3.3.4. Vérification du pouvoir discriminant des
axes :
Le pouvoir discriminant des axes est jugé en
général à partir des valeurs propres, du
test de Lambda de Wilks et de la Matrice de
structure.
Ainsi les fonctions discriminantes canoniques
peuvent être déterminées à partir
des coefficients des fonctions discriminantes canoniques. Le
modèle est alors obtenu.
· Valeurs propres
Elles définissent les axes qui permettent de
justifier l'existence des fonctions discriminantes. La détermination des
valeurs propres est une étape de l'analyse qui permet de
dénombrer les fonctions discriminantes à retenir afin d'avoir une
vision globale des différentes affectations.
L'objectif est alors de préparer la mise en place d'un
modèle qui permet voire facilite l'affectation des ménages selon
leur groupe d'appartenance.
Tableau N° 25 : Valeurs
propres
Fonction
|
Valeur propre
|
% de la variance
|
% cumulé
|
Corrélation canonique
|
1
|
,217(a)
|
99,7
|
99,7
|
,423
|
2
|
,001(a)
|
,3
|
100,0
|
,024
|
a Les 2 premières fonctions discriminantes canoniques ont
été utilisées pour l'analyse.
Ce tableau montre que :
- il existe deux valeurs propres, donc le modèle est
composé de deux fonctions discriminantes. La première fonction
à pour valeur propre 0,217 et explique à elle seule 99,7% des
observations. Alors que la deuxième fonction associée à
une valeur propre égale à 0,00 n'explique que 3% de ces
mêmes observations constatées. De ce fait l'association de ces
deux fonctions discriminantes expliquant normalement une fréquence de
100%, couvre le classement de l'ensemble des ménages.
- En réalité plus la valeur du coefficient de
corrélation canonique est proche de l'unité (valeur égale
à 1), plus le lien entre une fonction discriminante donnée et les
variables indépendantes est fort. Ce qui nous fait dire que la
corrélation canonique de la première fonction discriminante est
plus importante que celle de la deuxième fonction. Les valeurs des
coefficients de corrélation canonique de la première et de la
deuxième fonction sont respectivement 0,423 et 0,024. Celles-ci
traduisent que le lien entre la première fonction et les variables
dépendantesest plus fort que le lien existant entre la deuxième
fonction et ces mêmes variables.
· Le Test de Lambda de Wilks
Le test de Lambda de Wilks est un test qui s'appuie fortement
sur les erreurs de prédiction. Il permet de tester les deux fonctions
discriminantes qui forment le modèle.
Tableau N° 26: Lambda de
Wilks
Test de la ou des fonctions
|
Lambda de Wilks
|
Khi-deux
|
ddl
|
Signification ó
|
de 1 à 2
|
,821
|
93,868
|
6
|
,000
|
2
|
,999
|
,266
|
2
|
,876
|
Le tableau ci-dessous expose d'importantes
informations :
- Les coefficients de Lambda de Wilks de la première et
de la deuxième fonction sont respectivement 0,821 et 0,999. Le lien avec
les variables dépendantes est plus fort alors dans la première
fonction que dans la deuxième fonction discriminante.
- Les valeurs des Khi-deux correspondent aux conversions du
coefficient de Lambda de Wilks en Khi-deux de Karl de Pearson. En effet plus la
valeur du Khi-deux d'une fonction discriminante est importante (elle tend vers
1), plus le lien est fort.
- la signification du test ouó
détermine le pouvoir discriminant de chacune des deux fonctions du
modèle. La décision est prise é partir des
hypothèses suivantes :
Ho : si ó<=0,05 ont retient
que les moyennes des deux fonctions discriminantes dans les trois groupes de
ménages retenus sont significativement différentes entre elles.
On accepte alors le pouvoir discriminant des deux fonctions.
H1 : si ó>0,05, le contraire
de la première hypothèse sera retenu : les moyennes des deux
fonctions discriminantes dans les trois groupes de ménages retenus ne
sont pas significativement différentes entre elles. Les deux fonctions
n'ont alors aucun pouvoir discriminant.
