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Anouar BACHOUNDA
Anouarbach@gmail.com
INSTITUT SUPERIEUR DU MANAGEMENT PAR LA
QUALITE
ISMQ
Domaine de Raba
680, cours de la Libération 33405 TALENCE CEDEX
Tél. (33) 05 56 84 22 05 Fax (33) 05 56 84 55 80 E-mail :
ismq@bem.edu
THESE PROFESSIONNELLE
pour l'obtention du
TITRE DE MANAGEUR DE SYSTEME QUALITE SECURITE
ENVIRONNEMENT QSE
Pourquoi et comment le consommateur est-il
protégé
contre les dangers alimentaires ? : De la fourche à
la
fourchette
Promotion 35 option : Industrie et Service Soutenance :
10/05/2013
Responsable de thèse : Jean Bernard HYMONNET
«Il ne faut avoir aucun regret pour le passé,
aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour
l'avenir.» Jean Jaurès.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier dans un premier temps, Jean
Bernard HYMONNET, responsable de thèse, consultant, formateur, et
auditeur certifié, pour l'aide et les conseils concernant ma
problématique de thèse qu'il m'a apportés lors des
différents suivis.
Je tiens à remercier tout particulièrement et
à témoigner toute ma reconnaissance aux personnes suivantes, pour
l'expérience enrichissante et pleine d'intérêt qu'elles
m'ont fait vivre durant une année au sein de Sodiliège à
Merpins en Poitou-Charentes :
Monsieur Gilbert NOUVEAU, directeur technique, pour son
accueil et la confiance qu'il m'a accordée dès mon arrivée
dans l'entreprise, ainsi que Messieurs Thierry et Vincent DUSSAUBAT, PDG et DG
de Sodiliège.
Monsieur Cédric AUDEBERT, mon tuteur, assistant
qualité et également Madame Aïcha LUNEAU, responsable
qualité pour m'avoir intégré rapidement au sein de
l'entreprise et m'avoir accordé toute leur confiance ; pour le temps
qu'ils m'ont consacré tout au long de cette période, sachant
répondre à toutes mes interrogations.
J'adresse mes sincères remerciements aux personnes qui ont
participé à ce travail. Merci tout d'abord à Madame
Jocelyne ODORICO, comptable, Christophe GADRAS, vétérinaire et
Ewa EKENG, assistante de direction, pour leur appui technique précieux
en fin de thèse.
Mes remerciements vont également à
l'équipe de l'ISMQ, à ma promo P35 pour nos partages
d'expériences et à tous les professionnels pour leur accueil
sympathique et leur coopération au long de l'année 2012, qui ont
contribué au bon déroulement de mon stage en entreprise.
- SOMMAIRE -
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES 2
INTRODUCTION : 2
Chapitre I. Au centre de toutes les attentions : les
consommateurs 3
A. Une perte de confiance des consommateurs 3
1. Les TIAC 3
2. Définition du terme denrée alimentaire 6
3. La qualité en agroalimentaire 7
4. Assurance qualité 10
B. Comment répliquent les industriels ? 11
1. Les marques commerciales et 11
2. Les signes d'identification de la qualité 12
Chapitre II. Les dangers en sécurité des
denrées alimentaires 14
A. L'Hygiène des aliments (Food Safety) 14
1. Sécurité et salubrité des aliments 14
2. Les dangers source d'insécurité et
d'insalubrité des aliments 16
B. Dangers : composante de l'analyse des risques 17
1. La Méthode HACCP , et 17
2. Dangers chimiques 19
3. Dangers physiques 22
4. Dangers biologiques 23
CONCLUSION 25
PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION 26
INTRODUCTION 26
Chapitre III. Instances de la surveillance de la
sécurité sanitaire des aliments 27
A. Dispositifs de la sécurité des denrées
alimentaires au niveau mondial 27
1. Les institutions sur le plan international 27
2. Les bases scientifiques des travaux du Codex 29
B. Dispositifs de la sécurité des denrées
alimentaires au niveau Européen 30
1. Création d'une Autorité Européenne -
AESA/EFSA 30
2. Le RASFF : Outil d'alerte rapide 31
C. Dispositifs de la sécurité des denrées
alimentaires Français 33
1. Administration centrale et services
déconcentrés du MAAF, 33
2. LA DGAL, 36
3. Missa source 37
4. L'Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) 38
5. Observatoire de l'alimentation 39
6. L'ANSES 40
7. Point sur la réglementation REACH 41
8. L'Institut de Veille Sanitaire 43
9. Conseil National de l'Alimentation 45
Chapitre IV. Vers une nouvelle approche réglementaire
46
A. La réglementation en matière de
sécurité des denrées alimentaires 46
1. Rappel historique : Les dates clé de
l'industrialisation de l'alimentation et des premiers textes, 46
2. Socle fondateur de la législation alimentaire : Le
règlement CE n°178/2002 49
3. Le paquet hygiène 52
B. Les obligations des professionnels 55
1. La réglementation en vigueur 55
2. Plan de maîtrise sanitaire 57
3. Archivage du PMS 59
4. Responsabilité des services de contrôle : 2
Règlements 60
CONCLUSION 61
PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES
ALIMENTS 62
INTRODUCTION 62
Chapitre V. Normalisation et reconnaissance 63
A. La normalisation 63
- SOMMAIRE -
1. Référentiel 63
2. L'organisation internationale de normalisation (ISO) 64
3. Les principes de l'élaboration des normes 67
4. Accréditation 67
B. Le système de reconnaissance mondial des
référentiels Food Safety 69
1. The Consumer Goods Forum 69
2. GFSI - Processus d'harmonisation et de validation et 71
Chapitre VI. L'ISO 22000 une norme internationale 74
A. Les fondements de la norme ISO 22000 74
1. Naissance de l'ISO 22000 74
2. Communication interactive 76
3. Management du système 77
4. L'amélioration continue 78
B. Les bonnes pratiques d'hygiène et la démarche
HACCP 80
1. Les Bonnes Pratiques d'Hygiène (BPH ou PRP) 80
2. Les guides de bonnes pratiques d'hygiène 82
3. La famille ISO 22000 86
Chapitre VII. Référentiels publics et
privés 88
A. La méthode HACCP outils de référence
mondial 88
1. Les systèmes de management de la
sécurité des aliments 88
2. Détails des référentiels IFS et BRC
90
3. British Retail Consortium 91
B. FSSC 22000 : Programme de certification harmonisée et
92
1. Principes de la FSSC 22000 92
2. Présentation des guides de bonnes pratiques 95
3. Synergy 22000 : Second dispositif pour la reconnaissance de
l'ISO 22000 97
CONCLUSION 99
CONCLUSION GENERALE 100
LISTE DES FIGURES I
LISTE DES TABLEAUX II
LISTE DES ANNEXES III
SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE XV
Page n°1
INTRODUCTION GENERALE
Autrefois, les aliments étaient produits, vendus et
consommés sur place, mais au cours du XXe siècle1, les
quantités des denrées alimentaires commercialisées au
niveau mondial n'ont eu de cesse de s'accroitre. Selon la dernière
projection de la population mondiale de l'Organisation des Nations Unies (ONU),
publiée le 3 mai 2011, elle confirme dans son dernier scénario
que l'humanité pourrait passer de 7 milliards à 9,3 milliards de
personnes vers 2050. L'humanité se trouve face à deux
problématiques, celle de nourrir l'ensemble de la population en
utilisant des moyens industriels pour faire face à la demande et celle
de nourrir la population de façon qualitative sans la contaminer.
Ces échanges de denrées alimentaires
faciliteraient la propagation des maladies transmises par les aliments à
travers le monde. Sur le marché, les produits alimentaires peuvent
contenir des substances non naturelles liées aux pratiques agricoles,
à la pollution de l'environnement ou aux emballages alimentaires. Au
niveau mondial, la maîtrise de la sécurité des
denrées alimentaire est devenue une préoccupation pour les
services publics, les consommateurs, la grande distribution et les fabricants.
C'est un enjeu international de par la mondialisation des marchés
où les consommateurs sont de plus en plus exigeants.
Une défaillance dans la chaîne alimentaire
à n'importe quelle étape peut avoir des conséquences
négatives, aussi bien au niveau de la santé publique qu'au niveau
économique :
« Les foyers d'intoxication alimentaire peuvent
perturber les échanges et entraîner un manque à gagner, du
chômage et des litiges. La détérioration des aliments est
une source de gâchis ; elle est coûteuse et peut se
répercuter négativement sur le commerce et la confiance des
consommateurs. »2
Nous allons retracer les différentes évolutions
historiques en dégageant les diverses approches actuelles, en essayant
de répondre à la problématique suivante :
Pourquoi et comment le consommateur est-il
protégé contre les dangers alimentaires ? : De la fourche
à la fourchette.
Pour répondre à cette problématique, des
hypothèses ont été définies au fur et à
mesure des recherches d'informations. Nous étudierons dans une
première partie, les enjeux de la sécurité des
denrées alimentaires, concernant les différentes
préoccupations des industriels. Dans une seconde partie, l'étude
sera focalisée sur la réglementation et la législation qui
entoure la sécurité des aliments, des démarches qu'elle
engendre et des acteurs qu'elle implique. Enfin, nous aborderons en
troisième partie, les systèmes de management de la
sécurité sanitaire des aliments.
1Source disponible sur :
http://www.codexalimentarius.org/about-codex/fr/
(consulté en octobre 2012).
2 Principes généraux d'hygiène
alimentaire, introduction du code d'usages international
recommandé
CAC/RCP 1-1969, Rév.04/2003, 29 pages [en ligne].
Disponible sur :
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CDIQFjAA&url=http%3A%2F%
2Fwww.codexalimentarius.org%2Finput%2Fdownload%2Fstandards%2F23%2FCXP_001f.pdf&ei=7nBRUZjr
FeXQ7AaK7YHgBA&usg=AFQjCNHqRPUbLJT8rczdXnP2DuS7RY8H0A&bvm=bv.44158598,d.ZGU
(consulté en octobre 2012).
Page n°2
PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE
SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES
INTRODUCTION :
L'objectif de cette première partie est de
présenter brièvement quelques termes et définitions de
l'objet de recherche, afin de mieux comprendre les enjeux liés à
la sécurité des denrées alimentaires. Il sera question de
faire un état des lieux en France par le biais de quelques exemples sur
des impacts liés aux toxi-infections (maladies alimentaires sur la
santé publique) en essayant de répondre à la question
suivante :
« Pourquoi est-il primordial de se soucier de la
sécurité des denrées alimentaires? »
Page n°3
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
Chapitre I. Au centre de toutes les attentions : les
consommateurs
A. Une perte de confiance des consommateurs 1. Les
TIAC
Les années 1980 ont été marquées
par des cas de toxi-infections d'origine alimentaire fortement
médiatisés en Europe. Les dangers microbiologiques sont notamment
responsables de la toxi-infection alimentaire collective (TIAC)
définie par l'Agence nationale de la
sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du
travail (ANSES) comme étant :
« L'apparition d'au moins deux cas similaires d'une
symptomatologie, en général gastro-intestinale, dont on peut
rapporter la cause à une même origine alimentaire. ».
3
Les TIAC font partie de la liste des maladies à
déclaration obligatoire4 pour les médecins ou
biologistes ayant constaté un cas, et pour le principal occupant, chef
de famille ou d'établissement, des locaux où se trouvent les
malades. Si une TIAC est isolée, il est alors difficile d'être
certains de son origine alimentaire, voilà pourquoi il est question de
toxi-infections alimentaires collectives.
Le terme Toxi-infection désigne un
processus en deux parties :
- la production de toxines : si celle-ci est
d'origine bactérienne et produite dans l'aliment on parle
d'intoxication,
- et d'une infection due à l'ingestion
et la multiplication de micro-organismes vivants.
La TIAC est une pathologie causée par la consommation
d'aliments contaminés par des micro-organismes les plus
souvent en cause5 :
- le Staphylococcus aureus (staphylocoque doré),
- la Salmonella,
- le Clostridium botulinum,
- la Listeria monocytogenes,
- l'Escherichia coli,
3 Définition disponible sur le site de
l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail :
http://www.anses.fr/index.htm
(Consulté en septembre2012).
4 Les TIAC sont des maladies à
déclaration obligatoire, en application de l'article 3113-1
(D11-1) du code de la santé publique et de la circulaire relative
à la déclaration, l'investigation et la conduite à tenir
en cas (éditée au JoRf sous le n°1487). Tout incident
pouvant évoquer une suspicion de toxi-infection alimentaire collective
doit immédiatement être signalé, ceci quel que soit le
nombre de malades apparemment concernés. Pour plus d'informations, voir
le site :
http://agriculture.gouv.fr/les-toxi-infections-alimentaires.
5 FEDERIGHI M., Sécurité des
aliments : Les dangers et les stratégies de maîtrise, Conseil
de développement Nantes métropole CCO Tour Bretagne, octobre
2009, 14 pages [en ligne]. Disponible sur :
http://www.nantes-citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf.
(Consulté en octobre 2012).
Page n°4
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
- et le Camphylobacter.
Depuis les années 1980, la France a été
confrontée à plusieurs crises sanitaires :
« Dont les plus marquantes ont été
l'affaire du sang contaminé en 1983, la crise dite de la «vache
folle» (encéphalite spongiforme bovine) en 1995, [...], la grippe
aviaire dès 2004 [...]. Ces crises ont fait naître au sein de la
société française une attente croissante de
sécurité face aux produits de santé, aux aliments et
à l'environnement. »6
Nous allons voir quelques exemples de crises sanitaires
causant la perte de confiance des consommateurs vis-à-vis des
denrées alimentaires :
· L'utilisation de l'Hormone de
croissance7 :
En 1985, l'Union Européenne interdit
l'utilisation d'hormones de croissance dans la production de viande bovine
suite au développement et la maturité sexuelle
prématurée chez des enfants en bas âge, et la consommation
d'aliments pour bébés contenant un extrait de veau fortement
concentré en hormone de croissance.
· La maladie de la vache
folle8 :
La maladie de la vache folle est considérée
comme la plus grave crise des vingt dernières
années. Elle est due à l'utilisation dans les
années 80 des farines animales, dans l'alimentation des bovins
provoquant ainsi, une infection dégénérative du
système nerveux central qu'on appelle l'Encéphalopathie
Spongiforme Bovine (ESB). Ces farines sont obtenues à
partir des morceaux non consommés de carcasses bovines et de cadavres
d'animaux.
Ce n'est qu'en 1996, en Grande-Bretagne, que les
autorités sanitaires découvrent que la consommation de
viande infectée par des prions est l'agent en cause.
Cette forme anormale d'une protéine peut transmettre à l'homme la
maladie dite de Creutzfeldt-Jakob.
L'ESB est une conséquence de « l'économie
» de chauffage de protéines animales (les températures de
stérilisation des abats ont été abaissées et
l'étape d'extraction des graisses par solvants abandonnés lors de
la fabrication de farines de viande). Ce qui a permis le passage d'une
protéine (le prion) pathogène de la vache à l'homme. On
estime que près de 190.000 bovins ont été
contaminés. Les farines animales sont désormais interdites dans
l'alimentation
6 Ministère des affaires
étrangères, la France à la loupe, le système
sanitaire français, janvier 2007, 4 pages [en ligne]. Texte
disponible sur :
http://www.ambafrance-at.org/IMG/pdf/securite_sanitaire.pdf.
(Consulté en septembre 2012).
7 Commission européenne et Direction
générale de la Santé et de la protection des
consommateurs, 50 ans de sécurité alimentaire dans l'Union
européenne, 1957-2007, 04/10/2007, 50 pages [en ligne].
Disponible sur :
http://ec.europa.eu/dgs/health_consumer/information_sources/docs/fs/50years_foodsafety_fr.pdf.
(Consulté en novembre 2012).
8 JOUAN Anne, Journaliste Figaro, « Ces
scandales sanitaires qui ont défrayé la chronique », le
figaro, 29 Juin 2010 [en ligne]. Disponible sur :
http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/06/29/01030-20100629ARTFIG00790-ces-scandales-sanitaires-qui-ont-defraye-la-chronique.php
(Consulté en novembre 2012).
Page n°5
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
du bétail. Lorsque la maladie est observée dans
un troupeau, tout le cheptel est systématiquement abattu.
Suite aux crises de l'ESB, des règles
spécifiques concernant la traçabilité du
bétail furent adoptées visant à réduire la menace
de la maladie et à rassurer les consommateurs. L'UE imposa une
identification de groupe pour tous les animaux de leur naissance
jusqu'à l'abattage, la traçabilité se poursuivant tout au
long de la chaîne alimentaire tandis qu'une identification individuelle
obligatoire fut introduite pour les animaux des espèces bovines (vaches)
dans un premier temps, et des espèces ovines (mouton) et caprines
(chèvre) ensuite.
~ Le poulet à la dioxine :
En Belgique, au printemps 1999, un scandale éclata,
c'est l'affaire du poulet à la dioxine. La
contamination de volailles était issue d'un lot de nourriture pour
volailles et porcs avec un taux anormalement élevé en dioxine
(molécule avec un taux élevé à près de 140
fois la limite supérieure imposée par l'Organisation Mondiale de
la Santé - OMS9). La cause de la contamination proviendrait
d'un lot de graisse contenant des huiles industrielles et de la dioxine qui
aurait ensuite été incorporée frauduleusement dans
l'aliment pour le bétail. Les autorités ont fermé par
mesure de précaution, plusieurs centaines d'élevages et saisi des
dizaines de milliers de tonnes de viande.
Dorénavant, toutes personnes impliquées dans la
production, la fabrication et la vente de denrées alimentaires et
d'aliments pour animaux ont l'obligation de tenir des registres
détaillés et de bien connaître l'origine et le lieu
de destination des denrées alimentaires traitées. Les
produits devront être identifiables grâce à
un numéro de lot permettant de faire rapidement un rappel
des produits par les fabricants, les conditionneurs ou professionnels
de la chaîne alimentaire de tout aliment suspecté de
représenter une menace pour la santé publique et offrir au
consommateur la possibilité de recevoir des informations
précises, sur la conduite à tenir vis-à-vis de ce
produit.
9 L'Organisation mondiale de la Santé,
institution spécialisée des Nations Unies pour la santé, a
été fondée le 7 avril 1948. Comme il est
précisé dans sa Constitution, l'OMS a pour but d'amener tous les
peuples au niveau de santé le plus élevé possible.
Page n°6
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
2. Définition du terme denrée alimentaire
A quoi peut bien correspondre le terme denrée
alimentaire ? D'après l'article 2 du règlement (CE)
178/200210, il s'agit de :
«Toute substance ou produit, transformé,
partiellement transformé ou non transformé, destiné
à être ingéré ou raisonnablement susceptible
d'être ingéré par l'être humain. »
Comme exemple d'un produit transformé nous avons le
fromage issu du lait. Quant aux produits susceptibles d'être
ingérés par l'homme, dans le cas des chewing-gums, ceux-ci ne
doivent pas présenter de risques pour le consommateur quand ils sont
avalés.
Le fait de transformer ces produits en totalité ou
partiellement a pour avantage11 pour l'industriel de :
- Reporter la vente des produits périssables ;
- Créer de la valeur ajoutée ;
- Cibler et valoriser de nouveaux consommateurs ;
- Et valoriser des « sous-produits ».
Des paramètres ne sont pas négligeables, ce qui
justifie le prix élevé d'une matière transformée au
niveau de :
> L'évaluation du temps de travail
: une enquête nationale montre que le temps de travail, pour un
élevage fromager est multiplié par deux par rapport à un
élevage où le lait est vendu brut.
> L'évaluation de l'impact
économique : création d'un atelier de fromagerie et
coûts liés au recours d'un prestataire.
Pour une entreprise travaillant dans le domaine
agroalimentaire, ce qui doit être impérativement au centre de ses
préoccupations c'est la qualité afin d'atteindre
la satisfaction du client.
10 Règlement (CE) n°178/2002 du
parlement européen et du conseil, établissant les principes
généraux et les prescriptions générales de la
législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne
de sécurité des aliments et fixant des procédures
relatives à la sécurité des denrées alimentaires,
Article 2, 24 pages.
11Agricultures & Territoires, Chambre
d'agriculture Alpes-Maritimes, Transformer les produits agricoles [en
ligne]. Pour plus d'informations, voir le site :
http://www.ca06.fr/gerer-son-exploitation/commercialiser-ses-produits/transformer-les-produits-agricoles.html
(Consulté en septembre 2012).
Page n°7
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
3. La qualité en agroalimentaire
Si le terme qualité est sur toutes
les lèvres, sa définition concrète est
problématique. Dans le langage courant, on parle de produit de
première qualité, autrement dit, le client est satisfait de la
marchandise et des services qui lui sont offerts. Pour lui, la qualité
est synonyme de satisfaction :
« La qualité dans le domaine de
l'agro-alimentaire est une préoccupation qui n'est pas nouvelle mais
plutôt récurrente depuis l'apparition de l'agriculture. Les
produits agricoles destinés à l'alimentation doivent donc se
soumettre à la contrainte de nourrir les hommes en satisfaisant les
contraintes liées à des normes de qualité nutritionnelles
et hygiéniques ainsi qu'organoleptiques (goûts des individus) et
symboliques (système de valeurs sociales), sans nuire à la
santé. »12
Pour l'entreprise en revanche, la qualité implique par
exemple la rapide disponibilité des produits à des coûts
avantageux, comme le confirme David Garvin en 198713 (Professeur de
gestion d'entreprise à la Harvard Business School) :
« La qualité est un concept extrêmement
nébuleux car facile à visualiser mais exaspérant à
définir. »
La qualité peut aussi se décliner sous de
multiples facettes :
« La qualité a beaucoup de points communs
avec la sexualité. Tout le monde y est favorable (si certaines
conditions sont remplies, cela va de soi). Tout le monde croit que pour passer
aux actes, il suffit de se laisser aller à ses prédispositions
naturelles (après tout on ne s'en tire pas si mal). Et bien sûr,
la plupart des gens considèrent que, dans ce domaine, tous les
problèmes sont dus aux autres (ah, si seulement ils voulaient prendre le
temps de faire les choses correctement). Dans un monde où la
moitié des mariages s'achève par une séparation ou un
divorce, pareilles convictions sont sujettes à caution. »14
La qualité est plus un élément du
comportement de l'homme, développé selon les circonstances et les
nécessités :
« La notion de qualité n'a rien d'absolu,
elle est relative et mouvante. Elle est intimement liée aux
évolutions industrielles, aux mouvements économiques et, plus
largement, à l'histoire des sociétés. »15
12 Nicolas F. et Valceschini E, «
Agroalimentaire et qualité. Questions aux sciences sociales »,
Economie Rurale n°217, septembre-octobre 1993. p5-p11.
13 GARVIN D. A., 1987, « Competing on the
Eight Dimensions of Quality », Harvard Business Review, vol. 65,
n° 6, p. 101-109.
14 CROSBY (P). « Définition de la
qualité ». In : AUPETIT (P) Assurance qualité et ISO
9000. Module C. Conservatoire National des Arts et Métiers, 2004,
88 pages.
15 NICOLAS F. et VALCESCHINI E, «
Agroalimentaire et qualité. Questions aux sciences sociales »,
Economie Rurale n°217, septembre-octobre 1993. p5-p11.
Page n°8
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
Le terme qualité pouvant être
ambigu, vu la multiplicité de son sens, sa définition a
été précisée au niveau de l'Organisation
Internationale de Normalisation (ISO), selon cette dernière, la
qualité est :
« L'aptitude d'un ensemble de
caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences.
»16
Sur le terrain, la qualité se décline sous deux
formes17 :
· La qualité interne :
il est question de la bonne maîtrise et de l'amélioration du
fonctionnement de l'entreprise au profit de la direction, du personnel, et des
clients.
· La qualité externe :
c'est lorsque le produit ou le service répond aux besoins et attentes
des clients par rapport à son usage prévu.
La notion de qualité s'oppose à ce que l'on
appelle la non qualité correspondant à des
dysfonctionnements (la fabrication de produit non conforme, la mauvaise
réalisation d'un service) ou encore le mécontentement des
clients.
Les aliments sont des produits différents des autres
produits industriels, leur qualité dépend donc de
caractéristiques objectives des produits et des
préférences subjectives (ensemble d'attributs) des consommateurs.
On parle alors de caractéristiques
qualitatives18 concernant la qualité des produits
alimentaires :
- Composition : elle peut être
organique ou biologique (une durée de vie limitée) ;
- Qualité sanitaire (il s'agit de
garanties de salubrité et de sécurité qui seront
définies plus loin),
- Valeur nutritionnelle : une information
concernant les nutriments (glucides, lipides, protéines, vitamines et
minéraux) qui figure sur les étiquettes de produits
alimentaires,
- Caractéristiques liées aux
procédés : production biologique, prise en compte du
bien-être animal, absence d'OGM, protection de l'environnement, commerce
équitable, condition de travail. En d'autres termes l'aliment est
vecteur d'un héritage socioculturel non négligeable ;
- Et propriété hygiénique,
organoleptique et nutritionnelle : Multon19 nous donne une
définition de ses différentes composantes de la notion de
qualité alimentaire :
· La qualité
hygiénique correspond à la «
non-toxicité de l'aliment ». Celui-ci ne doit contenir aucun
élément toxique (comme par exemple dû aux pesticides,
herbicides, métaux lourds) à des doses jugées dangereuses
pour le consommateur (études toxicologiques aboutissant à la dose
journalière admissible). Elles font l'objet d'une réglementation
précise.
16 ASSOCIATION FRANÇAISE DE
NORMALISATION. ISO 9000, Système de management de la
qualité, principes essentiels et vocabulaire, Éd. octobre
2005, 30 pages.
17 Source sur le site d'Axess qualité :
http://www.axess-qualite.fr/qualite.html
18 PORET Sylvaine, « Normes de qualité
dans l'agro-alimentaire », Chaire FDIR - CT2 Les labels ISR, INRA-ALISS
& Ecole Polytechnique, Juin 2011, 10 pages [en ligne]. Disponible sur le
lien :
http://www.idei.fr/fdir/wp-content/uploads/2011/02/poret.pdf.
(Consulté en septembre 2012).
19 MULTON J-L., ARTHAUD J-F., SOROSTE A. La
qualité des produits alimentaires, Politique, incitations, gestion et
contrôle. Paris : Technique et Documentation Lavoisier,
2ème éditions, 1994, 754 pages.
Page n°9
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
· La qualité
organoleptique correspond à la perception du consommateur
au contact du produit portant sur les sensations gustatives, olfactives,
tactiles et visuelles. L'industriel doit donc cibler son marché pour le
produit et déterminer le standard de qualité sensorielle qui lui
correspond.
· La qualité
nutritionnelle correspond à l'aptitude d'un aliment
à nourrir de manière équilibrée une personne.
Page n°10
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ALIMENTAIRES -
4. Assurance qualité
Afin que les exigences qualité soient satisfaites avec
l'obtention d'une maîtrise de la qualité et des « bonnes
pratiques métiers », l'existence d'actions programmées pour
la vérification et l'achèvement du produit ou du service est
primordiale. Il est question de donner confiance au
consommateur, c'est ce que l'on appelle l'assurance
qualité. Il s'agit de détecter les problèmes de
non qualité, de les corriger et aussi les
prévenir.
Elle fait partie de ce que l'on appelle un
système de management de la qualité, répondant
à une réalité du terrain. La norme ISO 9000,
Système de management de la qualité, principes essentiels et
vocabulaire nous en donne une définition :
« 3.2.11
Assurance qualité
Partie du management de la qualité visant à
donner confiance en ce que les exigences pour la qualité seront
satisfaites. »
Pour entretenir cette confiance, une démarche
d'enregistrement et d'audit
externe20 est effectuée, basée sur un cahier
des charges (référentiel) bien précis contenant une liste
d'exigences (par exemple : des normes d'application volontaire mais dans
certains cas, obligatoires par l'intermédiaire d'un texte
réglementaire).
Ces cahiers des charges sont utilisés notamment dans le
cadre des marchés publics ou dans celui du commerce international sur
lequel s'appuient la plupart des contrats commerciaux comme la
référence « incontestable » (simplifiant et clarifiant
les relations contractuelles entre partenaires économiques) à
respecter pour l'obtention d'une attestation visée : la
certification. L'ISO en donne une définition comme étant
:
« L'assurance écrite (sous la forme d'un
certificat) donnée par une tierce partie qu'un produit, service ou
système est conforme à des exigences spécifiques.
»21.
Pour une entreprise, se faire certifier est un acte volontaire
lui permettant d'obtenir une reconnaissance en valorisant les
efforts qu'elle a accomplis, ce qui lui confère un avantage
concurrentiel. La certification est délivrée par un organisme
certificateur indépendant des entreprises certifiées ainsi que
des pouvoirs publics. Il faut noter qu'une certification n'est pas une
indication d'origine ou de provenance géographique comme peut
l'être un label agricole.
20 Un audit externe
réalisé par une tierce partie vient valider (ou non)
l'atteinte des objectifs si besoin sous la forme d'une attestation (sous la
forme d'agréments, labels, certification). Pour obtenir une attestation,
il faut être capable d'écrire ce que l'on fait (sous la forme de
procédures), le réaliser, le mesurer et contrôler les
résultats et enfin réactualiser les archives.
21 Pour plus d'informations, se référer
au site internet de l'ISO :
http://www.iso.org/iso/fr/home/standards/certification.htm
(Consulté en octobre 2012).
Page n°11
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
B. Comment répliquent les industriels ?
Afin de gagner la confiance des consommateurs, de
réduire les incertitudes, les entreprises font usage de l'assurance
qualité :
« La qualité repose sur les quatre « s
», santé, sécurité, service, satisfaction, auxquels
il faut ajouter le cinquième « s », le sens : le consommateur
a besoin, de plus en plus, de comprendre la portée et les enjeux de ses
achats. Ce que procurent les signes de qualité et les marques.
»22
Les entreprises font usage de divers moyens pour faire
reconnaître la qualité officiellement de leurs produits en y
associant des images ou des valeurs positives et ainsi de le faire savoir aux
consommateurs. C'est aussi un argument de vente qui n'est pas
négligeable. On distingue :
- Les marques, produites et promues par l'entreprise,
- Les signes de la qualité,
- Les circuits courts (le « one to one »). Par exemple
des points de vente
collectifs et associations pour le maintien de l'agriculture
paysanne,
- Et des systèmes de management de la
sécurité des denrées alimentaires (objet de la partie
III page 62).
1. Les marques commerciales23 et 24
L'entreprise peut pratiquer une politique de
marque, on faisant usage de sa propre marque commerciale ou une
garantie officielle comme le label rouge, la certification de
conformité, ou l'appellation d'origine contrôlée. Cette
politique leur permet de veiller sur leur image de marque, en la confortant par
la communication et la publicité. Il suffit à l'entreprise de
déposer sa marque auprès de l'Institut National de la Protection
Industrielle (INPI) qui est une exigence pour l'enregistrement. Elle peut
ensuite l'apposer sur le produit, ce qui permet de donner confiance au
consommateur.
Le maintien de la qualité de leur produit dépend
du capital constitué. Les plus grosses entreprises comme Nestlé
et Danone par exemple, utilisent la confiance inspirée par leur marque
pour conforter toutes les marques de leur groupe.
A contrario, un groupe d'entreprises trop petites pour avoir
une politique de marque isolée peut déposer une marque
collective, pour se faire connaître et favoriser la promotion.
Dans ce cas il n'existe pas d'exigence officielle de qualité, la marque
collective est juste une étiquette. Beaucoup
d'entreprises, plus récentes ou plus petites, ne disposent pas de ce
capital
22 BRANGER Alain, RICHER M. Madeleine, ROUSTEL
Sébastien, Alimentation et processus technologiques,
Éducagri éditions, octobre 2007, 295 pages.
23 CORPET D., Qualité des aliments,
Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, unité
pédagogique de l'hygiène et l'industrie des denrées
alimentaires d'origine animale. septembre 2012, 16 pages. Pour plus
d'informations, se référer au site internet de
http://fcorpet.free.fr
(Consulté en novembre 2012).
24 Source disponible sur le lien suivant :
http://agriculture.gouv.fr/signes-de-qualite.
(Consulté en novembre 2012).
Page n°12
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
d'une marque reconnue. Elles vont donc utiliser des
marques collectives plus largement reconnues, les
garanties officielles de qualité25.
2. Les signes d'identification de la
qualité26
La qualité occupe une place fondamentale des politiques
agricoles et alimentaires. Afin de préserver le savoir faire
agricole et agroalimentaire (enjeu majeur du ministère en
charge de l'alimentation et de l'agriculture et de la pêche), de garantir
l'origine des produits (terroir), mais aussi la protection de l'environnement
pour les consommateurs, des signes d'identification de la
qualité et de l'origine (SIQO) ont été
élaborés :
« En France, près d'un agriculteur sur deux
est engagé dans un signe officiel d'identification de la qualité
et de l'origine. En 2010, ces signes représentaient un
chiffre d'affaires de 19 milliards d'euros à la
première mise en marché. »27
|
C'est l'INAO (Institut national de l'origine
et de la qualité), un établissement public administratif
(siège à Paris) sous tutelle du Ministère de l'agriculture
qui est en charge de la mise en oeuvre de la politique française
relative aux produits sous signes officiels d'identification de
l'origine et de la qualité28. L'INAO gère
environ 1000 signes (IGP, LR) dont elle assure le suivi des règles
relatives à l'agriculture biologique et supervise l'ensemble des
contrôles.
|
L'intérêt pour le consommateur de choisir des
produits avec un signe d'identification de la qualité et de l'origine
est qu'ils :
- sont les seuls garantis et reconnus par l'Etat,
- garantissent des aliments de qualité, typiques, ou
élaborés dans le respect de l'environnement,
- permettent de maintenir des emplois dans les zones rurales,
dans les zones de montagne,
- font partie de notre patrimoine alimentaire,
- sont facilement reconnaissables par les logos nationaux
et/ou communautaires (les logos communautaires pour les AOP, IGP, STG ont
été rendus obligatoires depuis mai 2009, et le logo bio
européen est quant à lui obligatoire sur les produits
préemballés depuis le 1erJuillet 2010).
Les modes officiels de valorisation des produits agricoles et
alimentaires comprennent en effet, trois catégories
bien distinctes supervisées par les pouvoirs publics :
25 Ces garanties sont reprises dans la loi du 3
janvier 1994 relative à la reconnaissance de qualité des produits
agricoles et alimentaires concernant l'apposition de signes d'identification de
la qualité.
26 Pour plus d'informations, voir le site de l'I NAO
:
http://www.inao.gouv.fr
27 Source provenant d'un dépliant
réalisé par le Ministère de l'agriculture, de
l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de
l'aménagement du territoire, septembre 2011. Disponible sur le lien :
http://www.inao.gouv.fr/public/home.php?pageFromIndex=search.php~service=recherche~labelphpmv=Recherc
he~mnu=no. (Consulté en février 2013).
28 Loi d'orientation agricole du 5 janvier 2006.
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- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
- 1. Les mentions
valorisantes29 concernant les produits agricoles et
agroalimentaires pour lesquels un qualificatif spécifique est mis en
exergue : « montagne30», «
fermier31», « produits pays32»,
- 2. La démarche de certification de
conformité des produits consistant en l'obtention d'un
signe d'identification de la qualité et de l'origine, régie par
différents organismes et structures.
- 3. Les signes d'identification de la
qualité et de l'origine :



