. Cas des malades adultes 84 III.2. EVOLUTION DU NOMBRE DE MALADES DANS LES DIFFERENTES FORMATIONS SANITAIRES PUBLIQUES DE YAOUNDE III 85 III.2.1. Cas des malades de paludisme de moins de 5ans 85 III.2.2. Cas des adultes malades 86 III.2.3. Cas des femmes enceintes 87 III.2.4. Cas des enfants de moins de 5ans et les adultes hospitalisés hors mis les femmes enceintes 88 III.2.5. Cas du CHU de Yaoundé 89 III.3. AUTRES FACTEURS DE VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 90 III.4. LA PERCEPTION DES RISQUES SANITAIRES 93 III.4.1. La responsabilité des populations 93 III.4.2. Le non respect des conditions sanitaires, la proximité du niveau de la nappe phréatique et la précarité des populations 94 III.4.2.1. Période d'action du moustique agents vecteurs du paludisme 95 III.4.2.2. Insuffisance des structures sanitaires dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 96 III.5. RELATION ENVIRONNEMENT- PALUDISME 97 III.5.1. Environnement urbain des quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong et relation avec le paludisme 97 III.5.2. Insuffisance des outils d'assainissement mise en place pour améliorer la qualité l'environnement 98 CHAPITRE IV : ANALYSE ET EVALUATION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME, ET STRATEGIES DE REDUCTION DU TAUX DE PREVALENCE DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG INTRODUCTION 100 IV.1. ANALYSE DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME SELON L'AGE ET LES CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES 100 IV.1.1. Analyse la vulnérabilité des populations au paludisme selon le nombre de malades 100 IV.1.1.1. Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité 100 IV.1.1.2. Indicateurs de mesure du groupe 101 IV.1.2. Analyse de la vulnérabilité des populations au paludisme liée aux conditions socio-économiques 102 IV.2. EVALUATION DE LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME 102 IV.2.1. Cartographie de la vulnérabilité 102 La cartographie de la vulnérabilité 103 IV.2.2. La grille de la vulnérabilité 108 IV.3. STRATEGIE DE REDUCTION DU TAUX DE PREVALENCE DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 110 IV.3.1. La réduction conjointe de l'aléa de la vulnérabilité 110 IV.3.2. La maîtrise des indicateurs de pré alerte pour une meilleure planification des méthodes de lutte contre le paludisme 112 IV.3.2 La réduction prévisionnelle 113 IV.4. PRISE EN CHARGE DES MALADES DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 113 IV. 4.1. Prévention et prise en charge du paludisme 113 IV. 4.1.1. L'utilisation des moustiquaires imprégnées 114 IV. 4.1.2. La mise à la disposition des médicaments antipaludiques 115 IV. 4.1.3. L'automédication 116 IV.5. REPONSES SOCIALES ET MODES DE COMPORTEMENT FACE AUX RISQUES DE PALUDISME 116 IV.5.1. Des réponses individuelles parfois contrastées. 116 IV.5.2. Des réponses collectives relativement durables. 117 IV.6-LES POPULATIONS ET LA PARTICIPATION A L'AMENAGEMENT DE LEUR CADRE DE VIE. 119 V.6.1. Assainissement de l'environnement 119 V.6.2. Mesures alternatives d'éradication du paludisme 120 IV. 7. LUTTE ANTIPALUDIQUE DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET NSIMEYONG 123 IV. 7.1 La médecine traditionnelle et la lutte contre le paludisme 123 IV. 7.2. La médecine moderne et la lutte contre le paludisme 123 Médecine curative et individuelle 123 IV. 7.3 Les déterminants de la prise en charge médicale du paludisme à Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong 124 IV.7.4. Stratégies de lutte contre le paludisme 124 IV.7.4.1. Les pouvoirs publics. 124 IV.7.4.2. La société Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM) 125
* 1Nombres de piqûres infectantes de moustiques auxquelles une personne est exposée pendant un temps donné. * 2United nations Child emergency fond * 3 Institute for research, socioeconomic development and communication * 4 Méthode Active de Recherche Participative (Rapid rural appraisal) * 5 Les autres types de MARP sont la MARP Diagnostic et la MARP Suivi-évaluation. * 6Source : INS/CAVIE 2002 * 7 3ème RGPH 2005 * 8C'est le cas des ceux dont les piqûres ne passent pas inaperçues * 9NS/CAVIE, 2003 * 10INS, Mai 2004. * 11C'est généralement sous ce nom générique qu'on nomme le paludisme. * 12Qui varient d'une culture à l'autre.
| "Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !" |