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Analyse des instruments internationaux de lutte contre le trafic et le braconnage des especes menacees en Afrique centrale: le cas de l'éléphant et du gorille

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par Angèle Séraphine NANFAH DONFACK
Université de Limoges - Master 2 Droit international et comparé de l'environnement 2013
  

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Paragraphe 3- Mode de vie des éléphants

Les éléphants d'Afrique centrale se reposent généralement à l'ombre des grands arbres et pendant la saison sèche. Ils dorment la nuit en une ou deux périodes dans un intervalle d'une à deux heures. Les éléphants prennent leur bain en aspirant de l'eau des rivières ou des étangs à partir de leur trompe et la rejette sur leur corps. Ils sont organisés en groupe de 10 à 100 individus. Ces cellules de base sont composées d'une femelle et de ses petits non pubères (1 à 5), et ce sont les femelles adultes qui dirigent le clan. Les mâles adultes naviguent autour de ces groupes, à distance plus ou moins importante. Ils sont formés soit en clans de jeunes célibataires, soit en groupes composés de jeunes guidés par un mâle âgé. Le plus souvent, les vieux mâles deviennent solitaires ou se détachent de leur groupe pour rejoindre un nouveau troupeau25.

Les éléphants à la recherche de la nourriture peuvent parcourir de longues distances pouvant aller jusqu'à 500 km à une vitesse de 5 à 7 km/h, mais actuellement ils sont plus ou moins sédentarisés à cause de la réduction de leur milieu naturel et du couloir habituel de leur migration par les activités humaines26.

En ce qui concerne leur alimentation, les éléphants sont des Méga herbivores à régime alimentaire mixte, ils peuvent satisfaire leurs besoins énergétiques en ingérant des matières végétales de faible valeur nutritionnelle27. Les éléphants passent en général entre 70 et 90 % de leur temps à manger28. Bien que les éléphants de forêt consomment des herbes et des feuillages, leur régime alimentaire comprend aussi une bonne proportion de fruits. Cette grande consommation s'explique par le fait que les éléphants digèrent moins de la moitié de ce qu'ils ingèrent. Il sied d'examiner dès à présent la situation actuelle des populations des éléphants en Afrique centrale.

23 Fr.questmachine.org/Article:Eléphant_de_savane_d'Afrique.

24 Ibid., p. 10.

25 Ministère de l'eau, de l'environnement et de la lutte contre la désertification, Direction de la Faune, de la chasse et des Aires Protégées, République du NIGER, Stratégie Nationale et Plan d'Action pour la Conservation Durable des Eléphants au Niger, p.12.

26 Namoano, 2009.

27 Du Toit & Owen Smith, 1989; Illius & Gordon, 1992.

28 Par jour, les éléphants consomment entre 100 et 300 kg d'espèces de plantes : graminées, plantes aquatiques, feuilles d'arbres, jeunes pousses, gousses, fruits (Balanites, Borassus, Adansonia, Tamarindus indica, Kigelia spp), racines, écorces, etc.

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Paragraphe 4- Situation actuelle des populations des
éléphants en Afrique centrale

Selon VADROT Claude-Marie, « Les éléphants n'ont pas de chance : Ils vivent dans la partie de la RDC le plus souvent parcourus par les bandes armées et marquée par les affrontements. Des espaces immenses où, pour faire un peu d'argent permettant de continuer à se battre et à vivre, des rebelles, on ne sait plus trop qui ou à quoi, massacrent les éléphants au lance-roquette »29. En effet, dans la sous-région le braconnage s'est accru à cause de la quête de l'ivoire30. Ce braconnage était plus intense dans certains pays comme le Congo31 et la RCA32.

Malgré les appels à l'inventaire à la suite du premier recensement régional33, l'état des connaissances concernant les populations d'éléphants de forêt et leur statut de conservation en Afrique centrale restent médiocres, même dans les aires protégées et les parcs nationaux clés34. Lorsqu'elles existent, les estimations d'abondance d'éléphants se fondent en grande partie sur des suppositions, souvent sans données corroboratives35. Ce qui rend difficile l'appréciation des données actuelles des éléphants en Afrique centrale.

La question de savoir comment protéger les éléphants demeure toujours aussi difficile à résoudre étant donné les conditions politiques, économiques et sociales de la RCA et des pays voisins36. Il est clair que le trafic et le braconnage des éléphants sont les causes principales de leur disparition.

Paragraphe 5- Causes principales de la disparition des
éléphants : L'influence du trafic et du braconnage

Le trafic (A) et le braconnage (B) sont les principales causes de disparition des pachydermes. D'où la raison pour laquelle ces actes criminels dans la faune seront examinés dans la suite de cette analyse.

A- Les actes de trafics illégaux d'éléphants

Le commerce des animaux de la faune sauvage est aujourd'hui une réalité qui affecte les

29 VADROT Claude-Marie, Guerres et environnement. Panorama des paysages et des écosystèmes bouleversés, Delachaux et niestlé, 2005, p. 22.