Figure n°1 : Les signes d'identification de la
qualité et de l'origine33
29 Pour plus d'information :
http://agriculture.gouv.fr/les-mentions-valorisantes
30 Texte de référence : Mention «
montagne » : Code rural articles R.641-32 à 44
31 Texte de référence : Mention «
fermier » : Règlement (CE) n° 543/2008 relatif aux normes de
commercialisation pour la viande de volailles, Code rural articles D.641-57-1
à 641-57-5, Décret n° 2007-628 du 27 avril 2007 relatif aux
fromages et spécificités fromagères.
32 Texte de référence : Mention «
produits pays » : Code rural articles R.641-45 à 56
33 Plaquette Les signes d'identification de la
qualité et de l'origine (SIQO), décembre 2010 [en ligne].
Disponible sur le lien suivant :
http://www.inao.gouv.fr/public/home.php?pageFromIndex=textesPages/Les_Signes_de_la_Qualite_et_de_l_Ori
gine376.php~mnu=376
Page n°14
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
Chapitre II. Les dangers en sécurité des
denrées alimentaires
A. L'Hygiène des aliments (Food Safety) 1.
Sécurité et salubrité des aliments
Une notion importante doit être prise en compte par les
professionnels travaillant dans le domaine agro-alimentaire, leur permettant de
justifier d'une reconnaissance concernant la qualité de leurs
denrées alimentaires : la notion d'hygiène des aliments
définie par l'Agence Nationale de Sécurité
Sanitaire de l'Alimentation, de l'environnement de travail (ANSES) comme :
« Une préoccupation majeure pour assurer la
sécurité des aliments. Elle commence au début de la
chaîne de l'alimentation avec les règles d'hygiène pour les
professionnels, et va jusqu'aux conseils d'hygiène domestique.
» 34
L'hygiène des aliments est composée de plusieurs
domaines (conditions de stockage, hygiène du personnel) repris dans la
méthode dite « Méthode des 5M » :

Figure n°2 : La méthode des
5M35
34 Se référer au site internet de l'Anse
:
http://www.anses.fr/index.htm
(Consulté en octobre 2012).
35 MAALEJ Mohammed, Obligation des professionnels
& outils de la sécurité des aliments, CTAA - Centre
Technique de l'Agro-alimentaire, 25 septembre 2010, 37 pages [en ligne].
Disponible sur :
http://www.ctaa.com.tn/pdf/obligations.pdf
(Consulté en novembre 2012).
Page n°15
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES
DENREES ALIMENTAIRES -
Lorsque l'on parle de règles d'hygiène,
il est question de précautions à prendre pour
éviter de contaminer les aliments. Ces règles de
base sont respectées dans tous les domaines
correspondants, comme des pratiques habituelles reconnues par
la profession (port de la charlotte, port de la blouse), soit des obligations
législatives et réglementaires.
Le texte de référence en matière
d'hygiène des aliments est celui du Codex Alimentarius qui vient en
complément de la mise en place des procédures
basées sur le système HACCP (Hazard Analysis
Critical Control Point), une méthode
de maîtrise de la sécurité sanitaire des
denrées alimentaires. Si le professionnel ne connait pas les
règles d'hygiène, il risque d'avoir de lourdes peines allant de
la simple amende à la fermeture de son établissement
lors de la visite des inspections
vétérinaires.
Au sens de la norme française V 01 figure
n°1) est :
|
-002 version 2008 l'hygiène des aliments
(voir
|
« §1.6 Hygiène des
aliments
Ensemble des conditions et mesures
nécessaires pour assurer la sécurité et
la salubrité des aliments à toutes les étapes de
la chaîne alimentaire.
NOTE « L'hygiène alimentaire »
qui est une expression médicale désignant le choix
raisonné des aliments (nutrition, diététique), ne doit pas
être confondue avec « l'hygiène des aliments
» telle que défini ici. »36
On note, dans la définition ci-dessus,
qu'il ne doit pas y avoir de confusions entre l'hygiène
alimentaire (bien manger) correspondant à l'apport
raisonné par l'alimentation usuelle des
éléments nécessaires à la
vie37, et d'autre part, l'hygiène des
aliments (sécurité et salubrité de l'aliment),
comme l'ensemble des conditions et mesures prises
dans les étapes de la chaîne alimentaire pour
assurer la sécurité et la
salubrité des aliments, comme l'illustre le
schéma ci-dessous :

Figure n°3 : Rôle de l'hygiène des
aliments38
36 ASSOCIATION FRANCAISE DE
NORMALISATION, NF V 01-002 : 2008, Hygiène des
aliments - Glossaire français-anglais, Ed.
septembre 2008, 23 pages.
37 FEDERIGHI M., Sécurité
des aliments : Les dangers et les stratégies de
maîtrise, Conseil de développement Nantes
métropole CCO Tour Bretagne, octobre 2009 [en ligne].
Disponible sur :
http://www.nantes -
citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf
(Consulté
en novembre 2012).
38 Pour plus d'informations, se
référer au site internet de la QUAPA
|
- Qualité des Produits Alimentaires
|
:
|
http://www.quapa.com/hygiene.htm
|
(Consulté en octobre 2012).
|
Page n°16
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
Qu'entend-t-on par assurer la sécurité
et la salubrité des aliments ? Voici les deux composantes qui
constituent l'hygiène des aliments :
~ La sécurité des aliments
(ou sécurité des denrées
alimentaire) est définie
comme l'assurance que les aliments ne causeront pas de
dommages au consommateur quand ils sont préparés et/ou
consommés conformément à l'usage auquel ils sont
destinés (définition issue de la norme ISO 2200039 :
version 2005 basée sur le Codex Alimentarius40). Il va
être question de faire en sorte que le consommateur ne retrouve pas de
corps étrangers dans ses aliments (bout de verre dans un yaourt) ou des
résidus et contaminants chimiques qui pourraient le rendre malade.
~ La salubrité des aliments est
définie comme « L'assurance que les aliments
sont acceptable pour la consommation humaine
conformément à l'usage auquel ils sont destinés.
»41. Autrement dit, le consommateur n'a pas envie de
manger un aliment qui a une apparence ou un goût différent,
malgré que celui-ci ne soit pas toxique (micros organismes
pathogènes ou d'altération).
2. Les dangers source d'insécurité et
d'insalubrité des aliments
On parlera de « dangers » pour
qualifier les agents à l'origine des problèmes
d'insécurité ou d'insalubrité des
aliments pouvant inquiéter le consommateur comme l'illustre la
figure ci-dessous :

Figure n°4 : Problèmes
d'insécurité et d'insalubrité des
aliments42
39 Norme sur le système de management de la
sécurité des denrées alimentaires.
40 Un recueil de normes, de codes d'usages,
directives et autres recommandations relatives à la production et
à la transformation agro-alimentaire.
41 CAC/RCP 1-1969, Principes
généraux d'hygiène alimentaire, introduction du code
d'usages international recommandé, Rév. 04/2003, 29
pages.
42 FEDERIGHI M., Sécurité des
aliments : Les dangers et les stratégies de maîtrise, Conseil
de développement Nantes métropole CCO Tour Bretagne, octobre 2009
[en ligne].
Disponible sur :
http://www.nantes-citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf
(Consulté en novembre 2012).
Page n°17
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
B. Dangers : composante de l'analyse des risques
1. La Méthode HACCP43 , 44 et 45
L'Analyse des risques permet de s'attaquer « aux
incertitudes ou aux lacunes de la connaissance »
englobant l'évaluation, la gestion
et la communication sur les risques. Elle
définit clairement par la suite si l'une des composantes d'un produit
alimentaire constitue effectivement un danger pour l'innocuité
des aliments et le niveau du risque sanitaire
impliqué.
a) Un peu d'histoire
Dans les années 60, à la demande de la NASA
(National Aeronautics and Space Administration) une méthode de
maîtrise de la qualité hygiénique fut crée «
la HACCP » l'abréviation de «
Hazard Analysis Critical Control Point » traduit de
façon approximative par Analyse des Dangers et Points Critiques pour
leur Maitrise par la firme agro-alimentaire Pillsbury.
La NASA ne pouvant analyser tous les aliments, elle mit en
place un système de préparation des rations, dans le but de
produire des aliments utilisables en apesanteur lors de missions spatiales pour
les astronautes pour leur éviter les toxi-infections
alimentaires collectives (TIAC). Cet outil a été la
première ébauche de la méthode HACCP, créé
par Mr Bauman, qui est depuis reconnu comme le
père de l'HACCP. La méthode a été
reprise par les instances internationales46 chargées de la
sécurité des aliments, comme la FAO, l'OMS ou la Commission du
Codex Alimentarius faisant de cet outil le système de qualité et
de sécurité sanitaire des aliments. Cette méthode a
été instaurée comme référence afin qu'il n'y
ait pas de maillons faibles dans les chaînes d'approvisionnement
alimentaires, afin d'obtenir des denrées sûres et saines, ce
qu'illustrent bien les propos de D. CORPET, Professeur à l'Ecole
Nationale Vétérinaire de Toulouse :
« Le Haccp c'est ce qu'on a trouvé de mieux
pour s'obliger à envisager tout ce qui peut menacer la santé des
consommateurs d'un aliment, et, l'ayant prévu, y porter
systématiquement remède à l'avance. » 47
Conclusion, « Mieux vaut prévenir que
guérir », c'est un concept reposant sur les principes de
gestion des risques que l'on retrouve dans de nombreux
secteurs tels que l'aéronautique, l'industrie chimique et
nucléaire. C'est grâce à la mise en application de
principes d'analyse et de prévention des risques dans l'agroalimentaire,
que l'idée de trouver un bout de verre dans une boite de conserve ou un
yaourt est inconcevable.
43 Pour plus d'informations, se référer
au site internet de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/HACCP.
44 Site d'information dédié à
l'hygiène des aliments, et particulièrement à l'HACCP :
http://www.haccp-guide.fr/histoire_haccp.htm
(Consulté en novembre 2012).
45 Archives de document de la FAO, Module 10 :
L'analyse des risques et le codex, sur le site de la FAO :
http://www.fao.org/docrep/003/X7354F/x7354f0a.htm
(Consulté en septembre 2012).
46 Publiée dans l'annexe Le Code d'usages
international recommandé, Principes généraux
d'hygiène alimentaire - CAC/RCP 1-1969.
47 CORPET D., Maîtrise des Dangers :
HACCP, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, unité
pédagogique de l'hygiène et l'industrie des denrées
alimentaires d'origine animale. septembre 2012, 26 pages. Pour plus
d'informations, se référer au site internet de
http://fcorpet.free.fr
(Consulté en octobre 2012).
Page n°18
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
b) L'analyse des dangers48
L'analyse des dangers est l'un des premiers principes du
système HACCP, nécessitant une expertise
technique et des bases scientifiques dans divers domaines pour identifier
correctement tous les dangers potentiels. Le document d'analyse des risques des
points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et directives concernant son
application [Annexe au CAC/RCP1-1969, Rev. 3 (1997)] du Codex définit
le danger comme :
«Un agent biologique, chimique ou physique ou un
état de l'aliment ayant potentiellement un effet nocif sur la
santé. »
A noter que certains clients exigent dans leur étude
globale, la prise en compte du danger allergène dû à une
molécule toxique, ainsi que le danger terroriste (depuis les attentats
du 11 septembre 2001 ce danger est pris au sérieux par l'administration
des Etats-Unis).
Les dangers peuvent être présents sur/ou dans la
nourriture pouvant provoquer des maladies ou des dommages allant du plus
bénin au plus grave, jusqu'à menacer la vie du
consommateur. Tout dépend de la quantité
d'aliments, d'agents ou substances dangereuses présents sur/ou dans la
nourriture lors de la consommation. Différents facteurs entrent en jeu,
tout dépend de :
- sa nature,
- son niveau de dangerosité,
- la fréquence,
- et la durée d'exposition.
Il est important de connaître les agents nocifs
liés à l'alimentation, de façon à pouvoir estimer
les risques et de pouvoir définir des niveaux de
risques acceptables pour protéger les consommateurs. Le terme risque est
quant à lui défini comme :
« La fonction de probabilité d'un effet nocif
et de la gravité de cet effet, du fait de l'existence d'un (ou
plusieurs) danger(s) alimentaire(s). »
Il s'agit d'estimer la possibilité que
l'on a d'être touché par un danger, sachant qu'il a
été correctement évalué et mis en facteur en termes
aléatoires. La décision volontaire d'écarter un aliment
que l'on considère comme impropre à la consommation car celui-ci
semble suspect (aspect anormal, odeur, mauvais goût) correspond à
l'évaluation des risques basée sur l'observation
sensorielle de l'apparence visuelle, de l'odeur et du goût. Par la suite
on aboutit à une estimation des conséquences éventuelles
qu'il y aurait à consommer cet aliment.
N'importe quel risque sanitaire lié à
l'alimentation est directement lié aux dangers pouvant être
transmis à l'homme à tout moment dans la chaîne de
l'alimentation, par un phénomène appelé
contamination. Il est important de communiquer un message
d'information sur les risques, afin de prévenir les
consommateurs d'une possibilité d'infection.
48 Archives de document de la FAO, Module 10 :
L'analyse des risques et le codex, sur le site de la FAO :
http://www.fao.org/docrep/003/X7354F/x7354f0a.htm
(Consulté en septembre 2012).
Page n°19
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
2. Dangers chimiques
Parmi les dangers relatifs à la sécurité
des denrées alimentaires, il y a ceux qui sont chimiques,
représentés sous trois formes différentes :
a) Additifs49
Les additifs sont des molécules ajoutées aux
aliments en petites quantités, permettant d'ajuster le goût, la
couleur, ou de donner au produit une consistance intéressante. Ils
peuvent présenter un risque en cas d'allergies ou
d'intolérances.
Il est impératif qu'ils soient
réglementés afin de s'assurer qu'ils ne présentent aucun
risque pour la santé humaine. Avant d'être autorisés au
niveau de l'Union Européenne dans les denrées alimentaires, les
additifs sont contrôlés et des limites sont fixées
concernant la quantité pouvant être ajoutée dans un aliment
donné. C'est l'EFSA50 (L'Autorité
Européenne de la Sécurité des aliments) qui est en charge
d'évaluer que les additifs ne représentent aucun danger pour
l'homme et qu'il est indispensable pour le consommateur.
Il existe des règles détaillées
concernant l'étiquetage des additifs alimentaires et leur
présence ainsi que leur catégorie (conservateurs, antioxydants)
devant être mentionnées sur chaque emballage alimentaire. En
1961 La Commission du Codex Alimentarius (Organisation internationale)
recense et contrôle ces molécules classées en
23 catégories.
Les additifs alimentaires portent tous un numéro SINxxx
ou Exxx (en Europe). On retrouve des molécules naturelles comme la
vitamine C (sous la dénomination E300 ou acide ascorbique). A titre
d'exemple, les plus connus sont :
- les colorants donnant de la couleur aux
aliments (E140, Chlorophylle),
- les antioxydants contre l'oxydation des
produits (E307, la vitamine E),
- Les émulsifiants stabilisent l'émulsion et
évitent que deux phases se séparent,
comme dans les vinaigrettes (E460, la cellulose),
- les épaississants et
gélifiants qui renforcent la tenue d'un aliment trop liquide (E415,
la gomme xanthane),
- les acidifiants qui augmentent
l'acidité des aliments (E330, l'acide citrique),
- les exhausteurs qui augmentent la perception
du goût (E640, la glycine), et
- les édulcorants qui rendent les
aliments sucrés (E420, le sorbitol).
49 PELTIER Claire, "Les rôles des additifs
alimentaires",
http://www.futura-sciences.com,
16 décembre 2011, [En ligne] Article disponible sur le lien suivant :
http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/medecine-1/d/danger-alimentation_1227/c3/221/p3/
(Consulté en septembre 2012).
50 L'Autorité européenne de
sécurité des aliments (AESA) a été
créée en janvier 2002 à la suite d'une série de
crises liées à la sécurité des aliments survenues
à la fin des années 1990. C'est une source indépendante de
conseils scientifiques et de communication dans le domaine des risques
liés à la chaîne alimentaire dans le but d'apporter des
bases solides aux politiques et à la législation
européennes et d'aider les instances européennes et les
États membres à arrêter des décisions efficaces et
opportunes en matière de gestion des risques.
Page n°20
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
b) Résidus
Les résidus correspondent à des substances
intentionnellement utilisées en production animale (résidus
d'antibiotiques). La seule exception concerne les produits de nettoyage. Les
dangers chimiques peuvent être nocifs voire toxiques pouvant se retrouver
sur l'aliment ou à l'intérieur de celui-ci. Les causes sont
diverses : usage d'intrants agricoles (pesticides, fertilisants), pollution
industrielle ou utilisation d'additifs dans les aliments, en quantité
volontairement ou accidentellement excessive par rapport au seuil acceptable.
En matière de dangers chimiques, la sécurité sanitaire des
aliments s'est organisée par le biais de lois et de comités
d'experts51 depuis la fin du 19ème siècle
avec pour objectif de protéger le consommateur de l'usage de substances
chimiques dans les aliments :
- Loi de 1884 : les maires sont responsables de
la qualité des denrées alimentaires.
- Loi de 1905 : sur la répression des
fraudes concernant la lutte contre les tromperies
commerciales et contre l'usage abusif de produits chimiques.
- Loi de 1912 : adoption du principe de listes
positives c'est-à-dire que « tout produit
doit subir un examen toxicologique ».
- Loi de 1973 : obligation d'une autorisation
préalable pour l'emploi des additifs.
- Loi de 1980 : fixe les protocoles
d'étude des demandes d'autorisation d'emploi.
Les exemples suivants représentent des cas de
mesures de maîtrise des dangers chimiques52:
· maîtrise de l'approvisionnement :
établissement de spécifications pour les matières
premières et ingrédients et d'un système de certification
des fournisseurs qui garantissent que les produits livrés ne contiennent
pas de contaminants chimiques dangereux,
· maîtrise des procédés :
maîtrise de la formulation et utilisation appropriée des additifs
et de leur concentration,
· séparation des produits de qualité
non alimentaire pendant le stockage et la transformation,
· surveillance des risques de contamination
accidentelle (graisses, lubrifiants, produits de traitement de l'eau d'usage
courant ou de chaudière, peintures, etc.),
· maîtrise de l'étiquetage (s'assurer
que le produit est correctement étiqueté en citant les
ingrédients et les allergènes).
On peut retrouver des contaminants chimiques naturellement
dans les aliments ou ajoutés pendant leur traitement. À des doses
élevées, des produits chimiques nocifs ont été
associés à des intoxications alimentaires aiguës. A faible
dose et répétitive, ils peuvent être responsables de
maladies chroniques (Cf. Annexe n°1 : Exemple de dangers chimiques
p IV).
51 RIBERA Daniel, Sécurité
Alimentaire, Les Risques Chimiques, mars 2006, 83 pages [En ligne].
Disponible sur le lien suivant :
http://cieh.iut.u-bordeaux1.fr/modules/coursenligne/ribera/riberarisqalim.pdf
(Consulté en novembre 2012).
52 Département de l'agriculture, «
Énumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, conduire une analyse des dangers et définir
les mesures pour maîtriser les dangers ainsi identifiés,
Étape 6/Principe 1 », archives de documents de la FAO [en
ligne]. Pour plus d'informations, se référer au site internet de
:
http://www.fao.org/docrep/005/W8088F/w8088f28.htm
(Consulté en novembre 2012).
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
c) Pesticides
Les agriculteurs ou éleveurs utilisent des pesticides
afin d'améliorer leurs rendements leur permettant ainsi d'éviter
toute propagation de micro-organismes ou d'insectes sur leurs produits.
D'après la définition du site
actu-environnement.com
le terme « pesticide » :
« regroupe les substances chimiques destinées
à repousser, détruire ou combattre les ravageurs et les
espèces indésirables de plantes ou d'animaux causant des dommages
aux denrées alimentaires, aux produits agricoles, au bois et aux
produits ligneux, ou des aliments pour animaux. Sont également inclus
les régulateurs de croissance des plantes, les défoliants, les
dessicants, les agents réduisant le nombre de fruits ou évitant
leur chute précoce, et les substances appliquées avant ou
après récolte pour empêcher la détérioration
des produits pendant leur stockage ou leur transport. »53
D'après le rapport annuel54 sur les
résidus de pesticides dans les aliments de l'EFSA daté de juillet
2010, la grande majorité des produits alimentaires soit 96,5 % (soit 70
000 produits testés représentant 200 catégories d'aliments
différents) contenaient des substances dans les limites
autorisées. L'EFSA en conclut que l'exposition à long terme des
consommateurs ne met pas en danger leur santé. Dans ce rapport il est
indiqué que 137 produits induiraient un dépassement de doses
critiques s'ils étaient consommés en grande quantité.
Page n°21
53 Source disponible sur le lien suivant :
http://www.actu-
environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/pesticide.php4
5 (Consulté en novembre 2012).
54 Source disponible sur le site de l'EFSA :
http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/praper100712.htm
(Consulté en octobre 2012).
Page n°22
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
3. Dangers physiques
Lorsque l'on parle de dangers physiques, il est question de
corps étrangers sur lesquels les entreprises peuvent agir, voir le
tableau ci-dessous :
Matériaux
|
Danger potentiel
|
Sources
|
Verre
|
Coupure saignement - peut nécessiter une
opération pour le trouver et l'extraire
|
Bouteilles, ampoules à néon, ustensiles,
couvre-outils, etc.
|
Bois
|
Coupure, infection, étouffement - peut nécessiter
une opération pour le trouver et l'extraire
|
Champs, palettes, caisses en bois, bâtiments
|
Pierres
|
Etouffement, dents cassées
|
Champs, bâtiments
|
Métaux
|
Coupure, infection - peut nécessiter une opération
pour les trouver et les extraire
|
Equipement, champs, fils de fer, employés
|
Isolants
|
Etouffement - effet à long termes il s'agit d'amiante
|
Matériaux des bâtiments
|
Os
|
Etouffement
|
Mauvais traitement
|
Plastique
|
Etouffement, coupures, infection - peut nécessiter une
opération pour le trouver et l'extraire
|
Emballage, palettes, équipement
|
Objets personnels
|
Etouffement, coupure, dents cassées - peut
nécessiter une opération pour le trouver et l'extraire
|
Employés
|
|
Tableau n°1 : Exemple de dangers
physiques55
Les bonnes pratiques d'hygiène
permettent de les maîtriser (le port de la charlotte permet
d'éviter de trouver des cheveux sur le produit). Les exemples suivants
représentent des cas de mesures de maîtrise des dangers
physiques56 :
· maîtrise de l'approvisionnement :
établissement de spécifications pour les matières
premières et ingrédients et d'un système de certification
des fournisseurs qui garantissent que les produits livrés ne contiennent
pas de contaminants physiques dangereux,
· maîtrise des procédés :
utilisation d'aimants, de détecteurs métalliques, de tamis,
d'épierreurs, de clarificateurs et autres séparateurs à
air,
· maîtrise de l'environnement : s'assurer que
les bonnes pratiques de fabrication
sont appliquées et qu'aucune contamination
physique ne provient des bâtiments, des installations, des salles de
travail ou de l'équipement.
55 Département de l'agriculture, «
Énumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, conduire une analyse des dangers et définir
les mesures pour maîtriser les dangers ainsi identifiés,
Étape 6/Principe 1 », archives de documents de la FAO, 2001
[en ligne]. Pour plus d'informations, se référer au site
internet de :
http://www.fao.org/docrep/005/W8088F/w8088f28.htm
(Consulté en novembre 2012).
56 Idem.
Page n°23
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
4. Dangers biologiques
Les travaux de Pasteur (1822-1895) : le
perfectionnement du microscope optique, puis l'intervention du microscope
électronique ont montré qu'il existait dans notre
environnement, un monde invisible, mais omniprésent :
celui de nombreux microorganismes ou microbes57
ainsi que leur rôle dans les infections connues, ce qui a permis de
comprendre qu'il est possible de s'en protéger. Ils sont présents
partout autour de nous, dans l'air que nous respirons, dans l'eau, dans nos
aliments et sur notre peau.
Les dangers biologiques sont liés
aux micro-organismes ou microbes constitués de
bactéries, levures, moisissures, parasites et virus. Certains sont
visibles à l'oeil nu comme par exemple les moisissures et d'autre
nécessitent l'usage d'un microscope comme l'illustre la figure
ci-dessous :

