6.2 Moyens de lutte
Plusieurs moyens de protection sont utilisés par les
ménages agricoles pour lutter contre les affections
évoquées surtout contre les moustiques qui sont à
l'origine du paludisme, maladie la plus contractée. En toute
période, saison sèche comme pluvieuse, la plupart des
ménages ayant fait l'objet d'enquête font recours aux
méthodes thérapeutiques modernes ou traditionnelles. Les moyens
de lutte les plus couramment rencontrés sont :
- l'utilisation des moustiquaires imprégnées : 82%
des ménages utilisent cette méthode de prévention.
- l'utilisation des insecticides : les insecticides solides en
spirale communément appelés mosquito, 60% environ des
ménages ; Signalons que cette méthode ne protège pas
complètement contre les moustiques; les ménages profitent du
calme temporaire pour s'endormir. Certains (40% des ménages)
préfèrent ne pas les utiliser à cause des risques de
toxicité.
- l'utilisation des tisanes traditionnelles : cette
méthode demeure la règle générale pour tous les
ménages et la première tentative de guérison. En effet,
des potions préparées avec des écorces, racines ou
feuilles d'arbres sont bues par le malade. Il existe également des
mélanges de feuilles d'écorces et de racines qui sont
utilisés pour laver la tête ou le corps du patient. Certains
prennent en même temps des comprimés tels que le
paracétamol, la chloroquine
sans aller à la consultation dans un centre de
santé. Ces médicaments sont achetés au marché
où ils sont conservés et vendus dans des conditions peu
recommandées par la médecine moderne (exposés au soleil et
à la pluie ou périmés). De plus les moustiques
résistent à la chloroquine.
Notons que les maladies comme les dermatoses ou les
démangeaisons épidermiques ne font presque pas l'objet de
consultation ; c'est lorsqu'elles s'empirent que les indivdidus infectés
vont dans les centres de santé. Mais pour les cas des petits enfants,
les chefs de ménage n'hésitent pas longtemps pour avoir recours
aux traitements modernes notamment dans le cas du paludisme et des infections
respiratoires.
En ce qui concerne les affections gastro-intestinales, la
situation est la même. Les malades sont d'abord traités à
l'indigénat ou font de l'automédication avant que les chefs de
ménage ne pensent aux soins modernes. Ces moyens de traitement
présentent certains risques pour la santé des exploitants.
Signalons les cas d'intoxications et de récidives. Mais bien
qu'étant conscients de cela, la plupart des ménages
évoquent les difficultés financières qui les contraignent
à d'abord utiliser la thérapie traditionnelle. La majorité
souligne les coûts élevés des soins dans les centres de
santé.
L'enquête qualitative réalisée lors de nos
travaux de recherche révèle que les sources de revenus permettant
aux ménages de recevoir les soins médicaux sont essentiellement
agricoles. Bien que les soins modernes paraissent peu accessibles, pour la plus
part des ménages enquêtés, fautes de moyens financiers, les
exploitants des bas-fonds ne s'en plaignent pas trop, car ils disposent d'un
revenu suffisamment élevé tiré des activités
rizicoles pour bénéficier des soins médicaux primaires
c'est-à-dire ceux de base (accouchement et consultation pour les
maladies courantes).
Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté
qu'aucun fonds n'était spécifiquement alloués aux soins de
santé. En effet, la plupart des ménages ont expliqué que
les revenus issus des ventes de produits agricoles sont
généralement utilisés pour tout à la fois et qu'ils
s'en servent pour gérer les problèmes de santé comme ce
pourrait être le cas de n'importe quel autre imprévu. Conscient de
cela, nous avons décidé d'évaluer chez chaque
ménage la part des revenus utilisés pour la santé au cours
de la campagne 2007-2008. Mais en raison du temps et de la disponibilité
des producteurs, ces données n'ont pas pu être
collectées.
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