SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
RESUME
iv
ABSTRACT
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1 :
PROBLEMATIQUE
4
1.1 POSITION DU PROBLEME
5
1.2 QUESTION DE RECHERCHE
7
1.3 HYPOTHESES DE RECHERCHE
8
1.4 OBJECTIFS DE L'ETUDE
8
1.5 INTERETS DE L'ETUDE
9
I.6 DEFINITION DES CONCEPTS
9
I.7. DELIMITATION DE L'ETUDE
11
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA
LITTERATURE
12
2.1 LES DIFFERENTES RAISONS DU CHOIX
PROFESSIONNEL
13
2.2. LES DIFFERENTES MOTIVATIONS DU CHOIX
PROFESSIONNEL ENSEIGNANT
22
2.3 LA PROFESSION ENSEIGNANTE
25
2.4 THÉORIES EXPLICATIVES DE
L'ÉTUDE
50
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
64
3.1 RAPPEL DE L'OBJET D'ETUDE
65
3.2 LE TYPE D'ETUDE
65
3.3 RAPPEL ET ANALYSE DES HYPOTHESES DE RECHERCHE
ET LEURS VARIABLES
66
3.4. POPULATION DE L'ETUDE
69
3.5 LE PROCEDE D'ECHANTILLONNAGE ET
L'ECHANTILLON
69
3.6 LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES
69
3.7 COLLECTE DES INFORMATIONS ET DIFFICULTES
72
3.8 TECHNIQUES D'ANALYSE DES DONNEES
73
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES DONNEES
ET ANALYSE DES RESULTATS
75
4.1 PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSE DES
RESULTATS D'ENTRETIEN
76
4.2 RESENTATIONS DES DONNEES ET ANALYSE DES
RESULTATS DES QUESTIONNAIRES
82
4.3 VERIFICATION DES HYPOTHESES DES
QUESTIONNAIRES
94
CHAPITRE 5 : INTERPRETATION DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS
97
5.1 INTERPRETATION DES RESULTATS
97
5.1 INTERPRETATION DES RESULTATS
98
5.2 SUGGESTIONS
101
CONCLUSION GENERALE
103
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
107
ANNEXES
112
TABLE DE MATIERES
119
DEDICACE
A
Maman Elisabeth
Pèlerine GHEMBE
REMERCIEMENTS
Nous voulons exprimer ici
notre gratitude aux personnes qui ont contribué d'une manière ou
d'une autre à la réalisation de ce mémoire.
Nous adressons prioritairement nos remerciements au
professeur FONKENG qui a bien voulu diriger cette recherche malgré ses
multiples occupations.
Nous remercions ensuite le chef de département
de Psychologie ainsi que le personnel enseignant du département de
psychologie pour les enseignements dispensés.
Enfin nos remerciements vont à l'endroit de
notre famille, nos amis qui n'ont ménagé aucun effort pour la
réalisation de ce travail.
RESUME
L'éducation est une
réalité au coeur de toute société. Elle constitue
de nos jours une réelle préoccupation d'ici et d'ailleurs du fait
des problèmes qu'elle regorge en tant que système. Ceci non sans
répercussions sur la pratique professionnelle dans ce corps de
métier. C'est ainsi que le désengagement des enseignants qui en
sont les principaux acteurs va sans cesse croissant. Si beaucoup de choses ont
été déjà dites sur le sujet, Nous nous
intéressons à notre tour afin de déceler la cause de
certains problèmes qui persistent. Ainsi nous relevons un
problème d'engagement professionnel de l'enseignant qui se
perçoit à travers un laxisme dans le domaine. La lecture
théorique fondée sur les motivations et la théorie de
l'engagement a permis d'expliquer ce phénomène qui pose
précisément le problème d'engagement des enseignants au
travail.
Une observation approfondie nous a amené à
formuler ce sujet de recherche qui s'intitule :
L'épanouissement de l'enseignant et son engagement au
travail : cas des enseignants de quelques établissements
d'enseignement général de Yaoundé. En fait
nous voulons à partir de notre investigation comprendre comment
l'épanouissement de l'enseignant influe sur son engagement au travail.
Quelle serait la cause du laxisme des acteurs du système éducatif
aujourd'hui ? Nous sommes partie de la question de recherche
suivante : l'épanouissement de l'enseignant détermine t-il
son engagement au travail ? Nous avons tenté de répondre
à cette question de recherche par l'affirmative, donc
l'épanouissement de l'enseignant détermine son engagement au
travail. Cette réponse tient lieu de notre hypothèse
générale. Cette dernière a été
opérationnalisée et a généré quatre
hypothèses de recherche secondaires à savoir :
HR1 : la promotion professionnelle de
l'enseignant détermine son engagement au travail.
HR2 : les indemnités salariales
de l'enseignant déterminent son engagement au travail.
HR3 : l'environnement de travail de
l'enseignant détermine son engagement au travail.
HR4 : la sécurité au
travail de l'enseignant détermine son engagement au travail.
Pour vérifier les hypothèses de recherche, une
enquête a été menée et pour cela les entretiens
semi-directifs individuels ont servi d'outil de recueil des données,
nous avons passé l'entrevue à 10 enseignants dans trois
établissements d'enseignement général secondaire de la
ville de Yaoundé (Lycée Leclerc (4), CES de Ngoa-Ekellé
(3), Lycée Bilingue d'Application (3). Pour enrichir l'étude, un
questionnaire a accompagné le guide d'entretien et a été
adressé à 125 enseignants de 5 établissements
d'enseignement secondaire de la même ville (Lycée Leclerc (30),
CES de Ngoa-Ekellé (22), Lycée Bilingue d'Application (23),
Lycée de Biyem-Assi (28), Lycée d'Etoug-Ebé (22). C'est
ainsi que l'analyse de contenu et le test de corrélation de Pearson ont
servi de techniques d'analyse.
A l'issue des analyses, trois sur quatre hypothèses
ont été confirmées : ainsi la promotion
professionnelle de l'enseignant détermine son engagement au travail donc
plus l'enseignant reçoit des promotions plus il s'engage au travail. Les
indemnités salariales de l'enseignant déterminent son engagement
au travail alors plus ses indemnités sont consistantes plus l'enseignant
est engagé au travail. L'environnement de travail de l'enseignant
détermine son engagement au travail par ricochet plus l'environnement de
travail de l'enseignant est confortable plus il est engagé au travail.
Par contre la quatrième hypothèse de recherche a
été infirmée, donc la sécurité de
l'enseignant dans le travail n'influence pas son engagement au travail. Ceci
peut s'expliquer par le fait que le social n'est pas toujours la
priorité de l'état employeur et les fonctionnaires s'en sont
accommodés.
Par inférence, ces résultats permettent de
conclure que l'épanouissement de l'enseignant détermine son
engagement au travail.
ABSTRACT
Education is at the heart of every society, this topic is the
concern nowadays because its system is experiencing a crisis requiring major
interventions to improve it. Paradoxically the plagues continue to threaten the
system despite the intervention of policy makers. This is not without negative
effects on professional practice in this ideal profession. Thus, the
disengagement of teachers who are the main players is constantly growing.
Theorecal reading based on theories of motivations and the theory of engagement
has helped to explain this phenomenon and poses precisely the problem of
teachers' commitment at work.
It is because of self interest for educational system that we
made this research topic entitled: The development of the teacher and
its commitment at work: case study of some teachers' of general
secondary education schools in Yaoundé. In fact we want from our
investigation to understand how the development of the teacher takes place on
his commitment at work. We are part of the following research question:
does the development of the teacher determine his commitment at
work? In other words how does the fulfillment of the teacher influe on
his commitment at work? We attempted to answer this research question in the
affirmative, and then the development of the teacher determines his commitment
at work. This response serves as our general hypothesis. This latter has been
operationalized and has generated four research hypotheses namely:
HR1: professional promotion of teacher determines his
commitment at work.
HR2: the teacher's salary compensation
determines his commitment at work.
HR3: the working
environment of the teacher determines is commitment at work.
HR4:
job security of the teacher determines its commitment
at work. To test the research hypotheses, a survey was conducted and the
individual semi-structured interviews were used as a tool for collecting data,
we have passed the interview to 10 teachers in three secondary schools in the
Yaoundé city (Lycée Leclerc (4), C.E.S-Ngoa Ekellé (3),
and School Bilingual Application (3). To enhance the study, a questionnaire has
completed the interview guide and was sent to 125 teachers in 5 secondary
schools in the same city (Lycée Leclerc (30), C.E.S. Ngoa-Ekellé
(22), Application of Bilingual High School (23), High School of Biyem-Assi
(28), and Lycée Etoug-Ebé (22). Thus the content analysis and the
Pearson correlation test were used as analytical techniques.
After
analysis, three out of four hypotheses were confirmed: the professional
promotion of teacher determines his commitment at work; longer teacher receives
more promotion he undertakes to work. The salary compensation for teacher
determines his commitment at work, then more his benefits are consistent more
the teacher is engaged at work. The working environment of the teacher
determines his commitment at work; consequently the more environment of
teachers' work is comfortable the more he is hired to work. The fourth research
hypothesis was reversed, thus the safety of the teacher in the work does not
affect his commitment at work. This can be explained by the fact that the
office is not always the priority of the state employer and the employees would
have accommodated.
By inference, these results suggest that the development
of the teacher determines his commitment at work.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1: Les items
de l'échelle de Kanungo (1982 a, b)
55
Tableau n°2 :
Tableau synoptique des hypothèses
68
Tableau n°3 :
Présentation en fonction du genre
76
Tableau
n°4: Présentation en fonction de l'age
76
Tableau n°5 :
Présentation en fonction du diplôme le plus
élevé
76
Tableau n° 6 :
Présentation en fonction de l'Expérience professionnelle
77
Tableau n° 7 :
Présentation en fonction de la discipline enseignée
77
Tableau n° 8 :
Présentation en fonction du genre
82
Tableau n° 9 :
Age des repondants
82
Tableau n° 10 :
Diplome le plus eleve
82
Tableau n° 11 :
Experience professionnelle
83
Tableau n° 12 :
La situation matrimoniale des répondants
83
Tableau n° 13 :
Discipline enseignée des répondants
83
Tableau n° 14 :
Répartition des répondants selon leur opinion sur la
fréquence de nomination au travail
84
Tableau n° 15 :
Répartition des répondants selon le fait que la nomination laisse
l'enseignant de vocation indifférente
84
Tableau n° 16 :
Répartition des répondants en fonction de leurs avis sur les
avancements chez les enseignants
85
Tableau n° 17 :
Répartition des répondants en fonction de leur
avis sur le rapport engagement- travail
85
Tableau n° 18 :
Répartition des répondants selon la
régularité de la Promotion professionnelle
85
Tableau n° 19 :
Répartition des répondants selon que salaire de
l'enseignant proportionnel à la tâche
86
Tableau n° 20 :
Répartition des répondants selon que les primes de travail sont
normalement distribuées
86
Tableau n° 21 :
Répartition des répondants selon Prise en compte
des allocations familiales
87
Tableau n° 22:
Répartition des répondants selon le fait que la
proportionnalité des indemnités détermine l'engagement
87
Tableau n° 23 :
Répartition des répondants selon leur opinion sur
les primes d'examen
88
Tableau n° 24:
Répartition des répondants selon qu'ils ont
déjà exercé en milieu rural
88
Tableau n° 25:
Répartition des répondants selon que l'accès au poste de
service est déterminant dans l'exercice professionnel
89
Tableau n° 26 :
Répartition des répondants selon que les rapports de l'enseignant
influencent le climat de travail
89
Tableau n° 27:
Répartition des répondants selon l'équipement de
l'établissement du point de vue pédagogique
90
Tableau n°28 :
Répartition des répondants selon que l'équipement en
matériel pédagogique influence la pratique professionnelle
90
Tableau n° 29:
Répartition des répondants selon le confort de l'espace de
travail
90
Tableau n° 30 :
Répartition des répondants selon que l'établissement fait
usage des TIC
91
Tableau n° 31:
Répartition des répondants selon l'influence des TIC sur
l'évolution du travail
91
Tableau n° 32 :
Répartition des répondants sur La stabilité de la
profession
92
Tableau n° 33 :
Répartition des répondants selon que les
assurances sont prises en compte dans le corps enseignant
92
Tableau n° 34:
Répartition des répondants selon que l'enseignant est à
l'abri des besoins
93
Tableau n° 35:
Répartition des répondants selon l'influence de la
sécurité sur le travail de l'enseignant
93
Tableau n° 36:
Répartition des répondants selon leur engagement au travail
93
Tableau n° 37:
Corrélations 1
94
Tableau n° 38:
Corrélations 2
95
Tableau n° 39:
Corrélations 3
95
Tableau n° 40:
Corrélations 4
96
INTRODUCTION GENERALE
L'éducation est un domaine qui occupe une grande place
dans toute société, elle est un facteur indéniable du
développement. Elle fait l'objet de beaucoup de réflexion et
reste au coeur des préoccupations politiques et économiques. Le
système éducatif dans le monde connaît aujourd'hui une
crise sur plusieurs plans malgré les efforts élaborés par
des institutions responsables de l'organisation. Cette crise n'est qu'une
conséquence du désordre dont est victime le système
social. La belle mécanique institutionnelle qui lie l'individu de
façon congruente à la société se trouve aujourd'hui
défaite. L'individu n'a plus à sa disposition les modèles
et les cadres stables qui lui permettent de gérer le moratoire
professionnel et il ne dispose non plus de modèle stable clair de
l'engagement (BECQUET, 2005 :39). C'est ainsi que le
laxisme dans la profession est plutôt de nos croissant jours.
Le corps professionnel auquel nous nous intéressons
dans cette recherche est l'enseignement qui fait partie intégrante du
système éducatif. Les enseignants pour leur part ne trouvent plus
de motivations à se donner à fond dans leur métier. C'est
ainsi qu'ils s'efforcent pour faire ce qu'ils peuvent pour vu qu'ils
remplissent la formalité. Ceci ne peut qu'entraîner la baisse de
niveau des élèves voire un mauvais fonctionnement du
système. Ils sont confrontés aux nombreux problèmes dans
leurs activités professionnelles. Les décisions prises par les
décideurs s'imposent parfois aux agents chargés de les mettre en
pratique, telles sont les approches nouvelles en pédagogie qu'on exige
sans un système de recyclage des enseignants qui s'égarent
complètement dans le métier. Le système universitaire
n'est pas en reste avec l'avènement de LMD, on va même
jusqu'à assister aux conflits de générations entre
enseignants car les anciens qui n'ont pas eu de promotions se sentent
frustrés devant les plus jeunes qui parfois furent leurs stagiaires. Or
nous savons que la vie professionnelle est pour beaucoup l'un des
investissements majeurs de l'existence. Cependant le sens de cet investissement
n'est pas toujours le même et parmi les alternatives les plus
fondamentales figurent celles ci : la pression de nécessité
immédiate ou la perspective d'une progression, l'adoption par une
structure ou l'initiative personnelle, la maximisation du gain ou la
fécondité du travail.
Au Cameroun, depuis les indépendances en 1960, le souci
de l'Etat de procurer au minimum l'éducation de base à tout
citoyen est au centre de tous projets éducatifs. L'éducation
étant une grande priorité nationale (article 2 des Etats
Généraux de l'Education), cette dernière vise entre autres
finalités à:
- former un citoyen enraciné dans sa culture et ouvert
au monde ;
- développer et enrichir la personnalité des
enfants;
- favoriser son épanouissement individuel et social;
- favoriser l'égalité des chances;
- affirmer l'unité et l'intégration
nationales;
Toutes ces finalités placent l'action de
l'éducation au centre de la vie sociale et par ricochet assignent
à l'enseignant la garantie ou la responsabilité de la
qualité de l'éducation des apprenants dans la
société (loi de l'orientation 1998). Alors on assigne à
« l'école » un grand rôle. C'est le lieu par
excellence où l'élève reçoit des enseignements
académiques. Raison pour laquelle TSAFAK, (2001:29)
affirme que : « l'école est le lieu
délibérément organisé pour l'enseignement collectif
des élèves ». L'école se charge de la
transmission des connaissances aux élèves. Cette transmission se
fait par des personnes qui ont reçu des formations propres au
métier d'enseignant. Dans sa fonction l'enseignant ne transmet pas
seulement des savoirs, il doit également se soucier de son assimilation
par les élèves. Pour ce faire il doit après enseignement,
procéder aux évaluations telles que prévu par la
réglementation. Ces tâches imposent un type de rapport que
l'enseignant doit entretenir avec son travail. Mais cela ne résout pas
les problèmes du système. Malgré ces efforts
déployés dans le système éducatif, on observe les
manifestations des enseignants, l'absentéisme au poste, le laxisme, le
prolongement des vacances par des enseignants nouvellement affectés.
L'opération 20 /20 pratiquée en 2002 dans des lycées
et collèges, aussi les effectifs pléthoriques, le manque de
qualification des enseignants, les programmes scolaires inadéquats avec
les réalités sociales l'inadéquation formation emploi, les
conditions d'apprentissage, le niveau économique relativement bas. Le
manque de satisfaction des enseignants tant au niveau des conditions de travail
qu'au niveau des primes et du salaire. En plus de ces situations que vivent les
enseignants, ils sont exposés au « burnout »
(l'épuisement professionnel).
Nous sommes conscients du fait que de nos jours, le choix de
la profession est en réalité devenu complexe car il s'explique
par un grand nombre de facteurs culturel, pédagogique,
économique, social et psychologique. Il est un compromis entre les
aspirations de l'individu et les contraintes du milieu, il est en fin une
option prise à un moment donné de la vie entre plusieurs
possibilités qui varient en fonction de la diversité des
goûts, des intérêts, des qualifications et de la situation
de l'emploi. La réalisation d'une vocation est limitée, par
toutes ces contraintes (TSAFAK, 1998).
Ces diverses observations nous amènent à
étendre le regard sur la chose et à étudier
scientifiquement le lien entre l'épanouissement de l'enseignant et son
engagement au travail. Comment peut-on réussir à maintenir
l'engagement motivé tout le long de la carrière? Cette
observation débouche sur une problématique.
CHAPITRE 1 :
PROBLEMATIQUE
1.1 POSITION DU PROBLEME
De nos jours on ne cesse de clamer partout la
dévalorisation ou l'inefficacité du système
d'enseignement. Cette défaillance résulte de diverses tendances
lourdes traduisant tout au tant des logiques internes au système
d'enseignement que des phénomènes traversant la
société dans l'ensemble. Ces effets observés sont une
conséquence du taux d'emploi. Par ailleurs un Rapport d'Etat du
Système Educatif Camerounais (R.E.S.E.C) (2006) a
révélé une désaffection que connaît la
profession d'enseignant.
La considération qui est attachée à
l'enseignant n'est pas reconnue (TSAFAK idem.) il est connu
que beaucoup d'enseignants au lieu de susciter l'intérêt des
élèves pour la profession qu'ils exercent, les
dégoûtent plutôt de celle ci.
Or si nous partons du postulat du modèle
théorique de cohérences selon lequel l'individu utilise son auto
motivation pour choisir une profession, on s'attendrait à ce que ce
dernier s'attribue comme maître mot dans sa carrière l'engagement
total. Il s'agit pour lui de trouver les éléments qui vont le
motiver à atteindre un objectif attendu. Mais fréquemment
l'individu se retrouve en situation de conflit avec lui même d'où
la dissonance cognitive qui caractérise l'être humain. Il lui
arrive des moments de redouter son choix, de faire comme s'il a
été forcé pour effectuer ce choix professionnel. Mais
dès lors qu'un choix est effectué, il faudrait respecter les
rouages de ce choix ou s'engager dans ce qu'on fait. Nous essayons aussi de
regarder si c'est les conditions de travail qui transforment les acteurs ou si
au départ ils n'ont pas aimé ce métier. Pour qu'un acte
engage quelqu'un, il doit impérativement respecter les conditions
suivantes: être librement choisi, prendre seul la décision de
choisir, être public, énoncer sa décision, être
irrévocable. Alors si vous choisissez sans être en situation
d'engagement, vous vous découragerez tôt ou tard.
KIESLER (1971) déclare : « Seuls les
pensées nous engagent, nous ne sommes pas engagés par nos
idées ou par nos sentiments mais par nos conduites
effectives ». Donc on reconnaît le maçon au pied du mur
comme dit un adage populaire. Cette théorie est à la base de la
soumission librement consentie (FISCHER 2003). L'auteur
définit cette technique comme un type d'influence qui consiste à
amener quelqu'un à se comporter de façon différente
qu'à son habitude en le manipulant de telle sorte qu'il a le sentiment
de faire librement ce qu'on lui demande". Mais Lewin a démontré
les limites de la psychologie sociale. En validant la notion de "libre choix",
l'auteur montre que si les techniques d'influences sont efficaces pour
convaincre, elles n'entretiennent pas les véritables changements
comportementaux. Pour lui il s'agit de l'effet de gel de la décision.
Pour KIESLER (ibid.) « l'engagement serait le lien
qui existe entre un individu et ses actes », il le définit
comme la façon dont un individu est engagé par ses actes" pour
cela, l'individu doit pouvoir se considérer comme le producteur de son
comportement. La théorie de l'engagement allant dans la même
perspective que celle de la cohérence valorise surtout les motivations
profondes de l'individu qui le lient à sa vocation. L'engagement est
variable, donc nous pouvons être engagés à des
degrés différents. Mais il est clair que les individus ne sont
plus attachés aux valeurs vocationnelles, ils sont plus tournés
vers les motivations autres ou extrinsèques. La vie professionnelle fait
face à plusieurs alternatives telles que la pression de
nécessité immédiate ou la perspective d'une progression,
l'initiative personnelle, la maximisation du gain). Selon le cas, on distingue
dans l'exercice d'une profession un penchant pour les besoins ou les
aspirations, un conformisme, l'autonomie, la spéculation et le travail.
Les enseignants manifestent dans l'ensemble un engagement
hypothéqué, qui se laisse voir à travers certaines humeurs
entre autres les grèves qu'on observe d'une fréquence aussi
régulière, le laxisme au travail, les abandons fréquents
des salles de classe, les tricheries consistant à se faire remplacer
dans ses fonctions par une tierce personne afin de retrouver la ville pour
exercer d'autres fonctions n'ayant rien à voir avec l'enseignement, les
non prises de service par les enseignants nouvellement affectés surtout
en campagne, les réaffectations frauduleuses, le faux et l'usage du faux
etc.
Tout ceci laisse voir un désengagement au travail et
comment peut-on expliquer cela puisque eux-mêmes ont effectué leur
choix ? Ne serait- il pas nécessaire de chercher les causes
ailleurs? Ce questionnement est celui qui a suscité notre
curiosité et pour la percer, nous avons été amenée
à formuler notre sujet de recherche comme suit
« l'épanouissement de l'enseignant et son engagement au
travail. » Alors que la théorie de l'engagement au travail
montre que le choix professionnel librement effectué conduit à un
engagement au travail, d'où la cohérence entre les deux
variables. Comment donc expliquer le phénomène de
désengagement dans le système éducatif ? N'y
aurait-il pas d'autres facteurs qui influenceraient l'individu dans son travail
et par conséquent expliqueraient ses différentes
attitudes ?
Pour connaître le degré d'engagement d'une
personne, il est nécessaire d'analyser les circonstances dans lesquelles
se réalisent les conduites en question. Ainsi les individus les plus
fortement engagés seraient ceux qui auront émis leur choix dans
une situation de libre décision, ceux qui auront été
forcé seront faiblement engagés voire pas du tout engagés
s'ils ont été menacés. Cette conception a omis de
retourner la réflexion dans le sens inverse car il est possible que
ceux qui ont émis leur choix dans la situation de libre décision
perdent la motivation au cours de la carrière et que par
conséquent le degré d'engagement baisse. De même ceux qui
ont été forcé dans la prise de décision peuvent
trouver des dispositions qui sont motivantes au cours de la carrière et
que leur niveau d'engagement augmente. Vu ces différentes assertions
cognitives autour de l'engagement de l'enseignant au travail, il est
nécessaire de mener une étude scientifique sur le
phénomène. Comment donc peut-on concilier la motivation et
l'engagement afin de maintenir un engagement toujours motivé au travail
au cours d'une carrière? Ne faut-il pas introduire dans le monde du
travail d'autres concepts tel l'épanouissement ?
L'épanouissement dans ce contexte va se concevoir comme une
liberté, c'est à dire le pouvoir de choisir, de
s'autodéterminer et que les autres doivent s'abstenir d'entraver cette
liberté. Une éducation à l'engagement serait-elle
possible? Si oui dans quelles conditions ou sous le biais de quelle didactique
cette éducation est elle possible? Est-il possible de rehausser le
niveau de notre système d'enseignement tant en quantité qu'en
qualité?
Ce n'est que par une remise en question radicale du
système que l'institution scolaire aura la possibilité de
retrouver sa légitimité devant les élèves et la
société toute entière. Cela demande de nouvelles formes de
coopération entre pédagogues- spécialistes- enseignants-
et le politique. La possibilité de revalorisation du système
nécessite une étude scientifique et détaillée de
l'ensemble de tout les processus qui entrent en jeux dans la pratique de
l'éducation. De cette observation découle la question de
recherche principale suivante qui orientera notre recherche:
1.2 QUESTION DE RECHERCHE
La question de recherche de la présente étude
est formulée comme suit : Comment l'épanouissement de
l'enseignant s'opère sur son engagement au travail ?
De cette question découlent les questions de recherche
subsidiaires suivantes:
- Comment la promotion professionnelle de l'enseignant
influence son engagement au travail?
- Comment les indemnités salariales accordées
à l'enseignant peuvent-elles constituer un facteur de motivation dans
son travail ?
- Comment le cadre ou l'environnement de travail de
l'enseignant peut -il constituer un objet d'influence dans son engagement?
- En quoi la sécurité dans le travail chez
l'enseignant peut elle influencer son engagement au travail? Ces questions ont
été formulées pour mener à bien notre entretien
afin de comprendre comment l'épanouissement de l'enseignant
détermine son engagement ou le processus qui se passe.
Cependant pour voir le lien entre les deux variables, les
questions sont posées comme suit :
- Existe-t-il un lien entre la promotion professionnelle de
l'enseignant et son engagement au travail ?
- Existe-t-il un lien entre les indemnités salariales
de l'enseignant et son engagement au travail ?
- Existe-t-il un lien entre l'environnement de travail de
l'enseignant et son engagement au travail ?
- Existe-t-il un lien entre la sécurité dans
le travail chez l'enseignant et son engagement au travail. A toutes ces
questions répondent les hypothèses de recherches.
1.3 HYPOTHESES DE RECHERCHE
A la question principale répond l'hypothèse
générale: l'épanouissement de l'enseignant
détermine son engagement au travail.
Aux questions subsidiaires répondent des
hypothèses de recherche secondaires:
HR1 : la promotion professionnelle de
l'enseignant détermine son engagement au travail
HR2 : les indemnités salariales
de l'enseignant déterminent son engagement au travail
HR3 : l'environnement de travail de
l'enseignant détermine son engagement au travail.
HR4 : la sécurité dans le
travail chez l'enseignant détermine son engagement au travail.
La présente étude vise des objectifs.
1.4 OBJECTIFS DE L'ETUDE
v objectif général
Comme objectif général, ce travail permet de
comprendre comment l'épanouissement de l'enseignant peut
déterminer son engagement au travail.
v objectifs
spécifiques
Cette étude va permettre de :
- de comprendre comment la promotion professionnelle de
l'enseignant peut déterminer son engagement au travail
- de comprendre comment les indemnités salariales de
l'enseignant jouent sur son engagement au travail
- de comprendre l'effet de l'environnement de travail de
l'enseignant sur son engagement au travail.
- de comprendre l'influence de la sécurité dans
travail de l'enseignant sur engagement au travail.
1.5 INTERETS DE L'ETUDE
v Intérêt théorique
Cette étude a permis de mettre en application les deux
théories psychologiques que sont la motivation et
l'engagement. Cette application consiste à comprendre
scientifiquement un phénomène psychologique qui est l'effet de la
motivation sur l'engagement. Ici il s'agit du besoin d'épanouissement de
l'enseignant qui est une motivation humaine et son engagement au travail. Ces
deux théories ont servi de schéma explicatif en laissant
percevoir comment ce qui peut pousser l'individu vers un acte peut influencer
son comportement. Concrètement l'acte ou la décision ici c'est le
besoin éprouvé par l'enseignant et le comportement qui en
résulte c'est son engagement au travail. Nous avons donc posé
théoriquement un problème afin de ressortir les enjeux pour
trouver les solutions.
v Intérêt social
Le rôle des sciences sociales consiste à
éclairer la société. Les acteurs sociaux soulèvent
donc les problèmes, les analysent les soumettent aux politiques. Notre
étude va ressortir le problème de l'engagement de l'enseignant au
travail. Ceci part du fait que le système d'enseignement connaît
ces dernières années une inefficacité qui persiste dans la
quasi totalité du monde en général et au Cameroun en
particulier. Il nous a été donné de chercher les causes :
comment les agents principaux du système éducatif que sont des
enseignants s'y prennent et pourquoi. L'analyse va permettre de chercher les
stratégies de ré médiation et de parvenir à l'un
des objectifs du millénaire pour le développement qui est la
qualité de l'éducation, une priorité sociale.
v Intérêt académique
Cette étude contribuera à l'avancement de la
science. Elle pose un problème, utilise des concepts appropriés
pour le traduire, définit les théories explicatives, émet
des hypothèses qui répondent aux questions de recherche,
présente des variables à manipuler avec une méthodologie
précise. Elle ouvre aussi de nouvelles perspectives de recherches car
à la suite les investigations pourraient nous permettre de comprendre si
le manque d'engagement n'est pas aussi lié à une autre cause qui
n'est pas l'épanouissement, mais un problème de vocation par
exemple.
I.6 DEFINITION DES CONCEPTS
DURKHEIM (1956) recommande la
définition des mots clés dans une recherche afin de ne pas
« s'exposer aux plus graves confusions ». Les mots
clés qui permettront la bonne compréhension de notre sujet seront
définis par la suite.
