5.2 Analyse de la rentabilité financière
des systèmes de production
L'objectif de cette analyse est de comparer les différents
systèmes de production entre eux.
Ce paragraphe analyse le revenu issu de la production rizicole
selon chaque saison et selon le système de production.
Le tableau n° 12 présente le compte
d'exploitation des ménages étudiés pendant la saison
hivernale. Nous précisons que la plupart des producteurs cultivent le
riz au cours de cette saison.
Tableau 12 : Compte d'exploitation rizicole
Source : Données Août- Octobre 2009
Eléments du compte d'exploitation
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Minimum
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Maximum
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Moyenne
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Ecart type
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Coût production (A)
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246350
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1054500
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421000
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117647.818
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Rendement /ha
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2016.00
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5712.00
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3702.5
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658.81
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Revenu Brut (B)
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0.00
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1020000
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658170
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127246
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Revenu net (B)-(A)
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-334000
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584000
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237300
|
162749
|
Le coût de production moyen du riz dans la commune de
Malanville, quels que soit la saison et le type de système d'irrigation,
est de 421.000 (#177;11764.81) F CFA /ha avec un revenu net de 237 300
(#177;162749) FCFA/ha.
A ce niveau, nous analyserons le compte d'exploitation selon la
saison de production et les différents systèmes de production,
Saison des pluies
Tableau 13 : Compte d'exploitation rizicole/
Saison des pluies
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S1
|
S2 S3
|
Coût production (A)
Rendement/ha Revenu brut (B)
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405000 (#177;15490)
4089.4 (#177;69.32027) 717070 (#177;21259.8)
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452000 (#177;12650)
3717.0 (#177;62.90) 663750 (#177;11232.4)
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368000 (#177;14910)
3301.4 (#177;106.939) 589530 (#177;19096.3)
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Revenu net (B)-(A)
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312340 (#177;23153.5)
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212160 (#177;17340)
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221880 (#177;21837.7)
|
Légende
S1 : Système totalement irrigué
S2 : Système partiellement irrigué
S3 : Système du riz pluvial
Source : Données Août-
Octobre 2009
Comparaisons des moyennes.
Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2
Le t calculé du test t de Student est t=3.279 et p =
0.001. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et déduisons
qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le
revenu net issu du système n°1 et celui du système
n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le premier système
est plus rentable que le système de riziculture partiellement
irrigué.
Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2`u3
Le t calculé du test t de Student est t= -0.329 et p =
0.743. Soit pe0.05. Nous acceptons l'hypothèse H0 et on en déduit
qu'au seuil de 5%, il n'existe pas une différence significative entre le
revenu net issu du système n°2 et celui du
système n°3 en saison de pluies. Les deux
systèmes (riz partiellement irrigué et riz pluvial) procurent le
même revenu net en saison des pluies. Ce résultat peut être
expliqué par le fait que le niveau de maîtrise de l'eau
diffère considérablement et a un impact sur le rendement. En
effet en saison des pluies, les producteurs ayant le système
n°2 arrosent les parcelles de riz dès qu'il n'y a pas de
pluies. En ce moment, les producteurs faisant du riz strictement pluvial
n'arrosent pas leurs champs. Les besoins hydriques du riz varient
considérablement selon les différentes phases de son cycle. Les
producteurs du riz inondé, en arrosant tout le temps leurs champs
étoufferaient donc le riz pendant certaines phases de son
développement. Ce qui ramène le rendement des deux
systèmes au même niveau. Dans le système avec
maîtrise partielle de l'eau, les paysans essayent juste de maintenir une
certaine quantité d'eau dans les casiers rizicoles. Ils ne tiennent pas
en fait compte de la quantité d'eau pompée ou du cycle
végétatif de la plante.
Les propos rapportés par un producteur sont les suivants
:
ENCADRE 3
« Nous arrosons les champs dès que nous
remarquons que la quantité d'eau est trop faible. Vous savez le riz doit
être en permanence dans l'eau. Mais lorsqu'il y a une grande pluie
capable de maintenir le riz dans l'eau deux à trois jours, on n'arrose
pas Posons H0
ces jours là. ». Nous pouvons donc arroser deux
à trois fois par semaine.
Le t calculé du test t de Student est t= 2.880 et p =
0.005. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 puis nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le revenu net issu du système n°1 et
celui du système n°3. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le
premier système est plus rentable que le système de riziculture
pluvial.
A partir de la comparaison des moyennes du revenu net
réalisé selon chaque type de système de production en
saison des pluies, on conclut que le système de production du riz
irrigué reste beaucoup plus rentable que les deux autres
systèmes. Il n'existe pas une différence significative entre le
riz partiellement irrigué et le riz pluvial en cette saison. Cela est
dû au niveau de maitrise de l'eau dans la production considérant
les besoins hydriques du riz.
Saison sèche
Tableau 14 : Compte d'exploitation rizicole/
Saison sèche
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S1
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S2
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S3
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Coût de production (A) Rendement/ha Revenu brut
(B)
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496000 (#177;103800)
4816.0 (#177;296.324) 860000 (#177;52915.0)
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546000 (#177;43350)
4781.9 (#177;67.42947) 853900 (#177;12041.0)
|
559000 (#177;29060)
4424.8 (#177;60.022) 790140 (#177;1078.4)
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Revenu net (B)-(A)
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3.63630 (#177;148642)
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307800 (#177;47332.6)
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231380 (#177;35620.7)
|
Source : Données Août-
Octobre 2009
Comparaisons des moyennes.
Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2
Le t calculé du test t de Student est t= 3.453 et p =
0.001. Soit p<0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le revenu net issu du système n°1 et
celui du système n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le
premier système est plus rentable que le système de riziculture
partiellement irriguée en saison des pluies.
Le riz pluvial strict ne se pratique pas en contre saison.
Seuls les systèmes de production irrigués sont mis en place au
cours de cette saison. Nous remarquons que le riz irrigué reste plus
rentable que le riz inondé en saison sèche. Il s'en suit donc que
quelle que soit la saison de production, le riz irrigué à tout
point de vue reste rentable et procure un revenu plus grand que les deux autres
systèmes de production. Cependant, en saison des pluies, la
différence de revenus entre le riz inondé et le riz pluvial n'est
pas significative. Il se pose donc un problème de niveau
d'efficacité chez les producteurs faisnt du riz inondé
(partiellement irrigué). Ces résultats confirment ceux de
Houndékon (1996) et de Faladé (2003) qui ont montré
qu'à tout point de vue, le riz irrigué reste plus rentable et
procure un revenu plus grand au producteur.
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