3.3) Enseignements issus des résultats et
préconisations
Comme mentionné au chapitre 1.3.2, nous avons
listé les diverses variables susceptibles d'affecter l'issue d'une
rencontre et, par voie de conséquence, d'influencer les décisions
d'un parieur-type. De l'analyse de ces variables, nous avons tirés 11
hypothèses s'appuyant sur les différences comportementales que
pouvait présenter un parieur avant d'effectuer un pari. Dans le but de
vérifier la validité de ces hypothèses, nous avons
affecté à chacune d'entre elles une question simple et, via un
formulaire de type QCM, les avons posées à un panel de parieurs.
Les réponses des joueurs interrogés ont permis d'établir
le profil du joueur français lambda et de brosser son mode de
fonctionnement lors de l'élaboration d'un pari.
Le parieur actuel est très majoritairement un homme ;
il est plutôt jeune et il joue depuis quelques années ; il
s'intéresse peu de savoir s'il est gagnant ou perdant sur l'ensemble des
paris qu'il effectue (aucun n'a pu donner la valeur de son ROI% avant qu'on ne
le calcule) ; il s'estime avoir un niveau de connaissances sportives
plutôt correct et joue en majorité moins de 3 matchs par pari ; il
mise sur plusieurs disciplines sportives et prépare
systématiquement ses paris ; il est sensible à tout ou partie des
informations sportives à sa disposition et son outil de
prédilection pour glaner lesdites informations est Internet ; il
préfère se fier à la cote plutôt qu'à la
probabilité qu'elle induit et il se définit comme un joueur
d'instinct plus que calculateur.
Rappelons que la taille de l'échantillon
sondé a été calculée sur la base d'un taux de
confiance de 95 % et que les résultats présentés sont
affectés d'une marge d'erreur de 5 %.
Afin d'éviter tout risque d'erreur dans la recopie des
réponses, le questionnaire a été présenté
sur l'écran du PC portable utilisé pour se connecter au site et
calculer le ROI% des sondés. Les réponses ont ainsi
été cochées directement dans le logiciel d'enquête
et d'analyse de données.
Les résultats obtenus ne sont pas exactement ceux que
l'on s'attendait à avoir. En effet, sur les 11 hypothèses
bâties d'après l'analyse des paramètres
précités, cinq seulement se sont avérées.
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Nous allons passer en revue les hypothèses qui ont
été confirmées par les résultats de l'enquête
et, de la même manière, nous allons résumer les
hypothèses « réputées )) vraies mais qui ont
été infirmées par le sondage.
La première variable qui est confirmée concerne
le lien étroit qu'il existe entre la réussite d'un pari et
l'étendue des connaissances sportives du parieur. Il semblait assez
logique de penser qu'un parieur qui mise sur l'équipe qu'il affectionne
et/ou supporte sans connaître les spécificités de la
compétition concernée (championnat de France, Ligue 1, Coupe
d'Europe ou Ligue des champions) ni des contraintes du moment (suspension,
blessures, météo, etc.) a moins de chances de faire des paris
gagnants qu'un joueur bien informé. Le résultat ne laisse aucune
ambiguïté et seuls les spécialistes s'avèrent avoir
un ROI % moyen positif.
La seconde hypothèse vérifiée concerne le
nombre de matches misés par pari. D'un point de vue purement
mathématiquement, plus ce nombre est grand, plus le risque est
élevé. Bien évidemment, il existe des stratégies
personnelles mais les résultats sont sans équivoques.
Le troisième paramètre pressenti à juste
titre comme influençant la réussite du parieur est la nature de
l'information qu'il privilégie. Certaines informations ont un impact
très relatif sur l'issue du match alors que d'autres sont visiblement
capitales pour gagner ses paris. L'hypothèse suivante corrobore celle-ci
puisque les résultats montrent que ne pas attacher d'importance à
ces informations en général a un impact
délétère sur la réussite du parieur.
La cinquième et dernière hypothèse
validée relève, elle aussi, des mathématiques. Les
parieurs ne se souciant pas des cotes ni de vérifier s'il y a «
value bet )) gagnent moins que ceux y veillant.
Parmi les 6 hypothèses infirmées par les
résultats de l'enquête, l'ancienneté du parieur n'affecte
pas positivement ses performances alors que l'on aurait pu croire que plus on
joue depuis longtemps, meilleure est notre prédiction. Le pari reste une
pratique incertaine.
Le fait de miser sur de nombreux sports laissait imaginer une
augmentation du risque et donc une réduction de la réussite du
parieur. En pratique, il n'y a pas d'effet notable. Les parieurs
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trouvent sur Internet toutes les informations nécessaires
pour devenir des spécialistes dans plusieurs disciplines. Ne pas avoir
d'impact sur la réussite sous-tend que les bons parieurs sont bons dans
plusieurs sports et les parieurs médiocres restent médiocres dans
plusieurs sports.
De la même manière, une plus grande fréquence
d'analyse des informations pouvait laisser présager une
amélioration de la réussite or il n'y a pas d'effet notable.
Cette donnée montre qu'il n'est pas suffisant de rechercher des
informations, il faut savoir en tirer la quintessence.
L'hypothèse suivante infirmée concerne l'origine
des informations sportives. Si les sites d'actualités sportives semblent
bien un peu plus porteurs que les autres sources, la différence n'est
pas notable en termes d'incidence sur la réussite du parieur,
c'est-à-dire sur son ROI %.
La dernière hypothèse qui ne s'est pas
vérifiée concerne le type du parieur : réfléchi ou
intuitif. Le parieur « réfléchi » a bien une
réussite légèrement meilleure que le parieur «
immédiat » mais pas suffisamment pour permettre de valider
l'hypothèse associée.
Nous clôturerons ce paragraphe par des
préconisations destinées à aider les parieurs à
améliorer leur réussite. Pour ce faire, nous allons dresser le
portrait du parieur « modèle ». Le parieur
modèle possède d'excellentes connaissances sportives ; il ne mise
jamais sur plus de 2 matches par pari ; il attache de l'importance à
toutes les informations sportives et prioritairement au jeu à domicile,
à la fatigue du moment et l'enjeu de la partie.
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