ENGAGEMENT : En psychologie,
l'engagement désigne les conséquences d'un acte sur le
comportement et les attitudes. L'engagement est aussi défini par les
psychologues comme la forme qui stabilise le comportement de l'individu
(BRIECKMAN, 1987, KELLEY ; 1983,
KIESLER ; 1971), une force qui fait qu'une personne
continue ce qu'elle avait entrepris en dépit des obstacles
rencontrés, de la tentation offerte par une autre option qui
s'avère intéressante (DUBE, JODOIN et
KALROUZ, 1997a). C'est ainsi que LODAHL
et KEJNER (1965) ont définit successivement
l'engagement comme un degré d'identification psychologique ou
l'importance du travail dans l'image de soi.
La définition traditionnelle du concept engagement met
l'accent sur les facteurs d'ordre cognitif ou comportemental. Cette approche
est inspirée de la théorie de la dissonance cognitive de
FESTINGER (1957) et présume que la persistance dans une
ligne d'action émerge de l'obligation ressentie plutôt que d'un
choix basé sur ses propres désirs. FESTINGER
(1964) définit donc l'engagement comme une décision qui influe
clairement sur les comportements ultérieurs. L'engagement se
ramène à une position qu'il n'est pas facile de quitter
(BECKER, 1960) ou un choix irrévocable.
TRAVAIL : Dans son sens courant, le
travail renvoie à une activité rémunérée, le
sens central le ramène à une activité de l'homme
ordonnée à la satisfaction de ses besoins. C'est une
activité libératrice, productrice de l'homme par lui-même
(Emmanuel Mounier). Le travail est l'indice de la présence de
l'humanité sur terre.
Le travail est en quelque sorte un facteur
d'équilibre individuel et d'épanouissement psychologique, car il
assure l'insertion de l'homme dans la société. C'est une
dimension spécifiquement humaine : c'est par lui que l'homme est
capable de transformer la nature et par là se transformer
lui-même.
BESOIN : Le dictionnaire de la
psychologie (SILLAMY 1991) définit besoin comme
l'état d'une personne qui ressent un manque. Le besoin est une
aspiration naturelle et parfois inconsciente. C'est ce qui est
nécessaire. Le besoin renvoie à ce à quoi on aspire, un
rêve, un projet.
EPANOUISSEMENT : Couramment
défini comme manifestation de la joie, ce concept révèle
la satisfaction chez un individu. Les auteurs qui ont abordé ce concept
précisent qu'il ne s'agit pas de « céder à tous
ses désir, mais bien de développer harmonieusement sa
personnalité dans une société démocratique et
pluraliste. L'épanouissement se caractérise par le fait :
d'être respecté dans ce qu'on a de plus cher (son identité,
son aspiration au bonheur, le développement de sa personnalité),
de suggérer un nouvel équilibre qui tienne compte des besoins
vitaux, du besoin d'autonomie et de valorisation, de la
créativité mais aussi de la sécurité, de la
stabilité et la reconnaissance sociale de l'être humaine.
I.7. DELIMITATION DE L'ETUDE
Nous avons délimité notre étude sur un
double plan : thématique, et géographique.
- Délimitation thématique
Il est évident de remarquer que dans toute
société, l'éducation occupe une place importante. C'est la
raison pour laquelle nous avons opté mener notre recherche dans ce
champs. A cet effet vu les différentes difficultés auxquelles est
confronté le social et par ricochet système éducatif et en
particulier le système éducatif camerounais, il est
nécessaire d'en chercher les causes. Il est question pour nous
d'étudier comment les motivations de l'individu et son engagement
fonctionnent. Si nous nous en tenons aux propos de BECQUET
(2005) « il y a engagement quand les ressources mobilisées
(contexte socioculturel, formation, réseaux...) rencontrent les
motivations individuelles à participer. »
- Délimitation géographique
La présente étude se déroulera en deux
phases, la première phase se passera en entrevue dans trois
établissements secondaires d'enseignement général de
Yaoundé, la deuxième phase qui est la phase du questionnaire va
se dérouler dans cinq établissements secondaires d'enseignement
général de Yaoundé. Cette étude aurait pu
s'étendre dans plusieurs régions du pays mais vu les moyens
limités et le temps très réduit, nous avons trouvé
nécessaire de restreindre l'étendu.
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA
LITTERATURE
Il est nécessaire dans une recherche de faire
référence à des théories et études touchant
le problème qu'on traite, car dit-on souvent la connaissance du
passé permet de comprendre le présent et préparer
l'avenir. Dans cette partie, nous exposerons les raisons du choix
professionnel, les sources d'épanouissement au travail, Le profil de
carrière chez les enseignants, la profession enseignante et ses
difficultés, les différents rapports que l'enseignant
entretient, l'enseignement au Cameroun et les théories explicatives de
l'étude.
2.1 LES DIFFERENTES RAISONS DU
CHOIX PROFESSIONNEL
Pour REUCHLIN (1977), les conduites
du choix professionnel ont un but et se ramènent toujours à une
cause. Etudier quels sont ces buts, comment ils sont choisis par l'organisme,
comment jusqu'à tel point l'organisme met en jeu d'autres fonctions pour
atteindre ces buts, en quoi se distinguent les conduits fortement
motivées des conduites faiblement motivées constitue le champ de
problème de la motivation. Alors il est que nous commençons par
examiner les différents contours du choix professionnel.
Ces approches se
résument en trois :
* L'approche structuraliste
* L'approche développementale
* L'approche fonctionnaliste
2.1.1 L'approche structuraliste du
choix professionnel
Cette approche fonde ses explications sur la structure
de la personnalité et compte trois conceptions :
a- La conception typologiste,
Elle est l'oeuvre de HOLLAND (1996),
l'auteur pense que choisir un métier c'est exprimer sa
personnalité. Donc le choix professionnel est la recherche d'un
environnement correspondant à la personnalité permettant
d'utiliser au maximum les valeurs et attitudes et d'assurer les rôles
professionnels agréables. Les personnes qui exercent les mêmes
professions ont des personnalités semblables. La notion
d'intérêt prime dans cette conception. DESCOMBES
cité par EVOLA (1996) fait remarquer que
l'intérêt est une orientation générale de la
conscience vers un certain type d'objets d'une manière positive.
SUPER (1964), parlant de l'intérêt dit qu'elle
est une sorte d'attention sélective dirigée vers une
catégorie d'objets ayant une valeur positive pour l'individu.
HOLLAND (idem) développe six grands types de
personnalités auxquelles il fait correspondre six grands types de
métier.
· Le type réaliste
qui se caractérise par la simplicité, le sens pratique d'une
attitude naturelle. Il est attiré par les activités telles que la
manipulation des machines, le contact avec la nature. Les techniciens, le
mécanicien, le menuisier sont des exemples.
· Le type scientifique caractérisé
par le goût de l'étude. Il est ouvert curieux, méthodique.
C'est le type intellectuel, il se met un peu à l'écart du public
et se paît à expérimenter pour comprendre les
phénomènes physiques, biologiques ou culturels.
· Le type artistique, ce type se
caractérise par l'intuition, l'originalité, le non conformisme et
l'émotivité. Il aime exprimer ses idées, ses aspirations,
ses sentiments. Il éprouve une aversion pour les tâches trop
systématiques et contraignantes.
· Le type social, il est
amical, compréhensif, généreux, il est sensible aux
problèmes de ses semblables. Il cherche à éduquer,
à informer et à soigner. Il évite les activités
à caractère technique. Dans cette catégorie peuvent se
retrouver les enseignants.
· Le type entrepreneurial,
il cherche le contact avec autrui pour l'influencer en utilisant ses services
pour réaliser les siens. Ce type est énergétique,
ambitieux, sûr de lui-même. Il s'intéresse à la
politique, aux affaires, bref c'est un bon organisateur.
· Le type conventionnel, Ce
dernier type est consciencieux, appliqué, respectueux et aime de
l'ordre. Il travaille avec méthodes surtout dans les domaines tels que
la comptabilité, la documentation, le travail de bureau.
b- La conception psychanalytique
du choix professionnel
Elle est l'oeuvre de FORER (1953),
BELL (1960) et BRILL (1949). Mais faut-il le
rappeler, la revue psychanalytique sur la notion du travail montre qu'elle fut
utilisée pour la première fois par FREUD in
(EVOLA1996 :6). Un être humain normal se
caractérise par « sa capacité d'aimer le
travail » (FREUD, idem). C'est un moyen de
décharge énergétique à travers lequel on parvient
à satisfaire ses besoins.
FORER (ibid.) pense que les facteurs
émotifs et les impulsions sont à la base du choix professionnel.
Ces choix sont généralement conscients et proviennent des bases
pulsionnelles de la personnalité. Le travail aurait donc pour rôle
la satisfaction des besoins névrotiques visant l'adaptation personnelle
de l'individu.
BELL (1953) souligne que l'implication d'une
loi, les projections d'avenir sont faites en terme de
« je », si la réaction de l'entourage est favorable
à ses projections, l'image du moi s'affermit et se stabilise face aux
influence extérieures. Une menace du moi peut provoquer des
émotions déstabilisatrices. La manière dont on vit son moi
peut influencer les décisions vocationnelles.
BRILL (1949), s'appuie sur la relation entre
le principe de plaisir et le principe de réalité pour expliquer
le choix professionnel. Le principe de plaisir conduit vers les satisfactions
immédiates, matérielles et idéelles.
Ici la sublimation joue un rôle capital
(mécanisme par lequel les pulsions sont réorientées en
substituant leurs buts et objets primitifs par le but et objet qui
représentent une valeur sociale) (EVOLA, idem). Les
investigations psychanalytiques sont nécessaires dans la pratique de
l'orientation car elle donne la possibilité au client
d'extérioriser ses fantasmes, ses joies, ses angoisses.
c- Les conceptions
éducationnelles du choix professionnel
Les expériences éducatives qui procurent
la satisfaction à l'enfant le prédisposent à rechercher
les activités à caractère social et les
expériences de frustration suscitent chez l'enfant les activités
qui ne nécessitent pas les contacts sociaux. ROE (1957)
pense que les différences observées entre les individus
concernant le choix professionnel proviennent des expériences
éducatives, leur enfance et la manière dont certaines
expériences avec l'environnement étaient satisfaites ou non. Les
satisfactions ou les frustrations éducatives que subit l'enfant
dès le bas âge détermine sa personnalité et le
poussent à certains types de métiers et à rejeter
d'autres. ROE (ibid.) décrit trois facteurs qui
déterminent le choix professionnel :
-la personnalité structurée à
partir de l'éducation parentale
-la motivation qui pousse l'enfant à choisir
certains types de métier et à rejeter d'autres.
-L'expérience de satisfaction ou de frustration
à partir de l'éducation parentale.
2.1.2. L'approche
développementale du choix professionnel (GINZBERG, 1951)
Cette approche est l'oeuvre de
GINZBERG (1951), le processus du développement de
l'auteur se caractérise par la continuité. Un individu est
à un moment donné de sa vie, le fruit de son développement
intérieur. Dans les conditions normales, ce développement conduit
à la maturité. Laquelle est liée au réalisme, une
personne mature est une personne réaliste c'est-à-dire qui sait
ce qu'elle fait, qui connaît les possibilités et les limites de
ses actes, qui est responsable devant ses choix. La maturité s'acquiert
dans le processus de développement. Pour l'auteur, le chois de la
profession est le résultat d'u long processus de la maturation. Le
développement vocationnel est déterminé par un processus
caractéristique dans lequel les mécanismes de décision
jouent un rôle important, l'individu se sert de ses expériences,
de ses connaissances, de ses relations successives corrigées et
réajustées. GINZBERG (ibid.) expose le
développement vocationnel en périodes et ces périodes
correspondent plus ou moins aux différentes étapes de
développement psychologiques de l'individu. Le processus vocationnel
comporte ainsi trois périodes qui son les périodes du choix
fantaisiste, la période d'essai et la période du choix
réaliste.
a- La période des choix
fantaisistes
Elle correspond à la grande enfance, c'est la
tranche d'âge inférieure à dix - douze ans. Elle comprend
deux stades qui sont caractérisés par l'imitation des
activités qui apparaissent comme des jeux et qui procurent la
satisfaction aux enfants. Le premier stade de cette période va
jusqu'à l'âge de 7 ans, et est caractérisé par le
choix de l'activité qui procure qui procure du plaisir à l'enfant
et a un intérêt pratique dans son environnement. Ces
activités relèvent un caractère ludique. L'individu
exprime ses choix, ses aspirations par expérience ludique des choix
professionnels. Le second stade est également caractérisé
par l'aspect ludique mais, cette fois avec le goût de l'aventure, le
goût de l'exploit la tendance héroïque qui domine.
b- La période des choix
provisoires ou période d'essai
Cette période commence à l'âge de
10 -12 ans et se termine vers l'âge de 18 ans. Ici les choix
reflètent les besoins subjectifs. Cette période se subdivise en
stades:
-Le stade des intérêts : ce stade va
jusqu'à l'âge de treize ans. Ici, le besoin de curiosité
professionnelle se reflète dans un souci crossant d'identification dans
ce qui plaît ou ne plaît pas. L'enfant ne tient pas compte de ses
caractéristiques propres et de ses perspectives temporelles. Le discours
de l'enfant rend compte d'une délimitation, d'une grande famille des
professions dans laquelle il voudrait vivre.
-Le stade des capacités : il va
jusqu'à l'âge de quinze ans. Il est marqué non seulement
par la prise de conscience des facteurs externes, mais aussi des
possibilités et des moyens personnels dont l'enfant dispose pour la
réalisation de ses désirs. La connaissance de sa propre personne
est d'un intérêt pour l'enfant. Ici on observe la prise en compte
des aptitudes dans le choix professionnel, l'influence des modèles
parentaux s'affaiblit au profit des modèles éloignés.
-Le stade des valeurs : ce stade s'allonge
jusqu'à dix-sept ans. Il y a un changement important dans la
façon dont le jeune aborde le choix professionnel. Il porte ses choix
sur les valeurs à significations sociales. Le jeune s'appuie sur ce qui
le marque pour faire le choix. Dès qu'il prend conscience d'un
problème, il s'oriente dans le sens qui puisse résoudre le
problème. S'il regardait une émission à la
télévision portant sur les enfants abandonnés,
affamés, il s'oublie et désire une profession qui valorise
l'être humain, il a pour souci de faire du bien à autrui.
- le stade des transitions : ce stade va
jusqu'à l'âge de dix-sept dix-huit ans. Il correspond à la
mise en place d'un système de cohérence de valeurs et se
caractérise par la prise en compte des facteurs de réalité
(capacités physiques et individuelles, environnement
socio-économique). L'adolescent recherche l'efficacité et il
dépasse le cadre de la subjectivité dans ses décisions et
confronte la réalité qui peut conduire vers ses objectifs. Il
fait une autoévaluation pour connaître ses possibilités et
ses limites avant de s'engager dans le choix d'une activité qui a ses
exigences précises. On peut dire de ce stade qu'il est la période
de choix provisoire en même temps qu'il marque l'entrée dans le
réalisme.
c- La période des choix
réalistes
A cette période, le choix se fait par rapport
aux besoins du sujet et prend en compte les capacités réelles
d'accession, à la profession. Les désirs et les projets des
jeunes se voient concrétisés. Cette période compte trois
stades :
- Le stade
exploratoire, les données temporelles dominent les
pensées.
- Le stade de
cristallisation, ici l'individu identifie parmi les activités
celles qui revêtent des intérêts durables pour
l'individu.
- Le stade de
spécification : Ici, c'est la précision du choix
définitif qui prévaut.
On remarque ici que la stabilité du choix
définitif tend à être plus forte lorsque les aptitudes
apparaissent précocement. Chez certains, la période de
cristallisation se situe à la fin de la période d'essai, tandis
que chez d'autres, elle se situe à la période des choix
réalistes. Ce qui revient à noter que ces stades n'ont pas une
frontière étanche. On observe les écarts plus ou moins
importants selon les individus et l'environnement.
Cependant il existe les individus qui ne fonctionnent
pas selon ce modèle et dont le modèle en matière de choix
ne cadre pas avec les individus de même âge. Les déviants
peuvent aussi faire des choix réalistes ou avoir une stabilisation
précoce. Les enfants de s milieux favorisés se comportent de la
même façon mais leur choix et leur niveau d'aspiration ne sont pas
les mêmes. On constate aussi qu'à capacité égale,
les enfants des milieux défavorisés choisissent des
métiers bas que ceux des milieux aisés, ceci se confirme de plus
en plus avec la théorie de la reproduction sociale
(BOURDIEU et PASSERON, 1971).
La période de spécification arrive plus
tôt chez les enfants des milieux défavorisés. Chez
GINZBERG (idem), le choix professionnel est un processus qui
va de l'enfance à la vieillesse. L'individu passe par des
périodes et des stades caractérisés par des tâches
auxquelles il doit s'acquitter et les mécanismes mis en jeu. D'où
le long processus de maturation dont résulte le choix professionnel.
2.1.3 L'approche fonctionnaliste
du choix professionnel (SUPER, 1957)
La théorie de SUPER, (1957)
principal théoricien, s'articule autour de trois types de
données fondamentales :
-la
personnalité
L'auteur dans ses explications sur le
développement vocationnel, a examiné les aptitudes et les
intérêts du choix professionnel. Ces facteurs ont souvent
été traités en apport avec la personnalité. Il
distingue deux catégories d'aptitudes : générales et
spécifiques. Les secondes conditionnent l'entrée dans une
occupation ou la réussite dans un apprentissage y donnant accès.
Les aptitudes générales bien qu'influençant moins le
niveau occupationnel atteint, jouent néanmoins le rôle de facteur
de promotion. Super souligne que les personnes poursuivent beaucoup plus leurs
intérêts lors du choix d'une profession si bien qu'elles sont
susceptibles de quitter leur emploi quand leurs intérêts sont
menacés. Il pense également que les personnes
préfèrent choisir et rester dans les professions ou leurs
intérêts sont satisfaits. La motivation n'est pas associée
aux intérêts pourtant, les motivations dominantes peuvent remettre
en question l'idée selon laquelle les intérêts
professionnels expliquent la réussite.
Les explications de l'auteur sur la
personnalité sont très nuancées. Il se détache
d'autres théoriciens et pensent qu'il est difficile de prédire
les choix professionnels à partir de la personnalité. Il
suggère alors que c'est au niveau de la famille et au niveau des
facteurs socio-économiques qu'il faut rechercher les déterminants
du choix professionnel et ces paramètres sont des variables sociales
importants qui contribuent au développement vocationnel.
-Les données
socio-économiques
Pour SUPER (idem), la famille joue un
rôle très important parmi les données
socio-économiques dans le développement vocationnel. Elle est
considérée comme une « entité à la fois
sociale, économique et psychologique » et est composée
de personnes qui ont des besoins des attitudes et valeurs qui lui sont propres.
Ces personnes sont solidaires dans leur contribution morale affective et
matérielle quant- à la suivie et le maintien des relations
familiales. Plusieurs auteurs ont démontré que c'est à
partir de la famille que l'enfant fait l'apprentissage de ses premiers
modèles sociaux. Au cours de son développement, l'enfant
s'identifie à certains modèles sociaux ou se différentie
par rapport à d'autres. Ces préférences sont
émergées et vont lui permettre d'aimer ou ne pas aimer certaines
activités. Ces préférences sont confrontées aux
valeurs et attitudes véhiculées dans son milieu familial ou
substraculturel et peuvent en être influencées. Le fait que
l'enfant passe une grande partie de sa vie dans la famille l'oblige d'en
dépendre. On développement en sera lié
matériellement, moralement, affectivement et il sera obligé
d'être attentif aux désire de la famille quant à son avenir
professionnel.
A coté de la famille, il existe aussi un autre
facteur aussi important, il s'agit de l'origine socio-économique. C'est
dans la même perspective que REUCHLIN (idem) concluait
à la suite d'une vaste enquête sur l'orientation en France, que
l'origine socio-économique joue un grand rôle dans le processus du
choix professionnel. Selon LEVY-LEBOYER (1971), c'est la
famille qui définit l'origine socio-économique de l'enfant et ces
deux éléments sont indissociables. Les conditions
matérielles vont influencer le développement de l'enfant et
peuvent constituer d'importants facteurs de motivations ou de limitation quant
au développement de la carrière. Les études
antérieures telles que celles d'EVOLA, (idem) ont
montré Que dans de nombreux cas observés, les enfants issus des
familles favorisés accèdent généralement à
des emplois qualifiés alors que ceux des familles
défavorisés n'arrivent pas facilement à obtenir des
qualifications très élevées. Que dire des données
développementales ?
-Les données
développementales
SUPER (1973)
suggère que le développement vocationnel suit un processus
évolutif qui englobe toutes les étapes de la vie de l'individu.
Ce processus commence à la naissance et s'interrompt à la mort.
Ce développement est continu et son déroulement est
ordonné et prévisible. Il s'effectue à partir des
interactions la personne et les sollicitations de son environnement.
Un choix professionnel constitue une alternative qu'a
le futur candidat au marché de l'emploi quant aux différentes
voies qui s'offrent à lui, à l'occupation dont il espère
plus tard tirer ses moyens d'existence. EVOLA (idem) a fait
état de quelques théories destinées à rendre compte
d'aspect spécifiques du choix professionnel. Certaines d'entre elles se
focalisent sur l'aspect évolutif des attitudes relatives aux
métiers, d'autres sur le fait que les préférences
professionnelles sont des manifestations de la personnalité des
individus.
HOLLAND (1996),
à l'instar de NAVILLE (1945) pense que le choix d'une
profession est l'expression de la personnalité. « Les facteurs
de l'orientation professionnelle sont avant tout les facteurs collectifs
participant au déterminisme social ». Pour lui, les membres
d'une même profession ont des personnalités similaires, leurs
comportements face à des problèmes et situations qu'ils
affrontent sont identiques. Ils recherchent les environnements professionnels
qui leur permettent d'exprimer les mêmes aptitudes, les mêmes
valeurs et d'assumer les mêmes rôles. Pour cela, il faut une
convenance entre les caractéristiques personnelles de l'individu d'une
part et les caractéristiques du métier à exercer d'autre
part. EVOLA (idem) part d'un déterminisme
socioprofessionnel au libéralisme du choix du métier.
2.1.4 Les sources
d'épanouissement au travail
2.1.4.1 La promotion au
travail
En gestion des ressources humaines, (ensemble de
pratiques du management ayant pour objectif de mobiliser et développer
les ressources humaines pour une grande efficacité et efficience de
l'organisation), La promotion consiste à élever une personne
à un grade, à des fonctions supérieures ; c'est une
nomination à une fonction supérieure. Dans le sens courant, le
terme promotion désigne le fait d'obtenir un nouveau poste et de
nouvelles responsabilités. Le plus souvent une promotion est
accompagnée d'une augmentation de grade dont la conséquence est
une augmentation de salaire ou d'avantages divers.
La promotion interne est un facteur de motivation et
de dynamisation du personnel : elle vient récompenser la
qualité fournie par un salarié en reconnaissant celle-ci et en
donnant au salarié en question la possibilité d'accéder
à un niveau supérieur répondant à la fois à
son souhait et à un besoin de la structure.
Dans l'administration, on appelle
« promotion interne » le fait pour un fonctionnaire
d'accéder grâce à son ancienneté et à ses
compétences, à un grade supérieur sans passer le concours
normalement requis. Tout travailleur aspire à la promotion, c'est un
facteur de gratification au travail. Lorsqu'on sonde les travailleurs sur la
place de la promotion au travail, on constate que celle-ci occupe une place
importante au travail, d'où un autre facteur d'épanouissement au
travail. Qu'en est-il des indemnités salariales ?
2.1.4 .2 Les indemnités
salariales
- Le système de rémunérations et
récompenses
Les incitations financières restent dans l'esprit des
agents la principale source de motivation car elle est la plus perceptible
à court terme. L'augmentation du pouvoir d'achat est la principale
revendication des syndicats et mobilise des milliers d'agents du service public
dans les rues. La rémunération étant liée à
une grille indiciaire et des échelons, seul l'avancement permet de voir
évoluer significativement son salaire. Une fois atteint le dernier
échelon, l'avancement au grade ou corps supérieur est difficile,
alors les agents sont plafonnés à leur échelon sans
perspective de carrière. Cela n'encourage pas la motivation et
l'implication des agents.
Depuis la nuit des temps le système de
récompense et de primes a existé dans l'organisation publique.
Déjà, il y a plus plusieurs procédures différentes
pour l'attribution des primes dans la fonction publique en
général. Comment sont-elles appliquées ? Selon quels
critères ? Selon quelle cohérence et
équité ? A l'heure actuelle, les économistes
proposent de rémunérer au mérite les managers publics avec
« une récompense quand il est performant » et
« une sanction quand il ne l'est pas ». Quels
seront les critères de « performance » ? Qui
les évaluera ? Quelles seront les sanctions ? Ces
procédures d'attribution des primes demandent équité dans
sa distribution des récompenses et avantages retirés de
l'exercice d'un métier au sein d'un groupe de référence.
L'équité est associée à l'idée de justice
organisationnelle ou procédurale : l'agent a l'occasion de
s'expliquer, donner son avis, de se justifier par rapport à une
procédure d'évaluation effectuée par le management. Cette
justice procédurale est, à ce jour, inefficace voire inexistante.
Les commissions paritaires pourraient être l'instance pour cette justice
procédurale.
2.1.4.3 La sécurité
au travail
La sécurité au travail est une loi qui
établit les obligations de toutes les parties en présence sur les
lieux de travail et les droits des travailleurs. Son objectif principal est de
protéger les travailleurs des dangers sur leurs lieux de travail, en
établit des procédures pour gérer et prévoit des
mesures de mise à exécution en cas d'infraction volontaire des
dispositions de la loi. Cette loi s'applique à tous les travailleurs,
employeurs et lieux de travail y compris les propriétaires de lieux de
travail. Si dans les pays du Nord, la sécurité sociale n'est plus
un vain mot depuis belle lurette, dans les pays du Sud, il peine à se
concrétiser, à être opérationnel. Les chiffres
parlent d'eux-mêmes, 90% de la population camerounaise n'a pas
accès à la sécurité sociale.
Selon JEFFREY (2006) un nombre
élevé d'enseignants subit régulièrement de la
violence verbale. Nous présentons ici les résultats les plus
actuels sur la violence faite aux jeunes enseignants qui travaillent avec des
adolescents. Nous avons notamment appris que les enseignants sont plus
exposés à la violence que les enseignantes, 8 % des enseignants
se sentent plus ou moins en sécurité dans l'école, alors
que 2 % d'entre eux ne s'y sentent pas du tout en sécurité. Que
16 % des enseignants se sont absentés du travail, à cause de
violence subie, pour une durée moyenne de 5 jours. Qu'environ 20 % des
enseignants ressentent de l'insatisfaction dans leur présent milieu de
travail. Que la violence que vivent les enseignants peut les amener à
quitter leur profession s'ils ne se sentent pas soutenus par leurs
collègues et la direction de leur établissement.
La violence
faite aux enseignants n'est pas négligeable. Par ailleurs, le
phénomène est trop complexe pour être réduit
à quelques analyses sommaires. Il y a lieu, c'est également le
propos de ce livre, de mieux comprendre cette violence afin de proposer des
actions ciblées pour la prévenir.
2.1.4.4 L'environnement de
travail
Le cadre géographique de travail
renvoie à l'environnement dans lequel le travailleur est appelé
à exercer ses fonctions. Cet élément influence aussi bien
l'enseignant que l'apprenant dans leur condition de travail. Il se remarque en
quelque sorte par de fortes disparités qui caractérisent le
système. Alors le phénomène de scolarisation est bien loin
d'être homogène sur l'ensemble du territoire national. Pour un
individu scolarisable, la scolarisation dépend, entre autres, de la
localisation administrative (province, département, arrondissement), de
caractéristique de la zone de résidence (zone urbaine/zone
rurale), du genre de la personne scolarisable (garçon, fille), et du
revenu de la famille (riche/pauvre).Les facteurs géographiques sont
davantage prégnants avec un différentiel de 40 points entre le
milieu urbain et rural et 60 points si on oppose les provinces du Nord et de
l'Extrême Nord à celle du Centre, du Littoral ou du Sud ( Rapport
du système éducatif 2006). Les habitants de ces provinces du Nord
du pays se caractérisent traditionnellement par une plus faible
propension à envoyer leurs enfants (filles et garçons confondus)
à l'école primaire, et on constate que dans ces provinces les
filles sont, en moyenne, moins scolarisé que les garçons. De
l'autre coté l'enseignant exerçant dans la zone
désenclavée est différent de celui exerçant dans la
zone enclavée sur plusieurs points. L'accès au poste de travail
ou au lieu de travail est aussi déterminant dans l'engagement de
l'enseignant. Les dispositifs ou équipements scolaires ne sont pas en
reste car les villes procurent plus d'éléments que les campagnes.
Tout de même, les dépenses budgétaires sont aussi
butées au problème d'inégalités en fonctions des
espaces.
2.2. LES DIFFERENTES MOTIVATIONS
DU CHOIX PROFESSIONNEL ENSEIGNANT
Les enseignants éprouvent des motivations diverses au
moment de leur choix professionnelles. Certaines études ont
révélé quelques raisons avancées par quelques uns.
Tel le cas des études menées sur les motivations de départ
de l'enseignant. Un rapport du ministère de l'éducation sur
l'affectivité et les motivations de l'enseignant (1987) permet de mieux
cerner la situation :
Au sein du monde enseignant, deux motivations dominent :
le besoin d'épanouir sa personnalité 49 % et le besoin
d'affection 48%. On retrouve à coté le besoin de
sécurité 38%, le besoin de prestige 38 % le besoin de
considération 3%.
Les besoins d'expression et
d'épanouissement : cette motivation est le moteur de la
volonté d'autonomie dont les enseignants font preuve en particulier pour
les plus jeunes.
Le besoin d'affection peut constituer un
symptôme de désajustement progressif de l'institution scolaire par
rapport à l'évolution des mentalités. Il faut
également interpréter ce besoin d'affection comme un besoin
ressenti par les enseignants pour eux-mêmes, traduisant des attentes de
confort au quotidien, d'appartenance à des environnements humains plus
chaleureux, et de sécurité affectives.
Le besoin de sécurité est
beaucoup moins prégnant chez les enseignants que dans l'ensemble de la
population. La menace du chômage étant atténuée, il
faut comprendre le poids relatif de cette motivation de sécurité
économique comme l'expression d'une inquiétude en matière
de maintien de pouvoir d'achat, du niveau de confort de vie, et de progression
de carrière.
