1. Évaluation générale des
projets
1.1. Approche globale sur les orientations des
partenariats
Nous allons maintenant examiner globalement les orientations
des partenariats qu'entretient la ville de Porto-Novo avec ses homologues, la
Communauté d'Agglomération de CergyPontoise, le Grand Lyon et la
ville de Buchelay.
Les orientations d'une convention de coopération
s'établissent lors de discussions conjointes entre les éventuels
partenaires. Ces réunions préliminaires permettent
d'évaluer les attentes de chacun d'eux, les spécificités
de chaque territoire et de déterminer ainsi la logique
d'intervention.
L'ensemble des partenariats de coopération
décentralisée s'inscrivent dans le domaine de la
solidarité internationale et de l'aide au développement,
l'objectif de quasiment tous les projets est d'apporter des solutions aux
enjeux de développement que connaît la capitale du Bénin.
Il n'est donc pas étonnant de constater que la coopération
s'articule à sens unique, c'est-à-dire, une aide apportée
du Nord vers le Sud : le bénéficiaire principal des actions est
systématiquement la ville de Porto-Novo.
La dynamique de la coopération avec la ville de
Buchelay est encore trop récente pour pouvoir effectuer une approche
évaluative, dans le cadre de notre séjour au Bénin, nous
n'avons pas eu accès à suffisamment de documents pour effectuer
un tel travail. Néanmoins, nous avons pu nous procurer la convention
générale ainsi que le programme pluriannuel 2011-2013. Cela nous
a permis d'intégrer tout de même ce partenariat à notre
analyse générale.
En ce qui concerne les conventions contractualisées,
chaque partenaire du Nord en concertation avec Porto-Novo et sa politique de
développement, a prévu de déployer une aide en fonction
du secteur où il pourrait le mieux faire valoir son niveau d'expertise.
Ainsi, par
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exemple la ville de Lyon a décidé de soutenir
techniquement le dossier de candidature de la ville de Porto-Novo au Patrimoine
mondial de l'Unesco, car elle a elle-même plusieurs sites inscrits dans
ce programme de l'Unesco.
Cependant, il arrive que plusieurs conventions et les actions
qui en découlent convergent dans un même domaine, c'est le cas de
la gestion des déchets. En effet, une convention spécifique
très récente vient d'être signée entre Porto-Novo et
la Communauté d'Agglomération de Cergy-Pontoise concernant la
gestion des déchets, alors que le Grand Lyon travaille
déjà dans ce secteur. Nous avons donc, avec la ville de Buchelay,
trois partenaires oeuvrant dans le même domaine, ce qui pose des
questions sur le niveau de coordination entre les acteurs. Toutefois, les
besoins sont grands et il peut être nécessaire de faire converger
plusieurs acteurs sur un domaine qui pour l'instant dépasse largement la
capacité exécutive, technique et financière de
Porto-Novo.
Cette situation se répète dans d'autres secteurs
comme le développement urbain, mais avec une approche différente,
car même s'il s'agit du même secteur, les possibilités
d'intervention sont très diverses. Ainsi, les trois conventions
générales, c'est-à-dire, la convention
générale de la Communauté d'Agglomération de
Cergy-Pontoise, celle du Grand Lyon et celle de la ville de Buchelay,
comprennent un volet « gestion des déchets ». Toutefois, le
Grand Lyon possède une grande longueur d'avance par rapport à ses
homologues car il a orienté sa politique de coopération vers ce
secteur depuis la première convention contractualisée avec
Porto-Novo. Le Grand Lyon dispose d'une bonne capacité d'expertise sur
les services urbains ainsi que d'une longue expérience de
coopération décentralisée dans ce domaine. La
coopération entre le Grand Lyon et Porto-Novo suit la même logique
d'intervention déjà déployée dans d'autres
capitales de l'Afrique de l'Ouest (Ouagadougou, Bamako, Lomé), elle est
centrée sur les enjeux du développement urbain, des services de
la ville, en particulier celui de la propreté et de la voirie, de la
gestion des ordures ménagères et de la mise à disposition
des équipements sous forme de dons. Le Grand Lyon a fait de la
coopération technique en urbanisme, en service de la ville et en
politique patrimoniale et touristique sa marque de fabrique en termes de
politique de coopération.
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En ce qui concerne le développement urbain, le Grand
Lyon et la Communauté d'Agglomération de Cergy-Pontoise, se
côtoient. Cependant, Cergy-Pontoise a choisi de développer
plutôt les Ateliers internationaux de maîtrise d'oeuvre urbaine.
Dans le domaine de l'appui institutionnel Cergy-Pontoise et le
Grand Lyon se côtoient à nouveau. En revanche, dans ce secteur les
deux collectivités ont décidé de se coordonner sur
certains domaines. Le Grand Lyon ainsi que la Communauté
d'Agglomération de CergyPontoise, ont accordé leur
stratégie sur la formation de techniciens et d'élus sous forme
d'échanges. Il s'agit d'améliorer les capacités techniques
et humaines de la capitale en se centrant sur l'intercommunalité,
l'appui à la décentralisation et sur la gestion des finances
locales.
Au niveau du secteur socio-éducatif, la
Communauté d'Agglomération de Cergy-Pontoise et la ville de
Buchelay partagent également ce même domaine mais les actions
engagées sont sensiblement différentes et une recherche de
mutualisation des efforts ne se justifierait pas.
Pour la Communauté d'Agglomération de
Cergy-Pontoise, nous pouvons rassembler ses différentes conventions
spécifiques (12 au total) en deux catégories selon les parties
prenantes et les actions engagées. D'un coté nous avons celles
qui concernent exclusivement les deux collectivités avec des projets de
renforcement institutionnel (voyages d'étude d'élus), le
développement urbain et le projet d'assainissement d'eau. Et de l'autre
coté, celles qui associent les acteurs des deux territoires de
façon parallèle aux conventions signées par les deux
collectivités avec des projets concernant l'agriculture, la
santé, l'insertion, le numérique et la culture.
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