III.1.1.2. Contraintes relatives aux projets
d'implantation
« Les programmes d'implantation rurale semblent
être particulièrement sujets à des problèmes en
raison de conflits d'intérêt entre les nouveaux arrivants et la
population locale ou des données inadéquates à partir
desquelles il faut planifier des environnements mal connus
»(2).
Les projets d'implantation constituent un cas exceptionnel de
projet de développement. Ici, la problématique du
développement revêt plusieurs aspects : économique, social
et culturel. Les individus sont appelés à faire souche dans ce
nouveau milieu.
(1) THENEVIN (P), << Méthode de Planification du
Développement rural » in Méthodologie de la
Planification, Paris, Ministère de la Coopération, 1976,
p.71
(2) Anonyme : << Adoption de principes de base dans quatre
domaines de réalisation de projets » in Le Courrier,
n°112, Bruxelles, Nov-Déc, 1988, p.8
Le dictionnaire Robert Micro Poche(1)
définit le verbe implanter comme le fait d' »introduire et faire se
développer d'une manière durable dans un nouveau milieu ».
Nous allons essayer d'analyser la manière dont le PIFK a essayé
de surmonter ces contraintes.
Commençons d'abord par cerner le problème tel
qu'il se pose. Dans le domaine agricole, l'implantation introduit la notion
d'un déplacement d'individus, c'est dont un problème de
société. Quand un homme accepte de quitter son milieu initial
pour une contrée inconnue, inexploitée, cela signifie au
départ qu'il y a une cause bien définie qui le pousse à
partir. Cette cause peut être d'ordre familial, politique,
économique ou écologique. Mais le but poursuivi est le même
: la recherche d'une situation meilleure.
Comme pour toute action il y a une conséquence, un tel
déplacement entraîne d'abord un vide dans la communauté
primitive de cet homme. Ensuite, il doit faire face à de nouvelles
conditions d'adaptation dans son nouveau milieu. Le PIFK a donc eu à
résoudre de multiples problèmes posés par le
déplacement et l'implantation de tout un groupe d'individus ne
partageant pas la même communauté de culture : tribus
différentes, formation et situation familiale différentes ; mais
tous animés d'un même idéal : obtenir un emploi
rémunérateur et assurer sa survie. Le PIFK était
appelé dès lors à avoir la politique de ses moyens et un
plan d'action réaliste.
III.1.1.3. Objectifs à court terme
Les objectifs à court terme sont ceux que le Projet
s'était fixé d'atteindre dans un temps n'excédant pas une
année. Nous citerons : le recrutement et la sélection de futurs
candidats fermiers, la formation, l'aménagement de la concession, la
politique d'encadrement et les différentes ressources nécessaires
à la réalisation de ces objectifs.
1. Le recrutement, la sélection et la
formation
Il convient de rappeler ici que nous n'avons disposé
d'aucun document décrivant par le menu ce que le Projet se disposait de
réaliser dans le cadre du recrutement. Le tout est le fruit d'une
observation minutieuse et de quelques renseignements tirés lors de nos
enquêtes.
(1) Dictionnaire Robert Micro Poche Tome I, Paris,
1986, p.547
Dans la politique de recrutement des futurs candidats, le
projet n'a pas été très exigeant : réussir les
examens médicaux et être déclaré apte au travail
agricole, avoir un niveau d'études minimum de 2 ans post-primaires. Une
fois retenu, le futur fermier entre en apprentissage. Sa formation durerait 6
mois afin de lui permettre d'acquérir le minimum de connaissances
nécessaires à l'exercice de sa tâche. Le Projet dispose
à cet effet d'un personnel qui comprendrait des techniciens
agricoles.
La formation est d'abord théorique et ensuite,
complétée par des séances pratiques sur terrain. Le
postulant bénéficie en outre d'un service d'encadrement qui
surveille sa formation et lui fournit à titre de crédit, tout ce
dont il aura besoin. Une fois qu'au bout de sa formation le candidat fermier a
satisfait à tous les tests, il sera déclaré fermier et
pourrait devenir autonome.
2. Les ressources disponibles
Dans cette rubrique, nous groupons toutes les ressources dont
devrait bénéficier le Projet pour ses activités. Il n'y a
pas d'indications sur le montant global des crédits qui furent mis
à la disposition du projet. Toute l'assistance financière est
fournie par la Fondation Hanns-Seidel dans le cadre de la coopération
germanocongolaise et cela à titre d'aide non remboursable. Nous pouvons
donc grouper les ressources naturelles, les ressources financières et
les ressources humaines.
a) Les ressources naturelles
Pour son fonctionnement, le Projet bénéficie
d'une concession de 26.000 ha. Aucune étude disponible ne prouve que des
recherches aient été entreprises sur le terrain. On comprend
qu'il soit très difficile d'établir une bonne planification en ce
qui concerne les cultures à entreprendre.
b) Les ressources financières
Il est particulièrement difficile de faire une analyse
de la situation financière du Projet étant donné
l'inaccessibilité des données en matière de finances. Tout
ce que nous pouvons affirmer est que toute l'assistance financière est
fournie par la Fondation Hanns-Seidel. Elle consiste dans l'acquisition des
machines agricoles, des intrants agricoles, le paiement des salaires du
personnel autre que les fermiers,
les matériels de construction, le carburant ; bref toutes
les dépenses relatives à l'exploitation du Projet.
c) Les ressources humaines
En dehors des fermiers, le Projet bénéficiera
d'un personnel salarié pour son fonctionnement. On comptera un
ingénieur agronome, trois agronomes, des conducteurs de tracteurs
agricoles et de véhicules automobiles, des maçons, charpentiers
et menuisiers ainsi que d'un assistant médical. Comme cadres de
direction, un directeur du Projet et un directeur technique.
Le Projet devrait prévoir donc les structures d'accueil
pour son personnel et pour les fermiers. L'importance du personnel serait
fonction du développement des activités du Projet.
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