2.5 Quelques exemples de pisciculture extensive non
conventionnelle
2.5 1 Le cas des mares de Tafouka au Niger
Tafouka est un village situé à 7 Km de la
frontière nigérienne avec le Nigeria. Le village dispose de 15
mares qui gardent l'eau de pluies pendant environ 7 mois couvrant une
superficie totale de l'ordre de 400 ha en fin de remplissage. Les populations
exploitent de
façon originale ces mares temporaires (Doray et al,
1999). Les villageois creusent les trous de dimension variable
(diamètre de 2 à 6 m pour une profondeur de 0,50 à 2m)
dans l'assiette de la mare en période d'étiage. Une fois les
pluies revenues (juin/juillet) ils empoissonnent ces mares à la
densité de 33 géniteurs (poissons matures) à l'hectare.
Ces géniteurs sont stockés au préalable à un poids
de 33g dans des bassins en terre dallée d'environ 1,6m de profondeur et
nourris uniquement de son de mil cuit pour une période de 2 à 3
mois. Les villageois (pêcheurs inclus) étant consacrés aux
activités agricoles, la récolte débute en octobre par les
propriétaires des trous et leurs associés. Ce savoir-faire paysan
permet de produire t environ 80 tonnes/an de silure (Clarias
gariepinus) dont l'essentiel de la production (90%) est
commercialisé et le reste est destiné à l'autoconsommation
et aux dons (Doray et al, 1999).
2.5 2 Les pêcheries amplifiées d'Asie
La pisciculture dans les pêcheries amplifiées est
une pratique très développée en Asie, surtout en Chine (De
Silva, 2003). Ici elle consiste à grossir les poissons dans les mares et
les réservoirs/barrages pour une période allant de 6 à 10
mois. La gestion de la ressource est faite soit par un individu, soit par un
groupe de personne. De Silva (2003) indique que les espèces de poissons
généralement élevés sont: carpe argenté
(Hypophthamichtys molirix), carpe commune (Cyprinus carpio),
carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella) et rohu (Labeo
rohita). La densité de mise en charge varie en fonction de la
morphométrie du réservoir et de son statut trophique (Li et Xu,
1995). Les rendements de 743 et 689 kg/ha/an ont été
enregistré en 1997 en Chine et au Bangladesh respectivement (Song, 1999;
De Silva, 2003). Bien que les contraintes diffèrent d'une région
à l'autre, l'approvisionnement en alevin reste l'handicap majeur pour
cette activité dans le monde (De Silva, 2003).
2.5 3. Les Whedos dans les plaines inondables du
Bénin
Le whedos est une forme de pisciculture extensive
pratiquée au bénin dans les plaines inondables. Elle consiste
à creuser dans la plaine, des canaux allant de 20 à 1500 m de
long, 4 m de large et une profondeur de 1,5 m. Les canaux disposent des
embranchements (étang) bien aménagés de taille
réduite et de même profondeur que le canal. Ces canaux servent
aussi des drains pour les parcelles agricoles. Pendant les inondations, avec le
débordement des eaux des cours d'eau les poissons migrent vers les
plaines inondées et occupent ces canaux et «trous». A la
saison sèche, suite au retrait d'eau dans la plaine et à leur
concentration dans les canaux, les poissons sont pêchés à
l'aide des filets et équipements locaux. Pour améliorer la
production, les paysans mettent des branches d'arbres dans l'eau et apportent
une alimentation supplémentaire avant la récolte. Le rendement
obtenu dans ces systèmes d'élevage varie entre
1,5 et 2 t/ha/an (Kenneth et al, 1991).
Les espèces pêchées sont généralement;
Clarias gariepinus, Parachanna oscura sp, Heterotis niloticus, Lates sp
et les mormyridées.
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