1.2. L'importance des régimes de change dans les
mouvements de capitaux
Le taux de change d'une monnaie est un bon indicateur de la
stabilité et de la productivité de l'économie
financière et de l'économie réelle des biens et services
ainsi que de la valeur de ses titres financiers.
38 Hormis le monde développe et la zone CFA,
la prime de la marche parallèle dépasse 10% ailleurs.
Naturellement, le taux du marche parallèle est inadapté s'il sert
surtout a des transactions illégales (commerce de drogue, etc.).
BEN AYECHE Manel FSEG Sousse
Le régime du taux de change qui est choisi par un
gouvernement peut avoir des effets importants pour l'ensemble de
l'économie. S'il choisit pour un régime correctement
structuré, le pays bénéficiera d'une stabilité
accrue, car le taux de change est l'indicateur qui permet de conduire les flux
de capitaux internationaux vers les utilisations les plus productives.
Le régime de taux de change que doit choisir un pays
dépend de sa situation particulière. En gros, ces régimes
vont du régime de taux de change fixe au régime de taux de change
flottant.
Le régime de taux de change est notamment important
pour les pays en développement. Dans un pays dont le secteur financier
est peu développé et dont les titres sont peu variés, le
taux de change constitue pour les investisseurs le principal indicateur des
prix. En revanche, des fluctuations très marquées du taux de
change fragiliseront davantage les investisseurs s'il s'agit d'une
économie émergente que s'il s'agit d'une économie mieux
assise.
Dans un monde où les capitaux sont de plus en plus
mobiles, un pays a trois choix : il peut choisir un taux fixe, mais il doit
alors renoncer à une politique monétaire autonome; il peut
adopter pour le flottement du taux de change et jouir de l'indépendance
monétaire, mais il doit alors renoncer à la stabilité du
taux de change; il peut conserver le contrôle sur les capitaux, mais il
doit alors renoncer à l'intégration financière
internationale.
1.3. Les conditions d'adopter un régime de
change
Pour de nombreux pays, le choix du régime de change
indique la décision de politique économique la plus importante du
fait que le taux de change est une variable clé dans la
détermination des flux des échanges des biens et des services et
des capitaux. A cet égard, il exerce une pression grave sur la balance
des paiements, les prix ainsi que d'autres variables
macroéconomiques.
La problématique du choix du régime de change
remonte de plus de deux siècles. Mais, elle a pris un grand
intérêt depuis la mise en place du système de Bretton
Woods.
BEN AYECHE Manel FSEG Sousse
Friedman (1953)39 s'est insurgé contre ce
système inférant que les taux de change fixes étaient
générateurs de crises spéculatives et
d'instabilité.
Les travaux de Mundell (1960) sont allés au-delà
de la conclusion de Friedman en soulignant le caractère cruel de la
mobilité du capital. Ceux-ci ont souligné qu'en cas de
mobilité du capital, le système idéal est celui du taux de
change fixe car le taux d'intérêt influe directement sur la
balance des paiements. Par contre, si le capital est immobile, il est
préférable d'adopter un régime de change flexible.
D'une manière générale, on distingue deux
types d'objectifs relatifs aux choix du régime de change ; un objectif
de stabilité illustré par une minimisation de la variance de
l'output et des prix et un objectif de bien-être illustré par la
maximisation d'une fonction d'utilité (Allegret et al., 2006).
La question du choix du régime de change
particulièrement des deux solutions est l'ancrage pur ou le flottement
libre. Le résultat le mieux partagé dans la littérature
est qu'aucun des régimes n'est optimal. A ce propos, Frankel (1999,
2004) a mis l'accent sur l'existence d'un large spectre dans le choix possible
du degré de flexibilité/rigidité du taux de change, compte
tenu de la variété des chocs qui affectent les économies
ainsi que leur évolution au cours du temps. L'interprétation des
chocs domestiques est plus délicate et nécessite de distinguer
les chocs monétaires des chocs réels.
Quel que soit l'objectif retenu par les autorités, la
présence de chocs internes ou externes influence le choix du
régime de change. Dans la mesure où il n'existe pas du
régime de change qui soit approprié pour tous les pays en tout
temps, Ripoll (2001) a élaboré une liste de facteurs qui peuvent
aider les Etats à choisir leur propre régime de change. Ces
facteurs sont notamment: la taille et le degré d'ouverture de
l'économie, le niveau d'inflation, les chocs internes et externes, la
mobilité du capital, le degré de flexibilité des prix et
des salaires, le degré de crédibilité des autorités
monétaires et le système de fixation des prix.
39 Friedman, M., 1953. Essais d'économie
positive, traduit de l'Anglais par Guy Milliere, 1995, Litec.
BEN AYECHE Manel FSEG Sousse
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