Le besoin de prestige :
« s'offrir son rêve » motive moins les enseignants
que l'ensemble des français.
Le besoin de
considération et d'estime ne motive qu'une minorité des
enseignants. Le sentiment de n'être pas reconnu apparaît assez
intensément chez les maîtres de 29-34 ans comme une crise
d'identité. Hommes et femmes ont-ils les mêmes motivations ? Les
motivations des femmes enseignantes sont massivement orientées vers
l'épanouissement et l'affectivité; celles des hommes enseignants,
plus hétérogènes, ont surtout trait à
l'épanouissement et au prestige.
Le sens donné au travail : le désir
d'enrichissement intellectuel et d'utilité sociale prime sur les
motivations pécuniaires. On note des tendances d'évolution
hétérogènes entre les enseignants et la population. Le
monde enseignant se montre traversé de clivages d'âge très
spécifiques, qui correspondent probablement à différentes
périodes de recrutement, et traduisent les différentiels
d'ajustement entre l'institution scolaire et la population au cours de
l'histoire récente. Les enseignants les plus jeunes se distinguent par
une intensification des motivations d'utilité sociale et
d'épanouissement. Les enseignants seraient davantage portés
à l'expression et l'épanouissement personnels, et peu
préoccupés par les aspects matériels de l'existence.
Cette implication est directement liée aux motivations de départ
pour l'enseignement.
1. Les motivations de l'enseignant pour
l'enseignement : d'après une enquête
réalisée en 1997 et 1981 auprès d'un échantillon
représentatif de 1040 enseignants du premier degré, relevons
quelle a été pour les maîtres interrogés leur
première motivation pour l'enseignement.
-motivation active : garder
un contact avec les jeunes, à l'aise avec les jeunes,15.7 %
-motivation matérielle : avoir un moyen de gagner sa vie, devenir
indépendant,13.2 %
-motivation active : avoir une fonction
éducative, un impact sur les jeunes, sur la société,
12.7% ;
-motivation active: transmettre des connaissances, des
savoirs,12.3%
- motivation matérielle : possibilité de
garantir un équilibre entre vie professionnelle et privée,
11,8% ;
- motivation matérielle : liberté d'action,
flexibilité et diversité dans le travail, autonomie dans le
travail 59% ;
- motivation active : la tradition familiale, influence d'un
parent enseignant ou influence d'un enseignant, 59% ;
Les motivations actives qui mettent en relation
l'enseignant et l'élève sont davantage citées.
2. Relations entre le type de motivation de départ et le
degré d'activisme ou de fatalisme des enseignants au cours de leur
carrière
Le désir de rester dans l'enseignement en
fonction de la première motivation.
Les maîtres qui
désirent fermement rester dans l'enseignement toute une carrière
ont eu pour le plus grand nombre d'entre eux des premières motivations
de départ actives. C'est parmi les maîtres qui ne souhaitent pas
demeurer dans l'enseignement ou qui ne savent pas vraiment s'ils quitteront le
métier que l'on trouve le plus de premières motivations de
départ matérielles.
Les moments de doute au cours de la
carrière en fonction de la première motivation de départ.
Lorsque les moments de doute apparaissent très tôt dans la
carrière, les motivations de départ étaient
essentiellement des motivations matérielles ou passives. Quand les
moments de doute surgissent plus tard dans la carrière (en milieu ou en
fin de carrière) les motivations de départ étaient
plutôt des motivations actives. Des motivations actives permettraient un
début de carrière davantage serein. Lorsque les
maîtres pensent quitter leur métier leurs motivations de
départ étaient majoritairement matérielles et passives
(52,5 % pour les enseignants qui ont pensé fermement quitter leur
métier et 55,5 % pour ceux qui ont pensé quitter avec des
nuances). Parmi ces maîtres qui ont pensé sérieusement
quitter l'enseignement, quel est le motif en fonction de leur première
motivation. Chez les maîtres qui désirent quitter
l'enseignement pour faire autre chose, 50 % d'entre eux avaient des motivations
matérielles lorsqu'ils se sont engagés dans la carrière.
Il est intéressant de relever que les motivations initiales des
enseignants qui souhaitent abandonner leur métier par manque de charisme
étaient uniquement matérielles ou passives. Par ailleurs, ceux
qui souhaitent quitter leur métier parce qu'ils éprouvent un
malaise sont des enseignants qui au départ avaient en grande
majorité des motivations actives. Ce sont des maîtres qui seraient
plutôt déçus, lassés ou fatigués par leur
travail au quotidien. Enfin, pour les maîtres qui avancent des raisons
familiales pour justifier leur désir de quitter la carrière dans
laquelle ils s'étaient engagés, ils avaient essentiellement
à l'entrée dans le métier des motivations actives et
matérielles. Quand les maîtres ont choisi d'entrer dans
l'enseignement avec des motivations actives s'il survient au cours de leur
carrière une volonté de renoncer à leur métier,
cela est dû essentiellement au fait qu'ils souhaitent faire autre chose
ou qu'ils vivent mal leur profession. Pour ceux qui au départ avaient
des motivations matérielles ou passives, s'ils devaient quitter leur
métier pour une grande majorité d'entre eux la raison principale
serait de vouloir faire autre chose. Le degré d'activisme ou de
fatalisme des maîtres du premier degré au cours de leur
carrière est lié aux types de motivations de départ qui
peuvent donc influencer le déroulement ultérieur d'une
carrière.
2.3 LA PROFESSION ENSEIGNANTE
2.3.1 Profil de carrière
chez les enseignants
Les caractéristiques personnelles des enseignants
déterminent de façon fondamentale les relations sociales, les
activités et les finalités de l'école. Comment sont
choisis les enseignants ? Comment sont-ils formés ? Nous
allons ici rappeler certains aspects des origines et de la personnalité
des enseignants, et des effets de la formation professionnelle sur leur
technique, leur capacité et leur attitude.
Les enseignants subissent généralement deux
formes d'influence (MORRISON, 1975 :34).
-le processus de sélection qui implique à la
fois la décision de l'individu de devenir enseignant et les moyens
institutionnels qui leur permettent d'accéder à la formation
professionnelle et plus tard de considérer qu'il a satisfait aux
exigences de cette formation.
-Les effets que produisent chez les élèves
enseignants, un enseignement prolongé et une formation professionnelle
spécialisée.
Dans les sociétés occidentales, la profession
d'enseignant est très sélective. En Angleterre par exemple,
l'accès à cette formation exige un niveau culturel minimum, ce
qui revient à dire que la grande majorité des enseignants passe
par le filtre d'une éducation secondaire sélective.
Au début du siècle, l'enseignement
représentait la profession « bourgeoise » la plus
accessible aux enfants doués issus de familles ouvrières
favorisant ainsi de façon non négligeable la mobilité
sociale. FLOUD et SCOTT que cite
MORRISON (1975) estiment qu'en 1920, 68.7% des enfants de la
classe ouvrière qui allaient à l'école jusqu'à
l'âge de 17 ans continuaient leurs études avec l'intention de
devenir enseignant. C'est suite à ces principes du métier que
l'enseigne construit progressivement son identité professionnelle qui
est une identité sociale caractérisée par l'articulation
entre deux transactions, l'une interne à l'individu, l'identité
pour soi, l'autre externe, l'identité pour autrui. Selon DUBAR
(1996), l'identité pour soi, relevant du processus
biographique, est une transaction «subjective» entre
l'identité héritée et celle qui est visée, et que
la personne revendique comme sienne. L'identité pour autrui, relevant du
processus relationnel, est une transaction «objective» entre les
identités attribuées par autrui et les identités
incorporées. L'identité sociale est composée des deux
identités. Pour qu'un individu la reconnaisse comme sienne,
l'identité professionnelle doit être intégrée
à l'identité qu'on peut appeler globale de la personne
(GOHIER, 1997 b, 1998). L'identité professionnelle de
l'enseignant est une identité négociée en fonction des
contraintes de l'environnement professionnel et des intérêts de la
personne. Celle-ci essaie de faire face à ces contraintes en utilisant
diverses stratégies, qui vont de leur refus à leur
intériorisation totale, mais résultent souvent en un
«compromis stratégique» impliquant un mélange
d'ajustement intériorisé et de redéfinition
stratégique qui permet au sujet d'atteindre ses buts partiellement
redéfinis (SIKES, MEASOR ET WOODS, 1985, p. 236). Il
s'agit là de la dimension interactionniste de l'approche identitaire
professionnelle. TAP (1996) cité par
GOHIER et all (ibid.) identifient six caractéristique
dans la construction et la dynamique de l'identité :
v la continuité,
v la cohérence du moi,
v l'unicité (singularité),
v la diversité (plusieurs personnes dans une même
personne),
v l'action
v la réalisation de soi.
Le processus de constitution et de transformation de
l'identité professionnelle de l'enseignant apparaît comme un
processus dynamique et interactif de construction d'une représentation
de soi en tant qu'enseignant, mû par des phases de remise en question,
générées par des situations de conflit (internes ou
externes à l'individu) et sous-tendu par les processus d'identisation et
d'identification.
Nous allons aussi aborder la construction identitaire de
l'enseignant dans notre étude en termes de la
« prise », l' « emprise » et la
« déprise ».
La prise ici renvoie à tout ce qui donne l'envie de
travailler chez l'enseignant, dans ce cas l'enseignant a la maîtrise des
situations. On dit «avoir prise» sur une situation. C'est dans ces
occasions que le plaisir au travail est le plus fort. Le cours se passe
normalement « comme il faut », les élèves
progressent, l'enseignant a la capacité de décision
d'organisation. La prise sur les situations correspond à des moments
forts qui sont plutôt du coté du plaisir et de la motivation au
travail.
L'emprise quant- à elle fait face lorsque l'engagement
exigé dans le travail est très important sans qu'il ait pour
autant un sentiment de maîtrise sur la situation. C'est plutôt le
sentiment d'être écrasé par le poids du travail, qui domine
et peut conduire à un certain désengagement. Par ailleurs dans
les conditions pragmatiques de l'enseignement il est difficile de se
désengager totalement.
2.3.2 Les différents
rapports de l'enseignant au travail
· Le rapport au travail
On peut définir l'enseignant comme un professionnel de
l'éducation/apprentissage. Les deux termes sont indissociables puisque
l'enseignant est un spécialiste des stratégies éducatives
ayant pour but de favoriser des apprentissages, voire la maîtrise
même des processus d'apprentissage chez l'autre. L'enseignement est un
service public, visant le bien-être de la collectivité en
contribuant au développement des personnes qui vont composer et
gouverner la société de demain, assurant ainsi sa
pérennité, et idéalement, dans une société
démocratique, favorisant l'accès pour le plus grand nombre
à une meilleure qualité de vie. L'acte éducatif est par
ailleurs un acte complexe (PERRENOUD, 1993; Conseil
supérieur de l'éducation, 1991) - complexe, réflexif et
interactif selon les termes du Conseil supérieur de l'éducation
(1991) - requérant la maîtrise de plusieurs savoirs, tant
théoriques que pratiques, et de plusieurs habiletés. Savoirs
pédagogiques et didactiques, savoirs disciplinaires, connaissances dans
le domaine de l'évaluation des apprentissages, habiletés
relationnelles, sens de l'éthique en sont autant d'exemples. C'est
d'ailleurs dans un rapport de responsabilité, et ce, à plusieurs
égards, que l'enseignant assume sa fonction.
Le rapport aux
responsabilités
L'enseignant est responsable, envers la
société, de l'éducation de ses membres. Il est imputable
de ses actes. La notion d'imputabilité est d'ailleurs de plus en plus
présente dans nos sociétés utilitaristes, qui
malheureusement l'interprètent souvent de manière trop comptable.
Car si l'enseignant, et plus largement le système éducatif, doit
rendre compte de ses actes auprès du gouvernement, notamment en tant que
représentant de la société et bailleur de fonds publics,
c'est surtout en termes de qualité de la formation et d'aide à
l'apprentissage qu'il doit le faire, et non en termes de rentabilité,
dans le vocabulaire désormais passé dans le langage courant de
rapports coût/production. La responsabilité qu'il a envers la
société doit au contraire l'amener à
réfléchir à sa fonction sociale et à l'orientation
qu'il veut lui donner. Dans cet acte de réflexion, il peut participer
à la définition ou redéfinition de sa profession,
étant un acteur de la professionnalisation et non un simple pion sur
l'échiquier de sa mise en place. Car la professionnalisation d'un
métier est un processus dynamique auquel participent les acteurs de la
profession et non pas la réitération en tous points conformes
d'un modèle professionnel figé, fermé
(ANADON, 1999). C'est le caractère réflexif de
l'action éducative qui en fait une profession et non un
répertoire, souvent trop vite institutionnalisé, d'actes
entièrement définis.
La responsabilité de l'enseignant s'exerce d'abord et
avant tout à l'égard de l'élève ou de
l'étudiant. Il est responsable de la qualité de sa formation et
aussi d'un rapport avec lui dans lequel il n'abusera pas de son pouvoir, que ce
soit sur le plan intellectuel par l'endoctrinement, entre autres, ou sur le
plan affectif ou sexuel, par la séduction (GOHIER,
1999). Cette responsabilité de maître/adulte (ayant la
maîtrise de son savoir ou de son champ d'expertise), l'enseignant ne peut
l'exercer que s'il est un véritable éducateur qui se soucie du
développement global de la personne. Il ne peut l'avoir que s'il
assortit son action pédagogique de considérations d'ordre
éthique et déontologique (GOHIER, 1997a). La
responsabilité de l'enseignant envers l'élève se double de
celle qu'il a envers le parent, tuteur de l'enfant, responsabilité au
sens de pouvoir répondre de ses actes envers les parents lorsqu'ils le
demandent. Il reste que c'est l'apprenant qui est au coeur de l'action
éducative.
Le rapport aux apprenants
Comme certains l'ont déjà, la finalité
première de l'enseignant, comme spécialiste de
l'éducation/apprentissage, c'est sa disparition. Il peut
considérer sa tâche achevée lorsque l'élève
est devenu suffisamment autonome pour poursuivre un processus de formation
continue, qui dure toute la vie. Paradoxalement, c'est en instituant une
relation de qualité avec l'élève qu'il atteindra ce but,
car l'action éducative repose sur la relation pédagogique
qu'entretient une personne avec une autre afin de favoriser son
développement. L'importance de cette relation n'est plus à
démontrer, même au début du troisième
millénaire, dans une société caractérisée
par la mondialisation et la globalisation des marchés et par la
prépondérance des technologies de la communication qui
envahissent tous les domaines, y inclus celui de l'éducation. Tout en
préconisant une adaptation de l'éducation à cette
«nouvelle civilisation», à ce monde du virtuel, l'UNESCO
reconnaît aussi la prééminence de la relation
pédagogique (BRUNSWICK et DANZIN,
1998) cités par GOHIER (2001).
Outre l'aspect affectif, cette relation met en jeu d'autres
dimensions. On oublie trop souvent de parler de la relation intellectuelle qui
s'instaure entre l'enseignant et l'élève. En donnant
l'information requise ou en l'orientant vers des pistes de solution ou vers les
outils nécessaires pour les trouver, l'enseignant permet à
l'élève de retracer la connaissance, voire de la
réinventer, et, ultimement, de participer à sa construction. En
mettant en oeuvre un ensemble de savoirs, disciplinaires, pédagogiques
et didactiques, autant théoriques qu'issus de la pratique ou de l'action
(TARDIF, 1993; GAUTHIER et al. 1997),
l'enseignant peut atteindre cet objectif, qui est en somme l'ultime
finalité de l'éducation.
On ne saurait non plus taire le rôle de modèle
que peut jouer l'enseignant pour l'élève. L'enseignant exerce une
influence sur l'élève par son comportement et par les valeurs
qu'il véhicule, même dans les pédagogies actuelles non
directives ou plus centrées sur l'élève. Davantage de
cette manière, peut-être, puisqu'il ne fait plus figure
d'autorité absolue et extrinsèque, mais plutôt
d'accompagnateur sur les chemins du savoir, l'élève compagnon
risquant d'autant d'intérioriser les valeurs qu'elles lui semblent
intrinsèques, partie intégrante de son propre cheminement.
Mais bien que l'enseignant soit en dernière instance
seul avec ses élèves dans sa classe, il n'est pas l'unique acteur
sur la scène de l'éducation. Bien d'autres instances et bien
d'autres personnes y jouent un rôle important. Le ministère de
l'Éducation, la direction de l'école, les commissions scolaires,
autant d'intervenants qui ont voix au chapitre en ce qui concerne les
orientations éducatives, les programmes scolaires et la formation des
maîtres. Mais, au quotidien, c'est le rapport à la direction de
l'école et aux collègues qui oeuvrent dans son
établissement qui sont au coeur de la vie professionnelle de
l'enseignant.
Le rapport aux collègues et au
corps enseignant
Dans sa conception de la professionnalité enseignante,
le Conseil supérieur de l'éducation (1991 :26) met l'accent
sur cette caractéristique du travail de l'enseignant, en optant pour un
professionnalisme collectif et ouvert qui fait appel « [...] à une
ouverture de chaque enseignant ou enseignante à la concertation avec ses
collègues ainsi qu'à la participation à la vie et aux
orientations de l'établissement». Outre le rapport
privilégié avec certains collègues avec qui les
enseignants établissent des collaborations de travail
(GOHIER et al. 1999 b), cette collégialité s'est
concrétisée par la mise en place des con-
seils d'établissement (HARVEY,
1999). L'enseignant entretient également des rapports avec l'ensemble de
ses collègues étant en lien avec des regroupements syndicaux et
un ordre professionnel. Le travail de collaboration qui en découle
rejoint cette autre dimension de l'identité professionnelle qu'est le
rapport à la société.
Le rapport à l'école comme
institution sociale
Le projet éducatif est le lieu névralgique
d'expression du mandat social dévolu aux enseignants et de sa
réappropriation par les acteurs de l'éducation. L'enseignant
participe à l'élaboration du projet éducatif
spécifique à son établissement, celui-ci s'insérant
dans un projet éducatif sociétal plus général,
définissant les grandes lignes directrices de l'action éducative.
Se manifeste là un des éléments de professionnalité
de l'enseignant, dans sa participation à la formulation des
finalités éducatives qui vont se traduire par des plans d'action
spécifiques au sein de l'établissement dans lequel il oeuvre. Il
est en cela un partenaire, avec d'autres acteurs sociaux, dans la prise de
décision concernant les orientations éducatives à
privilégier. Ainsi, même s'il reçoit son mandat de la
société, puisque la mission première de l'enseignant est
de former des citoyens conformes aux finalités qu'elle met de l'avant,
il contribue, en retour, à la redéfinition constante de ce
mandat.
L'examen des composantes de la représentation de soi
comme enseignant nous conduit à formuler la définition de
l'identité professionnelle de l'enseignant comme suit. Il s'agit de la
représentation que l'enseignant ou le futur enseignant élabore de
lui-même comme enseignant. Elle se situe à l'intersection de la
représentation qu'il a de lui comme personne et de celle qu'il a de son
rapport aux enseignants et à la profession enseignante. Cette
représentation porte sur les connaissances, les croyances, les
attitudes, les valeurs, les conduites, les habiletés, les buts, les
projets et les aspirations qu'il s'attribue comme siens. La
représentation qu'il a de son rapport aux enseignants et à la
profession enseignante porte sur son rapport à son travail, comme
professionnel de l'éducation/apprentissage, à ses
responsabilités, aux apprenants, aux collègues et autres acteurs
impliqués dans l'école comme institution sociale. On peut par
ailleurs se demander quelles qualités ces diverses composantes de
l'identité professionnelle requièrent de la part de l'enseignant.
C'est ce que nous examinons maintenant.
Les qualités requises de la part
de l'enseignant
Le rapport à soi comme personne ou, en termes
synthétiques, la connaissance de soi requiert une capacité
introspective qui demande une mise à distance avec soi. Cette mise
à distance est rendue possible grâce à un esprit
réflexif capable d'autoévaluation. La psychologie au
XXe siècle, de quelque allégeance qu'elle soit, l'a
bien montré, la connaissance de soi contre la tendance - naturelle et
inconsciente - de la personne à projeter sur l'autre ses propres manques
et lacunes. Tous les outils que nous a légués la psychologie,
sans nécessairement entrer dans une démarche
thérapeutique, peuvent être utiles à cet exercice
«d'examen de soi», du simple regard introspectif à la
narration autobiographique. On retrouvera par ailleurs la composante
«connaissance de soi» décrite un peu plus loin.
Quant au rapport aux enseignants et à la profession, on
a vu qu'il comportait plusieurs éléments. Il est difficile de
mettre terme à terme les qualités requises pour chacune de ces
composantes, non pas parce qu'il est impossible de les identifier, mais
plutôt parce que plusieurs composantes font appel à des
qualités similaires. Aussi ferons-nous l'exercice, mais en identifiant
les recoupements possibles.
Dans la section rapport au travail, nous avons vu que
l'enseignant était un professionnel de l'éducation/apprentissage
et que l'enseignement était un acte complexe, réflexif et
interactif, ce qui se reflète dans les autres composantes de
l'identité, plus particulièrement dans le rapport aux apprenants.
L'enseignement requiert donc la maîtrise de nombreux savoirs, dont
plusieurs ont été mentionnés: savoirs disciplinaires,
pédagogiques et didactiques - d'ordre théorique et pratique - et
l'acquisition de plusieurs compétences, dont la capacité
réflexive. C'est en analysant constamment sa propre pratique, en ayant
une distance par rapport à celle-ci, et en la réajustant que
l'enseignant exerce sa fonction en qualité de professionnel. Cette
capacité analytique se double d'un sens praxéologique qui permet
de faire le pont entre la théorie et la pratique et d'effectuer des
choix. Pour ce faire, l'enseignant devra exercer son jugement.
HARE (1993) définit le jugement comme la
capacité d'évaluer de façon critique l'information
disponible, les raisons qui sont invoquées pour soutenir un point de vue
plutôt qu'un autre lors d'une prise de décision. Réflexion,
analyse, jugement sont donc nécessaires pour effectuer des choix
proprement éducatifs, qui ne reposent pas uniquement sur un rapport
d'émotivité aux événements et aux choses.
Ces compétences ou capacités ne peuvent par
ailleurs s'exercer sans l'autonomie de l'enseignant. Autant à certains
égards et dans une certaine mesure, il devra agir de concert avec ses
collègues, autant il doit pouvoir fonctionner de façon
indépendante, en prenant des décisions dont il assume la
responsabilité. Enfin, le réajustement constant de ses pratiques
implique la capacité à s'auto évaluer. Pour ce faire, il
devra avoir une bonne connaissance de soi, comme nous l'avons vu. Dans la
section rapport aux responsabilités, on a vu que la
responsabilité de l'enseignant, en tant que professionnel, envers le
public et en tant que maître/adulte, envers l'enfant, devait s'exprimer,
entre autres, par la prise en compte de considérations d'ordre
éthique dans l'exercice de sa fonction. Pour ce faire, il doit avoir une
connaissance des règles déontologiques régissant sa
profession. Ces règles, statuant sur les devoirs du professionnel envers
le «client» (respect, intégrité, etc.), qu'elles soient
codifiées par un ordre professionnel ou non, ne sont par ailleurs pas
suffisantes pour assurer une pleine compétence éthique chez
l'enseignant. Il faut d'abord et avant tout développer un sens
éthique chez celui-ci, soit une compréhension de l'importance de
ces questions dans l'exercice de ses fonctions. Si les règles
déontologiques stipulent les devoirs que l'enseignant a envers
l'élève et envers sa profession, elles ne circonscrivent en effet
pas tout le domaine de l'éthique qui englobe, de façon plus
générale, la réflexion sur la conduite humaine. Or, on le
sait, toutes les conduites humaines ne sont pas codifiées et ne doivent
certainement pas l'être. En sus de sa propre conduite, l'enseignant devra
jauger celle de l'élève, qui devra parfois être
sanctionnée. Les situations qui appellent une réflexion d'ordre
éthique étant variées, il est important que l'enseignant
développe une capacité à réfléchir aux
dilemmes d'ordre éthique qui se présentent, au cas par cas, sous
la forme de la délibération éthique, par exemple
(RACINE, LEGAULT et BEGIN, 1991).
Dans la section rapport aux apprenants, on a mentionné
l'importance de la relation pédagogique, qu'elle soit d'ordre
intellectuel, affectif ou moral, au sens large du terme, faisant
référence à l'influence que peut exercer l'enseignant, en
tant que porteur de valeurs, sur l'élève, comme modèle -
au sens fort ou faible du terme. Pour instituer cette relation, l'enseignant
devra faire preuve d'une capacité relationnelle, soit être capable
d'entrer en relation avec l'autre. Cette capacité se manifeste par des
qualités d'empathie et d'écoute, comme l'ont fait valoir les
pédagogues humanistes, mais également par cette autre
qualité qu'ils ont dénommée congruence. Or, la congruence,
comprise comme cohérence ou concordance, chez un individu, entre le
dire, le faire et le penser est impossible à réaliser sans une
bonne connaissance de soi, qu'on a vue dans la composante représentation
de soi. On rejoint ici également la capacité à s'auto
évaluer déjà relevée dans la section rapport au
travail. Cette connaissance de soi exige que la personne soit capable
d'introspection, et aussi qu'elle connaisse les mécanismes d'ordre
psychologique qui régissent les relations interpersonnelles, notamment
ceux d'introjection et de projection qui aident à faire le partage entre
ce qui appartient à soi et ce qui appartient à l'autre dans
l'univers complexe de la relation. Mais cette connaissance de soi ne devrait
pas se limiter à la dimension psychologique et affective de la relation
pédagogique. Elle devrait aussi toucher les dimensions intellectuelle et
morale de la personnalité, par une connaissance, d'une part, des
capacités et des limites intellectuelles de chacun et, d'autre part, des
valeurs qu'il véhicule souvent de façon implicite et qu'il doit
rendre explicites. Cette connaissance de soi facilitera d'ailleurs les
relations qu'il établira avec ses collègues.
En référence à la section Le rapport aux
collègues et au corps professoral, outre les compétences
relationnelles qui viennent d'être évoquées, l'enseignant
devra posséder un sens de la collégialité, de partage et
de rapport avec ses collègues, lequel sera généré
entre autres par un sentiment d'appartenance à ce groupe. Ce sentiment
d'appartenance peut lui-même être développé par la
formulation d'objectifs communs dans le cadre du projet éducatif, par
exemple, mais également par l'exercice de la mise en commun des
pratiques pédagogiques aussi bien que des difficultés
rencontrées en situation d'enseignement. Cette mise en commun requiert
une compétence dialogique, à savoir une capacité à
discuter avec ses pairs et à arriver, lorsque cela est
nécessaire, à des décisions consensuelles. Cette
collégialité se manifeste aussi par la capacité à
travailler en équipe sur des projets communs, d'ordre scolaire aussi
bien que parascolaire, comme on l'a relevé. Mais les collègues ne
sont pas les seuls acteurs de l'éducation avec qui l'enseignant doit
engager un dialogue. Il doit interagir avec tous les intervenants du monde de
l'éducation, au premier chef ceux qui ont un lien avec
l'établissement dans lequel il oeuvre.
A la section le rapport à l'école comme
institution sociale, on a vu que le projet éducatif était le lieu
névralgique de la rencontre du mandat que la société
donnait aux enseignants et de leur participation à la définition
ou redéfinition de ce mandat. Pour pouvoir intervenir dans la
formulation de ce projet, l'enseignant doit avoir une connaissance des demandes
sociales qui lui sont adressées et, plus largement, de la culture dans
laquelle s'insère l'école, comme institution sociale. Ce n'est en
effet qu'en connaissant le contexte et les enjeux des demandes de la
société envers l'école qu'il pourra prendre des
décisions éclairées sur les orientations éducatives
et pédagogiques à privilégier. Pour prendre part à
cette discussion, il lui faudra acquérir une compétence
argumentative. (PALLASCIO et all, 1999 :66) insistent sur
l'importance, pour l'enseignant, de s'affirmer professionnellement,
c'est-à-dire de défendre ses choix, éventuellement par
«l'expression d'un engagement au service d'une situation
problématique par laquelle le pédagogue se sent rejoint et
concerné, qui le pousse à assumer une responsabilité,
à l'exercer, à se compromettre, et qui devient ainsi
progressivement pour lui l'objet d'une véritable cause
mobilisatrice».
Les qualités identifiées ici peuvent
être mises en rapport avec deux éléments structurels
essentiels au processus de construction identitaire sur le plan professionnel,
soit les mécanismes d'identisation et d'identification. On retrouve en
effet dans les qualités énumérées la
présence constante et concomitante de la connaissance de soi et du
rapport à l'autre. Une synthèse des qualités
énumérées, même si elle est réductrice,
étaye ce constat.
· Rapport à soi: capacité introspective,
réflexive, d'autoévaluation.
· Rapport au travail: savoirs, capacité
réflexive, capacité à faire le transfert entre la
théorie et la pratique, capacité analytique, capacité
à faire des choix, jugement, autonomie, capacité à
s'auto-évaluer.
· Rapport aux responsabilités: connaissance des
règles déontologiques, sens éthique,
délibération éthique.
· Rapport aux apprenants: capacité relationnelle,
empathie, écoute, congruence, connaissance de soi, capacité
introspective, connaissance des mécanismes psychologiques, connaissance
de ses capacités et limites intellectuelles et de ses valeurs.
· Rapport aux collègues:
collégialité, sentiment d'appartenance au groupe,
compétence dialogique, capacité à travailler en
équipe.
· Rapport à la société à
travers l'école: connaissance des demandes sociales, de la culture,
capacité à s'affirmer, compétence argumentative. Sous
chaque composante se retrouvent des éléments qui font
référence à la connaissance de l'autre
(élève, collègue, société) et à la
capacité d'entrer en relation avec cet autre (capacité
relationnelle et dialogique entre autres) qui a, en retour, des influences sur
soi (culture, savoirs, demandes sociales, appartenance au groupe). Ce rapport
à l'autre fait aussi appel au retour sur soi, à la connaissance
de soi (capacité introspective, valeurs, capacités et limites
intellectuelles). Ceci vient conforter l'idée que dans les
éléments qui composent l'identité professionnelle et qui
concourent à sa construction, les pôles identitaires
d'identisation et d'identification sont présents. Autrement dit, les
mécanismes de la construction identitaire se reflètent dans les
qualités requises dans l'enseignement comme profession, ce qui conforte
l'idée que l'identité professionnelle ne saurait être
uniquement une identité socialement donnée (par le groupe des
enseignants ou, plus largement, par la société), mais est
composé de ce qu'on peut appeler l'identité personnelle (que la
personne, s'attribue comme telle) et de l'identité sociale de la
personne et fait appel à des dimensions psycho-individuelles et sociales
dans sa constitution. Ainsi, le processus de construction de l'identité
professionnelle, par la mise en oeuvre conjuguée des processus
d'identisation et d'identification et du rapport dialectique à soi et
à l'autre, est essentiellement de nature dynamique et interactive. Son
caractère dynamique est largement tributaire des phases de crise et de
remise en question vécues par les enseignants.