Les résultats des niveaux de signification des deux
fonctions sont respectivement ó=0,00 et ó=0,876. Ces valeurs de
ó sont tous inférieures au seuil ó= 0,05. Ce qui fait dire
que les deux fonctions ont un pouvoir discriminant sur les axes. Mais ce
pouvoir est plus important dans la première fonction discriminante que
dans la deuxième.
· La Matrice de structure
La matrice des structures est effectivement celle des
corrélations entre les variables et les fonctions discriminantes.
Quand une corrélation est très significative, le
logiciel utilisé (SPSS 13) met un astérix (*) sur le coefficient
correspondant. Le tableau ci-dessous permet de baptiser les deux fonctions
discriminantes.
Tableau N° 27 : Matrice de
structure
|
Fonction
|
1
|
2
|
inf20ind
|
,833(*)
|
-,163
|
homme(a)
|
-,152(*)
|
-,015
|
jeune(a)
|
,119(*)
|
-,054
|
commerce(a)
|
-,093(*)
|
,057
|
adulte(a)
|
-,080(*)
|
-,034
|
agricult(a)
|
-,007(*)
|
,005
|
analphab
|
,399
|
,809(*)
|
polygame
|
-,477
|
,604(*)
|
monogame(a)
|
,423
|
-,563(*)
|
nonscol(a)
|
,149
|
,389(*)
|
Les corrélations intra-groupes combinés entre
variables discriminantes et les variables des fonctions discriminantes
canoniques standardisées sont ordonnées par tailles absolues des
corrélations à l'intérieur de la fonction.
* Plus grande corrélation absolue entre chaque variable
et une fonction discriminante quelconque.
(a) Cette variable n'est pas utilisée dans l'analyse.
Les résultats fournis par cette matrice
traduisent que:
- les variables inf20ind,
analphabet polygame sont les seules
variables retenues dans le modèle à travers les deux fonctions
discriminantes qu'elles ont permis de baptiser.
- la première fonction discriminante à une
corrélation très significative avec la variableinf20ind
et moins significative avec les variables analphab et
polygame, tandis que la deuxième fonction a une corrélation
aussi très significative avec chacune des variables analphab
et polygame et moins significative avec la variable
inf20ind. Il s'agit alors du baptême des fonctions discriminantes
formant le modèle.
· Récapitulatif des fonctions
discriminantes canoniques
On distingue généralement deux méthodes
d'analyse discriminante. L'une est basée sur les
centroides ou barycentre et l'autre bien qu'étant
définie comme bayésienne est quant à elle
basée sur les probabilités.
Le modèle que nous cherchons à élaborer
repose principalement sur la méthode d'analyse discriminante
basée sur les centroides. En effet cette méthode est
associée aux deux fonctions discriminantes obtenues. Ces
dernières ne jouent pas les mêmes rôles à travers
cette méthode. La première fonction est plus importante que la
deuxième, grâce à son pouvoir discriminant beaucoup plus
fort que celui de la deuxième fonction.
Les coefficients des fonctions discriminantes permettent de
valoriser les scores discriminants.
D'une manière générale un score Y issu
d'une fonction discriminante quelconque est obtenu à partir de
l'équation ci-dessous :
Y = â1 X1 +
â2 X2 + .... ân+1 Xn+1
+ ân Xn + Ñste
Avec : Cste signifie une valeur
algébrique constante,
â1 , â2, ... ,
ân+1 et ân sont les coefficients de la
fonction discriminante canonique,
Y est défini comme le score obtenu
à partir des valeurs des variables Xi retenus par
le modèle, pour toute valeur de i variant de 1 à
n+1
Tableau N° 28 : Coefficients des
fonctions discriminantes canoniques
|
Fonction
|
|
1
|
2
|
polygame
|
-,743
|
1,188
|
analphab
|
,967
|
1,792
|
inf20ind
|
3,791
|
-,236
|
(Constante)
|
-3,957
|
-1,593
|
Coefficients non standardisés
Ce tableau expose les coefficients non standardisés des
deux fonctions discriminantes. A partir de ces derniers ont peut
déterminer les termes des expressions de ces fonctions. Ce qui favorise
la valorisation des scores dans chaque fonction en se basant sur les variables
tenues en compte par le modèle.
