2.5 - Cartographie des
blocages politiques et constitutionnels et leur impact sur les infrastructures
du transport de marchandises au Brésil
Le Brésil a encore besoin de passer par diverses
révolutions sociales et culturelles. Néanmoins la plus urgente
est relative au besoin du changement d'attitude vis-à-vis de l'Etat. Les
entreprises brésiliennes doivent apprendre à être moins
dépendantes du gouvernement. Les hommes politiques ne peuvent plus
prendre en charge toutes les demandes des entreprises et ces dernières
devraient donc se tourner vers les marchés de capitaux. Conscients de
ces nouveaux impératifs, les hommes politiques doivent mettre en place
les instruments juridiques permettant aux entreprises de se financer
auprès des marchés de capitaux à un taux beaucoup plus
raisonnable
2.5.1 - Le poids de la
dépense publique brésilienne dans la constitution du
PIB
Les pays jouissant des taux de croissance les plus
élevés sont justement ceux où l'état participe le
moins dans la constitution du PIB. Au Chili, le total des dépenses
publiques dans la constitution du PIB se situe aux alentours de 20 % alors que
celui-ci est de 34%'au Brésil. Le poids de l'état
brésilien est encore trop grand. Pour réduire les taxes et les
impôts, il faut que l'état parvienne à réduire ses
dépenses. La réduction de la machine d'état est une
condition sine qua non à tout changement durable.
La décision relative à la réduction du
poids de l'état brésilien n'est pas une tâche facile car sa
présence est encore nécessaire pour doter le pays des
infrastructures basiques dont a besoin l'initiative publique pour se
développer.
2.5.2 - La Banque Centrale
Brésilienne et son rôle dans le financement du PAC
La BACEN « Banque Centrale du
Brésil » a atteint un tel niveau d'évolution et
d'autonomie que de nombreux d'économistes estiment que sa tutelle par le
conseil monétaire national est devenue une aberration. Néanmoins
bien que moins dépendante que par le passé la BACEN n'est pas
encore complètement indépendant de la pression politique et
cette instrumentalisation politique empêche la BACEN de mettre en place
une vraie politique de modernisation du marché financier au
Brésil.
En 2008, lors de la crise de liquidité qui a
frappé l'économie mondiale, la BACEN a fait un pas très
important en refusant d'injecter de la liquidité dans un marché
en déroute. Pour la première fois de son histoire, la BACEN a
défié ouvertement les hommes politiques brésiliens. La
BACEN estimait qu'au vu de l'article 192 de la constitution brésilienne
de 1998, elle n'avait plus le devoir de transférer vers le Trésor
National les 107 milliards d'euros réclamés par les hommes
politiques. La BACEN a aussi fait valoir que la remise en cause de son
autorité risquerait d'affecter sa crédibilité et par
ricochet celle du Brésil. En effet, les dirigeants de la BACEN ont
très clairement expliqué à l'ensemble de la
société brésilienne que leur politique était
complémentaire à celle du PAC1, la BACEN oeuvrant pour
réduire le risque pays du Brésil, lui permettant ainsi d'abaisser
le taux d'emprunt sur les marchés financiers internationaux, en
empruntant à moindre prix le Brésil et ses entreprises
pourraient enfin se doter des infrastructures et équipements dont ils
avaient besoin.
Taux directeur de la BACEN (De 1994 à
2010)
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