2.3.3 Les difficultés de la
profession enseignante
2.3.3.1 Du
« malaise » enseignant aux enseignants en
difficulté
Les recherches menées par HELOU et
LANTHEAUME sur la souffrance au travail des enseignants ont
révélé la difficulté de parler de la souffrance au
travail par les enseignants eux-mêmes et par des chercheurs. Selon ces
auteurs, ces difficultés seraient liées à un doute sur les
finalités et sur les perspectives du travail enseignant. Lors d'une
entrevue réalisée par une presse camerounaise,
SIMO professeur des lycées d'enseignement technique
(PLET), a estimé que : le reproche que nous faisions aux
enseignants au sujet de leur responsabilité sur les échecs
scolaires était excessif. Après lui, MOUKAMGAING
un enseignant tente aujourd'hui de dédouaner les chevaliers de
la craie. Pour ce dernier, les enseignants camerounais ne sont pas exempts de
reproches mais les conditions dans lesquelles ils travaillent sont absolument
défavorables au succès. Tous les ans, à l'approche de la
rentrée scolaire, c'est le branle-bas dans la quasi totalité des
familles camerounaises. Chaque parent veut s'assurer que ses enfants iront
à l'école, le ministère en charge de l'Education nationale
multiplie les réunions et prend les dispositions nécessaires pour
que la rentrée soit effective.
Au regard de tous ces événements
récurrents, on peut affirmer que l'Etat et les parents accordent une
place de choix à l'éducation de la jeunesse et par
conséquent à l'école. Or, malgré cette
débauche d'énergie nationale, l'échec aux examens conclut
le plus souvent l'année scolaire. A cet effet, l'opinion désigne
l'enseignant comme principal responsable. On peut donc à juste titre se
demander s'il est aisé d'être enseignant au Cameroun. La question
mérite d'être posée compte tenu des enjeux et du poids des
responsabilités devant l'histoire. Les discours sur les fins de
l'éducation admettent qu'elle a pour but de transmettre un savoir,
qu'elle vise à favoriser le développement harmonieux,
l'épanouissement de toute la personnalité, qu'elle se propose de
conduire l'apprenant vers l'autonomie, l'insertion sociale pour une bonne
adaptation au milieu de vie. La célèbre formule de
DURKHEIM (1966) ne dit pas autre chose en ces discours:
«l'homme que l'éducation veut réaliser en nous, ce n'est pas
l'homme tel que la nature l'a fait, mais tel que la société veut
qu'il soit». On peut comprendre alors pourquoi face à
l'échec scolaire, la tendance est de désigner l'enseignant comme
principal responsable. Il est néanmoins important de rappeler ici la
responsabilité première de l'enseignant pour éclairer la
lanterne de l'opinion. L'enseignant a pour responsabilité de conduire le
sujet (l'élève) hors de son état actuel; l'action sans
cesse orientée vers l'adaptation de l'être à son milieu par
l'enrichissement rationnel et le développement fonctionnel. Cela exige
de lui des qualités intellectuelles, morales et professionnelles. Il
doit en effet posséder à fond les matières à
dispenser, connaître la pédagogie et être capable de
communiquer; les qualités morales et la conscience professionnelle ne
doivent pas lui faire défaut. Sur le plan des tâches, il a un
certain nombre d'heures de travail et non un nombre d'heures au travail. Il a
en plus de l'obligation de présence pour dispenser les cours,
l'obligation d'évaluer et de produire certains documents. Toutefois, ce
travail demande à être fait dans certaines conditions sans
lesquelles l'échec est prévisible; ces conditions peuvent se
résumer pour l'essentiel en six points : - un cadre infrastructurel
approprié, - des effectifs acceptables, - un minimum de matériel
didactique, - des élèves outillés, - une organisation
où l'enseignant est considéré et traité comme le
maillon essentiel, - un programme adapté aux besoins de la cause. Or la
réalité montre qu'il y a manque d'enseignants, insuffisance des
salles de classe, matériel didactique insuffisant et obsolète
dans la plupart des cas. Les situations entraînant des classes
pléthoriques, accroissant l'indiscipline des élèves. Les
enseignants sont de ce fait plus théoriques que pratiques. Par ailleurs,
la pauvreté des parents d'élèves fait du livre un luxe
inaccessible aux trois quarts de la population scolaire. Sur le plan du
personnel enseignant, c'est la catastrophe, méprisé il est
considéré comme un simple exécutant des décisions
administrative. Par rapport à l'administration et aux parents
d'élèves (APE), c'est un «homme de troupe». Certains
parents, incapables d'assumer leurs responsabilités, sont
impliqués dans la gestion des établissements scolaires.
Même dévoué, l'enseignant ne reçoit ni de
l'administration, ni des parents, la reconnaissance et le respect dus à
sa tâche. On se contente de le brimer et de dire qu'il fait un sacerdoce.
Pire, exerçant dans des conditions inadmissibles et déplorables,
il reçoit un salaire ridicule comparé aux salaires
catégoriels des autres fonctionnaires de niveau équivalent
(confère la valeur du point d'indice, indemnité et prime). Mis en
mission pour les examens officiels, il reçoit un forfait
inférieur à ce qui est prévu par les textes. Seuls les
plus chanceux perçoivent l'intégralité de leurs frais de
participation aux examens. Alors que les textes particuliers des autres corps
de métier sont signés et mis en application avec diligence, les
enseignants doivent faire la grève pendant plus d'une décennie
pour s'entendre dire qu'il faut patienter. Que faire de ceux qui entre-temps
vont à la retraite?
L'enseignant se sent mal dans sa peau dans ces conditions. Il
est quasiment impossible pour lui de demeurer motivé car en dépit
de la conscience professionnelle et du patriotisme cher à ceux qui
«mangent», un problème de survie et de responsabilité
familiale se pose à l'enseignant qui est aussi un parent. Cette
démotivation pousse certains enseignants au découragement et
à embrasser d'autres professions. Une autre catégorie fait la
politique de la présence au poste. Si le ministère de l'Education
nationale a l'un des budgets les plus importants, les enseignants ont les
salaires les plus bas de la République. Mais, loin de nous, l'intention
de disculper totalement les enseignants, il y a des choses à leur
reprocher, notamment à ceux qui font semblant de travailler. Il faut
d'abord «enlever la paille dans nos yeux pour voir ce qu'il y a sur leurs
dos» et comme l'affirme GABAUDE cité par
TSAFAK (ibid) : « la pédagogie évolue
avec l'économique et le politique, avec les sciences dont elle
dépend, avec les techniques, avec la société qui la
sécrète et qu'elle contribue à former en interaction
réciproque. Il n'y a pas plus d'éducation naturelle que de droit
naturel au sens strict du terme ». Les principes de base de la
nouvelle politique éducative énoncée lors des états
généraux de l'éducation de mai 1995 affirment
l'éducation comme «priorité des priorités dans
l'action de l'Etat et de la nation dans toutes ses composantes». L'autre
principe énoncé à ces états généraux
est l'amélioration et la condition de l'enseignant. Où en
sommes-nous dix ans après ces discours? Il n'est pas du tout aisé
d'être enseignant au Cameroun. Parents et administration qui sont des
acteurs à part entière de l'action éducative se contentent
d'une mise en scène médiatisée à la rentrée
scolaire. En réalité, ils abandonnent les élèves
démunis à des enseignants démunis dans une école
démunie. Puis n'apparaissent qu'en fin d'année pour s'activer
pour des examens officiels; le premier pour acheter «l'eau propre» le
second pour limiter les dégâts. Des efforts sont certes faits par
l'Etat, mais ils demeurent très insignifiants face à l'ampleur de
la tâche. Peut-être que la création du tout nouveau
ministère de l'Enseignement technique et professionnel répond
à cet autre principe énoncé par les états
généraux de 1995 à savoir : « la promotion de
l'enseignement technique et professionnel comme facteur de
développement... ». Ce qu'il ne faut pas oublier dans cette
démarche, c'est que l'enseignant est à l'Education nationale la
ressource sans laquelle tout investissement, toute politique seraient non
productifs. Pour atteindre la meilleure productivité, l'investissement
en vue de l'éducation doit passer par l'investissement en ressources
humaines. Alors l'enseignant doit être au centre de la politique
éducative. Ce n'est pas encore le cas. C'est là une autre
explication à l'échec massif aux examens officiels.
Généralement c'est sous prétexte de la
maladie que les enseignants s'autorisent à parler de leurs
difficultés. Ils passent par exemple par les maux de dos, maux de
tête, insomnie pour évoquer leur souffrance au travail. Ils
emploient aussi des métaphores qui sont une façon de dire
l'indicible tout en ne le décrivant pas directement. Ce sont par exemple
les termes métaphoriques comme « l'enfer », du
« bazar », de la « galère »...
etc., qui soulignent la dureté de l'expérience professionnelle
parfois suscitée par l'institution elle-même. Ces
difficultés difficiles à exprimer par les enseignants
eux-mêmes sont le plus évoquées par les témoins. Ces
difficultés à « parler » son liées au
fait que les enseignants apparaîtraient inefficaces et défaillants
or la société promeut plutôt les performances. Plusieurs
études ont relevé que la plainte est le premier objet
rencontré lors des enquêtes sur les difficultés au travail
des enseignants : une masse des données nourries de la plainte
enseignante dont les objets sont multiples. Cette plainte constitue un discours
socialisateur permettant de mettre en scène le travail enseignant, sa
pénibilité. Quand le débat sur le travail semble
impossible et que les issues restent imperceptibles, la lamentation devient le
mode d'expression essentiel. La plainte révèle cette situation
chez les enseignants. Une tension existe de nature dans la profession
enseignante autour de l'enrôlement et l'intéressement des
élèves, d'une part, de l'identification du bon travail, d'autres
parts. Elle s'avère centrale dans les difficultés
professionnelles des enseignants.
2.3.3.2 Tension entre vie
professionnelle et vie privée
Une tension ressort entre la vie professionnelle et la vie
privée de l'enseignant (sphère domestique et sphère
professionnelle). On peut décomposer le travail de l'enseignant en
quatre sphères : la première le « travail contrat
posté » qui correspond l'activité
réalisé dans l'établissement ; elle recoupe le
« service » (heure de cours, réunions obligatoires
etc.). La deuxième sphère est constituée par le
« travail contraint périphérique » ; on
peut le faire dans l'établissement , il est contraint mais peut
recouper des tâches très diverses telles que des séquences
de concertation, des travaux administratifs des activités de types
logistique, les relations avec les parents...etc. La troisième
sphère du travail des enseignants représente ce qu'on appelle le
« travail contraint libre » c'est celui que l'enseignant
est obligé de faire bien que se situant en dehors de
l'établissement, celui qui éventuellement pollue son univers
personnel. Ici on peut citer la correction des copies, la préparation
des cours, la dernière sphère qui apparaît comme le
« travail libre » inclut le travail de formation
personnelle, le travail de lecture, d'apprivoisement, etc. Un enseignant peut
choisir de passer plus de temps à corriger les copies, à
préparer les cours, à élaborer des projets, c'est le
travail par plaisir, quand il accepte un certain envahissement de sa
sphère personnelle. Le travail enseignant se repartit de façon
inégale entre ces quatre sphères. Le sentiment d'être
débordé, fréquemment exprimé par les enseignants,
provient d'un empêchement à préserver la sphère
domestique, personnelle, d'un envahissement professionnel d'autant plus fort
quand on veut bien faire un travail. Il y a donc un paradoxe difficile qu'on
relève chez les enseignants : soit un enseignant veut bien faire
son travail avec le risque, dans le contexte actuel, d'un envahissement
excessif, soit il limite cet envahissement en réduisant son engagement
mais faisant cela, il rogne aussi sur l'idéal du métier et du
coup, éprouve d'autres motifs d'insatisfaction dans le travail
même si cette attitude lui permet d'avoir une meilleure prise sur la
situation.
2.3.3.3 Le stress et climat de
travail chez les enseignants
Le stress est une manifestation du corps humain à
telle ou telle pression exercée sur lui, que cette pression soit
réelle ou imaginaire. Lorsque l'organisme ne peut plus supporter le
combat ; l'individu risque de sombrer dans l'épuisement
professionnel appelé « burnout ». La profession
enseignante est considérée comme un métier à haut
risque de stress et d'épuisement professionnel. Les emplois comportant
un niveau important d'interactions sociales tels que l'enseignement, les
services de santé et les services sociaux conservent un niveau de stress
élevé. Selon un document de Brunet (2001), le stress constitue le
facteur de roulement le plus souvent cité dans les organisations
canadiennes. Les employés très engagés et ceux à
rendement élevé ont cité le facteur du stress aussi
souvent que l'ensemble des employés comme facteur déterminant de
départ. Quand les employés considèrent que leur niveau de
stress et leur équilibre travail-vie personnelle sont acceptables, ils
sont davantage portés à rester au sein de leur entreprise
(86 % contre 64 % pour ceux qui considèrent ces facteurs non
satisfaisants) et ils sont plus susceptibles de la recommander comme endroit
où travailler (88 % contre 55 %).
Pour assurer un niveau de stress acceptable, les employeurs
doivent s'assurer que la structure organisationnelle, la conception des
tâches et les attentes en matière de rendement sont
réalistes. Il faut que le nombre d'employés soit suffisant, que
les rôles et les responsabilités soient bien définis et que
les programmes de formation et de développement des compétences
soient efficaces. Ces éléments permettent d'atténuer le
stress des employés, d'améliorer leur équilibre travail
vie personnelle et d'accroître leur engagement. Le résultat final
est une baisse du taux de roulement et un accroissement de la
productivité. Les différentes manifestations du stress
sont : les symptômes psychosomatiques ; l'enseignant qui
commence à souffrir d'un excès de stress est susceptible de
ressentir certains malaises physiques tels que maux de tête, rhumes
insupportables, perte de poids, dysfonctions gastro-intestinales, fatigues
chroniques, hypertension artérielle, susceptibilité aux infectons
virales et douleurs lombaires. Les symptômes sociaux ; l'enseignant
victime d'un stress intenses entre souvent en conflit avec son environnement
social et familial, sa mauvaise humeur le rend irritable avec ses amis, sa
famille et ses collègues de travail. Il devient fréquemment
insatisfait de toutes ses relations. Les symptômes psychologiques ;
le stress va se représenter sous un état d'anxiété
et d'angoisse se caractérisant par des sentiments de culpabilité
et de dépassement chez une personne, ici l'enseignant est sous le poids
de l'ennui, le désenchantement, le découragement, le pessimisme
et vit des sentiments d'infériorité et d'inutilité, il
perd confiance en lui-même ce qui entraîne
généralement une diminution de don estime personnelle. Ceci peut
conduire à une paranoïa. Les études sur le stress dans
l'enseignement ont prouvé que les effets dévastateurs su stress
semblent de produire davantage chez les enseignants âgés de 30
à 40 ans que chez ceux qui sont plus âgés ou plus jeunes.
Les enseignants ayant plus de 10 ans d'expérience rapporteraient
également un niveau plus élevé de stress que ceux qui ont
très peu d'années d'expérience. Moins un individu a
d'emprise sur son environnement, plus celui-ci est source de tension. En effet,
les effets du stress sont inversement proportionnels aux sentiments de
compétence et d'efficacité perçus par un individu. Lorsque
l'atteinte de la compétence sociale est entravée par des
barrières telles que le manque de ressources (physique ou humaines), le
manque de temps et la sévérité des problèmes
rencontrés chez les élèves, un stress élevé
s'en suit. Quand un enseignant se sent constamment inefficace, qu'il a le
sentiment de tout échouer et de n'avoir aucun pouvoir, il en arrive
à manquer d'initiative et à subir du stress. Cela semble
être frustrant. Lorsqu'un enseignant se sent constamment inefficace,
qu'il a le sentiment de tout échouer et de n'avoir aucun pouvoir, il en
arrive à manquer d'initiative et à subir du stress. Quand le
stress conduit à un état d'épuisement professionnel
l'enseignant finit par développer le complexe d'un missionnaire dans
l'univers infini, ou l'individu se sent tout petit face à une
tâche immense et écrasante à conquérir.
L'environnement du travail joue un rôle important dans la nosologie du
stress d'autant plus que l'individu passe plus de 60 % de son temps à
des activités de travail (BRUNET 2001).Le stress que
vit un enseignant est aussi fortement lié à
l'interprétation qu'il donne à don environnement de travail ou
plus spécifiquement à don climat de travail. C'est la
façon dont la réalité est perçue qui compte et
cette perception put induire du stress. Le climat de travail peut donc
être défini comme étant la perception entretenue par les
enseignants d'une école concernant la façon dont ils sont
traités. Lorsqu'un enseignant, en plus des exigences de sa profession,
vit dans un climat qu'il perçoit comme restrictif, contraignant et
méfiant ou encore très contrôlé et où da
participation n'est pas jugée essentielle et reconnue, il aura tendance
à développer des syndromes d'inefficacité et par le fait
même à vivre du stress.
2.3.4 L'enseignement,
l'éthique et la déontologie
TSAFACK (1998) définit
l'éthique comme la science de la morale, la théorie
raisonnée du bien et du mal. C'est aussi l'art de diriger la conduite
humaine ayant pour objet d'étude des jugements des valeurs
d'appréciation portant sur les actes qualifiés de bon ou mauvais.
Son domaine d'action réside dans la description des faits réels,
des caractères de la conduite. L'éthique en philosophie est
l'étude des problèmes fondamentaux de la morale comme la fin de
la vie humaine, le fondement et la justification de l'obligation morale, la
nature de bien, du mal. Selon le même auteur, la déontologie est
la science qui traite des devoirs à remplir. Elle peut aussi se
définir comme la morale professionnelle dans la mesure où elle
n'étudie pas seulement l'ensemble des devoirs et prescriptions admises
à une époque donnée dans une profession, mais aussi
l'effort pour de conformer à ces prescriptions ainsi que des
exhortations à suivre. Une meilleure organisation d'une profession
détermine la codification des règles de son exercice. Son objet
d'étude consiste à donner des préceptes. L'éthique
décrit et la déontologie prescrit. La déontologie se
résume à la discipline des professions, c'est-à-dire
l'ensemble des règles de conduites imposées aux membres d'une
collectivité ou que l'on s'impose à soi même pour assurer
le bon fonctionnement d'une organisation sociale telle qu'une profession. Pour
Durkheim (1974), le premier élément de la moralité est
l'esprit de la discipline. La conduite morale étant une des exigences de
la vie en société. BARNI (1992 :33)
définit la morale comme la « règle des moeurs,
c'est-à-dire l'ensemble des lois d'après lesquelles nous devons
nous conduire pour bien agir, pour faire le bien ». L'exercice de
toute profession est soumis à l'adhésion d'au moins deux
catégories de règles propres : les règles techniques
et les règles morales. Les premières guident dans la voie la plus
dure pour bien exercer le travail choisi. Les secondes apportent une
justification aux précédentes et régissent les
qualités et les valeurs des rapports humains des membres et les autres
interlocuteurs d'autres parts. La règle morale complète et
légitime la règle technique. Les formations éducatives
plus particulièrement l'enseignement sont très exigeantes. Les
règles de leurs pratiques sont multiples, complexes et leur observance
demande beaucoup de subtilité. L'ingénieur, lui, agit sur la
matière brute alors que l'enseignant agit dur l'esprit et le coeur qui
sont difficiles à connaître, à gouverner. Les
dégradeurs de l'éducation et le manque de moralisation dans la
société sont des dignes qui attestent qu'on tient plus compte de
cet impératif.
La société actuelle est
caractérisée par la violence, la haine, le vol, le viol, le
racisme, le tribalisme, l'intolérance, le terrorisme, l'arrogance, la
corruption, la fraude, le détournement du bien public. Mais face
à ces maux se prononcent l'indifférence pour signifier qu'on s'y
conforme ou que l'on n'y peut rien. Ce qui ne favorise ni le moment
présent ni le futur, cette crise des valeurs doit susciter des
réactions des hommes et des éducateurs en particulier qui doivent
orienter le destin de l'espèce humaine. D'où la conception de
l'éducation comme une pratique au moyen de laquelle toute
société assure la survie la pérennité. A travers
elle, chaque collectivité humaine transmet à sa
génération ce qui fait da spécificité par rapports
aux autres groupes de même nature. Son absence ou da mauvaise pratique
débouche sur la « mort de la société
considérée ». Mais aujourd'hui le système
éducatif semble ne plus convaincre avec des obstacles qui ne le laissent
pas éclore. Quel est donc le présage du nouvel
établissement scolaire ?
2.3.5 L'Enseignement au
Cameroun
2.3.5.1 Enseignement secondaire
général au Cameroun
La présentation de l'enseignement secondaire
général au Cameroun suit trois approches : la structure, les
enseignements et la demande et l'offre.
- Structure de l'enseignement secondaire
A l'image du système
éducatif camerounais, l'enseignement secondaire général
reproduit l'organisation des deux sous systèmes, anglophone et
francophone. En dehors de la durée du niveau d'enseignement qui est
identique aux deux systèmes, toutes les autres caractéristiques
sont différentes. Les curricula ne sont pas communs. L'organisation en
cycles diffère d'un sous système à l'autre : dans le
sous système anglophone, le premier cycle dure cinq ans et le second
deux ans alors que dans le sous système francophone, ils durent
respectivement quatre et trois ans. L'organisation de la certification est
également un élément de différentiation. Dans le
sous système anglophone, deux examens sanctionnent la fin des cycles
sans pour autant conditionner l'accès au second cycle à
l'obtention du GCE-Ordinary Level. Dans le sous système francophone,
trois examens nationaux sont organisés : deux sanctionnent la fin
de chaque cycle ; le troisième examen, organisé en
deuxième année du second cycle, joue le rôle de
régulation pour l'accès en classe terminale. Trois types
d'établissements hébergent ces différents cycles :
les collèges avec le premier cycle seulement, les lycées avec le
second cycle seulement ou les deux, les collèges et lycées
bilingues avec les cycles des deux sous systèmes. A la fin du premier
cycle francophone, plusieurs possibilités d'orientation sont
proposées aux élèves :
· continuer au second cycle enseignement
général,
· entreprendre des études en enseignement
technique (commercial ou industriel).
La poursuite des études en enseignement
général se limite à deux grandes options,
littéraire et scientifique, options qui sont maintenues pendant tout le
second cycle.
Quant à la fin du second cycle anglophone, les
possibilités sont limitées à l'enseignement
général ; il n'existe pas de passerelles pour rentrer dans
l'enseignement technique.
Lorsque qu'on observe le système éducatif
camerounais, on est frappé par la baisse générale du
niveau des élèves. Au niveau des enseignants, semble t-ils qu'ils
ne sont pas comblés à différents niveaux. C'est ainsi que
ces derniers ont perdu leur image d'antan devenu aujourd'hui pour reprendre
TSAFACK (1978) « le miséreux de la
société » d'autant plus que nous vivons dans une
société dans laquelle l'avoir a pris le pas sur l'être. Le
travailleurs qui gagne gros est respecté et valorisé
contrairement à celui qui ne gagne pas gros. A la suite, se
dégage les conséquences rendant le système sans sens. Ce
dysfonctionnement commence en haut et suit la chaîne. Au niveau de
l'Etat, les dispositions ne sont pas prises pour revaloriser l'acteur
principal du système qui est l'enseignant et par ricochet le
système en question. Les différents fléaux minent le
système éducatif camerounais. La formation des enseignants
souffre de plusieurs insuffisances. Les dispositifs pédagogiques ne sont
pas à la portée des écoles de formation, les laboratoires
ne sont pas équipés. Ceci ne peut que conduire à une
activité approximative ou d'a- peu près dont souffre le
système. La démocratisation de l'enseignement n'est pas un
réparateur car l'Etat a crée une multitude des CES
(collèges d'enseignement secondaires) et de lycées sans les doter
des moyens humains et matériels nécessaires.
Une autre remarque du système éducatif
camerounais est un déséquilibre total entre ses produits et les
attentes. Les débouchés que l'économie camerounaise offre
à ses diplômés sont très faibles. Or durant les
premières années d'indépendance, le seul fait d'avoir
obtenu un diplôme permettait automatiquement d'avoir un travail dans
l'administration. Les fonctionnaires étaient bien payés et
constituaient un exemple très incitatif pour les élèves.
C'est ainsi beaucoup d'élèves se sont engouffré dans le
système rêvant de suivre leurs traces. Mais la crise
économique a considérablement ralentit le recrutement et c'est
ainsi que beaucoup de diplômés ne trouvent pas un emploi à
la hauteur des leurs attentes. Par conséquent la société
implicitement dévalorise la valeur des études puisque
l'école n'est pas toujours réussite.
2.3.5.2 Le Cameroun dans les
mouvances de l'éducation pour tous
Le Cameroun, pays majeur de la Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, représentant
à lui seul environ la moitié du PIB de la communauté,
ancien pays à revenu intermédiaire qui avait quasiment atteint la
scolarisation primaire universelle au début des années 80, a
énormément souffert, ainsi que son système
éducatif, de la crise des années 90. Ramené comme la
Côte d'Ivoire au nombre des pays à faible revenu, il a
dû diminuer sévèrement en 1993 le salaire des enseignants,
dont le pouvoir d'achat a été encore réduit par la
dévaluation du franc CFA. Malgré une population scolarisée
en hausse constante au cours de la dernière décennie, plus
de 4 enfants sur 10 ne terminent pas l'école primaire, seule
garantie d'une espérance d'alphabétisation à
l'âge adulte de plus de 80%1. Le système, qui reste
affaibli, va devoir affronter, pour relever le défi de la Scolarisation
Primaire Universelle, une pression démographique énorme (plus
d'un tiers d'enfants d'âge scolaire en plus d'ici 2015) et une
importance du VIH/SIDA doublement accablante (par l'augmentation du
nombre d'orphelins et la diminution du nombre d'enseignants valides).
Pari apparemment difficile à gagner. Pourtant, le pays retrouve son
niveau économique d'avant crise et semble de retour sur le chemin de
la prospérité ; les taux de scolarisation sont
constamment en hausse ces dernières années, en particulier
depuis la gratuité de l'école instaurée à la
rentrée 2000, et de grandes opportunités de financement
pourraient alléger la contrainte financière. Quels sont
réellement les défis à relever avec l'objectif d'EPT
? Quels obstacles pour le Cameroun ? Quelles pistes pour les
politiques éducatives futures ?
v Les défis
- Augmenter quantitativement la scolarisation
L'éducation, comme l'ensemble des secteurs
économiques et sociaux, a pâti de la crise du début
des années 1990. Depuis 1995, cependant, les taux bruts de
scolarisation sont en hausse, excepté au secondaire second cycle et au
secondaire technique, où on note un léger recul depuis 2000/01.
Le taux du primaire atteint ainsi 105,4% en 2003, niveau bien supérieur
à la moyenne africaine. Cependant, ce taux est non seulement
gonflé par les redoublements (qui sont très importants au
Cameroun), ce qui explique en grande partie son niveau supérieur
à 100, mais en plus il cache ce qui se passe réellement au
cours du cycle. Si l'on y regarde de plus près , on
s'aperçoit que le système camerounais est
caractérisé par un bon accès à l'école, m
ais un achèvement faible du cycle primaire. Le taux brut
d'accès est en effet de l'ordre de 95 %, ce qui indique que
l'accès à l'école n'est plus un problème
déterminant au Cameroun, en particulier depuis la suppression des frais
d'écolage à la rentrée 2000. En revanche, le taux
d'accès en 6èm e année reste faible, avec 6 enfants sur 10
seulement qui atteignent cette classe. Notons la dualité du
système camerounais, avec ses sous-systèmes francophone et
anglophone hérités du passé colonial du pays et
prépondérants respectivement sur 8 et 2 provinces du pays. Dans
le sous-système francophone, où l'école primaire dure 6
ans, seuls 60% des enfants entrant en première année
atteignent la fin du Cycle alors que dans le sous-système anglophone
ce sont près de neuf entrés sur dix qui atteignent la classe de 6
ème, 74% atteignent la fin du cycle (qui dure 7 ans). Le taux de
transition vers le secondaire est cependant plutôt faible dans le
sous-système francophone si bien que les niveaux de scolarisation
s'équilibrent au secondaire. Quoiqu'il en soit, les objectifs Education
Pour Tous et du Millénaire, auxquels le Cameroun a adhéré,
supposent d'atteindre un taux d'accès à l'enseignement
primaire de 100 %, mais aussi un taux d'achèvement de 100 % du cycle
primaire en 2015. Pour atteindre cet objectif, l'effort fait au cours des
dernières années devra être fortement intensifié :
par rapport aux 1,6 % gagnés sur l'achèvement en moyenne
annuelle depuis 1995, il faudra progresser de plus de 3% par an au cours des
12 prochaines années pour atteindre le but fixé.
L'importance du secteur éducatif privé
camerounais (18%) lui offre une chance de support en terme d'offre, à
condition toutefois que le choix des familles soit
déterminé par des possibilités financières
réelles et non par des déficiences du système public.
- Améliorer la qualité
Les objectifs du Millénaire, comme ceux de
l'Education Pour Tous, incluent aussi une dimension de qualité de
l'enseignement, la scolarisation n'ayant pas de valeur en soi si les
acquisitions des élèves ne sont pas réelles. Les
études PASEC réalisées en 1995/96, à partir
d'épreuves uniformes entre les pays en 2ème et 5ème
année, révèlent que, pour le sous-système
francophone sur lequel l'étude a porté, le niveau des
élèves du Cameroun est assez bon, comparativement aux autres
pays enquêtés : les élèves camerounais sont
premiers en français et deuxièmes en mathématiques,
à la fois au CP et au CM1. Au niveau secondaire, les enquêtes
MLA5 montrent que le niveau des acquisitions au Cameroun est
également comparativement bon en sciences. Cependant, le taux de
réussite au Certificat d'Etudes Primaires (CEP) est relativement
faible, en particulier dans le sous-système francophone (55% de
réussite contre 75% dans l'anglophone), indiquant que le niveau
des élèves est encore inférieur aux attentes nationales.
