2- Fonctionnariat et mobilité
géographique
L'efficacité de l'Administration coloniale
française au Togo sous mandat relève en partie des moyens et de
la nature des déplacements de ses fonctionnaires.
2.1- Déplacements du personnel administratif
dans le cadre de ses attributions
Il s'agit des déplacements qu'observait le personnel de
l'Administration pour des questions de service. Il a été
mentionné précédemment que les premières
autorités administratives avaient à leur disposition des
véhicules automobiles pour effectuer leurs missions et tournées
d'intérêts publics. Les fonctionnaires devant effectués
leurs déplacements pour les mêmes raisons et dont les services
n'avaient pas en permanence des moyens de déplacement, en faisaient la
demande au premier responsable du pays qui ordonnait au Garage central de la
satisfaire si possible. Par rapport aux sources que nous disposons, ce serait
illusoire de prétendre dresser le tableau de toutes les missions de
travail que les véhicules avaient permis d'effectuer pendant la
période mandataire. Seulement quelques unes peuvent être
données à titre illustratif. Le 27 décembre 1932, un
camion a été laissé à la disposition de la mission
d'études de Van Ormelingen pour le transport de son matériel de
travail jusqu'à Okou (dans le cercle d'Atakpamé). Aussi,
l'Administrateur supérieur du territoire, Geismar, avait-il
demandé le 26 mai 1935 au Chef du Garage central de céder
à C. Duhamel, chef du service météorologique, un camion
pour une tournée à travers le territoire80. L'objet
d'une telle mission serait de recueillir des données temporelles dans
les différentes régions du pays.
Au moment où opéraient le Service de transports
automobiles (1926-1927) et la STAO (1927-1933), les fonctionnaires, lors de
leurs affectations du Sud vers le Nord du pays prenaient les véhicules
de transport de ces services chargés du transport administratif dans le
Nord en correspondance du chemin de fer central Lomé-Blitta. Au Sud et
au Centre, nombre de fonctionnaires utilisaient les rails lors de leur
déplacement si la région est desservie par les chemins de fer
comme nous l'avons souligné précédemment.
Pour l'exécution des travaux publics, le personnel
compétent était transporté sur les lieux. Ici, l'essentiel
des travaux était effectué par des Togolais sous le
contrôle du personnel européen. Il en était ainsi pour les
travaux de prolongement du chemin de fer central et de construction des routes
dans les cercles de Centre et du Nord, où la main d'oeuvre
kabiyèlosso avait payé une lourde tribu (Kakou 2007 : 161). Selon
Napo Ali (1997 : 74), du moment
80 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier 12,
demande de pièces de recharge pour voitures Renault, 1935.
où la route atteignit Lama-Kara en 1926, le mode de
transport pour l'acheminement de ces travailleurs était l'automobile.
Les déplacements des fonctionnaires, aussi bien
européens qu'indigènes, pour des raisons de mission,
étaient indemnisés en fonction des postes occupés
(Assima-Kpatcha 2004 : 247). Comme nous l'avons mentionné
précédemment, certains hauts cadres de l'Administration
étaient autorisés d'utiliser leurs voitures personnelles pour des
besoins de service contre un taux de remboursement des dépenses par
kilométrage.
D'autres motifs étrangers au service amenaient aussi les
fonctionnaires à se déplacer.
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