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La gestion des risques dans les etablissements de microfinance au cameroun

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par Armel POUGHELA DJOUMBI
Université de Yaoundé 2 - SOA (Faculté des Sciences Economiques et de Gestion) - Master 2 en Comptabilité et Finance 2013
  

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CONCLUSION

Tout au long de ce chapitre, il était question de montrer que la gouvernance insuffisante ou inefficace dans les EMF du Cameroun explique leur défaillance relativement à la gestion des risques. Cela s'est fait par une présentation de l'approche méthodologique par laquelle nous avons abordé l'analyse des données de l'étude ainsi que les résultats auxquels nous avons abouti. Le test de Kruskal-Wallis sur l'indice agrégé de gouvernance du FMI (2004), Briceno-Garmendia & Foster (2007) et Mbangala (2007) nous a permis de dire, au regard de l'indice de 61,5% pour les EMF de première catégorie (CCOPEC), et de 53,7% pour les EMF de deuxième catégorie (SA), que la gestion inefficace des risques dans les EMF du Cameroun est justifiée par la gouvernance inefficace.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Le travail dont il était question dans cette partie consistait dans un premier temps à monter qu'il y a une corrélation positive entre la qualité de la gouvernance et la gestion des risques micro-financiers ; En second lieu il consistait à vérifier avec le cas des EMF camerounais que leur gouvernance insuffisante justifie leur gestion inefficace des risques, ceci à l'aide des données d'un échantillon de 27 EMF du Cameroun sur la période 2008 - 2012.

Pour ce qui est du premier volet, l'indice agrégé de gouvernance et ses variables selon le FMI (2004), Briceno-Garmendia & Foster (2007) et Mbangala (2007) nous ont permis à base de signes, de faire des formulations hypothétiques qui traduiraient l'influence ou non de chacun de ces indicateurs sur la gestion des différents risques microfinanciers. De ces formulations, nous avons pu déduire que la qualité de la gouvernance dans les IMF justifie la qualité de la gestion des risques microfinanciers. Et donc qu'autrement dit, si le système de gouvernance est efficace, alors la gestion des risques sera efficace ; de même si le système de gouvernance est inefficace, alors la gestion des risques micro-financiers sera également inefficace.

S'agissant du deuxième volet du travail de cette partie, nous avons construit un indice agrégé de gouvernance pour les EMF du Cameroun en nous inspirant des travaux de WELE I P. (2009). Ainsi, le test de Kruskal-Wallis (Tableau 12) nous montre qu'il est de 61,5% pour les EMF de première catégorie (COOPEC) et de 53,7% pour les EMF de deuxième catégorie (SA), ce qui montre effectivement que la gouvernance est insuffisante (Annexe 3). Le même test fait également ressortir que la taille de l'EMF ainsi que la taille du conseil d'administration diffèrent de manière peu significative (seuil de significativité du Khi-deux : 0,001) selon la forme juridique de l'EMF. D'autre part, l'analyse qualitative de l'influence de chacune des différentes variables sur la gestion des risques microfinanciers a permis d'aboutir à la conclusion selon laquelle, malgré le fait que certaines de ces variables n'influent pas sur la gestion de certains risques, la gouvernance inefficace dans les EMF camerounais justifie leur ineficacité face à la gestion des risques.

CONCLUSION

GENERALE

Système de financement alternatif représentant l'intermédiation financière en faveur des individus évoluant en marge du système bancaire classique, la microfinance est aujourd'hui un maillon non négligeable et à la limite important de l'économie pour un grand nombre de pays à l'instar du Cameroun où le secteur de la microfinance contribue de 10% au financement de l'économie nationale (selon le MINFI, février 2012). Il est clair que les faillites de nombreuses banques classiques dans les années 1990 marquent l'essor du secteur de la microfinance en Afrique Subsaharienne ; c'est sans doute ce qui a justifié l'intérêt de plusieurs auteurs à travers les différents ouvrages sur le secteur ces quinze dernières années, sans toutefois oublier les efforts de la COBAC en matière de réglementation et de contrôle. Toutefois de cet essor, se dégagent un certain nombre de problèmes auxquels font face les EMF, d'où les faillites de certains établissements à l'instar de Cofinest et FIFFA qui étaient classés parmi les quatre premiers EMF du Cameroun. A cet effet, les multiples rapports de la COBAC et du Ministère des Finances (2011) sur le secteur révèlent que les principaux problèmes qui caractérisent les EMF au Cameroun sont une gouvernance insuffisante, une gestion lacunaire des risques encourus, une organisation peu perfectible et un dispositif de contrôle interne faible.