L'examen des conditions d'enseignement révèle que d'importants
progrès peuvent être faits sur les intrants de la qualité :
un quart des élèves, par exemple, ont moins d'une place
assise pour 2, et le taux d'encadrement, de 64 élèves
par maître, est bien supérieur à la moyenne africaine (42)
et a fortiori à l'objectif proposé par le cadre indicatif Fast
Track (40). L'amélioration de la qualité nécessitera la
mise à disposition de ressources humaines et matérielles
supplémentaires jusqu'aux écoles. Ce défi qualitatif
renvoie par ailleurs au défi quantitatif, puisqu'un taux d'encadrement
de 40 élèves par maître impliquerait, pour scolariser tous
les enfants du primaire, de disposer en 2015 de 84 000 enseignants environ
(ils étaient 36 000 en 2003), soit un rythme de recrutement
plus de 3 fois supérieur à celui des 12 dernières
années.
- Améliorer l'équité
Enfin, les objectifs du Millénaire sont aussi des
objectifs d'équité. Or le système camerounais est
caractérisé par de fortes disparités. Les
disparités de genre sont en fait principalement marquées
dans le primaire (cf. Graphique 2), dans les régions où la
demande est déjà faible(dans certaines régions, les filles
sont au contraire avantagées par rapport aux garçons) : sur les
3 régions les plus faiblement scolarisées (Grand Nord :
Extrême-Nord, Nord et Adamaoua), pour 7 garçons qui terminent le
cycle primaire, seules 3 filles le font. Mais ces disparités de genre
s'estompent dans la suite de la scolarité. Ce sont alors les
disparités géographiques, entre les différentes provinces,
qui sont les plus importantes au premier cycle du secondaire. Finalement, ce
sont les écarts de revenus qui discriminent le plus la scolarité
des enfants, et ce de plus en plus fortement au cours de la scolarité :
les chances des enfants des ménages les plus riches d'atteindre le
second cycle secondaire sont 40 fois plus élevées que celles
des enfants les plus pauvres. Le défi de la scolarisation
consiste donc non seulement à augmenter les scolarisations, mais
en plus à cibler les efforts sur les populations les plus
vulnérables.
v Les obstacles
- Un manque de moyens
Les difficultés économiques du pays ont sans
nul doute porté préjudice au système. Mais est ce encore
un réel frein ? La réponse peut être nuancée
au vu des arbitrages budgétaires effectués. Le Cameroun
bénéficie en effet d'un PIB par habitant relativement
élevé, et d'une pression fiscale qui lui permet de
prélever pour le budget 20% de la richesse nationale. C'est la part du
budget allouée à l'éducation qui est faible, 14%, ainsi
qu'en son sein la part allouée au primaire, 42%, bien inférieures
aux moyennes africaines (respectivement 19% et 49%) et aux valeurs de
référence du cadre indicatif Fast Track (20% et 50%). Il
existe donc apparemment d'importantes redéfinitions possibles des
priorités budgétaires au sein du budget actuel pour
privilégier l'éducation en général et le primaire
en particulier. Notons que ce faible engagement au niveau primaire se fait au
bénéfice du secondaire, qui reçoit une part du budget
éducatif une fois et demi plus grande que dans les autres pays
africains comparables.
Il en résulte que la dépense moyenne par
élève au primaire est la plus faible d'Afrique (7% du
PIB/tête). Outre le faible budget alloué, cette position
comparative s'explique certes par une couverture quantitative relativement
bonne (la dépense globale est répartie sur un nombre
important d'élèves), mais aussi par le taux d'encadrement
particulièrement élevé et le salaire moyen des
enseignants, qui reste bien supérieur en moyenne en Afrique (4,6 fois le
PIB/habitant contre 3,9 au Cameroun).
- Une situation précaire du corps enseignant
La précarité de la situation enseignante
est en premier lieu d'ordre financier : après la réduction
des salaires en 1993 de 70% et la dévaluation du franc CFA
l'année qui suivait, le pouvoir d'achat des enseignants a
chuté de manière spectaculaire, portant gravement atteinte
à leurs motivations et à l'attractivité de la profession
auprès des éventuelles nouvelles recrues. Bien que les salaires
aient depuis légèrement augmenté, les perspectives
d'évolution salariale et les primes d'éloignement pour ceux
qui sont affectés loin de chez eux ont été
supprimées. Outre cela, au niveau des écoles primaires les
écoles d'instituteurs, qui entre 1998-2003 ont peu de candidats (2 600
contre les 9.200 places offertes), proposent des formations onéreuses et
ne peuvent, contradictoirement, garantir l'embauche aux diplômés
(la première intégration depuis 1996, comme vacataires, a
concerné les 1 700 plus anciens parmi les quelques 20 000
diplômés depuis lors) malgré le manque d'enseignants, ce
manque en particulier dans certaines zones rurales, a amené les
populations à trouver des solutions alternatives, en recrutant et en
rémunérant elles-mêmes des enseignants en son sein,
souvent peu ou pas formés. Ces « maîtres-parents »
au niveau du primaire et enseignants représentent aujourd'hui plus d'un
quart de l'ensemble des enseignants. Cela soulève des problèmes
d'équité entre les enseignants, au niveau de la
rémunération, entre les élèves, qui ont des
enseignants de niveau très inégal, mais aussi entre les
familles, dont certaines, souvent parmi les plus pauvres, doivent
prendre en charge la rémunération des maîtres. Notons
que le système camerounais est marqué par le fait que les
dépenses d'éducation des ménages correspondent à
près du tiers des dépenses totales engagées pour la
scolarisation Primaire publique. Il est donc important de veiller à ne
pas alourdir encore ce poids supporté par les familles. Cette situation
provient notamment d'une gestion approximative du corps enseignant, dont on ne
connaît d'ailleurs pas le nombre exact : les différentes sources
ministérielles divergent. En conséquence, les enseignants ne
sont pas affectés, comme on pourrait s'y attendre, en fonction
du nombre d'élèves dans les écoles : au contraire
45% des décisions d'allocation dans des écoles
relèvent des critères autres que celui du nombre
d'élèves inscris (favoritismes ou méconnaissance de la
réalité de terrain), plaçant le Cameroun dans une des
mauvaises position quant à la gestion des enseignements et nuisant
à la bonne utilisation de cette ressource déjà rare dans
le pays.
- Une efficience problématique
Cette gestion chaotique du corps enseignant participe de
l'efficience assez faible du système camerounais. Celle-ci se
manifeste en premier lieu au niveau de l'efficacité interne, et
en second lieu dans la transformation des ressources en résultats.
Concernant le premier aspect, le système camerounais est
caractérisé par une rétention au cours du cycle
primaire assez faible et une présence très importante du
redoublement, en particulier dans le sous-système francophone
(28%, contre 17% dans le sous-système anglophone). Or le
redoublement, dont l'efficacité sur le niveau des élèves
est infirmée empiriquement, a un coût important pour le
système, puisqu'on peut lui imputer plus de 20% des dépenses du
cycle. Notons que la différence entre les deux
sous-systèmes dans les niveaux de redoublement équivaut
à celle qu'on observe entre les pays africains francophones et
anglophones et correspond visiblement à une conception différente
des apprentissages et de l'évaluation entre ces deux cultures.
Par ailleurs, la comparaison entre les ressources disponibles
par élève dans les écoles et les connaissances acquises
montre que ces deux dimensions sont peu liées. Cela peut
appeler deux conclusions : soit une partie des écoles ont «
trop de moyens », puisqu'elles n'enseignent pas mieux que les
autres, auquel cas ce surplus pourrait être utilisé
ailleurs ; soit il est urgent de mettre en place des mesures pour s'assurer
que les moyens (personnel qualifié, matériel
pédagogique,..) alloués aux écoles servent
effectivement à améliorer la qualité de l'enseignement.
v Les pistes
d'amélioration
- Améliorer la gestion et l'efficience
Que ce soit dans le contexte actuel de ressources
limitées ou dans la perspective de financement
supplémentaire (augmentation des budgets nationaux et/ou aide
extérieure), une amélioration de la gestion du
système s'impose. L'engagement du Cameroun vis-à-vis de
l'éducation devra être plus marqué, par des arbitrages
budgétaires sans ambiguïté, pour bénéficier de
différentes initiatives internationales, mais surtout il conviendra de
veiller à ce que toutes ces ressources bénéficient
bien à l'extension et à l'amélioration qualitative
de l'école.
2.3.7 Le nouvel
établissement scolaire
La remise en question du système
éducatif apparaît comme la condition fondamentale d'une
véritable transformation pédagogique. Celle-ci passe par le
développement d'un nouveau modèle d'établissement scolaire
(HASSENFORDER, 1972). Les principes généraux
sont : la souplesse des progressions, importance du choix accordé
aux élèves, diversification des modes d'apprentissage.
Le nouvel établissement scolaire permet aux
élèves d'avancer à leur rythme dans les différentes
matières. Ils sont repartis selon les groupes à
« pédagogie différenciée » ou
l'apprentissage varie selon la dominante quant au niveau de connaissance ou
du type de comportement. Dans les écoles nouvelles, la part de choix
accordée aux élèves est importante. Cette
caractéristique se manifeste par la mise en oeuvre d'options et, de plus
en plus par le développement du travail personnel librement choisi ou
« le travail indépendant ». Lécole ici ne
sera plus un lieu divisé en un certain nombre de compartiments
égaux et intangibles. Il est répondant à des besoins
différenciés : exposés ou conférences
d'adressant à des publics importants comme travail en petit groupe. Cela
permet de créer un environnement stimulant diversifié,
libérateur L'établissement nouveau exige un emploi
spécifique du personnel et une répartition différente de
l'espace ainsi que l'évolution de la fonction enseignante.
L'évolution se la profession enseignante va permettre
au nouvel enseignant de s'épanouir dur tous les plans. Au niveau de la
considération, il pourrait retrouver celle d'antan c'est-à-dire
un modèle de la société qui est appelé à
redresser, orienter, guider, créer dans l'univers. Il va redevenir un
maillon important puisque toutes ses conditions seraient revalorisées au
niveau du salaire, prime et bien d'autres. En rehaussant le niveau de vie de
l'enseignant il s'intègre mieux dans son environnement puisque dans la
société actuelle « l'avoir » est
déterminant parmi les critères de la personnalité. Par
conséquent l'enseignant perd donc sa place tant que ses revenus sont
minables par rapport aux autres professionnels. Il perd son autorité
d'antan car il ne posséderait pas seulement du savoir mais aussi les
moyens de subsistance.
2.4 Théories explicatives
de l'étude
MOSCOVICI (1984) entend par théorie,
« un ensemble de propositions reliées logiquement qui
classent et expliquent un ensemble de phénomènes ». En
psychologie on dénombre une diversité de théories qui se
diffèrent par leur nature et leur manière de rapporter les faits.
Mais alors plusieurs théories peuvent expliquer un même
phénomène. Dans notre étude, notre analyse trouve son
explication dans la théorie de l'engagement et les théories de
motivation.
2.4.1 La théorie de
l'engagement
2.4.1.1 Justification
théorique
Selon cette théorie, « Seuls les actes nous
engagent. Nous ne sommes donc pas engagés par nos idées, ou par
nos sentiments, mais par nos conduites effectives ». De
fait, si nous tergiversons souvent avant de prendre une décision, pesant
patiemment le pour et le contre, une fois la décision prise et
transformée en une conduite effective, nous aurons toujours tendance
à ne plus la remettre en cause et à rationaliser cet acte,
à le justifier même si l'on a parfois au fond de nous le sentiment
diffus de s'être trompé ou d'avoir été
trompé : « l'individu rationalise ses comportements en
adoptant après coup des idées susceptibles de les
justifier. » L'individu finit ainsi par être
intimement persuadé du bien-fondé de sa nouvelle opinion
(BEAUVOIS et JOULE). On appelle "escalade
d'engagement" « cette tendance que manifestent les gens
à s'accrocher à une décision initiale même
lorsqu'elle est clairement remise en question par les
faits. » Et si le monde de l'entreprise semble souvent
fonctionner en dépit du bon sens, c'est sans doute parce que nul n'osera
jamais avouer ouvertement que telle ou telle directive était une
véritable idiotie :
Les persévérations, même les
plus dysfonctionnelles, s'expliqueraient par le souci ou le besoin qu'aurait
l'individu d'affirmer le caractère rationnel de sa première
décision. Ainsi, continuer à investir sur une filiale qui
s'avère être un canard boiteux aurait pour fonction d'attester du
bien-fondé de la première décision. Tout se passe comme si
le sujet préférait s'enfoncer plutôt que de
reconnaître une erreur initiale d'analyse, de jugement ou
d'appréciation.
Il existe cependant une stratégie dans la prise des
décisions qui amènent les individus à se sentir libre dans
une situation où il est contraint de prendre une décision, dans
certaines expériences où les chercheurs opposent une situation
de libre choix (fort sentiment de liberté) à une situation de
contrainte (faible sentiment de liberté) on constate qu'il n'y a que
très peu de différence - lorsqu'il y en a - pour ce qui est des
comportements réalisés.
Pourquoi un sujet libre se comporte-t-il exactement comme un
sujet contraint ? Le mystère est presque entier. Le manipulateur a
beau rappelé sans cesse au consommateur qu'il est libre d'acheter ou non
ses merveilleux produits, celui-ci sait très bien ce que le manipulateur
attend de lui. Et, curieusement, il s'y plie. « Il faut donc
admettre qu'il existe dans de telles situations des déterminants plus
puissants, et ces déterminants sont à rechercher dans la relation
de pouvoir qui lie le manipulateur et les sujets. »
Ce sentiment de liberté, notent
BEAUVOIS et JOULE (idem), joue un rôle
primordial dans les phénomènes de persévération des
décisions : l'individu qui a pris sa décision sous la
contrainte se sentira nettement moins engagé par son acte que celui qui
l'a prise "librement". Un phénomène qu'intègrent
très bien les nouvelles formes de management : « on
utilise la technique de décision pour amener les travailleurs à
décider, en toute liberté, d'émettre des comportements qui
de toutes façons étaient requis ». Sachant
qu'ils remettront beaucoup plus difficilement en cause cette décision
(qu'ils ont prise "librement") que si elle leur avait été
imposée par leur hiérarchie.
2.4.1.2 La conceptualisation et la
mesure de l'engagement
a- La conceptualisation de
l'engagement
- Approche conative
La première approche de l'engagement est
proposée par ALLPORT (1943) en tant que attitude
caractérisée par une participation active au travail.
WICKERT (1951) quant à lui suggère que
l'engagement pourrait être mesuré par le niveau perçu de
participation active au travail. BLAU (1985) relève la
satisfaction des besoins de prestige et d'autonomie qui en résulte.
Alors, la recherche d'une expression et d'une réalisation de soi au
travail serait ainsi un facteur d'engagement (GURIN, VERROF,
FELD, 1960), tout comme la possibilité de prendre des
décisions, ou le sentiment de contribuer à un succès
(BASS 1965).
- Approche affective
Elle se fonde sur les types de centres
d'intérêts principaux. C'est ainsi que DUBIN
(1956) propose de mesurer l'engagement à travers un questionnaire de 40
items liés aux centres d'intérêts principaux, afin
d'obtenir les réponses reflétant une orientation vers le travail,
vers le « hors travail » ou étant
indifférentes.
Cette approche situe l'engagement au degré de
perception du travail comme facteur principal permettent de satisfaire les
besoins importants, par rapport aux activités « hors
travail » BLAU (1985). Dans le même sens,
LAWLER et HALL (1970) considère
l'engagement comme le degré selon lequel une personne perçoit son
travail comme étant une partie importante de sa vie et de son
identité, grâce aux opportunités. Dans cette approche, le
travail permet de satisfaire les besoins importants. Ceci rejoint l'idée
de MASLOW selon laquelle l'individu est en quête
permanente de satisfaction de ses besoins. L'approche affective de l'engagement
ressort chez FREUD cité par EVOLA
(idem) lorsqu'il déclare qu' « un être humain normal se
caractérise par sa capacité d'aimer le travail ». C'est
un moyen de décharge énergétique à travers lequel
on parvient à satisfaire ses besoins.
- Approche cognitive
Cette approche considère le travail comme une importance
dans la perception qu'a
L'individu de lui même. SIEGEL (1969)
fait ressortir dans cette notion de perception du soi les concepts d'estime de
soi et de sentiment de valeur « sense of worth »
FRENCH et KAHN (1962) mettent quant à
eux l'accent sur la performance au travail comme élément central
du concept de soi. Cette peut consister en la construction identitaire qu'un
individu fait de son travail.
Certains travaux basés sur une étude empirique
valident une représentation tridimensionnelle de l'engagement
correspondant aux trois approches évoquées
(SALEH et HOSEK, 1976). Les autres font une
parallèle intéressante avec les travaux de
GERGEN (1971) qui définit le concept de soi selon trois
dimensions : le soi identitaire, le soi conatif, et le soi
évaluatif. SALEH et HOSEK (ibid.)
concluent ainsi en faveur d'une vision multidimensionnelle de l'engagement avec
une dimension conative, affective et cognitive. Dans les travaux de recherche
français, ces différentes approches reflètent un aspect du
concept d'implication. THEVENET (2000) propose une vision de
l'implication comme l'engagement des personnes dans leurs travaux ou dans une
facette de ceux-ci. NEVEU ET THEVENET (2000) rappellent les
principaux aspects de l'expérience au travail, objet de l'engagement
individuel : la valeur travail, l'environnement immédiat, le
produit fabriqué ou l'activité, le métier et l'entreprise
proprement dite.
Le concept de l'engagement a surtout été
utilisé dans les recherches en gestion des ressources humaines
(LONDON, 1983 ; LONDON ET MONE
,1987 ; MOSCOVICI, 1983). Dans la littérature
anglophone, les concepts d'engagement et de concomitamment et
été respectivement documentés par KIESLER
(1971) et NYSTRAND et GAMORAN (1991).
Ces concepts revoient en somme à l'implication d'une
personne dans l'organisation. Cette implication est un construit qui a
été défini comme la force avec laquelle une personne
s'implique dans une organisation (MOWDAY et al, 1982) ou
encore comme une forme d'identification de la personne dans son organisation
(ARYEE et TAN, 1992).
Le concept d'engagement dans l'enseignement a
été défini par COLADARCI (1992) comme
« the degre of psychological attachment to teaching
profession » et nous traduisons dans notre littérature par
l'attachement psychologique à la profession enseignante. Ce concept peut
être mesuré par l'attrition dans l'enseignement en demandant aux
enseignants s'ils continueraient de choisir de faire carrière dans
l'enseignement comme si on leur donnait le choix.
b- La mesure de
l'engagement
LOADAHL ET KEJNER (1965) ont validé
un instrument servant à mesurer l'engagement au travail. Ils ont
utilisé deux catégories de travailleurs : les infirmiers et
les ingénieurs et finirent par identifier cinq facteurs d'engagement.
Leur instrument est un questionnaire composé de vingt items que d'autres
chercheurs d'origines ethniques diverses utilisent.
AMINABHAVI et DHARANENDRIAH
(1997) cités par LAFARGUE (2001) ont
démontré que les professionnels tels que les médecins, les
avocats et les enseignants étaient plus engagés dans leur travail
lorsqu'ils appartenaient à des classes des niveaux
socio-économiques élevés, qu'ils pratiquaient leur
profession par choix et non par hasard ou par nécessité et
qu'ils trouvaient de la satisfaction dans leur travail. Une étude
menée par SINGL et PESTONJEE (1990)
sur l'engagement au travail chez les employés d'une banque selon leur
statut a montré que les commis éprouvent plus de satisfaction au
travail alors que les cadres supérieurs sont plus engagés et
participent aux décisions que les premiers.
PIERRO et FABBRI (1994) ont
pour leur part étudié la relation entre l'épuisement
professionnel, l'engagement au travail, la motivation et les attitudes
vis-à-vis le travail chez les infirmiers. Ils ont utilisé
à cet effet un modèle d'équations structurales et ont
vérifié les différentes dimensions de l'épuisement
professionnel. BARLERTTA, REITANO et DI-NUEVO
(1986) se sont intéressés à la différence de
flexibilité de la perception des rôles chez les enseignants et
à sa relation avec l'engagement au travail en Italie. En 2001, Paille
met en évidence le rôle de l'implication normative dans
l'attachement au travail chez des salariés français.
2.4.1.3 les différents modèles
d'analyse de l'engagement
- L'analyse de Kanungo
Les diverses conceptualisations évoquées de
l'engagement reflètent non seulement la complexité du construit,
mais également un certains besoin de clarté (SALEH
et HOSEK, 1976). Ensuite comme le degré selon
lequel la performance au travail affecte l'estime de soi LODAHH,
KEJNER (idem). Face à ces diverses conceptions de l'engagement,
KANUNGO (1979) suggèrent d'étudier l'engagement
selon un cadre motivationnel positionnant l'aliénation ou et
l'engagement comme les deux états bipolaires d'un même
phénomène. Il s'agit en particulier de limiter les approches
à l'analyse des phénomènes au niveau individuel en
distinguant clairement l'état d'aliénation donc d'engagement de
ses causes et effet. Il définit l'engagement comme un état
cognitif d'identification au travail dans la mesure où le travail est
perçu comme pouvant potentiellement satisfaire les attentes et besoins
salients pour l'individu. Il néglige les dimensions conatives et
affectives dans sa définition et se concentre sur la dimension cognitive
d'identification psychologique en réponse à la satisfaction
potentielle de besoins et d'attente. Cependant, la dimension comportementale
n'est pas exclue de l'analyse de Kanungo.
Les items de l'échelle de Kanungo (1982 a,
b)
Il a élaboré 15 mais 10 servent comme mesure,
les 5 autres ayant pour fonction l'équilibrage de l'échelle. La
traduction des items est empruntée aux travaux de Neveu (1996).
Tableau n°1: Les items
de l'échelle de Kanungo (1982 a, b)
|
Item
|
1
|
Les événements les plus importants de ma vie ont
trait à mon emploi actuel
|
2
|
Mon travail ne constitue qu'une infime partie de ce que je
suis
|
3
|
Je suis personnellement très pris par mon travail
|
4
|
Je vis mange et respire pour mon travail
|
5
|
Mon travail occupe l'essentiel de ma vie
|
6
|
J'ai avec mon emploi des liens très étroits que
j'aurai beaucoup de mal à briser
|
7
|
Je me sens généralement détaché de
mon travail
|
8
|
La plus part de mes objectifs personnels sont axés sur mon
emploi
|
9
|
Je considère que mon travail est au centre de mon
existence
|
10
|
J'aime être absorbé par mon travail la majeure
partie de mon temps
|
Source : Analyse de Kanungo
2.4.2 Les théories de
motivation
La motivation au travail dans les services publics est un
thème très actuel. En effet, le secteur public joue un rôle
déterminant dans les pays industrialisés dans un certain nombre
de secteurs (éducation, santé, sécurité, culture,
services sociaux). De plus, l'Etat occupe toujours des fonctions centrales dans
la vie collective. Pourtant, l'administration est synonyme de lenteur
bureaucratique, déresponsabilisation et démotivation des agents.
Depuis les années 1980-90, la fonction publique a connu
de profondes mutations guidées par des modèles managériaux
liés au secteur privé. Ces modèles organisationnels
apparaissaient comme des clés de la motivation : enrichissement des
tâches, responsabilisation, flexibilité, efficience,
efficacité, productivité, communication, initiative... Ces
modèles vont inspirer le concept de nouvelle gestion publique
(« New Public Management »). Le fonctionnaire trouvera-t-il
dans ce nouvel environnement les conditions de cette réalisation de soi
qui engendrera efficacité et performance ?
La motivation au travail (work motivation) est
souvent associée aux concepts de satisfaction (job satisfaction),
d'implication (commitment) ou d'habilitation/mobilisation. La motivation
constitue un des leviers indispensables au changement organisationnel. Elle
désigne un processus complexe tant d'éléments individuels
que de dimension organisationnelle afin d'atteindre un résultat
réalisable et porteur d'un sens identifiable.
Quelle est l'importance du sentiment de reconnaissance
sociale des agents dans le contexte des missions de services publics ?
Quel rôle joue-t-il dans la (dé) motivation des agents ? Quel
est le sens de la fonction publique, dans le cadre ses actes administratifs et
ses valeurs publiques ? La démotivation renvoie souvent à
une perte de sens et des valeurs du travail. Quelle est la place des services
publics porteurs d'une éthique du bien commun dans un monde
tourné vers la performance, la concurrence et la
compétitivité ? Comment est ce que la motivation peut
influencer l'engagement au travail ?
La motivation est le processus psychophysiologique responsable
:
· du déclenchement,
· de l'entretien et de la cessation d'une action, ainsi
que de la valeur appétitive ou aversive conférée aux
éléments du milieu sur lesquels s'exerce cette
action.
2.4.2.1 Evolution du concept de
motivation
Etymologiquement, la motivation prend son origine du latin
« movere », qui veut dire bouger, c'est- dire mettre en
mouvement, inciter, pousser, faire agir. Ce concept est à l'origine
anglo-saxon « to motivate » qui veut dire au sens propre
activer, ce qui sert de moteur ou la cause du mouvement. On note que ce terme
recouvre un ensemble de facteurs jouant un rôle primordial dans la vie
de l'homme au travail. Le dictionnaire fondamental de la psychologie
définit le concept motivation comme l'ensemble des « processus
physiologiques et psychologiques responsables du déclenchement,
l'entretien et la cessation d'un comportement ainsi que la valeur
appétitive ou aversive conférée aux éléments
du milieu sur lequel s'exerce ce comportement ». La motivation n'est
pas un trait de caractère. C'est un processus qui permet de faire des
efforts importants pour une activité précise
Le terme motivation a connu un grand succès dans les
sciences sociales. Créé par les hommes de l'art publicitaires
pour désigner un ensemble de facteurs inconscients agissant sur les
conduites (MUCHIELI 1981:3), il apparaît pour la
première fois dans les travaux des psychologues comme objet de recherche
(TOLMAN, 1932) et LEWIN (1959). Cependant,
deux publicistes se disputent la paternité du concept il s'agit de
DICHTER et SHESKIN pour qui la science de la
motivation et ses méthodes tendent à mettre à jour les
causes réelles du comportement de l'homme. Les motivations sont alors
l'ensemble des facteurs irrationnels et inconscients des conduites humaines.
Selon REUCHLIN (1977), les conduites humaines ont un but,
étudier quels sont ces buts, comment ils
sont choisis par l'organisme, comment jusqu'à quel point l'organisme met
d'autres fonctions pour atteindre ces buts, en quoi se distinguent des
conduites fortement motivées, comment se résolvent des conflits
entre buts, tout ceci constitue le champ du problème de la
motivation.
Tout au long de l'évolution de la pensée sur le
comportement humain, on est passé d'une interrogation sur le libre choix
et le pouvoir décisionnel d'une personne à ce qui la pousse
à agir et à se comporter d'une manière plutôt que
d'une autre. Ce questionnement transposé dans un contexte
organisationnel a donné naissance aux concepts de motivation, de
satisfaction, d'implication... La notion de motivation est entrée dans
le langage des chercheurs et des managers à mesure qu'ils essayaient de
mieux comprendre le fonctionnement des organisations et à mesure qu'ils
prenaient conscience de la centralité de l'individu dans l'entreprise.
En effet, la réussite de l'entreprise dépend des performances
collectives, qui elles-mêmes sont tributaires des performances
individuelles, lesquelles restent à la merci d'un facteur
déclencheur loin d'être maîtrisé: la motivation.
Chercheurs, consultants, dirigeants et responsables du
personnel vont se pencher sur la façon d'améliorer la motivation
au travail. Dès lors, le concept de motivation va se complexifier, les
théories vont se multiplier si bien qu'en 1976, on parlait
déjà de la jungle des théories de la motivation au
travail. Il n'est pas étonnant que beaucoup d'auteurs, ressentent le
besoin de marquer un arrêt pour faire le point sur les modèles de
motivation au travail au moment où le travail perd de sa valeur,
où "la crise des motivations" se fait ressentir face à des
managers dont la préoccupation première est d'obtenir, de leurs
collaborateurs, productivité et qualité maximale. Ceci
nécessite une organisation optimale, des compétences
appropriées et la motivation de tous.
3.4.2.2 Les composantes de la
motivation et les différentes théories de la motivation
Pour traiter de la problématique de la motivation,
l'auteur adopte le découpage de Ruth KANFER qui
intègre les dernières avancées des théories de la
motivation et la fait reposer sur trois paradigmes :
- celui des besoins-mobiles-valeurs,
- celui du choix cognitif
- celui de l'autorégulation-métacognition, tout
en intégrant les apports de l'école classique et ceux de
l'école des relations humaines.
· Les composantes de la motivation
sont :
· La direction : toute conduite est orientée vers
un but (un objectif)
· La force : à laquelle la personne associe une
valeur (vitalité du besoin et valeur sociale de l'objectif)
· La persistance : est maintenue jusqu'à ce que
l'objectif soit atteint
· les différentes théories de la
motivation
Deux approches complémentaires ont abordé les
théories de la motivation:
- Les théories de contenu qui tentent de
comprendre ce qui déclenche la motivation au travail (MASLOW
et HERZBERG).
- Les théories de processus qui expliquent les
mécanismes sous-jacents permettant de comprendre l'ajustement des
comportements des employés (Vroom et Locke et Latham).
· Les théories de
contenu
La théorie de la motivation de
MASLOW
Cette théorie hiérarchise les besoins, et dit
que plus on « monte » de niveau, et plus la motivation
n'est importante. Mais on ne peut atteindre les niveaux supérieurs, que
si les besoins plus primaires sont satisfaits. Cette théorie
précise également que « ces besoins ont une structure
multidimensionnelle », c'est-à-dire que d'un sujet à un
autre, le « niveau de satisfaction des besoins » n'est pas
le même.
