2.2.3 Impact de l'exploitation
forestière
Chaque opération d'exploitation occasionne des dommages
spécifiques. On distinguera ceux créés par l'installation
de la base (campement ou industrie), le réseau de routes
d'évacuation (principales et secondaires), l'abattage, le
débardage et son réseau de pistes, les parcs à bois.
2.2.3.1 Installation de la base
vie
La base vie comprend un campement pour loger l'ensemble du
personnel, des bureaux, ateliers, magasins et des constructions à
caractère social (infirmerie, école, coopérative). Elle ne
représente qu'un faible pourcentage de dégâts.
Estève (1983) donne le chiffre de 0,03 à 0,06%
ouvert pour l'exploitation d'un massif de 50.000 à 200.000 ha, soit
1500-3000 ha à 6000-12.000 ha.
Les observations du projet A.P.I. au Cameroun concernant les
implantations de la société partenaire du projet (la SFID) sont
du même ordre : 117 ha pour le campement et le site industriel de Dimako
dont près de 100 ha pour les bases des ouvriers. Le massif
exploité avoisinant couvre 250.000 ha, soit 0,05 % ouvert (de Madron
et al., 1998b). A Mbang où la SFID a dû installer une
nouvelle base pour minimiser les transports suite au déplacement des
zones de production lors de ce projet, le campement et l'usine couvraient 25 ha
pour l'exploitation d'un massif de 60.000 ha, soit 0,04 % (de Madron et
al., 1998b). Au Cameroun, Lumet et al. (1993) citent un
chiffre de 0,03 à 0,1 % du couvert forestier défriché pour
la base vie, en fonction des entreprises.
2.2.3.2 Réseau
routier
Il s'agit ici des routes principales internes au chantier et
des routes secondaires ou bretelles qui permettent l'accès à
chaque zone d'exploitation. D'après la FAO (2003a), la construction des
routes entraîne une disparition totale de la végétation et
de la couche d'humus sur toute la route de l'assiette. Pour cela, il faut
plusieurs années après la fermeture de la route pour que la
nature reprenne ses droits et pour réparer les dégâts
occasionnés. Cependant la route se couvre d'abord par la
végétation herbacée, puis arbustive et enfin
arborée. Mbolo (1994) et Jardin (1995) ont mené des études
respectivement en forêt secondaire semi caducifoliée et en
forêt primaire dans le cadre du projet d'aménagement pilote
intégré de Dimako. De ces études, il ressort que
l'importance des routes et des parcs est plus forte en forêt primaire
qu'en forêt secondaire car on relève une longueur de route
supérieure (7,6 m/ha contre 6 m/ha) et surtout l'emprise des routes
atteint 17,45 m en moyenne contre 11,14 m en forêt secondaire, où
le réseau a simplement été ré ouvert par
dégagement des parassoliers. Sur une superficie de 140 ha, Mbolo (1994)
relève pour une exploitation de 0,49 arbre/ha soit 6,08 m3/ha une
longueur totale de 11 759,3 m de route principale contre 841 m de route
secondaire avec respectivement 7,84 m et 6,55 m de largeur moyenne, soit
1,2% de 65% de surface occupée par les routes et les parcs. Kwopi (2000)
enregistre plutôt 1,04% pour un prélèvement de 0,52
arbre/ha.
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