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Politique de l'enseignement universitaire en République Démocratique du Congo (1947-1993)

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par Aurélie Maketa
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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Conclusion

Les relations entre l'État et l'université, comme nous l'avons vu, n'ont pas cessé de bouger et ont été très dynamiques : extrêmement présentes au début de l'Université, elles devinrent ensuite moins contraignantes avant de devenir totalement autoritaires et destructrices. Ces différents rapports ont été d'une importance capitale, dans les nombreuses orientations que l'enseignement universitaire a prises tout au long de son histoire.

La tendance paternaliste des débuts à l'époque de la colonisation belge, reste présente même après la colonisation, au moment de l'indépendance et de la première République, parce que l'État a laissé à ce secteur une grande liberté de manoeuvre et de gestion. Avec l'avènement de la deuxième République et surtout de la dictature du général Mobutu, les choses changent. L'Université qui était restée une oasis de liberté sera mise sous la coupe du gouvernement, ce qui la rendra totalement dépendante de lui. Cette situation aura, entre autres, pour conséquences, la baisse du niveau scientifique et son orientation résolument idéologiste.

A travers ce travail, nous avons pu suivre les nombreuses réformes qui ont matérialisé cette volonté évidente de mettre à genoux le système universitaire et qui ont entrainé à la longue sa déstructuration.

Pour conclure, dans ce travail nous pouvons dire qu'il apparait clairement que la majorité des problèmes dont souffre notre université aujourd'hui, résultent du rapport clairement conflictuel entre l'Etat et l'université, de la trop grande ingérence du pouvoir organisateur dans les affaires universitaires.

Face à la dérive que connait l'enseignement universitaire, déjà à partir des réformes désastreuses des années 70-80, de nombreuses solutions ont été cherchées et souvent proposées, mais il apparait que pour la plus grande majorité, toutes ces propositions sont restées lettre morte, faute la plupart du temps, d'une volonté réelle du pouvoir de changer un système qui l'arrangeait ou parfois simplement par manque de moyens financiers conséquents. Pourtant, ces propositions souvent très pertinentes, auraient permis une amélioration notoire du système éducatif en général et du système universitaire par la même occasion.

La Conférence Nationale Souveraine avait proposé de nombreuses voies de sortie permettant à l'Etat et à l'Université de trouver des points d'équilibre, des tangentes où l'Etat tout en gardant son rôle de gardien laisserait aux universités une grande liberté. En effet, si l'exemple de la période de la concentration des pouvoirs a montré ses limites, il apparait tout aussi évident que le système qui avait cours avant, des

débuts jusqu'aux réformes, n'était pas le meilleur non plus. L'ingérence de l'État est nécessaire car elle permet d'éviter de nombreuses dérives au sein des institutions, toutefois, elle doit être dosée et ne pas être omniprésente

C'est ainsi que nous formulons les recommandations suivantes à l'Etat et aux Universités pour un meilleur fonctionnement des nos institutions universitaires :

Comme cela a été fait lors de la période coloniale, l'État devrait avoir son mot à dire sur l'orientation générale que l'on devrait donner aux universités. C'est à l'État que revient, avec l'aide des personnalités compétentes, d'instituer une réforme réelle de l'enseignement qui pourrait enfin emmener à cette africanisation de la société que l'on recherche et au développement effectif du pays, car le problème de la formation des étudiants se pose aujourd'hui encore avec une grande actualité.

Avec la prolifération des établissements universitaires, depuis la réforme de 1993, l'État a plus que jamais le devoir de s'assurer que ces institutions, mettent réellement en pratique la politique qu'elle entend faire respecter, tout en tenant compte de la liberté qu'il convient de laisser aux différents établissements universitaires pour leur permettre de se développer hors du carcan destructeur d'une certaine idéologie trop stricte.

A coté de cela il serait bon de privilégier pour le choix des dirigeants des organes de direction, des critères basé sur les mérites et les compétences réelles, pour un niveau plus inférieur, comme les facultés et les départements cela devrait se faire en choisissant de manière interne. Mais pour le rectorat de l'université, le conseil d'administration de l'université pourrait proposer aux autorités compétentes, une liste restreinte de noms parmi lesquels ces derniers choisiraient un candidat, il s'entend que je parle ici des universités publiques.

Pour arriver à ce renouveau, l'État devrait mettre dans le système éducatif les moyens qu'il faut, pour pouvoir accomplir les réformes et le suivit dont les universités ont besoin pour leur renouveau. Cet investissement serait important, car il permettra de garantir à notre pays un meilleur avenir.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld