Politique coloniale de lutte contre le paludisme. Cas de l'ancienne province de Léopoldville (1888-1960)( Télécharger le fichier original )par Leslie SABAKINU LUKWIKILU Université de Kinshasa RDC - Licence en sciences historiques 2011 |
I. 2. Cause de la maladieLe paludisme est transmis par un protozoaire unicellulaire appartenant au genre Plasmodium. Chez l'homme, il est dû à quatre espèces de plasmodium : le plasmodium falciparum, le plasmodium vivax, le plasmodium ovale, le plasmodium malariae. Les deux premières espèces sont responsables de 95% de cas de paludisme déclarés dans le monde. Si le plasmodium falciparum reste le plus sévère en terme de mortalité et le plus répandu en Afrique subsaharienne55, le Plasmodium vivax est, quant à lui, plus présent en Amérique du Sud, en Asie du Sud-est et dans le pourtour du bassin méditerranéen, il supporte également les régions tempérées56 ; le Plasmodium ovale est l'espèce la plus rare que l'on peut retrouver essentiellement en Afrique centrale et occidentale. Tandis que le Plasmodium malariae sévit pour sa part en Afrique, mais de façon beaucoup plus sporadique57. I.3. TransmissionLe paludisme est une maladie transmise { l'homme exclusivement par la piqûre d'un moustique, du genre anophèles. Seule l'anophèle femelle transmet la maladie ; elle 54 MBALANDA, L.W. Op. cit, p. 53 55 LEFEBVRE, P. et DEMONTY, J., Pathologie infectieuse. Maladies parasitaires. Tome2, Notes de cours Faculté de Médecine, Mons, 2005, pp. 1-7. 56 « Le paludisme », données obtenues sur la page web http://www.institutpasteur/paludisme.com 57 GENTILINI, M., Médecine tropicale, Paris, Flammarion, 1993, pp. 94-95. pique le plus souvent durant la nuit avec un maximum d'activité entre 23h et 6h58. La transmission de la maladie d'un homme { un autre se fait donc par l'intermédiaire du moustique, le principal en cause étant l'anophèle gambiae. Il existe un seul cas de contamination interhumaine directe, il s'agit de la transmission congénitale et néonatale contracté par le nouveau-né au moment de l'accouchement59. L'intensité de la transmission dépend, d'une part des facteurs liés au parasite, au vecteur, { l'hôte humain et { l'environnement60 ; et d'autre part des conditions climatiques susceptibles d'influer sur l'abondance et la survie des moustiques, telles que le régime des précipitations, la température et l'humidité61. I.4. SymptômesLe paludisme est caractérisé par des fièvres aigues et les symptômes apparaissent au bout de sept jours ou plus (généralement 10 à 15 jours) après la piqûre du moustique infectant62. Les symptômes sont variables selon le type de plasmodium. En règle générale, le paludisme s'accompagne de la fièvre, des céphalées, des vomissements et autres symptômes de type grippal. Pour le paludisme { Plasmodium falciparum, chez les sujets non prémunis, c'est-àdire en l'absence de médicament ou en cas de résistance des parasites aux médicaments disponibles, on constate une fièvre irrégulière survenant quotidiennement au cours des premiers accès ; une fièvre qui peut s'accompagner des céphalées, nausées, vomissements63. S'il n'est pas traité { temps, cette forme paludique peut évoluer vers une affection redoutable souvent mortelle, jusqu'{ entrainer une insuffisance hépatique ou rénale, une anémie sévère puisqu'il détruit les globules rouges et s'il atteint le 58 http://www.institutpasteur/paludisme.com 59 EUZEBY, J., Dictionnaire de parasitologie médicale et vétérinaire, éd. Médicales internationales, Londres-Paris-New York, p. 332. 60 MOUCHET, J., << Le paludisme, une endémie en expansion dans les pays tropicaux » in Afrique Contemporaine, 29(1990)154, p. 75. 61 << Paludisme » texte tiré dans le site http://www.oms.com/paludisme/aide-memoire n°94, avril 2010 62 LEFEBVRE, P. et DEMONTY, J., Op. Cit, p. 3. 63 Ibidem. cerveau il prend la forme du paludisme cérébral64. En revanche, chez les patients prémunis, le paludisme à Plasmodium falciparum est en général peu sévère ou moins dangereux, sauf chez les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes. Avec comme signes cliniques d'ordre général : une température modérée et des malaises qui durent peu de jours65. Concernant les paludismes à Plasmodium vivax et à Plasmodium ovale, des rechutes cliniques peuvent survenir des semaines ou des mois après la première infection, même si le patient a déj{ quitté la zone impaludée. L'accès est caractérisé par des fièvres intermittentes survenant toutes les 48h, la succession de frisson, la sensation de froid pendant environ une heure puis de chaleur avec transpiration de presque trois à quatre heures. Cependant, chez les nourrissons et chez l'enfant, on observe une forte température qui peut s'accompagner de convulsion66. Le paludisme à Plasmodium malariae, est la cause habituelle du paludisme transfusionnel, et se caractérise par une fièvre survenant toutes les 72h et par des malaises généraux et digestifs67. |
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