Cette théorie est fondée sur la
hiérarchisation ou l'Holarchie des besoins : indivisible,
- entier
- global
l Les catégories de besoins selon
MASLOW
Ces besoins se fondent sur la recherche de croissance et
la recherche de sécurité et se repartissent en catégories
suivantes:
- Les métas besoins comme la transcendance
- Les besoins supérieurs comme l'actualisation et
l'estime (statut, pouvoir, accomplissement)
- Les besoins de Base (Amour, Sécurité,
Physiologiques)
l Les tendances de la motivation selon la
motivation
Ces deux tendances sont fondées sur la Logique
(réduction de tension, le maintien voire l'accroissement de tension),
l'effet (prévenir la maladie, favoriser la santé) et la
satisfaction (repos, soulagement, relaxation, extase, profonde
sérénité). Ces deux tendances sont :
- La dialectique sécurité/croissance
- La recherche de la sécurité
· La théorie des deux facteurs D'HERZBERG
(1959)
Le grand apport de cette théorie, parmi les
travaux les plus classiques est qu'elle montre que la
motivation peut être influencée par des facteurs externes,
appelés extrinsèques.
Pour HERZBERG, la motivation varie
selon des facteurs internes, mais la démotivation influe selon les
facteurs externes, qu'il appelle facteurs d'hygiènes.
Ainsi, la motivation n'est possible que si les facteurs
d'hygiènes sont hauts. Ces deux concepts (motivation et
démotivation) sont donc parallèles, et ne relèvent pas
d'un continuum.
La somme de commentaires et de critiques suscités par
les travaux d'HERZBERG est importante. La méthode
utilisée pour le recueil des données est souvent critiquée
car source de biais. En effet, la méthode des incidents critiques
consistait à recueillir les moments où les salariés se
sont sentis heureux et les moments où ils se sont sentis
mécontents. Procédant ainsi, les conclusions établissent
que seuls les facteurs intrinsèques (accomplissement de soi, travail en
lui-même, responsabilités) contribuent à la satisfaction,
leur absence menant à des états neutres. Les facteurs
extrinsèques (rémunération, qualités du
hiérarchique...) diminueraient l'insatisfaction, mais n'influenceraient
pas ou peu la satisfaction. La répartition entre facteurs internes et
externes peut être interrogée. On peut en effet se demander si les
responsabilités confiées sont un facteur interne ou externe. Plus
globalement, ce modèle confond allègrement deux notions
aujourd'hui clairement distinctes : motivation et satisfaction. Cette
critique est portée par des auteurs comme LEVY-LEBOYER
(2001). L'intérêt de ce modèle est d'avoir engendré
le mouvement dit de l'enrichissement au travail.
Elle est basée sur la satisfaction et
l'insatisfaction.
L'insatisfaction a pour principaux principes les facteurs
d'hygiène:
- le supérieur
- les politiques et procédures de l'organisation
- les conditions de travail
- les relations avec les collègues, les
subordonnés, les supérieurs
- le prestige
- la sécurité d'emploi
- le salaire
- les avantages sociaux
La satisfaction a pour principal principes les facteurs de
- motivation : l'accomplissement ou la
réalisation
- la reconnaissance des réalisations
- le travail comme tel
- la responsabilité
- la promotion ou l'avancement
- les possibilités de croissance personnelle
· Les théories de processus (VROOM et
LOCKE et LATHAM).
· La théorie des attentes de VROOM (1964)
Cette théorie cognitiviste, appelée aussi
« la théorie du résultat escompté »,
repose sur trois concepts :
- La « valence » (V) : C'est la
valeur, positive ou négative, que l'on attribue au résultat de
ses actions ou de sa performance. C'est répondre à la
question : ce que j'obtiens en retour pour ma performance accomplie, c'est
important ou pas pour moi ? Dans le cadre du travail, par exemple,
l'important pour certains peut être le niveau du salaire, pour d'autres
d'avoir du temps libre. Ces préférences sont mesurables sur
une échelle de -10 à +10 ;
- L'« instrumentalité » (I) :
Est-ce que la performance est corrélée avec le
résultat ? C'est la probabilité perçue du lien entre
la performance à atteindre et ce que j'escompte en retour. C'est
répondre à la question, si je fais ceci, alors est-ce que
j'obtiendrai cela en retour ? Mesurable sur une échelle de 0
à 1 ;
- L'« attente » (E) : Est-ce que
l'effort aboutit à une performance ? C'est répondre à
la question, si je me mobilise pour faire cela, est-ce que j'arriverai à
cette performance ? Mesurable sur une échelle de 0 à 1.
On trouvera une description de ce modèle de motivation
en français dans le traité de psychologie du travail de
LEVY-LEBOYER et SPERANDIO (2001),
l'intérêt de ce modèle est que des recherches quantitatives
ont pu montrer un lien entre la motivation, ainsi mesurée, et les
efforts déployés dans un travail ou un apprentissage.
Cette théorie est basée sur des
représentations cognitives avec trois concepts :
- les attentes : probabilité qu'un certain niveau
de performance soit atteint s'il y a effort
- l'instrumentalité : probabilité qu'un
certain niveau de performance entraîne un résultat particulier
- Les valences : la valeur accordée au
résultat en question
La volonté d'agir dans un sens donné
résulte d'abord de l'existence d'un objectif à poursuivre selon
le modèle suivant
Fixation d'objectifs clairs, précis et difficiles
?
Effort, direction, persévérance,
stratégies
?
Performance
2.4.2.3 Insertion
théorique des théories de la motivation
Les théories de la motivation expliquent ici ce qui
chez les enseignant peut constituer un facteur d'engagement ou non. Ainsi la
motivation qui est la composante ou le processus qui règle l'engagement
d'un individu pour une activité précise en détermine le
déclenchement dans une certaine direction avec l'intensité
souhaitée et en assure la prolongation jusqu'à l'aboutissement ou
l'interruption. Alors qu'est ce qui motive l'enseignant ? Par quoi est-il
motivé ? Qu'est ce qui le pousse à agir ? Les
théories de la motivation tentent de répondre à ces
questions. Dans le cadre de la présente étude, la satisfaction
des différents besoins des enseignants serait une de leurs principales
sources de motivation au travail. Ainsi, L'insatisfaction a pour principaux
principes les facteurs d'hygiène:
- le supérieur
- les politiques et procédures de l'organisation
- les conditions de travail
- les relations avec les collègues, les
subordonnés, les supérieurs
- le prestige
- la sécurité d'emploi
- le salaire
- les avantages sociaux
La satisfaction a pour principaux principes les facteurs de
motivation :
- l'accomplissement ou la réalisation
- la reconnaissance des réalisations
- le travail comme tel
- la responsabilité
- la promotion ou l'avancement
- les possibilités de croissance personnelle
L'enseignant qui voit ses différents besoins
réalisés peut se sentir motivé.
2.4.2.4 Limites théoriques
de l'étude
Selon LAUDAN (1977) que
cite ABRIC (2005 :195),
La plus grande partie de l'activité
théorique des sciences, surtout dans ce qu'elle a de meilleur, ne vise
pas à résoudre des problèmes ayant une importance sociale
ou pratique. Même lorsque les théories profondes ont permis des
retombées pratiques, on peut dire que cela a été largement
accidentel ; ces applications fortuites n'ont été ni la
motivation ni le fil conducteur de la recherche.
Les motivations extrinsèques n'expliquent pas
totalement l'engagement au travail, car les objectifs de l'individu doivent
être clairs et il doit se sentir capable d'atteindre les objectifs
fixés. « La récompense est subjective car dépend
également de l'image de soi et du contexte ». Les entreprises
qui valorisent les relations humaines sont plus motivantes que d'autres. Il
ressort des recherches (celles de Elton MAYO et son
équipe à la Western Electric de 1928 à 1932. cité
par FRANCES (1979) Elle fut conduite dans une unité de
satisfaction de téléphone. MAYO recherchait la corrélation
entre existant entre les conditions physiques et le rendement des ouvriers.
Une autre limite des motivations réside dans la détermination
de la véracité de leurs sources
La théorie de l'engagement quant à elle
révèle une conséquence d'un acte. Si l'enseignant se
trouve déjà dans ce corps de métier on déduit
qu'il y a eu un antécédent qui est le choix professionnel, et
qui dit choix devrait savoir ce à quoi il s'attend. C'est dire les
contours du choix effectués devraient être parfaitement connus au
préalable et l'on ne devrait par conséquent plus être
confronté au problème d'engagement professionnel.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
Dans ce chapitre, nous nous attellerons sur la
présentation de l'ensemble des démarches et techniques auxquelles
nous avons fait recours. Il s'agira de restituer les informations aussi bien
sur la population et l'échantillon de l'étude, les instruments et
les modalités de collecte de données, les outils statistiques
utilisés ainsi que sur le mode de dépouillement et traitement de
ces données.
3.1 RAPPEL DE L'OBJET D'ETUDE
Notre recherche naît du contexte du système
d'éducation aujourd'hui, en fait le système vit une crise dans le
quasi totalité du monde. Les principaux acteurs du dit système
en subissent et par conséquent leur engagement professionnel se trouve
influencé par ce dysfonctionnement. Dès lors nous nous engageons
à étudier le phénomène dans une perspective
scientifique. Nous nous préoccupons de l'épanouissement chez
l'enseignant et son engagement au travail. En fait, nous voulons voir comment
la variable indépendante qui ici est l'épanouissement influe sur
la variable dépendante qui est l'engagement au travail.
3.2 LE TYPE D'ETUDE
En Sciences Sociales, on distingue trois catégories
d'étude : les recherches expérimentales qui ont pour
particularité l'expérimentation au travers des hypothèses
de recherches afin de les vérifier. Des recherches exploratoires qui
s'attardent sur les concepts et le développement des hypothèses.
En fin des recherches descriptives consistant à décrire un
phénomène dans sa réalité en interaction avec
l'environnement, tout en rendant compte des jeux de facteurs en
présence, ainsi que la complexité de la situation
observée. Toutefois, une recherche peut englober ces trois
catégories. Tel est le cas de notre présente recherche qui
décrit un phénomène à travers les hypothèses
établies et qui seront vérifiées grâces aux
données qu'on aura recueillies sur le terrain.
3.3 RAPPEL ET ANALYSE DES
HYPOTHESES DE RECHERCHE ET LEURS VARIABLES
3.3.1 Rappel des
hypothèses de l'étude
a- Hypothèse
générale
Notre étude est bâtie autour de quatre
hypothèses secondaires qui découlent d'une hypothèse
générale. Cette dernière s'énonce comme suit :
le besoin d'épanouissement chez l'enseignant détermine son
engagement au travail.
b- hypothèses de
recherche secondaires
Elles sont formulées comme suit :
HR1: la promotion professionnelle de
l'enseignant détermine son engagement au travail.
HR 2: Les indemnités
salariales chez l'enseignant détermine son engagent au travail.
HR 3 : L'environnement
de travail de l'enseignant détermine son engagement au travail.
HR4 : La sécurité au
travail chez l'enseignant détermine son engagement au travail.
3.3.2 Analyse des variables de
l'hypothèse générale et des hypothèses
secondaires
L'hypothèse générale est
constituée de deux variables :
- La variable indépendante :
« l'épanouissement de l'enseignant » c'est la
variable que nous allons manipuler au cours de l'expérimentation, selon
PARROT et RICHELET (1996), elle est celle
que l'on modifie à volonté.
- La variable dépendante :
« engagement au travail » c'est la variable
observée, elle est liée à la VI. Elle reflète
l'action de la variable indépendante, elle est l'effet qui en
découle.
L'hypothèse
générale ne pouvant être mesurée directement, elle a
été opérationnalisée en quatre hypothèses
secondaires elles aussi bâties à partir des facteurs de la
variable indépendante qui sont : la promotion professionnelle, Les
indemnités salariales, l'environnement au travail qui renvoie tout de
même au cadre du travail et la sécurité au travail.
- Quant à la première hypothèse, elle
renferme trois modalités autour de la promotion qui sont : Les
nominations des enseignants, les avancements au travail, Les recyclages.
- La deuxième hypothèse également est
constituées de trois modalité de la VI qui revoie aux
indemnités salariales : le salaire, les primes, les allocations
familiales.
- La troisième hypothèse est
constituée de trois modalités autour de cadre de travail :
cadre géographique du travail, accès au lieu du travail,
dispositifs institutionnels, le confort de l'espace de travail, et
l'équipement.
- La quatrième hypothèse est
constituée de trois modalités qui ressortent la
sécurité au travail : la stabilité, les assurances
(maladies, accident de travail etc.), l'abri des besoins fondamentaux. Ces
variables sont représentées dans le tableau qui suit:
Tableau n°2 :
Tableau synoptique des hypothèses
Hypothèse
Générale
|
Variables de l'hypothèse
générale
|
Les indicateurs des variables
|
Les modalités
|
HR1 : la promotion professionnelle de
l'enseignant détermine son engagement au
travail.
|
V I1 - promotion professionnelle
de l'enseignant
VD - engagement au travail
|
· les nominations des enseignants
· les avancements au travail
· les recyclages
|
· Effectivement
· Pas encore
· Très d'accord - d'accord - pas d'accord
|
HR2 : les indemnités salariales
de l'enseignant déterminent son engagement au travail.
|
V I2 - Les indemnités
salariales chez l'enseignant
VD - engagement au travail
|
· le salaire
· les primes
· les allocations familiales
|
· Très d'accord
· d'accord
· pas d'accord
|
HR3 : l'environnement de travail de
l'enseignant détermine son engagement au travail.
|
V I3 - L'environnement de travail
de l'enseignant
VD - engagement au travail
|
· cadre géographique du travail
· Accès au lieu du travail
· Dispositifs institutionnels
Le confort au travail
|
· Oui
· Non
· Très d'accord - d'accord - pas d'accord
· Effectivement- moyennement -pas du tout
|
HR4 : la sécurité au
travail de l'enseignant détermine son engagement au travail.
|
V I4 - La sécurité
au travail chez l'enseignant
VD - engagement au travail
|
· La stabilité
· Les assurances
· L'abri des besoins
|
· Très d'accord
· d'accord
· pas d'accord
|
3.4. POPULATION DE L'ETUDE
Dans le cadre de la présente
étude, la population est constituée des enseignants
certifiés du secondaire. Compte tenu des contraintes budgétaires,
du temps pas toujours assez long, nous sommes obligées de travailler
avec un échantillon de notre population. Et sur ce, nous allons choisir
5 établissements d'enseignement secondaire Général de
Yaoundé et procéder ensuite à une sélection des
sujets qui peuvent nous fournir des informations nécessaires pour notre
recherche. Ces établissements sont : Lycée Leclerc, C.E.S
de Ngoa-Ekellé, Lycée Bilingue d'Application, Lycée de
Biyem-assi, Lycée d'Etoug-Ebé.
3.5 LE PROCEDE D'ECHANTILLONNAGE
ET L'ECHANTILLON
Selon VARKEVISSER
(1993 :200) l'échantillonnage est « la
sélection d'un nombre d'unités faisant partie de notre
étude ». La constitution de l'échantillon revient
à choisir un sous ensemble d'individus de la population mère,
pouvant être tiré aléatoirement ou pas. Pour ce qui est de
la représentativité de l'échantillon,
GHIGLIONE et MATALON que cite
MVESSO (2005) font état qu' « à la
notion de représentativité, il faut substituer une notion plus
large, plus utile, d'adéquation de l'échantillon aux buts
poursuivis sachant qu'une enquête vise en général plusieurs
objectifs... ». En fait il s'agit moins de viser le nombre des
enseignants du secondaire car ce n'est pas ce nombre qui est très
important pour atteindre le but de notre recherche. Nous avons choisi au hasard
cinq établissements d'enseignement secondaire général
à l'intérieur desquels nous prendrons des unités
disponibles capables de fournir des informations nécessaires ayant au
moins 5 ans d'expérience au moment de l'enquête. Sans être
strictement représentatif, cet échantillon se veut
caractéristique des tendances générales observées.
Cette procédure renvoie à un échantillonnage dit
« de commodité » : c'est « une
méthode par laquelle les unités disponibles au moment de la
collecte des données sont incluses dans l'échantillon pour des
raisons pratiques » VARKEVISSER (ibid. : 201).
Pour notre étude, un échantillon de 150 individus a
été envisagé, mais à la fin 125 fiches ont
été complètement et correctement remplies.
3.6 LES INSTRUMENTS DE COLLECTE
DES DONNEES
Les Sciences en général et les
sciences sociales en particulier utilisent des outils appropriés pour
collecter les informations sur le terrain lors d'une investigation. Ces outils
peuvent être le questionnaire, le guide d'entretien, le sondage, le test,
les enregistrements des réactions psychologiques. L'emploi de chaque
outil varie selon l'objet d'étude et le type de sujet à examiner.
NKOUM (2005) dans la même perspective précise que
l'enquêteur doit s'assurer que l'instrument utilisé lui permet de
mesurer ce qu'il prétend mesurer.
· L'observation documentaire
Elle consiste à entrer en contact avec les documents
officiels qui traitent de la situation de l'enseignant ainsi que de leurs
droits et devoirs. Dans ce sens, Nga ndongo désigne par document,
« tout élément matériel ou immatériel
qui a un rapport avec l'activité des hommes vivant en
société et qui, de ce fait constitue indirectement une source
d'informations sur le sur les phénomènes sociaux.
· L'observation directe
Encore qualifiée de l'observation brute, se situe
à la base des connaissances, elle est dotée d'une
spontanéité et est préscientifique. Elle est pour
reprendre BACHELARD « l'expérience
placée avant et dessus de la critique ». Ici le chercheur est
en contact direct, immédiat avec la réalité et favorise
l'accès aux comportements, actes et objets en tant que situation et
contexte pratiquement réel dans lesquelles interagissent les
différents acteurs sociaux.
L'observation directe nous a permis d'identifier le
problème inhérent à l'engagement de l'enseignant au
travail. Aussi elle a permis d'identifier les motifs qui déterminent ce
comportement chez l'enseignant.
· Le questionnaire
Le questionnaire est un instrument de
collecte de données qui se présente sous forme d'une liste de
questions auxquelles l'enquêté est appelé à
répondre. Ces questions portent sur les aspects de l'objet
d'étude, permettant de vérifier les hypothèses de
recherche et de parvenir aux informations chiffrées. Ces questions sont
susceptibles de donner lieu à un traitement informatique des
réponses (AKOUN et ANSART, 1999).
Notre questionnaire est constitué des questions ouvertes et des
questions fermées toutes se rapportant aux différents
thèmes ou hypothèses de recherche.
· Le guide d'entretien (entretien
sémi-structuré)
L'objectif des entretiens semi
structurés est d'obtenir les points de vue, les réflexions et les
observations de personnes qui ont :
· Une connaissance particulière ;
· Un statut particulier ;
· Qui disposent d'informations auxquelles l'enquêteur
ne peut avoir accès par d'autres moyens.
Ce type d'interview suppose l'utilisation d'un guide
d'entretien. Il s'agit d'une liste écrite de questions ou de
thèmes qui devront être couverts pendant l'entretien. L'ordre et
la formulation des questions peuvent cependant varier d'un participant à
l'autre. Si l'enquêteur peut suivre des indices et les nouveaux
thèmes qui se présentent tout au long de l'entretien, le guide
comprend aussi un ensemble d'instructions claires concernant les principales
questions à poser ou thèmes à sonder.
Dans la présente étude, nous avons fait usage
de l'entretien sémi-structuré qui a trouvé en sciences
humaines, un terrain fécond. Etant donné que l'enseignement est
un métier à haut niveau d'interactions sociales pour cela nous
avons pensé qu'il faut faire parler l'enseignant afin de faire
extérioriser au maximum ce qu'il ressent dans son travail. Dans ce sens,
l'entretien consiste à faire parler. GRAWITZ (2001) le
définit comme « un procédé de recherche qui
mobilise le processus de communication verbale dans le but d'obtenir des
informations qui se rapportent à l'objet de la recherche ».
Il se caractérise par un contact direct entre le chercheur et les
enquêtés, l'échange doit être centré autour
des hypothèses du travail. Toutefois l'investigateur doit rester
attentif car lors de l'entretien il peut recueillir des informations pouvant
nuancer ou corriger les hypothèses. Pour ce qui est de l'entretien, en
fonction de leur but on distingue trois niveaux de directivité :
les entretiens non directifs, les entretiens directifs ou standardisés,
et les entretiens sémi-directifs. Notre étude quant- à
elle a de l'intérêt pour un entretien sémi-directif car
l'enquêteur tout en écoutant le répondant doit s'efforcer
de toujours recentrer le discours sur le problème à
étudier afin de ne pas perdre de vue les objectifs de l'étude.
Pour notre étude, un guide d'entretien a
été élaboré à partir des objectifs et des
thèmes de recherche. Comme le déclarent QUIVY
et CAMPENHOUT (1995), ce guide permet de diriger
l'enquêté afin qu'il accède à un
« degré maximum d'authenticité et de
profondeur ». Notre guide est constitué des sous thèmes
ouverts.
3.7 COLLECTE DES INFORMATIONS ET
DIFFICULTES
3.7.1 Déroulement de
l'entretien
Les entretiens ont eu lieu du 20 Mars au 20
Avril dans les enceintes des établissements faisant partie de la
population de l'étude. Pour éviter de commettre de fautes au
cours d'une enquête, l'enquêteur doit :
· Bien préciser le mandat et le but de
recherche ;
· Bien expliquer sa situation, son
mandat ;
· Bien expliquer pourquoi la recherche est dans
l'intérêt du répondant ;
· Bien expliquer qui, mis à part
l'enquêteur, verra les données ;
· Bien spécifier que les données seront
présentées aux autorités à titre
anonyme ;
· Restez maître de l'interview ;
· Bien tenir ses promesses.
Il était nécessaire de commencer notre
entretien par une reprécision du but de l'étude, de son objectif,
de la confidentialité des réponses et de leur anonymat afin de
mettre les répondants en confiance. Alors l'entretien commence par des
présentations, en effet nous nous présentons, donnons notre
raison d'être dans cet espace. Ensuite une causerie s'installe sur la
thématique de l'étude, bref cela se passe comme un dialogue
entre l'interviewer et l'interviewé.
3.7.2 Passation du
questionnaire
La passation s'est déroulée au
même moment qu l'entretien (20 Mars -20 Avril2010). C'est toujours dans
les enceintes que nous avons passé nos questionnaires. Mais nous
précisons que certains enseignants préféraient les ramener
et les retourné le jour suivant ils son minoritaire. D'emblée
l'attestation de recherche était présentée au chef
d'établissement qui donnait le quitus de rencontrer les enseignants de
son établissement. Nous nous présentions d'abord devant
l'enquêter qui répondait à nos critères de recherche
et présentait ensuite notre raison d'être devant lui. Et sans
tarder on passait dans le vif du sujet.
3.7.3 Difficultés du
terrain
Comme toute recherche, la notre ne s'est pas
effectuée sans heurts, nous avons rencontré les cas de
réticences de certains sujets qui ne voulaient pas livrer
entièrement les réponses. D'autres se montraient indisponibles
pour l'entretien. Mais nous avons grâce à des stratégies
méthodiques, pu atteindre notre objectif. Quant aux questionnaires tous
n'ont pas été retournés, mais au départ, nous avons
prévu un surplus de fiche.
3.8 TECHNIQUES D'ANALYSE DES
DONNEES
3.8.1 L'analyse de contenu
L'analyse de contenu est, d'après QUIVY ET
CAMPENHOUDT (idem : 229),
un ensemble de techniques d'analyse des
communications visant,
par les procédures systématiques et
objectives de description
du contenu des messages, à obtenir des
indicateurs (quantitatifs
ou non) permettant l'inférence de connaissances
relatives
aux conditions de produit/réception (variables
inférées) des message.
Elle participe autant des techniques d'analyse qualitatives
que quantitatives. Ces auteurs, détaillent l'analyse de contenu en trois
grandes variantes; à savoir, les analyses thématiques, les
analyses formelles et les analyses structurales.
L'analyse thématique met en exergue les
représentations sociales des locuteurs à partir de l'examen de
certains éléments constitutifs du discours. Ce type d'analyse
présente aussi deux variantes :
· L'analyse catégorielle, elle emprunte une
démarche quantitative et consiste à calculer et à comparer
les fréquences d'apparition de certains thèmes et
caractéristiques du discours. Elle se fonde sur l'hypothèse selon
laquelle la fréquence d'une idée témoigne de son
importance.
· L'analyse de l'évaluation, elle porte sur les
jugements formulés par le locuteur, leur fréquence, leur
direction et leur intensité.
Les analyses formelles portent essentiellement sur les
formes du discours, sa variante est l'analyse de l'expression. Elle prend en
compte la forme de la communication dont les caractéristiques
(vocabulaire, longueur de la phrase, ordre des mots, hésitations,
mimiques, rythmiques) apportent un sens sur l'état d'esprit du locuteur
et les dispositions idéologiques (QUIVY et
CAMPENHOUDT, idem, 229).
Les analyses structurales insistent sur l'agencement du
message, elles essaient de rendre plus explicites certains aspects sous-jacents
et implicites du message. En somme, le traitement des données d'un
entretien conduit à des agrégations de réponses fournies
aux différents entretiens, à des procédures de
réduction et d'inférence, à des additions pour
décrire ou expliquer les comportements, les faits et
phénomènes sociaux. En ce qui concerne le matériau de
travail proprement dit, l'analyse de contenu, d'après ces deux auteurs,
porte sur des messages aussi variés que des oeuvres littéraires,
des articles de journaux, des documents officiels, des programmes audiovisuels,
des déclarations politiques, des rapports des réunions ou des
comptes rendus d'entretiens. Il s'agit alors de passer au crible de l'analyse
en profondeur, les termes utilisés, leur fréquence et leur mode
d'agencement, la construction du discours et son développement.
C'est ainsi que dans ce travail, les données
recueillies sur le terrain au travers des entretiens centrés sont
exploités suivant ce modèle d'analyse. Mais divers autres
documents tels que des ouvrages, des textes de lois sont également
exploités à l'une de l'analyse de contenu.
3.8.2 Le dépouillement du
questionnaire et calcul des corrélations
§ Le dépouillement
Les questions ont été codifiées a fin de
permettre leur pondération. Cela nous a permit de sortie un tableau des
données chiffrées qui va servir pour les calculs.
§ Le test de corrélation.
Le test du se corrélation permet de tester
la corrélation entre les différentes variables. L'objectif
principal que nous poursuivons dans cette étude est de tester la
corrélation entre deux variables : L'épanouissement de
l'enseignant et son l'engagement au travail. Le test de corrélation de
Pearson nous permettra d'établir les corrélations entre les
variables et de vérifier le lien entre les variables explicatives et
les variables expliquées.
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES
DONNEES ET ANALYSE DES RESULTATS
Nous commencerons par présenter les données du
terrain et les résultats d'entretien ensuite les données du
terrain et résultats des questionnaires.
4.1 PRESENTATION DES
DONNEES ET ANALYSE DES RESULTATS D'ENTRETIEN
Les résultats que nous allons présenter
ci-dessous ont été obtenus au cours des entretiens que nous avons
eus avec 10 professeurs camerounais enseignant à Yaoundé
exerçant depuis au moins 5 ans.
Ces résultats de recherches seront analysés et
présentés sous formes de tableaux.
4.1.1 Identification des
répondants
Nous révélons ici les informations
générales de l'entretien recueillies du terrain.
Tableau n°3 :
Présentation en fonction du genre
Genre
|
Homme
|
Femme
|
Fréquence
|
5
|
5
|
Nous avons passé l'entrevue à
10 enseignants dont 5 femmes et 5 hommes. Ces chiffres ont joué en
faveur d'égalité de genre prôné dans le
système éducatif.
Tableau n°4:
Présentation en fonction de l'age
Age
|
35-40
|
31-45
|
46- 50
|
Fréquence
|
7
|
3
|
1
|
Pour ce qui est de l'âge des répondants, 7
répondants sont dans l'intervalle compris entre (35-40), 3
répondants sont dans l'intervalle (31-45), et 1 enseignant entre (46-
50). Il ressort de ces chiffres que la majorité de nos
enquêtés bien qu'ayant déjà au moins 5 ans
d'expériences sur le terrain n'est pas encore loin de la jeunesse. Cela
doit constituer un avantage pour le système éducatif qui devrait
en profiter.
Tableau n°5 :
Présentation en fonction du diplôme le plus élevé
|
Licence
|
Maîtrise
|
D.E.A
|
Fréquence
|
6
|
2
|
3
|
Parmi nos interviewés, 6 ont la le diplôme de
Licence, 2 ont la Maîtrise et 2 ont le D.E.A. Le plus grand nombre de nos
enquêtés ont la licence, donc peu d'enseignants continuent les
études doctorales. Nous remarquons à travers ces chiffres que les
enseignants ne sont pas ambitieux en ce qui concerne les études
doctorales. Faudrait-il savoir si c'est toujours parce que déjà
au niveau où ils se trouvent on ne les encourage pas à poursuivre
afin d'enseigner au supérieur. Le système éducatif devrait
par contre être dynamique, les acteurs devraient mouvoir afin d'apporter
les nouvelles connaissances.
Tableau n° 6 :
Présentation en fonction de l'Expérience professionnelle
Parmi nos répondants 6 ont une expérience
professionnelle comprise entre 5-10 ans, 4 entre 11- 15 ans.
Nos enquêtés sont déjà assez matures sur le
terrain et maîtrisent les rouages du système.
Tableau n° 7 :
Présentation en fonction de la discipline enseignée
Disciplines
|
Fréquences
|
Allemand
|
2
|
Espagnol
|
1
|
Français
|
1
|
Hist/Geo
|
1
|
Mathématiques
|
1
|
Philosophie
|
1
|
Physiques
|
1
|
Sciences Naturelles
|
2
|
Tota1
|
10
|
Nous avons parmi nos interviewés, 2
professeurs d'Allemand, 1 professeur d'Espagnol, 1 professeur de
français, 1 professeur d'histoire/Géographie, 1 professeur de
Mathématique, 1 professeur de philosophie et 1 professeur de physiques,
2 professeurs de Sciences naturelles. Il y a un souci de
représentativité des disciplines de l'enseignement
général. Cette caractéristique peut nous permettre de voir
si la discipline peut aussi influencer l'exercice de sa profession.
