III.2.3. Les finances
Le problème des finances au sein de la COFEBA est
délicat à traiter étant donné que les
données sont très superficielles. En gros, nous pouvons grouper
les différentes rubriques en trois : nous avons les ressources de la
COFEBA, le fonds de contrepartie et le crédit.
1. Les ressources de la COFEBA
Le capital social de la COFEBA est fixé à Z
250.000 (janvier 1987). La COFEBA étant une communauté, les
fermiers tirent essentiellement leurs ressources de la vente de leurs produits.
Ainsi, ils contribuent par leurs cotisations à la caisse commune. Il
existe au niveau de chaque village, une cantine où ils peuvent
s'approvisionner en biens de première nécessité.
Au premier janvier 1987, la COFEBA disposait d'un fonds de
roulement évalué à Z 88.595,38(1).
Les recettes encaissées par la vente de marchandises,
la cantine, le demi-gros, la pharmacie et le dispensaire contribuent aussi
à renflouer cette caisse.
2. Le fonds de contrepartie
Lester R. BROWN écrit : « Le terme fonds de
contrepartie est né aux USA dans le cadre du Plan Marshall pour la
reconstruction de l'Europe détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale.
En 1954, l'Administration américaine adopte "l'Agriculture Trade
Developpement and Assistant Act". Il était question de s'attaquer aux
excédents agricoles américains et au déficit alimentaire
des pays en voie de développement »(2).
Dans le cadre de la COFEBA, le fonds de contrepartie est une
sorte de subvention que le PIFK lui accorde. Il se présentait de la
manière suivante au 1er janvier 1987 :
- Avoirs en caisse de l'ex-UFEBA en date du 31/12/1986 qui
fait l'objet d'un transfert de propriété à la
société COFEBA en date du 1er janvier 1987, soit Z
1.038,268,37 ;
- Toutes les créances du Projet sur les fermiers en
matière de crédit agricole qui font l'objet d'une cession
à la société COFEBA en date du 1er janvier
1987, ceci d'un montant global de Z 1.862.165,55 ;
(1) COFEBA, ses statuts, Titre II, art. 5
(2) BROWN (L, R), « L'état de la planète
» , in Nouvelles Economiques Africaines, Newspread International,
Nairobi, 1986, p.4
- Toutes les créances du Projet sur les fermiers en
matière de construction qui font l'objet d'une cession à la
société COFEBA en date du 1er janvier 1987, et ceci
d'un montant total de Z 2.742.202,00 ;
- L'entièreté des stocks du Projet en engrais,
inventoriés en date du 31 décembre 1986 qui fait l'objet d'un
transfert de propriété à la société COFEBA
en date du 1er janvier 1987 et ceci d'un montant estimé
à Z 20.767,95 ;
- L'entièreté du cheptel bovin du Projet
inventorié en date du 31 décembre 1986 qui fait l'objet d'un
transfert de propriété à la société COFEBA
en date du 1er janvier 1987 et ceci d'un montant estimé à Z
566.000.
Le fonds de contrepartie est constitué par
conséquent d'un montant total de Z 7.129.203,87 au 1er
janvier 1987.
3. Le crédit
A la COFEBA, le système de crédit est celui de
crédit à la production, appelé aussi crédit de
campagne. Il est caractérisé par la livraison des engrais,
insecticides, semences. Le crédit est sans intérêt mais
remboursable sur étalonmanioc.
Bien que le système soit controversé, il a
été établi afin de contrebalancer les effets
dépréciatifs du zaïre-monnaie. Le manioc a été
choisi parce qu'il constitue un des régulateurs des prix sur le
marché de consommation. Il suit donc fidèlement les variations du
taux de change.
Pour bien comprendre le principe, prenons l'exemple d'un
fermier qui obtient un crédit de Z 500.000 en 1989. Le kilo de manioc
revenant à Z 1.000, la valeur en étalon-manioc est de 500 kg. A
la fin de la campagne, si le kilo atteint Z 2.500, le fermier sera redevable de
500 x Z 2.500 soit Z 1.250.000, car les Z 500.000 initialement obtenus ne
représentent plus que 200 kg de manioc.
Dans le cadre social, la COFEBA accorde des prêts sous
forme d'assistance-maladie, logement. Ce sont des prêts à court
terme. L'épargne fonctionne essentiellement sous forme de compte
courant.
Le crédit est accordé sur le transport de
produits destinés à la vente. Le PIFK retire successivement
21,26% du chiffre d'affaire réalisé sur la vente des produits
vivriers et 27,54% pour les produits maraîchers.
|