2.6.2 Processus moyenne mobile
La définition d'un processus moyenne mobile d'ordre q,
noté MA (q) est la suivante :
Définition 2.6.4 :
Le processus du second ordre {Xt, t E Z} est dit admettre une
représentation MA
d'ordre q, noté MA (q), s'il est solution de
l'équation aux différences stochastique suivante :
Xt = Et -- 01 Et-1 -- 02 Et-2 -- · · ·
-- 0q Et-q, (2.6.9)
où Et est un processus bruit blanc de moyenne nulle et de
variance u2.
En introduisant l'opérateur de retard B le modèle
précédent peut se réécrire comme suit : Xt = 0 (B)
Et,
où 0 (B) est le polynôme de retard, de degré
q, donné par :
q
0 (B) = 1 -- 0j Bj où 0j E R, et 0q
=6 0,
j=1
CHAPITRE 2. PROCESSUS STOCHASTIQUES ET SÉRIES
CHRONOLOGIQUES 46 Notion d'inversibilité
Définition 2.6.5
Un modèle de série chronologique (linéaire
ou non linéaire) de la forme : Xt = g (série
Xt-2, ... Xt-p; Et, Et-1, Et-2, ... Et-q) ,
où {Et} est un bruit blanc, est dit inversible si, et
seulement si, on peut exprimer le processus {Et} comme combinaison
linéaire (finie ou infinie) convergente, en moyenne quadratique, du
présent et du passé du processus stochastique {Xt}.
Remarques
On remarque, d'après la définition du concept
d'inversibilité, qu'un modèle autoregréssif d'ordre fini
est toujours inversible.
Condition nécessaire et suffisante d'inversibilité
d'un MA (q)
Le théorème suivant établi une condition
nécessaire et suffisante pour q'un modèle moyenne mobile d'ordre
q, soit inversible.
Théorème 2.6.3
Une condition nécessaire suffisante pour que le
modèle moyenne mobile
Xt - 01Xt-1 - 02Xt-2 - ·
· · - 0qXt-q = Et,
soit inversible est que les racines de l'équation
caractéristique zp - 01zp-1 - 02zp-2 - ·
· · - 0q = 0,
sont en valeurs absolues strictement supérieures à
1, i.e., 1z1 > 1.
Fonction d'autocorrélation d'un MA
Soit {Xt} un processus stochastique moyenne mobile d'ordre q
vérifiant l'équation aux différences stochastique
Xt = Et - 01 Et-1 - 02 Et-2 - · · · -
0q Et-q, Vt E z, (2.6.10)
où {Et} est bruit blanc de moyenne nulle et de variance
finie u2 (qui est non corrélé avec le passé du
processus).
La fonction d'autocovariance de {Xt} est donnée par :
(1 + 0q + 02+ ... +
02q) o-2, h = 0,
(-0h + 010h+1+ ... + 0q-h0q)02, 0 < h < q,
0, h > q.
CHAPITRE 2. PROCESSUS STOCHASTIQUES ET SÉRIES
CHRONOLOGIQUES 47 D'où on obtient la fonction d'autocorrélation
de ce processus :
1, h = 0,
-0h + 010h+1 + ... + 0q_h0q , 0 <h q,
1+02 1 +02 2 +...+02 q
0, h > q.
On remarque que la fonction d'autocorrélation s'annule
à partir d'un décalage supérieur à q, on dit
qu'elle est tronquée au-delà du retard q. Donc on peut identifier
un MA(q) à partir du corrélogramme qui s'annule à partir
d'un retard supérieur à q.
Fonction d'autocorrélation partielle d'un modèle
MA(q)
Afin de calculer les autocorrélations partielles d'un
processus stochastique satisfaisant à un modèle moyenne mobile
pur d'ordre q, MA(q), on doit, d'abord, exprimer le processus d'innovation
(bruit blanc), Et, de ce modèle en terme du processus Xt et de son
passé Xt_1, Xt_2, ..., Xt_ ,....Il est connu que l'innovation
Et, d'un modèle moyenne mobile inversible, s'écrit sous forme
d'une combinaison linéaire infinie, convergente en moyenne quadratique,
du processus et de son passé :
00
Et = a0 Xt + a1 Xt_1+ a2 Xt_2 + a3 Xt_3 +
... = P ai Xt_i.
i=0
Ainsi un processus moyenne mobile pur d'ordre fini q, peut
s'écrire sous forme d'un modèle autoregressif d'ordre infini.
D'où, selon le résultat obtenu concernant la fonction de
corrélation partielle d'un modèle autoregressif, la fonction
d'autocorélation d'un modèle moyenne mobile pur d'ordre fini q,
montre une décroissance mais pas de cut-off comme dans le cas d'un
modèle autoregressif pur.
Prenons par exemple le processus MA(1) suivant
Xt = Et - 0Et_1,
avec 0 < 1, et Et un bruit blanc de moyenne nulle et de
variance u2.
On peut, facilement, vérifier par récurrence que
cette expression est équivalente à l'expression suivante qui est
convergente en moyenne quadratique :
00
Et =Xt+0Xt_1+02Xt_2+03Xt_3+... =
P 0i Xt_i.
i=0
CHAPITRE 2. PROCESSUS STOCHASTIQUES ET SÉRIES
CHRONOLOGIQUES 48 Afin de calculer les autocorrélations partielles d'un
processus MA, on utilise l'algorithme récursif de Durbin. On sait par
ailleurs que la fonction d'autocorrélation de ce processus est
donnée par
8
<> >
>>:
Ph =
1, h = 0,
0
-1+02, h=1,
0, h > 2.
Les autocorrélations partielles sont donc données
récursivement par l'algorithme de Durbin, en effet, on a en
première itération :
0
011 = P1 = - 1 + 02,
022 =
P2 - 011P1 P21
= - ,
1 - 0111P1 1 - P21
P3 - P21P2 022P1 022P1
= - .
1 - 021P1 -022P2 1 - 021P1
033 =
et
P1
021 = 011 - 022011 = 011(1 - 022) = 1 -
P21
Ainsi on en déduit la valeur de l'autocorrélation
partielle d'ordre 3
3
P1
033 = 1 -P21
On peut ensuite poursuivre les calculs pour déterminer les
autocorrélations partielles d'ordre
supérieur, en exprimant les autocorrélations
partielles en fonction de 0 pour obtenir une suite récurrente.
Après calcul, on montre que la formule de
récurrence pour les autocorrélations partielles
d'un MA (1) est alors donnée par :
0kk =
|
0k (1 - 02)
1 -02(k+1)
|
Deux cas peuvent se présenter
a) Si 0 > 0, alors les valeurs de 0kk sont
négatives
b) Si 0 < 0, alors les autocorrélations alternent de
signe.
|