REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
ACADEMIE DES SCIENCES DE DEVELOPPEMENT
A.S.D
B.P. 11134 KINSHASA I
APPROCHE D'ANALYSE DE LA GESTION DE LA
COMMUNAUTE DES FERMIERS DE BANKANA
(COFEBA) PAR LE PROJET D'IMPLANTATION
DES FERMIERS DE KINSHASA (PIFK)
1986 - 1990
Par
Aubain LUSUNDJI BIASALA
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du Diplôme de Licencié
en Economie Appliquée
Option : PLANIFICATION ECONOMIQUE
Directeur : IZIOMBA MUTUMBU
Année académique 2001 - 2002
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
Le Professeur ADEBAYO ADEDEJI(1) écrivait :
« La première décennie du développement (les
années 1960) par exemple, a permis à de nombreux pays d'Afrique
de lancer d'ambitieux plans de développement ».
En effet, l'année 1960 coïncide avec les
indépendances pour un bon nombre de pays africains dont la
République Démocratique du Congo. Les nouveaux dirigeants ne sont
pas bien préparés à la gestion de la chose publique.
Devant de nombreux défis à relever, se trouve celui de nourrir
une population en constante progression.
Les espoirs suscités par l'indépendance et
l'appui des organismes internationaux (PNUD, FAO, FED, etc....) poussent
à l'optimisme. L'agriculture occupe une place non négligeable
pour les recettes dans la balance des paiements. Jean GOFFAUX(2)
écrit : « Les instances internationales vers 1960 proclamaient avec
une fierté à peine dissimulée que s'il subsistait encore
quelques 200 millions d'hommes sous-alimentés, on était encore en
passe de gagner de manière définitive la bataille de
l'alimentation et de la nutrition ».
En République Démocratique du Congo, le monde
rural représente près de 70% de la population. La principale
activité reste l'agriculture. Mais suite à la
détérioration de ses conditions de travail, le paysan congolais
n'est plus en mesure de couvrir les besoins alimentaires sans cesse croissants
de citadins.
Parmi les nombreux maux dont souffre l'agriculture congolaise,
nous citerons : le mauvais état des routes de desserte, le manque
d'encadrement, manque d'intrants, impossibilité d'accès au
crédit pour les petits exploitants. Le tout est surtout le
résultat du manque d'une bonne planification en matière
d'aménagement du territoire. En effet, les principaux centres de
concentration de la population ne correspondent pas souvent aux principaux
centres de production.
(1) ADEBAYO ADEDEJI, « L'évolution de la Fonction
Publique en Afrique » in Le Courrier, n°109, Bruxelles, mai-
juin, 1988, p.60
(2) GOFFAUX (J), L'Avenir alimentaire du Tiers-monde, bilan
et perspectives, Kinshasa, Ed. Centre de Recherches Pédagogiques,
1980, p.13
La conséquence sans doute la plus grave est le
phénomène d'exode rural qui draine vers les centres urbains une
bonne partie de la population des campagnes et accentue le chômage dans
ces centres. D.C. LAMBERT(1), cité par Jean GOFFAUX,
écrit : « L'exode rural contraint de commercialiser une fraction
croissante des récoltes pour nourrir les populations pauvres des villes
compte tenu des pertes au transport et au stockage, de profits de
spéculation et des marges d'intermédiaires, du coOt de
transformation des produits alimentaires ; il faut, pour nourrir les
chômeurs urbains, dégager des surplus agricoles beaucoup plus
importants pour nourrir sur place des chômeurs ruraux en circuit
d'autoconsommation ».
Devant l'ampleur du problème, les spécialistes
du développement sont face à un cercle vicieux. Le
dépeuplement des campagnes entraîne l'exode rural qui engendre le
chômage et qui aboutit à l'insuffisance de produits
alimentaires.
Plusieurs projets à caractère surtout agricole,
ont été initiés afin de résoudre ce
problème. Malheureusement, dans l'environnement économique
actuel, ils n'ont pas beaucoup de chance d'aboutir. Dans la plupart des cas,
c'est la gestion qui n'est pas maîtrisée. Même les projets
les mieux élaborés échouent parfois parce que les
initiateurs ne mettent pas l'accent sur la formation des futurs gestionnaires
de l'après-projet. KANKONDE(2) écrit : « Depuis
plusieurs années déjà, le Zaïre a connu beaucoup de
projets agricoles implantés en milieu rural. Jusqu'à ces jours
cependant, la quasi-totalité de ces projets se sont éteints sans
avoir marqué véritablement le monde rural dont ils
prétendaient améliorer les conditions de vie ».
Les projets de développement ne doivent pas se limiter
en fait à mettre en place les structures d'une unité de
production agricole mais également à former les gestionnaires
devant superviser et administrer les affaires de ladite unité.
(1) LAMBERT (DC), cité par GOFFAUX (J), op.cit,
p.44
(2) KANKONDE, « Approche d'analyse économique des
projets de développement rural dans les pays en voie de
développement : le cas du Zaïre » in Les Cahiers du
CEDAF, Bruxelles, 1981, p.2
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