a.2. La révolution
américaine et la naissance d'une Nation
a.2.1. La guerre de l'indépendance
La fusillade de Lexington (19 avril 1775)
contre des patriotes précipite la rébellion. Lors du second
Congrès continental, qui se tient à Philadelphie à partir
du 10 mai 1775, les colonies américaines affirment leur
volonté commune de résister à l'agression britannique par
des moyens militaires. Le Congrès décide d'assumer le pouvoir
exécutif sur les colonies et de créer une armée
continentale, dont Georges WASHINGTON reçoit le commandement.
La guerre de l'indépendance
américaine (1776-1783) entre les Britanniques et les treize colonies
insurgées (Massachusetts, New Hampshire, Connecticut, Rhodes
Island, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland,
Virginie, Caroline du Sud, Caroline du Nord et Géorgie) débute le
17 juin 1775, avec la bataille de Bunker Hill. Le 4 juillet 1776, les
colonies américaines adoptent la Déclaration
d'Indépendance, rédigée par Thomas JEFFERSON puis, le
15 novembre 1777, les Articles de la Confédération.
Cependant, les colons sont loin d'être tous solidaires : les
« Loyalistes », fidèles à la
métropole, se rangent du côté des Britanniques avant de
fuir au Canada. Nombreux sont ceux qui restent neutres.
Sur le plan militaire, l'armée
américaine, essentiellement formée de volontaires, est nettement
inférieure à l'armée britannique, renforcée de
20 000 mercenaires allemands. Battu à la bataille de Long
Island, en août 1776, Georges WASHINGTON est contraint d'abandonner
New York aux Britanniques. C'est ensuite le tour de Philadelphie, un an
plus tard, en septembre 1777.
La première victoire américaine est la bataille
de Saratoga, le 17 octobre 1777. Celle-ci marque un tournant dans la
guerre de l'Indépendance. La France voit dans l'insurrection
américaine l'occasion d'une revanche sur le Royaume-Uni.
En janvier 1778, les généraux La Fayette et
Rochambeau prennent le commandement d'un corps expéditionnaire
français envoyé en Amérique afin de soutenir militairement
les révolutionnaires américains. La capitulation des Britanniques
à Yorktown, le 19 octobre 1781, est décisive et consacre la
victoire des Américains. L'indépendance des Etats-Unis est
officiellement reconnue par la Grande-Bretagne à l'issue des
traités de Paris et de Versailles (3 septembre 1783) qui leur
attribuent, en outre, la possession des territoires compris entre l'Atlantique
et le Mississippi, depuis les Grands Lacs, au nord, jusqu'à la Floride
espagnole.
Les relations anglo-américaines restent
longtemps tendues, en raison de la controverse concernant
l'établissement de la frontière politique avec le Canada.
a.2.2. L'essor des Etats-Unis d'Amérique
jusqu'à la guerre de Sécession
Deux partis politiques se développent sous la
présidence de Georges WASHINGTON : les fédéralistes
et les républicains. Les fédéralistes,
représentés par Georges WASHINGTON et Alexander HAMILTON, sont
favorables au renforcement du pouvoir fédéral. Soutenus par les
industriels et les milieux d'affaires du Nord, ils restent au pouvoir jusqu'en
1801, avec John ADAMS (1797-1801), successeur de WASHINGTON. Les
présidences fédéralistes sont marquées par des
troubles intérieurs (révolte du Whisky, 1794) et par une
opposition violente avec les républicains (lois sur la sédition
et les étrangers).
Le Parti républicain, avec Thomas JEFFERSON
et James MADISON à sa tête, hostile à toute
ingérence excessive du pouvoir central, est favorable à une
limitation stricte des pouvoirs fédéraux. Il reçoit le
soutien des petits propriétaires terriens du Sud et de l'Ouest. Sous
l'influence d'Andrew JACKSON et de John C. CALHOUN, il devient, à
partir de 1828-1830, le Parti démocrate.
Le Parti républicain accède au
pouvoir avec Thomas JEFFERSON (1801-1809) et s'y maintient sous les
présidences de James MADISON (1809-1817) et de James MONROE (1817-1825).