30 Barnes, 1992.

31 Fay et Agnagna, 1991.

32 Douglas-Hamilton et al, 1985.

33 Barnes et al. 1995.

34 Blake et Hedges 2004. Depuis 1995, la base de données sur l'éléphant d'Afrique (AED) a relevé les estimations d'abondance d'éléphants sur les principaux territoires des éléphants, y compris bon nombre des sites MIKE actuels. Depuis lors, seuls trois recensements dans l'aire de répartition des éléphants de forêt, dont l'un s'est déroulé sur un site MIKE actuel.

35Ibid., S'il est vrai qu'un effort considérable a été déployé sur certains sites pour mieux comprendre la situation de conservation des éléphants (Fay and Agnagna 1991c, Fay 1993, Turkalo and Fay 1995, Ekobo 1998, Van Krunkelsven et al. 2000, Blake 2002, Blom et al. 2004a), il n'en demeure pas moins que l'inventaire MIKE actuel serait le premier inventaire systématique, intégral/quasi intégral jamais entrepris sur tous ces sites importants de conservation.

36 Blom et al. 2004b.

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ressources fauniques des états de la communauté internationale37. On recense de nombreux cas d'extinction des espèces sauvages38 à la suite du commerce de leurs produits. Lorsqu'il est illicite, ce commerce représente un obstacle majeur à l'expansion d'un Etat. En effet, le trafic illicite conduit à : « (...) nuire aux écosystèmes, affaiblit la bonne gouvernance et la primauté du droit, menace la sécurité et réduit les revenus découlant d'activités économiques telles que le tourisme consacré à la faune sauvage et du recours durable au commerce légal d'espèces sauvages, importante source de moyens de subsistance locaux et de développement économique national » 39 . Autrement dit, ce trafic illicite constitue une entrave à la sécurité et au développement économique d'un Etat. Il a des conséquences sur la santé publique. Selon un observateur, « Jusqu'à 75 pour cent des maladies humaines telles que le SRAS, la grippe aviaire ou le virus Ebola peuvent être provoquées par des agents infectieux transmissibles de l'animal à l'homme. Le commerce illégal d'animaux ou de morceaux de leurs carcasses contourne les contrôles de santé publique et peut mettre des populations humaines à risque de contracter des maladies». Au regard de ce qui précède, la perte des éléphants n'est pas seulement préjudiciable aux éléphants, mais aussi à la vie et à la santé de l'être humain.

Certaines autorités signalent que la forte demande en produits issus d'animaux sauvages est un des principaux catalyseurs du trafic. Les incitations économiques, les pratiques culturelles ou religieuses et le simple manque de sensibilisation des consommateurs contribuent à ce vice.

L'ivoire issu des éléphants est utilisé pour faire les bijoux, les ornements et les sculptures

religieuses. Récemment, le transfert de l'ivoire d'Afrique vers l'Asie orientale a été estimé à 72 tonnes par an. Et la CITES a identifié certains pays comme étant les principaux moteurs de trafic en Afrique. Il s'agit du Kenya, de l'Ouganda, du Vietnam et de la Chine40. Si la tendance actuelle se poursuit, plusieurs pays de la sous-région pourraient voir disparaître leurs populations d'éléphants d'ici dix ans.

En dehors de l'ivoire, l'éléphant est aussi chassé pour sa viande. La viande de brousse constitue une source de protéine essentielle pour les populations autochtones. La consommation de cette viande est comprise entre 14,6 et 97,6 kg par personne par an41. Les estimations concernant le prélèvement de la viande de brousse dans l'ensemble du Bassin du Congo sont comprises entre un million42 et cinq millions43 de tonnes par an, et le taux de prélèvement se situe entre 23 kilogrammes par kilomètre carré par an et 897 kilogrammes par kilomètre carré par an44. L'intensité des prélèvements actuels constitue une menace potentielle pour de nombreuses espèces des écosystèmes forestiers. Quid du braconnage des éléphants en Afrique Centrale ?

37 Wildlife Justice, Magazine sur l'application de la loi faunique, Réplication du Model Camerounais d'Application de la Loi Faunique, n° 007, décembre 2010, p. 2.

38 NDINGA Assiatou, Conservation Forestière en Afrique Centrale et politique internationale. Le processus de Brazaville en échec, l'Harmattan, octobre 2008.

39 Conférence de Londres sur le commerce illicite d'espèces sauvages, 12-13 février 2014.

40 Laurence Caramel, Journaliste du quotidien français Le Monde, internet.

41 Starkey, Commerce and subsistence: the hunting, sale and consumption of bushmeat in Gabon. Fitzwilliam College. Cambridge University, Cambridge, United Kingdom 2004.

42 Willkie et Carpenter, 1999. Wilkie, D.S, and Carpenter J.F., 1999. Bushmeat hunting in the Congo Bassin : an assessment of impacts and options for the mitigation. Journal Biodiversity and Conservation 8, 927-955.

43 Fa, J., D. Currie, and J. Meeuwig. 2003. Bushmeat and food security in the Congo Basin: linkages between wildlife and people's future. Environmental Conservation 30:71-78.

44 Nasi, R., D. Brown, D. Wilkie, E. Bennett, C. Tutin, G. van Tol, and T. Christophersen. 2008. Conservation and use of wildlife-based resources: the bushmeat crisis. Secretariat of the Convention on Biological Diversity and Center for International Forestry Research (CIFOR), Bogor, Indonesia and Montreal, Canada.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway