3.1.4 - Changement de la
constitution brésilienne et l'impact de la corruption sur les
infrastructures du Brésil
Les résultats obtenus par le Sénat
brésilien sont encourageants mais le pays a encore
énormément besoin de nouvelles reformes politiques. Par exemple,
le volet modernisation sociale a grandement participé à
l'inclusion des millions de brésiliens dans le marché de la
consommation. Mais faute d'une réelle modification dans les
systèmes de production et de la logistique, les distributeurs se sont
vus obligés de supporter un niveau de stock trop élevé
afin d'éviter la rupture de leur chaîne de distribution.
La privatisation des routes est incontestablement un atout
majeur. Il est très important que le pouvoir central veille à ce
que les concessionnaires respectent les divers éléments relatifs
au cahier des charges. Le non respect des délais d'exécution et
de la bonne conformité des ouvrages délivrées ainsi que la
mise en place des cabines de péages avant même que l'ouvrage ne
soit commencée sont des problèmes encore assez fréquents.
Il se peut qu'à court terme ces dysfonctionnements finissent par
indisposer la population. De fait, les nombreux actes de corruption liés
aux surfacturations des ouvrages ont débouché sur un
contrôle plus strict, ce qui en soit est une bonne décision.
Cependant, le sur- contrôle dont sont victimes certains ouvrages est
aussi contre-productif que la corruption. Le cas de la licitation pour la
construction de la ligne TGV entre Rio de Janeiro et Sao Paulo illustre bien
cette contre productivité. Depuis 2007, ce projet a subi deux
revers :
Ø En 2008, annulation de la première licitation
à cause d'une surfacturation
Ø En 2010, annulation de la seconde licitation à
cause d'une discrimination envers les sociétés
étrangères
3.1.4.1 Les méfaits dus à
l'instrumentalisation politique du PAC 2
Un autre danger guette le Brésil : Celui de
l'instrumentalisation politique qui a eu lieu lors de la mise en route du PAC
2. En 2010, le président sortant, Ignacio Lula da Silva et le
Sénat se sont engagés à augmenter les aides sociales.
Cette manoeuvre politique visait à s'assurer que l'électorat
économiquement défavorisé vote pour Mme Roussef, Dilma, la
dauphine de M. Ignacio Lula da Silva. Cette astuce s'est
révélée excellente sur le plan politique mais elle a
réduit considérablement l'enveloppe dédiée à
l'infrastructure du transport. Tant que les hommes politiques
privilégieront leur carrière au détriment du bien
être de la nation, tout changement constitutionnel, si profond soit-il,
ne produira jamais les résultats escomptés.
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