Chapitre 2 : l'impact du projet
L'impact du projet MDP de récupération du biogaz
de l'entreprise HYSACAM peut être perçu dans deux principaux
secteurs : l'atténuation du changement climatique par la
réduction de l'émission des GES et l'additionnalité
environnementale, technologique et économique dudit projet.
Section 1 : L'impact global sur le changement
climatique
L'impact du projet MDP élaboré par l'entreprise
HYSACAM est évalué à partir du scénario de
référence et la ligne de base du projet et par son
additionnalité environnementale et technologique.
Paragraphe 1 : le scénario de
référence et la ligne de base du projet
Dans le cadre de cette étude, la distinction sera faite
entre le scénario de référence qui désigne
« la trajectoire future des émissions de GES qui auraient
normalement et
118
probablement été constatée en l'absence
du projet MDP », et la ligne de base du projet qui
est le scénario d'évolution des émissions
avec la réalisation du projet.
A- le scénario de référence
Le scénario de référence sera fait sur la
base de la production des déchets et des déchets mis en
décharge contrôlée. Il s'agit d'évaluer les
quantités d'émission du GES qu'est le méthane.
=' L'évolution de la population et la production
des déchets
La quantité des déchets ne cesse de croitre
à cause de l'accroissement constant de la population et aussi de la
modification des habitudes de consommation. Dans les pays en
développement, l'évolution démographique est très
élevée et serait le principal facteur
118 Association pour la promotion des droits de l'homme en
Afrique centrale, cours de la pratique du MDP, UCAC/APDHAC/MDHAH, année
académique 2009 À 2010, p. 6.
119
d'évolution du flux de déchets. Le Cameroun a
dépassé le seuil de 50% de la population
vivant dans les centres urbains depuis 2001120.
Les ordures sont comptabilisées selon un ratio en
kilogramme/habitant/jour/an. L'évolution de ces déchets est
fonction de l'accroissement démographique de la population urbaine, du
niveau de vie des ménages et de leurs habitudes alimentaires. Selon la
Direction de la Statistique, et la comptabilité nationale, le taux moyen
d'évolution de la population
urbaine est de 5,45% pour la période 1997 À 2005
et 5% de 2005 À 2010121. La production moyenne des
déchets ménagers en 2010 dans la ville de Yaoundé est 0,85
kilogrammes/habitant/jour. Ce qui conduit à une production de 1, 076,4
tonnes/jour.
Tableau 1 : évolution de la production urbaine des
déchets solides dans la ville de Yaoundé entrant dans le Centre
de Stockage des déchets (tonnes/an).
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Population
|
209284
|
228471
|
248825
|
267955
|
279610
|
355626
|
Tonnage journalier
|
573
|
625
|
681
|
734
|
766
|
964
|
Source : Audit environnemental, août 2010, p. 91.
=' L'évolution de l'émission des
GES
Au Cameroun, sept GES ont été identifiés
comme responsables du réchauffement climatique, notamment, le dioxyde de
carbone, le méthane, l'hémioxyde d'azote, le monoxyde de carbone,
les oxydes azoteux, les composés volatiles organiques non
méthaneux et le dioxyde de souffre. En 1994, trois gaz ont
été identifiés comme principaux responsables de l'effet de
serre au Cameroun : le dioxyde de carbone, le méthane et
l'hémioxyde
122
d'azote. Dans le secteur des déchets, deux gaz ont
été identifiés : le méthane et
l'hémioxyde d'azote.
119ERA-Cameroun, La situation de gestion et la
valorisation des déchets solides dans les villes africaines et
perspectives, ERA-Cameroun, p. 5.
120 HYSACAM, Audit environnemental des activités de
gestion des ordures ménagères, HYSACAM, Yaoundé,
août 2010, p. 19.
121 Ministère de l'environnement et de la forêt, CNI
du Cameroun, 1997, pp 5 À 6.
122 Idem.
Tableau 2 : Emission des principaux GES dans le secteur des
déchets en décharge contrôlée et
sauvage123.
Secteur
|
Déchets
|
Gaz émis
|
CO2
|
CH4
|
N2O
|
CO
|
NOx
|
NMVOC
|
GgECO2
|
0,00
|
1274,5
|
465
|
0
|
0,00
|
0,00
|
Source : CNI du Cameroun de 1997, p.34
Le scénario de référence de laisser faire
montre l'évolution de l'émission du méthane à court
terme.
Tableau 3 : évolution de GES (méthane) de
décharge contrôlée suivant le scénario de laisser
faire, à court et moyen terme.
Année
|
1994
|
2000
|
2005
|
2010
|
Emission de
CH4(GgECO2)
|
52,41
|
92,51
|
138,64
|
194,76
|
Source : CNI du Cameroun de 1997, p. 87
Ces tableaux montrent la nécessité de la mise en
place du mécanisme de maîtrise de la croissance urbaine et de la
gestion des déchets pour limiter et même réduire les
émissions de GES. Ce qui garantirait un environnement sain sur le plan
local et global.
? Les déchets mis en décharge
contrôlée
La Société HYSACAM est responsable des
déchets mis en décharge contrôlée. Celleci ne peut
collecter les déchets que selon la capacité de collecte de ses
engins.
Le matériel prévu pour la collecte et le transport
des déchets est : 1000 conteneurs de quatre types (corbeilles à
papier, conteneurs de 360 litres, 770 litres, bacs de 6 mètres cube). Le
matériel roulant : 27 bennes à compaction, 3 balayeuses, 12
villes de Paris, 16
124
portes Coffres, 8 ampli roll et 4 grues.
123 Exprimée en GgECO2
124 Gérard Essi Ntoumba, «présentation du
service de gestion des déchets ménagers dans la ville de
Yaoundé», Session Internationale de formation sous le thème
»la gestion des déchets dans les villes africaines: organisation et
financement», Centre international de formation des
autorités/acteurs locaux, Ouagadougou (Burkina-Faso), du 26 À 30
octobre 2009.
Ce matériel permet à l'entreprise HYSACAM de
collecter par jour 1000 tonnes de déchets125.
Tableau 4 : Evolution du taux de collecte des ordures
ménagères par la Société HYSACAM
Année
|
1999
|
2002
|
2004
|
2005
|
2007
|
2008
|
2010
|
Tonne/jour
|
350
|
460
|
550
|
692
|
750
|
950
|
1000
|
Taux de
collecte
par %
|
18
|
20
|
40
|
60
|
65
|
80
|
84,2
|
Source : Gérard Essi Ntoumba, «
présentation du service de gestion des déchets ménagers
dans la ville de Yaoundé », Session internationale de formation
sous le thème « la gestion des déchets dans les villes
africaines : organisation et financement », Centre international de
formation des autorités/acteurs locaux, Ouagadougou (Burkina-Faso), du
26 À 30 octobre 2009.
Ce tableau montre que la collecte n'est pas encore efficiente. Ce
qui implique des fuites de déchets ou l'existence de décharge
sauvage et le besoin d'y remédier.
|