L?impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne( Télécharger le fichier original )par Nixon Mbale Université de Lubumbashi - Licence 2013 |
§.2. CaractéristiquesC'est dans les efforts menés par les dirigeants russes et chinois pour créer un monde multipolaire capable de contrecarrer les tentatives de domination des Etat Unies que le partenariat sino-russe a trouvé sa force. La coopération entre Moscou et Pékin s'est traduite par des ventes d'armes russes à la chine et par la délimitation d'une frontière aujourd'hui paisible. Maintenant que la Russie a opté pour un alignement plus proche des intérêts occidentaux dans la coalition antiterroriste, le partenariat sino-russe a été relégué au domaine des relations bilatérales et régionales, où la coopération s'est avéré la plus difficile. Mais comme l'ont montré les événements du 11 Septembre 2011,le paysage des relations internationales peut rapidement changer et prendre une direction inattendue des changements récents dans les relations extérieures de la Russie ont laissé les chinois perplexes quant aux intentions du président Poutine, et la nouvelle équipe au pouvoir en chine devra en élaborant sa politique étrangère, prendre en compte un certain degré d'incertitude. Il est en tout cas trop tôt pour affirmer sans équivoque que le partenariat sino-russe est promis à une longue vie. Après tout, le partenariat stratégique mis en place par le gouvernement Clinton, s'est achevé dans un sentiment de désillusion partagé à la fin des années 1990. De même, alors que l'ancien président russe, Boris Eltsine, avait présenté la vision d'une Russie tournée vers l'occident, il fut rapidement confronté à une opposition qui l'accusait de brader les intérêts de la Russie, sans rien obtenir en retour, comme Eltsine, le président Poutine devra donner la preuve de ce que les concessions importantes qu'il a faite sur le traité ABM (Anti Balistic Missile) et sur la présence de l'armée américaine en Asie centrale ont apporté à la Russie tant en termes de statut que l'aide à la formation du pays60(*). Par ailleurs, la conception qu'a Poutine d'une Russie située en occident ne signifie pas qu'il adopte les normes démocratiques occidentales et il est clair que des différences fondamentales d'intérêts entre la Russie et les Etats Unis continueront d'exister un peu comme pour l'adoption du capitalisme par le pouvoir chinois, les reformes de Poutine dépendront du maintien d'un pouvoir étatique fort, ce qu'il a appelé la dictature du droit plutôt que ce que l'occident appelle l'Etat de droit. Comme l'ont souligné Michael MCFAUL et Nikolaï Zlobin, une Russie semi démocratique restera toujours un semi allié des Etats Unis61(*). Dans tous le cas, même si les Etats Unis intervenaient seuls en Irak, l'opposition en Russie contre la diplomatie tournée vers l'occident grandirait et comme ce fut le cas lors de l'intervention des Etats- Unis au Kosovo en 1999, donnerait du poids à ceux qui, à Moscou, préconisent un partenariat avec la Chine et l'Inde pour contraindre la domination américaine dans les affaires mondiales. Ainsi, tandis que les divergences entre Moscou et Pékin sur les questions bilatérales et régionales ont contribué à distendre les liens entre ces deux capitales, les réactions des dirigeants russes et chinois face aux développements internationaux actuels pourraient jouer un rôle décisif dans la redéfinition de leur partenariat dans les années à venir. * 60 Mwayila TSHIYIEMBE, op cit p. 65. * 61 Michael McFaul et Nikolai Zlobin, « la Russie d'orient à la dérive »: www.diploweb.com consulté le 23 Mars 2013. |
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