4. 3. Financement
Par ailleurs, la question du financement peut également
représenter une limite à ce rapprochement des deux politiques.
Les personnes handicapées craignent que cela ne joue en
leur défaveur, étant donné le nombre plus important de la
population des personnes âgées. Ces premiers redoutent un
nivellement par le bas des prestations qui leur sont actuellement offertes,
ajouté à une peur que les gens ne fassent l'amalgame entre les
deux publics.
Mais la loi a strictement défini les financements
respectifs destinés aux personnes handicapées ou
âgées : la CNSA ne peut transférer les enveloppes
financières d'un secteur à l'autre. De ce fait, ni l'une ni
l'autre des deux populations n'a donc à craindre d'être
spoliée.
Il est vrai qu'à moyen et long termes, compte tenu des
prévisions démographiques, il convient d'anticiper la progression
prévisible du coût du risque dépendance. Or, il est
très difficile d'anticiper avec des ressources publiques et cette
difficulté est accrue par l'importance de la dette publique (à la
fin du 1er trimestre 2013, elle s'établissait à 1 870,3 milliards
d'euros, soit 91,7% du PIB).
Mettre fin aux discriminations coûterait cher.
Si nous analysons les chiffres...
En 2009, 1,1 million de personnes âgées
percevaient l'APA pour un montant moyen de 406 euros à domicile et de
307 euros en établissement.
Dans le même temps, 71 000 personnes percevaient la
PCH pour un montant moyen de 980 euros.
Ces chiffres révèlent trois
réalités :
- les titulaires de l'APA sont quinze fois plus nombreux que
les titulaires de la PCH ;
- la PCH est quant à elle d'un montant moyen
près de trois fois supérieur à l'APA, le montant des plans
d'aide n'étant pas plafonné et le « ticket
modérateur » beaucoup plus faible ;
- aligner demain l'APA sur le niveau de la PCH coûterait
donc entre 5 et 8 milliards d'euros à nombre constant de
bénéficiaires.
Des données qui laissent penser que cette convergence
serait presque irréaliste.
Monica YUNES, Directrice du CLIC des Portes de l'Essonne et
membre de l'association des coordinateurs de CLIC, a d'ailleurs exprimé
son « malaise », lors de la journée du 20 mars 2012
consacrée au thème du rapprochement entre les champs relatifs aux
personnes âgées et handicapées, quant au fait que
l'idée de rationalisation de la dépense publique primait bien
souvent sur le bien-être de la population au sein des dialogues
initiés en vue d'une convergence.
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