Figure n°5 : Le monde
microbien58
Il existe différents types de microbes :
- Les microbes utiles : ils sont
utilisés dans la fabrication de produits laitiers comme le yaourt se
faisant à l'aide de deux bactéries la Streptococcus thermophilus
et le Lactobacillus bulgaricus.
- Les microbes d'altération : ils ne
représentent aucun risque pour la santé mais altèrent
significativement la conservation des produits alimentaires en terme gustatif,
olfactif et l'aspect général du produit.
- Les microbes pathogènes : ils
entraînent des maladies chez l'homme en agressant l'organisme. On
retrouve d'une part les microbes infectieux entrainant par leur multiplication
intensive, des maladies altérant les tissus de certains organes
(tuberculose bovine par exemple). Ils sont responsables de
57 Le mot « microbe »
(littérairement « petite vie ») est introduit par le
chirurgien français Charles Sédillot en 1878, source issue du
site Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Micro-organisme
(Consulté en novembre 2012).
58 BOUTOU O., De l'HACCP à l'ISO
22000, AFNOR Editions, octobre 2008, 2ème
édition, 351 pages.
Page n°24
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
maladies infectieuses alimentaires (MIA). D'autre part il y a
les microbes toxi-infectieux, qui sont à la fois toxique et infectieux
responsable de toxi-infections alimentaires.
Contrairement aux autres catégories de dangers, seuls
les dangers de nature microbiologique s'accroissent dans le
temps. Un microbe se multiplie de façon exponentielle à fur et
à mesure dans le temps. Des conditions favorables (Ph, humidité,
oxygène, nourriture, température, temps) doivent être
réunies afin qu'ils puissent proliférer pleinement. En quelques
heures, à partir d'un microbe, on peut arriver à une population
de plus d'un milliard de germes :
Délai (heures)
|
Population x par
|
1
|
8
|
2
|
64
|
3
|
512
|
8
|
16 millions
|
12
|
69 milliards
|
|
Figure n°6 : Multiplication d'un microbe dans
le temps59
Les dangers biologiques se caractérisent par des
accidents relativement fréquents qui se traduisent le plus souvent par
des troubles gastro-intestinaux et/ou nerveux (Cf. annexe n°2 :
Les principales Toxi-infections alimentaires en France p V). Ils
peuvent être maîtrisés en limitant le nombre des
micro-organismes, en les éliminant ou en agissant sur les facteurs de
croissance, dont ces derniers ont besoin pour survivre, croître et se
reproduire, dans le but de limiter leur croissance.
Ils peuvent être détruits,
éliminés ou maîtrisés par un traitement thermique
(chauffage ou cuisson), congélation ou séchage. Les responsables
de la production et de l'industrie alimentaires doivent se fixer trois
objectifs pour leurs programmes HACCP en relation avec les risques biologiques
:
· éliminer ou réduire le danger ;
· prévenir ou minimiser la croissance des
micro-organismes et la production de toxines ;
· maîtriser la contamination.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO), principale institution spécialisée des
Nations Unies chargée de tous les aspects relatifs à la
qualité et à la sécurité sanitaire des aliments,
propose des exemples représentant des mesures de maîtrise
de dangers biologiques disponible à l'annexe n°3 :
Mesures de maîtrise pour les dangers biologiques p VI.
59 FEDERIGHI M., Sécurité des
aliments : Les dangers et les stratégies de maîtrise, Conseil
de développement Nantes métropole CCO Tour Bretagne, octobre 2009
[en ligne].
Disponible sur :
http://www.nantes-citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf
(Consulté en novembre 2012).
Page n°25
- PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES
ALIMENTAIRES -
CONCLUSION
Le progrès scientifique, la mondialisation des
marchés et la libre circulation des denrées alimentaires exposent
le consommateur national ou international à une multitude de dangers
conduisant à une perte de confiance des
consommateurs.
Le consommateur se trouve face à une multitude
de dangers (chimiques, physiques et biologiques) pouvant être
présents dans les denrées alimentaires qu'il consomme.
L'industriel qui vend ses produits doit s'assurer que les aliments ne causeront
pas de dommages au consommateur quand ils sont préparés et/ou
consommés conformément à l'usage auquel ils sont
destinés. Dorénavant, la qualité hygiénique
des aliments (sécurité et salubrité des aliments)
est au centre des préoccupations de tout organisme appartenant à
la chaîne agro-alimentaire. La qualité hygiénique des
produits en est un élément fondateur.
Grâce à une analyse des dangers
et de la gestion de leur risque (la méthode
HACCP), les professionnels sont en mesure de détecter
d'éventuels dangers pouvant faire encourir un risque au consommateur.
Les entreprises industrielles ont eut recours et continue de recourir à
l'usage des marques, des signes de la qualité, des circuits courts, sur
les produits qu'ils vendent auprès des consommateurs afin de les mettre
en confiance. L'analyse des risque semble insuffisante pour détecter des
dangers potentiels compte tenue de la présence de crise alimentaire.
Toutefois, comme nous le verrons dans les parties suivantes,
se sont mis en place au cours du temps, une harmonisation
internationale et européenne de la réglementation et des
outils de normalisation permettant l'amélioration de l'analyse des
risques dans le but de garantir la sécurité des denrées
alimentaires.
PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN
EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION
INTRODUCTION
Suite aux différents scandales sanitaires (crise de la
vache folle), la reconquête de la confiance du consommateur est une
fastidieuse tâche. La France engage une réforme profonde de son
système sanitaire en séparant l'évaluation des
risques confiée à l'agence nationale de
sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du
travail (ANSES)60, de la gestion des risques en
prenant en compte les risques nutritionnels, biologiques, chimiques et
physiques. La première question que l'on peut se poser est :
« Comment est organisée la
surveillance des denrées alimentaires en France, mais aussi au niveau
Européen et Mondial ? »
Une part de responsabilité incombe aux professionnels
de toute la chaîne alimentaire. Il en va de la sécurité
sanitaire des produits alimentaires pour protéger le consommateur. Il
est intéressant de se poser la question suivante :
« Quels sont les moyens mis en place par les
autorités européennes pour imposer aux professionnels de la
chaîne alimentaire la maîtrise de la sécurité des
denrées alimentaires ? »
Page n°26
60 Anciennement l'Agence Française de
Sécurité Sanitaire de l'Alimentation (AFSSA).
Page n°27
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Chapitre III. Instances de la surveillance de la
sécurité sanitaire des aliments
A. Dispositifs de la sécurité des
denrées alimentaires au niveau mondial
1. Les institutions sur le plan international61et
62
Sur le plan international, trois institutions
ont reçu des missions complémentaires dans le domaine de
la sécurité des aliments en lien avec le Codex Alimentarius (voir
schéma ci-dessous) :

Figure n°7 : Réglementation en
matière de sécurité alimentaire : Plan
international63
Nous avons d'une part l'Organisation mondiale de la
santé animale (OIE). C'est une organisation
intergouvernementale chargée d'améliorer la santé animale
dans le monde. Elle a été créée par l'Accord
International du 25 janvier 1924 sous le nom d'Office International des
Epizooties, organisme de référence de l'Organisation
Mondial du Commerce (OMC)64.
De l'autre nous avons l'Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
créée le 16 Octobre 1945 et l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) créée le 7 Avril
1948 par l'Organisation des Nation Unis (ONU).
En 1963 fut créée par
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation des Nations
Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), la Commission du
Codex
61 Pour plus d'informations, se référer
au site internet de :
http://www.codexalimentarius.org
62 Source issue de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_mondiale_de_la_sant%C3%A9_animale
63 AGEFAFORIA, les industries alimentaires :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/marches-et-reglementation_haccp_17-40.html
(Consulté en novembre 2012).
64 La seule organisation internationale qui s'occupe
des règles régissant le commerce entre les pays.
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Alimentarius, plus communément
appelée le « Codex ». L'OMS et la FAO
considéraient que l'utilisation croissante de substances chimiques par
les industries agroalimentaires posait un véritable problème de
santé. Un comité d'experts fut créé, chargé
d'évaluer les additifs alimentaires, il a servit ensuite de base
à la création du Codex Alimentarius.
Le Codex est une instance chargée de
la mise au point de normes alimentaires harmonisées, de
l'élaboration de lignes directrices, de codes d'usages internationaux,
de directives et autres recommandations relatives à la
sécurité alimentaire, à la production et à la
transformation agro-alimentaire (Cf. annexe n°4 : Composition de
la Commission du Codex Alimentarius p VIII). Cette organisation
internationale a pour objectif de protéger la santé des
consommateurs, des travailleurs des filières alimentaires et la
préservation de l'environnement, tout en assurant des pratiques loyales
dans le commerce des aliments dans le cadre d'un programme en commun de la FAO
et de l'OMS : « Le Codex Alimentarius ».
Le Codex Alimentarius est un programme qui
reflète le code mondial des normes alimentaires. Il
constitue la référence mondiale au sujet des normes alimentaires
comme nous le montre la figure ci-contre :

L'Organisation Mondiale du Commerce
Les autorités en matière de
santé
L'industrie de l'alimentation
Les chercheurs scientifiques
Les systèmes d'inspection alimentaire nationaux
Les défenseurs du consommateur
Codex Alimentarius compilation de
normes alimentaire 13 volumes (lignes
directrices, recommandations, codes de pratiques)
Figure n°8 : Le Codex Alimentarius une
référence mondiale65
Page n°28
65 Schéma élaboré à
partir du site de l'Ontario, Ministère de l'agriculture et de
l'alimentation :
http://www.omafra.gov.on.ca/french/food/inspection/codex.htm
(Consulté en décembre 2012).
Page n°29
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
2. Les bases scientifiques des travaux du
Codex66
Les inquiétudes du public concernant
les questions de sécurité sanitaire des aliments placent souvent
le Codex au coeur des débats mondiaux. Les biotechnologies, les
pesticides, les additifs alimentaires et la présence de contaminants
dans les aliments sont quelques-uns des sujets examinés lors des
réunions du Codex.
Pour élaborer des normes de sécurité
alimentaire, le Codex applique l'analyse des risques à
partir des dernières avancées scientifiques, avec le concours
d'organismes internationaux et indépendants d'évaluation des
risques, ou dans le cadre de consultations spéciales organisées
par la FAO et l'OMS. La section scientifique, base des travaux du Codex, est
composée de trois comités d'experts FAO/OMS :
- le Comité mixte FAO/OMS d'experts sur les
additifs alimentaires (JECFA67),
- le Comité mixte FAO/OMS sur les résidus
de pesticides (JMPR68) ;
- et le Comité mixte FAO/OMS d'experts sur
l'évaluation des risques
microbiologiques
(JEMRA69), et sur d'autres avis
scientifiques fournis par la FAO et l'OMS.
Part sa base scientifique, le Codex est
considéré par l'Organisation Mondiale du Commerce
comme la référence internationale pour les normes de
sécurité alimentaire. Les normes du Codex servent souvent
à l'élaboration des législations nationales. Dans le
schéma ci-dessous nous pouvons voir les objectifs, les actions et les
moyens dont fait usage le Codex :

Figure n°9 : Objectifs, actions et moyens du
Codex Alimentarius70
66 Site du Codex Alimentarius :
http://www.codexalimentarius.org
(Consulté en novembre 2012).
67 Joint FAO/WHO Expert Committee on Food
Additives.
68 Joint FAO/WHO Meeting on Pesticide Residues.
69 Joint FAO/WHO Expert Meeting on Microbiological
Risk Assessment.
70 AGEFAFORIA, les industries alimentaires :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/marches-et-reglementation_haccp_17-40.html
(Consulté en novembre 2012).
Page n°30
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
B. Dispositifs de la sécurité des
denrées alimentaires au niveau Européen
1. Création d'une Autorité
Européenne - AESA/EFSA
Le principe consistant à séparer
l'évaluation des risques à la gestion
des risques a été retenu depuis la création de
l'AFSSA dans de nombreux pays et au niveau européen avec la
création en 2002 de l'Autorité Européenne de
Sécurité des Aliments (AESA) en anglais European Food
Safety Authority (EFSA). C'est un organisme financé par l'Union
Européenne fonctionnant en toute indépendance vis-à-vis du
pouvoir politique européen.
Cette autorité fut créée par le
règlement CE n°178/2002 constituant le socle de la
sécurité sanitaire des aliments. L'EFSA a
été établie à Parme en Italie, traitant de
questions diverses notamment sur les additifs alimentaires, les
allergènes, la santé des plantes et des animaux, le
bien-être des animaux, les organismes génétiquement
modifiés (OGM) et les LMR (limites maximales de résidus) de
pesticides.
La mission de l'EFSA concerne l'évaluation
scientifique des risques. Les décisions sur la gestion des
risques sont prises en charge par les instances législatives et
politiques de l'Union Européenne. Elle fournit des conseils
scientifiques et publie des avis sur les risques existants ou émergents
dans le domaine de l'alimentation et le réseau d'alerte rapide
européen voir le schéma ci-dessous :

Figure n°10 : Réglementation en
matière de sécurité alimentaire au plan
Européen71
Le Rôle de l'EFSA est d'évaluer
et d'informer et donner des avis scientifiques et des conseils sur les risques
associés à la chaîne alimentaire afin d'aider la Commission
européenne et les Etats membres de l'UE pour une prise de
décision efficace ; notamment dans le cadre d'un système d'alerte
rapide pour les denrées alimentaires : le RASFF.
71 AGEFAFORIA, les industries alimentaires :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/marches-et-reglementation_haccp_17-40.html
(Consulté en novembre 2012).
Page n°31
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
2. Le RASFF : Outil d'alerte
rapide72
En 1973, l'Union Européenne s'élargit et
accueille le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni. En 1979, un système
d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour
animaux fut mis en place le « RASFF », The
Rapid Alert System for Food and Feed permettant de mener des actions
en cas de crises alimentaires. Le réseau est composé :
- des états membres de l'UE,
- de la Commission européenne,
- de l'Autorité Européenne de
Sécurité des Aliments (AESA/EFSA),
- l'Islande,
- le Liechtenstein,
- et la Norvège.
Ce système d'alerte permet d'avoir des échanges
rapides d'informations entre les autorités compétentes nationales
concernant tous les aliments pour humains ou pour animaux, en particulier lors
d'une identification d'un risque pour la salubrité alimentaire
et pour la santé humaine par les autorités nationales
bien avant que les consommateurs ne soient touchés. Des mesures sont
prises comme par exemple : la consigne, le rappel, la saisie ou le rejet des
produits concernés.
Les pays peuvent alors agir rapidement et de façon
coordonnée afin d'alerter la population. L'UE publie sur son site
internet, des rapports hebdomadaires et annuels contenant des informations sur
toutes les notifications afin d'en informer le public.
Dans tous les pays membres du RASFF, il existe des
points de contacts permettant d'avoir des échanges
d'informations. Un service permanent s'assure du bon acheminement des
notifications urgentes (en termes d'envoi, de réception
et de réponse dans les meilleurs délais). Dès qu'un membre
du RASFF est en possession d'une information sur un risque concernant
la salubrité d'une denrée alimentaire ou d'aliments pour
animaux, il a le devoir d'en informer immédiatement la
Commission Européenne (elle réalise une étude avant la
retransmission par le biais de quatre notifications : alerte, information,
rejet à la frontière et actualités) par
l'intermédiaire du RASFF. L'information est aussitôt transmise aux
autres membres pour qu'ils puissent mener des actions appropriées.
La Commission européenne et le RASFF travaillent en
collaboration avec le système d'alerte de l'OMS, appelé
Réseau International des Autorités de
Sécurité Sanitaire des aliments
(INFOSAN). Ils reçoivent des notes
d'informations de l'OMS sous la forme de notes de l'INFOSAN concernant des
sujets relatifs à la sécurité alimentaire et les diffusent
à tous les ministères concernés (voir figure n°11
page suivante).
72 COMMISSION EUROPENNE, 50 ans de
sécurité alimentaire dans l'Union européenne,
1957-2007, 50 pages [En ligne]. Document disponible sur le lien :
http://ec.europa.eu/dgs/health_consumer/information_sources/docs/fs/50years_foodsafety_fr.pdf
(Consulté en janvier 2012).
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -

Figure n°11 : Envoi d'une notification par un
membre du RASFF73
En France, il existe deux points de contact diffusant les
informations aux directions départementales concernées,
s'assurant de la remontée d'information et de la coordination des
actions :
- le bureau de gestion des alertes sanitaires de la DGAL
(La Direction
Générale de l'Alimentation) pour
les denrées animales et d'origine animale,
- et l'unité d'alerte Fraude, de la DGCCRF (La
Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes), pour tout ce qui n'est pas
denrées animales.
Dans la partie suivante nous allons décrire les
rôles de chacun ainsi que les différentes relations entre ces
directions.
73 COMMISSION EUROPENNE, DIRECTION GENERALE DE LA
SANTE ET DES CONSOMMATEURS, Santé et des consommateurs (SANCO),
Système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les
aliments pour animaux, Office des publications, 2009, 2 pages [En ligne].
Document en ligne disponible :
http://ec.europa.eu/food/food/rapidalert/docs/rasff_leaflet_fr.pdf
(Consulté en décembre 2012).
Page n°32
Page n°33
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
C. Dispositifs de la sécurité des
denrées alimentaires Français
En France, il existe des dispositifs jouant le rôle
d'interlocuteurs concernant la mise en place en matière de
sécurité des aliments qui ont pour objectif, la répression
des fraudes et la surveillance du cheptel. Ils ont conduit à la
naissance de services distincts qui ont établi des plans d'actions
coordonnés de leurs services extérieurs en cas de TIAC
:
« Ces systèmes de contrôle sanitaires
ont fortement évolué pour s'adapter à la globalisation des
échanges des produits agricoles et agroalimentaires, aux nouvelles
pratiques agronomiques, zootechniques74 et industrielles, et aux
changements des habitudes des consommateurs. »75
1. Administration centrale et services
déconcentrés du MAAF76,77et 78

En France, l'inspection des aliments est un service
public, assuré par le service d'état d'hygiène
alimentaire, qui fait partie des services vétérinaires, sous
l'autorité du Ministre de l'Administration Centrale du
Ministère de l'Agriculture de l'Agroalimentaire et de la
Forêt (MAAF).
Le MAAF est composé d'une
Administration Centrale79 relayée par
les Services Déconcentrés80 au niveau
régional et départemental sous l'autorité d'un
préfet de département ou de région. Le ministère
compte près de 36 000 agents dont la moitié
exerce dans
le secteur de l'enseignement et de la formation
agricoles, dépendant de la DGER (La
Direction Générale de l'Enseignement et de la
Recherche).
74 Ensemble des sciences et des
techniques mises en oeuvre dans l'élevage des animaux pour
l'obtention de produits ou de services à destination
de l'homme (viande, lait, oeufs, laine, traction, loisirs et agréments,
sport hippique).
75 ANSES, Systèmes alimentaires
internationalisés : nouveaux risques, nouvelles régulations
?, Colloque, 25 juin 2012 [En ligne]. Disponible sur
http://www.ansespro.fr/colloque-sciencespo/Documents/SCPO2012-DossierParticipant.pdf
(Consulté en janvier 2012).
76 CORPET D., Organisation du Service d'Etat
d'Hygiène Alimentaire les services vétérinaires,
Polycopié. Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse,
Unité pédagogique de l'Hygiène et l'Industrie des
Denrées Alimentaires d'Origine Animale, septembre 2012, 12 pages [En
ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://fcorpet.free.fr/Denis/W/Cours-DSV-MAAF-DGAL-DDPP-doc.pdf
(Consulté en Décembre 2012).
77 Site de l'action de l'Etat pour développer
la société de l'information :
http://www.vie-publique.fr/decouverte
institutions/institutions/administration/organisation/etat/deconcentree/comment-s-organisent-services-deconcentres.html.
78 Ministère de l'agriculture et de la
pêche, Système de sécurité sanitaire des aliments,
février 2006, 32 pages.
79 Ensemble des services d'un ministère
disposant de compétences nationales. L'organisation de l'administration
centrale du ministère chargé de l'agriculture, de l'alimentation
et de la pêche (MAAF) est fixée par le décret n°
2008-636 du 30 juin 2008.
80 L'expression « service
déconcentré » est apparue dans la loi du 6 février
1992 sur l'administration territoriale de la République. Auparavant, on
parlait de « services extérieurs ». Mais, cette expression
parut malheureuse au moment où la loi souhaitait renforcer le rôle
de ces services en soulignant leur importance, pour les citoyens, en tant que
lien privilégié avec les ministères.
Page n°34
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Deux cabinets et un conseil81 y sont
rattachés. Le ministère est organisé en trois
directions82 :
- La Direction Générale de l'Alimentation
(DGAL),
- La Direction Générale de l'Enseignement
et de la Recherche (DGER),
- La Direction Générale des Politiques
Agricole, Agroalimentaire et des
Territoires (DGPAAT).
En juillet 2007, le gouvernement lance « la
révision générale des politiques publiques » (RGPP)
avec comme objectif de rationaliser l'organisation des services par
d'importantes modifications jusqu'à 2012. En clair, la RGPP a pour but
la réforme de l'État, la baisse des dépenses publiques et
l'amélioration des politiques publiques. Suite au décret
du 01/01/2010 publié au Journal officiel du 03/01/2010 dans le
cadre de la RGPP, l'organisation des services de l'Etat a
été modifiée au niveau départemental ainsi qu'au
niveau régional constituant un ensemble d'administration
territoriale de l'Etat dépendant chacun l'un de l'autre
(voir annexe n°5 et n°6 Evolution des services
déconcentrés de l'Etat dans les régions et les
départements p IX et X).
Pour une plus grande efficacité, la chaîne de
commandement est courte entre l'administration centrale, le décideur,
les départements et les exécutants. La coordination et la
collaboration entre les Ministères Français s'organisent de
façon similaire entre les différentes administrations
départementales présentes localement, sous l'égide des
préfets83. Le système de surveillance et de
contrôle de la production et de la fabrication de denrées, qui
constitue le principe de gestion du risque (prise en compte des risques
nutritionnels, biologiques, chimiques et physiques) est réparti entre
trois directions :
- La Direction Générale de
l'Alimentation (DGAL), sur la base du Code rural,
est essentiellement compétente en matière
d'hygiène des produits animaux et d'origine animale (modifié par
l'arrêté du 4 avril 2011).
- La Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes (DGCCRF), selon
les dispositions du Code de la consommation, intervient sur tous les produits
transformés au titre de la loyauté des transactions
(étiquetage, additifs, résidus). Un de ses
représentants peut intervenir à tout moment pour inspecter par
exemple : la présence de certificats d'alimentarités. Ils sont
demandés auprès des fournisseurs annuellement qui attestent du
respect de la réglementation en vigueur concernant tous les produits
entrant dans la composition des produits fabriqués. La DGCCRF fait
partie du pôle C (consommation) de la DIRECCTE
(Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la
Consommation, du Travail et de l'Emploi dans le cadre de la RGPP).
- Et la Direction Générale de la
Santé (DGS) chargée de préparer la politique
de santé publique en France et d'aider à sa mise en
oeuvre.
81 Conseil Général de l'Alimentation, de
l'Agriculture et des Espaces Ruraux.
82 Site du Ministère de l'agriculture, de
l'agroalimentaire et de la forêt, organigramme [En ligne]. Document
disponible sur :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/ORGGENERAL_061112_cle078de1.pdf
(Consulté en Décembre 2012).
83 En France, les préfets sont des hauts
fonctionnaires, nommés par le président de la République.
Ils représentent l'État dans les 100 départements et dans
les 22 régions qui découpent la France.
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Ces trois directions exercent une double compétence :
Compétence : « Politique »
au
|
Compétence : « Opérationnelle »
au travers des
|
travers de l'administration centrale
|
services déconcentrés (DGCCRF,
DDASS84, DDCSPP85, DRAF86,
SRPV87)
|
assure la représentativité
|
placés sous l'autorité des préfets
représentants de l'État
|
française dans les instances
|
au niveau des régions et des départements dont
la
|
internationales et communautaires
|
mission est le contrôle de l'application de la
|
et également par l'élaboration de
|
réglementation sanitaire et alimentaire ainsi que la
|
la réglementation au niveau
|
réalisation d'enquêtes commanditées par
|
national.
|
l'administration centrale ou les préfets.
|
Tableau n°2 : Compétences politique et
opérationnelle de la DGAL/DGCCRF/DGS
Ces directions nationales mobilisent l'expertise scientifique
et animent le réseau des laboratoires publics et privés
intervenant dans les domaines alimentaires et vétérinaires.
Page n°35
84 Direction Départementales des Affaires
Sanitaires et Sociales.
85 Anciennement DDSV (Directions
départementales des services vétérinaires) dans le cadre
de la RGPP.
86 Direction Régional de l'Agriculture et de
la Forêt.
87 Service Régional de la Protection des
Végétaux.
Page n°36
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
2. LA DGAL88,89
La Direction Générale de l'Alimentation
intervient pour défendre les positions françaises aux
niveaux européen et international. Elle participe aux travaux des
organismes internationaux et représente la France au Comité
permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale de
l'Union européenne (CPCASA90). Elle représente
également la France à l'OIE, à la CIPV91 (La
Convention Internationale pour la Protection des Végétaux) et au
Codex Alimentarius.
Elle pilote la politique nationale de l'alimentation et
coordonne les plans d'actions en régions adaptés aux situations
locales :
- Regroupe 5500 personnes qui s'appuient sur
un maillage territorial et des relais
de compétences diverses,
- 14 000 vétérinaires sanitaires
habilités,
- 25 laboratoires nationaux de
référence et sur plus d'une centaine de
laboratoires d'analyses
spécialisés, majoritairement composés de
laboratoires départementaux d'analyse.
La DGAL, autorité compétente du
ministère en matière de sécurité sanitaire concerne
trois domaines : alimentaire, animal et végétal.
Pour mettre en oeuvre ses actions sur le terrain, la DGAL s'appuie sur les
services déconcentrés de l'État. Elle s'appuie sur :
- En région avec les Directions
Régionales de l'Alimentation, de l'Agriculture
et de la Forêt (DRAAF),
- En département avec les Directions
Départementales de la Protection des
Populations (DDPP) et dans les petits
départements les DDPP sont regroupées avec « la
cohésion sociale » dans les Directions Départementales de la
Cohésion Sociale et de la Protection des Populations que l'on note
DDCSPP ou DD (CS) PP92 (voir annexe n°7 Mission des
DDCSPP p XI).
88 CORPET D., Organisation du Service d'Etat
d'Hygiène Alimentaire les services vétérinaires,
septembre 2012 [En ligne]. Source :
http://fcorpet.free.fr/Denis/W/Cours-DSV-MAAF-DGAL-DDPP-doc.pdf
(Consulté en octobre 2012).
89 MINISERE DE L'AGRICULTURE DE L'AGROALIMENTAIRE
ET DE LA FORET, « Les contrôles, le dispositif de
sécurité sanitaire des aliments »,
alimentation.gouv.fr,
décembre 2011. Pour plus d'informations, se référer au
lien suivant :
http://alimentation.gouv.fr/le-dispositif-de-securite
(Consulté en décembre 2012).
90 Le CPCASA assiste la Commission
européenne dans la mise en oeuvre de mesures de sécurité
alimentaire aux divers niveaux de la chaîne alimentaire. Il a
été institué par le règlement (CE) no
178/2002.
91 C'est un accord international sur la
santé des végétaux visant à protéger les
plantes cultivées et sauvages en prévenant l'introduction et la
dissémination d'organismes nuisibles.
92 La DDPP est un service déconcentré
interministériel relevant du Premier ministre et placée sous
l'autorité de préfet de département en lien avec des
agents de la DGCCRF. Les DDPP ex-DDSV
(Direction Départementale des Services
Vétérinaires) ont la responsabilité d'une part de
la surveillance des produits alimentaires d'origine animale (identification,
normes d'élevage, transport, alimentation animale,
traçabilité) et de l'autre de la sécurité sanitaire
des aliments en assurant le contrôle des établissements de
restauration collective et des documents et certificats d'hygiène
alimentaire. Ces deux types de contrôle sont réalisés en
liaison avec les DDASS (Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) disposant
de
Page n°37
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
- En départements et régions d'outre-mer avec les
DAAF (Directions de
l'Alimentation, de l'Agriculture et de la
Forêt).
- et les SRPV (Service Régional de la Protection
des Végétaux) pour contrôler
l'utilisation et la mise sur le marché des produits
phytosanitaires et des engrais. Ils réalisent les contrôles
à l'importation et à l'exportation de végétaux
(semences en particulier).
La DGAL est chargée de deux missions :
- la première concernant l'alimentation avec un service de
l'alimentation qui
contrôle de la salubrité des aliments dont les
actions concernent une politique de l'alimentation s'inscrivant dans le cadre
du programme national nutrition santé (PNNS). Ce service est en charge
de l'ANSES, Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de
l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail, et également de
l'INAO.
- La seconde concernant la santé et la protection des
plantes et des animaux avec
un service prévention des risques sanitaires de la
production primaire.
En 2010, le COFRAC93 a accrédité les
services vétérinaires et phytosanitaires français, sur la
base de la norme ISO 17020, reconnaissant ainsi à cet organisme
d'inspection : rigueur, qualité d'organisation, transparence et
modernisme.
3. Missa source94
Sous l'autorité d'un préfet est
créé, une mission inter-services de sécurité
sanitaire des aliments « la MISSA », regroupant en pôle de
compétence les services :
- de la DAAF (Direction de l'Alimentation de
l'Agriculture et de la Forêt),
- la DIRECCTE (la Direction des Entreprise de la
Concurrence, de la
Consommation, du Travail et de l'Emploi),
- et de la DGS (Direction Générale de la
Santé).
La MISSA n'a aucune existence juridique propre, elle est
garante de la cohérence, de l'efficacité et de la
lisibilité des actions de l'Etat dans le domaine de la
sécurité sanitaire des aliments. Une MISSA peut être
organisée sous forme de pôle de compétence (mode de
coopération entre administrations qui conduisent des actions communes)
renforcée ou sous forme de DIS (délégation inter service,
mode d'organisation des services de l'état en département).
laboratoires spécialisés, dans lesquelles les
médecins inspecteur de la santé enregistrent des
déclarations de TIAC et contribuent aux enquêtes et interventions
nécessaires.
93 COFRAC, association chargée de
l'accréditation.
94 Site de la Confédération
Général du travail :
http://www.cgt-ccrf.net/spip.php?article396
(Consulté en décembre 2012).
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
4. L'Office Alimentaire et Vétérinaire
(OAV)95
Le système Français, est soumis au même
titre que les pays exportateurs de l'Union Européenne à des
audits externes organisés sous l'égide de la
Commission Européenne et conduits par l'Office Alimentaire et
Vétérinaire (OAV) qui veille à la bonne
application des règles.
Cet office est issu de la transformation de l'Office
Communautaire d'inspections et de contrôles vétérinaires en
1997, rattaché à la Direction Générale de
l'Agriculture chargée de la Politique des Consommateurs et de la
protection de leur santé. Il est chargé de veiller au respect par
les États membres et les pays tiers96, des
législations communautaires vétérinaires, phytosanitaires
et d'hygiène des denrées alimentaires, contribuant ainsi au
maintien de la confiance des consommateurs.
Pour cela, l'OAV effectue des audits, des contrôles et
inspections sur place afin de vérifier la conformité aux
exigences requises en matière de sécurité et
d'hygiène alimentaire tout au long de la chaîne de production, que
ce soit dans les États membres ou dans les pays exportant vers l'Union
Européenne. Ces résultats et recommandations sont ensuite
communiqués aux autorités nationales et communautaires ainsi
qu'au grand public portant sur :
- les denrées alimentaires d'origine
animale, pour lesquelles il examine les
systèmes de contrôle dans les États
membres, l'utilisation de substances et les produits importés ; les
denrées alimentaires d'origine végétale, en particulier
les résidus de pesticides sur les fruits et légumes ainsi que les
produits issus de l'agriculture biologique, y compris les produits
importés ;
- la santé animale, notamment les
épidémies (peste porcine par exemple) ;
le bien-être des animaux et la zootechnie (transport,
abattage,...) ; et le domaine phytosanitaire (contrôle des organismes
nuisibles aux végétaux, OGM, pesticides, agriculture
biologique).
Page n°38
95 Source sur le lien suivant :
http://ec.europa.eu/food/fvo/how_fr.htm
(Consulté en décembre 2012).
96 En référence aux pays
étrangers.
Page n°39
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
5. Observatoire de
l'alimentation97
En juillet 2010, il fut créé l'observatoire de
l'alimentation par la loi de modernisation de l'agriculture et de la
pêche. La mission de cet observatoire est :
- d'éclairer les acteurs économiques et les
pouvoirs publics sur les évolutions de
l'offre et de la consommation alimentaire (article L.230-3 du
code rural et de la pêche maritime),
- d'analyser les données nutritionnelles, sanitaires,
économiques et sociales qu'il
aura recueillies,
- et d'assister le gouvernement dans la définition des
objectifs de la politique
publique de l'alimentation et l'évaluation de ses
effets.
Il fournit également des outils d'aide à la
décision utiles à la mise en oeuvre des accords collectifs
(fixée par le décret du 23 janvier 2012).
L'observatoire alimentaire est structuré en trois sections
:
- La section nutritionnelle relative aux offres
et caractéristiques des aliments
(composition nutritionnelle des produits alimentaires), en
reprenant les missions de l'Agence Nationale de Sécurité
Sanitaire des Aliments, de l'Environnement et du Travail et par l'Institut
National de Recherche Agronomique (INRA) dans le cadre de l'Observatoire de la
Qualité et de l'Alimentation (OQALI). L'observatoire de l'alimentation
exerce, grâce à sa section nutritionnelle (OQALI), un suivi global
de la qualité nutritionnelle de l'offre alimentaire (par exemple :
étude sur la qualité nutritionnelle de l'étiquetage en
France).
- La section sanitaire avec comme enjeu
stratégique d'objectiver la situation
sanitaire des productions alimentaires. Une étude
exploratrice a été confiée à l'Anses par la
Direction Générale de l'Alimentation jusqu'en août 2013,
dans le cadre d'une préfiguration d'une phase de préparation pour
la mise en oeuvre de cette section.
- La section économie et sociologie de
l'alimentation permet de disposer de
données nécessaires à l'étude des
comportements alimentaires et à la réalisation
d'évaluations socio-économiques (évaluation des
bénéfices et des coûts engendrés par l'application
des obligations réglementaires ou des mesures liées à la
maîtrise du risque sanitaire) et au-delà, d'évaluations des
politiques publiques dans le domaine de l'alimentation.
Depuis juillet 2012, les professionnels de la chaîne
alimentaire ont l'obligation de transmettre leurs données
(procédés de fabrication, étapes de production,
étapes de commercialisation, analyse de l'autocontrôle de leur
plan de maîtrise) à l'observatoire de l'alimentation. Dans le cas
contraire, ils seront sanctionnés par une amende de 1500 euros.
97 Pour plus d'informations, se
référer au lien suivant :
http://agriculture.gouv.fr/Observatoire-de-l-alimentation,2141
(Consulté en décembre 2012).
Page n°40
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
6. L'ANSES98
L'Agence française de sécurité
sanitaire des aliments (AFSSA) créée le 1er
avril 1999 avait comme principale mission d'évaluer les risques
sanitaires et nutritionnels présentés par tous les aliments, y
compris l'eau destinée à l'homme ou l'animal, dans le but
d'alerter en cas de nécessité les pouvoirs publics et plus
largement d'informer le public.
Le 1er juillet 2010, l'AFSSA fusionna avec l'Agence
Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du
Travail (AFSSET) pour former l'Agence Nationale chargée de la
Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du
Travail (Anses) reprenant l'ensemble des activités des
anciennes agences :
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Figure n°12 : Création de
l'ANSES
L'Anses est placée sous la tutelle des
ministères chargés de la santé, de l'agriculture, de
l'environnement, du travail et de la consommation. La France dispose alors de
la plus grande agence de sécurité sanitaire en Europe par son
champ de compétence très large (domaines du travail, de
l'environnement, de l'alimentation, de la santé et du bien-être
des animaux, de la santé des végétaux), en
appréhendant toutes les expositions et risques auxquels l'homme peut
être exposé.
L'Anses a une implication forte dans l'expertise scientifique
européenne et mondiale en intervenant dans les domaines de
compétence de six agences européennes :
- EFSA (sécurité des aliments, santé et
bien-être des animaux, santé des plantes) ;
- EMA (médicaments humains et vétérinaires)
;
- ECHA (produits chimiques) ;
- AEE (environnement) ;
- ECDC (maladies infectieuses) ;
- EU-OSHA (santé et sécurité au travail)
;
- Et de quatre comités scientifiques indépendants
placés auprès de la Commission
européenne en charge de l'évaluation des risques
liés aux produits de consommation,
aux risques sanitaires et environnementaux, aux risques
sanitaires émergents et
nouveaux, ainsi que des limites d'exposition professionnelle.
L'Anses a aussi la compétence dans le champ du
médicament vétérinaire et assure l'évaluation avant
la mise sur le marché des pesticides, des biocides, ainsi que des
produits chimiques dans le cadre de la réglementation
REACH99.
98 Pour plus d'informations, se référer
au site internet de l'Anses :
http://www.anses.fr.
Page n°41
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
L'Anses peut être concernée par les travaux de
comités scientifiques d'experts internationaux, auxquels elle contribue,
mis en place par des organisations telles que l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), l'Organisation des Nations-Unies pour l'agriculture et
l'alimentation (FAO) ou l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE).
7. Point sur la réglementation
REACH1°°
Un règlement a été mis en vigueur le
1er juin 2007, afin de contrôler les substances chimiques
produites, importées et utilisées sur le territoire de l'Union
Européenne en assurant un niveau élevé de protection de la
santé humaine mais aussi celle de l'environnement. Il s'agit de REACH
(Registration - Evaluation -
Authorisation - Chemicals), un règlement sur
l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des
substances chimiques (Règlement n°1907/2006 du Parlement
européen et du Conseil du 18 décembre 2006).
Les fondements du règlement 1907/2006 s'appuient sur le
principe de précaution :
« Le présent règlement est fondé
sur le principe qu'il incombe aux fabricants, importateurs et utilisateurs en
aval de veiller à fabriquer, mettre sur le marché ou utiliser des
substances qui n'ont pas d'effets nocifs pour la santé humaine ou
l'environnement. Ses dispositions reposent sur le principe de
précaution. »
Les objectifs de REACH sont aussi de promouvoir des
méthodes d'essais alternatifs, la libre circulation des substances au
sein du marché intérieur et de renforcer la
compétitivité et l'innovation.
Il faut retenir que les producteurs et importateurs de
substances chimiques sont tenus de fournir des données sur les
priorités et les risques des substances produites ou importées
supérieur à une tonne/an. Ils doivent enregistrer cette substance
auprès de l'Agence Européenne des Produits Chimiques
(AEPC) à Helsinki, assurer une gestion responsable des risques
et informer la chaîne en aval.
Il est exclu de la réglementation REACH les
denrées alimentaires et des aliments pour animaux :
- Exclusion des denrées alimentaires ou aliments pour
animaux conformément au
Règlement (CE) n°178/2002 (établissant
les principes généraux et les prescriptions
générales de la législation alimentaire, instituant
l'Autorité européenne de sécurité des aliments et
fixant des procédures relatives à la sécurité des
denrées alimentaires),
- Y compris lorsque ces derniers sont utilisés comme
additifs, relevant de la Directive 89/107/CE,
- Ou comme substances aromatisantes, relevant de la Directive
88/388/CE.
99 Règlement sur l'enregistrement,
l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des substances
chimiques. Il est entré en vigueur le 1er juin 2007.
100 Pour plus d'informations, voir le site :
http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/chemicals/reach/index_fr.htm
(Consulté en novembre 2012).
Page n°42
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Toutefois, les emballages alimentaires sont
des articles au sens de REACH (article 7) :
« Tout producteur ou importateur d'articles doit
enregistrer les substances contenues dans ces articles, à condition que
la substances soit présente dans ces articles dans des quantités
supérieures au total à 1 tonne par producteur ou importateur par
an. »
Dans le secteur agroalimentaire, les entreprises peuvent
être soumises à REACH pour l'utilisation de produits chimiques
entrant dans l'entreprise (ex : produits de nettoyage). A titre d'exemple dans
une entreprise d'assemblage de bouchons montés (domaine de l'emballage
alimentaire), les têtes de bouchons peuvent avoir des traitements de
surfaces utilisant des produits chimiques soumis à la
réglementation REACH. L'entreprise se doit de faire une demande de
certificat auprès de ses fournisseurs afin de démontrer à
ses clients son respect vis-à-vis du règlement 1907/2006. Il en
est de même pour l'utilisation de ses colles aptes au contact alimentaire
soumises au règlement n°1935/ 2004 concernant les matériaux
en contact avec les aliments.
Page n°43
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
8. L'Institut de Veille Sanitaire

