Conclusion
Les relations entre l'État et l'université,
comme nous l'avons vu, n'ont pas cessé de bouger et ont
été très dynamiques : extrêmement présentes
au début de l'Université, elles devinrent ensuite moins
contraignantes avant de devenir totalement autoritaires et destructrices. Ces
différents rapports ont été d'une importance capitale,
dans les nombreuses orientations que l'enseignement universitaire a prises tout
au long de son histoire.
La tendance paternaliste des débuts à
l'époque de la colonisation belge, reste présente même
après la colonisation, au moment de l'indépendance et de la
première République, parce que l'État a laissé
à ce secteur une grande liberté de manoeuvre et de gestion. Avec
l'avènement de la deuxième République et surtout de la
dictature du général Mobutu, les choses changent.
L'Université qui était restée une oasis de liberté
sera mise sous la coupe du gouvernement, ce qui la rendra totalement
dépendante de lui. Cette situation aura, entre autres, pour
conséquences, la baisse du niveau scientifique et son orientation
résolument idéologiste.
A travers ce travail, nous avons pu suivre les nombreuses
réformes qui ont matérialisé cette volonté
évidente de mettre à genoux le système universitaire et
qui ont entrainé à la longue sa déstructuration.
Pour conclure, dans ce travail nous pouvons dire qu'il
apparait clairement que la majorité des problèmes dont souffre
notre université aujourd'hui, résultent du rapport clairement
conflictuel entre l'Etat et l'université, de la trop grande
ingérence du pouvoir organisateur dans les affaires universitaires.
Face à la dérive que connait l'enseignement
universitaire, déjà à partir des réformes
désastreuses des années 70-80, de nombreuses solutions ont
été cherchées et souvent proposées, mais il
apparait que pour la plus grande majorité, toutes ces propositions sont
restées lettre morte, faute la plupart du temps, d'une volonté
réelle du pouvoir de changer un système qui l'arrangeait ou
parfois simplement par manque de moyens financiers conséquents.
Pourtant, ces propositions souvent très pertinentes, auraient permis une
amélioration notoire du système éducatif en
général et du système universitaire par la même
occasion.
La Conférence Nationale Souveraine avait proposé
de nombreuses voies de sortie permettant à l'Etat et à
l'Université de trouver des points d'équilibre, des tangentes
où l'Etat tout en gardant son rôle de gardien laisserait aux
universités une grande liberté. En effet, si l'exemple de la
période de la concentration des pouvoirs a montré ses limites, il
apparait tout aussi évident que le système qui avait cours avant,
des
débuts jusqu'aux réformes, n'était pas le
meilleur non plus. L'ingérence de l'État est nécessaire
car elle permet d'éviter de nombreuses dérives au sein des
institutions, toutefois, elle doit être dosée et ne pas être
omniprésente
C'est ainsi que nous formulons les recommandations suivantes
à l'Etat et aux Universités pour un meilleur fonctionnement des
nos institutions universitaires :
Comme cela a été fait lors de la période
coloniale, l'État devrait avoir son mot à dire sur l'orientation
générale que l'on devrait donner aux universités. C'est
à l'État que revient, avec l'aide des personnalités
compétentes, d'instituer une réforme réelle de
l'enseignement qui pourrait enfin emmener à cette africanisation de la
société que l'on recherche et au développement effectif du
pays, car le problème de la formation des étudiants se pose
aujourd'hui encore avec une grande actualité.
Avec la prolifération des établissements
universitaires, depuis la réforme de 1993, l'État a plus que
jamais le devoir de s'assurer que ces institutions, mettent réellement
en pratique la politique qu'elle entend faire respecter, tout en tenant compte
de la liberté qu'il convient de laisser aux différents
établissements universitaires pour leur permettre de se
développer hors du carcan destructeur d'une certaine idéologie
trop stricte.
A coté de cela il serait bon de privilégier pour
le choix des dirigeants des organes de direction, des critères
basé sur les mérites et les compétences réelles,
pour un niveau plus inférieur, comme les facultés et les
départements cela devrait se faire en choisissant de manière
interne. Mais pour le rectorat de l'université, le conseil
d'administration de l'université pourrait proposer aux autorités
compétentes, une liste restreinte de noms parmi lesquels ces derniers
choisiraient un candidat, il s'entend que je parle ici des universités
publiques.
Pour arriver à ce renouveau, l'État devrait
mettre dans le système éducatif les moyens qu'il faut, pour
pouvoir accomplir les réformes et le suivit dont les universités
ont besoin pour leur renouveau. Cet investissement serait important, car il
permettra de garantir à notre pays un meilleur avenir.
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