Applicabilité de la théorie d'intégration dans la sous-région des grands-lacs africains. Cas de la CEPGL( Télécharger le fichier original )par John Christoph Jimmy KOMBE KIBUKILA Université Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en relations internationales 2013 |
b. Démobilisation, Désarmement, Rapatriement, Réinsertion et Réinstallation (DDRRR).Le processus de DDRRR, mis en oeuvre à travers le programme multinational de mobilisation et de réinsertion (MDRP) de la Banque mondiale, est vital pour la stabilité dans la région des Grands-Lacs. Bon nombre de combattants congolais doivent toujours être démobilisé avant d'être intégrés dans la nouvelle armée congolaise, soit assistés pour trouver un autre moyen de subsistance civile. En outre, plusieurs milliers de combattants étrangers doivent encore être démobilisés et rapatriés. En ce sens, nous pouvons saluer les mesures prise par la Banque mondiale et la Communauté internationale toute entière pour mettre des fonds importants à la disposition du DDRRR. Cependant, il est inquiet de constater qu'au niveau de la base, la population considère l'actuel processus DDRRR est en déclin et ne tient pas suffisamment compte des réalités auxquelles les communautés locales doivent faire face. Par exemple, le désarmement des armes légères est négligé. De nombreuses personnes en viennent à cacher leurs armes plutôt qu'à les remettre. Un autre défaut est que l'ex soldat démobilisé ne reçoit souvent qu'une somme d'argent sans être soutenus dans la mise en oeuvre d'un moyen personnel de subsistance. Une fois les fonds dépensés, ils n'ont plus de quoi subvenir à leurs besoins, et le risque est grand que les soldats démobilisés recourent à des actes criminels ou violents pour gagner leur vie. D'un point de vue politique, le processus DDRRR risque de servir d'excuse à la communauté des bailleurs pour ne pas rechercher une solution politique négociée à la violence entre groupe armés. Par exemple, le conflit interne au Rwanda a conduit en 1994 au génocide reste en réalité non résolu, étant donné que des groupes armés rwandais, dont certains impliqué dans l'exécution du génocide en 1994, errent toujours actuellement à l'Est de la RDC, constituant une menace permanente pour le gouvernement rwandais actuel. Tant que de tels conflits sous-jacents et profondément ancrés ne sont pas résolus, le processus DDRRR ne peut pas être entièrement efficace, ce qui explique le nombre limité de personnes démobilisées à ces jours dans le cadre de ce processus58(*). * 58 Namegabe BAGUMA P. La sécurité collective et la stabilité de la région des Grands-Lacs africains : cas de la CEPGL. Mémoire UOB 2010-2011, p. 36 |
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