Toutes les toxi-infections ont marqué par les ravages
qu'elles ont causés. Il existe un établissement public,
placé sous la tutelle du ministère chargé de la
santé, l'Institut de Veille Sanitaire (InVS)
créé par la loi du 1er juillet 1998
relative au renforcement de la veille sanitaire et au contrôle
de la sécurité sanitaire des produits destinés à
l'homme, l'InVS a vu ses missions complétées et renforcées
par la loi
du 9 août 2004 relative à la politique de
santé publique, afin de répondre aux nouveaux défis
révélés par les crises sanitaires
récentes et les risques émergents. Elle a pour mission :
- la surveillance et l'observation permanentes de l'état
de santé de la population ;
- la veille et la vigilance sanitaires ;
- l'alerte sanitaire ;
- et une contribution à la gestion des situations de crise
sanitaire.
L'importante augmentation du nombre de foyers
déclarés en France depuis 2006 est liée à plusieurs
causes :
- l'utilisation de plus en plus
généralisée du logiciel WinTiac dans les Directions
départementales des affaires sanitaires et sociales
(Ddass) depuis 2004, permettant un signalement plus rapide et plus
systématique ;
- la mise en relation systématique des données des
Centres Nationaux de
Référence (CNR) pour lesquelles la notion de cas
groupés est connue (particulièrement concernant les salmonelles
et les virus entériques) par les données de la déclaration
obligatoire, permettant de documenter des événements qui
n'avaient pas fait l'objet d'une déclaration obligatoire (DO) ;
- et l'important effort fait à partir de l'année
2006 par le bureau des alertes de la
Direction générale de l'alimentation (DGAL) visant
à systématiser la remontée rapide d'informations des
DDPP.
D'après l'InVS en 2009, 1 255 foyers
de toxi-infections alimentaires collectives ont été
déclarés en France (contre 1 124 en 2008), affectant 13 905
personnes (12 549 en 2008), dont 9 sont décédées (5 en
2008). L'agent responsable le plus fréquemment incriminé ou
suspecté était l'entérotoxine staphylococcique (31 % des
foyers pour lesquels un agent a été identifié ou
suspecté) et les salmonelles (20 % des foyers). Aucun agent n'a pu
être mis en évidence ni suspecté dans 42 % des foyers
déclarés. La part des TIAC survenues en restauration commerciale
augmente depuis 2003. Le facteur contributif le plus fréquemment
identifié en restauration collective est l'utilisation
d'équipements mal entretenus ou inadéquats ; et en restauration
familiale, c'est la rupture de la chaine du froid.
Page n°44
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
On peut voir que de 1998 à 2007, les TIAC
étaient en constante augmentation (données
épidémiologiques de l'Institut de Veille Sanitaire) :
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Figure n°13 : Evolution du nombre de TIAC
déclarées en France entre 1998 et
2007101
La déclaration concernant la présence de TIAC
doit s'effectuer auprès de la Direction départementale des
affaires sanitaires et sociales (DDASS) ou la Direction
Départementale de la Protection des Populations (DDPP)
qui est en relation avec la DGCCRF102. Les
TIAC une fois déclaré font l'objet d'une fiche de
notification immédiate par télécopie à la
DGAL et ultérieurement de l'envoi d'un rapport
d'investigation.
L'analyse et la synthèse des données des
déclarations obligatoires sont réalisées par
l'Institut de veille sanitaire (InVS), où les
médecins inspecteurs de santé publique des DDASS
et les vétérinaires inspecteurs des services
vétérinaires des DDSV réalise une
enquête épidémiologique et vétérinaire
destinée à identifier les aliments responsables et les facteurs
favorisants et prendre ainsi des mesures spécifiques pour
prévenir les récidives. L'analyse de la synthèse des
données est réalisée par l'INVS une fois la mise en commun
des déclarations obligatoires reçues par la DGAL et l'INVS.
Dans certaines situations, la Cellule Interrégionale
d'Epidémiologie (CIRE) vient apporter son soutien
à l'investigation de TIAC. Cette surveillance doit permettre de
repérer, d'identifier et de retirer du marché tout aliment
pouvant être contaminé dans un but épidémiologique
(prévention).
101 Site de l'INVS :
http://www.invs.sante.fr/display/?doc=surveillance/tiac/donnees.htm
(Consulté en décembre 2012).
102 Source issue du site du MINISTERE DE L'AGRICULTURE DE
L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET :
http://agriculture.gouv.fr/les-toxi-infections-alimentaires
(Consulté en décembre 2012).
Page n°45
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
9. Conseil National de
l'Alimentation103
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Créé en 1985, le Conseil National de
l'Alimentation (CNA) réunit tous les acteurs de la chaîne
alimentaire en sept collèges : associations de consommateurs et
d'usagers, producteurs agricoles, secteurs de la transformation et de la
distribution, restauration collective, salariés de l'agriculture et de
l'agro-alimentaire et personnalités qualifiées.
C'est une instance consultative visant à aider les
décideurs publics et privés à « gouverner » le
secteur de l'alimentation. Le CNA débat des questions liées
à l'alimentation et formule des propositions d'orientations et d'actions
en matière de politique de l'alimentation avec une approche
socio-économique à partir des réalités du monde des
professionnels, des attentes et préférences des consommateurs.
Son rôle est associé à
l'élaboration du Programme National pour l'Alimentation (PNA) et
contribue au suivi de sa mise en oeuvre. Placé auprès des
ministres en charge de l'agriculture et de l'alimentation, de la santé
et de la consommation, il est consulté sur la définition de la
politique de l'alimentation en donnant des avis assortis de
recommandations sur les questions qui s'y rapportent, en particulier en ce qui
concerne l'adaptation de la consommation aux besoins nutritionnels ; la
sécurité des aliments pour les consommateurs ; la qualité
des denrées alimentaires ; l'information des consommateurs de ces
denrées ou la prévention des crises et la communication sur les
risques (Décret n°2009-1429 du 20 novembre 2009 ).
103 Source issue du site du Conseil National de l'Alimentation
: http://cna-alimentation.fr/ (Consulté en décembre
2012).
Page n°46
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Chapitre IV. Vers une nouvelle approche
réglementaire
A. La réglementation en matière de
sécurité des denrées alimentaires
1. Rappel historique : Les dates clé de
l'industrialisation de l'alimentation et des premiers textes104, 105 et
106
Avec l'apparition de l'agriculture, l'alimentation a beaucoup
évolué en 10 000 ans, passant d'une agriculture
biologique à une agriculture intensive au
XXe siècle, c'est ce que l'on appelle l'Industrie
Agroalimentaire107.
En 1790 : Stérilisation des aliments
à la chaleur dans des récipients hermétiquement
clos - C'est un procédé inventé par Nicolas Appert
confiseur parisien, (autre que le salage, le fumage et le séchage).
Cette méthode appelée stérilisation sera bientôt
répandue en Europe et dans le monde entier à partir de 1810
où Appert décide de livrer le secret de son procédé
moyennant finances du gouvernement avec la publication d'un ouvrage
intitulé « le livre de tous les ménages ».
C'est à ce moment là que la fabrication familiale des conserves
se développe, et dès 1814, la Grande-Bretagne exploite
industriellement ce procédé.
En 1905 : Principes de
sécurité préalable selon le Code de la
consommation concernant la fabrication et la mise sur le marché des
denrées alimentaires en France. Ce texte est fondé sur la loi du
1er août 1905 créant ainsi une administration de la
répression des fraudes et définissant la structure de l'action de
l'Etat en matière de sécurité sanitaire des aliments. Il
définit l'analyse des risques et le principe de responsabilité du
caractère défectueux des produits (loi de mai 1998).
En 1913 : Le premier réfrigérateur -
C'est le début de l'électroménager, les premiers
réfrigérateurs seront commercialisés pour les particuliers
en 1926. Ce n'est qu'en 1960, que le congélateur compléta la
gamme du froid domestique en libérant ainsi la famille moderne du souci
du ravitaillement à court terme (dans le même temps en 1959,
arrivée du four micro-ondes).
104 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA
FORET, Panorama des industries agroalimentaires, édition 2012,
64 pages [En ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/20121002PANORAMA-IAA-2012-web_cle8548ac.pdf
(Consulté en février 2013).
105 Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA),
Chapitre 1 - Vous avez dit Industrie agroalimentaire ?, janvier 2009,
5 pages [En ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://www.ania.net/ania/ressources/documents/2/15B8Wy6O5935nG9yRLUv5Y58.pdf
et PELTIER Clair, « Aliment : une source de produit dangereux »,
http://www.futura-sciences.com,
16 décembre 2011 (Consulté en décembre 2012).
106 Commission européenne et Direction
générale de la Santé et de la protection des
consommateurs, 50 ans de sécurité alimentaire dans l'Union
européenne, 1957-2007, 04/10/2007, 50 pages [en ligne].
Disponible sur :
http://ec.europa.eu/dgs/health_consumer/information_sources/docs/fs/50years_foodsafety_fr.pdf.
(Consulté en novembre 2012).
107 Elle regroupe dix familles d'activités : industrie
des viandes, du lait, des boissons, travail du grain et aliments pour animaux,
conserve/jus de fruits, huiles/corps gras, pain et pâtisserie, sucre,
chocolats/aliments pour enfants/desserts de conserve/soupes/bouillons et
potages, autres Industries Agro-alimentaires (IAA).
Page n°47
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
En 1930 : début des pesticides chimiques.
Grâce au développement des armes chimiques de guerre, des
molécules chimiques utiles à l'agriculture ont pu être
découvertes. C'est le début des pesticides de synthèse
(dont le DDT en 1943), des herbicides (le 2,4-D en 1944) et des fongicides
(1955).
En 1950 : après les ravages
causés par la deuxième guerre mondiale, la production et le
stockage des aliments reposaient sur des
méthodes traditionnelles (l'agriculture domestique avec
l'élevage de poules et de vaches, la culture de fruits et
légumes). Il est question de la sécurité des
approvisionnements.
Les conserves et aliments déshydratés
étaient monnaie courante et les fruits et légumes
n'étaient consommés qu'en saison. Très peu de foyers
étaient équipés de réfrigérateurs ou de
garde-mangers, les citoyens européens étaient contraints de faire
leurs courses presque quotidiennement afin d'avoir des produits frais.
En 1951, ce fut la création de
la Communauté Européenne du charbon et de l'acier
constituée de six pays (la France, l'Allemagne, la Belgique,
l'Italie, le Luxembourg et les Pays bas) afin de stimuler la reprise
économique et sociale. Le 25 mars 1957, ils signèrent le
traité de Rome facilitant la libre circulation des marchandises entre
les états membres, constituant la Communauté Economique
Européenne (CEE). Ce traité prévoit la mise en place d'une
politique agricole commune (PAC mis en place en 1962) afin de trouver une
solution durable pour la sécurité des approvisionnements
alimentaires avec pour objectifs principaux108 :
- accroître la productivité de l'agriculture,
- assurer un niveau de vie équitable à la
population agricole,
- stabiliser les marchés,
- garantir la sécurité alimentaire à des
prix raisonnables pour les consommateurs.
En 1964 fut établie la
première directive dans le domaine sanitaire concernant
la santé animale et fixant les conditions d'agréments
communautaires des abattoirs d'animaux de boucherie. Elle comprenait :
- La directive 64/432 relative aux questions
de police sanitaire en matières
d'échanges intracommunautaires d'animaux des
espèces bovine et porcine,
- La directive 64/433 relative aux questions
sanitaires en matière d'échange intracommunautaires de viandes
fraîches.
En 1993, la Commission du Codex Alimentarius
publie officiellement la première version à
l'échelle mondiale de la méthode HACCP. Les
entreprises ont dorénavant l'obligation de mettre en place un
système de contrôle du processus de production, mais celles-ci ont
le choix des moyens techniques à mettre en oeuvre par
rapport aux objectifs généraux qui ont été
fixés.
108 Pour plus d'informations, se référer au lien
internet suivant :
http://agriculture.gouv.fr/quelques-points-de-reperes-sur-la.
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
La méthode a été institutionnalisé
dans l'Union Européenne par : « La directive
93/43/CE109 du 14 juin 1993 relative à l'hygiène des
denrées alimentaires », devenant obligatoire en Europe, et un
outil de référence pour la maîtrise de la
sécurité des aliments dans les textes de l'Union
Européenne. Cette directive a mis en oeuvre « la nouvelle
approche » formalisée dans « le Paquet
Hygiène » en 2006. Elle a axé les dispositifs de
gestion sanitaire sur la mise en place de mesures de maitrise
tout au long du process.
Page n°48
109 Directive disponible en ligne sur le site de la Commission
Européenne :
http://ec.europa.eu/food/fs/sfp/mr/mr06_fr.pdf
(Consulté en novembre 2012).
Page n°49
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
2. Socle fondateur de la législation
alimentaire : Le règlement CE n°178/2002110
En 1979111, l'ancienne approche de
l'hygiène alimentaire concernait les contrôles
microbiologiques des produits finis, le contrôle des matières
premières du personnel et du matériel. Avant la
réglementation fixait les moyens techniques à
utiliser et ceux-ci étaient vérifiés par les services
vétérinaires.
La Commission des Communautés
Européennes, plus communément appelée
Commission Européenne112 (origine de la
législation européenne) présenta dans un ouvrage « le
Livre Blanc113 de la Commission sur la sécurité
alimentaire», publié en 2000, une nouvelle approche
de la législation de l'Union Européenne en
matière de sécurité alimentaire. Il énonce l'un des
principes majeurs que les règles de sécurité alimentaire
de l'UE devaient appliquer :
« La mise en place d'une autorité
indépendante doit s'accompagner d'un vaste ensemble d'autres mesures
destinées à améliorer et à rendre cohérent
le corpus législatif qui couvre tous les aspects liés aux
produits alimentaires, « de la ferme à la table
». »114
En réponse aux objectifs fixés par le Livre
Blanc, à l'entrée de nouveaux pays parus dans la
Communauté Européenne, de la mondialisation des marchés ;
des graves crises alimentaires et sur la sécurité de notre
approvisionnement alimentaire que l'Europe a connu, la mise en place d'une
nouvelle réglementation a été initiée en
2002, avec la publication du règlement CE
n°178/2002 du 28 janvier 2002, surnommé la Food
Law en français le Paquet Hygiène.
110 PROMOTION NELSON MANDELA, Séminaire Veille et
principe de précaution, Bénodet 2 et 3 février 2006,
11 pages [En ligne]. Document disponible sur le lien suivant :
http://www.ira-nantes.fr/fileadmin/user_upload/formin/seminaires/fin_tronc_commun/synth_se/Microsoft_Word_-_veille_et_principe_de_pr_caution_05-06.doc.pdf
(Consulté en décembre 2012).
111 Source issue du site :
http://genie-alimentaire.com/spip.php?article24
112 La Commission européenne représente
l'intérêt général de l'UE. Elle joue un rôle
moteur dans l'élaboration de la législation (en proposant des
textes législatifs au Parlement et au Conseil), dans la gestion et la
mise en oeuvre des politiques européennes, dans le contrôle de
l'application du droit européen (avec la Cour de justice) et dans les
négociations menées par l'UE sur la scène internationale.
Source :
http://ec.europa.eu/about_fr.htm
site web officiel de la Commission européenne.
113 Un livre blanc est un recueil
d'informations destiné à un public déterminé pour
l'amener à prendre une décision sur un sujet particulier.
114 COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPENNE, Livre Blanc sur
la sécurité alimentaire, Bruxelles, le 12 janvier 2000, 60
pages [En ligne]. Disponible sur le site Europa.eu.
Page n°50
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Le Règlement CE n°178/2002 fixe
« quatre grands principes » et définit «
deux obligations » spécifiques aux professionnels
(Chapitre II Législation alimentaire générale page 8 et 9)
comme nous l'illustre la figure suivante :

Figure n°14 : Le règlement
178/2002115
Le détail de chacun de ces principes et obligations
est comme suit :
- principe de recours à l'analyse des
risques par les autorités compétentes (article
6),
- principe de précaution (article 7) : si
des effets nocifs sont possibles, alors que
règne toujours une incertitude scientifique sur le sujet,
des mesures provisoires peuvent être adoptées. Ces mesures doivent
être proportionnées, et réexaminées
dans un délai raisonnable, pour une évaluation
complète du risque ;
- principe de transparence (article 9 à
13) : il implique la consultation et
l'information des citoyens, ainsi que l'analyse des risques,
l'évaluation de ces risques à partir de preuves scientifiques et
la gestion des risques à partir des résultats de l'AESA ; et
- principe d'innocuité (article 14) : il
est dit qu' « aucune denrée alimentaire n'est
mise sur le marché si elle est dangereuse »
; et en son article 15 : « aucun
115 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION, DE LA PECHE
ET DES AFFAIRES RURALES, le paquet hygiène : une politique
harmonisée pour assurer la sécurité sanitaire de
l'alimentation
humaine et animale, février 2012, 2 pages [En
ligne]. Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/paquet_hygiene_brochure.pdf,
(Consulté en décembre 2012).
Page n°51
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
aliment pour animaux n'est mis sur le marché ou
donné à des animaux producteurs de denrées alimentaires
s'il est dangereux ».
Des dispositions requises sont prévues pour obtenir une
coopération nécessaire entre les exploitants de la chaîne
alimentaire contre la mise sur le marché de produit dangereux. Le
règlement CE n°178/2002 fixe trois obligations
pour les professionnels en matière de sécurité
alimentaire :
- Obligation de Retrait/Rappel (Article 19) :
il est imposé dans l'article 19, le
retrait rapide des produits susceptibles de présenter
un risque pour la santé publique et effectuer un rappel des produits
chez les consommateurs et donner des informations aux services de
contrôles. Les obligations imposées par l'article 19 sont
entrées en vigueur le 1er janvier 2005116.
Le retrait consiste à empêcher la distribution et
l'exposition à la vente des produits susceptibles de présenter un
risque pour la santé publique. Quant au rappel il est
question d'empêcher la consommation ou l'utilisation d'un produit et/ou
informer d'un danger (concerne donc des produits déjà vendus
« chez les consommateurs »).
- Obligation de traçabilité
(article 18) : il s'agit d'être capable d'identifier en
amont (les fournisseurs), en aval (les clients) et plus
particulièrement dans le cadre du rappel ou du retrait des produits en
cas de crise. De plus la mise à disposition des informations retenues
par les autorités compétentes est obligatoire.
- Obligation de notifier (Article 19)
: l'exploitant doit informer les services de
contrôle, comme la DDPP (Direction Départementale
de la Protection des Populations) lorsqu'il « considère ou a des
raisons de penser » qu'une denrée alimentaire peut être
préjudiciable pour la santé du consommateur (il ne s'agit pas ici
d'informer le consommateur). Le fait de le notifier aux autorités
compétentes, permet par la suite d'engager des actions pour
éviter et réduire les risques pouvant être causés
par une denrée alimentaire provenant de l'exploitant.
Le règlement n°178/2002 fixe donc une obligation
de résultat de sécurité alimentaire via le principe
d'innocuité alimentaire, et laisse aux exploitants du secteur
alimentaire et du secteur de l'alimentation animale la responsabilité
d'adopter les mesures à mettre en oeuvre pour garantir
l'innocuité des aliments.
Néanmoins, les autorités européennes
guident les exploitants dans cette tâche, notamment en matière
d'hygiène alimentaire. A cet effet, le paquet hygiène a
été adopté par le Parlement Européen et le
Conseil.
116 Article 65 - Entrée en vigueur des articles 11 et 12
ainsi que les articles 14 à 20 s'appliquent à compter di 1er
janvier 2005. (Règlement CE n°178/2002 page 24).
Page n°52
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
3. Le paquet hygiène117
En droit Européen, le paquet hygiène constitue
un ensemble de règlements communautaires définissant les
exigences relatives aussi bien à l'hygiène des produits
alimentaires qu'à celle des denrées pour animaux. Fixé le
1 janvier 2006, il vise à refondre, harmoniser et
simplifier les dispositions en matière d'hygiène de
l'alimentation humaine et animale, auparavant dispersées dans 18
directives communautaires118 et à faciliter la libre
circulation des denrées alimentaires entre les pays membres de l'Union
Européenne.
La nouvelle approche amenée par le
paquet hygiène est de fixer les objectifs généraux
laissant à chaque industriel le choix des moyens techniques
à utiliser. La réglementation a subi de profonds
changements avec la baisse des obligations de moyens au détriment de
l'augmentation des obligations de résultats comme l'illustre la figure
ci-dessous :

