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L'UEMOA face au défi de l'intégration sous-régionale

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par Arnaud SEKONGO
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (Abidjan, Côte d'Ivoire)) - Maîtrise Droit Public option Droit Communautaire et Intégration Economique 2013
  

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CONCLUSION

En définitive, au nombre des interrogations susmentionnées, il convient d'affirmer avec acuité que l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) est en mesure de relever le défi de l'intégration sous régionale. En dépit des contraintes, des difficultés, il faut reconnaitre à l'Union un certain nombre d'atouts favorables à la réalisation parfaite, effective et efficiente de son processus d'intégration.

Dès lors, prendre conscience du nouveau schéma que nous offre le monde actuel, de la nécessité pour les Etats membres de l'Union d'être définitivement indépendants des grandes puissances, de ne plus pratiquer la politique de la main tendue et de pouvoir rivaliser avec ces puissances, s'imposent à l'Union. Un appel est donc lancé au peuple africain en général et au peuple de l'UEMOA en particulier. Réussir le processus d'intégration ouest africain dépendra de la réussite d'une intégration juridique, politique, sociale et culturelle forte et de la réussite d'une intégration économique compétitive au plan mondial, en ce moment où l'économie mondiale est soumise à une plus grande libéralisation et fait face à une compétitivité accrue.

En réalité, nos peuples, en dépit des difficultés actuelles, doivent reprendre confiance en leur génie et en leur capacité à surmonter les obstacles et participer à l'édification du défi qui lui est lancé. Les peuples béninois, bissau-guinéen, burkinabé, ivoirien, malien, nigérien, sénégalais et togolais doivent se préparer à relever le défi de l'intégration par l'entremise de leur mobilisation. Il faut mettre sur pied, à tous les niveaux, des mécanismes leur permettant de s'organiser, de se mobiliser et d'agir pour la réussite de ce pari. Il y a lieu d'interpeller également les dirigeants ouest africains à traduire en actions concrètes la pertinence des textes de l'Union.

Aussi, les aspirations régionales des hommes d'Etat, des intellectuels et des peuples africains en général, doivent-elles traduire l'ambition de franchir les limites des Etats actuels. Elles doivent consister à refuser tout ce qui divise actuellement la sous-région y compris le morcellement dû aux frontières politiques; la multiplicité des barrières à la libre circulation des personnes, des biens et services et des flux capitaux; et les différences et/ou contradictions observées dans les structures juridiques, les administrations publiques, et les systèmes d'éducation.

Par ailleurs, les royaumes et les cultures de 1'Afrique de l'Ouest de l'époque précoloniale traduisaient un niveau d'intégration économique et sociale relativement élevé, comme en témoignent de nombreux écrits sur la région. C'est pourquoi l'intégration régionale doit impliquer pour plusieurs d'entre eux, la recherche de ce patrimoine historique perdu. La poursuite de l'unité régionale en Afrique subsaharienne doit pousser l'africain à la recherche d'une identité culturelle et sociale dont les racines et la légitimité historiques sont plus fortes que celles proposées par les Etats actuels. L'Afrique de l'Ouest doit tenter de répondre à l'incapacité notoire des Etats à générer le développement, rechercher des solutions dont la portée excède ce que les Etats-nations actuels sont en mesure de fournir, qu'il s'agisse d'une meilleure infrastructure régionale, d'une meilleure gestion des ressources naturelles ou d'un plus grand éventail de libertés. Cette recherche de solutions nouvelles revêtira un aspect décentralisateur dans l'Union où les populations réclament un plus grand contrôle de leurs propres affaires. On fait ainsi appel à une plus grande décentralisation des gouvernements et des services publics, a une plus grande participation de tous à la prise de décisions. L'intégration sous-régionale de l'UEMOA veut pour réussir, que les Etat membres abandonnent leur souveraineté au profit de l'Union. Cette tendance n'est nullement contradictoire et n'implique pas la négation de l'Etat ; cette communauté ne devient pas un Etat fédéral mais un ensemble d'Etats indépendants unis de plein gré et visant un intérêt commun.

En agissant ainsi, on verrait automatiquement que l'Union est seul détenteur de la clé de sa propre intégration et de son propre développement. Il nous faut donc agir nous-mêmes, ressortissant de l'Union, en vue d'un regain collectif pour un développement hâté et réfléchi de notre zone.

On s'accorde généralement à reconnaître que les problèmes de financement sont le principal frein à l'intégration de l'Afrique. Dans ce cadre, les pays africains ont récemment adopté le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), qui constitue l'une des initiatives les plus importantes de ces dernières années. L'éradication de la pauvreté en Afrique est l'objectif premier du NEPAD, qui cherche, entre autre, à placer les pays africains individuellement et collectivement sur la voie de la croissance et du développement durable, en mettant un terme à la marginalisation du continent dans le processus de mondialisation. La promotion de l'intégration régionale constitue l'une de ses priorités. Il y a donc une lueur d'espoir.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon