2.2 Botanique et historique du riz
De la famille des Graminées, le riz (Oryza
spp) nourrit plus de 4 milliards de personnes dans le monde (FAO, 2001). Son
caryopse contenant principalement des carbohydrates est une source majeure
d'alimentation énergétique et sert également comme un
important fournisseur de plusieurs vitamines et minéraux. Elle fournit
également une importante quantité de protéine
diététique alimentaire.
Il existe plus de 20 espèces de riz, parmi lesquelles,
seulement deux (02) sont cultivées de par le monde. Il s'agit de la
variété O. sativa originaire des régions
tropicales humides de l'Asie et de la variété O.
glaberrina originaire du Bassin du Niger en Afrique. Ces deux (02)
espèces sont diploïdes et les autres communément
désignées comme des espèces sauvages peuvent aussi
être diploïdes ou tétraploïdes. Elles sont les plus
importantes sources de nutrition humaine ; la première à cause de
ses bons rendements et de son adaptabilité aux conditions locales de
croissance, est cultivée de par le monde. Quant à la seconde, sa
culture est limitée à des parties de l'Afrique de l'Ouest.
L'espèce cultivée en Asie (O. sativa) est une culture
annuelle qui a subi une adoption complète après le passage d'une
culture d'espèce sauvage pérenne (O. rufipogon) à
une espèce annuelle sauvage (O. nivara). L'origine du riz est
fortement associée à l'existence de l'homme. Sa valeur
nutritionnelle a beaucoup influencé les valeurs culturelles et
religieuses de l'existence humaine.
Des scientifiques soutiennent que le riz est originaire des
pays tropicaux humides du Gondwanaland voici à peu près 135
millions d'années. Les généticiens russes soutiennent eux,
que le riz est originaire de l'Hindustan et s'est ensuite répandu dans
la région. Les études ont toutefois révélé
une forte concentration des formes de riz sauvages en région SudChinoise
et au nord de l'Inde soupçonnant ces régions d'être les
sites origines du riz.
En Europe et aux Etats-Unis, le riz est introduit depuis 300
ans en provenance de l'Inde (FAO, 2001). Le riz est une plante versatile qui
s'adapte à une variété de conditions écologiques.
Il tolère les conditions chaude, humide, inondée, sèche ou
froide. Il peut être cultivé dans des sols salins, alcalins et
acides.
2.3 Le riz dans le monde, en Afrique et au
Bénin
Les statistiques présentées par la FAO (2001)
montrent que le riz est la deuxième culture mondiale et la principale
denrée alimentaire de près de la moitié de la population
mondiale. Elle contribue à plus de 20 % à la fourniture mondiale
en calories consommées. Plus de 2 milliards d'habitants en Asie y tirent
80 % de leurs calories.
En Asie, 95 % du riz mondial est produit et consommé.
Le riz a une importance croissante dans le marché en tant que
denrée alimentaire en Europe et Amérique du Nord. Seulement 5 %
du riz cultivé est utilisé dans la transformation au niveau des
produits industriels et des boissons alcoolisées. Les 95% restants sont
consommés sans transformation et la grande majorité est
consommée dans les milieux de production.
De toutes les cultures alimentaires les plus importantes, le riz
est le moins mobile, avec à peu près 5 % d'entrée dans le
commerce mondial (FAO, 2001).
Il occupe globalement 1/10 des terres arables dans le monde.
En Asie, il s'agit de plus du 1/3 des surfaces totales plantées. Tous
ces chiffres permettent donc d'affirmer que loin d'être une culture de
moindre importance, le riz occupe une place de choix sur l'échiquier
mondial des produits agricoles.
Le continent africain est devenu l'un des principaux
pôles d'importation de riz avec environ le quart (1/4) des
importations mondiales à cause de sa faible production qui atteint
à peine 1,5 % de la production mondiale (Ahoyo,1996).
Selon Adégbola et Sodjinou (2003), l'Egypte demeure le
plus grand producteur de riz en Afrique, suivi du Nigéria et de
Madagascar. Ces trois (03) pays ont la plus grande superficie
récoltée. Une analyse effectuée par ces auteurs permet de
constater que le Nigéria est le plus grand producteur de riz en Afrique
de l'Ouest, suivi de la Côte d'Ivoire et de la Guinée avec
respectivement 48 %, 17 % et 10 % de la production totale de la
région.
En Afrique de l'Ouest particulièrement, la demande de
riz n'a jamais pu être satisfaite, ce qui s'est traduit par une
augmentation de 400 % des importations rizicoles au cours des 25
dernières années, (FAO, 2000). Il ressort donc de ces
caractéristiques que la production est restée inférieure
à la consommation.
Les statistiques sur l'offre du riz au Bénin varient
d'une source à une autre. Ces diverses sources montrent cependant une
croissance générale de la production locale. Une étude
réalisée par la FAO (1997), présente la situation du riz
au Bénin notamment de 1960 à 1996. Selon cette étude, la
production est passée de 550 tonnes en 1960 à 7730 tonnes en
1979. Cette période a connu une croissance générale de la
production rizicole au Bénin. Cette production retombera à 4000
tonnes en 1980 où elle stagnera jusqu'en 1990. Elle ne reprendra sa
progression qu'en 1991 pour dépasser les 5000 tonnes en 1994 et pour
atteindre 9000 tonnes en 1996. L'annuaire statistique de la FAO (2001) montre
également une croissance aussi bien des surfaces emblavées que de
la production rizicole au Bénin.
2.4. Description du paludisme et de la
bilharziose Le paludisme
Le paludisme, la maladie infectieuse parasitaire la plus
importante dans le monde, est transmis par les moustiques qui se reproduisent
en eau douce ou parfois en eau saumâtre. Les
symptômes du paludisme sont la fièvre, les frissons, les
céphalées, les douleurs musculaires, la fatigue, la nausée
et les vomissements, la diarrhée, l'anémie et la jaunisse
(coloration jaune de la peau et des yeux). La gravité et l'ampleur des
symptômes dépendent du type spécifique de paludisme. Dans
certains types, l'infection peut rester inactive pendant une période
pouvant aller jusqu'à cinq ans et elle peut être
récurrente. Dans les zones de transmission intense du paludisme, les
gens peuvent développer une immunité protectrice suite à
des infections répétées. Sans traitement rapide et
efficace, le paludisme peut évoluer vers une forme
cérébrale grave suivie par la mort. Le paludisme figure parmi les
cinq causes principales de décès chez les enfants de moins de
cinq ans en Afrique.
Le paludisme est causé par quatre espèces de
parasites du genre Plasmodium (P. falciparum, P. vivax, P. ovale,
P. malariae). Les gens contractent le paludisme après avoir
été piqués par un moustique appelé
`anophèle' infecté. Certains moustiques femelles prennent leur
repas de sang au crépuscule et au début de la soirée, mais
d'autres piquent pendant la nuit ou aux premières heures du matin.
Lorsqu'un moustique pique une personne infectée, il ingère des
parasites du paludisme avec le sang. Pendant une période de 8 à
35 jours (en fonction de la température ambiante), le parasite se
développe dans le moustique. La forme infectante (sporozoïte) du
parasite passe dans les glandes salivaires du moustique et est injectée
dans un nouvel hôte humain lors des repas de sang suivants. Chez
l'hôte humain, les sporozoïtes migrent vers le foie,
pénètrent dans les cellules hépatiques où ils se
multiplient et gagnent la circulation sanguine. La phase hépatique peut
durer entre 8 jours et plusieurs mois, en fonction des espèces de
paludisme. Leur croissance et leur multiplication ont lieu dans les globules
rouges. Les symptômes cliniques surviennent lorsque les globules rouges
éclatent. Si cela survient en grand nombre, la personne connaît
les fièvres intermittentes caractéristiques de la maladie. Les
parasites libérés envahissent d'autres globules rouges. La
plupart des gens commencent à se sentir malades 10 jours à 4
semaines après avoir été infectés.
La bilharziose
Les bilharzioses sont des parasitoses à la fois sanguines
et tissulaires provoquées par des vers appartenant à la classe
des trématodes et au genre shistosoma. On distingue au Bénin :
- la bilharziose urogénitale déterminée par
Shistosoma hématobium
- la bilharziose intestinale et hépatosplénique due
à S. mansoni
- la bilharziose rectale due à S. intercalatum
La bilharziose constitue la deuxième endémie
parasitaire majeure après le paludisme. Près d'un million de
personnes sont soumises au risque d'infestation. C'est la principale parasitose
provoquée par ou liée à l'eau. Cette parasitose est en
perpétuelle croissance parce que souvent avec la croissance
socio-économique les parasitoses disparaissent mais ce n'est pas le cas
de la bilharziose qui sévit avec les progrès
socio-économiques et technologique.
Les facteurs épidémiologiques favorisants sont :
- les facteurs liés au parasite lui-même : on
incrimine les réservoirs de parasites animaux ce qui fait que
l'éradication de la parasitose est impossible d'où l'entretien et
l'extension de la parasitose
- les facteurs liés au mollusque hôte
intermédiaire. Toute eau dont la température est convenable
à la survie des mollusques permet leur prolifération.
- les facteurs liés à l'homme. Il s'agit du
niveau socio-économique (utilisation des eaux sauvages pour les besoins
domestiques) ; de la profession (riziculteur, pêcheur, ouvriers
d'entretien des canaux d'irrigation ; le développement économique
(construction de barrage qui outre leur objectif premier assigné permet
la prolifération des mollusques.
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