La dédollarisation de l'économie congolaise: evaluation du processus( Télécharger le fichier original )par Benny Leba Université de Kinshasa - Licence en Economie 2014 |
I.1.4.2 Sortes de dollarisationIl peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la substitution des actifs. a) Dollarisation-substitution monétaire Ici, la monnaie étrangère remplace progressivement ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante en tant que moyen de paiement, unité de compte et actif de valeur. Ce phénomène s'observe en situation d'inflation où le cout de détention de la monnaie nationale devient exorbitant et pousse le public à chercher des solutions de rechange. b) Dollarisation-substitution des actifs Il s'agit d'une situation qui découle de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie locale. Historiquement, les actifs en devises permettent aux détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques tels que l'instabilité des prix et les périodes prolongées de dépression. Dans ce cas, la demande de la monnaie étrangère augmente alors que celle de la monnaie locale baisse. c) Dollarisation-complémentarité monétaire (une forme rare) En situation de déflation dans une économie dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère. Dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmentent. I.1.4.3 Formes de dollarisationLa dollarisation peut prendre plusieurs formes. De ce fait, il est utile de distinguer trois formes de dollarisation correspondant aux trois fonctions de monnaie. Ø La dollarisation des paiements : c'est-à-dire utilisée essentiellement comme moyen de paiement (fonction intermédiaire des échanges) ; Ø La dollarisation financière : les résidents détiennent des actifs financiers, en dollars (fonction réserve de valeur) ; et, Ø La dollarisation réelle : les prix et ou les salaires intérieurs sont fixés en dollar. (fonction unité de mesure) a) La dollarisation des paiements Dans ce cas, on parle de la substitution monétaire où la monnaie étrangère sert essentiellement de moyen de paiement et/ou d'unité de compte. Cette tendance s'observe typiquement en cas d'inflation élevée ou d'hyperinflation, lorsque le coût élevé de l'utilisation de la monnaie nationale pour des grosses transactions pousse les publics à chercher des solutions de rechange. b) Dollarisation financière Dans ce cas, on parle de la substitution des actifs, ici on assiste à une tendance découlant de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie nationale et en devises. Historiquement, les actifs libellés en monnaies étrangères ont permis à leurs détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques par exemple, l'instabilité des prix et les périodes prolongées de crises qui ont sévi dans les nombreux pays en développement. Ceci correspond à la fonction de réserve de valeur de la monnaie. c) La dollarisation réelle Dans cette forme de substitution, les prix et les salaires de citoyens sont fixés en monnaie étrangère. Il s'agit de la fonction d'étalon de valeur de la monnaie ou de l'unité de compte. Dans ce cas, la dollarisation permet juste de minimiser les coûts de transaction ou de l'information relative aux ajustements fréquents et non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très volatile.17(*) * 17 KOLA LENDELE & KAMANDA K., Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise, in monde en développement, vol 33, N°130, février 2005, p42. Cité par Alex NYEMBUE KASOSA, La dollarisation et le financement de l'économie congolaise, mémoire de licence, FASEG/UNIKIN, 2012. |
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