Ce dernier, en affirmant son opposition à toute intervention
européenne dans les affaires du continent américain (doctrine de
Monroe, 1823), définit les principes de la politique
étrangère des Etats-Unis jusqu'au
XXe siècle.
a.2.3. La guerre de Sécession
La lutte entre le Nord et le Sud pour
tolérer ou interdire l'esclavage dans les Etats nouvellement acquis
s'amplifie sous les présidences de Zachary TAYLOR (1849-1850) et de
Millard FILLMORE (1850-1853). « Lois sur les Esclaves
fugitifs ». Elle aboutit, sous la présidence de Franklin
PIERCE (1853-1857), au compromis du Kansas-Nebraska (1854), stipulant que les
nouveaux Etats se prononcent eux-mêmes pour ou contre l'esclavage. Cet
accord soulève un tollé de protestations dans le Nord et cause la
ruine du parti Whig, en y créant un fort antagonisme entre
défenseurs et adversaires du compromis. Enfin, il oppose violemment les
colons esclavagistes et abolitionnistes du Kansas (incendie de Lawrence, mai
1856).
Le parti Free Soil, créé en
1848 et adversaire de l'esclavage, puis la publication du livre de Harriet
Beecher-Stowe (la Case de l'oncle Tom, 1851-1852) ont une influence
déterminante sur l'extension du mouvement abolitionniste dans le Nord.
Celui-ci aboutit, en 1854, à la formation de l'actuel Parti
républicain. Ses fondateurs, farouchement opposés à
l'esclavage, exigent le retrait du décret Kansas-Nebraska. En 1860, la
scission du Parti démocrate assure l'élection du candidat
républicain Abraham LINCOLN (1861-1865), anti-esclavagiste notoire, qui
succède au Président James BUCHANAN (1857-1861). La seule
solution qui s'offre au Sud est alors la sécession.
Le 20 décembre 1860, la Caroline du
Sud quitte l'Union. Le 4 février 1861, sept Etats
sécessionnistes du Sud (Caroline du Sud, Géorgie, Floride,
Alabama, Mississippi, Louisiane, Texas) créent une nouvelle
Confédération. Ils forment un gouvernement provisoire et
Jefferson DAVIS est élu Président. Lors de son discours
inaugural, en mars 1861, LINCOLN déclare la sécession
illégale. Cependant, au mois d'avril, quatre nouveaux Etats
esclavagistes rejoignent la Confédération : la Virginie,
l'Arkansas, la Caroline du Nord et le Tennessee. La guerre civile éclate
le 12 avril 1861, avec l'attaque de Fort Sumter, à Charleston
Harbor, par les confédérés.
Le 15 avril, Lincoln fait appel aux Etats
loyalistes afin d'obtenir 75 000 volontaires pour défendre le
maintien de l'Union. Les armées sudistes, commandées par les
généraux Robert E. LEE et Joseph E. JOHNSTON, et les
nordistes, emmenés par ULYSSES S. GRANT et William T. SHERMAN,
s'affrontent pendant quatre ans. Le conflit s'achève par la victoire des
nordistes. Lincoln, qui a proclamé l'abolition de l'esclavage dès
le 1er janvier 1863, est assassiné le 14 avril
1865. Le 6 décembre 1865, le 13e amendement de la
Constitution abolit officiellement l'esclavage dans tous les Etats-Unis.
b.1.1. La mise en valeur du pays
Vers la fin des années 1870, les
tensions finissent par s'apaiser et les Américains, comme leurs
Présidents, se préoccupent avant tout de la mise en valeur du
pays. Les républicains, soutenus par les milieux d'affaires du Nord-est,
restent au pouvoir jusqu'en 1913, à l'exception des deux
présidences de Stephen G. Cleveland (1885-1889, 1893-1897) :
Rutherford B. HAYES (1877-1881), James A. GARFIELD (1881), Chester
A. Arthur (1881-1885), Benjamin HARRISON (1889-1893), William McKinley
(1897-1901), Théodore ROOSEVELT (1901-1909) et William H. TAFT
(1909-1913).
b.1.2. La Première Guerre mondiale
Lorsque la Première Guerre mondiale
éclate, WILSON, fidèle à l'isolationnisme séculaire
américain, refuse d'engager son pays dans le conflit. Mais la guerre
sous-marine à outrance menée par les Allemands, ainsi que leur
politique malveillante en Amérique centrale, provoquent un revirement de
l'opinion.
