a- La conceptualisation de
l'engagement
- Approche conative
La première approche de l'engagement est
proposée par ALLPORT (1943) en tant que attitude
caractérisée par une participation active au travail.
WICKERT (1951) quant à lui suggère que
l'engagement pourrait être mesuré par le niveau perçu de
participation active au travail. BLAU (1985) relève la
satisfaction des besoins de prestige et d'autonomie qui en résulte.
Alors, la recherche d'une expression et d'une réalisation de soi au
travail serait ainsi un facteur d'engagement (GURIN, VERROF,
FELD, 1960), tout comme la possibilité de prendre des
décisions, ou le sentiment de contribuer à un succès
(BASS 1965).
- Approche affective
Elle se fonde sur les types de centres
d'intérêts principaux. C'est ainsi que DUBIN
(1956) propose de mesurer l'engagement à travers un questionnaire de 40
items liés aux centres d'intérêts principaux, afin
d'obtenir les réponses reflétant une orientation vers le travail,
vers le « hors travail » ou étant
indifférentes.
Cette approche situe l'engagement au degré de
perception du travail comme facteur principal permettent de satisfaire les
besoins importants, par rapport aux activités « hors
travail » BLAU (1985). Dans le même sens,
LAWLER et HALL (1970) considère
l'engagement comme le degré selon lequel une personne perçoit son
travail comme étant une partie importante de sa vie et de son
identité, grâce aux opportunités. Dans cette approche, le
travail permet de satisfaire les besoins importants. Ceci rejoint l'idée
de MASLOW selon laquelle l'individu est en quête
permanente de satisfaction de ses besoins. L'approche affective de l'engagement
ressort chez FREUD cité par EVOLA
(idem) lorsqu'il déclare qu' « un être humain normal se
caractérise par sa capacité d'aimer le travail ». C'est
un moyen de décharge énergétique à travers lequel
on parvient à satisfaire ses besoins.
- Approche cognitive
Cette approche considère le travail comme une importance
dans la perception qu'a
L'individu de lui même. SIEGEL (1969)
fait ressortir dans cette notion de perception du soi les concepts d'estime de
soi et de sentiment de valeur « sense of worth »
FRENCH et KAHN (1962) mettent quant à
eux l'accent sur la performance au travail comme élément central
du concept de soi. Cette peut consister en la construction identitaire qu'un
individu fait de son travail.
Certains travaux basés sur une étude empirique
valident une représentation tridimensionnelle de l'engagement
correspondant aux trois approches évoquées
(SALEH et HOSEK, 1976). Les autres font une
parallèle intéressante avec les travaux de
GERGEN (1971) qui définit le concept de soi selon trois
dimensions : le soi identitaire, le soi conatif, et le soi
évaluatif. SALEH et HOSEK (ibid.)
concluent ainsi en faveur d'une vision multidimensionnelle de l'engagement avec
une dimension conative, affective et cognitive. Dans les travaux de recherche
français, ces différentes approches reflètent un aspect du
concept d'implication. THEVENET (2000) propose une vision de
l'implication comme l'engagement des personnes dans leurs travaux ou dans une
facette de ceux-ci. NEVEU ET THEVENET (2000) rappellent les
principaux aspects de l'expérience au travail, objet de l'engagement
individuel : la valeur travail, l'environnement immédiat, le
produit fabriqué ou l'activité, le métier et l'entreprise
proprement dite.
Le concept de l'engagement a surtout été
utilisé dans les recherches en gestion des ressources humaines
(LONDON, 1983 ; LONDON ET MONE
,1987 ; MOSCOVICI, 1983). Dans la littérature
anglophone, les concepts d'engagement et de concomitamment et
été respectivement documentés par KIESLER
(1971) et NYSTRAND et GAMORAN (1991).
Ces concepts revoient en somme à l'implication d'une
personne dans l'organisation. Cette implication est un construit qui a
été défini comme la force avec laquelle une personne
s'implique dans une organisation (MOWDAY et al, 1982) ou
encore comme une forme d'identification de la personne dans son organisation
(ARYEE et TAN, 1992).
Le concept d'engagement dans l'enseignement a
été défini par COLADARCI (1992) comme
« the degre of psychological attachment to teaching
profession » et nous traduisons dans notre littérature par
l'attachement psychologique à la profession enseignante. Ce concept peut
être mesuré par l'attrition dans l'enseignement en demandant aux
enseignants s'ils continueraient de choisir de faire carrière dans
l'enseignement comme si on leur donnait le choix.
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