DEuxièmE pArTiE : RésuLTATs, ANALysE ET
discussioN
ChApiTRE 4 : CARAcTéRisATioN DEs MéNAGEs
ET DEs sysTèMEs DE pRoDucTioN RizicolE
4.1 Caractéristiques sociodémographiques
des ménages
Genre et âge des exploitants rizicoles de la commune
de Malanville
Les ménages rizicoles étudiés sont
dirigés pour 8,3% (15) par des femmes et pour 91,7% (165) par des
hommes. Le tableau 3 présente la répartition des ménages
étudiés en fonction de l~âge moyen et du sexe des chefs de
ménage.
Tableau 3 : Répartition des chefs
de ménage en fonction de leurs âges
Age
Catégories Moyenne Minimum Maximum
Femmes
|
41,27 (#177;12,85)
|
20
|
60
|
Hommes
|
40,60 (#177;12,65)
|
18
|
75
|
Total
|
40,66 (#177;12,63)
|
18
|
75
|
Source : Collecte Août- Octobre
2009
L'âge des chefs de ménages agricoles produisant le
riz dans la commune de Malanville varie entre 18 et 75 ans avec une moyenne de
41 (#177;12,63) ans.
Taille et structure des ménages
A 100% (180) musulmans, les ménages rizicoles
étudiés ont en moyenne 6,82 (#177;5,020) enfants dont l~âge
varie entre 0 et 21 ans. Le nombre d'actifs agricoles intervenant dans la
production du riz par ménage est en moyenne de 4 (#177;3,78) personnes.
Ces chiffres nous donnent une idée claire du nombre d'actifs agricoles,
c'est-à-dire toutes personnes en âge de travailler (>14ans).
Cet indicateur est important dans la mesure où il donne une idée
du taux de dépendance au niveau de chaque unité de recherche. En
effet, le taux de dépendance est le rapport entre le nombre d'inactifs
et le nombre d'actifs. Il représente la charge qui pèse sur les
actifs (Storck et al., 1991). Il permet d'apprécier le nombre
de bouches qu'un actif rizicole nourrit et le revenu par tête au niveau
de l'unité de recherche.
Plus le taux de dépendance est élevé, plus
la charge qui pèse sur les actifs est importante. Le nombre d'inactifs
agricoles est en moyenne de 4 (#177;2,88) personnes.
Le taux de dépendance est donc de 1,05 (#177;1,09).
Cela signifie qu'un actif agricole devrait nourrir théoriquement
à partir de la riziculture 1.05 personnes. Ce taux est un peu plus
faible que le taux trouvé par Danhounsi (2007) et qui a
été calculé uniquement sur le périmètre :
2,15. Il reste inférieur à celui du bas Bénin
déterminé par Mongbo et Floquet (1998) qui est en moyenne 1,5
consommateur par actif. Cette différence s'explique par le fait que le
périmètre rizicole dispose d'un aménagement
hydro-agricole. Cela améliore considérablement le niveau de
productivité de la terre et fait que le reste des producteurs n'ayant
pas accès aux parcelles sur le périmètre s'installe
ailleurs. Ainsi le nombre d'actifs agricoles hors périmètre se
trouve être plus élevé. Cela fait alors baisser le taux de
dépendance.
Le tableau 4 présente une synthèse de la taille et
de la structure des ménages étudiés.
Tableau 4 : Taille et structure des
ménages étudiés
Taille
Catégories Nombre Nombre d'actifs Nombre d'actifs
|
d'enfants
|
agricoles
|
pour le riz
|
Femmes
|
7 (#177;4,84)
|
8.20 (#177;3.95)
|
2,73 (#177;4,83)
|
Hommes
|
6.81 (#177;5,05)
|
7.47 (#177;4.68)
|
4,04 (#177;3,72)
|
Total
|
6.82 (#177;5,02)
|
7,53 (#177;4.62)
|
3,93 (#177;3,76)
|
Source : Collecte Août- Octobre
2009
Le tableau ci-dessus montre que les ménages ayant pour
chefs des femmes ont plus d'enfants 7 (#177;4,84) et d'actifs agricoles 8,20
(#177;3,95). Par contre, les ménages dirigés par les hommes ont
beaucoup plus d'actifs agricoles 4,04 (#177;3,72) intervenant dans la culture
du riz. L'allocation de la main d'Suvre familiale pour la riziculture est donc
un peu plus forte chez les hommes bien que le nombre d'actifs agricoles dans
ces ménages soit plus faible que chez les ménages des femmes. Cet
état de chose est dû au fait que les femmes ont faiblement
accès à la terre.
Niveau d'instruction et d'alphabétisation
des ménages rizicoles
La figure 1 décrit la répartition des chefs
de ménages ayant fait l'objet d'enquête selon leur
niveau d'instruction.
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune3.png)
Aucun Primaire
Secondaire
Supérieur
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune4.png)
11% 4% 1%
84%
Figure 2 : Répartition des chefs
ménages selon leur niveau d'instruction Source :
Collecte Août- Octobre 2009
La figure 3 montre que 84% (151) des ménages
n'ont reçu aucune éducation formelle ; 11% (19)
ont le niveau du cours primaire ; 4% (8) le niveau du cours secondaire et 1%
ont eu une formation de niveau supérieur. Le taux de
scolarisation des producteurs rizicoles de la commune de
Malanville est de 16%. Il reste inférieur à la moyenne de la
commune et du département qui sont respectivement de 40
et de 46% (DDEPS, 2004).