En mai 1915, un sous-marin allemand
torpille, sans sommation, le paquebot Lusitania, au large des
côtes de l'Irlande, tuant 1 198 personnes, dont
128 citoyens américains. Le peuple américain est
scandalisé.
Un corps expéditionnaire, commandé par
le général John J. PERSHING, est envoyé en France.
Les troupes américaines, qui comptent jusqu'à 2 millions
d'hommes, jouent un rôle décisif dans la victoire finale des
Alliés en 1918. Wilson se fait le défenseur d'une paix juste et
durable, fondée sur le principe de la libre détermination des
peuples. Pourtant, malgré sa participation à la conférence
de la paix, le traité de Versailles (28 juin 1919) va dans un tout
autre sens. La France, notamment, insiste pour imposer de lourdes
réparations de guerre à l'Allemagne. Les Etats-Unis manifestent
leur hostilité en refusant de ratifier le traité (novembre 1919).
Leur refus d'entrer à la Société des Nations (SDN) marque
leur retour à l'isolationnisme. Les républicains reviennent au
pouvoir avec Warren G. HARDING (1921-1923), John C. COOLIDGE
(1923-1929) et Herbert C. HOOVER (1929-1933).
b.1.3. La Seconde Guerre mondiale
Grâce à une conversion rapide de
l'industrie américaine vers les fabrications de guerre, près de
60 000 avions, 45 000 chars et 20 000 canons
sortent des usines dès 1942. Bien que menant la guerre sur les deux
fronts (européen et asiatique), les Etats-Unis font la
démonstration de leur totale suprématie matérielle. La
production accélérée de ses chantiers navals permet les
débarquements d'Afrique du Nord (1942), de Sicile (1943) et de Normandie
(6 juin 1944).
Malgré une guerre longue et difficile
contre les Japonais dans le Pacifique, les Américains jouent, à
partir de juin 1944, un rôle déterminant dans la bataille finale
en Europe. C'est un général américain, Dwight
D. EISENHOWER, qui est nommé commandant en chef des forces
alliées. L'activité diplomatique américaine est
également décisive. ROOSEVELT multiplie les entretiens avec
Winston CHURCHILL essentiellement, mais aussi avec Joseph Staline. Au cours des
rencontres avec CHURCHILL (1941-1943), ROOSEVELT propose le principe d'une
reddition des puissances de l'Axe sans condition.
Son successeur, le Président Harry
S. TRUMAN, participe à la conférence de Potsdam où,
malgré la dégradation des relations
américano-soviétiques, un accord est trouvé sur la
division finale de l'Allemagne et sur l'élaboration des traités
de paix. Les Etats-Unis, cependant, sont toujours en guerre contre le Japon. La
Seconde Guerre mondiale leur a déjà coûté
300 000 morts. TRUMAN décide alors de mettre rapidement un
terme à la guerre du Pacifique en lançant une bombe atomique sur
le Japon, qui se rend le 14 août 1945.
b.2.1. La présidence de Lyndon B.
JOHNSON
b.2.1.1. La guerre du Viêtnam
Après l'assassinat de John F. KENNEDY,
le vice-président Lyndon B. JOHNSON lui succède
immédiatement à la Maison-Blanche puis est élu
Président, en novembre 1964.