Ainsi on peut déterminer les valeurs des scores
d'affectation à travers le modèle ci-dessous :
Y j 1 =-
0,743 X1 + 0,967 X2 + 3,791 X3 -
3,957
Y j 2 =
1,188 X1 + 1,792 X2 - 0,236X3 - 1,593
AvecY j 1 : valeurs du score
discriminant dans la première fonction discriminante
Y j 2 : valeurs du score
discriminant dans la première fonction discriminante
X1 : polygame (valeur prise
par X1 est 0 si le chef de ménage n'est pas
polygame et 1 si le chef de ménage est polygame)
X 2 : analphab (valeur prise
pars X2 est 0 si le chef de ménage est
alphabétisé
et 1 si le chef de ménage n'est pas
alphabétisé)
X3 : inf20ind (valeur prise
pars X2 est 1 si la taille du ménage est <=20
unités
d'individus ou personnes et 0 si la taille du ménage
dépasse 20 unités d'individus.
Pour classer un ménage quelconque dans un groupe, on
calcul son score discriminant et à l'aide des coefficients de la
fonction discriminante. On le classe dans le groupe auquel il est très
rapproché. Les groupes sont repérés dans un
tableauappeléFonctions aux barycentres des groupes.
TableauN° 29: Fonctions aux barycentres des
groupes
Classe d'affectation
|
Fonction
|
|
1
|
2
|
1 ménages très pauvres
|
,226
|
,003
|
2 ménages moins pauvres
|
-1,415
|
,087
|
3 ménages pauvres
|
-,757
|
-,038
|
Fonctions discriminantes canoniques non standardisées
évaluées aux moyennes des groupes
On peut déterminer les groupes d'affectation des chefs de
ménage à travers les fonctions aux barycentres des
groupes ci-dessus
Soient le score Y j 1 et le score Y j 2
du chef de ménage j respectivement à partir de première
fonction et de la deuxième fonction discriminante. On a :
- Si Y j 1 est proche de 0,226 et Y j 2
proche de 0,003, alors ce chef de ménage j sera affecté dans le
groupe 1 où sont localisés les chefs de ménages
très pauvres.
- Si Y j 1 est proche de -1,415 et Y j
2 proche de 0,087, alors ce chef de ménage j sera affecté
dans le groupe 2 où sont localisés les chefs de ménages
moins pauvres.
- Si Y j 1 est proche de -0,757 et Y j
2 proche de -0,038, alors ce chef de ménage j sera affecté
dans le groupe 3 où sont localisés les chefs de ménages
pauvres.
Application du modèle :
Exemple soit le chef de ménage no 80, on trouve
qui a les caractéristiques suivantes :
Situation matrimoniale : monogame, d'oùX1
= 0 ; Niveau d'alphabétisation : analphabète,
d'où X2 = 1 ; Taille du ménage :7 personnes,
d'ou X3 = 1.
Y 1 (80) =- 0,743 X1 + 0,967
X2 + 3,791 X3 - 3,957 = 0 + 0,967 + 3,791 -
3,957 = 0,801
Y 2(80) = 1,188 X1 + 1,792
X2 - 0,236X3 - 1,593 = 0 + 1,792 - 0,236 -
1,593 = - 0,037 qui est très proche de - 0,038
score barycentre des chefs de ménages affectés au groupe
3 où se trouvent les chef de ménage pauvres. Donc le
ménage no 80 est affecté dans la classe des
ménages pauvres.
Ainsi, en agissant de cette façon, il est très
possible de classer tous les chefs de ménage enquêtés dans
un groupe d'affectation, ou niveau de vulnérabilité à la
pauvreté.
|