Quelle bourse régionale des valeurs mobilières en vue du financement des entreprises?( Télécharger le fichier original )par Harounan Alleyroux BAMBA Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en ingénierie financière 2005 |
I.2.1.5. Les établissements de crédit - bailLe crédit-bail ou leasing permet de financer par dettes l'acquisition d'immobilisation sans aucune garantie préalable et en fonction des cash flow générés par ladite immobilisation. La société de leasing reste propriétaire de l'immobilisation pendant l'exploitation jusqu'au remboursement de la dette. Le crédit bail est une source de financement qui offre des avantages certains pour les PME qui, le plus souvent, ont des difficultés à fournir des garanties aux banques pour la demande de crédit à des fins d'acquisition d'immobilisations ou d'investissements. Toutefois, les taux d'intérêt appliqués au crédit-bail restent supérieurs à ce que prélèvent les banques sur les avances de trésorerie et les prêts à court terme. La raison est que le marché des capitaux que doit utiliser les sociétés de crédit-bail pour financer leurs opérations est peu développé, ce qui renchérit par conséquent le coût de leurs ressources. Néanmoins, le crédit bail malgré son apparition récente et son coût élevé, connaît une activité relative par rapport au capital risque. I.2.1.6. Le capital risqueLe capital risque est un financement temporaire sous forme de capital - action ou de prêts, dont la rentabilité est liée aux profits et qui assure un certain contrôle sur la gestion de l'entreprise. Les entreprises de la zone UEMOA peuvent disposer de cette possibilité d'apport en capitaux propres offert par ce genre de société. Au sens strict, il y a une société de capital risque dans la zone UEMOA (Cauris Investissement), mais il y a des sociétés financières qui pourraient fournir du capital risque dans le cadre d'arrangement financier approprié. Le capital risque est encore embryonnaire et son développement est conditionné à un environnement qui favorise l'initiative privée, un régime fiscal qui facilite les opérations de capital risque, un mécanisme approprié pour absorber les pertes, et une `porte de sortie', par exemple une bourse des valeurs mobilières. Ces conditions expliquent en partie pourquoi ce mode de financement demeure non opérationnel. Toutefois, à ces conditions s'ajoutent des freins sociologiques d'une grande importance, telle la non-prédisposition du chef d'entreprise à ouvrir le capital de sa société à des particuliers ou des entités qu'il ne connaît pas personnellement. I.2.1.7. Les institutions financières décentraliséesAvant 1993, l'activité financière décentralisée désignait les opérations de toutes entités hors du champ d'action juridique, réglementaire et prudentiel des autorités monétaires et financières, telles les associations d'épargne et de crédit, les tontines, les prêteurs sur gages et les encaisseurs de fonds etc. L'essor et le poids des institutions de micro finance, plus de 1136 caisses d'épargne et crédit dans la zone en 19938(*), a donné lieu en décembre 1993, à l'instauration d'une loi cadre appelée projet d'appui à la réglementation des mutuelles d'épargne et de crédit (PARMEC)9(*). Le but de cette loi est de sécuriser les opérations par l'instauration de règles prudentielles propres à prévenir des abus pour préserver la viabilité des institutions, la règlementation des dépenses, l'accroissement de la crédibilité des institutions et, enfin le renforcement de la capacité et de l'autonomie financière de ces institutions pour leur regroupement en réseaux. Ainsi, ce circuit financier sort désormais du cadre informel pour rejoindre un système beaucoup plus formel, mais moins formel que le système bancaire. Il reste principalement caractérisé par ces activités semi - formelles qui, pour l'essentiel, se déroulent à petite échelle tant pour ce qui est du nombre de ses membres que de l'importance des opérations. Elles sont particulièrement appropriées pour la mobilisation de l'épargne : 62 milliards de FCFA de dépôts en décembre 199710(*). La force et la persistance du secteur financier décentralisé tiennent à plusieurs faits. Premièrement, à ses coûts d'information et de transactions relativement faibles. Deuxièmement, et surtout, au fait qu'il est d'un accès facile pour les groupes à faible revenu et, que les possibilités d'accès aux crédits sont plus importantes que le prix du crédit. Par exemple, en fin décembre 1997, on notait plus de 66 milliards de FCFA d'en cours de crédits. Toutefois, comme le système bancaire, le crédit octroyé ne couvre que des besoins de court terme et sont localisés en milieu rural (plus de 90% du crédit). De plus, on reproche à ce système le transfert spatial de l'épargne (canalisation du monde rural vers les zones urbaines), la prédominance des transactions en espèces et la non- transformation de l'épargne. En somme, son faible rôle d'intermédiation et sa circonscription à des groupes cibles tels : les femmes, les ouvriers agricoles, les paysans, les artisans et les PME [BAYALA, 2002]. Du point de vue du financement de l'entreprise, le circuit financier décentralisé présente les mêmes insuffisances que le secteur bancaire (crédit de court terme) et, se limite à un public cible bien précis. A vrai dire, il s'agit d'une réplique du système bancaire à une autre dimension, ce qui par conséquent, ne résout guère les besoins de financement de long terme des agents économiques, particulièrement ceux des entreprises. * 8 _ Source : banque de données programme d'appui aux structures mutualistes ou de coopératives d'épargne et de crédit (PAS-MEC), in Marché Tropicaux, juillet 1999, p4. * 9 _ ; Cette loi est entrée en vigueur en janvier 1997 dans l'ensemble des pays de l'UEMOA. Au 31/12/97, on dénombrait plus de 2517 caisses d'épargne et de crédit. * 10 _ In Marchés Tropicaux 1999, p 5 |
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