Fort de tous ces problèmes, nous nous sommes interrogés sur la gestion des risques dans les EMF au Cameroun. Pourquoi les EMF du Cameroun n'arrivent pas à mieux gérer leurs risques ? Telle a été la question centrale de cette étude. L'objectif de notre travail était de répondre à cette question.

Pour atteindre cet objectif, nous avons dissocié les idées théoriques des faits (Thomas Schelling cité par Klitgaard, 2006). En effet, nous avons procédé à une analyse théorique et à une analyse empirique. L'analyse théorique a consisté à explorer d'une part la relation conceptuelle entre la gestion des risques et le contrôle interne (à l'aide des travaux de Campion, 2000 ; Churchill & Coster, 2001) et d'autre part la relation conceptuelle entre la gestion des risques et la gouvernance micro-financière pour traduire l'implication des parties prenantes dans la gestion des EMF (à partir des travaux de CERISE - IRAM, 2005 ; FMI, Briceno-Garmendia & Foster et Mbangala, 2004, 2007 et 2007). L'approche empirique quant à elle a été faite à partir des données issues d'un échantillon de 27 EMF camerounais, sur les 488 (toutes catégories confondues) du territoire en activités et agréés par le Ministère des Finances auprès de la COBAC au 31 décembre 2010.

La première partie de l'approche empirique consistait à analyser l'efficacité du dispositif de contrôle interne des EMF du Cameroun afin de déterminer si celui-ci rempli effectivement sa mission là qui est celle de gérer les risques (Comité de Bâle sur le contrôle bancaire). Ainsi, la significativité de la corrélation entre les différentes variables résultant des analyses uni-variée et multi-variée nous a montré que l'inefficacité du dispositif de contrôle interne des EMF camerounais justifie leur gestion lacunaire des risques micro-financiers, d'où la confirmation de notre hypothèse selon laquelle les EMF du Cameroun n'arrivent pas à mieux gérer leurs risques à cause de la faiblesse de leur dispositif de contrôle interne.

La deuxième partie de l'approche empirique quant à elle consistait à analyser la qualité de la gouvernance dans les EMF du Cameroun face à la gestion des risques. A cet effet, le test de Kruskal-Wallis sur l'indice agrégé de gouvernance du FMI (2004), Briceno-Garmendia & Foster (2007) et Mbangala (2007) nous a montré, au regard de l'indice de 61,5% pour les EMF de première catégorie (COOPEC), et de 53,7% pour les EMF de deuxième catégorie (SA), que la gouvernance insuffisante des EMF du Cameroun justifie leur gestion inefficace des risques.

Fort de tout cela nous pouvons dire que notre objectif a été atteint, car nous avons montré d'une part l'inefficacité du dispositif de contrôle interne des EMF du Cameroun et d'autre part leur gouvernance insuffisante qui traduit le niveau d'implication des parties prenantes dans la gestion de ces établissements, ce qui somme toute justifie pourquoi les EMF du Cameroun n'arrivent pas à mieux gérer leurs risques.

La double mission de pérennisation et d'aide aux populations à faibles revenus des IMF leur impose donc un cadre d'évaluation des risques qui comporte deux composantes majeures à savoir la viabilité financière et le développement institutionnel, ceci non seulement à travers un dispositif de contrôle interne efficace qui s'améliore continuellement et s'adapte aux changements intervenants dans le secteur pour aller dans le sens de Campion (2000), mais aussi une vision claire et des systèmes de gouvernance fiables et efficaces pour aller dans le sens de NDAO (2007) et de BCEAO/BIT (1997).

Toutefois, nous ne pouvons pas affirmer que nous avons appréhendé le sujet dans tous ses contours ou alors qu'il n'y a pas de limite à notre analyse. En effet s'il faille reconnaître que l'existence d'un servie de contrôle interne dans un EMF (tout comme dans une banque) est synonyme de recrutement et de rémunération d'un personnel qualifié et compétent en matière de comptabilité-audit-contrôle pour la cause, il faut également reconnaître, comme l'affirment plusieurs responsables d'EMF, que les revenus financiers dégagés par l'établissement ne permettent généralement pas de supporter la masse salariale que cela implique ; ce qui justifie souvent le fait que cette fonction de contrôle soit assumée par le Directeur Général ou par le responsable comptable.

Par ailleurs, en raison de la taille de l'EMF (parfois une seule ou deux agences), le responsable opte souvent pour un cumul des fonctions de PCA et de Directeur Général, ceci non seulement pour mieux contrôler « son affaire », mais aussi pour réduire la masse salariale et donc minimiser les coûts.

On peut à partir de là soulever la question selon laquelle, le souci de minimisation des coûts de gestion et de contrôle a-t-il vraiment un impact positif sur la rentabilité ou alors la performance financière des EMF ? Il serait donc intéressant pour des recherches futures de mener la réflexion dans ce sens.

ANNEXES

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"