Figure n°15 : Evolution de la
réglementation119
En d'autre terme, il est question de mettre en place «
une politique unique et transparente en matière d'hygiène
». Elle est applicable à toutes les denrées
alimentaires et à tous les exploitants du secteur alimentaire ; y
compris les professionnels de l'alimentation animale, créant des
instruments efficaces pour gérer les alertes sur l'ensemble de la
chaîne alimentaire comme l'illustre la figure suivante :
117 Pour plus d'informations, se référer au site
internet de :
http://agriculture.gouv.fr/la-reglementation.
118 Idem.
119 CRTA Avignon, la traçabilité en
agroalimentaire, Matinée d'information au CRTA, 21/11/06, 29 pages
[En ligne]. Disponible sur le lien :
http://www.crta-avignon.com/dossiers/12_tracabilite_agroalimentaire.pdf
(Consulté en janvier 2013).
Page n°53
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -

Figure n°16 : Les opérateurs du secteur
alimentaire autour du paquet
hygiène120 Ce nouveau dispositif a
pour objectifs de :
- Protéger la santé du consommateur, en assurant la
santé et le bien-être des
animaux, des plantes et de l'environnement ;
- Assurer la sécurité des aliments en mettant en
place des dispositifs de contrôle et de surveillance ;
- Et assurer la traçabilité et l'information du
consommateur tout au long de la chaîne alimentaire (de la production,
à la distribution, puis à la distribution des produits).
Le « Paquet Hygiène » vient
instaurer trois nouveaux principes :
- L'implication du secteur agroalimentaire primaire dans le
dispositif de contrôle
et de surveillance ;
- L'enregistrement de tous les acteurs du secteur ;
- L'exigence d'une autorisation ou d'un agrément pour
exercer dans chaque
acteur.
Le Paquet Hygiène est construit autour
d'un texte central Règlement CE n°178/2002, la « Food
Law » et de cinq règlements relatifs aux
professionnels et aux services de contrôles officiels. Voici une
illustration en image tirée de la plaquette hygiène
réalisée par le Ministère de l'Agriculture, de
l'Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales :
120 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA
FORET, Panorama des industries agroalimentaires, édition 2012,
64 pages [En ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/20121002PANORAMA-IAA-2012-web_cle8548ac.pdf
(Consulté en février 2013).
Page n°54
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -

Figure n°17 : Textes communautaires fondateurs du
« Paquet hygiène »121 Le paquet
hygiène comprend également deux directives :
- la directive 2002/99/CE fixe les règles
de police sanitaire,
- la directive 2004/41/CE permet l'abrogation
des anciennes directives.
En complément de ces textes, des
règlements d'application viennent clarifier certains points
:
- Règlement (CE) n°2073/2005
concerne les critères microbiologiques
applicables aux denrées alimentaires,
- Règlement (CE) n°2074/2005
établie les mesures d'application relatives
à certains produits régit par le règlement CE
n°853/2004,
- Règlement (CE) n°2075/2005 fixe
les règles spécifiques applicables aux contrôles
officiels concernant la présence de Trichinella (parasite) dans les
viandes,
- Règlement (CE) n°2076/2005 porte
sur les dispositions d'applications transitoires des règlements (CE)
n°853/2004 (CE), (CE) n°854/2004 et (CE) n°882/2004.
121 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION, DE LA PECHE
ET DES AFFAIRES RURALES, Le paquet hygiène : une politique
harmonisée pour assurer la sécurité sanitaire de
l'alimentation
humaine et animale, février 2012, 2 pages [En
ligne]. Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/paquet_hygiene_brochure.pdf,
(Consulté en décembre 2012).
Page n°55
- PARTIE II . · VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET
VERS L'INTERNATIONALISATION -
B. Les obligations des professionnels 1. La
réglementation en vigueur
Pour les professionnels de l'alimentation,
l'Europe s'est dotée d'une série de textes réglementaires
relatifs aux obligations des professionnels qui couvrent entre autres,
l'hygiène des établissements, la mise sur le marché et
l'étiquetage des aliments.
Les ministères en charge de l'agriculture, de
l'économie et de la santé participent aux négociations des
textes européens et à l'élaboration des textes
français. Voici une illustration de la réglementation applicable
aux professionnels :


Figure n°18 : Synoptique réglementation
applicable aux professionnels122
Ces textes viennent renforcer l'intégration de la
démarche HACCP au sein des entreprises du domaine
agroalimentaire. La nouvelle législation
européenne basée sur le règlement CE
n°178/2002 et l'ensemble des textes afférents du « Paquet
Hygiène », viennent renforcer l'utilisation de la méthode
HACCP comme pierre angulaire des dispositifs de sécurité
sanitaire des aliments :
« La directive européenne 93/43/GEE de 1993,
les Arrêtés Ministériels Français (1995-1997), et
les règlements européens du [Paquet Hygiène] (2006),
notamment le règlement (GE) n°852/2004 relatif à
l'hygiène des denrées alimentaires, disent tous . ·
« les exploitants du secteur alimentaire... devraient élaborer et
mettre en oeuvre des
122 Réforme de la réglementation communautaire
dans le domaine de la sécurité sanitaire des denrées
alimentaires, synoptique réglementation applicables aux professionnels,
Janvier 2006. Disponible sur :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/PH_synoptique_reglementation_professionnels-291205.pdf
(Consulté en janvier 2013).
Page n°56
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
programmes et des procédures de
sécurité alimentaire fondées sur les principes
HACCP. » »123
Les trois textes124 importants
à connaître traitent respectivement :
> de l'hygiène pour l'alimentation
animale (n°183/2005), il instaure une obligation
d'enregistrement ou d'agrément125 de tous
les exploitants concernés et impose aux autorités
compétentes de publier les listes de ceux-ci.
> de l'hygiène des denrées
alimentaires en général (n°852/2004) : qui
concerne l'hygiène générale applicable à toutes les
denrées alimentaires. Il abroge la directive de 1993 (93/43/CE) dont il
reprend les grandes lignes, et définit les obligations suivantes :
- l'obligation de mise en place de procédures
basées sur les principes de
l'HACCP est généralisée
(hormis la production primaire : agriculture, élevage, chasse et
pêche).
- L'obligation de la formation d'au moins une
personne à la méthode HACCP
ou au guide de bonnes pratiques
d'hygiène. Le recours aux Guides de Bonnes Pratiques
d'Hygiène, GBPH rédigés par les professionnels et
validés par l'administration est encouragé.
> et des denrées alimentaires d'origine
animale (n°853/2004) : ce règlement établit,
à l'intention des exploitants du secteur alimentaire, des règles
spécifiques d'hygiène applicables aux produits d'origine animal.
Ces règles viennent complémenter celles fixées dans le
n°852/2004. Il est composé de trois annexes, qui fixent les
principes suivants :
- la notion d'agrément (seule la
production primaire n'est pas soumise à
agrément) ;
- la notion de marque de salubrité ;
- et la notion d'identification.
Dans la seconde annexe, il traite des abattoirs et des
ateliers de découpe concernant les modalités pratiques
d'apposition des marques de salubrité et d'identification de l'HACCP en
abattoir, et des documents sanitaires. La troisième annexe regroupe
quant à elle les dispositions spécifiques d'hygiène
applicables aux différents types de produits traités (viandes
fraîches d'animaux de boucherie, volailles, mollusques, poissons,...).
123 CORPET D., Normes & Assurances
Qualité, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse,
unité pédagogique de l'hygiène et l'industrie des
denrées alimentaires d'origine animale. septembre 2012, 16 pages.
124 Textes disponibles sur le portail européen:
http://europa.eu/index_fr.htm
125 Le dossier d'agrément sanitaire est un document
obligatoire pour tous les établissements
préparant, transformant ou
entreposant des produits d'origine animale ou des
denrées contenant des produits d'origine animale. (Selon
l'arrêté du 8 juin 2006 modifié par l'arrêté
du 27 avril 2007). Il fixe entre autres le respect des Bonnes Pratiques
d'Hygiène (B.P.H), et l'application obligatoire du principe
HACCP par la mise en place du plan de maitrise sanitaire
(PMS). Définition tirée du site internet :
http://www.dossier-agrement-hygiene.com/definition
(Consulté en janvier 2013).
Page n°57
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
2. Plan de maîtrise
sanitaire126
Les professionnels (exploitants) doivent « [Veiller]
à ce que les denrées alimentaires [...] répondent aux
prescriptions de la législation alimentaire applicable à leurs
activités et [à vérifier] au respect de ces prescriptions
»127.
Ils ont une part de responsabilité juridique dans le
Considérant 30 du Règlement (CE)
n°178/2002128 :
«Un exploitant du secteur alimentaire est le mieux
à même d'élaborer un système sûr de fourniture
de denrées alimentaires et de faire en sorte que les denrées
alimentaires qu'il fournit sont sûres. Il y a lieu par conséquent
que la responsabilité juridique primaire de veiller à la
sécurité des denrées alimentaires lui incombe
».
La réglementation européenne issue du Paquet
Hygiène précise quels sont les points d'organisation que les
professionnels doivent mettre en place pour assurer la sécurité
sanitaire des produits qu'ils mettent sur le marché. Voici les
différents points :
- De la mise en place d'un système de
traçabilité et de retrait/rappel, (art 18 et
19 du règlement (CE) n°178/2002)
;
- Les bonnes pratiques d'hygiène (BPH)
générales et spécifiques ou pré
requis, documentées (art 4 du règlement (CE)
n°852/2004 renvoyant à l'annexe II de ce
même règlement) ;
- L'analyse des dangers basée sur les 7 principes de
la méthode HACCP (méthode de travail,
basée sur une analyse des dangers et des points critiques pour leur
maîtrise, retenues par l'art. 5 du règlement (CE)
n°852/2004 et section II de l'annexe II du
règlement (CE) n°853/2004).
Cet ensemble constitue ce qui est appelé «
le plan de maîtrise sanitaire » - PMS, il s'agit
d'un référentiel interne devant être élaboré
par le professionnel qui lui est propre. Il doit être mis à jour
périodiquement et prendre en compte les changements des
procédés de fabrication, de produits, de modification de
locaux.
Par conséquent, le professionnel doit apporter la
preuve que le système choisi (PMS) pour maîtriser la
sécurité sanitaire permet d'atteindre les objectifs
réglementaires. Des contrôles seront effectués (par les
Services Vétérinaires sur site) pour vérifier que les
obligations de résultats sont bien atteintes pour assurer
l'hygiène, la sécurité et la salubrité alimentaire
de ses productions vis-à-vis des dangers biologiques,
des dangers physiques et des dangers chimiques.
Des pistes d'organisation pour atteindre ces objectifs
généraux qu'ils ont fixés sont représentées
par des BPH, des procédures fondées sur les principes HACCP,
traçabilité.
126 ANGOT Jean-Luc, Directeur Général Adjoint -
Chef du Service de la Coordination des Actions Sanitaires - C.V.O.
Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et la forêt,
Note de service DGAL/SDSSA/N2012-8156, extrait de l'article 17 du
règlement (CE) n°178/2002, juillet 2012, 41 pages [En ligne].
Document disponible sur :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128156Z_cle8ec646.pdf
(Consulté en janvier 2013).
127 Idem.
128 Règlement (CE) n°178/2002 du parlement
européen et du conseil, établissant les principes
généraux et les prescriptions générales de la
législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne
de sécurité des aliments et fixant des procédures
relatives à la sécurité des denrées alimentaires,
Article 2, p3-24.
Page n°58
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
L'utilisation des Guides des Bonnes Pratiques d'Hygiène
et d'application de l'HACCP (GBPH) sont indiqués dans l'article 8 du
règlement (CE) n°852/2004 pour venir en aide aux
professionnels couvrant leur secteur d'activité afin de construire leur
PMS.
Les guides de bonnes pratiques d'hygiène occupent une
place prépondérante dans la construction du plan de
maîtrise sanitaire :
« Sans lesquels l'élaboration
de procédures fondées sur les principes HACCP n'aurait aucune
cohérence et l'effectivité de ses différents constituants,
et notamment des interactions BPH-HACCP. L'efficacité du PMS repose en
effet, sur la cohérence et l'effectivité de ses différents
constituants, et notamment des interactions BPH-HACCP. »129

Figure n°19 : La place
prépondérante des Bonnes Pratiques
d'Hygiène130
La mise en place du Plan de Maîtrise est obligatoire
pour toute activité liée à l'alimentation ; non seulement
pour répondre aux exigences réglementaires, mais également
pour constituer le dossier de demande d'agrément sanitaire
communautaire. Cet outil a été défini
réglementairement au niveau national dans l'arrêté
du 8 juin 2006 modifié relatif à l'agrément
sanitaire des établissements mettant sur le marché des produits
d'origine animale ou des denrées contenant des produits d'origine
animale.
129 ANGOT Jean-Luc, Directeur Général Adjoint -
Chef du Service de la Coordination des Actions Sanitaires - C.V.O.
Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et la forêt,
Note de service DGAL/SDSSA/N2012-8156, juillet 2012, 41 pages.
Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128156Z_cle8ec646.pdf
Consulté en janvier 2013).
130 MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION, DE LA PECHE ET
DES AFFAIRES RURALES, Le paquet hygiène : une politique
harmonisée pour assurer la sécurité sanitaire de
l'alimentation humaine et animale, février 2012, 2 pages [En
ligne]. Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/paquet_hygiene_brochure.pdf,
(Consulté en décembre 2012).
Page n°59
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
Les entreprises ayant une activité soumise
à agrément (entreprises ayant des produits à base
de viande ou d'un produit animal, que cela soit transformé ou
entreposé) sont soumises à une procédure qui
prévoit :
- une inspection documentaire du Plan de
Maîtrise Sanitaire,
- et une inspection sur site pour
vérifier que le PMS mis en place par les
professionnels est efficace et leur permet d'atteindre les
objectifs fixés par le paquet hygiène.
3. Archivage du PMS131
La durée minimale d'archivage du PMS recommandée
par le document d'orientation SANCO132
(Santé et Consommateurs) intitulé «
l'application des procédures fondées sur les principes HACCP
et leur facilitation dans certaines entreprises du secteur alimentaire
» est de 2 mois après la DLC133 ou
la consommation du produit. Elle est basée sur la remontée
d'informations en cas d'alerte.
La durée d'archivage des documents de
traçabilité requise :
- pour les produits dont la durée de conservation n'est
pas fixée : est de 5 ans,
- pour les produits à DLUO134
supérieur à 5 ans : DLUO + 6 mois,
- pour les produits très périssables dont la DLC
inférieure à 3 mois ou sans DLC
spécifiée : date de fabrication ou de livraison + 6
mois.
Concernant les enregistrements liés au PMS
la durée de conservation minimale est égale à DLC
ou DLUO + 6 mois. Les documents relatifs à la vérification qui
sont utiles pour la réalisation d'analyse de tendance doivent être
conservés pendant 3 ans, date à date, concernant les
autocontrôles microbiologiques et chimiques « produits », les
fiches de non-conformités en cas de dépassement des limites
critiques (CCP) ou des seuils de maîtrise (PRPO) ; de résultats
défavorables des audits internes et externes ; de dérive des
valeurs de
131 ANGOT Jean-Luc, Directeur Général Adjoint -
Chef du Service de la Coordination des Actions Sanitaires - C.V.O.
Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et la forêt,
Note de service DGAL/SDSSA/N2012-8156, juillet 2012, 41 pages.
Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128156Z_cle8ec646.pdf
(Consulté en janvier 2013).
132 COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES,
SANCO/1955/2005 Rev.3, Document
d'orientation sur l'application des procédures
fondées sur les principes HACCP et leur aide à leur mise en
oeuvre dans certaines entreprises du secteur alimentaire, Bruxelles, 2005 [En
ligne]. Disponible à l'adresse :
http://ec.europa.eu/food/food/biosafety/hygienelegislation/guidance_doc_haccp_fr.pdf
(Consulté en janvier 2013).
133 La date limite de consommation
(DLC), ou date de péremption,
est une date figurant sur les denrées alimentaires microbiologiquement
périssables susceptibles, après une courte période, de
présenter un danger
immédiat pour la santé humaine. Elle est
déterminée par le producteur, sauf pour quelques produits pour
lesquels elle est fixée par la réglementation. Elle n'est valable
que si les denrées ont été conservées à une
température inférieure ou égale à celle
indiquée sur l'emballage Elle est obligatoire pour les denrées
rapidement périssables : lait frais, yaourt, viande en barquette,
charcuterie fraîche, plats cuisinés frais, etc. (Source
Wikipedia).
134 La date limite d'utilisation optimale
(DLUO) est une date indiquée sur l'emballage
de certaines denrées au-delà de laquelle leurs qualités
organoleptiques et nutritionnelles ne sont plus garanties : elles risquent
d'avoir
moins de goût, moins de vitamines, une consistance
différente, sans pour autant constituer un danger pour la santé.
Les denrées concernées sont les produits d'épicerie, le
café, les conserves, les produits surgelés, les biscuits secs,
les boissons, etc. Leur vente au-delà de la date limite d'utilisation
optimale n'est pas interdite. (Source Wikipedia).
Page n°60
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
suivi dans le temps (tendance) ; contrôles
microbiologiques défavorables concernant le plan de nettoyage et de
désinfection ; et réclamations clients de nature sanitaire.
4. Responsabilité des services de contrôle :
2 Règlements135
Pour les services de contrôle, l'Europe
s'est également doté de deux règlements
:
- Le règlement n°854/2004 fixe les
règles spécifiques d'organisation des
contrôles officiels concernant les produits d'origine
animale destinés à la consommation humaine. Il s'applique aux
entreprises soumises au règlement (CE) n°853/2004. Les
modalités d'agrément d'un établissement ainsi que les
modalités d'utilisation du personnel d'abattoir pour la
réalisation de certaines tâches d'inspection et d'annexes
(relative à un secteur, par exemple celui de la viande fraîche,
mollusques, produits de la pêche),
- le règlement n°882/2004 fixant les
principes relatifs à l'organisation des
contrôles officiels concernant le respect de la
conformité avec la législation sur les aliments pour animaux. Il
est défini dans l'article 2 du règlement (CE) 882/2004
le contrôle officiel comme :
« Toute forme de contrôle effectué par
l'autorité compétente ou par la Communauté pour
vérifier le respect de la législation relative aux aliments pour
animaux et le bien être des animaux et aux denrées alimentaires
ainsi que les dispositions concernant la santé animale et le
bien-être des animaux. »136
Applicables depuis 1er janvier 2006, ces
différents règlements énoncent des dispositions
générales d'hygiène et prévoient
l'établissement de guides de bonnes pratiques agricoles, tout en rendant
obligatoire la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control
Points) pour les exploitants non agricoles. Il est toujours question de
contrôler la conformité d'un établissement aux textes
auxquels il est soumis.
135 ANGOT Jean-Luc, Directeur Général Adjoint -
Chef du Service de la Coordination des Actions Sanitaires - C.V.O.
Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et la forêt, Note
de service DGAL/SDSSA/N2012-8156, juillet 2012, 41 pages [En ligne].
Document en ligne :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128156Z_cle8ec646.pdf
(Consulté en janvier 2013).
136 Règlement (CE) n°882/2004 du parlement
européen et du conseil du 29 avril 2004, Relatif aux contrôles
officiels effectués pour s'assurer de la conformité avec la
législation sur les aliments pour animaux et les denrées
alimentaires et avec les dispositions relatives à la santé
animale et au bien-être des animaux, 70 pages.
Page n°61
- PARTIE II : VERS UNE HARMONISATION EN EUROPE ET VERS
L'INTERNATIONALISATION -
CONCLUSION
Une mission d'importance concernant le contrôle
de sécurité sanitaire est effectuée via
différentes instances de la sécurité sanitaire des
aliments au niveau mondial, européen et français. Elles
existent avec comme rôle, d'informer la population, d'instaurer un
réseau d'alerte en cas de dangers alimentaires pouvant nuire aux
consommateurs tout en menant des actions conjointes. En France, le rôle
des pouvoirs publics composés de trois Ministères (de
l'Agriculture, de la Santé, et de la Consommation) consiste à
définir entre autres des règles visant à assurer la
sécurité des consommateurs, la loyauté des pratiques
commerciales et industrielles et des mécanismes de régulation du
marché pour garantir sa stabilité.
Les professionnels agro-alimentaires (producteur,
transformateur et distributeur) sont confrontés à la
réglementation sanitaire contraignante afin que de
telles catastrophes alimentaires ne se reproduisent pas. Ce système
juridique imposé par le gouvernement Français et l'Europe est
basé sur des lois à suivre si on ne veut pas
avoir à subir des sanctions. De ce fait, la
sécurité des denrées alimentaires reste une
préoccupation pour le chef d'entreprise afin qu'il n'aille pas en
prison.
Le Parlement Européen et le Conseil ont
édicté le règlement n°178/2002 du 28 janvier
2002 établissant les principes généraux et les
prescriptions générales de la législation alimentaire,
instituant l'Autorité Européenne de
Sécurité des Aliments (AESA) et fixant des
procédures relatives à la sécurité des
denrées alimentaires. Ce règlement est important de nos jours,
car certaines de ses dispositions s'appliquent depuis le 1er janvier
2005 se structurant autour de deux thèmes essentiels : la
sécurité des aliments et la
traçabilité.
L'Union Européenne fait des efforts d'harmonisation
importants en matière d'hygiène, applicable à toutes les
denrées alimentaires et à toutes les entreprises des secteurs dit
le « Paquet Hygiène », pour assurer la
sécurité sanitaire de l'alimentation humaine et animale.
Applicable depuis le 1er janvier 2006, il est composé de six
règlements principaux et de deux directives (l'une qui permet
l'abrogation, c'est-à-dire l'invalidité des anciennes directives
et l'autre instaurant des règles de police sanitaire). Nous sommes
passés ici d'un cadre national (décrets, arrêtés
issus de la transcription de directives européennes) vers l'application
directe de règlements européens (sans transposition dans le droit
français).
On donne aux professionnels l'obligation d'assurer aux
produits qu'ils commercialisent de bonnes conditions de sécurité
des denrées alimentaires, ils doivent faire face à une
obligation de résultats et non plus d'une obligation de
moyens (conformément aux directives européennes
adoptées par la France dans les années 1990 et renforcée
dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne, en
vigueur depuis le 1er janvier 2006 : le paquet hygiène). De
plus, ils doivent mettre en place les contrôles internes
nécessaires, et la traçabilité
requise.
Malgré la mise en place d'une réglementation sur
la sécurité des denrées alimentaires, l'arrivée du
Paquet Hygiène reste insuffisante pour satisfaire les attentes des
clients industriels :
« Tout au long de la chaîne, les clients
reportent sur leurs fournisseurs, les exigences que leurs propres clients
distributeurs leur imposent désormais. »
Page n°62
PARTIE III : LES SYSTEMES DE
MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS
INTRODUCTION
Les distributeurs ont mis en place des
certifications privées (les plus connues et utilisé sont : BRC
pour l'Angleterre, l'IFS pour l'Allemagne et la France) afin de limiter leur
responsabilité pénale en cas de crise sanitaire sur les produits
de leur marque. La création de plusieurs référentiels est
due à plusieurs phénomènes :
- la perte de confiance des consommateurs due aux graves
problèmes rencontrés
ces dernières années (l'ESB - maladie de la vache
folle et aux dioxines) ;
- la mondialisation des marchés en agroalimentaire ;
- l'élargissement de l'Europe et le Paquet Hygiène
;
- la responsabilisation des distributeurs en matière de
sécurité alimentaire ;
- et l'absence de consensus sur les normes en matière de
sécurité alimentaire.
Nous allons voir, dans cette partie, de quoi il est question
concernant ces différents référentiels sur les
systèmes de management de la sécurité des aliments en
faisant succinctement un état des lieux de l'existant. Mais dans un
premier temps, il sera question de définir certains termes et
définitions pour mieux comprendre l'objet de l'étude.
Page n°63
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Chapitre V. Normalisation et reconnaissance A. La
normalisation137
1. Référentiel
« Un référentiel
est un document de référence regroupant
l'ensemble des critères auquel un produit, un processus ou un service
doit répondre pour pouvoir bénéficier de la certification
conçue par son auteur. L'auteur du référentiel peut
être un législateur (national ou international) ou une
entité associative ou privée. Il est possible que plusieurs
référentiels s'adressent à un même produit
»138.
Les référentiels peuvent être
protégés par le droit de la propriété industrielle
ayant recours aux services de l'Institut national de la
propriété industrielle139 (INPI). On a aussi
les labels qui sont des symboles indiquant la
conformité avec une norme. Nous pouvons définir deux types de
référentiels, en anglais il existe un seul terme standard
alors qu'en français il en existe deux : standard
et norme, ce qui peut-être parfois source de
confusion.
'Un standard est « un
ensemble de recommandations développées et
préconisées par un groupe représentatif d'utilisateurs
»140. En clair c'est un référentiel
publié par une entité non officielle, nous ne parlons de standard
qu'à partir du moment où celui-ci à une diffusion large,
on parle alors de standard de facto. Par exemple : en
informatique avec l'utilisation du port USB, ou l'utilisation du langage HTML
(Hyper Text Markup Language).
'Une norme est une directive qui
permet de définir un standard pour un produit, un service, un bien,
à destination des professionnels et du grand public :
« Une norme est un document qui définit des
exigences, des spécifications, des lignes directrices ou des
caractéristiques à utiliser systématiquement pour assurer
l'aptitude à l'emploi des matériaux, produits, processus et
services. »141
Ce document est payant, il est élaboré par
certains groupe d'experts, voire une à deux personnes. Dans des pays
différents, pour un même domaine d'activité, les
entreprises feront usage de la même norme hormis la langue. Une norme est
amenée à évoluer par les révisions qu'elle peut
avoir :
« La norme est proche de la directive
réglementaire ; à ce titre elle doit être suivie par les
entreprises qui sont concernées par son utilisation, et cela quel que
soit le pays ou le type d'entreprise. »142
137 Source issue du site de l'ISO :
www.iso.org (Consulté en janvier
2013).
138 BOUTOU O., De l'HACCP à l'ISO 22000, AFNOR
Editions, octobre 2008, 2ème édition, p 351 pages.
139 Une personne peut faire un dépôt de brevet, ou
d'une marque auprès de cet institut.
140 Portail du ministère de l'éducation nationale
:
http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/archives/metadata/normes-et-standards
(Consulté en janvier 2013).
141 Source issue du site de l'ISO :
http://www.iso.org/iso/fr/home/standards.htm
(Consulté en janvier 2013).
142 TENEAU Gilles, AHANDA Jean-Guy, Guide commenté
des normes et référentiels, Editions d'Organisation
Eyrolles, Août 2009, 383 pages.
Page n°64
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Qu'il s'agisse d'hygiène des denrées, de
sécurité et de contrôles sanitaires ou de
traçabilité de la chaîne alimentaire, les normes peuvent
définir des règles communes en l'absence de réglementation
ou venir en appui de celle-ci, qu'elle soit :
- Nationale (norme françaises homologuée
NF),
- Européenne (norme EN),
- ou Internationale (norme ISO ou CEI).
Les normes internationales ont l'avantage de garantir :
« Des produits et services sûrs, fiables et de
bonne qualité. Pour les entreprises, elles sont des outils
stratégiques permettant d'abaisser les coûts, en augmentant la
productivité et en réduisant les déchets et les erreurs.
Elles ouvrent l'accès à de nouveaux marchés,
établissent des règles du jeu équitables pour les pays en
développement. »143
Certains pays ne suivent pas toujours les normes à
cause de l'absence d'organisme de normalisation dans leur pays (liés
à des contraintes techniques, budgétaires...), ce qui implique
que les produits, les biens, les services issus de certains pays manquent de
directives par exemple en matière de sécurité des
denrées alimentaires.
2. L'organisation internationale de normalisation
(ISO)
a) Présentation de l'ISO
En 1946 à Londres, l'Organisation
internationale de normalisation (ISO) fut
créée « avec pour objet de faciliter la coordination et
l'unification internationale des normes industrielles » par les
délégués de 25 pays réunis à l'Institute of
Civil Engineers. Les fondateurs de cette organisation internationale de
normalisation ont opté pour un nom court et universel : « ISO
», dérivé du grec isos, signifiant « égal »
évitant ainsi des abréviations différentes (en anglais
« IOS » et en français « OIN »).
En Février 1947, l'ISO entra en activité pour
élaborer des normes internationales établissant des
spécifications applicables aux produits, aux services et aux bonnes
pratiques, pour accroître l'efficacité de tous les secteurs de
l'économie. Elles sont un moyen de supprimer les obstacles liés
au commerce international grâce à leur élaboration
provenant d'un consensus mondial facilitant le libre-échange et le
commerce équitable dans le monde.
Actuellement, l'ISO représente :
- 19 000 normes internationales publiées dans tous les
domaines (technologique,
économique, agriculture, aux soins de santé,
sécurité des aliments) ;
- l'élaboration de normes assurées par des membres
de 164 pays et par 3 335
organes techniques ;
143Source issue du site de l'Organisation National
de Normalisation (ISO) : http://www.iso.org/ (Consulté en janvier
2013).
Page n°65
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
- 150 personnes travaillant à plein temps au
secrétariat central de l'ISO à
Genève, en Suisse ;
- Et 250 comités techniques.
Que ce soit dans l'industrie, l'économie ou les
services, une norme est un ensemble de règles de conformité ou de
fonctionnement légiféré par un organisme de normalisation
mandaté comme l'ISO au niveau international. Il faut
savoir qu'il existe d'autres organismes aux niveaux internationaux
rattachés à des organismes nationaux comme nous le montre le
tableau ci-dessous :