À l'extérieur, l'héritage de
KENNEDY entraîne l'intervention des Etats-Unis au Viêtnam. La
guerre du Viêtnam est la principale épine dans la politique
extérieure de JOHNSON. Au début, le Président
américain poursuit la politique de KENNEDY, consistant en l'envoi de
« conseillers militaires » auprès des
forces militaires du Sud-Viêtnam, sans intervention directe dans le
conflit. À partir d'août 1964 (incidents dans le golfe du Tonkin,
premiers bombardements américains sur le Nord-Viêtnam), le
Président est autorisé à accroître la
présence militaire américaine en Asie du Sud-est. Il est
dès lors entraîné dans une politique d'escalade. En
dépit des moyens considérables employés, celle-ci ne peut
parvenir à des résultats décisifs. En 1969, plus de
541 000 soldats américains sont engagés dans la guerre
du Viêtnam.
Les Etats-Unis procèdent à des
bombardements massifs sur presque tout le territoire nord-vietnamien. Mais le
prolongement de la guerre et les méthodes employées par les
Américains (massacres de civils désarmés dans le village
de My Lai en 1968) débouchent sur une grave controverse à
l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Exploitée
dans le monde entier par les opposants aux Etats-Unis, la guerre du
Viêtnam va avoir pour les Américains de graves
conséquences : lourdes dépenses militaires
génératrices d'inflation et de déficit budgétaire,
image ternie des Etats-Unis dans le monde, profonde crise morale et politique
au sein de la jeunesse américaine.
b.2.2. Les présidences de Richard NIXON
b.2.2.1. La fin de la guerre du Viêtnam
Sous la présidence du républicain
Richard NIXON, la diplomatie américaine, incarnée à partir
de 1973 par le secrétaire d'Etat Henry A. KISSINGER, est
très active et obtient de nombreux succès : fin de
l'engagement américain au Viêtnam, poursuite de la détente
avec l'URSS, accords sur le désarmement, normalisation des relations
avec la Chine populaire, renforcement de l'influence américaine au
Proche-Orient.
Renonçant désormais à une
politique d'intervention systématique et parfois
précipitée, NIXON affirme, dans son discours de Guam
(25 juillet 1969), sa volonté de réduire l'engagement
militaire américain dans le monde (doctrine Nixon). Les pays victimes
d'une agression peuvent compter sur un appui financier et matériel des
Etats-Unis mais non plus sur un engagement direct de l'armée
américaine. Nixon commence par rapatrier progressivement le corps
expéditionnaire envoyé au Viêtnam, souhaitant sortir les
Etats-Unis de cette guerre par une politique de
« vietnamisation » du conflit. Cela consiste
à remplacer les troupes américaines par des troupes
sud-vietnamiennes équipées et entraînées par les
Etats-Unis, capables de résister seules à la poussée
communiste. Fin 1971, plus de 350 000 soldats américains
engagés au Sud-Viêtnam sont rentrés aux Etats-Unis. Il en
reste encore 175 000 à rapatrier. Avec l'aide de Henry KISSINGER,
Secrétaire d'Etat à partir de 1973, NIXON engage à Paris
des pourparlers de paix qui aboutissent, après de longues
négociations, aux accords de cessez-le-feu (janvier 1973).
c.1.1. Les Etats-Unis depuis 1974
c.1.1.1. Les présidences de Gerald FORD et de Jimmy
CARTER
Gerald R. FORD (1974-1977) conserve
auprès de lui le Secrétaire d'Etat Henry KISSINGER. Il poursuit
la politique de détente avec l'URSS (déclaration d'Helsinki,
1975). Cependant, la récession économique mondiale s'aggrave. Aux
Etats-Unis, le taux de chômage et l'inflation connaissent une forte
hausse. Le quadruplement du prix du pétrole, au cours de l'hiver
1973-1974, intensifie la crise monétaire mondiale. Le discrédit
porté sur le Parti républicain par l'affaire du Watergate
favorise le retour des démocrates à la Maison-Blanche, avec
l'élection en novembre 1976 de Jimmy CARTER (1977-1981).
Les Etats-Unis poursuivent leur rapprochement avec la Chine
populaire, en établissant les premières relations diplomatiques,
en janvier 1979. Ils favorisent, après l'avoir inspiré (voir
Camp David, accords de, septembre 1978), le traité de paix
israélo-égyptien, signé le 26 mars 1979 à
Washington par le Président égyptien ANOUAR al-SADATE et le
Premier ministre israélien Menahem BEGIN, par lequel l'Égypte
récupère le Sinaï. En septembre 1977, CARTER signe avec le
Panamá un traité par lequel l'ancienne zone du canal,
administrée par les Etats-Unis, revient intégralement au
Panamá à compter de l'an 2000 (traité
CARTER-TORRIJOS).
