2.6 4 Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte en milieu naturel
après un an, la femelle (géniteur)
ayant un poids d'environ 200g ((De Graaf et al,
1995). La reproduction est saisonnière chez le Clarias,
liée à la maturation saisonnière des gonades. Bruton (1979
b) indique qu'elle survient pendant les périodes de pluies et
dépend de la disponibilité de la végétation
aquatique récemment inondée. La reproduction est
influencée par la température, la photo-périodicité
et le mouvement d'eau. La maturité des gonades commence
généralement en mars après le retour des pluies
marquées par une production suffisante de l'hormone gonadotropine et
atteint le pic en juin (De Graaf et al, 1996). Une
fois les gonades matures, l'animal est prêt pour la reproduction. Pour
cette espèce, Micha (1973) a montré que la
fécondité varie de 2804 à 337 160 ovules pour les femelles
de 28,0 à 73,0 cm de longueur totale.
Ce phénomène est repris artificiellement en
injectant les géniteurs femelles sexuellement matures avec le broyat
hypophysaire ou avec une hormone telle que HCG (Human Chorionic Gonadotropin)
ou DOCA (Desoxycorticosteroid Acetate). La difficulté majeure de la
reproduction artificielle est le choix des géniteurs et la survie de
larves (De Graaf et al, 1996). Ceci à cause de la forte
compétition pour l'alimentation et le cannibalisme entre les individus
(Hech et al, 1990).
2.6.5 Pisciculture de Clarias gariepinus
Clarias gariepinus fait partie des poissons les plus
indiqués pour la pisciculture en Afrique. Ceci à cause de sa
croissance rapide, de son appréciation pour la consommation et les
rituels dans beaucoup de région et enfin de sa résistance au
stress et manipulations (Tomedi, 2002). Le clarias est
élevé en monoculture et en polyculture en fonction des objectifs
d'élevage. L'étang destiné à l'élevage des
silures est construit de manière à drainer totalement l'eau lors
de la vidange afin de débusquer tous les individus enfouis dans la boue.
Une profondeur de 1,5 à 2 m est recommandée par Kestemont (1989).
Les silures ayant tendance à ramper sur les digues, une hauteur de 50 cm
au-dessus de l'eau ainsi que la construction d'une clôture (de grillage,
de tôle ou d'un autre matériel disponible localement) sont
nécessaire pour empêcher le départ des poissons. On doit
s'assurer d'une bonne fertilité de l'étang (transparence de l'eau
entre 15 et 20 cm) avant la mise en charge.
La mise en charge se fait à la densité de 1
à 2 alevins de poids > 5 g par m2 pour une pisciculture
extensive et sem-intensive (De Graaf et al,, 1996). En élevage
extensif et si l'étang est bien fertilisé, les poissons (alevins)
se satisfont de la nourriture naturelle. En élevage semi-intensif et
intensif un apport quotidien d'aliment exogène, sous forme des
granulés pour un taux de rationnement de 2 à 4 % de l'ichtyomasse
est nécessaire pour éviter le cannibalisme (De Graaf et
al, 1996). Il est aussi conseillé de calibrer mensuellement les
poissons pour les répartir en lots homogènes.
En pisciculture semi-intensive, avec une densité de 2
alevins de poids supérieur à 5 g par m2, Clarias
gariepinus peut atteindre 500g après 6 mois d'élevage (De
Graaf et al, 1996). Si les conditions d'élevage sont
respectées (taille initiale > 5 g, densité 1-3 alevins par
m2 et apport d'aliment exogène), on peut obtenir un taux de
survie de plus de 60% pour un poids moyen d'environ 800g après 7 mois
d'élevage. Un rendement de 100 et 65 kg/100m2 après 7
mois d'élevage sont obtenus respectivement en monoculture (10
fingerlings/m2) et en
polyculture avec le tilapia (0,8 fingerlings/m2 de
clarias et 2,2 fingerlings/m2 de tilapia) (De Graaf et
al, 1996).
Comme toutes les espèces d'élevage au Cameroun, la
disponibilité des alevins et le coût élevé de
l'aliment constituent l'handicap majeur de l'élevage de silure (Nna et
al, 2003).
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