Tableau n°3 : Organismes internationaux et
nationaux144
Des entreprises privées peuvent également
définir des référentiels privés
vis à vis de leurs fournisseurs. Le respect de ces normes
facultatives peut être certifié.
b) Présentation de l'AFNOR
En France l'organisme de normalisation est
l'AFNOR (Association Française de Normalisation), il
est placé sous la tutelle du ministère de l'Industrie. Il est
issu de la fusion entre AFAQ (Association Française du Management de la
Qualité) et AFNOR le 1er Janvier 2004 qui totalise
près de 900 employés. Elle est sous la tutelle du
Ministère de l'Industrie organisé autour de 4 grands domaines de
compétences :
- la normalisation ;
- la certification ;
- l'édition de solutions et services d'information
technique et professionnelle ;
- et la formation.
144 TENEAU Gilles, AHANDA Jean-Guy, Guide commenté des
normes et référentiels, Editions d'Organisation Eyrolles,
Août 2009, 383 pages.
Page n°66
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
L'AFNOR est soumis à la réglementation
française ; celle-ci définit la normalisation dans son ensemble,
voici la définition du rôle de l'AFNOR selon le
décret n°2009-696 du 16 juin 2009 :
« L'AFNOR association de loi 1901, au titre de sa
mission d'intérêt général oriente et coordonne
l'élaboration des normes nationales et la participation à
l'élaboration des normes européennes et internationales, assure
la programmation des travaux, l'organisation des enquêtes publiques,
l'homologation et la publication. Il vise notamment à rendre le
Système Français de Normalisation encore plus proche du terrain
et plus efficace. Le décret du 16 juin 2009 fixe le cadre dans lequel
doivent désormais s'inscrire les activités de normalisation
conduites en France. »
La normalisation a été
déclarée mission d'intérêt public par le
décret 84/74 qui décrit son fonctionnement. Voici une
définition de la normalisation selon le décret n°2009-696 du
16 juin 2009 :
« La normalisation est une activité
d'intérêt général qui a pour objet de fournir des
documents de référence élaborés de manière
consensuelle par toutes les parties intéressées, portant sur des
règles, des caractéristiques, des recommandations ou des exemples
de bonnes pratiques, relatives à des produits, à des services,
à des méthodes, à des processus ou à des
organisations. Elle vise à encourager le développement
économique et l'innovation tout en prenant en compte des objectifs de
développement durable. »
En clair la normalisation a pour objet de fournir des
« documents de référence » comportant des
solutions à des problèmes techniques et commerciaux concernant
les produits, les biens et les services qui se posent de façon
répétée dans des relations entre partenaires
économiques, scientifiques, techniques et sociaux. Grâce à
la normalisation on facilite les échanges tout en réduisant les
coûts liés à la recherche de transaction des risques en
fournissant une garantie. Un organisme de normalisation a pour objectif de
fixer des règles de fonctionnement par rapport :
- A l'élaboration des normes par domaines, par secteurs
d'activités (groupes
d'experts qui se réunissent).
- La gestion des normes obsolètes.
- La rédaction et la publication des normes.
- A la commercialisation des normes.
- Au plan de communication auprès des professionnels.
- A la gestion des bases de données des normes.
- Aux associations, organismes professionnels (France et autres
pays).
Page n°67
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
3. Les principes de l'élaboration des
normes
Les normes ISO répondent à un besoin du
marché, exprimées par l'industrie ou d'autres parties prenantes
(exemple : associations de consommateurs) pour son pays. Ensuite les experts se
réunissent pour étudier un projet de norme. Une fois
finalisé, il est communiqué aux membres de l'ISO qui font part de
leur observation et procèdent à un vote. Si le projet de norme
fait l'objet d'un consensus, il est adopté en tant que norme ISO, dans
le cas contraire, le comité technique doit le revoir afin d'y apporter
des modifications. Ces Normes internationales sont le fruit d'une
démarche consensuelle et des observations des parties prenantes venant
du monde entier. Elles sont élaborées par :
- des groupes d'experts des industries concernées ;
- des représentants d'associations de consommateurs ;
- des milieux universitaires ;
- des ONG ;
- et des gouvernements.
Ils forment ce que l'on appelle : « les
comités techniques » (TC). Les TC sont
classés par ordre numérique, en suivant l'ordre dans lequel ils
ont été créés (par exemple, le TC 1 sur les
filetages a été créé en 1947 et le TC 269 sur les
applications ferroviaires a été créé en 2012). Les
comités techniques analysent en détail les champs d'application,
les définitions clés et leur contenu, se consacrant à une
question spécifique (il existe un TC pour les denrées
alimentaires, les technologies marine, ...).
4. Accréditation145
Au « plus haut niveau », les organismes de
certification sont accrédités, ce qui est une
exigence des pouvoirs publics comme un préalable
à un futur agrément pour l'application d'une
réglementation nationale ou en vue d'une notification dans le cadre
d'une directive européenne. Le recours à l'accréditation
est de nature volontaire dans le but d'instaurer la confiance dans les
prestations réalisées. La parution du règlement
européen du 9 juillet 2008 relatif à l'accréditation et
à la surveillance du marché à accrue la tendance au
recours à l'accréditation.
|
En France nous avons le COFRAC (Comité
Français d'Accréditation) qui a pour objectif d'accréditer
les organismes de certification (AFAQ, LRQA, BVQI,...), ainsi que les
laboratoires d'essais, de tests, d'échantillonnages. L'ISO nous donne
une définition de l'accréditation qui est une
:
|
« Reconnaissance formelle par un organisme
indépendant, en général un organisme
d'accréditation, qu'un organisme de certification est compétent
pour procéder à la certification. L'accréditation n'est
pas obligatoire mais elle est un gage de confiance
145 Source issue du site de l'Organisation National de
Normalisation (ISO) : http://www.iso.org/ (Consulté en
février 2013).
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
supplémentaire. L'organisme de certification dit
«accrédité» a fait l'objet d'une vérification
pour garantir sa conformité à des Normes internationales.
»146
Il en découle plusieurs exigences auxquelles doivent
satisfaire les organismes d'accréditation et qui sont exprimées
dans la norme ISO/CEI 17011 (Évaluation de la conformité -
Exigences générales pour les organismes d'accréditation
procédant à l'accréditation d'organismes
d'évaluation de la conformité). On distingue trois niveaux
fondamentaux de référentiels (voir aussi
l'Annexe n°8 : niveaux fondamentaux des référentiels
p XII).
- Accréditation,
- Organismes d'évaluation de la conformité,
- Et entreprise ayant recours aux services des entités
accréditées.
Page n°68
146 Idem.
Page n°69
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
B. Le système de reconnaissance mondial des
référentiels Food Safety
1. The Consumer Goods Forum147
|
The Consumer Goods Forum est une association
réunissant les distributeurs de biens de consommation, les fabricants,
et des experts techniques.
|
Elle a pour objectif de fournir à ses membres une
multitude d'activités telles que des programmes internationaux, des
événements, des groupes de travail, des initiatives, des
publications et des services sur mesures. Cette association représente
:
- 135 Distributeurs (Auchan, Carrefour, Casino, Monoprix,
Système U,...).
- 154 Fabricants (Andros, Bongrain, Coca-Cola, Danone, Cargil,
L'Oréal,
Nestlé,...).
- Des associations (ANIA,...).
- Des Fournisseurs (Accenture, Bureau Veritas, Diversey,...).
Le Comité de la GFSI est composé d'une multitude de
firmes :

Figure n°20 : Comité composant la
GFSI148
147 CHATEAU Laurent - Bureau Veritas, Le système de
reconnaissance mondial des référentiels Food Safety,
Secure Food, Issy-les-Moulineaux, le 14 novembre 2012, 39
pages [En ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://www.advbe.com/docs/SecurFood2012-Laurent-Chateau-Bureau-Veritas-Certification.pdf
(Consulté en mars 2013).
148 Idem.
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Afin de consolider le secteur des Biens de Consommation, cinq
programmes stratégiques ont été développés,
chacun étant dirigé par un comité :
- Développement durable.
- Sécurité et Santé.
- Excellence opérationnelle.
- Partage des connaissances et développement des
personnes.
- Imaginer la chaîne de valeur à 10 ans.
Celui qui va nous intéressés est «
le programme Sécurité et Santé » comprenant
deux pôles :
- Health & wellness (Santé et bien être).
- Et Food Safety (sécurité
alimentaire).
Afin de développer les actions relatives au pôle
Food Safety, the Consumer Goods Forum créa une
plateforme d'échange à but non lucratif en mai 2000149
: « Global Food Safety Initiative (GFSI) » ou en
français l'Initiative Mondiale de la Sécurité
Alimentaire sous le droit Belge.
Page n°70
149 Site du Global Food Safety Initiative :
www.mygfsi.com (Consulté en
mars 2013).
Page n°71
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
2. GFSI - Processus d'harmonisation et de validation150
et 151
La GFSI fournit une plate-forme pour la collaboration de
nombreux groupes de travail (expert mondiaux, distributeur, fabricant,
sociétés de service, organismes institutionnels, gouvernements,
prestataires de services de la sécurité alimentaire) pour aborder
des questions actuelles sur la sécurité alimentaire.
Elle a pour mission l'amélioration de la
sécurité des aliments afin de renforcer la confiance de tous les
consommateurs. C'est le groupe d'intérêt le plus influent
pour les distributeurs alimentaires établissant un ensemble de
critères largement acceptés pour définir la pertinence des
protocoles de certification en matière de
sécurité des aliments.
L'objectif de l'initiative est d'imposer l'application d'un
« référentiel de système de management de la
sécurité alimentaire » afin de :
- Renforcer la confiance du consommateur ;
- Renforcer la sécurité alimentaire en assurant la
protection du consommateur ;
- Définir les exigences de la sécurité
alimentaire avec comme références : la
législation applicable, Codex Alimentarius, Norme ISO et
Guides de bonnes pratiques applicables ;
- Favoriser une entente au sujet des normes universelles de
sécurité alimentaire,
- Réduire les coûts et améliorer
l'efficacité au moyen des normes reconnues par
l'Initiative ;
- Et permettre l'échange d'information et favoriser le
réseautage.
Le GFSI analyse des normes de gestion de la
sécurité alimentaire par rapport aux exigences de son
« document d'orientation » en anglais «
Guidance document ». Si une norme est conforme aux exigences du
document d'orientation, elle est reconnue. Dans ce document, il est question
:
- des orientations de la sécurité alimentaire
disponible ;
- d'un encadrement pour le benchmarking152 ;
- et enfin des lignes directrices du processus de
certification.
On y retrouve les meilleures pratiques en
sécurité alimentaire ainsi que les éléments
clés pour la production et la transformation alimentaire dont un
système et des exigences pour un programme de management de la
sécurité et les meilleurs pratiques, et des exigences HACCP
(Principes d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques).
150 Source issue du site Agriculture et Alimentation et
Initiatives rurales Monitoba :
http://www.gov.mb.ca/agriculture/foodsafety/processor/cfs02s150.fr.html
et Source issue du site Agefaforia, les
industries alimentaires :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/marches-et- reglementation_ifs+et+brc_17-100.html
(Consulté en février 2013).
151 L'ESPERANCE P., P. Eng, MBA Associé principal, Le
Groupe Qualiso, Représentant liaison ISO TC 176 to ISO TMB WG SR Expert
délégué canadien ISO TC 176 S, Salon sur les meilleures
pratiques d'affaires, novembre 2010, 32 pages [En ligne]. Document disponible
sur le lien suivant :
http://www.qualite.qc.ca/uploads/files/presentation_securite_alimentaire-gfsi.pdf
(Consulté en mars 2013).
152 Consiste à étudier et analyser les
techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises afin de
s'en inspirer et d'en retirer le meilleur.
Page n°72
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
La GFSI a pour objectif l'harmonisation des
différents référentiels concernant la
sécurité alimentaire comme l'illustre la figure
ci-dessous :

Figure n°21 : La route de la GFSI vers
l'harmonisation 153 et 154
En 2007, dans une optique de réduction de
l'accroissement des vérifications et des normes de vérifications
divergentes, des grands magasins de détail (au nombre de huit :
Carrefour, Metro, Wal-Mart, Migros, Adhold et Delhaize) se sont mis d'accord
pour accepter les normes validées par l'Initiative. Leurs fournisseurs
sont contraints de choisir seulement parmi un ensemble de normes
proposées par la GFSI. C'est une approche qui se reflète dans le
slogan de l'Initiative, « once certified, accepted everywhere
» traduit en français « une fois certifié,
accepté partout ».
Ce n'est seulement qu'à partir de 2011, qu'un magasin
de détail au Canada (Loblaw) exige de la part de ses fournisseurs
l'adoption des normes validées par l'initiative mondiale de la
sécurité alimentaire. D'autres magasins ont suivi par la suite
comme Sobeva et Safeway.
153 CAMBEROU Laurent, Auditeur ISO 22000 chez AFNOR,
Découvrez la certification Food Safety 22000, Webinar, 27 mai
2010, 11 pages.
154 L'ESPERANCE P., P. Eng, MBA Associé principal, Le
Groupe Qualiso, Représentant liaison ISO TC 176 to ISO TMB WG SR Expert
délégué canadien ISO TC 176 S, Salon sur les meilleures
pratiques d'affaires, novembre 2010, 32 pages [En ligne]. Document disponible
sur le lien suivant :
http://www.qualite.qc.ca/uploads/files/presentation_securite_alimentaire-gfsi.pdf
(Consulté en mars 2013).
Page n°73
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Voici les référentiels et schémas de
certification reconnus par la GFSI155 (reconnus par
le « Guidance Document version 6 ») :
TRANSFORMATION DES ALIMENTS :
|
|
|
BRC Global Standard for food Safety Issue
BRC/IOP Global Standard for Packaging and Packaging Materials
Issue 4 (20 Septembre 2012)
|
|
|
Dutch HACCP (Option B)
|
|
|
International Food Standard version 6 (21 Septembre 2012)
|
|
|
|
FSSC 22000 Food Products (PAS 220 + ISO 22000)
|
|
CanadaGAP (Canadian Horticultural Council On-Farm Food Safety
Program)
|
|
|
Global RedMeat Standard
|
|
|
Safe Quality Food 2000 (Level 2)
|
|
LA PRODUCTION PRIMAIRE :
|
|
Primus GFS
|
|
|
GLOBALG.A.P.
|
|
|
|
Global Aquaculture Alliance Seafood Processing Standard
|
|
Safe Qualité Food 1000 code 7th edition level 2 (15
Octobre 2012)
|
Tableau n°4 : référentiels et
schéma de certification reconnu par la GFSI
155 Source issue du site de la GFSI :
http://www.mygfsi.com/contact-us/scheme-owners.html
(Consulté en mars 2013).
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Chapitre VI. L'ISO 22000 une norme internationale
A. Les fondements de la norme ISO 22000 1. Naissance de
l'ISO 22000
En 2001, dans un souci d'harmonisation des pratiques en
matière de sécurité des denrées alimentaires,
l'association danoise de normalisation (DS) a soumis au secrétariat de
l'ISO/TS 34 « Produits alimentaires », une proposition pour
élaborer une norme internationale, relative au système de
management de la sécurité sanitaire des aliments et sur la
traçabilité.
La demande ayant été acceptée, les
travaux sur la norme ISO 22000 ont officiellement débuté avec
l'intervention :
- d'experts de l'industrie agroalimentaire,
- et de représentants d'organisations
internationales spécialisées
(Confédération des Industries Alimentaires de
l'Union Européenne - CIAA, Food Business Forum - CIES) en collaboration
avec la Commission du Codex Alimentarius.
Ces travaux ont abouti à la publication par
l'adoption à l'unanimité de 54
pays156 de la nouvelle norme ISO 22000, le
1er septembre 2005. Cette norme est le fruit d'une
démarche collective ayant rassemblé les différentes
catégories d'acteurs, privés et publics dans toutes les zones du
monde : Europe, Asie, Afrique, Océanie et Amérique

Figure n°22 : Les pays participants aux travaux
de l'ISO 22000157
Page n°74
156 BOUTOU O., Ingénieur AFNOR, ISO 22000 - La norme
sur la sécurité des aliments, version 4, décembre
2011, 19 pages [En ligne]. Document disponible sur le lien
suivant :
http://www.afnor.org/content/download/19372/144853
(Consulté en janvier 2013).
157 BOUTOU O., De l'HACCP à l'ISO 22000, AFNOR
Editions, octobre 2008, 2ème édition, p43 - 351
pages.
Page n°75
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Dès sa parution, elle a été
publiée parallèlement par l'association française de
normalisation (AFNOR158) membre de l'Organisation
internationale de normalisation (l'ISO159) pour la
France, et par le CEN (Comité Européen de
normalisation) pour la communauté européenne, d'où
l'appellation officielle de NF EN ISO 22000 version 2005.
Après trois ans de travail, c'est la seule norme internationale qui est
le fruit d'un consensus entre 45160 pays. La norme ISO 22000
répond parfaitement aux exigences définies dans la
réglementation européenne du Paquet Hygiène, selon une
étude réalisée par la Direction Générale de
l'Alimentation (DGAL) en fin 2007161.
L'objectif derrière la création de la norme ISO
22000 est de minimiser le coût lié à la gestion et la
maintenance de plusieurs référentiels en même temps
(plusieurs audits, très couteux...). C'est une norme
d'application volontaire, en d'autres termes, l'entreprise a le choix
ou non de la mettre en place. Voici un résumé des objectifs de
l'ISO 22000 sous la forme d'un tableau, réalisé par Didier
Blanc162 membre des groupes d'experts
internationaux en charge de la rédaction ou de la révision des
normes ISO 9001, 9004 et 22000 :
Harmoniser
|
- Regrouper les normes nationales ou privées qui
prolifèrent depuis
1997
- Harmoniser le niveau d'exigence entre ces normes
- Etendre la portée à l'ensemble de la chaîne
alimentaire
- Générer ainsi une culture commune
|
Simplifier
|
- Simplifier la tâche des entreprises (1 seule norme)
- Simplifier l'accréditation des certificateurs
|
Assurer l'accès
|
- Rendre la norme universellement accessible
- Eviter le protectionnisme des détenteurs de normes
privées (BRC,
IFS, EFSIS...)
|
Tableau n°5 : Objectifs de l'ISO
22000
Le système de management de la
sécurité des aliments (SMSA)
ISO 22000 : 2005 repose sur un cahier des charges bien précis
comprenant quatre éléments essentiels pour garantir la
sécurité des denrées alimentaires à tous les
niveaux de la chaîne alimentaire. Ces éléments sont
mentionnés dans l'introduction de la
norme163 :
- La communication interactive, - Le management du
système,
- Les programmes de pré requis,
- Les principes HACCP.
158 Source issue du site de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_fran%C3%A7aise_de_normalisation
(Consulté en janvier 2013).
159 Organisation internationale de normalisation (The
International Organization for Standardization) Pour plus d'information voir le
lien suivant :
http://www.iso.org/iso/fr/home.htm?=
(Consulté en février 2013).
160 TALBOT Vincent, « La norme ISO 22000 : Système
de management de la sécurité alimentaire », Lettre
d'information sur les pêches, janvier/mars 2007, n°120, 40
pages.
161 L'ISO 22000 et contrôles officiels des entreprises
du secteur alimentaire, Magazine
agriculture.gouv.fr,
décembre 2010,
http://agriculture.gouv.fr/iso-22000-controles
(Consulté en février 2013).
162 BLANC Didier, ISO 22000, HACCP et
sécurité des aliments - Recommandations, outils, FAQ et retours
de terrain, AFNOR Editions, décembre 2009, 2ème
édition, 413 pages.
163 ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION, Norme ISO
22000 : 2005 - Exigences pour tout organisme appartenant à la
chaîne alimentaire, Éd. octobre 2005, 35 pages.
Page n°76
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
2. Communication interactive
La norme ISO 22000 est une norme de système de
management. Elle est applicable à tous les maillons de la
chaîne alimentaire de la production primaire à la
consommation, comme nous l'illustre la figure ci-dessous :

Figure n°23 : Exemple de communication dans la
chaîne alimentaire164
La norme ISO 22000 met l'accent sur
l'importance de « la communication interactive »
à la fois en amont et en aval entre les acteurs de la chaîne
alimentaire, employé dans le souci d'identifier et de
maîtriser tous les dangers potentiels
relatifs à la sécurité des aliments de la
« fourche à la fourchette ».
164 Idem.
Page n°77
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
La norme ISO 22000 nous donne une définition de la
chaîne alimentaire qui est la suivante :
« § 3.2 chaîne
alimentaire
Séquence des étapes et opérations
impliquées dans la production, la transformation, la distribution,
l'entreposage et la manutention d'une denrée alimentaire et de ses
ingrédients, de la production primaire à la consommation.
NOTE 1 : Ceci inclut la production d'aliments pour animaux
producteurs de denrées alimentaires et pour animaux destinés
à la production de denrées alimentaires. NOTE 2 : La chaîne
alimentaire comprend également la production de matériaux
destinés à être en contact avec les denrées
alimentaires ou les matières premières. »165
La norme demande de conserver les enregistrements des
communications externes avec les différents acteurs. C'est une condition
nécessaire pour que la chaîne alimentaire fournisse au
consommateur final des produits alimentaires sûrs, on a
ainsi une vision globale des acteurs de chaque maillon de la chaîne.
3. Management du système
La norme ISO 22000 indique que les systèmes les plus
efficaces en matière de sécurité des denrées
alimentaires :
« Sont établis, exploités et mis
à jour dans le cadre d'un système de management structuré
et intégré aux activités générales de
management de l'organisme. Cette disposition offre le meilleur avantage
possible à l'organisme et aux parties intéressées. La
présente norme Internationale a été alignée sur la
norme ISO 9001 afin de mettre l'accent sur la compatibilité entre les
deux normes. »166
Le principe du management du système
trouve son origine dans la norme ISO 9001 : 2000, précisant le
vocabulaire et les grands principes des systèmes de management sur
lesquels, la norme ISO 22000 a été alignée. D'autre part,
les chapitres de l'ISO 22000 sont repris à partir de ceux de l'ISO 9001
facilitant ainsi la compatibilité entre les deux normes. On se retrouve
avec une norme pouvant ainsi s'appliquer seule ou venir en déclinaison
d'un Système de Management de la Qualité existant, on parle de
« système de management intégré
». On peut considérer la norme ISO 22000 comme un
« hybride » de l'ISO 9001 (Système de Management de
la Qualité) appliqué à la sécurité des
denrées alimentaires pour obtenir un Système de Management de la
Sécurité des Aliments (SMSA).
Cette dynamique managériale est importante. Une fois
relevé le défi de mettre en place un système HACCP la
première année, elle rencontre un nouveau défi : celui de
le maintenir opérationnel les années suivantes, où ce
processus doit continuer d'évoluer vers le haut, c'est ce que
l'ISO 22000 permet en s'appuyant sur le principe de la «
roue de Deming » et sa boucle
d'amélioration continue de type PDCA (Plan,
Do, Check, Act) qui est aujourd'hui,
165 ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION, Norme ISO 22000 :
2005 - Exigences pour tout
organisme appartenant à la chaîne
alimentaire, Éd. octobre 2005, 35 pages.
166 Idem.
Page n°78
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
reconnue comme un principe de conduite managériale
simple et universel, après avoir fait la preuve de son efficacité
au Japon.
4. L'amélioration continue
Le système de management de la qualité se base
sur l'enchaînement de 4 étapes qui permettent de développer
la prévention afin de réduire le besoin de corrections.
Ci-dessous la définition du PDCA tiré de la norme ISO
9001 version 2008 est de :
- « Planifier: établir les
objectifs et les processus nécessaires pour fournir des résultats
correspondant aux exigences des clients et aux politiques de
l'organisme.
- Faire: mettre en oeuvre les
processus.
- Vérifier: surveiller et
mesurer les processus et le produit par rapport aux
politiques, objectifs et exigences du produit, et rendre
compte des résultats. » - Agir:
entreprendre les actions pour améliorer en permanence
les performances
des processus. »167
> (Plan/Planifier) : mettre en place les
moyens humains et matériels pour atteindre les objectifs et
maîtriser les processus tout en respectant ce qui a été
écrit.
> (Do/Faire) : définir ce que l'on
veut obtenir, puis le rédiger en détail dans de la
documentation (Manuel, procédure) selon un modèle
(norme) et mettre en place.
> (Vérifier/Check) :
vérifier que ce que l'on fait est conforme à ce qui avait
été planifié (grâce à des contrôles,
des audits).
> (Act/Agir ou améliorer)
rechercher et analyser des possibilités de progrès puis les
mettre en oeuvre.
En apportant des éléments de système
(procédures, audit, indicateurs, tableaux de bord, revues de direction,
comités de pilotage) la norme participe à un effort de
formalisation et d'amélioration du management. De telles dispositions
permettent de sortir d'un système HACCP figé et de progresser
vers un système constamment adapté à la situation et aux
besoins de la sécurité des aliments.
La norme ISO 22 000 est basée sur la même
structure que celle des dispositions contenues dans la norme ISO 9001 : 2000
afin de permettre une bonne compatibilité et
complémentarité des deux référentiels. Elle repose
sur quatre blocs :
- La responsabilité de la direction :
engagement fort de la direction, avec l'établissement d'une politique de
sécurité alimentaire ainsi que des objectifs réalistes et
compréhensibles par tous dans l'entreprise. Pour ce faire la direction
doit nommer un responsable du système de management,
167 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, ISO
9001, Système de management de la qualité, Exigences,
Éd. décembre 2008, 38 pages.
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
- Le management des ressources :
matérielles, humaines (implication et formation du personnel)
et financières pour la bonne atteinte des objectifs,
- La planification et réalisation de produits
sûrs,
- Et la validation, vérification et
l'amélioration du système de management de la
sécurité des denrées alimentaires : en permettant
la validation, l'approbation, la diffusion, l'archivage, ainsi que la mise
à jour des documents.


Figure n°24 : Modèle d'un système
de management de la qualité basé sur les
processus168
Page n°79
168 Idem.
Page n°80
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
B. Les bonnes pratiques d'hygiène et la
démarche HACCP169 1. Les Bonnes Pratiques d'Hygiène
(BPH ou PRP)
Aujourd'hui, les directives et règlements
européens (les règlements CE N° 852/2004 et
183/2005) obligent les industriels à utiliser les principes de
la méthode HACCP. Pour pouvoir mettre en place cet outil, il doit
régner au sein d'une entreprise une « culture
d'hygiène », il est essentiel d'avoir un environnement
sain (BPH ou PRP notion introduite par la norme ISO 22000170).
Cette culture doit être symbolisée par des
BPF (Bonnes Pratiques de Fabrication
appelées aussi parfois BPH ou BPF/H en
référence à la notion d'hygiène)
comme le souligne le manuel rédigé dans le cadre du programme de
coopération économique sur les normes, qualité et
évaluation de la conformité :
« L'application des "Bonnes Pratiques
d'Hygiène" (BPH) et des "Bonnes Pratiques de Fabrication" (BPF)
constitue un prérequis indispensable au passage à la mise en
oeuvre de la Méthode HACCP. »171.

