2.2-Connaissance sur l'espèce Sorghum bicolor
(L). Moench
2.2.1-Systématique du sorgho
Le sorgho, Sorghum bicolor (L.) Moench (synonyme
: Sorghum vulgare Pers) appartient au règne Plantae,
au sous-règne Tracheobionta, à la division des
Magnoliophyta, à la classe des Liliopsida, à la
sous-classe des Commelinidae, à l'ordre des Cyperales
à la famille des Poaceae, à la sous-famille des
Panicoideae, à la tribu des Andropogoneae, Genre
Sorghum et à l'espèce bicolor.
Le grand nombre de sorghos cultivés et l'extrême
variation de leurs formes rendent leur classification très difficile.
Ainsi, le premier chercheur ayant donné une description écrite
nettement identifiable du sorgho est Pline l'Ancien. C'est Snowden en 1936
cité par (House, 1987) qui a fait un inventaire complet et
détaillé du genre. Mais l'ensemble des taxons qu'il a
recensé est impossible à utiliser dans la pratique : il a
dénombré exactement 31 espèces, 158 variétés
et 523 cultivars différents. Ce qui est impossible pour les agronomes de
retenir autant de noms et surtout leurs critères de reconnaissance
spécifiques. Actuellement, on préfère utiliser la
classification de Harlan et de Wet établie en 1972. Partant du principe
que les différentes populations de sorgho cultivées se
prêtent mieux à un classement en parallèle, plutôt
que hiérarchique selon (Snowden op cit), et en imaginant un
système suffisamment simple pour reconnaître un plant de sorgho
qui consiste à observer la panicule, l'épillet et la morphologie
du grain, (Harlan & de Wet, op cit ont divisé la
sous-espèce Sorghum bicolor en cinq races ou groupes
fondamentaux et dix races secondaires qui sont:
+ cinq races fondamentales : bicolor, guinea, Caudatum, Kafir et
Durra ;
+ dix races intermédiaires : guinea-bicolor (GB),
Caudatum-Bicolor, Kafir - Bicolor,
durra Bicolor Guinea - Caudatum, Durra - Caudatum, Guinea -
Kafir, Guinea - Durra, Kafir - Caudatum, Durra - Caudatum, et Kafir - Durra.
2.2.2-Description des races fondamentales de sorgho
Le genre Sorghum comprend 20-30 espèces et on les
sépare en races sur la base de la morphologie du grain, de la forme de
la glume et du type de panicule (Balole & Legwaila, 2006). Plusieurs
cultivars non comestibles de sorgho sont cultivés exclusivement pour le
colorant rouge présent dans la gaine foliaire et parfois dans les
parties adjacentes de la tige (Balole & Legwaila, op cit). La
plupart des cultivars de sorgho colorant sont regroupés dans la race
Caudatum qui représente la race la plus importante de toutes,
en termes de diversité
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Caractérisation agro-morphologique des
cultivars traditionnels de sorgho colorant (Sorghum bicolor) au
Bénin
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biologique. Ses cultivars sont largement cultivés dans
le Nord-est du Nigeria, au Tchad, au Soudan et en Ouganda, et les Haoussa au
Nigeria les désignent sous le nom de « karan dafi ». Ils
produisent beaucoup de grains, mais souvent farineux et de qualité
médiocre.
Les autres races intermédiaires sont des hybrides.
Elles présentent des combinaisons variées et des formes
intermédiaires entre les caractéristiques des 5 races de base. On
distingue également des espèces qui poussent comme des plantes
adventices. Elles sont généralement considérées
comme des hybrides. On les trouve en Afrique partout où le sorgho est
cultivé et ses cousins sauvages sont sympatriques.
Sorghum bicolor :
Encore appelé gros mil, sorgho rouge, cette race de
sorgho renferme les cultivars tinctoriaux cultivés uniquement pour leurs
colorants. Se sont les sorghos aux caractères les plus primitifs et les
plus proches des variétés sauvages. Il se caractérise par
des inflorescences lâches et de longues glumes accolées au grain
qui à maturité recouvre totalement le grain ou une fraction de sa
longueur pouvant atteindre le quart de celle-ci. L'épillet persistant
renferme le grain. Le grain généralement petit est
allongé, parfois faiblement ovale, presque symétrique dorso-
ventralement. Ses cultivars, peu rependus, sont exploités en Afrique et
en Asie surtout dans les zones humides. Certaines tiges sucrées servent
à préparer du sirop ou de la mélasse ; leurs grains amers
servent à aromatiser la bière de sorgho.
