2.2.2 Distribution de probabilité d'un processus
aléatoire
La distribution de probabilité d'un processus
aléatoire {Xi, t E Z} est caractérisée par les lois de
toute sous-famille finie Xi1, :::, Xin, n E N*, t1, ·.., tn
E Z. Elle est généralement définie à travers la
fonction de répartition d'une variable aléatoire
Définition 2.2.2
La fonction de répartition d'un processus aléatoire
{Xi, t E Z} est définie pour tout
n E N*, (t1, :::, tn) E Zn( et
(x1, ..., xn) E Rn, par :
Fxt1,...,xtr, x1, :::, xn) = P (Xi1 <
x1, :::, Xin < xn)
2.2.3 Caractéristiques d'un processus
stochastique
Parmi les caractéristiques les plus importantes d'un
processus aléatoire, on distingue : la moyenne et la variance.
On appelle moyenne d'un processus, la fonction définie sur
Z par :
mi= E (Xi) t E Z.
De même la variance d'un processus est définie sur Z
par :
2 X(t) = V (Xi) = E [(Xi --mi)2] t E Z
2.2.4 Processus du second ordre
Un processus stochastique {Xi, t E Z} est dit de second ordre si
son moment d'ordre deux est fini ; i. e. :
Vt E Z, E (X2i) < oo
2.2.5 Fonction d'autocovariance d'un processus
stochastique
La fonction d'autocovariance d'un processus aléatoire est
donnée par : Cov (Xi, Xs) = E [(Xi -- mi)
(Xs -- ms)] t, s E Z
2.2.6 Processus stationnaires
La notion de stationnarité joue un rôle crucial
dans la théorie des processus aléatoires et
particulièrement en analyse des séries chronologiques. Dans
plusieurs problèmes du monde réel, on rencontre des processus
aléatoires qui évoluent dans un état "d'équilibre
statistique" dans le sens où les propriétés probabilistes
et statistiques du processus ne changent pas dans le temps. De tels processus
sont dits stationnaires. On distingue cependant deux modes de
stationnarité, à savoir la stationnarité stricte et la
stationnarité faible (du second ordre).
Processus strictement stationnaire (la stationnarité
forte)
Grossièrement, un processus aléatoire est dit
strictement stationnaire si sa loi de probabilité est invariante par
translation dans le temps. Mathématiquement, le concept de
stationnarité stricte est donné par la définition
suivante:
Définition 2.2.3
Un processus stochastique IXt, t E Z} est dit strictement (ou
fortement) sta-
tionnaire si pour tout n E N*, et pour tout n-uplet (t1,
t2,..., tn) E Z, i = 1, n , la distribution de probabilité
conjointe du vecteur (Xt1+h, ..., Xtn+h) est la
même que celle de (Xt1, ..., Xtn) Vh E Z. Autrement
dit, si on a :
P (Xt1 < x1, ..., Xtn < xn) = P
(Xt1+h < x1, ..., Xtn+h < xn) , V (x1,
x2,..., xn) E Rn, Vh E Z.
On note que toutes les caractéristiques (c'est à
dire tous les moments) d'un processus strictement stationnaire sont invariantes
dans le temps. Cette définition de la stationnarité est,
cependant, trop forte et très exigeante et repose sur la connaissance de
la loi conjointe du processus qui ne peut être connue en pratique, sauf
dans des cas très spéciaux. Toutefois, plusieurs
propriétés essentielles des processus aléatoires peuvent
être obtenues juste à partir des moments de premier et du second
ordre. La stationnarité de ces deux moments peut donc être
suffisante pour expliquer la stationnarité du processus. Pour cette
raison, on a besoin d'un concept de stationnarité moins fort et qui peut
être rencontré dans la pratique.
Processus faiblement stationnaire (du second ordre)
Considérons un processus stochastique de second d'ordre
IXt, t E Z} .
Définition 2.2.4
Le processus stochastique IXt, t E Z} est dit faiblement
stationnaire si on a :
1) E (Xi) = E (Xi+h) = ~ (de moyenne constante), Vt E Z,
2) Cov (Xi, Xi+h) = E [(Xi - ti) (Xi+h -
Ili+h)] = 'h, Vt, h E Z.
La fonction 'Yh est dite fonction d'autocovariance du
processus.
Remarques
1. La fonction d'autocovariance d'un processus faiblement
stationnaire dépend seulement de la différence des instants.
2. Dans les processus du second ordre, il est clair que la
stationnarité stricte implique la stationnarité faible (la
réciproque n'est pas vraie, sauf pour les processus Gaussiens).
Un processus {Xi, t E Z} est dit Gaussien si toute
sous-famille finie du processus constitue un vecteur Gaussien. Autrement dit,
pour tout n E N* et (t1, t2,..., tn) E
Zn, le vecteur (Xi1, ..., Xin) est Gaussien.
Processus bruit blanc(White noise)
Selon la théorie du signal, un bruit blanc est un bruit
à intensité égale par rapport à toutes les
fréquences dans une large bande. Par exemple, la musique Rock, le
hurlement d'un moteur d'un gicleur, le bruit dans un super marché et le
chuchotement de vilains étudiants dans une classe bruyante sont juste
quelques exemples de bruits blancs. On emploie le mot "blanc" pour
décrire ce genre de bruit en raison de sa similitude avec la
"lumière blanche" qui se compose de toutes les différentes
couleurs (fréquences) de lumière combinées ensemble.
En science appliquée le bruit blanc est souvent pris
comme idéalisation pour représenter les phénomènes
de fluctuations soudaines et extrêmement grandes.
Mathématiquement, un bruit blanc est le processus de second ordre
faiblement stationnaire le plus simple et le plus utilisé, en analyse
des séries chronologiques dont la définition est la suivante
Définition 2.2.5
Un processus bruit blanc {€i, t E Z}, est une suite de
variables aléatoires non corrélées de moyenne nulle et de
variance constante, g2. Un processus bruit blanc est donc
caractérisé par la fonction d'autocovariance particulière
suivante :
(
2, h=0,
'Yh = E(€isi+h) = 0, h =6 0. Vt 2 Z
Lorsque de plus {€i} est une suite de variables
aléatoires indépendantes alors {€i, t 2 Z} est dit bruit
blanc fort.
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