Paragraphe 1- Aspects historiques des
éléphants
Depuis plusieurs siècles, l'éléphant fut
l'objet de convoitises à cause de son ivoire qui représentait un
vaste commerce international. Dès le 16e siècle, les
éléphants ont disparu d'Afrique du Nord et leur présence
avait déjà diminué en Afrique
subsaharienne16.
Dans la moitié du XIXème
siècle, plusieurs arabes signalaient déjà le déclin
de l'ivoire à cause de l'intensité du braconnage de
l'éléphant. Cet état de chose ne s'améliora pas
même à la fin du XIXème siècle. En effet,
à cette période les activités des concessions
privées et de la chasse non-réglementée furent à
l'origine de l'exportation d'importantes quantités d'ivoire provenant de
l'Afrique. On estimait à un million d'individus le nombre de populations
d'éléphants en Afrique au début du 20e
siècle. Alors que l'on chassait les éléphants dans les
savanes d'Afrique orientale, occidentale et australe, les
éléphants de forêt d'Afrique de l'Ouest et Centrale ont
connu un meilleur sort puisque la pénétration des zones de
forêt était difficile et lente17. L'intensité du
braconnage des éléphants en forêt d'Afrique occidentale a
suivi et le nombre ainsi que le territoire des éléphants ont
régressé jusqu'à leur grave dépopulation à
la veille de la première guerre mondiale18.
A la fin de cette guerre, les éléphants ont
connu un moment de répit avec une légère diminution du
braconnage. Malgré le fait que la chasse commerciale pour l'ivoire fut
interdite sur la majeure partie du territoire de l'Afrique centrale dans les
années 1930, le braconnage de l'éléphant a continué
jusqu' aujourd'hui. En réalité, dans les années 1930, les
législations sur la faune n'étaient pas suffisamment
implantées en Afrique centrale. Et les autorités de
l'époque n'avaient pas conscience des effets du braconnage excessifs des
éléphants. Selon Milner-Gulland et Beddington (1993), il y avait
près de 1,4 millions d'éléphants de forêt en 1814.
Cependant à partir des années 1960, la valeur de l'ivoire a
considérablement augmenté sur les marchés. Et dix ans plus
tard, le sort des éléphants était toujours le même
et sa population a alors chuté dans la sous-région. L'ivoire
devenant rare à cause de la réduction des effectifs des
éléphants, son prix a flambé et le braconnage s'est accru
encore plus que dans les années antérieures. C'est dans ce
contexte que les Etats du monde entier réunis à Washington en
1973 ont adopté la Convention CITES qui avait pour objectif
d'éliminer le commerce des espèces menacées. L'enjeu
était capital pour la survie des espèces sauvages parce que les
législations qui préexistaient avant la Convention CITES
n'étaient pas très encadrées notamment en ce qui concerne
l'éradication du trafic des éléphants. La CITES
était donc salutaire pour les Etats africains, qui ne disposaient pas de
ressources matérielles, juridiques, financières et humaines pour
lutter farouchement contre des
15 Ibid.
16 Cumming et al. 1990.
17 Barnes 1999.
18 Roth et Douglas-Hamilton 1991, Barnes 1999.
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actes de criminels des espèces menacées. En
dépit de cette Convention, l'effectif des éléphants a
encore chuté à presque 5% en 1980. Un pourcentage alarmant au
regard des conséquences du braconnage dans un Etat19.
De ce qui précède, les éléphants
ont été pourchassés depuis plusieurs siècles par
des trafiquants et des braconniers à la recherche de l'ivoire. L'une des
plus grandes différences entre cette époque et aujourd'hui est
sans aucun doute la présence d'une diversité d'instruments
juridique adoptés pour renforcer le combat contre les actes criminels
dans la faune sous-régionale. Ces instruments juridiques symbolisent
l'engagement des Etats en vue de conserver la biodiversité pour les
générations présentes et futures. A noter que la Liste
rouge de l'UICN de 2008 classe les éléphants d'Afrique centrale
dans la catégorie « données insuffisantes »,
avec des populations en déclin depuis les années
197020. Quid des caractéristiques des éléphants
d'Afrique centrale ?
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