Sorghum guinea
Se caractérise par des inflorescences
généralement grandes et lâches aux rameaux souvent
retombants à maturité. Le grain est typiquement aplati et tordu
en oblique par rapport aux longues glumes béantes à
maturité. Sorghum guinea est présent en Afrique de
l'Ouest, mais on le cultive aussi le long du rift d'Afrique de l'Est, depuis le
Malawi jusqu'au Swaziland. Il s'est également propagé en Inde et
dans les régions côtières de l'Asie du Sud-est. De nombreux
sous-groupes peuvent être distingués, dont certains ont des
cultivars bien adaptés à des régimes de
précipitations élevées ou faibles. Autrefois, le grain
était souvent embarqué comme provision sur les navires en raison
de sa bonne conservation
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Caractérisation agro-morphologique des
cultivars traditionnels de sorgho colorant (Sorghum bicolor) au
Bénin
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Sorghum caudatum
Représente la race la plus importante de toutes, en
termes de diversité biologique. Ses cultivars sont largement
cultivés dans le nord-est du Nigeria, au Tchad, au Soudan et en Ouganda.
Les types utilisés pour la teinture en font également partie, et
les Haoussas au Nigeria les désignent sous le nom de « karan dafi
». Ils produisent beaucoup de grains, mais souvent farineux et de
qualité médiocre. Par contre, les races intermédiaires
x-caudatum (hybrides) ont hérité d'excellentes capacités
de production et de qualité de grain car la plupart des hybrides
modernes cultivés dans les pays occidentaux appartiennent à cette
race. Leur panicule a une forme variable : compacte dans les zones
sèches et ouverte dans les régions à fortes
précipitations. Leurs grains sont dissymétriques (forme en dos de
tortue), aplatis sur la face ventrale et bombés sur la face dorsale
(turtle-backed grains en anglais). Le style persiste souvent sous forme d'une
pointe terminale tournée vers la glume inférieure, mais la
longueur des glumes est au plus la moitié de celle du grain.
Sorghum durra
Se caractérise par une inflorescence compacte souvent
portée par un pédoncule crossé. Ses cultivars se
distinguent par la grosseur de leur grain souvent sphérique et leur
résistance à la sécheresse. Les épillets sessiles
sont typiquement aplatis et les glumes inférieures sont plissées.
Le type durra est largement cultivé, en Asie occidentale et dans
certaines régions de l'Inde. Il est aussi prédominant en
Ethiopie, dans la vallée du Nil au Soudan et en Egypte. Elle
représente la race la plus spécialisée et la plus
évoluée de toutes les races et comporte de nombreux gènes
utiles pour les combinaisons génétiques.
Sorghum kafir
Ce sont des sorghos peu diversifiés, de taille
plutôt courte. Sorghum kafir se caractérise par
des inflorescences relativement compactes de forme souvent cylindrique, des
épillets sessiles elliptiques et des glumes étroitement
embarrassantes et généralement bien plus courtes que le grain. Il
est un aliment de base important dans les savanes de l'Est et du Sud de la
Tanzanie à l'Afrique du Sud. Les variétés locales de
S. kafir tendent à être indifférentes à la
photopériode et la plupart des lignées mâle-stériles
importantes sur le plan commercial dérivent de ce type.
Les autres races intermédiaires sont des hybrides.
Elles présentent des combinaisons variées et des formes
intermédiaires entre les caractéristiques des 5 races de base. On
distingue
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cultivars traditionnels de sorgho colorant (Sorghum bicolor) au
Bénin
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également des espèces qui poussent comme
des plantes adventices. Elles sont généralement
considérées comme des hybrides. On les trouve en Afrique partout
où le sorgho est cultivé et ses cousins sauvages sont
sympatriques, car se croisent
Figure 1: Panicules et grains des 5 races de
bases de sorgho
1, bicolor; 2, caudatum; 3, durra; 4, guinea; 5,
kafir. Source: PROSEA
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