Situation matrimoniale, ethnie et religion des
ménages rizicoles
Le diagramme suivant présente la situation des
ménages étudiés selon trois(03) facteurs que sont : la
situation matrimoniale, l'ethnie et la religion.
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune5.png)
120
100
80
60
40
20
0
1 2 3
4
Dendi Autres
Islam Autres
Simat : Situation matrimoniale
1 : Marié(e)
2 : Divorcé (e)
3 : Veuf (ve)
4 : Célibataire
Figure 3 : Répartition des chefs
ménages selon la situation matrimoniale, l'ethnie et la
religion
Source : Collecte Août- Octobre
2009
Le diagramme ci dessus montre que 92,8% des chefs de
ménage sont mariés tandis que 6,7% sont
célibataires. Tous les ménages enquêtés sont Dendi
et pratiquent l'islam. Cela confirme bien l'idée que l'on a de la
commune de Malanville qui est fortement peuplée par les Dendi
et qui reste islamique à 78% (INSAE, 2002).
Situation économique et activités
des ménages étudiés
L'activité principale dans la commune de
Malanville est l'agriculture. Les ménages agricoles
étudiés pratiquent cependant d'autres activités
génératrices de revenus. Il s'agit de l'élevage,
du commerce et des transformations agroalimentaires. Il est à
noter que la plupart des producteurs associent presque
toujours l'élevage à leurs activités principales. La
figure 3 présente la répartition des
activités au niveau des ménages
étudiés.
3% 1%
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune6.png)
6%
90%
Agriculture Elevage
Commerce Autres
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune7.png)
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune8.png)
Figure 4 : Répartition des activités
au sein de la population étudiée Source :
Collecte Août- Octobre 2009
90% des ménages étudiés
pratiquent l'agriculture. L'élevage, le commerce et les autres
activités (transformation agro alimentaire, artisanat etc.)
occupent respectivement 6%, 3% et 1% de la population
étudiée. Les agriculteurs ont pour activité secondaire
l'élevage. Bien qu'il y ait 6% de la population
étudiée qui pratiquent l'élevage, ils s'adonnent aussi
à l'agriculture. Cela signifie que les producteurs ne
sont pas uniquement focalisés sur leurs
activités principales. Ils produisent tous des cultures
vivrières mais aussi font l'élevage qui
représente un facteur de production important.
La riziculture se pratiquait dans la commune de Malanville
depuis les années soixante (60). Il ne s'agit pas d'une nouvelle
spéculation introduite dans le milieu. Certains exploitants pratiquent
cette activité depuis leur enfance avec leurs parents. Selon notre
étude l'expérience moyenne en riziculture est de 6,82 ans
(#177;4,93 ans). Cette durée moyenne confère aux producteurs une
certaine maîtrise de la spéculation qui se révèle
très importante. La figure 4 présente le niveau
d'évolution des superficies de riz dans la commune de Malanville de 2003
à 2009.
![](Analyse-des-systemes-de-production-rizicole-et-des-risques-sanitaires-y-afferents-dans-la-commune9.png)
25000
20000
15000
Superficie Production
0
10000
5000
Figure 5 : Evolution des superficies
emblavées et de la production de 2003 à 2009
Source : CeCPA Malanville, Septembre 2009
La moyenne des superficies emblavées pour le riz dans
la commune depuis 2003 à nos jours est de 1671.66 ha. La courbe de la
superficie présente un coude à partir de 2007-2008. Cela signifie
que c'est à partir de cette saison que les emblavures se sont accrues.
Le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire
(PUASA) installé par le gouvernement en 2007 a offert des mesures
d'accompagnement (offre de semences, appui aux producteurs, mise en place de
forages pour les producteurs, disponibilité d'engrais, etc.). Ce qui a
fait que les emblavures qui étaient jusque là autour de 1151,23ha
ont considérablement augmentées. Selon les prévisions de
production de la saison prochaine, les emblavures de riz dans la commune sont
de 5863ha. Les superficies de riz cultivées sont donc en pleine
évolution. De plus, nous remarquons une baisse drastique de la
production entre 2006 et 2007. La baisse de 2006 s'explique par le fait que les
rendements du riz étaient considérablement faibles au cours de
cette période. Les producteurs ne disposaient pas d'engrais et à
la récolte, le riz paddy est vendu au Nigéria à un prix
défavorable.
Les actions conjointes du PUASA et de l'ONASA en 2007 ont
remotivé les producteurs. Ces
deux structures, notamment le PUASA mettait à
disposition des producteurs les intrants. La récolte était
ensuite achetée par l'ONASA a un prix relativement élevé
(15.000 f Cfa/sac de 84kg paddy) par rapport aux anciens prix (12800 fCFA/sac
de 84kg paddy). Ces actions ont motivé les producteurs à mieux
entretenir les champs de riz.
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