II-La contribution du parc automobile au fonctionnement
des institutions et structures administratives au Togo (1976-1992)
Les véhicules ont toujours été depuis
l'époque coloniale française jusqu'à la fin du
deuxième plan quinquennal en 1975, un moyen de transport moderne
prioritaire pour l'Administration qui se voulait dynamique et
omniprésente sur tout le territoire togolais. C'est donc réaliste
si l'Etat compte sur ses automobiles pour continuer de faire tourner l'appareil
administratif togolais à partir du troisième plan dans la
dynamique du décollage économique à l'horizon 1985 au
moment où la crise structurelle du transport ferroviaire
n'échappe plus a aucun oeil. Dans cette logique, toutes les institutions
oeuvrant directement ou non dans l'intérêt des pouvoirs publics
politiquement monocolores ont plus que jamais besoins de matériels
roulants routiers pour assurer la circulation de leurs agents et biens.
1 - Le déploiement des structures de
l'administration centrale de L'Etat
Dans les crédits budgétaires alloués
annuellement aux institutions de l'administration centrale togolaise, une ligne
était réservée à l'achat et à la maintenance
des automobiles devant assurer le transport de leurs matériels et
personnel. Elle est composée seulement de la Présidence de la
République et des Ministères car, la Primature n'existait plus au
Togo depuis 1961192.
1.1- La Présidence de la République,
instance suprême de l'Etat
La plus haute institution de l'Etat togolais était la
Présidence. Elle avait à sa tête depuis 1967, le
général Eyadema Gnassingbé qui incarne le parti unique
(RPT) institutionnalisé en 1981.
L'instance qu'il préside est composée des
services centraux à savoir, le Cabinet, le Secrétariat et le
Cabinet militaire. Chacun d'eux a besoin de matériels roulants routiers
pour assurer la circulation de ses agents dans le cadre de ses attributions.
Ils recevaient en dotation des véhicules acquis sur le budget de la
Présidence, parfois sur le budget général ou sur dons. Ils
appartenaient donc, à cette institution.
Deux voitures Berline d'immatriculation RTG : 1990 et 1991
acquis le 5 novembre 1986 dans le cadre du 13eme Sommet
France-Afrique étaient affectées aux Présidences de
Lomé et de Kara193.
192 La Primature fut supprimée par la Constitution de 1961
transformant le régime parlementaire sorti de la colonisation en
régime présidentiel.
193 Registre d'immatriculation du Garage central administratif,
Lomé, n° 47.
En cas de besoin d'automobiles pour des missions, elle adresse
au Ministère de l'économie une demande, et qui ordonne si
nécessaire, le Garage central de la satisfaire si possible selon M.
Assimiou194. Une fois la mission achevée, les voitures sont
réintégrer au parc de ce service. Etant le premier responsable du
pays et détenant la plénitude du pouvoir exécutif, le
président Eyadema Gnassingbé, avait à sa disposition des
véhicules de commandement à en croire M.
Assimiou195afin d'assumer ses déplacements de service. Il
effectuait sporadiquement des tournées à l'intérieur du
pays pour prendre contact avec la population et des déplacements lors
des manifestations officielles ou traditionnelles.
Par ailleurs, la mobilité géographique de ses
homologues en visite officielle de travail ou de courtoisie, ou encore en
sommet, était assurée par les automobiles de luxe du parc du
Garage central196.
Ainsi, cette structure a mis à la disposition des 39
personnalités197(dont 20 chefs d'Etats y compris
François Mitterrand, président français) présentes
à Lomé lors du 13ème Sommet des Chefs d'Etats
de France et d'Afrique, que le Togo a organisé du 13 au 15 novembre
1986. Les automobiles disponibles au parc du Garage central étant
insuffisantes, M. Assimiou nous confiait que les véhicules des
Ministères ont été
réquisitionnés198. A. EkueHettah renchérissait
que des automobiles ont été aussi louées auprès de
certaines Agences de location de Lomé 199.
La prise en charge du transport des délégations par
l'Etat togolais débute dès leur arrivée à
l'aéroport. La photo n° 5 en dit long.
194M. Assimiou, entretien du 07/05/2010 dans son
bureau au Garage central administratif.
195M. Assimiou, entretien du 07/05/2010 dans son
bureau au Garage central administratif.
196 Y. S. Balakindé et M. Assimou, entretiens respectifs
du 06/01/2010 et du 07/01/2010 dans leurs bureaux au Garage central
administratif.
197 Http : www. diplomatie. gouver.fr/ fr/ pays-zone-geo_833/
afrique_1063/ sommet-Afrique-France326/ un plan Marshall pour l'Afrique,
document consulté le 05/ 10/ 2010 à 18h 05 minutes.
198M. Assimiou, entretien du 03/06/2010 dans son
bureau au Garage central administratif.
199 A. Ekue-Hettah, entretien du 06/05/2010 dans son bureau au
Garage central administratif.
Photo n ° 5 : Image d'une délégation
présidentielle transportée par un véhicule
présidentiel à l'occasion du 13ème Sommet
Afrique-France
au Togo en novembre 1986
Source : Togo presse n ° 2128 du 13/ 11/ 1986. Ces
présidents étrangers (Hassan Gouled du Djibouti et Abdou Diouf du
Sénégal), après être accueillis à
l'aéroport, par Eyadema Gnassigbé, sont transportés par
véhicule présidentiel du Togo vers leurs lieux de logement
respectifs.
Au cours de ce Sommet, le grand débat a tourné
autour de la mise en place d'un « plan Marshall pour soutenir
l'Afrique dans ses difficultés économiques »,
suggéré par Eyadema Gnassingbé et approuvé par
François Mitterrand. La question de terrorisme international fut, pour
la première fois dans ce genre de Conférence, abordée, et
pour cause, le Togo a subi un attentat terroriste le 23 septembre 1986, peu
avant le Sommet. Selon Agbobli (1987), ce fléau visait à
déstabiliser le pouvoir du président Eyadéma
Gnassingbé et son gouvernement
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