Dans ce point il sera question de présenter les
éléments de la qualité de l'audit interne dans la
littérature, ce qui nous permettra d'identifier les déterminants
de la performance de l'audit interne, car nous supposons qu'un service d'audit
interne performant est avant tout celui qui offre des services de
qualité.
La notion de la qualité de l'audit représente
les enjeux de l'activité d'audit interne (Tran Vu, 2009). Au niveau
social, c'est la connaissance par l'environnement de la qualité du
service fourni qui est garante de l'avenir de la profession à long
terme, dans la mesure où la qualité des rapports justifie la
profession et l'indépendance dont elle fait l'objet (McNair, 1991). En
situation d'ambiguïté sur la qualité de l'audit, plusieurs
moyens sont mobilisés pour appréhender cette qualité. Au
niveau individuel de l'auditeur, elle est mesurée par
l'indépendance et les compétences de celui-ci (DeAngelo, 1981,
Knapp, 1991, Citron et Taffler, 1992). Quant au niveau de jugement, un audit
est considéré comme de qualité lorsque
22
DJOMALEU DJUMEDIO Merlin -
1ère promotion Master Audit et contrôle de
gestion - ISMA
Evaluation et performance de l'Audit interne : Cas de la SABC
la nature et la quantité du travail effectué
sont suffisantes pour couvrir les risques liés aux comptes de
l'entreprise contrôlée (Moizer, 1997). Au niveau de la profession,
la normalisation est une tentative de réponse à la contrainte
qualité (Francis, 1994, Dirsmith et Haskins, 1991, Mikol, 1999). Pour
Barbier (1999), l'efficacité de l'audit repose aussi sur la
diversité des talents et des compétences réunis en son
sein ; ainsi que la flexibilité dans la réalisation du
service.
Il existe deux principales approches à la notion
d'efficacité de l'audit interne. Selon la première approche,
l'efficacité de l'audit interne est déterminé par
l'adéquation entre l'audit et un certain ensemble de normes universelles
extrapolé à partir des caractéristiques des l'audit
interne (White, 1976). Une telle approche a été
présentée par Sawyer (1988), qui a avancé cinq normes
d'audit interne: interdépendance, compétence professionnelle, la
portée du travail, la réalisation de l'audit et la gestion du
département d'audit interne. Cette approche a également
été suivie par Anderson (1983) et Glazer et Jaenike (1980).
La seconde approche qui sera utilisée ici suit les
arguments de Ransan (1955) et Albrecht et al. (1988) qui pensent que
l'efficacité de l'audit interne n'est pas mesurable mais est
déterminé par les évaluations subjectives affectées
à cette fonction par la gestion. En d'autres termes, le succes de
l'audit interne peut seulement être mesuré par rapport aux
attentes des autres parties prenantes (Albrecht et al. 1988).
Pour Renard (2012), l'efficacité du service d'audit
interne dépend de son intégration dans l'entreprise et de son
organisation. Selon lui, pour que l'audit interne soit intégré
dans l'entreprise, il faut que soient réunies à la fois les
conditions culturelles (sensibilisation au contrôle interne, culture
d'audit et image de l'auditeur) et les conditions matérielles (objectifs
précis, méthodologie rigoureuse, bon plan de communication et
professionnalisme des auditeurs).
En résumé nous pouvons dire que les principaux
déterminants de la performance de l'audit interne sont :
l'indépendance de l'auditeur, la compétence professionnelle, le
respect des normes, la qualité du plan d'audit, les supports de gestion,
Le contrôle qualité de l'audit interne.
Bou-Raad (2000) a fait valoir que la force d'un
département d'audit interne doit être évaluée par
rapport au degré d'indépendance dont elle jouit de la direction
et des responsables opérationnelles. L'IIA, l'American Institute of
certified public accountants (AICPA) et
23
Evaluation et performance de l'Audit interne : Cas de la
SABC
d'autres ont également identifies
l'indépendance organisationnelle comme crucial pour la viabilité
de la fonction d'audit interne (Brown, 1983). Les auditeurs doivent être
suffisamment indépendants de ceux qu'ils sont tenus de contrôler
et doivent faire leur travail sans aucune ingérence. Tout comme
l'objectivité, l'indépendance organisationnelle contribue
à la précision du travail des commissaires aux comptes et donne
aux actionnaires la confiance qu'ils peuvent compter sur le résultat et
le rapport d'audit interne.
Mautz et Sharaf distingue trois dimensions de
l'indépendance : l'indépendance dans la planification,
l'indépendance dans la réalisation et l'indépendance dans
les rapports. Courtemanche (1986) identifie quatre facteurs qui favorisent un
audit objectif et indépendant : l'accès à l'information
aux personnes, objectivité, liberté et réactivité
du système. A l'issu d'une enquête, Van Peursem (2005) conclue que
l'indépendance de gestion est un critère déterminant du
succès des programme d'audit.