Figure n°25 : Exemple de
PRP172
169 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, NF V
01-006 : 2008, Hygiène des aliments, Place de l'HACCP et application de
ses principes pour la maîtrise de la sécurité des aliments
et des aliments pour animaux, septembre 2008, 24 pages.
170 Norme sur le système de management de la
sécurité des denrées alimentaires
171 ASEAN et l'UE, Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et
BPH pour les PME de l'ASEAN, Un manuel complet pour évaluer vos
pratiques d'hygiène et votre plan HACCP, 2005, 105 pages [En
ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://ec.europa.eu/food/training/haccp_fr.pdf
(Consulté en décembre 2012).
Page n°81
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Il existe d'autres termes en équivalence avec les PRP :
- Bonnes Pratiques Agricoles (BPA).
- Bonnes Pratiques de Distribution (BPD).
- Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).
- Bonnes Pratiques d'Hygiène (BPH).
- Bonnes Pratiques de Production (BPP).
- Bonnes Pratiques de Vente (BPV).
- Bonnes Pratiques Vétérinaires (BPV).
Les BPH correspondent à des mesures de maîtrise
des dangers pour la sécurité alimentaire indispensable à
la mise en place des procédures issues des 7 principes de la
méthode HACCP. Celle-ci tire ses racines des bonnes pratiques
d'hygiène, le laboratoire spécialiste de l'hygiène et
de la sécurité des aliments l'ASEPT nous symbolise l'HACCP
sous la forme d'un arbre avec de grandes racines (Cf. figure ci-dessous) :

Figure n°26 : Arbres
HACCP173
172 BOUTOU O., AFNOR, Les référentiels en
matière de programmes pré-requis (PRP), 30 mai 2011.
173 Site d'Eurofins :
http://www.eurofins.fr/formationconseil/documentation/documents-et-liens/haccp/arbre-haccp.aspx
(Consulté en décembre 2012).
Page n°82
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Cet arbre démontre bien que l'entreprise alimentaire a
besoin pour s'épanouir de nombreuses racines solides et
profondes. La terre est en référence à la «
culture hygiène » symbolisée par les
Bonnes Pratiques d'Hygiène. Le sol sur lequel l'arbre
est enraciné doit être façonné par le personnel de
l'entreprise pour construire et développer les outils et les
méthodes de travail leur permettant de planter et de faire vivre l'arbre
de la sécurité sanitaire des aliments.
Plus les Bonnes Pratiques d'Hygiène sont prises en
compte et plus la solidité de l'assise est effective. Plus les bases
sont solides, plus les fondamentaux de l'hygiène sont acquis, plus la
méthode HACCP est aisée à mettre en oeuvre et
opérationnelle. Car l'hygiène des aliments est composée de
plusieurs domaines tous aussi important les uns que les autres, ce qui compose
les racines de la méthode HACCP :
- L'hygiène du personnel.
- L'hygiène des locaux (nettoyage, désinfection,
matériaux, agencement,...).
- Les conditions de stockage, de manipulation, de transport
(nettoyage,
désinfection, matériaux,...).
- Les matières premières.
On retrouve ces éléments comme thématique
dans les guides de bonnes pratiques d'hygiène
(GBPH nationaux ou internationaux propres à
chaque secteur des industries alimentaires). Ils sont d'application volontaire
pour venir en aide aux professionnels et conçus par les organisations
professionnelles et les syndicats pour les aider à les respecter,
contenant des règles d'hygiène (BPH/PRP) et des recommandations
spécifiques au secteur alimentaire qu'il concerne. L'objectif de ces
standards reste le même : la Sécurité des denrées
alimentaires remises au consommateur.
2. Les guides de bonnes pratiques
d'hygiène
Après validation par les autorités
compétentes nationales ou communautaires (ANSES), ils sont
publiés au Journal officiel (JO) et disponibles à la commande
auprès de la documentation française. Les guides de bonnes
pratiques permettent de respecter et renforcer les étapes de la
démarche HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) en proposant des
éléments concrets. Voici ci-dessous une illustration de la
conception à la validation des guides de bonnes pratiques
d'hygiène :

Figure n°27 : Les Guides de bonnes pratiques
d'hygiène174
174 Site d'AGEFAFORIA, les industries alimentaires :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/marches-et-reglementation
haccp 17-40.html.
Page n°83
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
En toutes circonstances, les professionnels de
l'agroalimentaire, doivent mettre en oeuvre l'application des bonnes pratiques
d'hygiène (PRP), un préalable indispensable avant d'effectuer une
analyse des dangers et l'application des autres principes de la démarche
HACCP. Leur objectif est de réduire les dangers (nombre de
micro-organismes indésirables) contribuant à la fois à la
sécurité ou l'innocuité (les aliments ne causeront pas de
dommage au consommateur) et la salubrité (aliments acceptables pour la
consommation humaine, altération du goût,...) des aliments.
On distingue trois mesures de maîtrise exposées
dans l'extrait ci-après de la norme l'ISO TS 22004 : 2005 donnant des
recommandations pour la mise en place de l'ISO 22000 :
« §7.1Recommandations pour l'application
de l'ISO 22000 :2005, Article 7 : Planification et réalisation de
produits sûrs
L'ISO 22000 réorganise le concept traditionnel de
répartition des mesures de maîtrise en deux groupes
(prérequis et mesures appliquées aux CCP) dans un ordre logique
pour le développement, la mise en oeuvre et la maîtrise du
système de management de la sécurité des denrées
alimentaires. Les mesures de maîtrise sont réparties en trois
groupes de la manière suivante :
a) les programmes prérequis
(PRP), qui régissent les conditions et
activités de base. Les PRP ne sont pas sélectionnés pour
maîtriser les dangers identifiés spécifiques mais pour
maintenir un environnement hygiénique de production, de traitement et/ou
de manipulation ;
b) les programmes prérequis
opérationnels (oPRP), qui régissent les mesures
de maîtrise que l'analyse de dangers identifie comme nécessaires
pour maîtriser les dangers identifiés à des niveaux
acceptables et qui ne sont pas gérées par le plan HACCP ;
c) un plan HACCP, qui
régit les mesures de maîtrise que l'analyse de dangers identifie
comme nécessaires pour maîtriser les dangers identifiés
à des niveaux acceptables et qui sont appliqués à des
points critiques pour la maîtrise (CCP). »175
La méthode HACCP, se décline en 7
principes et 12 étapes (Cf. Annexe n°9 :
Références croisées entre les principes HACCP, les
étapes d'application et les articles de l'ISO 22000:2005 p XIII)
permettant d'atteindre des objectifs préalablement définis et
permettant de progresser vers la maîtrise de la sécurité
des aliments. Elle doit permettre de recueillir les fruits du travail
préalable fait de responsabilité, d'information, de formation, de
comportement, c'est-à-dire atteindre des objectifs préalablement
définis et progresser vers la maîtrise de la
sécurité sanitaire des aliments. Sur le schéma ci- dessous
il est évident que les bonnes pratiques viennent en soutien de la
démarche HACCP :
175 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, l'ISO
TS 22004 : 2005, Système de management de la sécurité des
denrées alimentaires - Recommandations pour l'application de l'ISO 22000
: 2005, novembre 2011, 15 pages.
Page n°84
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -

Figure n°28 : Exemple de représentation de
l'HACCP document ASEPT176
Afin d'obtenir la bonne application de toutes les
étapes de la méthode HACCP, l'engagement sans réserve de
la direction est un prérequis indispensable. Il en est de même
pour le personnel qui doit être informé et impliqué.
L'équipe HACCP devra être formée aux principes de l'HACCP.
Toutes les bonnes pratiques d'hygiène devront être connues et
appliquées par tous.
Une équipe HACCP (pluridisciplinaire, constituée
au sein de l'entreprise - phase préliminaire, étapes 1
à 5) doit se réunir dans le but d'établir une
liste des dangers pour la santé au niveau biologique, chimique et
physique (étapes 6 pouvant être appelées
« étapes sensibles ») pour ensuite déterminer si chacun
des dangers est maîtrisé par l'application des PRP.
Concernant les dangers non maîtrisés par les PRP,
l'équipe cherche s'il existe une ou plusieurs mesures de maîtrise
combinées entre elles permettant d'assurer que le danger est bien
maitrisé. Tel que définis dans la norme NF EN ISO 22000 : 2005,
l'équipe rattachera des mesures de maîtrise élevées
(Maîtrise des points critiques étapes 7 à
10) au statut de programmes de prérequis opérationnels
(PRPo) ou rattachés à des points critiques pour la maîtrise
(CCP) tels que définis par le Codex
Alimentarius177.
Ces mesures doivent être validées,
surveillées et vérifiées. Dans de nombreux cas,
après une analyse des dangers, il peut être conclu que des PRP
peuvent se montrer suffisants pour assurer la sécurité des
produits. Si un défaut de maîtrise est présent lors de
la
176 Pour plus d'information :
http://www.eurofins.fr/formationconseil.aspx
(Consulté en décembre 2012).
177 Codex Alimentarius : Système d'analyse des risques
- points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et directives concernant
son application - Appendice au CAC/RCP 1-1969, Rév.4 (2003).
Page n°85
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
surveillance, des corrections et des actions correctives
prévues au préalable doivent être appliquées.
La démarche HACCP doit faire l'objet de
procédures documentées et son efficacité doit être
vérifiée (vérification du système HACCP et des
documents étapes 11 à 12). L'ensemble doit
être mis à jour, au minimum réévalué à
chaque modification d'un procédé ou d'un produit. En l'absence de
moyen de maîtrise pour un danger présent dans la liste, il
convient de modifier le procédé et/ou le produit.
PRP (BPH)
|
PRPo
|
CCP
|
Mise en place préalable obligatoire
|
Résulte de l'analyse des dangers
|
Mesures de maîtrise de l'hygiène
|
Mesures à mettre en place pour les dangers non
maîtrisés par les PRP
|
Mesures non spécifiques
|
Mesures relatives à l'environnement et au produit
|
Mesures relatives à l'environnement
|
Mesures relatives à l'environnement et au produit
|
|
Validation obligatoire
|
|
Des limites critiques
mesurables sont associées à chaque CCP
|
Surveillance de la mise en oeuvre des mesures de
maîtrise
|
Enregistrement de la surveillance
|
Actions correctives et corrections
|
Vérification planifiée de la mise en oeuvre
|
Vérification planifiée de la mise en oeuvre
Vérification d'efficacité
|
Tableau n°6 : Illustration des
différences principales entre PRP, PRPo et CCP d'après NF EN
ISO 22000 : 22005178
Afin de vérifier la bonne application du système
HACCP, de la bonne mise en application de méthodes, de procédure,
de la surveillance des PRPo et des CCP, d'analyse et d'autres
évaluations, des audits sont réalisés.
178 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, NF V
01-006 : 2008, Hygiène des aliments, Place de l'HACCP et application de
ses principes pour la maîtrise de la sécurité des aliments
et des aliments pour animaux, septembre 2008, 24 pages.
Page n°86
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
3. La famille ISO 22000179
La famille ISO 22000 compte différents documents dont :
> L'ISO 22000 : 2005 spécifie les
exigences relatives à un système de
management de la sécurité des
denrées alimentaires.
> L'ISO/TS 22004 : 2005 - Recommandation pour
l'application fournit les
recommandations et des lignes directrices pour l'application
de l'ISO 22000 : 2005, elle prend la forme d'une spécification technique
(TS) pour deux raisons principales :
- évolution plus rapide dans le temps du document en
termes de révision des
TS par rapport aux normes ;
- et éviter d'être un frein à la sortie
de l'ISO 22000 à cause des débats concernant son annexe
informative.
> L'ISO/TS 22003 : 2007 - Exigences pour la
certification définit les règles
applicables à l'audit et à la certification d'un
système de management de la sécurité des denrées
alimentaires (SMSDA), conforme aux exigences de l'ISO 22000 : 2005 (ainsi
qu'à d'autres exigences dans la matière) et fournit aux clients
les informations nécessaires sur la manière de procéder
à la certification de leurs fournisseurs et leur donne ainsi confiance
dans cette certification.
> L'ISO 22005 : 2007 -
Traçabilité de la chaîne alimentaire,
concerne les
principes généraux et exigences fondamentales
pour la traçabilité s'appliquant à la conception et
à la mise en oeuvre d'un système de traçabilité de
la chaîne alimentaire. Ce système peut être appliqué
par un organisme opérant à un niveau quelconque de la
chaîne alimentaire.
> L'ISO 22006 : 2009 -
Système de management de la qualité concerne
les
systèmes de management de la qualité - Lignes
directrices pour l'application de l'ISO 9001:2008 pour la production des
récoltes.
Les normes spécifiques ISO/TS 22002
concernent quant à elles des programmes
prérequis pour une ou plusieurs catégories de la
chaîne alimentaire :
> L'ISO/TS 22002-1 : 2009 (PAS 220) -
Programmes prérequis pour la sécurité
des denrées alimentaires - Partie 1 : Fabrication des
denrées alimentaires (catégories C, D et E)
> L'ISO/TS 22002-3 : 2011 - Programmes
prérequis pour la sécurité des denrées
alimentaires - Partie 3 : Agriculture (catégories A et
B)
> L'ISO/TS 22002-2 : 2013 -
Programmes prérequis pour la sécurité des
denrées
alimentaires - Partie 2 : Restauration (catégorie G)
179 BOUTOU O., Module de soutien ISO 22000 n°11,
Anticiper sur les évolutions de la certification et de la
spécialisation technique associée ISO/TS 22004, janvier
2010, 7 pages et BLANC Didier, ISO 22000, HACCP et sécurité
des aliments - Recommandations, outils, FAQ et retours de terrain,
Août 2009, 432 pages.
Page n°87
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
D'autres normes sur les PRP sont à venir couvrant ainsi
toutes les catégories de la chaîne alimentaire. Dans le tableau
ci-dessous on retrouve les différents codes des catégories de la
chaîne alimentaire. Il est disponible dans l'annexe A de l'ISO/TS 22003 :
2007 concernant les exigences pour la certification pour les organismes de
certification. Il est également précisé que la liste des
exemples donnés dans le tableau n'est pas exhaustive, mais ne constitue
qu'une indication des activités couvertes. Le domaine d'application
d'une organisation cliente spécifique peut couvrir plusieurs
catégories.
Code des catégories
|
Catégories
|
Exemples de secteurs
|
A
|
Agriculture 1
(production animales)
|
Animaux ; poissons ; production d'oeufs ; production
laitière ; apiculture ; pêche ; chasse ; piégeage
|
B
|
Agriculture 2
(productions végétales)
|
Fruits ; légumes ; céréales ; épices
; produits horticoles
|
C
|
Transformation 1
(denrée périssables d'origine animale) (y compris
toutes les activités postagriculture, par exemple abattage)
|
Viande ; volaille ; oeufs ; produits laitiers et poissons
transformés
|
D
|
Transformation 2
(denrée périssables d'origine
végétale)
|
Fruits frais et jus de fruits frais ; fruits en conserve ;
légumes frais ; légumes en conserve
|
E
|
Transformation 3
(denrées à longue durée de conservation
à température ambiante)
|
Conserves ; biscuits ; snack ; huile ; eau potable ; boissons ;
pâtes ; farine ; sucre ; sel
|
F
|
Production d'aliments pour animaux
|
Aliments pour animaux ; aliments pour poissons
|
G
|
Restauration
|
Hôtels ; restaurants
|
H
|
Distribution
|
Vente au détail ; magasins ; grossistes
|
I
|
Prestations de services
|
Alimentation en eau ; nettoyage ; assainissement ;
évacuation des déchets ; développement de produits, de
processus et de matériels ; services vétérinaires
|
J
|
Transport et stockage
|
Transport et stockage
|
K
|
Fabrication d'équipements
|
Matériel de transformation ; distributeurs automatiques
|
L
|
Fabrication de produits (bio) chimiques
|
Additifs ; vitamines ; pesticides ; médicaments ;
matières fertilisantes ; agents de nettoyage ; biocultures
|
M
|
Production de matériaux
|
Matériaux d'emballage
|
Tableau n°7 : Catégorie de la
chaîne alimentaire180
180 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, ISO/TS
22003 : 2007 Systèmes de management de la sécurité des
denrées alimentaires, Exigences pour les organismes procédant
à l'audit et à la certification de systèmes de management
de la sécurité des denrées alimentaires, Annexe A,
page 14 à 17.
Page n°88
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Chapitre VII. Référentiels publics et
privés
A. La méthode HACCP outils de
référence mondial 1. Les systèmes de management de la
sécurité des aliments181
Plusieurs pays ont élaboré des normes nationales
(DK, NL, IRL, AUS...) ou privées (BRC, IFS, SQF...) s'appuyant sur
l'HACCP dans le but de construire un système de management de la
sécurité alimentaire. Les grands distributeurs
ont mis en place des démarches d'évaluation de leurs
fournisseurs sur la base de référentiels privés qui leurs
sont propres conçus comme des cahiers des charges (les plus connus BRC
et IFS), qui se fondent sur les même principes que l'HACCP, en y ajoutant
diverses exigences de moyens à mettre en oeuvre.
Référentiel privé
|
BRC (British Retail
Consortium)
|
IFS (International Food
Standard)
|
Description
|
Référentiel développé par la
grande distribution britannique. La première version de ce
référentiel se date de 1998 et elle a
été mis à jour jusqu'à sa 6ème version
publiée en janvier 2012.
|
Référentiel créée par les
distributeurs allemands et français en 2002. Ce
référentiel a été mis à jour
continuellement, sa 6ème version est publiée en
juillet 2012.
|
Tableau n°8 : BRC et
IFS182
D'un côté nous sommes face à une logique
de moyens avec les référentiels privés
(BRC et IFS) et de l'autre des exigences de résultats
avec les référentiels publics (tel que l'ISO 22000)
comme nous pouvons le voir ci-dessous :
BRC (British Retail Consortium) IFS (International
Food Standard) Pour les Marques de distributeur
(MDD) Logique de Moyens
|
ISO 22000 version 2005 Toutes
activités Logique de résultats
|
|
- Concerne toute la chaîne agroalimentaire,
- Application volontaire : facteur de différenciation
|
- Un cahier des charges clients,
|
- Portée internationale
|
- Une certification obligatoire pour les
|
- Légitimité issue du mode d'élaboration
|
Marques De Distributeurs (MDD),
|
- Outils d'aide à la mise en oeuvre de la
|
- Des conditions d'accès au marché,
|
réglementation,
|
- Et un outil de progrès
|
- Outils flexibles permettant d'ajuster les moyens
aux besoins
|
Tableau n°9 : Logique de moyens et de
résultats183
181 BOUTOU O., De l'HACCP à l'ISO 22000, AFNOR
Editions, octobre 2008, 2ème édition, 351 pages.
182 Site du Bureau Veritas :
http://www.bureauveritas.fr/wps/wcm/connect/bv_fr/local/home/about-us/our-business/certification/sector_specific_solutions/food/news_ifs+brc
(Consulté en février 2013).
Page n°89
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Les points communs majeurs entre ces trois
référentiels (BRC/IFS/ISO 22000) respectent les principes
énoncés par la législation alimentaire européenne
:
- la prise en compte des bonnes pratiques
d'hygiène ou PRP spécifiques au
secteur agroalimentaire,
- la mise en place d'une démarche de type HACCP
pour l'analyse des dangers et
l'élaboration d'un système de
traçabilité permettant l'identification des lots.
Si ces standards ne cessent de converger, les dernières
évolutions devraient au contraire les distinguer. Les fabricants
désirant vendre leurs produits alimentaires à la grande
distribution britannique, allemande ou française doivent satisfaire aux
exigences de l'un des référentiels ou des deux
en même temps selon la destination de leur marchandise, et cela pose un
réel problème.
183 DANIEL Nathalie, La démarche HACCP, CRITT
Réunion, novembre 2007, 23 pages.

Page n°90
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
2. Détails des référentiels IFS et
BRC184
L'IFS (International Featured Standard) a
été développé par la fédération du
commerce de détail allemand et la confédération des
syndicats allemands du commerce à partir de 2002. L'année
suivante ils sont rejoints par la France, via la Fédération des
Entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD), puis en 2007 par les
italiens (voir figure ci-dessous).

Figure n°29 : Les utilisateurs de l'IFS :
France, Allemagne et Italie
L'IFS est aussi accepté par d'autres distributeurs (par
exemple : Migros, Coop Suisse ; Tesco, Superunie au Royaume-Uni, Spar en
Autriche et en Hongrie, Billa en Autriche, Ahold en Pologne et aux Pays Bas,
Woolworth en Australie et en Afrique du Sud)

Figure n°30 : Structure de
l'IFS
184 BOUTOU O. et LEVEQUE L., Certification ISO 22000 - Les
8 clés de la réussite, septembre 2010, 344 pages.
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
3. British Retail Consortium
|
Le référentiel BRC (British Retail
Consortium) a été développé initialement
pour répondre aux besoins des membres britanniques du British Retail
Consortium. Les normes BRC se sont répandues mondialement et sont
acceptées par bon nombre de distributeurs et de fabricants en UE, en
Amérique du Nord, ainsi que dans d'autres pays.
|
BRC couvre la chaîne d'approvisionnement grâce
à quatre normes associées :
Norme BRC


BRC Global Food Standard : la norme mondiale
pour la sécurité des denrées alimentaires
BRC Consumer Products : la norme pour les
produits de consommation
BRC IOP for Food Packaging : pour les emballages
des aliments
BRC Storage and Distribution : pour le stockage
et la distribution
Tableau n°10 : Normes BRC
Créée en 1998 et reconnue par la GFSI en 2000,
la norme mondiale pour la sécurité des denrées
alimentaires compte aujourd'hui, quelques 14 000 sites certifiés dans
plus de 100 pays. Elle a pour but d'établir des critères
opérationnels, qualitatifs et sanitaires dédiés aux
fabricants de denrées alimentaires afin de leur permettre de respecter
les réglementations et de protéger les consommateurs. La
structure se présente de la façon suivante :
- Engagement de la direction et amélioration continue.
- Plan de sécurité des aliments (HACCP).
- Sécurité des aliments et système de
management de la qualité.
- Standards relatifs au site (emplacement).
- Maîtrise du produit.
- Maîtrise du procédé.
- Personnel.
IFS et BRC sont des référentiels d'audit. Des
exigences de moyens (ce que vous devez mettre en oeuvre) et de résultats
(ce que vous devez atteindre) cohabitent : les audits sont donc exhaustifs,
pointus et approfondis. Les objectifs évoqués par la grande
distribution sont :
- de diminuer les coûts d'audit et d'apporter de la
transparence à la chaîne
d'approvisionnement ;
- de donner l'assurance du respect d'un cahier des charges et de
la réglementation en vigueur ;
- et d'homogénéiser les pratiques d'achats
vis-à-vis des fournisseurs.
Page n°91
Page n°92
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
B. FSSC 22000 : Programme de certification
harmonisée185 et 186

1. Principes de la FSSC 22000
En 2004, fut fondée la Fondation pour la
certification en matière de sécurité alimentaire
(en anglais : Foundation for Food Safety Certification), organisme
à but non lucratif qui:
· gère les droits d'auteur à l'aide d'accord
et de licence ;
· s'attache à la conformité internationale
et à l'adaptabilité des normes en matière de
sécurité alimentaire ;
· met l'accent sur le développement et le management
des systèmes de certification et d'inspection pour la
sécurité alimentaire ;
· fait la promotion de l'utilisation internationale de
ces systèmes de sécurité alimentaire ;
· fournit des services pour appuyer la certification des
systèmes de sécurité alimentaire ;
· et offre des informations concernant les
problèmes de sécurité alimentaire.
La Fondation est à l'origine du développement
d'un protocole de certification FSSC 22000 (Food Safety System
Certification 22000 - Certification du système de management en
matière de sécurité des aliments) dont
elle est propriétaire. Cette norme permet de remédier à la
multitude des normes dans l'industrie agroalimentaire. En réponse aux
crises alimentaires, les principaux fabricants et revendeurs ont adopté
des normes sur mesure. Les normes peuvent maintenant être
harmonisées en utilisant le FSSC 22000 comme base commune et en y
ajoutant le cas échéant des exigences supplémentaires
spécifiques.
FSSC 22000 est un nouveau standard de
sécurité alimentaire pour les industriels du secteur alimentaire
issu de la somme de trois documents de référence :
- La norme ISO 22000 : Système de
management de la sécurité des aliments,
- L'ISO/TS 22002-1/PAS 220 une norme
développée pour préciser les
exigences des programmes prérequis en
sécurité alimentaire pour les Industries Agro-alimentaire
(I.A.A.),
185 Pour plus d'informations, se référer au
site internet de Food Safety System Certification :
http://www.fssc22000.com/fr/
(Consulté en février 2013).
186 Source issue du lien suivant :
http://www.processalimentaire.com/Qualite/FSSC-22000-et-Synergy-22000-reconnus-13444
(Consulté en février 2013).
Page n°93
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
- et la norme ISO 22003 : concerne les
modalités d'audit et de certification. La
certification selon ce système sera
accréditée selon la norme ISO guide 65 (processus de
certification).
Le référentiel FSSC 22000 comprend le
transport et le stockage, si ces deux
activités font partie des opérations sur place. Il est applicable
à tous les fabricants de produits alimentaires, indépendamment de
leur taille, la complexité et le statut de leur organisation (à
but lucratif, publics, privés).

Figure n°31 : Certification FSSC
22000187
Le développement du protocole était
nécessaire afin de sensibiliser les intervenants de la chaîne
logistique alimentaire et de gagner l'acceptation de la norme ISO 22000 et du
PAS188 220. La FSSC 22000 après analyse comparative a
été approuvée le 27 Mai 2009, par le
comité technique du GFSI formé par les grands distributeurs
internationaux.
|
La norme ISO 22000 ne peut pas être reconnue par le
GFSI car elle n'est pas conforme aux exigences du document d'orientation
imposant des Bonnes Pratiques.
En Octobre 2008 fut publié le PAS 220 :
2008189(sur les Programmes prérequis en
sécurité alimentaire pour les industries agro-alimentaires) le 16
Mars 2012 par l'organisme de normalisation britannique le BSI (British
Standards Institution) qui en est le propriétaire. Le PASS 220
fut repris (par l'ISO/TC 34/SC 17) sous la forme de
spécification technique (en anglais Technical
|
|
187 BOUTOU O., Panorama des référentiels et
complémentarité avec le paquet hygiène, 2010, 14 pages [en
ligne].
188 Publically Available Specification.
189 Publicly Available Specification on Prerequisite programmes
on food safety for food manufacturing.
Page n°94
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Specification - ISO/TS) dont la publication est plus rapide
que celle d'une norme. Il a été publié en décembre
2009 et porte la référence ISO/TS 22002-1 :
2009.
Son objectif principal est d'appuyer le contrôle de ces
exigences dans les procédés de fabrication de la chaîne
alimentaire. On a ainsi le rapprochement entre deux approches, avec d'un
côté :
- les exigences normatives de l'ISO 22000 (management de la
sécurité des
aliments) ;
- et des référentiels privés
utilisés pas les distributeurs (IFS, BRC).
Le FSSC 22000 est la première norme mondiale de
sécurité alimentaire destinée spécifiquement
à la certification de la fabrication et de la transformation
des produits et ingrédients alimentaires. Les exigences et
lignes directrices du FSSC 22000 sont décrites en quatre parties
:
- Partie I : Exigences du système de
sécurité sanitaire des aliments et guide pour l'obtention de la
certification.
- Partie II : Exigences pour la
délivrance de la certification (y compris les règles pour les
organismes de certification et le comité d'harmonisation).
- Partie III : Exigences pour
l'accréditation (avec notamment les règles à suivre pour
les organismes d'accréditation).
- Partie IV : Règlement pour le
comité des parties prenantes.
Les audits selon cette norme sont fondés sur
l'approche basée sur les processus : les auditeurs vérifient les
interactions entre tous les processus. Cette approche nécessite
l'existence d'un système de management efficace.
La certification permet à l'entreprise
d'obtenir190 :
- Un système de management performant et cohérent
avec les autres référentiels tels que ISO 9001 (norme sur le
système de management de la qualité) et ISO 14001 (norme sur le
système de management environnemental) ;
- Une méthodologie « d'Analyse des dangers et de
Management des Risques » basée sur les principes HACCP ;
- L'utilisation d'un guide détaillé, le PAS
(PAS 220, PAS 221, PAS 222, PAS 223), couvrant les programmes prérequis
selon votre secteur ;
- Et une crédibilité internationale, construite
avec l'approbation du GFSI (Initiative Mondiale de la Sécurité
des Aliments).
190 Information disponible sur le lien suivant :
http://www.cplus-consult.be/fssc-22000-79.html.
(Consulté en février 2013).
Page n°95
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
2. Présentation des guides de bonnes
pratiques
Pour les industries de transformation nous avons le PAS 220
et pour les autres industries d'autres guides de bonnes pratiques ont
été publiés par le BSI (British Standard Institution) :
- Le PAS 221 - Programmes préalables et exigences
relatives à la sécurité
des aliments pour les commerces de détail
alimentaire (en anglais prerequisite programmes for food safety in
food retail).
- Le PAS 222 - Programmes préalables et
exigences pour les industriels de
l'alimentation animale. Les
pré-requis décrits dans le PAS222 concernent les entreprises qui
fabriquent ou distribuent des aliments composés pour animaux ainsi que
les producteurs d'ingrédients utilisés en alimentation animale
(prerequisite programmes for food safety in the manufacture of food and feed
for animals).
- Le PAS 223 - Programmes préalables et
exigences de conception pour la
sécurité alimentaire dans la
fabrication et la fourniture d'emballage alimentaire. Conçus
pour que les risques liés à l'emballage alimentaire soient
identifiés, maîtrisés lors de leur conception par le
fabricant. Le PAS 223 a été développé pour
répondre aux exigences de programmes préalables prévus
dans la norme ISO 22000 (en anglais prerequisite programmes and design
requirements for food safety in the manufacture and provision of food
packaging).
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Le 23 février 2010191, le
GSFI a annoncé la reconnaissance de deux nouveaux schémas de
certification du management de la sécurité des denrées
alimentaires :
- Le Food Safety System Certification 22000 (FSSC
22000), - et Synergy 22000.
191 MOREAU Josselin, « la GFSI reconnaît le FSSC
22000 et Synergy 22000 »,
processalimentaire.com, 1
mars 2010 [en ligne]. Disponible sur le lien suivant :
http://www.processalimentaire.com/Qualite/FSSC-22000-et-Synergy-22000-reconnus-13444.
(Consulté en février 2013).
Page n°96
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
La reconnaissance des deux protocoles concerne les domaines
de la transformation de produits animaux et végétaux
périssables ainsi que les produits à DLC longue
(catégories C, D, E et L de l'ISO/TS 22003).
Cette annonce finalise les processus de validation
débutés mi-2009 auprès de la GSFI. Tous
deux remplissent ainsi officiellement les exigences des lignes directrices du
document d'orientation (Guidance Document version 5). Les
normes reconnues par le GFSI pour l'accréditation des organismes
certificateurs sont le guide ISO 65 (certification produits) et depuis
décembre 2009, les normes ISO 17021 et ISO/TS 22003 (certification
système).
Les fabricants, déjà certifiés selon ISO
22000, n'auront besoin que d'une validation de leur certification ISO 22000
ainsi qu'une revue additionnelle selon le PAS 220, pour satisfaire au protocole
de certification FSSC 22000.
FSSC 22000 se distingue de l'utilisation de l''ISO/TS
22002-1 : 2009 - Programmes prérequis pour la
sécurité des denrées alimentaires - Partie 1 : Fabrication
des denrées alimentaire a été élaborée afin
de préciser les exigences des programmes prérequis en
sécurité alimentaire (comme défini dans ISO 22000 §
7.2) pour aider les I.A.A. (industries agro-alimentaires) à la
maîtrise des normes de sécurité des aliments durant les
procédés de fabrication de la chaîne alimentaire.
Elle focalise les exigences sur (chapitre contenue dans
l'ISO/TS 22002-1192 :
- La construction et disposition des bâtiments.
- La disposition des locaux et de l'espace de travail.
- Les services généraux (air, eau,
énergie).
- L'élimination des déchets.
- La conception/construction des équipements, aptitude au
nettoyage et à la
maintenance.
- Les mesures de prévention des transferts de
contamination (contaminations
croisées).
- Nettoyage et désinfection.
- Maîtrise des nuisibles.
- Hygiène des membres du personnel et installations
destinées aux employés.
- Produits retraités/recyclés.
- Procédures de rappel de produits.
- Entreposage.
- Information sur les produits et sensibilisation des
consommateurs.
- Prévention de l'introduction intentionnelle de dangers
dans les denrées
alimentaires biovigilance et bioterrorisme.
192 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, ISO/TS
22002-1 : 2009, Programmes prérequis pour la sécurité des
denrées alimentaires - Partie 1 : Fabrications des denrées
alimentaires, Prerequiste programmes on food safety - Part 1 : Food
manufacturing, 2009, 22 pages.
Page n°97
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
Plusieurs travaux d'initiative privé ont
été affectés concernant les programmes
prérequis193 comme le PASS 220
ou le Synergie PRP 22000. En plus des informations
contenues dans les textes du Codex Alimentarius, ces travaux permettent d'avoir
à disposition une liste des bonnes pratiques et faciliter le choix des
PRP dans l'ISO 22000.
Pour pouvoir mettre en oeuvre la démarche, il faut
d'abord implémenter l'ISO 22000 : 2005 et l'ISO/TS 22002-1. Dans un
second temps mettre en place des exigences supplémentaires (Appendix,
A-FSSC 22000, part I), et ensuite effectuer un audit de certification pour
avoir l'usage du logo FSSC. La validité du certificat est de 3 ans avec
des audits de suivi annuel.
Par exemple une entreprise certifiée ISO 22000 en
2013, peut se faire certifier en FSSC 22000 après un audit initial
l'année suivante (2014) et son certificat gardera la même
durée de validité (à savoir en 2016).
3. Synergy 22000 : Second dispositif pour la
reconnaissance de l'ISO 22000194
La norme Synergy PRP 22000 : 2009 -
Système de management de la sécurité des denrées
alimentaires - Exigences de programmes prérequis (PRP) pour tout
organisme appartenant à la chaîne alimentaire est un dispositif de
certification.
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Elle a été développée par Synergy
Global Standardisation Services qui est un organisme international neutre
indépendant (composé de groupes d'experts) qui a pour mission
d'élaborer et de publier des normes et dispositifs
complémentaires aux normes nationales ou internationales, en
réponse au besoin du marché) à Genève en mai 2009.
Le but de ce référentiel est de combler une lacune de la norme
ISO 22000 en définissant les PRP en matière d'hygiène
nécessaire à sa reconnaissance par la GFSI (de ce fait par la
grande distribution).
Ce dispositif de certification de système de
management de la sécurité des aliments est en mesure de couvrir
l'intégralité des bonnes pratiques de l'ensemble des intervenants
des filières agroalimentaires, comme les fabricants de machines ou de
matériaux (voir figure page suivante).
193 BOUTOU O. et LEVEQUE L., Certification ISO 22000 - Les 8
clés de la réussite, septembre 2010, 344
pages.
194 Idem.
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -

Page n°98
Figure n°32 : Synergie
22000195
195 BOUTOU O., AFNOR, Les référentiels en
matière de programmes pré-requis (PRP), 30 mai 2011, 21 pages.
Page n°99
- PARTIE III : LES SYSTEMES DE MANAGEMENT DE LA SECURITE
SANITAIRE DES ALIMENTS -
CONCLUSION
Ces certifications issues de différents
référentiels consistent à inspecter plusieurs
éléments jugés essentiels par les distributeurs pour
maîtriser la sécurité des aliments et garantir la
satisfaction du client constituant le coeur d'une démarche
qualité. La multiplication des référentiels privés
basés sur cette méthode a engendré une certaine confusion
auprès des différents acteurs de la chaîne alimentaire,
d'où la nécessité d'effectuer une normalisation.
C'est dans ce contexte qu'en septembre 2005, fut
créée l'ISO 22000 proposée pour faire face à une
demande de plus en plus importante des clients. Le but est de démontrer
l'aptitude d'une organisation de la chaîne alimentaire à
identifier et maîtriser les dangers liés à la
sécurité des aliments, garantissant que les produits sont sains
(sans conséquences néfastes pour le consommateur)
répondent aux règlements en vigueur, ainsi qu'aux exigences du
client.
L'objectif de la norme ISO 22000 à long terme est de
constituer un standard international en termes de gestion de la
sécurité alimentaire, pour tous les acteurs de la chaîne
alimentaire, de « la fourche à la fourchette
». La norme ISO 22000 combinée avec le PAS 220 a permis de
définir une certification FSSC 22000 reconnue par le GFSI et
privilégiée par les grands groupes industriels, ce qui permet
à l'ISO 22000 de s'imposer face aux référentiels
privés.
Malgré les différences entre les
référentiels, ceux-ci s'appuient sur un outil imposé par
les directives et les règlements européens, il s'agit de la
méthode HACCP196. Ils s'appliquent à
la chaîne alimentaire (depuis la production primaire jusqu'à la
consommation finale) permettant d'accroître la sécurité des
aliments en indiquant les contrôles d'hygiène. D'une part, cette
méthode n'est pas "normative" et d'autre part, avec la
mondialisation des marchés, il devenait nécessaire d'harmoniser
les exigences en matière de management de la sécurité.
Aujourd'hui, les industriels de l'agroalimentaire sont
confrontés à un choix stratégique entre l'ISO 22000 d'une
part et d'autres référentiels imposés par les industriels
(IFS, BRC). De plus ils sont soumis à de nombreux audits successifs si
ces industriels sont multi-référentiels. Même si ces
référentiels sont en perpétuelle évolutions, il est
difficile aujourd'hui de dégager une tendance pour savoir quel va
être celui qui va s'imposer.
196 Le système Hazard Analysis and Critical Control Point
ou Analyse des Dangers et Points Critiques pour leur Maitrise a
été institutionnalisé dans l'Union européenne par
la alimentaires. Source issue du site de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse
des dangers et points critiques pour leur ma%C3%AEtrise.
Page n°100
CONCLUSION GENERALE
La première leçon à tirer de cette
étude, est que la mise sur le marché de produits destiné
à la consommation ne peut s'envisager sans que soit prise en compte la
sécurité des aliments, premier obstacle à la croissance
d'une entreprise. Cette étude met en relief les difficultés que
rencontre une entreprise face à une multitude de dangers
(physiques, biologiques et chimiques) pouvant être contenus dans
les aliments qu'elle commercialise. Elle a l'obligation d'effectuer une analyse
des dangers par le biais de l'utilisation de la méthode
HACCP, dans un but bien précis :
« L'entreprise doit reconnaître les
risques qu'elle maîtrise et qu'elle ne maîtrise pas I
».
Indépendamment de l'assurance de la
sécurité des aliments, pour réduire les incertitudes et
donner confiance aux consommateurs, les entreprises font usage des marques, des
signes d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO) et des
circuits courts.
Les diverses évolutions récentes en France, que
ce soit sur les modes de production, la commercialisation, la consommation en
passant par les diverses crises (la vache folle, la dioxine) ont poussé
les pouvoirs publics à modifier la politique sanitaire des produits
alimentaires en se fondant sur deux principes197 :
- la séparation entre évaluation et gestion du
risque ;
- et l'approche globale de la sécurité sanitaire
des aliments « de la ferme à la table ».
En seconde partie, cette étude nous a permis de
démontrer que la protection du consommateur fut prise en charge
historiquement par l'Etat, puis par l'Europe, après plusieurs
évolutions avec comme instrument privilégié la
réglementation (le Paquet Hygiène
préconisé par la directive 93/43/CE et la
traçabilité alimentaire « de l'étable
à la table »). Il s'agit au niveau de la réglementation et
des mécanismes de contrôles d'englober l'ensemble de la
chaîne alimentaire reposant sur la responsabilité des
professionnels, pour garantir ainsi que les aliments sont propres
à la consommation et que les risques de contaminations sont
minimisés.
Tous les acteurs de la chaîne alimentaire ont un
rôle à jouer, lors de la production, le conditionnement,
l'étiquetage, la distribution et la vente de détail des produits
alimentaires ; tous étant régis par des règlements, des
directives, des lois et des codes pratiques. Toutes ces règles
concourent à l'élaboration des politiques sanitaires et de
nombreuses instances internationales, européennes et
françaises qui sont chargées de les faire appliquer. Les
situations de crise ou les alertes bénéficient d'une surveillance
grâce aux réseaux d'alertes nationales et
européennes (RASFF).
Comme nous l'avons vu dans la troisième partie, les
outils au service de la sécurité sanitaire ne sont pas seulement
réglementaires mais aussi d'application volontaire.
Cette étude, sans prétendre à l'exhaustivité aborde
l'intégration de la maîtrise de la sécurité des
aliments à un système de management de la qualité, les
standards de la sécurité des denrées
197 AGEFAFORIA, les industries alimentaires,
Sécurité alimentaire : tous concernés de la fourche
à la fourchette, février 2008 [en ligne]. Pour plus
d'informations, voir le site :
http://www.decouverte-industries-alimentaires.com/acteursintroduction+generale1-13.html
Page n°101
- CONCLUSION GENERALE -
alimentaires publics (normes ISO - management de la
sécurité des aliments) ou privés (IFS, BRC). Ces normes
permettent d'apporter une cohérence globale au dispositif sanitaire en
intégrant des exigences réglementaire et en améliorant le
management de la sécurité sanitaire des aliments.
Pour conclure, les risques alimentaires ainsi que leurs
dangers sont de plus en plus connus, le contexte réglementaire existe
depuis plusieurs années avec une tendance à la simplification, le
contexte normatif de la même manière s'est mis en place.
Malgré toutes ces dispositions pour éviter les
dangers alimentaires, du moins la réduction de leurs risques, le
consommateur lui-même à un rôle à jouer (conservation
et utilisation des produits...) pour ne pas mettre en cause tous les efforts
fait pour lui.
Page n°I
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Les signes d'identification de la
qualité et de l'origine 13
Figure n°2 : La méthode des 5M 14
Figure n°3 : Rôle de l'hygiène des aliments
15
Figure n°4 : Problèmes d'insécurité
et d'insalubrité des aliments 16
Figure n°5 : Le monde microbien 23
Figure n°6 : Multiplication d'un microbe dans le temps
24
Figure n°7 : Réglementation en matière de
sécurité alimentaire : Plan international 27
Figure n°8 : Le Codex Alimentarius une
référence mondiale 28
Figure n°9 : Objectifs, actions et moyens du Codex
Alimentarius 29
Figure n°10 : Réglementation en matière de
sécurité alimentaire au plan Européen 30
Figure n°11 : Envoi d'une notification par un membre du
RASFF 32
Figure n°12 : Création de l'ANSES 40
Figure n°13 : Evolution du nombre de TIAC
déclarées en France entre 1998 et 2007 44
Figure n°14 : Le règlement 178/2002 50
Figure n°15 : Evolution de la réglementation
52
Figure n°16 : Les opérateurs du secteur
alimentaire autour du paquet hygiène 53
Figure n°17 : Textes communautaires fondateurs du «
Paquet hygiène » 54
Figure n°18 : Synoptique réglementation
applicable aux professionnels 55
Figure n°19 : La place prépondérante des
Bonnes Pratiques d'Hygiène 58
Figure n°20 : Comité composant la GFSI 69
Figure n°21 : La route de la GFSI vers l'harmonisation
et 72
Figure n°22 : Les pays participants aux travaux de l'ISO
22000 74
Figure n°23 : Exemple de communication dans la
chaîne alimentaire 76
Figure n°24 : Modèle d'un système de
management de la qualité basé sur les processus 79
Figure n°25 : Exemple de PRP 80
Figure n°26 : Arbres HACCP 81
Figure n°27 : Les Guides de bonnes pratiques
d'hygiène 82
Figure n°28 : Exemple de représentation de
l'HACCP document ASEPT 84
Figure n°29 : Les utilisateurs de l'IFS : France,
Allemagne et Italie 90
Figure n°30 : Structure de l'IFS 90
Figure n°31 : Certification FSSC 22000 93
Figure n°32 : Synergie 22000 98
Page n°II
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Exemple de dangers physiques 22
Tableau n°2 : Compétences politique et
opérationnelle de la DGAL/DGCCRF/DGS 35
Tableau n°3 : Organismes internationaux et nationaux
65
Tableau n°4 : référentiels et
schéma de certification reconnu par la GFSI 73
Tableau n°5 : Objectifs de l'ISO 22000 75
Tableau n°6 : Illustration des différences
principales entre PRP, PRPo et CCP d'après NF EN ISO
22000 : 22005 85
Tableau n°7 : Catégorie de la chaîne
alimentaire 87
Tableau n°8 : BRC et IFS 88
Tableau n°9 : Logique de moyens et de résultats
88
Tableau n°10 : Normes BRC 91
Page n°III
- ANNEXES -
LISTE DES ANNEXES
Annexe n°1 : Exemples de dangers chimiques IV
Annexe n°2 : Les principales Toxi-infections
alimentaires en France V
Annexe n°3 : Mesures de maîtrise pour les dangers
biologiques VI
Annexe n°4 : Composition de la Commission du Codex
Alimentarius VIII
Annexe n°5 : Evolution des services
déconcentrés de l'Etat dans les régions IX
Annexe n°6 : Evolution des services
déconcentrés de l'Etat dans les départements X
Annexe n°7 : Mission des DDCSPP XI
Annexe n°8 : Niveaux fondamentaux des
référentiels XII
Annexe n°9 : Références croisées
entre les principes HACCP, les étapes d'application et les articles
de
l'ISO 22000 : 2005 et XIII
Annexe n°10 : Le management du système ISO 22000
XIV
Page n°IV
- ANNEXES -

ANNEXE N°1 : EXEMPLES DE DANGERS CHIMIQUES198
198 Département de l'agriculture, «
Énumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, conduire une analyse des dangers et définir
les mesures pour maîtriser les dangers ainsi identifiés,
Étape 6/Principe 1 », archives de documents de la FAO [en
ligne]. Pour plus d'informations, se référer au site internet de
:
http://www.fao.org/docrep/005/W8088F/w8088f28.htm
(Consulté en novembre 2012).
Page n°V
- ANNEXES -
Agent de contamination
|
Données
épidémiologiques
|
Incubation
|
Symptômes majeurs
|
Origine de la contamination et/ou
facteurs favorisant la contamination
|
Salmonella typhymurium
et enteritidis
|
Première cause de TIAC avec 60 % des TIAC
déclarées en France soit 3 à 4000 cas
déclarés/an
|
12-24h après ingestion (parfois 24h)
|
Diarrhées fébriles liquides et fétides avec
douleurs abdominales, nausées céphalées et vomissements
|
Ce sont surtout les oeufs et ovoproduits mais aussi les viandes
(contaminées lors de l'abattage) et les produits de la mer (eaux
polluées, lavage à l'eau sale). A ces aliments à risque
s'ajoutent toutes les préparations ayant nécessité des
manipulations humaines : salades, pâtisseries (crème à base
d'oeuf), sandwichs, etc.
|
Clostridium perfringens
|
Deuxième cause de TIAC en nombre de malades avec 1500 cas
déclarés/an
|
Brèves, de 8 à 16h après ingestion
|
Violentes diarrhées « en chasse d'eau »,
douleurs abdominales nausées, sans fièvre ni vomissements.
|
Le matériel, les sols et les personnels (intestins)
peuvent être porteurs de la bactérie sous forme de spores et
contaminer les viandes.
|
Staphylococcus aureus
|
Troisième cause de TIAC avec 1000 cas
déclarés par an.
|
Incubation brève de 2 heures en moyenne (30minutes
à 6h après ingestion)
|
Vomissements incoercibles accompagnés de diarrhées
indolores et symptômes nerveux (céphalée). Syndrome de
« choc » par déshydratation.
|
La bactérie se retrouve dans les plats cuisinés et
manipulés par l'homme qui les contamine par l'appareil respiratoire
supérieur (cavités nasales, narines, rhinopharynx) et la peau
infectée (panaris, furoncle).
|
Listeria
monocytogenes
|
300 cas par an portant sur des individus
immunodéprimés (personnes âgées, femmes
enceintes)
|
Incubation variable (quelques jours à plusieurs
semaines)
|
Septicémie et symptômes nerveux (méningite,
encéphalite) avec mortalité importante chez
immunodéprimés. Avortements chez la femme enceinte et
septicémie précoce (mortelle à 75 %) chez le nouveau
né.
|
Les aliments consommés crus mis en cause en particulier
sont la charcuterie et les fromages à pâte molle
|
|
ANNEXE N°2 : LES PRINCIPALES TOXI-INFECTIONS
ALIMENTAIRES EN FRANCE199
199 CARBONEL Xavier, Problématique de la
sécurité des aliments en phase de création d'une chaine de
restauration rapide, année 2007, 116 pages.
Page n°VI
- ANNEXES -
ANNEXE N°3 : MESURES DE MAITRISE POUR LES DANGERS
BIOLOGIQUES200 Pour les
bactéries, ces mesures incluent . ·
· maîtrise du couple temps/température
(une maîtrise appropriée de la durée de
réfrigération et de stockage minimise, par exemple, la
prolifération des microorganismes),
· chauffer et cuire (traitement thermique) pendant une
durée adéquate et à une température adéquate
pour éliminer les micro-organismes ou les réduire à des
niveaux acceptables
· refroidir et congeler
· fermentation et/ou maîtrise du pH (par exemple,
les bactéries lactiques du yogourt inhibent la croissance d'autres
micro-organismes qui ne tolèrent pas l'acidité et qui sont peu
compétitifs),
· addition de sel ou d'autres agents de conservation,
qui, utilisés à des niveaux acceptables, inhibent la croissance
des micro-organismes,
· séchage, qui pourrait utiliser assez de
chaleur pour tuer les micro-organismes ou pourrait suffisamment
déshydrater les aliments pour prévenir la croissance de certains
micro-organismes, et ce même si le séchage est
réalisé à basse température,
· conditions d'emballage (par exemple, l'emballage sous
vide, peut être utilisé pour inhiber les micro-organismes
aérobies, qui ont besoin d'air pour se développer),
· maîtrise de l'approvisionnement, c'est à
dire maîtrise de la présence et du niveau de micro-organismes en
obtenant des ingrédients de fournisseurs qui peuvent démontrer
qu'ils réalisent les contrôles adéquats
d'ingrédients (des fournisseurs appliquant un programme HACCP par
exemple),
· nettoyage et désinfection, qui permettent
d'éliminer ou de réduire les niveaux de contamination
microbienne,
· pratiques hygiéniques du personnel, qui
peuvent réduire les niveaux de contamination microbienne.
Pour les virus, les mesures de
maîtrise incluent . ·
· un traitement thermique - les méthodes de
chauffage ou de cuisson telles que la cuisson à la vapeur, la friture ou
la cuisson au four - peuvent détruire la plupart mais non la
totalité des virus (le type de virus détermine la méthode
de maîtrise à appliquer),
· pratiques hygiéniques du personnel, en
particulier l'exclusion des travailleurs atteints de maladies virales, comme
l'hépatite.
Pour les parasites (vers et
protozoaires), les mesures de maîtrise incluent . ·
· contrôle diététique (par exemple,
l'infection par Trichinella spiralis dans le porc a diminué suite
à un meilleur contrôle du régime alimentaire des porcs et
de leur environnement), mais cela n'est pas toujours faisable, pour toutes les
espèces
200 Département de l'agriculture, «
Énumérer tous les dangers potentiels associés à
chacune des étapes, conduire une analyse des dangers et définir
les mesures pour maîtriser les dangers ainsi identifiés,
Étape 6/Principe 1 », archives de documents de la FAO [en
ligne]. Pour plus d'informations, se référer au site internet de
:
http://www.fao.org/docrep/005/W8088F/w8088f28.htm
(Consulté en novembre 2012).
Page n°VII
- ANNEXES -
d'animaux consommés (le régime et
l'environnement des poissons marins ne peuvent pas être
maîtrisés),
· chauffage, séchage et
congélation,
· salage ou saumurage,
· examen visuel, qui peut être utilisé
dans certains aliments afin de détecter les parasites (par exemple une
procédure appelée «mirage» est utilisée pour
détecter et enlever les parasites de certains poissons),
· de bonnes pratiques d'hygiène personnelle chez
les employés; l'élimination des effluents à l'aide d'un
bon réseau d'assainissement.
- ANNEXES -
Membres et observateurs du Codex
|
Membre
|
Il y siège 186 membres (185 états
membre et 1 organisation membre, l'Union européenne)
|
Tous les États membres et membres associés de la
FAO et de l'OMS qui s'intéressent à l'élaboration des
normes alimentaires internationales peuvent devenir membres de la Commission,
tout comme les organisations régionales d'intégration
économique qui sont membres de la FAO ou de l'OMS (des règles
particulières s'appliquent dans ce cas).
|
Observateurs
|
215 observateurs (49 organisations
intergouvernementales, 150 organisations non gouvernementales et 16
organisations du système des Nations Unies).
|
Concerne les États membres ou membres
associés2 de la FAO ou de l'OMS qui ne fait pas partie de la
Commission peuvent, sur demande, assister en qualité d'observateur aux
sessions de la Commission et de ses organes subsidiaires ainsi qu'aux
réunions ad hoc. Les États qui ne sont ni membres ni membres
associés de la FAO ou de l'OMS mais qui font partie des Nations Unies
peuvent, sur demande, être invités à assister en
qualité d'observateurs aux réunions de la Commission. La demande
doit être adressée par écrit au secrétariat du Codex
au plus tard un mois avant la session.
|
Grand public
Toutes les réunions du Codex sont publiques, dans la
limite des places disponibles. Les personnes qui souhaitent assister à
des réunions de la Commission du Codex doivent écrire à
son secrétariat au plus tard un mois avant la session.
|
ANNEXE N°4 : COMPOSITION DE LA COMMISSION DU CODEX
ALIMENTARIUS201
Page n°VIII
201 Source : tableau établi à partir du site du
Codex Alimentarius :
http://www.codexalimentarius.org/membres-et-observateurs/fr/
(Consulté en septembre 2012).
- ANNEXES -
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Page n°IX
ANNEXE N°5 : EVOLUTION DES SERVICES DECONCENTRES
DE L'ETAT DANS
LES REGIONS202
202Préfecture du GARD, «
Présentation de la nouvelle organisation départementale de l'Etat
dans le Gard », dossier de presse, 29 janvier 2010, 21
pages. Le dossier de presse est disponible sur le site internet de la
préfecture du Gard :
www.gard.pref.gouv.fr
(Consulté en octobre 2012).
- ANNEXES -

ANNEXE N°6 : EVOLUTION DES SERVICES DECONCENTRES
DE L'ETAT DANS
LES DEPARTEMENTS203
203 Préfecture du GARD, « Présentation de
la nouvelle organisation départementale de l'Etat dans le Gard
», dossier de presse, 29 janvier 2010, 21 pages. Le
dossier de presse est disponible sur le site internet de la préfecture
du Gard :
www.gard.pref.gouv.fr
(Consulté en octobre 2012).
Page n°X
- ANNEXES -

ANNEXE N°7 : MISSION DES DDCSPP204
204 Portail de l'Etat dans l'Indre :
http://www.indre.pref.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Sante-cohesion-sociale-et-protection-des-populations/Direction-Departementale-de-la-Cohesion-Sociale-et-de-la-Protection-des-Populations
(Consulté en septembre 2012).
Page n°XI
Page n°XII
- ANNEXES -

ANNEXE N°8 : NIVEAUX FONDAMENTAUX DES
REFERENTIELS205
205 COFRAC, portail de l'accréditation en France source
:
http://www.cofrac.fr/fr/accreditation/.
(Consulté en décembre 2012).
- ANNEXES -
Principes HACCP
|
Étapes d'application HACCP
|
ISO 22000 : 2005
|
|
Désigner l'équipe HACCP
|
Étape
1
|
7.3.2
|
Equipe chargée de la sécurité des
denrées alimentaires
|
|
Décrire le produit (dénomination, poids,
composition, constituant,...)
|
Étape
2
|
7.3.3
7.3.5.2
|
Caractéristiques du produit Description des étapes
de processus et des mesures de maîtrise
|
|
Identifier l'usage prévu (cru, cuit, ...)
|
Étape
3
|
7.3.4
|
Usage prévu
|
|
Construire le diagramme (diagramme des process, plan de
production, ...) Confirmation sur site du diagramme
|
Étape
4 Étape
5
|
7.3.5.1
|
Diagrammes
|
Principe 1
Mener une analyse des dangers.
|
Lister tous les dangers Potentiels
Mener une analyse des Dangers
Prendre en compte les mesures de maîtrise
|
Étape
6
|
7.4 7.4.2 7.4.3 7.4.4
|
Analyse des dangers Identification des dangers et
détermination des niveaux acceptables
Evaluation des dangers Sélection et évaluation des
mesures de maîtrise
|
Principe 2
Déterminer les points critiques pour la maîtrise
(CCP)
|
Déterminer les CCP (points critiques pour la
maîtrise)
|
Étape
7
|
7.6.2
|
Identification des points critiques pour la maîtrise
(CCP)
|
Principe 3
Établir la (les) limite(s) critique(s).
|
Établir les limites critiques pour chaque CCP
|
Étape
8
|
7.6.3
|
Détermination des limites critiques des points critiques
pour la maîtrise
|
Principe 4
Établir un système afin de surveiller la
maîtrise du CCP.
|
Établir un système de surveillance pour chaque
CCP
|
Étape
9
|
7.6.4
|
Système pour la surveillance des points critiques pour la
maîtrise
|
Principe 5
Établir l'action corrective à entreprendre lorsque
la surveillance indique qu'un CCP particulier n'est pas
maîtrisé.
|
Établir les actions correctives
|
Étape
10
|
7.6.5
|
Actions entreprises lorsque les résultats de surveillance
dépassent les limites critiques
|
Principe 6
Établir les procédures de
vérification afin de confirmer que le système HACCP
fonctionne efficacement.
|
Établir les procédures de vérification
|
Étape
11
|
7.8
|
Planification de la vérification
|
Principe 7
Établir la documentation relative à toutes les
procédures et tous les enregistrements appropriés à ces
principes et à leur application.
|
Établir la documentation et conserver les
enregistrements
|
Étape
12
|
4.2
7.7
|
Exigences relatives à la documentation
Mise à jour des informations initiales et des documents
spécifiant les PRP et le plan HACCP
|
ANNEXE N°9 : REFERENCES CROISEES ENTRE LES PRINCIPES
HACCP, LES ETAPES D'APPLICATION ET LES ARTICLES DE L'ISO 22000 : 2005206
ET 207
206 Association française de normalisation, Norme
ISO 22000 : 2005 - Exigences pour tout organisme appartenant à la
chaîne alimentaire, Éd. octobre 2005, 35 pages.
207 Processus écologiques et processus d'innovation
technique et sociale en agriculture de conservation
http://www.projet-pepites.org/
Page n°XIII
- ANNEXES -

ANNEXE N°10 : LE MANAGEMENT DU SYSTEME ISO
22000208
208 BOUTOU O., Module de soutien n°1, Les
éléments d'un système de management de la
sécurité des aliments, version 2, Afnor
compétence, 07/01/2011, 10 pages. Disponible sur le site :
http://www.afnor.org/ (Consulté en novembre 2012).
Page n°XIV
Page XV
SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE
La bibliographie indiquée dans les pages suivantes
correspond aux éléments référencés dans ce
travail de recherche, elle n'est donc en aucun cas exhaustive sur le sujet.
Ouvrages / Rapports officiels / publications /
cours
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DGAL/SDSSA/N2012-8156, extrait de l'article 17 du règlement (CE)
n°178/2002, juillet 2012, 41 pages.
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internationalisés : nouveaux risques, nouvelles régulations
?, Colloque, 25 juin 2012.
ASEAN et l'UE, Lignes directrices sur le HACCP, les BPF et BPH
pour les PME de l'ASEAN, Un manuel complet pour évaluer vos
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: 2008, Hygiène des aliments, Place de l'HACCP et application de ses
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22002-1 : 2009, Programmes prérequis pour la sécurité des
denrées alimentaires - Partie 1 : Fabrications des denrées
alimentaires, Prerequiste programmes on food safety - Part 1 : Food
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22003 : 2007 Systèmes de management de la sécurité des
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à l'audit et à la certification de systèmes de management
de la sécurité des denrées alimentaires, Annexe A, 17
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ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION, l'ISO TS
22004 : 2005, Système de management de la sécurité des
denrées alimentaires - Recommandations pour l'application de l'ISO 22000
: 2005, novembre 2011, 15 pages.
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION, NF V 01-002 :
2008, Hygiène des aliments - Glossaire français-anglais, Ed.
septembre 2008, 23 pages.
BLANC Didier, ISO 22000, HACCP et sécurité
des aliments - Recommandations, outils, FAQ et retours de terrain, AFNOR
Editions, décembre 2009, 2ème édition, 413
pages.
BOUTOU O., De l'HACCP à l'ISO 22000, AFNOR
Editions, octobre 2008, 2ème édition, p 351 pages.
BOUTOU O. et LEVEQUE L., Certification ISO 22000 - Les 8
clés de la réussite, septembre 2010, 344 pages.
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- SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE -
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matière de programmes pré-requis (PRP), 30 mai 2011, 21 pages.
BOUTOU O., Module de soutien n°1, Les
éléments d'un système de management de la
sécurité des aliments, version 2, Afnor
compétence, 07/01/2011, 10 pages.
BOUTOU O., Module de soutien ISO 22000 n°11,
Anticiper sur les évolutions de la certification et de la
spécialisation technique associée ISO/TS 22004, janvier
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BOUTOU O., Ingénieur AFNOR, ISO 22000 - La norme
sur la sécurité des aliments, version 4, décembre
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éditions, octobre 2007, 295 pages.
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CAMBEROU Laurent, Auditeur ISO 22000 chez AFNOR,
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2010, 11 pages.
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restauration rapide, année 2007, 116 pages.
CHATEAU Laurent - Bureau Veritas, Le système de
reconnaissance mondial des référentiels Food Safety, Secure Food,
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CHRISTEN Pierre, « IFS, FSSC 22000 : ils s'engagent
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CORPET D., Qualité des aliments, Ecole
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pédagogique de l'hygiène et l'industrie des denrées
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Cplus consult : http://www.cplus-consult.be/
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MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET :
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ONTARIO, Ministère de l'agriculture et de l'alimentation
: http://www.omafra.gov.on.ca/ Préfecture du Gard :
www.gard.pref.gouv.fr
Portail de l'Etat dans l'Indre :
http://www.indre.pref.gouv.fr/
Processus écologiques et processus d'innovation technique
et sociale en agriculture de conservation :
http://www.projet-pepites.org/
Préfecture du GARD, « Présentation de la
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», dossier de presse, 29 janvier 2010, 21 pages. Le
dossier de presse est disponible sur le site internet de la préfecture
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QUAPA - Qualité des Produits Alimentaires :
http://www.quapa.com/hygiene.htm
Vie publique : http://www.vie-publique.fr/
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/
|