4.1.2 Analyse des thèmes de
l'entretien
THEME 1 LA PROMOTION PROFESSIONNELLE
· Les nominations
La promotion professionnelle ici renvoie à une
nomination à une fonction, à un grade supérieur. Nous
voulons à travers cette modalité voir ce que pensent les
enseignants de cette variable dans leur corps professionnel, étudier la
considération ou l'importance que l'enseignant lui attribue dans
l'exercice de ses fonction ainsi que son influence. Ill ressort du diagramme
ci-dessus que plus de la moitié de notre échantillon 100%
trouvent que les nominations professionnelles dans le corps enseignent ne se
passent pas d'une façon formelle. Nous remarquons que les enseignants
attribuent une grande importance à cette valeur et qu'elle constitue
aussi une source de motivation au travail. Mais quelques uns déclarent
qu'un enseignant de vocation ne doit pas se décourager parce qu'il n'est
pas nommé, il doit toujours conserver sa vocation sans lâcher
malgré la frustration qui s'en suit.
· Les avancements au travail
Pour ce qui est des avancements, les enseignants qui n'ont
pas de problème les perçoivent tous les deux ans. Retenons aussi
qu'il y a toujours à ce niveau les difficultés pour entrer en
possession de ses dus lorsqu'il faut négocier pour avec les gens qui
s'en occupent. Mais ces avancements ne sont pas du tout satisfaisants pour les
enseignants.
· Les recyclages
Il ressort des informations du terrain qu'il y a une carence
de recyclage dans le système éducatif camerounais et il souffre.
Par conséquent, les enseignants se perdent dans les nouvelles
méthodes car on ne les imprègne pas de la chose, ces
méthodes leur sont imposées de l'extérieur et ils en sont
étrangers. Cela ne peut pas jouer en faveur du fonctionnement du
système éducatif car on ne peut pas être à l'aise
dans un système si on ne maîtrise pas les méthodes de
travail. Le souhait des enseignants c'est que le système mette au point
les organisations des séances de recyclage, ainsi que des formations
continues pour favoriser l'épanouissement intellectuel des
enseignants.
THEME 2 LES INDEMNITES SALARIALES
· Le salaire
Parlant du salaire, voila ce que disent nos
interviewés « le salaire des enseignants n'est même pas
un peu proportionnel à la tâche qui les incombe, car si
l'enseignant regarde cela il va se décourager en cours de route, depuis
la double baisse des salaires de 1992, l'enseignant essaie juste de faire avec
ce qu'il perçoit ». Il est évident ici de comprendre
le désarroi des enseignants sur ce plan avec le coût de vie
élevé qui frappe la société. Donc pour joindre les
deux bouts ce n'est plus évident or le métier d'enseignant est
vraiment épuisant tant sur le plan physique que psychologique.
L'enseignant aujourd'hui, n'est pas à l'abri des nombreuses maladies
professionnelles.
· Les primes
Selon nos enquêtés, les primes de travail chez
les enseignants ne sont pas attribuées normalement, elles sont
inéquitables, et ça ne vaut pas la peine de s'attarder dessus
parce qu'elles sont même d'abord très minimes. « Au lieu
de réfléchir sur les primes, vaudrait mieux poser d'autres
thèmes de réflexion utiles ma fille » a
déclaré un enseignant. Ils disent que au sujet des primes
l'enseignant n'a rien à dire car on n'accorde pas trop d'importance
à cet aspect. Ce qu'on appelle prime des bulletins, chaque directeur ou
proviseur gère à sa façon à son niveau. Nous
comprenons ici le désarroi des enseignants au sujet des primes. Ce qui
peut être source de démotivation. Surtout que certains travaillent
perçoivent des émoluments qui sont considérable (le
corps de la justice). Pourquoi l'enseignant ne devrait-il pas aussi en
bénéficier ?
· Les allocations familiales
Pour ce qui est des allocations familiales, il y a un dossier
à constituer pour percevoir ces frais. Donc si tu as un dossier complet
tu peux les percevoir sans problème. A ce niveau les enseignants ne se
plaignent presque pas. Même si c'est pas grande chose c'est quand
même prévu.
THEME 3 L'ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
· Travail en milieu rural
Il ressort des informations collectées que 9
enseignants sur 10 ont déjà exercé en milieu rural. Il est
évident de remarquer que la majorité d'enseignants commencent
à exercer d'abord en milieu rural avant de s'attendre à une
affectation. Selon ces derniers ce n'est pas facile de travailler dans les
zones à accessibilité difficile, certains enseignants ne peuvent
se passer des pirogues pour arriver à leur poste de travail. Or nous le
savons les premiers postes d `affectation des enseignants sont les zones
rurales parfois exagérément enclavées, ils disent que
c'est pénible d'y rester. Il n'y a par exemple pas
d'électricité, pas de réseau téléphonique,
bref tu y vis comme si tu étais coupé du reste du monde, pas de
centre de divertissement pas d'Internet. Rien n'est favorable au métier
d'enseignant même si l'on était un enseignant engagé. Et
c'est pour cette raison qu'ils n' y vont pas d'une façon
régulière. Ils font des flashs en négociant des nouvelles
affectations.
· Les dispositifs institutionnels
Nous remarquons à partir des réponses des
interviewés que le système éducatif vit aussi la crise qui
frappe tous les systèmes et que par conséquent il ne met à
la disposition des enseignants que ce qu'il peut. Les enseignants n'ont par
exemple pas à leur disposition des supports des cours, les laboratoires
sont vides donc pas d'expérimentation proprement dite. C'est chaque
enseignant qui complète son matériel de travail afin de faire ce
qu'il peut. Cela ne peut que constituer un frein pour la formation des
apprenants d'où la baisse de niveau des élèves.
· Le confort au travail
Nos interviewés disent qu'il n y a aucun confort dans
l'espace de travail des enseignants. Le pire c'est qu'il n'y a même
aucune intention d'améliorer cet espace. On prend par exemple les salles
des professeurs qui devraient quand même refléter un cadre
où se retrouvent les intellectuels, c'est un four tout, le restaurant
c'est là, le bar..., selon eux chaque département devrait avoir
une salle de travail bien confortable. Surtout que toute personne se sent
mieux dans le confort. On ne peut même pas parler du confort dans les
établissements des zones enclavées puisque les enseignants ne se
sentent pas à l'aise au départ, lorsqu'on arrive dans les
établissement c'est la catastrophe, parfois les chaises des professeurs
manquent dans les salles pour ne même pas parler des places assises pour
élèves. Et lorsque les enseignants vont dans d'autres services
ils voient comment les bureaux sont plutôt bien aménagés,
climatiseur et bien d'autres meubles agréables par ci... Or
L'enseignant passe plus de temps à son travail donc son cadre devait
plutôt l'attirer.
THEME 4 SECURITE PROFESSIONNELLE
· La stabilité
L'enseignement est l'une des professions stables, nous
remarquons que cette stabilité parvient à maintenir les
enseignants dans leur carrière.
· Les assurances
Pour ce qui est des assurances, il paraît que cet aspect
n'est pas pris en compte dans le métier. Pourtant l'enseignement est un
métier à haut risque, les enseignants attrapent facilement les
maladies nerveuses ce qui handicape la poursuite de leur carrière. Ils
sont les plus exposés aux maladies nerveuses mais ne sont pas
assurés par l'Etat employeur. On dénombre des centaines
d'enseignants chaque année qui sont atteints physiquement, moralement
suite à leur profession. Mais apparemment lorsqu'un enseignant se
atteint il se débrouille soit à prendre s retraite
anticipée ou à prendre un congé maladie, et traîne
avec son mal manquant vraiment les moyens d'avoir les soins nécessaires
puisque ce qui est paradoxal ces maladies nécessitent des moyens pour se
soigner. Une dame au Lycée m'a révélé que depuis
dix ans elle souffre des nerfs, et l'administration a eu pitié d'elle
et l'a envoyé a la surveillance et ne fait que quelques petites heures
de cours en salle de classe. Normalement la santé de l'enseignant doit
être une priorité car tout le travail en souffre.
· Les projets et possibilité de
réalisation
Toute personne aspire au bien être, tel est aussi le
cas pour les enseignants qui auraient souhaité mener une vie
aisée, dans l'opulence, avoir tout à leur disposition et ne
manquer de rien, assurer une bonne éducation à leur
progéniture.
Mais avec les salaires des catéchistes qui les
parviennent aujourd'hui, ce n'est plus facile de les réaliser car
l'enseignant est devenu le plus pauvre de la société, il survit
seulement. Ils disent qu'ils ne sont même pas à l'abri des besoins
fondamentaux. Peu d'enseignants aujourd'hui sont véhiculé or
à une certaine époque les parkings étaient toujours
pleins dans les établissements. Les enseignants marchent à pied
aujourd'hui. Ils ne réalisent que le strict nécessaire de
l'existence.
Ce qui précède ressort les informations des
enquêtés que nous avons analysées. Nous remarquons en fait
que l'enseignant aujourd'hui vit dans un système de clochardisation qui
constitue un frein énorme pour l'exercice de sa profession. Le
problème est vraiment profond, et il est temps que les solutions
commencent à sortir de tout horizon pour contourner la mort subite du
système qui si on peut se permettre de dire « est
déjà dans le comma ». Il faut passer à la
vitesse supérieure pour sauver le système.
4.2 RESENTATIONS DES DONNEES ET
ANALYSE DES RESULTATS DES QUESTIONNAIRES
4.2.1 Présentation de
l'identité des répondants
Tableau n° 8 :
Présentation en fonction du genre
|
Masculin
|
Féminin
|
Fréquence
|
53
|
72
|
Pourcentage
|
42,4
|
57,6
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Notre tableau ressort 53 hommes soit 42,2 % et 72 femmes 57,6
%. Les femmes semblent être plus nombreuses dans l'enseignement. On peut
expliquer cela par le fait que les femmes sont plus maternelles et aiment les
métiers ayant trait à l'éducation.
Tableau n° 9 :
Age des répondants
Age
|
31-35
|
36-40
|
41-45
|
Total
|
Fréquence
|
78
|
37
|
10
|
125
|
Pourcentage
|
62,4
|
29,6
|
8,0
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Le plus grand pourcentage de nos enquêtés se
retrouvent dans la tranche d'âge 31-35 ans, 78 enquêtés soit
62,4 % ; 36 enquêtés sont dans la tranche d'age 36-40 soit
29,6 % ; 10 enquêtés sont dans la tranche d'âge 41-45
soit 8 %. Nos analyses permettront de comprendre dans nos croisements si
l'âge influence l'engagement de l'enseignant.
Tableau n° 10 :
DIPLOME LE PLUS ELEVE
|
Licence
|
Maîtrise
|
DEA/Master
|
Total
|
Fréquence
|
65
|
47
|
13
|
125
|
Pourcentage
|
52,0
|
37,6
|
10,4
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Les figures ci-dessus montrent que 52 % de nos
répondants détiennent une Licence soit 65
enquêtés ; 37,6 % ont une Maîtrise soit 47
enquêtés, tandis que 10.4 % détiennent un DEA/Master 2 soit
13 enquêtés. Nous remarquons que la majorité d'enseignant
s'arrêtent en licence.
Tableau n° 11 :
Expérience professionnelle
|
5-10
|
11-15
|
16-20
|
Total
|
Fréquence
|
86
|
30
|
9
|
125
|
Pourcentage
|
68,8
|
24,0
|
7,2
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Notre tableau et notre histogramme montrent 86
répondants ayant une expérience professionnelle comprise ente
5-10 ans soit 68,8 % ; 30 répondants ont une expérience
professionnelle comprise entre 11-15 ans soit 24 % et 9 répondant ont
une expérience professionnelle comprise entre 16-20 ans. Le plus grand
pourcentage de nos répondants se retrouve dans l'intervalle (5-6).
Tableau n° 12 :
La situation matrimoniale des répondants
Situation matrimoniale.
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Marié(e)
|
91
|
72,8
|
Célibataire
|
34
|
27,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Il ressort de cette modalité que 91
enquêtés sont mariés soit 72,8 % et 34 sont
célibataires soit 27,2 %.
Tableau n° 13 :
Discipline enseignée des répondants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
All
|
6
|
4,8
|
Bio/Sc.Nat
|
20
|
16,0
|
Chimie
|
11
|
8,8
|
Esp
|
9
|
7,2
|
Franç
|
19
|
15,2
|
Hist/Geo
|
25
|
20
|
Maths
|
12
|
9,6
|
Philo
|
10
|
8,0
|
Phy
|
13
|
10,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Le tableau et le diagramme montrent que 6
enquêtés sont enseignants d'all ; 20 sont enseignants de
biologie ; 11 enseignent la chimie ; 9 enseignent l'espagnol ;
19 enseignent le français ; 25 enseignent
l'Histoire/Géo ; 12 enseignent les maths ; 10 enseignent la
philosophie et 13 enseignant la physique. Il y a un souci de
représentation de toutes les disciplines.
4.2.2 Promotion
professionnelle
Tableau n° 14 :
Répartition des répondants selon leur opinion sur la
fréquence de nomination au travail
Opinions
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Effectivement
|
41
|
32,8
|
Pas encore
|
84
|
67,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Il ressort de ce tableau que 41 enquêtés
ont déjà eu une nomination au travail soit 32,8 % contre 84
enquêtés qui ne l'ont pas encore eue soit 67,2 %. . Cela confirme
l'irrégularité des nominations dans la profession.
Tableau n° 15 :
Répartition des répondants selon le fait que la nomination laisse
l'enseignant de vocation indifférente
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
6
|
4,8
|
D'accord
|
41
|
32,8
|
Pas d'accord
|
78
|
62,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
A la question de savoir si la nomination laisse
l'enseignant de vocation indifférent, 78 répondants ne sont pas
d' accord soit 62.4 % ; 41 sont d'accord soit 32,8 % et seulement 6 sont
très d'accord que la nomination laisse l'enseignant de vocation
indifférent soit 4,8 %. Ces chiffres montrent l'importance que tout
enseignant accorde à la nomination au travail. Donc nous pouvons
constater aussi que naturellement toute personne aime être
gratifié c'est un besoin naturel. Par conséquent la nomination ne
peut que constituer l'une des sources de motivation.
Tableau n° 16 :
Répartition des répondants en fonction de leurs avis sur les
avancements chez les enseignants
Avis des enseignants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
7
|
5,6
|
D'accord
|
75
|
60,0
|
Pas d'accord
|
43
|
34,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Tableau n° 17 :
Répartition des répondants en fonction de leur avis sur le
rapport engagement- travail
Avis des enseignants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
60
|
48,0
|
D'accord
|
47
|
37,6
|
Pas d'accord
|
18
|
14,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Quant à l'opinion des répondants sur
fait que l'enseignant qui est promu est plus engagé au travail, 60
enseignants sont très d'accord soit 48 % ; 47 sont d'accord soit
37,6 % et le reste des 18 ne sont pas d'accord soit 14, 4 %. Ceci confirme
encore l'importance de la nomination qui en quelques sortes est un facteur de
motivation au travail.
Tableau n° 18 :
Répartition des répondants selon la régularité de
la Promotion professionnelle
Avis des enseignants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Régulière
|
32
|
25,6
|
Irrégulière
|
93
|
74,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Source: Nos données
du terrain
Parmi nos répondants, 93 sont ceux qui
pensent que la promotion professionnelle est irrégulière soit
74,4 % contre 32 qui disent que la promotion est régulière soit
25,6 %. Nous voyons à partir de là que la fréquence de
promotion est très faible et c'est une grande source de plainte chez les
enseignants.
4.2.3 Indemnités
salariales
Tableau n° 19 :
Répartition des répondants selon que salaire de l'enseignant
proportionnel à la tâche
Avis des enseignants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
D'accord
|
10
|
8,0
|
Pas d'accord
|
115
|
92,0
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Quant à ce qu'ils pensent de leur salaire, 115 sont
d'accord que ce salaire n'est pas proportionnel à la tâche soit 92
% contre 10 qui sont d'accord que ce salaire est proportionnel à la
tâche soit 8 %. Ceci ressort l'insatisfaction des enseignants sur le plan
salarial.
Tableau n° 20 :
Répartition des répondants selon que les primes de travail sont
normalement distribuées
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
2
|
1,6
|
D'accord
|
49
|
39,2
|
Pas d'accord
|
74
|
59,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Ici nous voulons savoir si les primes sont normalement
distribuées aux enseignants, 74 répondants répondent par
la négation soit 59,2 % ; 49 répondants sont d'accord que
les primes sont normalement distribuées soit 39,2 % et le reste des 2
sont très d'accord soit 1,5 %. Nous pouvons remarquer à partir
de là que la distribution des primes n'est peut être pas
très objective ou même est équitable.
Tableau n° 21 :
Répartition des répondants selon Prise en compte des allocations
familiales
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
23
|
18,4
|
D'accord
|
83
|
66,4
|
Pas d'accord
|
19
|
15,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Concernant les allocations familiales, 83 répondants
sont d'accord qu'elles sont prises en comptes chez les enseignants soit 66,4
% ; 23 sont très d'accord soit 18, 4 % et 19 ne sont pas d'accord
soit 19 %. Nous pouvons remarquer là que l'aspect allocations familiales
est reconnu chez les enseignants sûrement que les petites
difficultés ne sont pas épargnées car 19 répondants
ne bénéficient pas de ces avantages.
Tableau n° 22:
Répartition des répondants selon le fait que la
proportionnalité des indemnités détermine l'engagement
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
66
|
53,2
|
D'accord
|
44
|
35,5
|
Pas d'accord
|
14
|
11,3
|
Total
|
124
|
100,0
|
Système manquant
|
1
|
|
Total
|
125
|
|
Sources : Nos données du
terrain
Ici nous voulons savoir si les indemnités peuvent
déterminer l'engagement si elles dont consistantes. 66 répondants
sont très d'accord soi 53,2 % ; 44 sont d'accord soit 35,5 % ;
14 répondants ne sont pas d'accord soit 11,3 % et un
enquêté n'a pas donné son avis. Ceci ressort l'importance
que les travailleurs accordent aux indemnités au travail.
Tableau n° 23 :
Répartition des répondants selon leur opinion sur les primes
d'examen
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très satisfaisantes
|
7
|
5,6
|
satisfaisantes
|
18
|
14,4
|
Insatisfaisantes
|
100
|
80,0
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
A savoir si les primes d'examen son satisfaisants chez les
enseignants, 100 répondants pensent qu'elles ne le sont pas soit 80
% ; 18 pensent qu'elles le sont soit 14,4% et 7 répondants pensent
qu'elles sont très satisfaisantes soit 5,6 %. Ceci continue à
ressortir l'insatisfaction des enseignants.
4.2.4 Environnement du
travail
Tableau n° 24:
Répartition des répondants selon qu'ils ont déjà
exercé en milieu rural
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
89
|
71,2
|
Non
|
36
|
28,8
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Parmi nos sujets, 89 répondants soit 71,2 % ont
déjà exercé en zone rurale ; 36 répondants
n'ont pas encore exercé en milieu rural soit 28,8 %. Nous remarquons
dans le système éducatif qu'il y a une politique d'affectation.
Les enseignants commencent à majorité de travailler dans le
milieu rural.
Tableau n° 25:
Répartition des répondants selon que l'accès au poste de
service est déterminant dans l'exercice professionnel
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Très d'accord
|
81
|
64,8
|
D'accord
|
40
|
32,0
|
Pas d'accord
|
4
|
3,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Il ressort du tableau ci-dessus que 81 répondants sont
très d'accord que l'accès au poste de travail est
déterminant dans la pratique professionnelle soit 64,8 % ; 40
répondants sont d'accord soit 32 % et le reste 4 répondants ne
sont pas d'accord soit 3,2 %. Donc nous pouvons tirer de ces chiffres que un
accès aisé à son poste de travail encourage l'enseignant
à s'y rendre par contre un accès pénible le
décourage.
Tableau n° 26 :
Répartition des répondants selon que les rapports de l'enseignant
influencent le climat de travail
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
62
|
49,6
|
D'accord
|
47
|
37,6
|
Pas d'accord
|
16
|
12,8
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Pour ce qui est des différents rapports de
l'enseignant au travail, 62 répondants pensent qu'ils influencent le
climat de travail soit 49,6 % ; 47 répondants sont d'accord
soit 37,6 % et 16 pensent le contraire soit 12,8 %. Donc sur 125 enseignant
109 ont répondu par l'affirmative ceci confirme le rapport entre les
rapports de l'enseignant et le climat de travail.
Tableau n° 27:
Répartition des répondants selon l'équipement de
l'établissement du point de vue pédagogique
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
9
|
7,2
|
D'accord
|
64
|
51,2
|
Pas d'accord
|
52
|
41,6
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Il ressort de ce tableau que 64 répondants sont
d'accord de l'équipement sur le plan pédagogique soit 51,2
% ; 52 ne sont pas d'accord sur l'équipement de leur
établissement soit 41,6 % et 9 répondants sont très
d'accord soit 7,2 %. Cela montre les problèmes d'équipement des
écoles en matériel pédagogique ce qui réduit les
actions des enseignants.
Tableau n°28 :
Répartition des répondants selon que l'équipement en
matériel pédagogique influence la pratique professionnelle
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
61
|
48,8
|
D'accord
|
45
|
36,0
|
Pas d'accord
|
19
|
15,2
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Nous voulons savoir par la suite si l'équipement
pédagogique influence la pratique professionnelle. 61 répondants
sont très d'accord soit 48,8 % ; 45 répondants sont d'accord
soit 36 % et 19 ne sont pas d'accord soit 15,2 %. 106 répondants au
total affirment que l'équipement en matériel est important dans
la pratique professionnelle.
Tableau n° 29:
Répartition des répondants selon le confort de l'espace de
travail
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Effectivement
|
1
|
,8
|
Moyennement
|
46
|
36,8
|
Pas du tout
|
78
|
62,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Nous voulons obtenir ici les opinions des enseignants sur le
confort de leur espace professionnel. 78 répondants disent que leur
espace n'est pas du tout confortable soit 62,4% ; 46 disent que l'espace
est moyennement confortable soit 36,8 % et seul un enseignant pense que son
espace professionnel est effectivement confortable. Nous remarquons en
général qu'il y a un manque de confort dans l'espace
professionnel des enseignants.
Tableau n° 30 :
Répartition des répondants selon que l'établissement fait
usage des TIC
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
23
|
18,4
|
D'accord
|
70
|
56,0
|
Pas d'accord
|
32
|
25,6
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Concernant l'usage des TIC, 103 répondants affirment
qu'ils utilisent soit 74,4 % contre 32 répondants qui n'en font pas
usage soit 25,6 %. Nous voyons ici que l'usage des TIC n'est pas encore
vraiment effectif dans les établissements au Cameroun ce qui continue
à faire régner l'inégalité dans le
système.
Tableau n° 31:
Répartition des répondants selon l'influence des TIC sur
l'évolution du travail
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
31
|
24,8
|
D'accord
|
43
|
34,4
|
Pas d'accord
|
51
|
40,8
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
S'agissant donc de l'influence des TIC sur l'évolution
du travail, 31 sont très d'accord soi 24,8 % 41 répondants sont
d'accord soit 31,4 % et 51 ne sont pas d'accord soit 40,8 %. Alors nous
constatons que certains établissements qui en font usages ne voient pas
vraiment l'effet sur l'évolution de travail d'où un manque se
compétence dans le domaine.
4.2.5 Sécurité
du travail
Tableau n° 32 :
Répartition des répondants sur La stabilité de la
profession
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
40
|
32,0
|
D'accord
|
65
|
52,0
|
Pas d'accord
|
20
|
16,0
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
A cette question, 105 répondants répondent par
l'affirmative sur la stabilité de la profession enseignante soi 84 %
contre 20 répondants qui disent le contraire soit 16 %. L'enseignement
est donc une profession stable, cette stabilité constitue un
élément de motivation chez les enseignants.
Tableau n° 33 :
Répartition des répondants selon que les assurances sont prises
en compte dans le corps enseignant
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
1
|
,8
|
D'accord
|
26
|
20,8
|
Pas d'accord
|
98
|
78,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
A la question de savoir si les assurances sont prises en
compte chez les enseignants, 98 répondants ne sont pas d'accord soit
78,4 % ; 26 répondants sont d'accord soit 20,8 % et un seul
enseignant est très d'accord. A lire le tableau ci-dessus, on remarque
que les enseignants ne sont pas assurés. Si un enseignant tombe malade,
il se soigne à ses frais sans aucune subvention de l'état comme
ça se passe dans d'autres corps professionnels.
Tableau n° 34:
Répartition des répondants selon que l'enseignant est à
l'abri des besoins
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
2
|
1,6
|
D'accord
|
26
|
20,8
|
Pas d'accord
|
97
|
77,6
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Parmi nos répondants, 97 ne
sont pas d'accord que l'enseignant est à l'abri des besoins soit 77,6
% ; 26 répondants sont d'accord que l'enseignant est à
l'abri du besoin soit 20,8 % ; 2 répondants sont très
d'accord que l'enseignant est à l'abri des besoins. Donc en
général l'enseignant n'est pas à l'abri des besoins.
Tableau n° 35:
Répartition des répondants selon l'influence de la
sécurité sur le travail de l'enseignant
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très d'accord
|
67
|
53,6
|
D'accord
|
51
|
40,8
|
Pas d'accord
|
7
|
5,6
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos données du
terrain
Parmi nos répondants 67 sont très d'accord que
la sécurité au travail influence le travail des enseignants soit
53,6 % ; 51 répondants sont d'accord que pour cette influence soit
40,8 % et 7 répondants ne sont pas d'accord pour cette influence. Donc
le système gagnerait à assurer la sécurité des
enseignants au travail surtout que ces acteurs sont exposés sur le plan
sanitaire.
4.2.6 Engagement au travail
Tableau n° 36:
Répartition des répondants selon leur engagement au travail
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Elevé
|
5
|
4,0
|
Moyen
|
42
|
33,6
|
Faible
|
78
|
62,4
|
Total
|
125
|
100,0
|
Sources : Nos
données du terrain
Sur la question de l'engagement au travail, 78
répondants se retrouvent lors du classement dans un degré
d'engagement faible soit 62,4% ; 42 répondants ont un engagement
élevé soit 33,6 % ; et 5 répondants ont un
degré d'engagement élevé. Ceci montre que de nos jours peu
d'enseigner sont vraiment engagé au travail.
4.3 VERIFICATION DES HYPOTHESES
DES QUESTIONNAIRES
4.3.1 Vérification de
l'hypothèse de recherche I
HRI : La promotion professionnelle de l'enseignant
détermine son engagement au travail
Ha = Il existe un lien entre A et B
Ho = il n'existe pas de lien entre A et B
L'hypothèse de recherche N°1
montre que plus les enseignants reçoivent de promotion plus ils sont
engagés au travail. Avec la corrélation de Pearson nous verrons
si cette hypothèse est confirmée ou infirmée.
Tableau n° 37:
Corrélations 1
|
|
Promotion professionnelle
|
Engagement au travail
|
Promotion professionnelle
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,182(*)
|
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,043
|
|
N
|
125
|
125
|
Engagement au travail
|
Corrélation de Pearson
|
,182(*)
|
1
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,043
|
|
|
N
|
125
|
125
|
*La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Le calcul de la corrélation nous
permet d'obtenir une valeur de 0,182 en comparant les deux valeurs nous
observons que la valeur calculée est supérieure à la
valeur lue, conclusion H1 est confirmée. Par conséquent la
promotion professionnelle constitue une source de motivation au travail et
détermine l'engagement des enseignants. Par conséquent,
l'hypothèse alternative est confirmée dont il existe un
lien significatif entre la promotion professionnelle des enseignants et leur
engagement au travail.
4.3.2 VERIFICATION DE L'HYPOTHESE DE RECHERCHE
II
HR II: Les indemnités salariales de l'enseignant
déterminent son engagement au travail.
Ha = Il existe un lien entre A et B
Ho = il n'existe pas de lien entre A et B
L'hypothèse de recherche II montre que
plus les indemnités salariales sont consistantes, les enseignants sont
au engagés du travail.
Tableau n° 38:
Corrélations 2
|
|
Indemnités salariales
|
Engagement au travail
|
Indemnités salariales
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,200(*)
|
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,026
|
|
N
|
124
|
124
|
Engagement au travail
|
Corrélation de Pearson
|
,200(*)
|
1
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,026
|
|
|
N
|
124
|
125
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Le calcul de la corrélation nous permet d'obtenir une
valeur de 0,200 en comparant les deux valeurs nous observons que la valeur
calculée est supérieure à la valeur lue, conclusion
HII est confirmée. Par conséquent la promotion
professionnelle constitue une source de motivation au travail et
détermine l'engagement des enseignants. Par conséquent,
l'hypothèse alternative est confirmée dont il existe un
lien significatif entre la consistance des indemnités salariales des
enseignants et leur engagement au travail.
4.3.3 Vérification de
l'hypothèse de recherche III
HRIII : L'environnement de travail de l'enseignant
détermine son engagement au travail
Ha = Il existe un lien entre A et B
Ho = il n'existe pas de lien entre A et B
Tableau n° 39:
Corrélations 3
|
|
Environnement de travail
|
Engagement au travail
|
Environnement de travail
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,362(*)
|
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,004
|
|
N
|
125
|
125
|
Engagement au travail
|
Corrélation de Pearson
|
,362(*)
|
1
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,004
|
|
|
N
|
125
|
125
|
*La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Le calcul de la corrélation nous permet d'obtenir une
valeur de 0.362 en comparant les deux valeurs nous observons que la valeur
calculée est supérieure à la valeur lue, conclusion HIII
est confirmée. Par conséquent un bon environnement de travail
constitue une source de motivation au travail et détermine l'engagement
des enseignants. Par conséquent, l'hypothèse
alternative est confirmée dont il existe un lien significatif entre un
bon environnement de travail des enseignants et leur engagement au travail.
4.3.4 Vérification de
l'hypothèse de recherche IV
HRIV : La sécurité dans le travail chez
l'enseignant détermine son engagement au travail.
