II.6.7. Le financement des projets de
développement
Il existe à l'heure actuelle plusieurs formes et
sources en matière de financement de projets de développement.
Tout initiateur d'un projet doit avoir à l'esprit le niveau réel
de ses ressources et dans quelle mesure il peut recourir aux sources
extérieures. En ce qui concerne les projets à caractère
purement lucratif,
c'est-à-dire où l'entrepreneur ne recherche que
la rentabilité financière, le financement sera fonction de la
viabilité du projet. Mais pour les projets de développement, le
problème de financement se pose parfois avec beaucoup d'acuité.
Plusieurs projets ont échoué soit parce que le capital trop
important n'a pas été bien géré ; soit parce que
l'on n'a pas tenu compte de certains paramètres socioculturels, soit
enfin que le financement attendu n'est pas venu.
Les projets de développement sont financés dans
la plupart des cas par les organismes internationaux du système des
Nations Unies, la Banque Mondiale, le Marché Commun, la Banque Africaine
de Développement, etc.
Souvent les conditions exigées pour l'octroi d'un
crédit ne sont pas à la portée de n'importe quel
initiateur. La plupart des organismes traitent avec les gouvernements. La
Société Financière Internationale (SFI), elle, accorde des
crédits aux organismes privés. Mais l'Association Internationale
de Développement, qui est un prolongement de la Banque Mondiale
procède de manière différente. Wilfred OWEN(1)
écrit : « L'Association Internationale de Développement
(AID), est un organisme auxiliaire ayant pour rôle d'aider les pays
à financer des projets qui contribuent au développement mais ne
réunissent pas les conditions émises par la Banque à
l'octroi de son concours.
Les prêts de l'AID sont assortis de conditions
très souples qui font peser une charge moins lourde sur les balances des
comptes des pays en voie de développement. Leur durée est de
cinquante ans, ils ne comportent pas d'intérêt et les frais
annuels sont inférieurs à 1% de la somme restant due. Ils sont
remboursables en devises fortes et l'amortissement, qui ne commence qu'au bout
de dix ans, se fait à raison de 1% du principal pendant chacune des dix
années suivantes et de 3% pendant chacune des trente dernières
années ».
Le financement d'un projet de développement peut
être l'action conjuguée d'un organisme local - privé ou
public - et d'un organisme étranger. Les banques privées
étrangères accordent avec beaucoup d'hésitation des
prêts pour le financement des projets. Leurs hésitations sont
imputables aux risques inhérents aux projets dans les pays en voie de
développement. Pour les projets à vocation
(1) Wilfred OWEN, Transports et
développement, Paris, Les Editions Internationales, 1970, p.169
exportatrice, le financement peut être obtenu sous forme
de crédit à l'exportation mais assorti d'assurances
concrètes.
Le système de partenariat exige que le partenaire
étranger qui participe au financement d'un projet de
développement ait part au capital social et ait un droit de regard sur
la gestion. C'est ce qu'on appelle le système de joint-venture.
Un projet de développement peut aussi être
financé par un fonds de contrepartie provenant d'une activité
déjà existante.
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