Malgré ces succès, la
présidence de CARTER est dominée par la crise des otages
américains en Iran. En novembre 1979, le chah d'Iran Muhammad RIZA Chah,
destitué, est autorisé à entrer aux Etats-Unis pour des
raisons médicales. Un groupe de révolutionnaires iraniens
s'empare alors de l'ambassade américaine à Téhéran
et prend 53 membres du personnel en otage. Lorsque le gouvernement
américain refuse de satisfaire la demande des ravisseurs et d'extrader
le chah, la crise s'enlise. Les négociations piétinant, une
expédition militaire américaine est tentée pour
récupérer les otages, mais celle-ci échoue.
c.1.2. La présidence de Ronald REAGAN
Le déclin économique et les
crises extérieures favorisent l'élection des républicains
Ronald REAGAN (1981-1989) et George BUSH (1989-1992). Élu sur un
programme conservateur et favorable au retour des valeurs morales
traditionnelles, libéral sur le plan économique et
énergique sur le plan international, Ronald REAGAN réussit
à relancer l'économie (réduction de l'inflation, baisse
des impôts, maintien de taux d'intérêts
élevés) au détriment des prestations sociales, qui sont
considérablement réduites. Il augmente fortement le budget de la
Défense.
En politique extérieure, REAGAN a à
régler la crise des otages américains (janvier 1981). En octobre
1983, il déclenche une invasion surprise de la Grenade. En
Amérique centrale, Reagan soutient les forces gouvernementales au
Salvador, mais aussi les guérillas menées contre le gouvernement
nicaraguayen. Sa seconde présidence est entachée par le scandale
de l'Irangate (1986-1987), dû à la vente secrète d'armes
à l'Iran, servant au financement de la Contra antisandiniste au
Nicaragua.
En avril 1986, les Etats-Unis lancent un
raid aérien contre la Libye, en réponse à des attaques
terroristes antiaméricaines. REAGAN et son Secrétaire d'Etat,
Alexander HAIG, abandonnent la politique de détente vis-à-vis de
l'URSS. En 1983, les relations américano-soviétiques se
dégradent après l'annonce par REAGAN d'une Initiative de
Défense Stratégique (IDS), communément appelée la
« Guerre des étoiles ». Toutefois, le processus de
désarmement est relancé par deux rencontres entre Ronald REAGAN
et le dirigeant soviétique Mikhaïl GORBATCHEV, en novembre 1985 et
en octobre 1986.
c.1.3. La présidence de Georges BUSH
La présidence de Georges BUSH a à
gérer les déficits fédéraux du commerce
extérieur et du budget puis la grave récession de
l'économie américaine, de 1989 à 1992. Celle-ci amplifie
la crise économique et urbaine et exacerbe les clivages socio-ethniques.
En avril 1992, les Etats-Unis connaissent, à Los Angeles, l'une des
émeutes les plus violentes de leur histoire (60 victimes). Elle est
provoquée par l'acquittement de quatre officiers de police, blancs,
accusés d'actes de brutalités, avec preuves vidéo à
l'appui, à l'encontre d'un suspect noir, Rodney KING, un an plus
tôt.
Sur le plan extérieur, l'effondrement de
l'URSS entre 1989 et 1991 renforce considérablement la suprématie
politique et militaire des Etats-Unis, désormais la seule
superpuissance. En décembre 1989, BUSH lance l'opération
militaire baptisée « Just Cause » :
plus de 24 000 soldats américains envahissent Panamá
pour déposer le général Manuel Antonio Noriega MORENA, que
les Etats-Unis désirent extrader et inculper pour trafic de drogue.