Ha = Il existe un lien entre A et B
Ho = il n'existe pas de lien entre A et B
Tableau n° 40:
Corrélations 4
|
|
Sécurité au travail
|
Engagement au travail
|
Sécurité au travail
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,003
|
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,970
|
|
N
|
125
|
125
|
Engagement au travail
|
Corrélation de Pearson
|
,003
|
1
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,970
|
|
|
N
|
125
|
125
|
*La corrélation n'est pas significative
Le calcul de la corrélation nous permet d'obtenir une
valeur de 0.003 en comparant les deux valeurs nous observons que la valeur
calculée est inférieure à la valeur lue, conclusion
H IV est infirmée. Par conséquent la
sécurité dans travail n'est pas déterminant dans
l'engagement des enseignants, par conséquent,
l'hypothèse nulle est confirmée dont il n'existe pas de
lien entre la sécurité dans le travail des enseignants et leur
engagement au travail. Ceci peut s'expliquer par le fait que les assurances
dans le travail n'aient pas été prises vraiment en charge par
l'Etat employeur puis les fonctionnaire ont été obligés
d'accepter le système comme tel et s'y adapter.
CHAPITRE 5 : INTERPRETATION
DES RESULTATS ET SUGGESTIONS
5.1 INTERPRETATION DES RESULTATS
5.1.1 Interprétation des
résultats de l'hypothèse de recherche I
L'effet de la promotion professionnelle des
enseignants sur leur engagement et comment cet aspect engage est ce qui
ressort de la première hypothèse de cette étude. En fait
La promotion professionnelle étant une source de motivation au travail,
nous avons recueilli auprès de nos enquêtés les
données selon lesquelles la fréquence de la promotion est faible
dans le système éducatif camerounais. Les enseignants
déclarent ne plus savoir sur quelles bases on s'appuie pour grader.
« On se retrouve parfois dans les conditions où on doit
être inspecté par son stagiaire » a
déclaré un professeur lors des entretiens, cette situation ne
peut qu'engendrer les frustrations. La théorie de la motivation et celle
de l'engagement se concilient pour expliquer ce phénomène. Donc
plus on est motivé à travers une promotion professionnelle, plus
on est engagé au travail. L'engagement étant le lien entre un
individu et ses actes (KIESLER, 1971). Donc l'engagement de
l'enseignant c'est l'ensemble activités professionnelles qui le lient
à ses actes. Ici on voit la façon dont l'enseignant mène
ses tâches professionnelles (avec ou sans désinvolture en quelque
sorte). Nos données de terrains obtenus des questionnaires montrent
que sur 125 enseignants seulement 41 ont eu une promotion professionnelle
contre 84 qui ne l'ont pas encore eue. Lors des entretiens menés avec
nos enquêtés, nous avons obtenus les déclarations pareilles
sur la faible fréquence de promotion au travail. Certains enseignants
pensent que « la promotion est devenue une histoire de copinage, si
tu as ta personne bien placée en moins de 5 ans tu reçois des
promotions et retourne sur le terrain pour être chef de ceux qui
t'avaient encadré. On doit revoir vraiment le système de
promotion dans le métier d'enseignant car une dame a
déclaré qu'elle ne peut se laisser inspecter par son stagiaire
quoi de plus frustrant dans la carrière.
5.1.2 Interprétation des
resultats de l'hypothèse de recherche II
Notre deuxième centre d'intérêt porte sur
les indemnités salariales chez les enseignants. Il est question ici de
montrer comment elles s'opèrent sur l'engagement au travail à
travers les entretiens et de voir d'il y a un lien entre ces deux variables
à travers les questionnaires. En fait les indemnités salariales
constituent ici une source de motivation au travail et peut
générer son épanouissement en quelque sorte. Etudier
comment les indemnités salariales lient l'enseignant à ces actes
professionnels est l'objectif de ce centre d'intérêt.
Nous voulons voir comment notre variable dépendante qui
est l'engagement varie à partir de cette source de motivation. A partir
des réponses des répondants, la première remarque est
celle de la non proportionnalité du salaire de l'enseignant à la
tâche. Les enseignants déplorent la non consistance des
indemnités salariales. « Les primes d'enseignement ne sont pas
distribuées normalement », apparemment certains
reçoivent plus que les autres. « Les primes d'examen sont
insuffisantes ainsi que les frais d'allocation familiale. »
déclarent les enseignants. Les avancements passent tous les deux ans
mais parfois il faut négocier avec les gens qui paient pour toucher en
acceptant leur cote part alors que ces dus sont d'abord insignifiants.
« Ma fille avec tout ça comment voudrais tu qu'on soit
vraiment engagé au travail ? ». On essaie de faire de
notre mieux. Nous observons ici que cette hypothèse de recherche est
confirmée.
5.1.3 Interprétation des
resultats de l'hypothèse de recherche III
La troisième hypothèse de
notre étude porte sur l'environnement de travail de l'enseignant et son
engagement au travail. Nous voulons à la fois tester le lien entre ces
deux variables et montrer comment l'environnement de travail de l'enseignant
s'opère sur son engagement au travail. Nous savons que naturellement
toute personne a besoin du confort en vu de son épanouissement dans son
milieu. En fait le milieu de vie de l'homme doit être bien
équipé pour que ses actions soient menées dans les bonnes
conditions. D'où l'influence de l'environnement de travail sur
l'engagement que traduit cette hypothèse de recherche. En fait Ici nous
voulons voir comme l'environnement de travail de l'enseignant qui est une
source de motivation au travail le lie à ses actes professionnels comme
dit la théorie de l'engagement. Nous avons voulu savoir comment
l'accès au poste de travail joue sur le travail de l'enseignant, ensuite
comment les équipements pédagogiques influencent la pratique
professionnelle, et comment le confort de l'espace professionnel peut motiver
l'enseignant au travail. Quant à l'accessibilité au poste de
travail, les enseignants disent qu'ils ne sont pas motivés à
rejoindre leur lieu de service quand l'accès n'est pas aisé.
« Si l'accès au lieu de travail est pénible l'on n'est
pas vraiment encouragé à rejoindre son poste. Le simple fait de
penser au trajet le décourage. », a déclaré un
professeur. Nous savons que le système éducatif a une politique
d'affecter les nouvelles recrues d'abord dans les zones rurales le plus souvent
enclavé, ces jeunes ont toujours tendance à fuir leur lieu de
service pour retourner en ville et cela ne favorise pas l'éducation des
apprenants. En matière des dispositions institutionnelles, les
enseignants disent que le système est en crise et ne fait que ce qu'il
peut, chaque enseignant complète son matériel pédagogique
comme il peut. S'agissant de l'outil informatique, certains
établissements restent encore loin de ce matériel d'où
l'inégalité qui perdure encore dans le système
éducatif. Notons que dans certains établissements cet outil est
présent de nom seulement sans aucun effet sur la pratique
professionnelle. Le problème de confort dans l'espace professionnel des
enseignants existe depuis des longues années et apparemment est encore
loin de trouver une solution. Ces acteurs disent que leur espace de travail ne
les reflète pas, c'est un four tout. « Parlant du confort, il
n' y a presque pas dans mon espace professionnel car la salle des professeurs
est un four tout. » Certains enseignants auraient même
préféré que chaque département ait une salle pour
que les enseignants de chaque discipline aient la possibilité de se
retrouver entre eux pour mieux travailler. La salle des professeurs est
à même temps un restaurant bar, comment le travail peut- il bien
se dérouler dans cette atmosphère ? A la suite de nos
analyses, la troisième hypothèse a été
confirmée donc l'environnement de travail de l'enseignant influence son
engagement au travail.
5.1.4 Interprétation des
resultats de l'hypothèse de recherche IV
Notre quatrième hypothèse de recherche traite
de la sécurité dans le travail de l'enseignant et son engagement
au travail. Ici nous voulons voir comment la stabilité professionnelle,
les assurances et la réalisation des projets influencent la pratique
professionnelle de l'enseignant. En fait les enseignent reconnaissent uns chose
dans leur profession : la stabilité qui les réconforte.
Quant aux différentes assurances telles que assurance maladies, on ne
leur accorde pas car un enseignant qui tombe malade se soigne à ses
frais sans aucune aide de son employeur. Parlant des réalisations des
projets, ils disent que c'est devenu difficile avec les salaires des
catéchistes que les enseignants touchent aujourd'hui. A la suite de nos
analyses, cette hypothèse se trouve être infirmée
d'où un manque de lien entre la sécurité dans le travail
de l'enseignant et son engagement au travail. Cela peut trouver son explication
dans le fait que la société d'antan n'ait pas accordé une
grande importance à cet aspect et puis les fonctionnaires s'en sont
adaptés.
Au vu de tout ce qui précède, trois
hypothèses sur quatre ont été confirmées. Donc nous
pouvons affirmer ce qui suit : Plus l'enseignant n'est
régulièrement promu au travail, plus il est engagé. Plus
les indemnités salariales de l'enseignant sont consistantes, plus il
est motivé au travail. Plus l'environnement de travail de l'enseignant
est confortablement équipé plus il est engagé au travail.
Par contre la sécurité dans le travail n'a pas vraiment d'effet
sur l'engagement au travail de l'enseignant. A travers nos théories
explicatives, (la motivation et l'engagement) nous voyons comment
l'épanouissement de l'enseignant influence son engagement au travail. En
fait la théorie de la motivation révèle que les attentes
d'un individu sont les facteurs qui déterminent et orientent ses actes.
Ceci traduit théoriquement notre étude. Plus les attentes des
enseignants sont positives plus ils sont engagés au travail. C'est dans
la même perspective que la hiérarchie des besoins de
MASLOW révèle qu'il existe une série de
besoins que l'enseignant voudrait satisfaire avant de résoudre un autre
problème. Il s'agit du besoin d'épanouissement qui
l'amènera à s'engager au travail. L'enseignant a
déclaré DEBOUROU Op. Cit. « ne
bénéficie nulle part d'une attention à la mesure de sa
force potentielle ». Face à toutes ces situations les
enseignants développent les stratégies et s'écartent
souvent de la manière significative du rôle qu'ils doivent jouer
CROZIER (1981). Cela peut engager un effet pervers en
déplaçant les motivations des acteurs visés de leur but
initial. Ainsi nous confirmons avec GURIN et
al (1960) que la recherche d'une expression et d'une
réalisation de soi au travail serait un facteur d'engagement. Donc
l'enseignant voudrait aussi satisfaire ses besoins de prestige et d'autonomie
tout en d'engageant au travail (BLAU, 1985).
5.2 SUGGESTIONS
Au terme de notre étude, Il est
convenable que nous apportions notre modeste contribution en apportant les
suggestions qui pourraient contribuer à l'amélioration du
système éducatif.
Au politique
Nous l'exhortons à accorder plus d'attention au
versant éducatif de la société. « L'école
malgré tout » pour reprendre MVESSO (1998)
est le maillon incontournable de la société. La
société aujourd'hui ne peut progresser dans l'ignorance car les
études ont montré que l'ignorance coûte plus chère.
Donc le système éducatif doit répondre favorable aux
attentes des acteurs. Les formations continues doivent être continues,
les séances de recyclage doivent être organisées pour
éviter que les enseignants se perdent dans les nouvelles méthodes
instaurées. Les Indemnités salariales doivent être
révisées. L'environnement de travail doit est confortable et
l'enseignant doit se sentir à l'aise dans son espace professionnel. Bref
on doit mettre un accent sur les facteurs de motivation au travail afin de
satisfaire les enseignants pour qu'ils s'épanouissent dans leur espace
professionnel.
Aux enseignants
- De se battre pour monter une
stratégie de plaidoyer à l'endroit de l'Etat afin de mettre au
clair toutes les frustrations qu'ils vivent dans le système pour plaider
pour l'amélioration de leur traitement.
- De savoir que l'avenir de la jeunesse est entre leurs mains
et de donner le meilleur d'eux-mêmes afin de donner les bons
résultats qui pourraient s'observer à travers les
compétences sur le terrain. Ils ne doivent pas profiter du fait qu'ils
ne sont pas bien traités pour abandonner les enfants à
eux-mêmes. La vocation doit toujours être au devant de toute chose.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude intitulée
« l'épanouissement de l'enseignant et son engagement au
travail: cas des enseignants du secondaire d'enseignement
général » vise comme objectif de vérifier la
relation qui existe entre l'épanouissement de l'enseignant et son
engagement au travail d'une part et de montrer comment l'épanouissement
de l'enseignant peut s'opérer sur son engagement d'autre part. La
présente étude fait suite aux diverses crises que vit le
système éducatif aujourd'hui. Le sujet sur l'éducation est
au centre de toute préoccupation du jour, l'éducation
étant un maillon fort de toute société. La souffrance du
système va de l'avant d'où l'urgence de s'intéresser
à ce sujet en touchant tous les versants. En fait de nombreuses
études ont été menées à ce sujet :
« l'évolution de la décision initiale d'enseigner dans
le premier degré » (AVANZINI, 1995),
«Étude du processus d'engagement professionnel chez des
enseignantes du primaire. » (DUCHESNE, 2004),
« Crise de l'emploi et choix professionnel enseignant : cas des
élèves professeurs de l'ENS de Yaoundé.» (NJI
MFOUT 2007). La présente étude s'intéresse
à l'épanouissement de l'enseignant et son engagement au travail.
Une panoplie d'études a été menée sur l'engagement
au travail mais peu d'études ont traité de l'engagement de
l'enseignant. Etudier quels sont les éléments de la profession
qui influencent le plus l'engagement professionnel de l'enseignant est le but
de notre recherche. Cette dernière pose le problème de
l'engagement professionnel de l'enseignant.
Pour atteindre le but visé, nous avons formulé
une hypothèse générale comme suit: l'épanouissement
de l'enseignant détermine son engagement au travail. Cette
Hypothèse a été opérationnalisée en
hypothèses secondaires suivantes : HR1 : plus l'enseignant est
promu au travail, plus il est engagé », HR2 : plus les
indemnités salariales sont consistantes chez l'enseignant plus il est
engagé, HR3 : Plus l'environnement de travail est confortablement
disposé plus il est engagé, HR4 : plus la
sécurité dans le travail est assurée chez l'enseignant
plus il est engagé. Pour vérifier nos hypothèses de
recherches, nous avons fait usage d'un entretien semi- structuré et d'un
questionnaire que nous avons passé auprès des enseignants de 5
établissements d'enseignement secondaire d'enseignement
général de Yaoundé. L'analyse de contenu nous a permit
d'analyser les données de l'entretien, quant aux données des
questionnaires, elles ont été traitées à l'aide du
logiciel informatique SPSS et analysées grâce au test de
corrélation de Pearson qui est la plus adaptée pour notre
étude.
Les théories qui ont sous-tendu notre étude:
sont la théorie de la motivation et la théorie de l'engagement
selon lesquelles la satisfaction d'un besoin épanouit l'individu et
oriente ses actes. En fait les enseignants se sentiraient mieux dans leur
travail s'ils y trouvaient aussi leur épanouissement. Par ailleurs, si
les facteurs favorables, exposés précédemment, contribuent
à rehausser l'engagement des enseignants à leur travail, il est
permis de croire que leur absence ou leur faible manifestation produise un
effet défavorable sur cette forme d'engagement.
Cette étude est à la fois qualitative et
quantitative car permet de montrer le lien entre nos deux variables d'une part
et d'expliquer comment la variable indépendante qu'est
l'épanouissement s'opère sur la variable dépendante qu'est
l'engagement.
A travers les discours des répondants, nous avons
noté les difficultés de cette profession et cela s'observe
également dans cette déclaration de DEBOUROU
(2001)
La condition des enseignants en Afrique constitue un vaste
sujet aux contours multiples ; toute dissertation sur la question
éveille la sympathie ou même la commisération.
Sous-payé pour des services rendus, insuffisamment outillé
techniquement pour affronter un métier particulièrement difficile
qui exige chaque jour un peu plus d'ouverture et de
générosité..., l'enseignant africain regarde, impuissant
et nostalgique, son statut social d'effriter dans l'indifférence
totale.
A la suite de notre investigation, trois hypothèses
ont été confirmées. Ainsi la promotion professionnelle de
l'enseignant détermine son engagement au travail. Les indemnités
salariales de l'enseignant déterminent son engagement au travail.
L'environnement de travail de l'enseignant détermine son engagement au
travail. Par contre la quatrième hypothèse de recherche a
été infirmée, donc la sécurité de
l'enseignant dans le travail n'influence pas son engagement au travail. Ceci
peut s'expliquer par le fait que le social n'est pas toujours la
priorité de l'état employeur et puis le fonctionnaire s'en
accommodent.
En effet, notre étude a permit de comprendre qu'en
dehors des variables du choix professionnel, il y a d'autres variables qui
influencent l'exercice de la profession. Ces variables sont: la promotion
professionnelle, l'environnement du travail, les indemnisations salariales, la
sécurité au travail. Ces facteurs contribuent à
l'épanouissement de l'individu. Les enseignants aimeraient
s'épanouir dans leur cadre de travail afin de donner aussi les bons
résultats que la société attend d'eux.
Nous avons aussi apporté quelques suggestions à
l'endroit du politique et des enseignants. Tout de même d'autres pistes
de recherche peuvent être mises sur pied : La variabilité de
l'engagement avec certains éléments liés au profil des
enseignants. Nous avons par exemple l'expérience professionnelle et
attachement au métier d'enseignant. De même une étude
comparative de l'attachement professionnel des enseignants en fonction de leur
traitement dans leur milieu de vie pourrait faire l'objet de nos recherches
futures et nous permettrait de comprendre beaucoup d'enjeux sur l'engagement
professionnel de l'enseignant.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
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sociale, Université de Yaoundé I.
ANNEXES
Annexe 1. GUIDE D'ENTRETIEN
Annexe 2. QUESTIONNAIRE
Annexe 3 GRILLE D'ANALYSE
Annexe 4 TABLEAU DE PEARSON
Annexe 5 ATTESTATION DE RECHERCHE
GUIDE D'ENTRETIEN
Bonjour mesdames et
messieurs,
Dans le cadre de mes recherches pour la rédaction de
mon mémoire de Master II de Psychologie Sociale, nous vous prions
d'apporter votre contribution en acceptant de nous accorder le temps pour
répondre à notre entretien. Nous vous garantissons la
confidentialité des réponses et précisons que le but
unique de ses recherches est académique.
Données anamnestiques
1- Sexe M F
2- Age
3- Situation matrimoniale M C
D
4- Diplôme plus élevé
--------------------
5-Expérience professionnelle -------------
6-Discipline enseignée ----------------------------
Thème I: PROMOTION
PROFESSIONNELLE
Sous thème1 : Les nominations des enseignants
Sous thème 2 : Les avancements au travail
Sous thème 3 : Les recyclages
Thème II : Les indemnisations
salariales
Sous thème 1 : le salaire
Sous thème 2 : Les primes
Sous thème 3 : Les allocations familiales
Thème III : ENVIRONNEMENT DU
TRAVAIL
Sous thème 1 : le milieu du travail
Sous thème 2 : Accès au lieu du travail
Sous thème 3 : Dispositifs institutionnels
Sous thème 4 : Confort dans l'espace de
travail
THEME 4 : SECURITE PROFESSIONNELLE
Sous thème 1 : La stabilité
Sous thème 2 : Les assurances (maladies, accident
de travail etc.)
Sous thème 3 : L'abri des besoins fondamentaux.
THEME 5 EVALUATION DE L'ENGAGEMENT AU TRAVAIL
(Items de Kanungo (1982 a, b) Une échelle de 0-10
1- Les événements les plus importants de ma vie
ont trait à mon emploi actuel.
2- Mon travail ne constitue qu'une infime partie de ce que je
suis.
3- Je suis personnellement très pris par mon
travail.
4- Je vis mange et respire pour mon travail.
5- Mon travail occupe l'essentiel de ma vie.
6- J'ai avec mon emploi des liens très étroits
que j'aurai beaucoup de mal à briser.
7- J me sens généralement détaché
de mon travail
8- La plus part de mes objectifs personnels sont axés
sur mon emploi.
9- Je considère que mon travail est au centre de mon
existence.
10- J'aime être absorbé par mon travail la
majeure partie de mon temps.
QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE
Bonjour mesdames et messieurs,
Dans le cadre de nos recherches pour la rédaction de
notre mémoire de Master II de Psychologie Sociale, nous vous prions
d'apporter votre contribution en acceptant de nous accorder le temps afin de
remplir nos questionnaires de recherche portant sur l'épanouissement de
l'enseignant et son engagement au travail. Pour ce, nous vous garantissons la
confidentialité des réponses et précisons que le but
unique de ces recherches est académique.
Données anamnestiques
1- Sexe M F
2- Age
3- Situation matrimoniale M C D
4- Diplôme plus élevé
--------------------
5-Expérience professionnelle (nombre d'années sur
le terrain) -------------
6-Discipline enseignée ----------------------------
I- LA PROMOTION PROFESSIONNELLE
1- avez-vous déjà eu une promotion au travail?
Effectivement ? pas encore ?
2- La promotion laisse pratiquement l'enseignant de vocation
indifférente
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
3- Les avancements sont automatiques chez les enseignants
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
4- L'enseignant promu est plus engagé au travail
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
II- LES INDEMNITES SALARIALES
1- Le salaire de l'enseignant camerounais est proportionnel
à sa tâche
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
2- Les primes de travail sont normalement attribuées aux
enseignants camerounais
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
3- Les allocations familiales sont prises en compte chez les
enseignants
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
4- Plus les indemnités sont consistantes chez les
enseignants, plus ils sont attachés au métier Très
d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
5- Les primes d'examens sont :
Très satisfaisantes ? satisfaisantes ?
insatisfaisantes ?
III- ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
1- Avez-vous déjà exercé en milieu
rural ?
Oui ? non ?
2- L'accès de l'enseignant à son poste de service
est déterminant dans sa tâche
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
3- Les différents rapports de l'enseignant au travail
peuvent soit détendre le climat de travail soit le comprimer.
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
4- Votre établissement est équipé
pédagogiquement
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
5- Cet équipement / non équipement influence la
pratique professionnelle
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
6- Votre espace de travail reflète t-il de confort
répondant à votre attente ?
Effectivement ? Moyennement ? Pas du tout ?
7- Votre établissement fait usage des TIC
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
8- Cela influence l'évolution du travail
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
IV SECURITE AU TRAVAIL
1- La stabilité professionnelle est une garantie dans
l'enseignement
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
2- Les assurances (maladies, accident de travail etc.) sont
prises en compte dans le corps enseignant
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
2- L'enseignant camerounais est à l'abri des besoins
fondamentaux
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
3- Plus la sécurité est assurée chez
l'enseignant, plus il s'adonne à sa tâche
Très d'accord ? d'accord ? pas d'accord ?
V - ENGAGEMENT AU TRAVAIL (- Evaluer sur une
échelle de 0 à 10 les déclarations
suivantes)
1- Je suis très ponctuel (le) au travail
2- Je m'absente difficilement au travail
3- Je suis liée profondément à ma profession
4- Je pense encore changer de corps professionnel
5- Je vais finir ma carrière professionnelle dans
l'enseignement
Grille d'analyse
Centres d'intérêt
|
Indicateurs
|
Modalités
|
Observations
|
+ -
|
I: Promotion professionnelle
|
a)Les nominations des enseignants
|
formelle
|
|
Non formelle
|
|
b) Les avancements au travail
|
réguliers
|
|
Non réguliers
|
|
c) Les recyclages
|
régularité
|
|
irrégularité
|
|
II : Les indemnisations salariales
|
a) Le salaire
|
Proportionnel au travail
|
|
Non proportionnel au travail
|
|
b) Les primes
|
Consistantes
|
|
Non consistantes
|
|
c) Les allocations familiales
|
Prises en compte
|
|
Non prises en compte
|
|
III : Environnement de travail
|
a) exercé en milieu rural
|
Oui
|
|
non
|
|
b) Influence de l'accès au poste
|
Positive
|
|
négative
|
|
Dispositifs institutionnels
|
Satisfaisants
|
|
Pas satisfaisant
|
|
IV : Sécurité
professionnelle
|
a) La stabilité
|
Positive
|
|
Négative
|
|
b) Les projets
|
Oui
|
|
Non
|
|
c) Les possibilités de réalisations des
besoins fondamentaux.
|
Positives
|
|
Difficiles
|
|
V: Evaluation de l'engagement au travail
|
a) attaché à sa profession
|
Positif
|
|
Négatif
|
|
b) Amour professionnel
|
Positif
|
|
négatif
|
|
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
RESUME
iv
ABSTRACT
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE 1 :
PROBLEMATIQUE
4
1.1 POSITION DU PROBLEME
5
1.2 QUESTION DE RECHERCHE
7
1.3 HYPOTHESES DE RECHERCHE
8
1.4 OBJECTIFS DE L'ETUDE
8
1.5 INTERETS DE L'ETUDE
9
I.6 DEFINITION DES CONCEPTS
9
I.7. DELIMITATION DE L'ETUDE
11
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA
LITTERATURE
12
2.1 LES DIFFERENTES RAISONS DU CHOIX
PROFESSIONNEL
13
2.1.1 L'approche structuraliste du choix
professionnel
13
Cette approche fonde ses explications sur la
structure de la personnalité et compte trois conceptions :
13
a- La conception typologiste,
13
b- La conception psychanalytique du choix
professionnel
14
c- Les conceptions éducationnelles du choix
professionnel
15
2.1.2. L'approche développementale du choix
professionnel (GINZBERG, 1951)
15
a- La période des choix fantaisistes
16
b- La période des choix provisoires ou
période d'essai
16
c- La période des choix réalistes
17
2.1.3 L'approche fonctionnaliste du choix
professionnel (SUPER, 1957)
18
2.1.4 Les sources d'épanouissement au
travail
20
2.1.4.1 La promotion au travail
20
2.1.4 .2 Les indemnités salariales
20
2.1.4.3 La sécurité au travail
21
2.1.4.4 L'environnement de travail
22
2.2. LES DIFFERENTES MOTIVATIONS DU CHOIX
PROFESSIONNEL ENSEIGNANT
22
2.3 LA PROFESSION ENSEIGNANTE
25
2.3.1 Profil de carrière chez les
enseignants
25
2.3.2 Les différents rapports de
l'enseignant au travail
27
2.3.3 Les difficultés de la profession
enseignante
35
2.3.3.1 Du « malaise »
enseignant aux enseignants en difficulté
35
2.3.3.2 Tension entre vie professionnelle et vie
privée
39
2.3.3.3 Le stress et climat de travail chez les
enseignants
39
2.3.4 L'enseignement, l'éthique et la
déontologie
41
2.3.5 L'Enseignement au Cameroun
43
2.3.5.1 Enseignement secondaire
général au Cameroun
43
2.3.5.2 Le Cameroun dans les mouvances de
l'éducation pour tous
44
2.3.7 Le nouvel établissement scolaire
49
2.4 Théories explicatives de
l'étude
50
2.4.1 La théorie de l'engagement
51
2.4.1.1 Justification théorique
51
2.4.1.2 La conceptualisation et la mesure de
l'engagement
52
a- La conceptualisation de l'engagement
52
b- La mesure de l'engagement
54
2.4.2 Les théories de motivation
55
2.4.2.1 Evolution du concept de motivation
56
3.4.2.2 Les composantes de la motivation et les
différentes théories de la motivation
58
2.4.2.3 Insertion théorique des
théories de la motivation
61
2.4.2.4 Limites théoriques de
l'étude
62
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
64
3.1 RAPPEL DE L'OBJET D'ETUDE
65
3.2 LE TYPE D'ETUDE
65
3.3 RAPPEL ET ANALYSE DES HYPOTHESES DE RECHERCHE
ET LEURS VARIABLES
66
3.3.1 Rappel des hypothèses de
l'étude
66
a- Hypothèse générale
66
b- hypothèses de recherche secondaires
66
3.3.2 Analyse des variables de
l'hypothèse générale et des hypothèses
secondaires
66
3.4. POPULATION DE L'ETUDE
69
3.5 LE PROCEDE D'ECHANTILLONNAGE ET
L'ECHANTILLON
69
3.6 LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES
69
3.7 COLLECTE DES INFORMATIONS ET DIFFICULTES
72
3.7.1 Déroulement de l'entretien
72
3.7.2 Passation du questionnaire
72
3.7.3 Difficultés du terrain
72
3.8 TECHNIQUES D'ANALYSE DES DONNEES
73
3.8.1 L'analyse de contenu
73
3.8.2 Le dépouillement du questionnaire et
calcul des corrélations
74
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES DONNEES
ET ANALYSE DES RESULTATS
75
4.1 PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSE DES
RESULTATS D'ENTRETIEN
76
4.1.1 Identification des répondants
76
4.1.2 Analyse des thèmes de l'entretien
78
4.2 RESENTATIONS DES DONNEES ET ANALYSE DES
RESULTATS DES QUESTIONNAIRES
82
4.2.1 Présentation de l'identité des
répondants
82
4.2.2 Promotion professionnelle
84
4.2.3 Indemnités salariales
86
4.2.4 Environnement du travail
88
4.2.5 Sécurité du travail
92
4.2.6 Engagement au travail
93
4.3 VERIFICATION DES HYPOTHESES DES
QUESTIONNAIRES
94
4.3.1 Vérification de l'hypothèse de
recherche I
94
4.3.3 Vérification de l'hypothèse de
recherche III
95
4.3.4 Vérification de
l'hypothèse de recherche IV
96
CHAPITRE 5 : INTERPRETATION DES
RESULTATS ET SUGGESTIONS
97
5.1 INTERPRETATION DES RESULTATS
97
5.1 INTERPRETATION DES RESULTATS
98
5.1.1 Interprétation des résultats de
l'hypothèse de recherche I
98
5.1.2 Interprétation des resultats de
l'hypothèse de recherche II
98
5.1.3 Interprétation des resultats de
l'hypothèse de recherche III
99
5.1.4 Interprétation des resultats de
l'hypothèse de recherche IV
100
5.2 SUGGESTIONS
101
CONCLUSION GENERALE
103
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
107
ANNEXES
112
TABLE DE MATIERES
119
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
FACULTE DES ARTS LETTRES
ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
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LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE
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FACULTY OF ARTS LETTERS
AND SOCIAL SCIENCES
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DEPARTMENT OF PSYCHOLOGY
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LABORATORY OF
EXPERIMENTAL PSYCHOLOGY
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L'EPANOUISSEMENT DE
L'ENSEIGNANT ET SON ENGAGEMENT AU TRAVAIL : CAS DES ENSEIGNANTS DE
QUELQUES
ÉTABLISSEMENTS DE YAOUNDÉ
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du diplôme de Master II en Psychologie sociale
Par
NJI MFOUT ALINE FLORENCE
Maîtrise en psychologie sociale
Sous la direction de
Pr. GEORGE EPAH FONKENG
Maître de conférences
Année académique 2010-2011