I.2. Le financement par la BRVM
Le marché des capitaux offre deux (2) types de
financement aux entreprises : des dettes et des capitaux propres. Les dettes
sont négociées sur deux (2) différents marchés : le
marché monétaire qui est le segment de court terme du
marché des capitaux et le marché obligataire le segment de long
terme. Ce dernier marché et le marché des capitaux sont connus
depuis septembre 1998 en zone UEMOA sous l'appellation de Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
Le marché monétaire comporte deux (2)
compartiments : le marché interbancaire réservé aux
professionnels bancaires et, le marché des titres de créances
négociables qui propose à tous les agents économiques,
notamment aux entreprises industrielles et commerciales, des actifs
standardisés.
C'est ce dernier compartiment qui nous intéresse, car
il est une alternative de financement pour les entreprises non bancaires. Pour
se financer sur le marché monétaire, les entreprises
émettent des actifs financiers de court terme qui sont des billets
à échéance représentant un droit de créance
portant intérêt. Les titres émis sont négociables
sur un marché réglementé, d'où l'appellation de
titres de créances négociables (TCN) ; ils n'ont pas vocation
à être cotés en bourse.
Les TCN qui ont cours légal dans la zone UEMOA sont :
les billets de trésorerie, les certificats de dépôts, les
bons des établissements financiers, les bons des institutions
financières régionales et les bons du trésor. Les
émetteurs de chaque catégorie de bons sont définis de
façon restrictive de même que les souscripteurs. Ils sont
limités aux personnes morales.
I.2. LES LIMITES DES SOURCES DE FINANCEMENT
I.2.1. Les sources traditionnelles de
financement
La section précédente a permis de déduire
différentes sources de financement pour l'entreprise en zone UEMOA. Il
s'agit maintenant de présenter chaque mode de financement avec ses
limites. Nous décrirons successivement l'autofinancement de
l'entreprise, les actionnaires d'origine, le crédit interentreprises, la
banque, les établissements de crédit bail, le capital risque, les
institutions du système financier décentralisé et le
marché des capitaux.
I.2.1.1. L'autofinancement
Le financement interne ou autofinancement a une composante
normale et exceptionnelle. La composante normale est au sens strict
l'autofinancement ; elle est habituellement constituée par la dotation
aux amortissements et le bénéfice net non distribué. Son
niveau est fonction des charges qui viennent en réduction de
l'excédent brut d'exploitation et de la politique de distribution de
dividendes adoptée par les propriétaires de l'entreprise. La
seconde composante du financement interne provient des ressources
exceptionnelles résultantes d'opérations affectant le patrimoine
: cessions de biens meubles et immeubles ou de participations etc. Il s'agit en
fait d'opérations de désinvestissement. Par conséquent,
leurs flux ne peuvent qu'être conjoncturels.
L'autofinancement est en général la source
privilégiée de financement des entreprises. La raison
généralement avancée est la disponibilité
immédiate des ressources, leur usage sans aucune condition restrictive
et, surtout pour le dirigeant d'entreprise, aucune ingérence
extérieure dans la gestion de l'entreprise ou d'obligation de
révélation de l'information sur la situation financière de
l'entreprise. Toutefois, l'autofinancement est non seulement un frein à
la mobilité de l'épargne d'un secteur à un autre, mais est
rarement suffisant pour couvrir tous les besoins de financement des
entreprises.
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