Puis, en 1991, les Etats-Unis prennent la tête, avec plus de
500 000 soldats américains, de la coalition internationale
contre l'Irak lors de la guerre du Golfe. Ils poursuivent leur politique de
négociations dans le conflit israélo-arabe et développent
leurs relations avec les pays de l'Europe de l'Est, après l'effondrement
du bloc communiste.
c.1.2. Le premier mandat de Bill CLINTON
(1992-1996)
La récession favorise le retour des
démocrates avec l'élection de Bill CLINTON, en novembre 1992. En
décembre 1992 est lancée, sous couvert des Nations unies,
l'opération « Restore Hope »,
appuyée par plus de 20 000 soldats américains, afin de
rétablir la paix et d'aider à la distribution de l'aide
alimentaire en Somalie.
Bénéficiant de l'amorce d'une reprise
économique (1993), Bill CLINTON concentre ses efforts sur la politique
intérieure. Il prend des mesures pour lutter contre la
criminalité et pour réduire le déficit budgétaire.
Il abroge les ordonnances restreignant le droit à l'avortement et
cherche à mettre fin à la discrimination des homosexuels dans
l'armée, mais son projet est amendé, en raison de la forte
opposition du Congrès et du Pentagone. Son épouse, Hillary RODHAM
CLINTON, est désignée pour diriger une commission chargée
de préparer d'urgence une réforme de la sécurité
sociale.
En politique étrangère, CLINTON
maintient le soutien américain au président russe Boris ELTSINE
et poursuit la politique de réduction des armements, inaugurée
par ses prédécesseurs (accord de dénucléarisation
de l'Ukraine, 1994). En septembre 1993, à la Maison-Blanche, CLINTON
préside la signature d'un accord de paix historique, l'accord de
Washington, entre Israël et l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP), en présence du Premier ministre israélien
YITZHAK RABIN et du président de l'OLP YASSER ARAFAT. Clinton refuse
toute intervention militaire américaine en ex-Yougoslavie, mais joue un
rôle actif dans la recherche d'un règlement pacifique et politique
du conflit yougoslave. Le plan de paix américain est finalement
accepté par les belligérants au terme d'une longue
négociation, dont la phase finale se déroule aux Etats-Unis. Face
à un Congrès et à un électorat peu enclins aux
engagements internationaux, l'administration Clinton achève le retrait
des troupes américaines en Somalie, le 25 mars 1994. Au cours de
cette mission de quinze mois, 30 soldats américains ont
été tués. L'année 1996 ponctue six
années consécutives de croissance, avec un chômage en
baisse, une réduction du déficit budgétaire et la
création de millions d'emplois. Mais les problèmes de
sécurité restent très sensibles. Ainsi, le 25 juin
1996, un attentat contre une base militaire américaine en Arabie
saoudite fait 19 morts. Un nouvel attentat est perpétré le
27 juillet à Atlanta durant les jeux Olympiques.
c.1.3. Le second mandat de Bill Clinton
(1996-2000)
c.1.3.1. Un Président populaire malgré les
« affaires »
Le 5 novembre 1996, Bill CLINTON est réélu
avec 49% des suffrages, contre 41% pour le candidat républicain Bob
DOLE. Il devient ainsi le premier démocrate depuis Franklin
D. ROOSEVELT à obtenir un second mandat présidentiel.
Cependant, au lendemain de sa réélection, Bill CLINTON doit
affronter de nombreux scandales, portant notamment sur le financement de sa
campagne électorale par des gouvernements asiatiques (Indonésie
et Chine).
Si le Président parvient finalement
à « gérer » les affaires à
son avantage, l'opposition républicaine ne peut, ni ne sait, en tirer
profit, Newt Gingrich -- speaker
(« porte-parole ») républicain de la
Chambre des représentants étant contraint à la
démission, de même que son successeur immédiat,
lui-même finalement remplacé par Dennis HASTERT après de
nouvelles accusations de harcèlement sexuel. Fragilisés, les
républicains apportent leur soutien à Georges BUSH Jr. lors
des primaires permettant de désigner les candidats à
l'élection présidentielle de septembre 2000, opposant par
conséquent le fils de l'ancien Président à l'actuel
vice-président démocrate Al GORE.
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